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we shine until we fade ∞ (jinhyuk)

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we shine until we fade ∞ (jinhyuk) | Ven 12 Mai - 23:20
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we shine until we fade
jinhyuk (+) hana


y a le soleil qui se couche, là, dehors, les rayons qui traversent encore paresseusement la fenêtre. y a le soleil qui se couche, là, dehors, et une jeune femme assise à la table de la cuisine, pieds ancrés sur le sol, coudes sur la table et nez plongé dans son bouquin. elle est studieuse la miss et ses sourcils froncés, la princesse et son air pincé. celle qui se plonge dans les livres de droit pour oublier le manque, cette pulsion qui pousse sa main à s’agiter, ses doigts à pianoter avec impatience contre la table. elle a envie de plus, hana, tellement plus. elle a envie de sentir le liquide amer couler le long de sa gorge, anesthésier ses sens et enterrer sa souffrance. enterrer le reste du monde, juste une nuit, juste le temps de se reposer un peu, juste le temps de faire une pause (un peu). y a trop de choses dans sa tête, dans son corps, ses pensées, trop de parasites qui s’insinuent, s’infiltrent dans le moindre interstice. et maintenant y a le manque aussi, la douleur presque physique de celle qui a besoin de sa dose pour survivre. celle qui ne pense plus qu’à ça depuis quelques minutes, se rend même compte qu’elle lit pour la troisième fois la même phrase, sans parvenir à la retenir. il entrouvre les lèvres, laisse échapper un soupir de mécontentement ; et les sourcils qui se froncent encore plus.
pourtant, quand le téléphone sonne, c’est presque avec désespoir qu’elle attrape l’appareil. et puis elle attend, quelques secondes, ne veut pas se montrer trop impatiente. les prunelles fixée sur l’écran et le numéro inconnu qui s’affiche, il s’interroge, se question. finit par se dire que ça ne doit être qu’une vague connaissance, dont elle n’a pas pris la peine de noter le numéro ; ou peut-être un admirateur, ayant si envie de prendre contact ? ça arrive peu, voire même jamais ; elle ne désespère pas pour autant, plutôt charmée à cette idée même si elle se refuse par l’admettre. alors elle décroche, en laissant échapper un soupir, prouvant bien par là son emploi du temps de ministre qui ne lui laisse que peu de temps pour la discussion (mensonges ; mais qui le saura ?). « allô ? » « hana ? »
le temps qui se fige, monde qui s’arrête ; et sa respiration, coincée dans le fond de sa gorge. un mot, un seul, une voix, une seule – suffisamment pour que sa vie ne prenne fin, pour que son cœur ne se ratatine, elle qui se sent mourir. parce qu’elle l’a reconnu, immédiatement, l’aurait reconnue, entre milles. « hana… c’est toi ? » elle répond pas, n’y arrive pas. elle raccroche pas, non plus, n’en a pas la force, pas le courage. parce qu’elle ne parvient pas à effectuer le moindre mouvement, comme si de princesse elle était devenue poupée de cire. statue d’argile, figée dans sa position pour l’éternité, les yeux luisant et la bouche entrouverte ; toujours aucun signe de respiration néanmoins. « hana, tu me manques. parle-moi, j’t’en supplie. » une larme qui coule, qui s’échappe et elle qui se meurt, qui s’efface.

puis la spirale, encore et toujours.

y a le temps qui passe, une heure, peut-être deux ? c’est pas comme ça qu’elle compte hana, c’est plus comme ça qu’elle compte. y a le temps qui passe, trois verres, le quatrième presque fini, dont elle engloutit la dernière gorgée avec avidité. nouvelle tournée, l’alcool dilué un peu, parce que ça passe mieux, parce que les autres voient moins ; parce que le liquide rosé de sa bouteille n’attire pas l’attention. assise sur son lit, dans l’obscurité à peine gâchée par les quelques rayons de son téléphone, bercée par les ronflements des dormeurs, excitée par le liquide qui coule à flot dans sa gorge, elle attend. elle attend que ça passe, elle attend que ça monte, que son monde commence à tourner, que son monde commence à disparaître. elle se lève, titube jusqu’à la porte, manque faire tomber son verre, dont elle s’empresse d’avaler le contenu. un tour aux toilettes, et puis incapable de retourner jusqu’à sa chambre. pauvre princesse qui contemple sans rien faire les débris de sa couronne fracassée à ses pieds.
pauvre princesse qui débarque dans le salon, bouteille toujours en main ; bouteille qu’elle ne tarde pas à finir, abandonne quelque part pour aller se réfugier dans un coin du salon. par terre, elle qui veille pourtant à paraître constamment irréprochable. installée en tailleur, le regard dans le vide, sourire au coin des lèvres. y a tout qui tourne autour d’elle, le monde qui divague, perd son sens. elle a plus bien conscience du reste, hana, juste de son monde qui s’effondre une nouvelle fois ; ce monde qu’elle aimerait oublier, mettre de côté, effacer. y a tellement de choses qu’elle supprimerait de sa vie hana, si elle le pouvait.
à commencer par lui, à commencer par jinhyuk.
ou peut-être à commencer par elle, à commencer par sa méchanceté, qui lui a fait perdre une des rares personnes qui tenait véritablement à elle ? elle sait pas, elle sait plus bien, se rappelle juste de la haine qu’elle éprouve à son égard ; un soupçon de nostalgie également. elle se rappelle, un peu, et l’océan qui vient avec, noie ses pensées, la menace de couler également. elle suffoque, hana, privée d’oxygène en même temps que de son stock d’alcool si vite fini. elle veut se lever, sortir, se réapprovisionner, n’y arrive pourtant pas. et elle a envie de pleurer, hana, celle qui habituellement ne pleure jamais, sauf à cause de lui ; et elle a envie de crier, hana, de tout jeter, tout renverser – elle a envie de tout casser, pulsion destructrice aussi rapide qu’épuisante, qui la laisse le souffle presque coupé et toujours aussi incapable de se relever, de continuer, d’avancer. toujours aussi incapable de vivre encore un peu, de vivre encore longtemps ; abandonner lui semble si tentant, à la guerrière qui s’est toujours battue avec acharnement. la guerrière qui a pourtant perdu ses munitions ; ne possède plus que ce verre inutile.

♡ ♡ ♡
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Re: we shine until we fade ∞ (jinhyuk) | Lun 15 Mai - 21:24
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we shine until we fade

hana & jinhyuk

Comme un mauvais pressentiment, des langues de feu lui lèchent l'âme et un brasier impitoyable et vorace engloutit des cris d'enfants dans ses songes cette nuit-là — ou ce matin du moins, comme en témoigne le jour qui point déjà lorsqu'il parvient enfin à fermer les yeux.

Il les rouvre avec l'impression d'avoir dormi quelques secondes seulement et pourtant, rien au monde ne pourrait le convaincre de tenter de reprendre le sommeil où il l'a laissé : à peine a-t-il grappillé quelques grammes de conscience que Jinhyuk s'éjecte du lit, l'estomac au bord des lèvres, le coeur battant violemment la chamade et un goût métallique dans la bouche ; rien d'important, il a dû se mordre la langue tandis qu'il se débattait avec son cauchemar... non : souvenir. L'angoisse lui noue la poitrine, sensation familière et haïe, et il se frotte les yeux du talon de ses mains pour s'arracher tout à fait aux limbes, secouant ensuite les bras pour éveiller ses membres noués. Les yeux qui lui font face à travers la glace sont soulignés de cernes noirs et sa mâchoire crispée trace une ligne amère. Les lendemains sont toujours les mêmes lorsque son subconscient le renvoie au drame : il traine son corps tremblant sous un jet d'eau glacée qu'il laisse emporter les réminiscences, s'attelle à répertorier ses obligations du jour pour offrir une distraction à son esprit tourmenté. Penser Night Riders et 18 K vient comme une évidence. Projet de cambriolage en chantier pour les premiers, filage de leur cible à effectuer d'urgence pour remplir sa part du boulot ; rapport à faire au plus tôt aux seconds, à propos d'une bijouterie dans le collimateur de Dugaegol Pa. Penser aux troisièmes, par contre, lui tire un rictus agacé-- haineux, mais il n'y a rien qu'il puisse faire pour accélérer les choses sur ce point. Minki a déjà récupéré toutes les informations qu'il ait pu lui refiler sur le gang mafieux concernant le dernier mois et pour l'heure, rien d'autre ne vaut la peine d'être mentionné.

L'idéal, concrètement, serait qu'il se consacre aux cours à présent. Jinhyuk appuie son front contre les carreaux de la douche en jurant à voix basse. L'année scolaire commence mal et pire encore ; son taux d'absentéisme bat des records et s'il se décarcasse pour tenter de garder le niveau en dépit tout le reste, la tâche est mise à mal par les cours manquants qui laissent des vides béants là où il aurait dû avoir des notes à réviser. Il arrive à ce point fatidique où les différents aspects de sa vie ne s'accordent plus les uns aux autres et où des choix s'imposent. Choix qu'il ne peut décemment pas faire : D Pa est une question de vie ou de mort, impossible de se rétracter à présent, et il est trop loyal aux autres pour tenter de s'extirper de ce qui les lie à eux. Alors quoi : renoncer à son éducation ? Aux rêves d'un avenir meilleur qu'il s'efforce d'entretenir depuis tout gosse ? Il coupe l'arrivée d'eau d'un geste brusque, agacé. Pas prêt pour ça, même si la logique commence à l'exiger : à tous les coups il perdra sa bourse sous peu, à défaut de pouvoir respecter sa part de l'accord en terme de présence, d'engagement et de notes.

Pour se prouver qu'il a encore une autre option — est capable de tout mener de front —, Jinhyuk traine sa carcasse lessivée à la Yonsei et traverse les cours de la journée dans un flou chaotique. La matière étudiée lui est complètement inconnue, aussi compréhensible que s'il s'était trompé de salle et s'était posé en classe de russe sans avoir la moindre notion de la langue. Hey, il lance à sa voisine de table au terme de leur dernière heure de cours, avant qu'elle n'ait le temps de disparaître ; L'Amphi C bis, tu connais ? J'suis supposé y être d'ici deux minutes mais j'ai aucune idée d'où le trouver. Les mots sont banales, inoffensifs, mais sa dégaine inspire aussi peu confiance que possible et, fuyante, elle croise les bras sur son torse en un réflexe défensif, couine un Désolée, j'peux pas t'aider et se détourne pour détaler. Parfait. Avec la dextérité que confèrent des années de larcins impunis, Jinhyuk lui emboîte le pas et glisse deux doigts dans le sac qu'elle porte sur une épaule et dont elle a cessé de protéger l'ouverture de son avant-bras après qu'il lui ait parlé, s'accrochant plutôt bêtement à l'anse comme s'il pouvait tenter de le lui arracher. La clé usb qu'il l'a vue glisser à l'intérieur roule sous ses doigts curieux et Jinhyuk l'extirpe sans peine de son carcan de tissu, laissant ensuite la propriétaire s'éloigner d'un pas pressé. Il la lui rendra après — aussitôt qu'il aura fini de pomper tous les cours studieusement répertoriés là-dessus depuis le début de l'année. Ou du moins il s'arrangera pour qu'elle la retrouve : dans une doublure déchirée de son sac où à la place qu'elle vient de quitter précipitamment, peu importe.

Pour l'heure, il projette de passer ses prochaines heures libres à s'échiner à amoindrir la tonne de lacunes accumulées et prend pour cela la direction des dortoirs : contrairement à ceux des frat trop souvent embourbées dans des guérillas, celle des étudiants est assez calme, seulement troublée par les Jeongal. C'est stratégique : il est moins à même de s'éparpiller ; d'être arraché à sa résolution par un coup de téléphone, les plans de quartiers étalés sur la table ou tout bêtement les bouteilles nichées dans le moindre recoin de son taudis, savamment éparpillées pour qu'il n'ait qu'à tendre la main pour se saisir de l'un des goulots toujours à portée. Dans l'étagère branlante contenant ses livres de cours, à côté du lit, sur le comptoir étriqué de la cuisine, à l'intérieur du frigo, sur le dessus et derrière lui, entre les coussins du canapé, derrière la télé qui crachote plus de lignes grises et noires interrompues que d'images, dans les tiroirs et sous les sièges, devant la porte d'entrée — tout pour nourrir l'atroce réflexe d'addict, les réflexes du bras qui se plie instinctivement pour porter le poison à ses lèvres.

Le seul fait d'y penser éveille un manque au creux de sa poitrine et lui dessèche la bouche, son corps se languit de ce qui d'ici semble comparable à l'ambroisie, mais qui n'est en réalité que décapant, clairement ni savamment parfumé ni de qualité. Il serre fort les poings pour repousser l'appel, l'envie qui se distille dans ses veines et l'espoir d'un oubli qu'il n'a rien fait pour mériter. Plus tard, il se dit. Se le fixe comme une récompense, un objectif coupable. Plus tard.

Mais le passé s'agrippe à lui de ses serres féroces : il les capte d'ici, les relents du péché liquides, et dans un coin de la pièce, noona. Il pourrait l'éviter, l'ignorer, mais ses sens sont rodés à l'exercice de se laisser captiver par elle, tellement qu'il se retrouve à la fixer sans l'avoir voulu. Habituellement c'est toujours le même schéma : elle hautaine et mauvaise, paradant sans tracas, le piétinant de ses stilettos et de son perpétuel dédain. Lui, froid et distant, brûlé à vrai dire pour lui avoir trop souvent cherché des excuses, jusqu'à ce qu'elle l'oblige à accepter qu'il n'y avait rien de bon à croire entrapercevoir en elle. Habituellement, ça dure quelques secondes, mais le jour disparaît à peine et elle empeste le faux-réconfort qu'il connait trop bien. ça sonne comme une moquerie du destin, parce que les cellules de Jinhyuk réclament déjà d'être plus noyées d'alcool que ses veines ne font circuler de sang, et que la tentation s'accroit à l'endroit même où il espérait trouver un répit. Pourquoi tu fais ça ? Il demande à la silhouette assise en tailleur à deux pas de lui, et il ne sait pas s'il parle de maintenant, tout de suite, ou du fait qu'elle lui mette les nerfs à l'épreuve en dressant comme toujours un obstacle sur sa route, ou encore du fait qu'elle boive elle. Pourquoi tu noies ta vie parfaite dans un alcool cheap et agressif de convenience store ? Tu vaux mieux qu'ça non ? Mieux qu'tout le monde, c'est pas ton mantra ? C'est placide, pas même sarcastique et acide, il est juste vidé et s'est promis de n'avoir plus aucune passion pour elle, ni admirative ni haineuse. Soupire. Noona, si tu bois fais-le bien. Jusqu'à avoir l'illusion d'revivre et d'pouvoir rire, ou jusqu'à t'écrouler, shitfaced et libérée. ça sert à rien d'rester dans l'entre-deux comme ça. Dans la pénombre, sans même la compagnie d'une nouvelle bouteille pour remplacer celle perdue. ça a des accents de vieilles erreurs, de toutes ces nuits gâchées à envoyer des avions de papier à sa fenêtre pour capter son sourire. Il devrait arrêter les frais là, mais la fracture date de plusieurs années maintenant et Jinhyuk ne se fait pas d'illusion : 1. il ne pourra plus se concentrer sur quoi que ce soit d'autre que la couleur ambrée du liquide dont il se languit et sa chaleur âcre le long de son œsophage, 2. si elle le suit ce ne sera ni par égard ni par affection ou souci du bon vieux temps, mais bien parce qu'elle est déjà assez entamée pour sourire sans raison, 3. même alors elle ne le fera jamais sans bagarre. J't'emmène te bourrer la gueule correctement, il offre en redressant son sac à dos sur son épaule, dégaine d'étudiant, face de malfrat encore à moitié démontée par sa dernière altercation, maux d'alcoolo et mots de pseudo-homme paumé dès l'aube de son existence.
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Re: we shine until we fade ∞ (jinhyuk) | Sam 20 Mai - 14:46
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we shine until we fade
jinhyuk (+) hana


Hana… Hana elle a toujours eu une vie parfaite. Hana, elle a l’argent qui coule à flot, les sac prada, vêtements channel, le doigt brandi pour donner des ordres du bout de ses ongles manucurés à la perfection. Hana, elle a toujours eu ce qu’elle voulait. Les habits, la voiture, les voyages, les études, un père exauçant le moindre de ses vœux. Mais il était pas gratuit, le génie, il a fallu la frotter longtemps, la lampe magique ; la frotter longtemps ou attendre de perdre tout ce qui la rendait heureuse, tout ce qui la faisait rire, gamine aux allures de princesse, au sourire de fée. Frère perdu, cadeaux gagnés – mais à quoi bon finalement ?

Hana, elle a toujours eu une vie imparfaite. Hana, elle a l’alcool qui coule à flot, les cigarettes qui s’enchaînent, fumée âcre encombrant ses poumons, noyant ses maux, renforçant ses mots également. Elle veut pas être gentille Hana, elle veut plus. Elle a trop donné, elle a trop voulu, l’espoir longtemps espéré, à peine effleuré.

Hana, elle a tout ; Hana, elle a tout, sauf ce qu’elle aurait voulu.

Y a ce trou, là, dans sa poitrine, dans son cœur, y a ce manque qu’elle ignore elle-même, qu’elle compense en fumant, qu’elle oublie en buvant. Elle est pas complète Hana, elle l’a probablement jamais été. Perpétuellement énervée, perpétuellement haineuse, elle tente de se venger par tous les moyens possibles. Horrible revancharde, qui fait payer à la vie en attaquant les autres, en instillant son venin dans les veines de ceux qu’elle exècre plus que tout, de ces gens heureux qui la dégoûtent, lui rappellent juste à quel point elle ne l’est pas.

Et elle n’oublie pas Hana, elle se rappelle Hana, comme elle a pu en faire souffrir certains. Elle regrette pas pourtant, elle regrette jamais ; sauf peut-être de se dire qu’elle aurait pu être encore plus cruelle, encore plus agressive (encore plus inhumaine probablement). Parce qu’elle est monstrueuse Hana, elle le sait, le revendique également ; elle l’est avec tous ceux qui ont croisé sa route, peut-être avec certains moins qu’avec d’autres. Et pourtant, toujours avec ceux qui ne le méritaient pas, à mordre ces mains tendues, refuser toute aide. Y compris celle de Jinhyuk.

Elle lève la tête, yeux plissés, tente de percer les ténèbres pour apercevoir son visage. Sa voix, elle l’a reconnue, même si elle prétendrait le contraire jusqu’à sa mort. Sa voix elle l’a pas oublié, symbole de son passé heureux. Parfois quand elle s’endort, sens anesthésié par le liquide trompeur, elle se remémore ; elle revoit les sourires et les rires, elle revoit les jeux d’enfants, les avions lancés à la fenêtre, les fuites discrètes, les mots chuchotés, et puis les bonheurs partagés. Elle se rappelle de tout ça et elle se déteste encore plus ; elle se rappelle de tout ça et boit encore un peu, désireuse de tout oublier, de tout oublier pour de bon.

Mais elle peut pas oublier, et il la poursuit, le souvenir. Dans les pièces du dortoir, dans les couloirs de l’université ; sa dégaine de badboy, son allure de voyou, son sourire de mauvais garçon – il est là, il est partout. Il a changé, et pourtant il est toujours le même. Ils ont changé, à l’opposé de ce qu’ils étaient, à l’opposé l’un de l’autre, et pourtant ils sont toujours les mêmes. Gamins perdus dans un univers beaucoup trop grands pour eux, à effacer leurs peines avec la boisson ravageuse.

« Tu vaux mieux qu'ça non ? Mieux qu'tout le monde, c'est pas ton mantra ? » Oui, elle vaut mieux que ça, tente de s’en convaincre en tout cas. Oui elle vaut mieux que tout le monde, ou peut-être pas. Peut-être qu’elle vaut mieux que personne, au contraire, inférieure à ces gens qu’elle méprise. Qu’elle méprise parce qu’ils sont trop réels. Parc qu’ils sont tous ce qu’elle n’est pas, ce qu’elle ne sera jamais. Parce qu’ils sont peut-être pas meilleurs qu’elle, avec ses notes et son ambition, sa richesse et sa famille ; mais ils sont meilleurs qu’elle, avec leurs bons mots, leurs gentillesses et leurs joies. Et elle n’est rien d’autre que jalouse Hana finalement.

« Noona, si tu bois fais-le bien. Jusqu'à avoir l'illusion d'revivre et d'pouvoir rire, ou jusqu'à t'écrouler, shitfaced et libérée. ça sert à rien d'rester dans l'entre-deux comme ça. » « Je b… bois pas. » La voix pâteuse, mots hésitants, yeux dans le vague, tête qui tourne ; non elle boit pas, n’ose en tout cas pas l’avouer. Pas devant lui, pas devant eux ; devant personne. Elle est forte Hana, la guerrière qui ne recule devant rien. Et pourtant si faible Hana, à céder à la moindre contrariété, la bouche qui se précipite, mordille le goulot, doigts resserrés autour de ce qu’elle perçoit comme son sauveur. Elle est faible Hana, n’accepte pourtant de l’être que seule. Devant les autres, elle ne fait qu’endosser son fameux masque, celui qu’elle arbore depuis si longtemps, celui qui fait presque partie de sa personne. Celui qu’elle tente tant bien que mal de remettre, alors qu’elle s’appuie sur ses mains, essaie de se relever. C’est pas facile, ça tangue, c’est lent aussi ; comme une petite éternité qui s’écoule, pourtant guère plus qu’une poignée de secondes.

« J't'emmène te bourrer la gueule correctement. » « J’me bourre pas la gueule j’te dis. » Et enfin debout, elle darde son regard vers lui, tente de se faire la lus agressive possible. Elle est pas vulgaire Hana, elle se permet quelques excès parfois, ne va pourtant jamais jusqu’à se bourrer la gueule. Elle le prétend en tout cas, ne fait néanmoins que mentir ; mais ça ne l’empêche pas de continuer. Parce qu’elle ne veut s’avouer faible devant personne, encore moins devant Jinhyuk. Elle veut faire la grande, elle veut faire la fière, lui montrer un aperçu de ce qu’il n’a pas, de ce qu’il n’a jamais eu, de ce qu’il n’aura jamais. Elle veut être admirée, elle veut être contemplée ; ou peut-être craint, ça lui importe peu, tant qu’on la regarde. Avide de la moindre attention, avide de la moindre importance. Hana elle est là et elle veut qu’on la remarque.

« Mais ce serait de la charité d’accepter… de t’accompagner te bourrer la gueule. » Mensonge, encore une fois. Elle le veut, le veut plus que tout. Elle veut boire et oublier, oublier pour boire ; elle veut sentir l’amertume de l’alcool glisser le long de sa gorge, prendre possession de ses sens, jusqu’à ce que plus rien n’ait d’importance, que plus rien n’existe. Et tant pis si pour ça elle doit accepter de sortir avec l’autre, de se montrer en sa compagnie. Tant pis, elle est prête à surmonter ça, plutôt que rester là, seule, dans l’obscurité, à attendre.

Alors elle s’avance vers lui, yeux toujours plissés, tente de voir où elle marche, où elle fait les pieds. Pas qui se veut assurer, ne l’est pourtant pas, la pousse à commettre des erreurs, à trébucher sur un objet hypothétique. Pas assez fort pour tomber, suffisamment néanmoins pour s’agripper à son bras à lui, frôlant son sac à dos. Elle cligne des yeux, s’écarte brutalement. « Et me touche pas. T’as raison, j’vaux mieux. » Mieux que quoi ? Mieux que ça ? Mieux que lui ? Peut-être que si, probablement que non. Mais elle en a besoin, de cette fierté dans laquelle elle se drape, même après ces quelques verres. Elle en a besoin, de cette protection qui fait maintenant partie intégrante de sa personne. Même si elle n’a pas de quoi faire la belle, même si elle n’a rien de quoi être fière.

Son regard parcourt son corps à lui, se veut méprisant, n’arrive pas à être autre chose que vaguement curieux, surtout un peu perdu. Le regard vide, les images floutées. « T’as une dégaine de voleur. » Autant pour sa réputation ; pourtant elle a le temps de se dire que c’est sûrement mieux comme ça. Que personne ne pensera la reconnaître avec un type comme lui, elle qui ne traîne qu’avec les gens de son milieu, eux et leurs vestes qui valent autour que le smic.

Sa main vient fourrager dans ses cheveux, geste qui se veut gracieux, n’est rien d’autre que légèrement ridicule, quand elle bascule ses mèches de l’autre côté de son épaule, avant de s’avancer, le menton haut, en direction de la sortie. Elle le précède comme elle veut précéder tout le monde, la reine qui montre le chemin, les sujets qui suivent. Elle est pas sûre d’elle Hana pourtant, même si elle tente désespérément de prouver le contraire. Elle est pas sûre d’elle, lance un « suis-moi » qui sonne plutôt comme un tu viens ?. La voix qui se hausse à la fin de la phrase, fait passer son ordre pour une question. Elle n’ajoute aucun s’il te plaît pourtant, oublie la politesse (à quoi bon être poli, quand on est riche), espère néanmoins secrètement qu’il suivra, qu’il ne fuira pas, dégoûté par son comportement. Espère qu’il se battra, lui fera oublier tout le reste. Espère qu'ils se battront, à en oublier le monde.

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MACFLY
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Re: we shine until we fade ∞ (jinhyuk) | Mar 30 Mai - 23:22
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we shine until we fade

hana & jinhyuk

Je b… bois pas. C'est évident que non, bien sûr. Ses commissures s'étirent en un semi-sourire désabusé. Ok. Il n'est plus ce gosse qui disait d'accord quand elle affirmait noir là où il voyait du blanc et pourtant la réponse fuse d'elle-même. Pour des raisons différentes cette fois. Il a eu cette passade à la con, a traversé cette étape, ce déni. J'bois pas trop, j'arrête quand je veux. Refus de se l'avouer à soi-même, de le reconnaître devant autrui, d'affronter la réalité. Jusqu'à ce qu'elle lui pète à la gueule sous la forme d'un incendie et qu'il ne lui reste qu'un pack de couches inutiles dans une main, un de bières dans l'autre, des cadavres dans la tête et des cendres à la place du cœur.

Il pourrait la prévenir, mais il n'est plus le gosse qui voulait lui épargner le pire et il s'en tape qu'elle se bouffe le trottoir à son tour, à vrai dire.

J’me bourre pas la gueule j’te dis, elle insiste, même alors qu'elle titube en se levant, et il se revoit tellement là-dedans que c'est physiquement douloureux. Mais ce serait de la charité d’accepter… de t’accompagner te bourrer la gueule. Trop bonne, noona, il ironise. Se vexerait peut-être s'il avait un semblant d'égo, mais son estime de lui-même est trop basse pour qu'elle exige plus de sa part à elle. Sinon il ne serait pas là, n'est-ce pas ? A prolonger cette caricature d'une époque révolue, d'une amitié échouée sur les rouages du temps, conscient qu'elle le rayerait sans hésitation une fois ses esprits retrouvés. Le contact de sa peau était comme une brûlure autrefois et il s'attend presque à ressentir la même chose, mais il est numb et elle est bourrée et ils n'exhalent que de l'amertume. Et me touche pas. T’as raison, j’vaux mieux. Une pause, et puis après l'avoir dévisagé : T’as une dégaine de voleur. Elle est pas tout à fait elle-même alors c'est pas bien grave s'il ne contredit pas, si ? Pas que, il acquiesce, et c'est peut-être idiot, mais il lui a jamais vraiment menti. C'est pas comme si elle le dénoncerait de toute façon : elle n'est pas sensée côtoyer les gens comme lui, pas assez pour savoir quoi que ce soit de leurs occupations en tout cas. Elle le précède d'un pas autoritaire, pourtant incertain, et il extirpe son porte-monnaie de son sac, le glisse dans sa poche et laisse le reste derrière un fauteuil pour le récupérer plus tard, avant de lui emboiter le pas. On va nous voir ensemble, tu t'en tapes ? il demande, curieux. Mais c'est juste pour l'embêter et pour voir si elle le fera, en vrai ; lui il s'en moque qu'on les remarque. Tu voulais pas plutôt qu'on aille par là ? Il sait bien qu'elle partira bille en tête dans le sens inverse s'il lui dit amène-toi, ce passage là est plus discret, alors il la laisse songer que ça vient d'elle, parce qu'elle est suffisamment entamée pour que ça marche éventuellement. Ils longent l'arrière du bâtiment et, au lieu de partir en direction du portail, Jinhyuk cherche à travers la haie une prise sur la clôture pour s'y hisser. Des habitudes de voleur aussi, il confirme avec un rictus presque amusé ; mais ça c'est pas nouveau pour elle : sa baraque de riche était bien protégée aussi, et il passait quand même pour la rejoindre. Ma moto est garée pas loin. Tu passes la première ?
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Re: we shine until we fade ∞ (jinhyuk) | Mer 21 Juin - 15:51
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jinhyuk (+) hana


Et elle sait pas pourquoi Hana, mais y a quelque chose chez Jinhyuk qui la fait enrager, qui réveille son instinct primal, presque animal. Jinhyuk, c’était le gamin qui l’idolâtrait, qu’elle toisait avec mépris depuis son piédestal ; puis Jinhyuk c’est devenu… ça. L’homme qui a pris son indépendance, l’homme qui ne la vénère plus, l’homme qui n’a plus besoin d’elle – c’est devenu ce type un peu voyou, un peu bandit, qu’elle observe du coin de l’œil, dont elle tente d’attirer l’attention sans jamais l’avouer, sans jamais se l’avouer.

Hé, regarde-moi Jinhyuk, tu vois tout c’que t’as raté ?

Hana, elle ne vit que pour ça ; l’attention, l’admiration, la jalousie, la convoitise. Hana, elle veut être cette fleur qu’on observe de loin, si belle qu’elle en vient à brûler les rétines ; cette fleur dont on ose pourtant pas s’approcher, puisqu’elle est trop intimidante.
Jinhyuk, lui, pourtant, il ose. Et il se moque d’elle dans un sourire, moqueries à peine dissimulées, sur lesquelles elle ne s’arrête pourtant pas. Trop alcoolisée, trop abrutie, elle peine à mettre une pensée après l’autre, l’attention bien trop vite détournée. « Trop bonne, noona. » « Bien sûr que j’suis.. bonne, t’en doutais ? » Et elle bascule les cheveux derrière l’épaule, dans un geste qu’elle veut royal, qui n’apparaît pourtant que maladroit.

Dis-le, vas-y, dis-le que j’suis bonne, belle, sexy. Dis-le.

« On va nous voir ensemble, tu t'en tapes ? » « On dira que t’es mon do-mes-ti-que. » Elle détache bien chaque syllabe, ponctue le tout par un ricanement. « Tu voulais pas plutôt qu'on aille par là ? » « Bah ouais, c’est c’que je fais. » Et elle change de trajectoire, persuadée que c’était effectivement son idée. La mauvaise foi presque instinctive de celle qui même sous l’emprise de l’alcool, refuse d’avoir tort (et pire : refuse également d’avouer ses torts).
Et pourtant, quand ils finissent devant la haie, elle fronce les sourcils, déstabilisée. Elle l’écoute parler sans rien dire, sans réagir, pour finalement… « QUOI ? » L’exclamation est stridente, inattendue. « Tu veux que je grimpe à  la haie ? Mais moi je suis une reine, je grimpe pas aux haies comme une vulgaire vol… une vulgaire voleuse. » Elle est outrée, elle est scandalisée. Et pourtant… et pourtant elle considère la chose. « Tu veux passer après pour regarder sous ma jupe ? » Rictus, elle baisse les yeux. S’aperçoit alors qu’elle n’a pas une jupe, qu’elle a une robe, mais passe à autre chose, comme si de rien n’était (la mauvaise foi, toujours).

Alors, elle se hisse à son tour.
Alors, elle manque s’effondrer, quand son pied rate la prise.

« C’est toi qui m’as fait tomber ! » Elle lance, comme si c’était effectivement sa faute ; persuadée que c’est sa faute en vérité. Après tout, la faim dans le monde c’est aussi sa faute non ?
Et puis, elle retente. Elle a la tête qui tourne, les gestes peu assurés, presque hésitants. Elle manque tomber plusieurs fois, se rattrape plusieurs fois. L’alcool l’empêche d’évaluer correctement les distances, la pousse à prendre des risques inutiles, à voir des passages là où ce n’est que plus dangereux.
Et finalement, elle arrive au bout. Finalement, elle saute sur ses pieds, de l’autre côté, désireuse de faire comme dans les films.. mais finit par terre, sa jambe n’appréciant décidément pas le choc. Pourtant elle se relève, sans dire un mot ; ignore ce qui vient de se passer, comme si ça n’était jamais arrivée. « Les motos, c’est pour les rustres. » C’est pour les rustres, mais peut-être qu’elle en fait partie au fond.
Elle râle pour la forme, a pourtant déjà accepté de grimper dessus quand ses yeux plissés tentent de trouver l’objet du crime. Et elle l'avouera jamais, mais elle aime bien l'idée d'être une rustre, Hana. Être quelqu'un d'autre juste un peu, juste quelques instants, pour avoir l'impression de vivre.

Elle est téméraire, Hana, avide d’adrénaline ; elle veut se sentir exister Hana, pour oublier tout le reste.

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Re: we shine until we fade ∞ (jinhyuk) | Dim 25 Juin - 11:22
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we shine until we fade

hana & jinhyuk

Tu veux passer après pour regarder sous ma jupe ? Il hausse les épaules sans démentir, parce qu'il vaut mieux qu'elle pense ça et s'exécute plutôt qu'avouer qu'il veut s'assurer qu'elle ne se blesse pas et risquer de la voir se braquer. Il n'a pas le réflexe de l'aider pourtant, Jin hyuk ; pas tant qu'elle ne perd pas dangereusement l'équilibre parce qu'après tout, tout le monde tombe - l'essentiel est de se relever. Alors il se contente de scruter ses mouvements maladroits, faiblesse d'un bras annonçant inévitablement qu'elle n'arrivera pas à bout de son mouvement, prise maladroite d'un pied voué à déraper, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'elle parvienne de l'autre côté. A ce moment-là par contre, il esquisse un rictus un coin ; fier, un peu. Y'a des lustres de ça il tentait de la convaincre de s'y essayer sans jamais parvenir à la convaincre et la voilà aujourd'hui qui s'exécute finalement, acide et à moitié soûle certes mais il n'a pas de remord. A sa suite, Jinhyuk se hisse en un mouvement souple et atterrit silencieusement de l'autre côté, avec l'aisance que confère la moitié d'une vie dans l'illégalité. Les motos, c’est pour les rustres. Tu veux une voiture plutôt ? Laquelle ? C'est presque un réflexe, et il regarde autour de lui ce qu'il y a à disposition comme s'il envisageait vraiment d'en piquer une là, tout de suite, comme si c'était la chose la plus banale du monde - c'est le cas. Il capte à retardement qu'il ne devrait pas dire des choses comme ça, qu'importe qu'elle soit à moitié ivre ; c'est plus vraiment noona, plus tout à fait. C'est à moitié une étrangère qui se délecte du malheur d'autrui et il devrait faire gaffe à rester sur ses gardes avec elle. J'déconne, il corrige le tir, commissures crispées un instant tandis qu'il la dévisage sombrement, comme s'il pouvait décoder à la seule force de son regard les mécanismes qui animent ses réflexions.

Il cesse vite, pourtant, lorsqu'il est submergé par la conscience de connaître un peu trop bien ses traits malgré toutes ces années, de les connaître mieux qu'il n'a jamais vraiment connu ceux de Hyemi. Sa mâchoire se crispe à ce constat pénible qu'il n'avouerait jamais ; ce serait concéder une victoire à Hana et elle ne le mérite pas, pas alors qu'elle a contribué sans remord à gangréner leur couple autant que possible en sapant la confiance de Hyemi en elle-même, en lui, à force de lui susurrer, moqueuse, qu'elle n'était qu'un second choix (l'était-elle ?). Il se détourne brusquement pour prendre le lead cette fois, qu'elle le veuille ou non, ses pas allongés ne se souciant qu'à moitié qu'elle suive ou non. Non pas pour la première fois ce soir, mais sans doute plus intensément que précédemment, il se demande ce qu'il fout avec elle, à ignorer les réminiscences pénibles que sa compagnie fait ressurgir. Mais il est con comme ça, Jin Hyuk ; con comme ça quand il s'agit d'Hana.

En attendant qu'elle parvienne à son niveau il sort une cigarette d'une main un peu tremblante, l'allume inutilement et aspire une bouffée dont il s'imprègne profondément, yeux clos, laissant la nicotine dénouer partiellement les tracas qui le crispent tout entier. Il expire un nuage de fumée, bouche close, tire à peine une ou deux taffes de plus avant de laisser choir au sol le cylindre de papier à peine entamé, l'écrasant du bout du pied. C'était seulement le temps de refouler les souvenirs ; seulement le temps de se rappeler, surtout, que Hyemi ne mérite pas sa compassion, a cessé de la mériter lorsqu'elle a choisi la drogue plutôt que la vie de leurs enfants (ok stop ; pas ce terrain-là, surtout pas). De toute façon Hana est là, tout de suite, maintenant, et Hyemi non.

ça n'arrête pas l'angoisse qui enfle progressivement au creux de son palpitant - au contraire ça la précipite, mais Jinhyuk est habitué à se briser silencieusement, derrière une façade impassible, barricade entre ses vulnérabilités et la hyène qui ne se réjouirait que trop de son malheur. Un lourd battement de paupières pour cloîtrer ses douleurs hors de portée des serres impitoyables d'Hana, et il lui fait face, se payant même le luxe d'un faux sourire, minime, qui n'atteint pas ses yeux. Pour les rustres et tu sais pour qui d'autre ? il demande, référence à son commentaire d'un peu plus tôt. Les princesses modernes. Quasi 55 chevaux, il explicite en jouant sur les mots, sa paume épousant affectueusement les courbes de son urbaine aventurière, NC750X récupérée de façon un peu douteuse et retapée avec le coup de main d'un contact. sauf qu'au lieu d'être tirée par eux depuis un carrosse comme une assistée, t'as l'occasion de les dompter. Il lui tend le casque un peu comme un défi, n'en a pas d'autre en réserve parce qu'il n'a jamais eu l'idée incongrue de faire monter quelqu'un avec lui jusque-là. Il grimpe et fait ronronner le moteur avant de l'inviter d'un mouvement de tête à monter derrière lui. Ajoute un mouvement de bras, simili courbette couplée d'un : Votre Altesse. Et évidemment, lorsqu'elle monte, elle s'accroche à l'assise comme si ça suffirait. Un peu moqueur, il fait mine de démarrer pour que l'élan la réveille et l'oblige à l'agripper d'une main réticente qu'il attrape au vol, l'enroulant d'autorité autour de se torse. Tiens-moi, ce serait bête que j'tombe non ? il justifie, indulgent envers l'égo de sa passagère. Deuxième tentative - avortée encore. Euh, il grimace en jetant un coup d'oeil en arrière, plaide ce s'rait pratique quand même si je pouvais respirer. La prise autour de sa cage thoracique se desserre. Il a vraiment- vraiment envie d'un verre (d'une bouteille entière) (de plusieurs), piqûre de rappel random que lui susurre son organisme d'addict, alors il ne tarde pas plus avant de prendre la route.
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Re: we shine until we fade ∞ (jinhyuk) | Dim 2 Juil - 22:51
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we shine until we fade
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Et quand il accélère, Hana commence à trottiner derrière lui, le pas incertain, ses pieds nus qui se heurtent contre le bitume, avant qu’elle ne prenne conscience de la situation ; et qu’elle ralentisse le pas. Parce qu’elle ne veut pas être une vulgaire suiveuse Hana, déteste ça même. Parce qu’elle lui en veut de prendre la tête, mais elle lui en veut (elle s’en veut ?) encore plus de ne pas avoir pris ses chaussures. Chaussures qu’elle a oubliées dans leur précipitation, princesse sans pantoufle qui s’arrête pour regarder ses pieds, sourcils froncés.
« J’ai pas… » Elle commence, s’interrompt bien vite. Hausse les épaules, esquisse un sourire. Recommence à arborer son expression princière, le menton haut (du moins l’espère-t-elle). « Tu ne m’en proposes pas ? » Elle désigne du regard la cigarette écrasée au sol, cachant la faim dévorante qui a pris possession de son estomac au moment où la fumée s’est engouffrée dans ses narines. Elle n’est pas accroc qu’à l’alcool Hana ; elle aime beaucoup trop fumer également et ce depuis longtemps. Elle se revoit jeune, cachée derrière l’école pour tirer quelques lattes.
Mais ici elle est plus à l’école – et ici pourtant elle continue à se cacher.

« Pour les rustres et tu sais pour qui d'autre ? Les princesses modernes. Quasi 55 chevaux. Sauf qu'au lieu d'être tirée par eux depuis un carrosse comme une assistée, t'as l'occasion de les dompter. » Elle fronce les sourcils, plisse les yeux, lui adresse son fameux regard noir ; Hana, elle comprend pas trop, Hana elle a le cerveau en vrac, le brouillard dans la tête. Hana, elle perçoit quelques mots, une vague idée, pas forcément la bonne pourtant. Inconsciemment, elle attrape le casque, l’attention toujours dirigée vers lui. « C’est moi que tu traites d’assistée ? » Elle ne retient pas le reste de sa remarque, la balaie d’un geste de la main. Elle s’en fiche de son histoire de cheveux (quels chevaux ?) et de motos, même si ce dernier projet est plutôt tentant, pour elle qui aime le risque ; encore plus quand il est alcoolisé. Mais il y a une chose qu’elle ne peut laisser passer, Hana, et c’est bien les insultes.
Pourtant quand il fait la courbette, sa grimace se mue en un rictus, quand elle lui adresse un signe de la tête, altesse qui accepte les salutations dans toute sa miséricorde. Elle se juche à ses côtés sur le véhicule, casque toujours en main, qu’elle observe, perdue. Qu’elle ne se rappelle pas avoir récupéré. « Ca va gâcher mon brushing, j’espère que tu n’attends pas que je le mette ? » Et elle le lui tend, ne veut pas s’encombrer plus longtemps de cette chose.
Puis elle s’accroche, il démarre ; elle manque lâcher prise, il la force à s’attacher à lui. « Tiens-moi, ce serait bête que j'tombe non ? » « Pas tellement non, ce ne serait plutôt que justice. » Hana à la langue acérée, au venin plus rapide que ses pensées (mais peut-être le pense-t-elle également). Pourtant elle s’accroche à lui. Et puis elle desserre sa prise, pour le laisser respirer.
Et ils démarrent.

Hana, elle observe le paysage alentour, les lumières qui se fondent, ne forment plus qu’une masse indistincte. Hana, elle a le vent qui lui cingle le visage, les cheveux qui voltige dans tous les sens (tant pis pour le brushing). Hana, elle serre un peu ses doigts les uns dans les autres, affirment sa prise sur le torse du jeune homme. Et pendant un instant, Hana, elle s’imagine lâcher.
Pendant un instant, Hana, elle a envie de lâcher.
Elle se voit tomber, le corps qui se fracasse contre le béton, roule quelques mètres. Elle voit le sang et les vêtements déchirés, les membres en lambeaux et la peau aussi. Hana, ça fait tellement longtemps qu’elle vit comme une morte, qu’elle meurt à force de vivre, qu’elle aimerait bien abandonner, pour une fois.
Et ses doigts se desserrent, et sa poigne se fait moins ferme, presque légère ; menace de se décrocher totalement. Elle ferme les yeux, imagine le choc, l’espère presque ; elle se dit que ce sera probablement douloureux. Douloureux mais rapide, peu de chances de survie. Mais elle a pas envie de survivre, de toute manière. Et même si sa mort n’est que peu glorieuse, en a-t-elle vraiment quelque chose à faire ?

Alors Hana, elle finit par lâcher.
Mais la moto, elle s’est arrêtée.

Et quand elle rouvre les paupières, c’est pour se heurter au regard de Jinhyuk. Et elle, de hocher les épaules. « C’est pas trop tôt, j’ai cru qu’on… arriverait jamais. » Elle efface le reste, supprime ses pensées ; tente d’éradiquer la déception. Et c’est d’un pas vacillant qu’elle s’approche du bar, sans l’attendre. « Je vais me refaire une beauté. » Elle entre, s’en va directement aux toilettes. Elle entre dans la première cabine libre, et puis elle s’écroule.
Les membres tremblants, elle se laisse choir au sol. Elle a la tête qui tourne, le cerveau en vrac, la nausée qui monte le long de sa gorge. Elle a envie de vomir, réfrène pourtant la sensation, prend quelques secondes pour se calmer, et puis ressort. Le miroir des toilettes lui renvoie une image sale, désespérée, presque pathétique ; alors elle fronce les sourcils, passe ses mains sous l’eau pour tenter d’aplatir ses cheveux malmenés, de les dompter. Elle n’a pas pensé à prendre son maquillage, se dit qu’elle peut s’en passer (puis se rappelle que non, puis se rappelle qu’elle se trouve laide, que le maquillage n’est qu’une armure pour arborer un visage qui lui semble plus joli à regarder, presque esthétique). Elle se dit que de toute manière, elle a pas besoin de ça pour qu’on la regarde, pour qu’on l’admire.

Et quand elle retourne dans la salle principale, son attitude est plus assurée, son pas plus félin. Elle commence à décuver, n’aime pas du tout cette sensation. Elle se hisse au bar, à côté de Jinhyuk, ne lui adresse pas un regard, préfère observer le barman. Son sourire se fait aguicheur, presque provocateur. Et quand il lui demande ce qu’elle veut, elle ne lâche qu’un vague, « surprenez-moi. »
Hana, ce soir, elle veut pas vivre ; mais tant qu’à ne pas avoir le choix, elle préfère au moins en profiter.

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Re: we shine until we fade ∞ (jinhyuk) | Lun 3 Juil - 17:17
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hana & jinhyuk

Ca va gâcher mon brushing, j’espère que tu n’attends pas que je le mette ? Jin Hyuk arque un sourcil en contemplant vaguement la question, décide que ce n'est pas capital ; n'insiste pas. Si t'es encore coiffée à l'arrivée, c'est toi qui payes, il glisse, curieux de découvrir si elle espère vraiment arriver intacte ainsi — mais elle est déter, et c'est une grande fille. Pas tellement non, ce ne serait plutôt que justice, elle réplique un instant plus tard, du tac au tac, et il se laisse prendre au jeu, comme à chaque fois. Justice parce qu'une chute de ton chauffeur t'enverrait au tapis dans la foulée, retour de karma ? Noona, sois pas si dure avec toi-même. Il a cédé sur le casque mais sur ce point — non ; il ne démarre qu'une fois certain qu'elle est bien accrochée.

Y'a quelque chose de libérateur, un goût de délivrance, le temps d'un trajet ; l'impression erronée qu'aucune obligation ni aucun souci n'a réellement d'importance, que tout est dérisoire. Trancher de nuit les ruelles débordantes de vie d'une ville qui ne dort jamais rend tout moins oppressant, étrangement. L'espace d'un instant le décor fusionne, à mesure qu'ils prennent de la vitesse ; ce sont le monde et tous ses tracas qui convergent en un kaléidoscope fait de couleurs et de jeux de lumières, et Jinhyuk y jette en vrac les souvenirs omniprésents pour s'accorder un faux-oubli. Illusion utopique et brève : il n'est pas un adulte cynique et cassé mais un gosse paumé qui se borne à rêver mieux ; elle n'est pas l'ombre d'une princesse amère et déchue à la cruauté opaque, mais la dame de cœur capricieuse pour laquelle il aurait naïvement décroché le ciel tissé d'étoiles, à défaut de pouvoir lui offrir la lune. Et comme pour rendre le tableau plus tangible ou prétendre que leur amitié aurait bel et bien pu durer, elle s'agrippe un peu plus fermement à lui. ça ne dure pas bien sûr — push and pull constant parce qu'il ne sait ni la comprendre ni la retenir et qu'elle ne sait ni le laisser lui échapper tout à fait ni vouloir de lui à ses côtés. Ses mains se dénouent subrepticement et il ne s'en aperçoit immédiatement, pas tant que le manque de pression n'est pas borderline alarmant. Il a l'esprit ailleurs (tout entier tourné vers elle, version passée plutôt que la réelle, actuelle, plus que jamais insaisissable) et il est presque trop tard quand il percute. D'abord il y a la confusion ; ensuite une vague de panique comme il n'en a plus connues depuis longtemps, à l'idée qu'elle se prive de toute prise, et il se range brusquement sur le bas côté, à l'arrache, incompréhension et colère pulsant en duo dans ses veines. Il y a un T'es barge ou quoi ? T'aurais pu te tuer à la lisière de ses lèvres. Pour lui le pourquoi du comment est une évidence — il la dégoûte tant que ça parce que rien n'est jamais à sa hauteur n'est-ce pas ? Il y a des tonnes de non-dits qui brusquement se bousculent, prêts à être dégueulés en un éclat dont il l'a sans doute trop souvent épargnée ; mais il y a aussi un bar à deux pas, qu'elle avise avant lui, pure coïncidence plutôt que calcul. C’est pas trop tôt, j’ai cru qu’on… arriverait jamais. Comme si de rien n'était. Jin Hyuk ne sait jamais s'il devrait la secouer ou la laisser lui échapper et comme toujours il opte pour la seconde option, comme toujours il la laisse s'enfoncer sans question. Il est toujours perturbé pourtant, de ne pas la comprendre, d'être incapable de cerner les motivations de ses actes après tout ce temps. Se demande s'il s'est fait des idées et la laisse disparaître, pieds-nus et chancelante, en songeant merde, elle fait bien c'qu'elle veut.

Mais il est faible pour elle, l'a toujours été, ne cessera sans doute jamais vraiment de l'être, ne se targue même pas d'essayer. Alors son regard ne cesse de bifurquer vers le couloir étroit où elle s'est éclipsée, son talon bat la cadence contre le sol, secouant son genou à un rythme nerveux et impatient. Elle ne sort pas et les pensées de Jinhyuk se tournent vers des déductions alarmantes qui le poussent à quitter brusquement son tabouret. Il ne sait même pas quand, comment il se retrouve face à la porte close mais il y est, poing cognant avec insistance sur le battant, oreille à l'affût d'un son inquiétant. Il n'a pas le temps d'insister bien longtemps pourtant : une main sur son épaule le fait se retourner pour se retrouver face à un gars probablement en charge de la sécurité, qui le dévisage sourcils froncés. Un problème avec la dame ? ça pourrait sembler serviable si ça ne sonnait pas menaçant, mais Jin Hyuk est assez vif pour réaliser ce qui dérange vraiment — il a sans doute l'air louche, débarqué avec une femme tanguant plus qu'un bateau ivre, portant son orgueil en étendard sur sa mine défaite plutôt qu'une bonne vieille paire de chaussure. Aucun. Réplique sobre, visage inexpressif, deux tapes sur l'épaule du gorille l'air de dire "on est cool" et il retourne sur ses pas sans chercher d'histoire. Tente de se convaincre qu'il n'y a pas grand-chose qu'elle puisse faire là-dedans (de se souvenir si elle avait ou non une ceinture, l'esprit soudain saturé d'images de certaines des frasques de Hyemi ; mais Hana n'est pas Hyemi. Hana s'adule, ego trip permanent, elle ne tenterait pas de se faire de mal, right ?).

Right. Elle réapparait comme si le miroir lui avait confirmé qu'elle est la reine du monde, même encore à moitié ivre, et il ne devrait probablement en être soulagé. Surprenez-moi, elle ronronne presque tandis qu'elle s'installe. Elle semble à la fois abimée et attirante, d'une façon que jinhyuk ne saurait expliquer mais qui tire un rictus intéressé au barman. Et il s'en tape, vraiment, mais y'a ce vague nœud d'agacement au creux de sa cage thoracique qui le fait serrer le poing autour du shot qu'on lui a servi juste un peu plus tôt, et l'avaler d'une traite avant de claquer le front contre le bar poisseux pour exiger une deuxième tournée. "Surprenez-moi" ? Il se moque quand un cocktail de fillette,  aux couleurs vives, est posé devant elle. J'croyais que t'étais sérieuse noona. J't'aurais plutôt amenée chez un marchand de glace si j'avais su. Il veut son attention sur lui (alors même que l'avoir n'augure jamais grand-chose de bon) et s'il faut piquer son monstrueux orgueil pour gommer le barman, alors soit. Tu peux faire mieux que ça non ? il adresse cette fois non pas à elle, mais au type de l'autre côté du comptoir, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire le barman aligne des shooters et arrose le tout pour faire flamber bar et boissons. Show bref mais jamais déplaisant, Jinhyuk siffle pour témoigner de son approbation. L'homme est appelé par un autre client, tranquillité bienvenue en ce qui concerne le Jeon. T'as un admirateur, ça t'plait ? Il demande l'air de ne pas y toucher, incapable de cesser de regarder le barman à chaque coup d’œil à la dérobée lancé par ce dernier à l'intention d'Hana. Il a l'air cool, si t'es du genre à croire qu'un crapaud peut dev'nir un gars bien du moins.
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Re: we shine until we fade ∞ (jinhyuk) | 
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