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    :: Défouloir :: 2017

(INCKY #7) if I break hearts and feel sorry can we restart again ?

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(INCKY #7) if I break hearts and feel sorry can we restart again ? | Dim 14 Mai - 20:09
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incky #6 + I feel lost when we move a little bit deeper

he said, “that’s dope to me”. Let’s find a dose that’s made for us and fuck until we fall asleep.


« Acquitté. Le détenu 4495 est libre. » Libre. La sentence tombe. Le verdict positif est prononcé. J’ai du mal à y croire. Un peu comme quand on gagne au loto. Mais j’ai du mal à sauter de joie. J’ai du mal à en rire, à me sentir soulagé. C’est un torrent d’émotion qui me submergeait. Je ne savais comment réagir.  Min Ri saute de joie et me saute au cou bien qu’elle n’est pas le droit de le faire. Mon avocat rit de sa victoire soulagé et me tape dans le dos. J’entends des protestations monter dans la salle, un éclat de voix et une porte qui claque. La fureur de la partie adversaire et la douleur de leur perte. C’est étrange, je n’avais jamais remarqué à quel point je portais cette culpabilité sur mes épaules. J’esquisse un faible sourire, croise son regard et me sens comme assommé. Je suis libre. L’homme oublie à quel point cette liberté fait partie de son bonheur, et tout ce qui nous semble si naturel et si … évident, nous tient en vie. Ça m’a tenue en vie. Ça me tenait en vie. Maintenant je ne suis plus très sûr.  J’étais libre. Mais ça me semblait soudain trop pour un seul homme.  Je déglutis alors qu’on tend mes affaires, ces affaires que j’avais sur moi le soir de l’arrestation. A savoir : Un jogging et un t-shirt. Je mets quelques temps avant de m’en saisir. On me rend ma montre aussi. Elle a cessé de fonctionné.
 
Je ne peux m’empêcher d’y voir un signe. Le temps s’est arrêté à 14h43, comme moi. Pourtant je sais que dehors la terre a continué de tourner, que des gens m’attendent, certains plus impatient que d’autres. J’ai de la chance je crois. J’ai demandé à ce qu’on ne vienne pas me chercher. Pourquoi ? Parce que c’était trop pour moi. Je suis pourtant resté enfermé seul dans ce trou pendant plus d’un an et maintenant … maintenant me fallait du temps pour réfléchir. Je pourrais prendre le bus et marcher jusqu’à la maison.  Reprendre le cours de ma vie ? Normalement. Normalement. J’inspire doucement en récupérant mes affaires. Je me change, signe la décharge. Mon avocat est là. Il s’est assuré que tout se déroule comme prévu. Au téléphone il m’observe de loin, sa montre hors de prix m’aveugle pendant une seconde à cause d’un rayon de soleil. Je frissonne. Me détourne.
 
Je suis libre.
 
Tout s’était rapidement enchainé ces dernières semaines. Depuis la visite de Min Ki en début d’année puis celle de son avocat, le dossier qui s’est rapidement monté, la pression qui a été mise, les rendez-vous qui ont été grassement payés pour être prit rapidement. J’étais libre avant même d’en avoir conscience pourtant chaque jour passé dans cette prison m’on parut une éternité. J’avais imaginé ma sortie de différentes façons. Comme un renouveau, un soulagement, comme on se réveille d’un cauchemar. Mais j’avais tort. Je cligne des yeux sous le soleil. C’est une belle journée. Pressé mon avocat me demande s’il peut me déposer quelque part. Je secoue la tête. M’allume une cigarette en fermant les yeux. J’inspire longuement et laisse la fumer remplir mes poumons. Essaye de te souvenir In Su … de ça, de ce que ça fait maintenant que tu es dehors. Il me reste un grillage à passer pour me retrouver sur le parking. Je pars sans me retourner, le poids des chaines en moins.  J’avais demandé à ce qu’on ne vienne pas me chercher. Pourtant … pourtant cette solitude me parait soudain insupportable. Insupportable. 
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Re: (INCKY #7) if I break hearts and feel sorry can we restart again ? | Lun 3 Juil - 18:52
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incky #6 + I feel lost when we move a little bit deeper
he said, “that’s dope to me”. Let’s find a dose that’s made for us and fuck until we fall asleep.


Son fils a encore réclamé tonton Insu et il a été incapable de lui promettre qu’il le reverrait. Il a même été incapable de répondre quoi que ce soit, juste assez d’énergie pour obliger son fils à finir son petit-déjeuner et le déposer à l’école. Il n’a pas non plus eu les couilles de lui dire qu’il y a peut-être des chances de le revoir aujourd’hui parce que c’est le jour d’appel, d’Insu. Mais dans le déni, Minki n’arrive même pas à se faire à l’idée que cette possibilité même infime puisse être réalisable. Un peu comme s’il n’arrivait pas à croire à la liberté d’Insu. Pas qu’il n’ait aucune confiance en la solidité de cette affaire mais juste- il s’était fait à l’idée de le voir derrière les barreaux pour… pratiquement pour le restant de sa vie et… ne plus avoir à deal avec tous les problèmes qui se sont entassés entre eux. Mais maintenant c’est pratiquement à quelques heures de sa portée (est-ce qu’il va bien, Insu ? est-ce qu’il est heureux ?) et il a peur que le verdict soit négatif. Après avoir déposé son fils, il se rend au tribunal, vérifiant sur sa montre l’heure de l’audience pour ne pas être en retard. Nerveux de la tête aux pieds, il termine pratiquement un paquet d’clopes entier avant d’avoir les couilles et de poser un pied à l’intérieur de la bâtisse. C’est plus difficile qu’il ne l’aurait pensé, s’asseoir là, un peu au fond, un peu loin, mais à quelques mètres d’Insu quand même. S’asseoir là et écouter et attendre et attendre et attendre. Il se torture les doigts dans tous les sens tellement il a du mal à supporter la pression – est-ce qu’il va vraiment sortir ? est-ce qu’ils vont redevenir ce qu’ils étaient avant ? Ou envisager quelque chose d’autre… dans le futur ? Il n’sait pas, il n’sait plus rien, juste qu’il est stressé pour son meilleur ami et que ça l’tue tellement de le voir se faire dévisager et juger. Mais Insu tient bon tout au long de l’audience et Minki ne peut s’empêcher d’être fier de lui parce qu’il n’a pas, même pour une seconde, laissé tomber sa garde et il est déterminé jusqu’au bout pour atteindre sa liberté. Et il l’admire pour ça, pour sa détermination. Minki aurait aimé avoir le quart de sa détermination pour pouvoir affronter ses peurs et ses sentiments et retrouver son Insu avec un esprit plus clair. Et finalement quand le verdict tombe, c’est le souffle qui le quitte, c’est le soulagement qui le submerge, c’est l’envie de prendre la fuite qui le prend immédiatement. Il s’éclipse, l’effusion de joie du côté des vainqueurs et de dégoût du côté des perdants. Minki s’en va et sort un nouveau paquet de clopes et s’en fume plusieurs dans le parking près du tribunal. Il n’sait pas combien de temps s’écoule entre l’annonce du verdict et l’arrivée soudaine d’Insu dans le parking, cigarette en main. Peut-être quelques minutes, peut-être quelques heures, s’il se réfère au cimetière de mégots à ses pieds. Mais quand il le voie, là, derrière le grillage, quelque chose s’embrase en lui, parce qu’Insu est libre et Minki est tellement heureux de cette nouvelle qu’il esquisse un sourire (ça fait tellement qu’il n’avait pas souri de joie qu’il a peur que son sourire soit creepy à voir). Il s’approche quand même de son meilleur ami, le grillage se trouvant entre eux, un peu comme les barreaux qui les séparaient tous ces mois. Mais le grillage n’a rien d’éternel – leur lien, si. Il passe deux doigts entre les trous alors qu’ils se regardent, yeux dans les yeux, sans qu’aucun d’eux n’ose dire quelque chose. Mais finalement, c’est Minki qui brise ce silence : « s-salut, hm, t’as l’air en forme. » Il n’est pas très sûr de ses mots, ni comment il devrait l’aborder. C’est un peu dur d’effacer un passé autant troublé et de recommencer sur de nouvelles bases. Mais il veut bien tenter le coup, pour Insu, pour eux.  

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