Je m’inquiétais. C’était comme ça, dans ma nature de me soucier pour les gens à qui je tenais, pour ces gens que je croisais parfois qu’une fois. J’étais le genre de fille, éponge à émotion, qui s’attachait rapidement mais qui avait le cœur toujours plus extensible. Je tenais à beaucoup de personne mais n’en aimait de tout mon cœur que  très peu. Aimer tout le monde c’était aimer n’importe qui. Pourtant j’avais cette tendance à voir la beauté chez les gens. Celle qu’on oubliait le plus souvent et qu’on préférait ignorer pour laisser place aux défauts. C’était souvent épuisant de s’intéresser qu’au bon chez les gens, mais c’était surtout épuisant de tenir à eux. Pourtant jamais je n’aurais arrêté d’être ainsi, ça faisait partie de moi. Ce sentiment s’exacerbait à mesure que je tenais mon rôle de présidente de fraternité. J’avais l’impression de tenir sous ma coupe des étudiants de tous les horizons certains plus assurés que d’autres. Je ne me considérais en rien comme supérieure à eux, mais j’avais ce sentiment que mon rôle était d’assurer leur bienêtre, comme une mère avec ses enfants. J’étais parfois chiante, sur leur dos, et le plus souvent cool à leur laisser vivre  leur vie. Mais je prenais mes responsabilités de Présidente pour assurer leur sécurité physique et affective. Il n’était pas rare que je sois la dernière à faire un tour des fenêtres pour m’assurer que tout soit fermé, tout comme ce n’était pas rare que les soirs d’orages j’aille trouver Yibo pour calmer ses cauchemars. Ou bien je m’inquiétais en silence, comme avec Bagheera. Je m’étais prise d’affection pour cette jolie poupée discrète, parfois distante sans vraiment le vouloir, je le voyais à son regard. Elle était … dans son monde, lunaire et attachante. Il lui arrivait parfois de disparaitre plusieurs jours. Et quand c’était le cas je ne pouvais m’empêcher de compter le nombre de jours, tentant de me rappeler même la tenue qu’elle portait la dernière fois que je l’ai vu, au cas où un signalement devait être fait. Assise dans le salon devant une série je mâchonnais un bout de pain avec du Nutella en fixant l’écran, il n’était pas encore super tard, mais assez pour que la fatigue me pique les yeux. Les autres Pyo étaient soient dans leur chambre, soit sortie s’amuser. Enroulée dans ma couette je ne quittais pas l’écran des yeux zieutant parfois sur mon téléphone par habitude. 

### elle est comme ça bagheera... frivole. elle glisse entre vos doigts en une fraction de seconde pour disparaître entre les lumières de la rue. elle s'évapore dans l'air pour finalement réapparaître tel un oiseau venu se poser sur le rebord d'une fenêtre. toujours discrète alors qu'elle sème parfois la zizanie autour d'elle. mais elle ne se rend pas compte de tout ça l'étudiante. elle ne comprend pas qu'une personne puisse s'inquiéter pour une autre, ni à quoi ça sert. elle a beau essayer, elle n'y arrive pas. alors elle continue, désespérément. dès que le besoin se fait ressentir, elle s'échappe encore, quelques jours tout au plus. sans que personne ne sache où elle se retrouve. elle a ses propres endroits cachés, qui lui permettent de s'évader, faire le tri dans son esprit, faire en sorte que tout paraisse plus net. et ça arrive encore beaucoup trop souvent, sans qu'elle ne puisse le contrôler. la première fois que c'est arrivé depuis son arrivée à la yonsei ? le lendemain de la rentrée. cette foule l'a tant impressionnée, ce sentiment d'étouffer bien trop important l'ont fait fuir pendant une semaine entière. mais elle fait de son mieux bagheera, pour avancer, pour trouver cet endroit où elle se sentira réellement en sécurité. malgré tout ça, bagheera finit toujours par revenir chez elle, parce qu'elle en a besoin. parce que cette sécurité qu'elle cherche tant est peut être juste sous ses yeux, dans l'appartement de ma, dans le dortoir de la fraternité qu'elle a intégré. alors ce soir, la pyobeom est à nouveau là, devant l'entrée du dortoir. debout, sans bouger, elle fixe la porte de longues secondes, penchant parfois la tête sur le côté. son esprit est ailleurs, quelques instants encore, avant qu'elle ne finisse par pénétrer à l'intérieur du bâtiment. discrète, comme à son habitude, elle marche la tête légèrement baissée jusqu'à la salle commune, pour aller poser ses affaires. le bruit de la télévision lui fait observer ce qu'il se passe dans la pièce, et ses yeux se posent sur sunah, installée sur un canapé. "bonsoir." voilà tout ce qu'elle est capable de dire dans ce genre d'instant, comme d'habitude...

Je fixais l’écran sans réussir à fixer mon esprit. J’avais du mal à me concentrer, je ressassais toujours les mêmes choses, les bonnes et les moins bonnes. Je faisais le bilan, sur ce début d’année, sur les projets à venir. Sur mon poste de présidente. Je souris en coin en pensant aux Pyo. Nous étions tous tellement différent … et pourtant si … similaire. Je m’enfonce un peu plus dans le canapé avec un soupire d’aise et baisse mes yeux sur mon téléphone. Je traine ici et là sur mes réseaux sociaux. J’ai encore eut des likes sur ma dernière cover, petite fierté personnelle. Je me demande jusqu’où je serais capable d’aller avec cette chaine YouTube, ce que je serais capable de faire plus tard avec ma voix ? Je n’ai jamais eu la prétention de croire que je pouvais un jour vivre de ça, mais c’était une passion qui prendrait, sans en douter, beaucoup de place dans ma vie. C’était à peine si je pouvais me projeter jusqu’à l’année prochaine de toute façon. L’amour, les études, le boulot … c’était un bordel si marqué que je ne savais pas quoi foutre de tout ça … Je retiens un petit soupire de fatigue alors qu’une voix attire mon attention. Un bonsoir discret, doux. Un bonsoir qui attire mon attention et qui m’arrache un sourire, un soupire de soulagement que je noie discrètement entre mes lèvres. Je plonge mon regard dans le sien, m’y perd, la sonde pour savoir si tout va bien. Je lui tends la main, l’invite à me rejoindre puis décide finalement de me lever, trop impatiente de la toucher. Je me redresse et m’avance vers elle, doucement, comme pour éviter de l’effrayer. Je passe une main dans ses cheveux et dépose un baiser sur son front lissant une mèche de ses cheveux roses. « Tu vas bien ? » murmurais-je en caressant sa joue. Elle a les mains froides et les joues pas plus chaudes. Je l’entraine vers le salon doucement « Tu veux boire quelques choses ? Un thé ? Un chocolat ? Un café ? » Je lui montre même le bol de popcorn que j’avais préparé pour ma petite séance cinéma. « Si tu as faim, serre toi. » et dire que je me retenais pour ne pas lui sauter dessus. La pauvre, elle se faisait déjà envahir par une Su Nah prévenante et … ouais, envahissante. 

### sauvageonne. la pyobeom repense encore à ces quelques jours envolée dans la nature. le monde extérieur est bien trop vaste pour elle, et pourtant, elle ne peut s'empêcher d'aller le découvrir. elle cherche désespérément bae en sachant qu'il n'est plus là, et tente difficilement de déchiffrer le monde sans lui, en vain. mais elle a envie de croire qu'elle le retrouvera quelque part, que la formule qu'il a laissé se trouve dans un endroit bien caché qu'elle finira par trouver. alors elle continue de s'envoler, se couper du monde pour se rappeler tout ce qu'il a pu lui apporter. et lorsqu'elle revient, elle sait. elle se souvient de ce qui est bon ou non, ce qu'il faudrait faire pour comprendre. quelques secondes encore, puis elle finit par revenir, le besoin de cette présence qui l'effrayant tant à son arrivée, la chaleur et le confort procurés loin de la misère dans laquelle elle se complait lors de ses escapades. elle peut déjà sentir l'aura de sunah en prénétrant dans la salle commune et s'accomode d'une simple politesse, encore un peu déboussolée. elle regarde timidement la présidente alors qu'elle commence déjà à jouer avec ses doigts, ne sachant pas exactement comment réagir. les gestes de la demoiselle rassurent bagheera qui ose enfin poser son regard sur sunah. "ça va, merci. et toi ?" sa voix est faible, presque tremblante alors qu'elle se réchauffe à peine. son sac posé, elle se laisse entraîner vers le canapé, pouvant observer ce qu'il se passait dans la pièce avant son arrivée. "je voudrais bien un chocolat chaud, s'il te plaît." elle ose à peine demander, mais sait que ça lui ferait du bien, avant de retourner s'enfermer. c'est suffisant pour ne pas trop se couper de l'extérieur, au moins. elle remercie la jeune femme d'un signe de la tête, bredouillant un à peine audible "merci sunah unni" avant que son esprit se focalise sur l'écran en face d'elle. une activité aussi banale soit-elle, mais si étrange pour la pyobeom, qui se perd déjà dans son monde, la tête légèrement penchée sur le côté. son esprit s'échappe à nouveau, sans qu'elle puisse le contrôler.

Discrète, réservée, douce, sauvage. Je ne saurais dire ce qui se passe réellement dans sa tête. Je suis pourtant sûre que ça doit être fascinant. Remplie de fantôme, de peur, de merveilles, de secret. Un secret qu’elle garde pour elle. Etant présidente des Pyobeom j’ai accès au dossier scolaire pour garder un œil sur chaque membre composant la fraternité. Je ne m’y plonge que rarement. Je mets de la distance entre ce que ces lignes peuvent dire et la vérité. Parce qu’il y a toujours un monde entre ces posés encrés et les réelles émotions … Je ne sais que le minimum, un minimum qui me pousse malgré tout à avoir ma propre opinion. Je souris en coin et file en cuisine lui préparer un chocolat chaud. Je ne poserais pas de questions, pas celles qui la feraient fuir. Je suis contente qu’elle soit rentrée. J’ai beau commencer à avoir l’habitude de ces escapades et de ses disparitions il n’en reste pas moins que ça m’effraie de la savoir dehors je ne sais où … j’espère que là où elle se réfugie des gens l’attendent, qu’on prend soin d’elle, qu’elle ne laisse pas souffrir dans un coin. Je ne saurais dire ce qui me touche le plus quand je la vois. Cette aura de tristesse et de simplicité qui l’entoure, sa solitude, son visage … si … morose. J’ai envie de la voir sourire, comme une jolie que j’aimerais choyer. Est-ce étrange ? De vouloir à ce point le bonheur d’une presque inconnue ? Ne prendrait-elle pas peur à me voir ainsi … ? Je fixe le lait chauffer et tourner dans le micro-onde en mordillant mes lèvres. Je la fixais de loin, sa chevelure rose  se découpant sur l’écran du salon. Qui est-elle ? C’est cette question qui perle sur mes lèvres si rageusement. Le ding du micro-onde me tire de mes pensées. J’attrape le mug et le remplie de chocolat qui crépite sur le lait chaud. Je souffle dessus et touille avec une cuillère en retournant m’asseoir au près d’elle. « Tiens princesse » soufflais-je avec un sourire doux. Je pose le mug devant elle « C’est chaud, laisse lui le temps de refroidir un peu. » Je n’aimerais pas qu’elle se brûle par ma faute. Je me rassois au fond du canapé et lui propose le plaide que j’avais étendu sur mes jambes. C’est étrange je ne sais comment aborder une conversation avec elle, pourtant je ne ressens pas le besoin de parler et le malaise qui aurait pu régner entre nous disparait avant même d’avoir existé. Je me contente de regarder la télé attendant un signe de sa part. 

### se retrouvant seule un instant à peine, il n'en faut pas plus à la demoiselle pour que son esprit se perdre sur l'écran devant elle. sa tête se penche légèrement, alors que dans le fond, c'est tout un tas de calculs qui sont en train de se faire. c'est son moyen à elle de ne pas trop penser, tenter de se détacher de tout ce qui la perturbe. elle se mordille parfois la lèvre inférieure alors que ses yeux roulent finalement vers le plafond. par delà les apparences, par delà les calculs, bagheera ne cherche qu'à savoir quoi dire à sunah, sachant qu'elle a disparu, une nouvelle fois. et que lorsque ça arrive, le temps ne s'arrête pas, contrairement à ce qu'elle pourrait penser. mais la voix de la présidente la sort rapidement de tout ça, alors qu'elle se redresse un peu sur le canapé, soufflant un nouveau "merci" à sa vis-à-vis. elle observe la tasse un instant avant de se laisser tomber en arrière, se remettant doucement de ses émotions. elle a cette sensation qu'elle ne saurait expliquer à chaque fois qu'elle rentre, qui ne l'aide guère à paraître un peu moins lointaine. elle se décide finalement à glisser ses jambes sous le plaid qui lui est tendu, et garde le silence un instant encore. le temps de se réchauffer un peu, ôter ses chaussures. comme si, ce soir, elle était prête à se livrer un peu. "je suis désolée." elle se mordille un peu l'intérieur de la joue, avant de se tourner vers sunah. "ma détestait quand je le faisais. mais elle a toujours dit que c'était pas grave tant que je revenais." elle ne dit pas ça méchament. elle n'essaie pas de se trouver une excuse. c'est ce qu'elle pense de mieux à dire pour rassurer la demoiselle à ses côtés. son regard se perd à nouveau. distraite, mais toujours attentive à ce qui se passe autour, elle continue faussement d'observer cet écran alors que son cerveau, lui, fait en sorte de libérer un peu plus son esprit.

« Ma … a raison. » réponds simplement Su Nah avec un petit sourire en regardant la télé. « Ouais, elle a raison, tant que tu reviens tout va bien … » elle remonte la couverture sur elles et regarde la télé sans trop la voir. Elle pense à Bagheera et se demande comment elle a pu vivre sa vie. Après le départ de sa mère Su Nah a longtemps cru qu’elle ne pourrait jamais être heureuse et … normal, mais elle s’est vite rendu compte qu’elle avait tort. Elle avait son père, ses frères, elle avait une famille, totalement à côté de leur pompe, mais aimant … alors … Comment pouvait-elle se sentir entière sans connaitre ses origines ? Elle n’osait aborder le sujet avec la jeune Pyo, tout comme elle n’osait pas lui dire qu’elle savait. Bagheera avait-elle trouvé cet équilibre ? Ce bien être ? Avait-elle trouvé ce qu’il lui fallait pour s’épanouir sereinement ? Elle aimait à le croire quand parfois des prénoms inconnus quittaient les lèvres de la jeune fille. Ma ? Etait-ce le nom de sa mère adoptive ? Peut-être que c’était finalement ses propres blessures que Su Nah voulait soigner à travers Bagheera. Etait-elle morcelée elle aussi ? Lui manquait-il quelques choses pour rendre à ce visage de poupée, un sourire qui lui manque cruellement. Elle souffle sur sa tasse et finit par la tendre à la jeune femme. « Tiens ça devrait être bon maintenant. » Ramenant ses jambes contre elle et nouant ses bras autour, Su Nah finit par lui demander « Et … tu vas où … quand tu pars comme ça ? » Elle espère ne pas être indiscrète et de ne pas gêner la plus jeune avec sa question, mais la curiosité est trop forte, et elle ne saurait comment abattre les barrières qu’érige la plus jeune si elle ne tente pas, de temps en temps, de mettre les pieds dans le plat. Mordillant sa lèvre elle pose sa joue sur son genou et la fixe avec un sourire doux. 

### ça la rassure, de savoir que su nah est d'accord avec ma. que tant qu'elle revient, tout va bien. c'est important pour elle, parce que finalement, elle a toujours grandit comme ça. à s'évader partout et nulle part avec bae. à découvrir la nature, la beauté de la capitale à travers des excurssions dont eux seuls avaient le secret. et elle continue, encore, d'assouvir ces envies de renouveau. peut être qu'au fond d'elle, elle espère retrouver sa formule, sans pour autant le comprendre aussi clairement. et ça la pousse à partir à l'aventure, sans forcément se rendre compte qu'on peut l'attendre. bagheera, encore crispée par le froid, se permet un léger sourire, rassurée. elle récupère la tasse de chocolat chaud en faisant un signe de la tête à sa vis-à-vis et en prend une gorgée. "c'est bon." ses mains serrées autour de la tasse, elle se redresse un peu, s'enfonçant davantage encore au fond du canapé. comme un geste machinal, elle souffle à son tour sur le chocolat chaud alors qu'une légère fumée s'échappe. elle reste silencieuse un instant, le temps de reprendre une gorgée, puis faire glisser entièrement ses jambes sous le plaid pour s'installer en tailleur. "ça dépend." sa tête se tourne vers la présidente alors qu'elle hausse lentement ses épaules. "c'est difficile de savoir ce qu'on veut, où on a envie d'être. et c'est difficile de trouver, aussi." elle reste vague sans le vouloir réellement, mais elle même ne saurait dire ou elle va exactement à certains moments. elle cherche juste la sécurité qu'elle a dans son quotidien. mais elle est trop dans son monde pour savoir, que ce sont ces endroits, là ou sa vie se construit, qu'elle est le plus en sécurité. auprès de personnes comme su nah, ces personnes qui veillent sur elle, sans qu'elle s'en rende compte.

« C’est sûrement la chose la plus censée que j’ai entendu ces derniers mois. » sourit-elle complice en regardant la jeune fille. Elle lui semblait tellement plus mature que les personnes qu’elle côtoyait à l’université. Son  jeune âge n’avait pas d’égal et on pouvait lire dans son regard que la vie elle-même l’avait très certainement marqué et fait grandir trop vite. Su Nah se sentait presque désolée pour elle. Désolée de comprendre que sa vie n’a pas été de tout repos et qu’elle apprenait à grandir et faire face aux événements de la vie ainsi. Son côté mère poule la pousse à vouloir la protéger mais elle tient une certaine distance, préférant laisser le temps créer d’abord une amitié solide avant de se permettre une quelconque … intrusion ? Oui voilà, Su Nah craignait d’être beaucoup trop intrusive dans sa façon de faire et finalement … elle préférait boire une tasse de thé avec elle en mangeant des petits gâteaux. Elle reporte un instant son attention vers la télé et murmure « Est-ce qu’il existe au moins ? Cet endroit où on se sent bien … ? » Elle tourne son visage vers Bagheera et ajoute « Je pensais l’avoir trouvé moi mais je crois que je vais devoir chercher encore. » Dit-elle un brin tristement en soufflant sur son thé avant d’en boire une gorgée. Elle s’en voulait d’avoir ramené le sujet de conversation à elle alors pour détourner l’attention de la jeune femme elle ajoute « Qui est Ma ? » elle ne savait si la pyo serait encline à lui dire mais si elle voulait apprendre à la connaitre il lui fallait poser les bonnes questions. 

### être de retour au dortoir des pyos, et partager ce moment avec su nah est apaisant pour la rosée. elle a parfois peur de ne pas être à sa place entourée de tous ces gens. peut être parce qu'ils sont différents de ceux qu'elle a toujours cotoyé, différents de ceux qui se faisaient recueillir par ma. mais c'est une nouvelle expérience à vivre, elle le sait. quelque chose que bae aurait voulu pour elle. elle vient toujours juste d'arriver et a certainement peur de ce qu'elle pourrait vivre dans cette maison, pourtant la présence de la présidente la rassure bien plus qu'elle ne l'aurait cru. bagheera esquisse un sourire à cette remarque, elle sait qu'elle est différente des autres, a toujours voulu faire de son mieux pour se mettre à la hauteur des autres, même si c'est parfois compliqué. alors elle baisse un peu la tête, réfléchis à cette nouvelle question un instant encore. "je pense qu'il existe. peut être qu'il change, qu'il évolue en même temps que nous. et s'il vient à disparaître, il y en aura toujours un autre pour le remplacer." comme si elle parlait de son propre vécu, comme si elle donnait une explication à ces escapades dans la nuit. "je suis sûre que tu y arriveras. ça peut mettre un peu de temps, mais si tu cherches, tu trouveras." elle se retourne vers su nah, lui offre un nouveau sourire avant de se reconcentrer sur son chocolat chaud. assise sur ce divan, elle boit un peu de sa boisson avant de lâcher un petit soupir, réfléchissant à ce qu'elle pourrait répondre. parler de ma n'a jamais été très facile, mais c'est encore pire depuis que bae a disparu. "ma, c'est celle qui m'a sauvée. c'est celle qui a su assembler les bons éléments pour créer l'alchimie que représente ma vie." une moue se dessine sur son visage en repensant à celle qui l'a sortie de la misère à laquelle elle était prédestinée. "c'est elle qui a choisit de m'appeler bagheera. tu veux savoir pourquoi ?"