i'm preying on you tonight

hunt you down eat you alive

ootd // Le gamin traine son corps abîmé entre les passants des grandes rues qui le bousculent comme s'il gênait, ou comme s'il était invisible. Il s'en moque, continue d'avancer, glisse dans les ruelles moins fréquentées, celles presque abandonnées, seulement habitées par les graffitis ternis par le temps et la poussière accumulée. Il a les yeux rougis par les larmes Moonkyu, la gorge noircie par les aspirations, les lèvres gonflées par les morsures, le pull trop léger, trop grand qui dévoile une épaule griffée. Il s'est toujours trouvé laid le môme, se sent plus répugnant encore ce soir, assez pour garder la tête baissée et ainsi éviter de croiser son reflet. Chaque muscle de son corps le fait souffrir, semble se déchirer à chacun de ses mouvements et pourtant ses pas pénibles ne le guident pas jusqu'à chez lui. Il n'a pas envie de rentrer Kyu, de devoir infliger tout ça à son frère cadet qui s'inquiète déjà bien assez pour lui. Alors il se traine encore, avance dans un automatisme qu'il contrôle à peine, serre ses bras croisés contre son buste dans un vain espoir de se protéger de la fraicheur de la nuit. Et sa cadence ralentit, freinée par l'hésitation qui noue son estomac, par son courage qui dégringole. Gamin trop faible pour assumer, pour oser. Idiot qui s'arrête dans le premier bar qui croise sa route, y dépense l'argent qu'il n'a pas dans plusieurs boissons assez alcoolisées pour noyer ses pensées pendant qu'il ignore soigneusement les autres clients, joue la sourde oreille lorsqu'on lui adresse la parole, lui demande s'il est en âge de boire, s'il a besoin d'un taxi. Et puis quand le monde tangue assez devant ses pupilles dilatées il se lève enfin, quitte l'endroit pour reprendre sa route, sa démarche plus franche, moins équilibrée cependant. Assez imbibé pour avoir la détermination qu'il lui manquait, trop sobre cependant pour ne pas appréhender la suite.

Et une, deux, trois, plusieurs marches de gravies jusqu'à cet appartement qui n'est pas le sien mais qu'il connaît bien assez. Et un, deux, trois, plusieurs coups contre le bois de la porte. Et une, deux, trois, plusieurs secondes avant qu'elle ne s'ouvre, grince pour le laisser entrevoir celui qu'il est venu trouver.
Et un, deux, trois, plusieurs baisers précipités dès l'instant où se trouve face à lui.

Kyu il n'a pas le temps pour les salutations, n'a pas envie même de parler. Préfère se hisser haut sur la pointe de ses pieds pour dévorer ces lèvres qu'il connaît si bien, croiser ses mains avides derrière la nuque du blond, tirer un peu ses cheveux. Puis les redescendre le long de son torse pour s'accrocher à la boucle de sa ceinture. Tous ces gestes qui le répugnent normalement, traumatisme entretenu par ses clients qui le poussent tous plus près du bord du gouffre à chaque fois. Mais avec Ash c'est différent. Pas plus doux (peut-être même moins encore), mais différent. Parce que Kyu le veut, le désire réellement, ne se force pas pour quelques billets de fond de poche froissés. Et il le pousse à reculer pour pouvoir entrer dans l'appartement sans se détacher de ses lèvres. « Just shut up, okay ? » Mots soufflés entre deux baisers avides, comme pour l'empêcher de poser des questions auxquelles le plus jeune refuse de répondre, comme s'il en avait déjà posé. Comme s'ils avaient déjà réussi à communiquer normalement, avec des mots au lieu de leurs habituelles morsures, avec des phrases à la place de leurs souffles erratiques.

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MACFLY