I'm much more of an animal than you think (+) Robin
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I'm much more of an animal than you think (+) Robin | Ven 19 Mai - 21:29 Citer EditerSupprimer
I'm much more of an animal than you think.
Robin & Je Ha
La vitre était froide sous mon front. Gelée. Mais sa température ne suffisait pas à apaiser mon corps crispé et incandescent. Les paupières fermées, le bras tendu et pressé contre la fenêtre, je tentais d'oublier ma propre frustration et de dénouer mes muscles épuisés par le manque de sommeil. Sans succès. Loin d'être apaisantes, mes pensées n'étaient qu'un magma brûlant de fantasmes inassouvis. Mon souffle chaud caressa ma lèvre inférieure et je rouvris les yeux, lasse et explosé. J'étais crevé, crevé de ne pas dormir et crevé de ne pas savoir mieux gérer mes instincts les plus primaires. J'étirai ma nuque et passai ma paume sur mon visage pour en chasser les traces d'un sommeil rébarbatif. Des bruits de conversation résonnèrent brusquement autour de moi, trahissant une entrée massive d'élèves dans la cafétéria. Je soupirai et attrapai ma casquette pour l'enfoncer sur ma tête. Je n'avais aucune envie de tenir une discussion si l'un d'entre eux avait la mauvaise idée de venir s'imposer. Saisissant la hanse de mon sac, je le jetai sur mon épaule et pris mon plateau pour quitter les lieux. Il fut abandonné près des cuisines, sur les rails prévues à cet effet, avant que je ne prenne la porte pour m'éloigner du brouhaha et des gens. Surtout des gens. J'appuyai sur la visière pour goûter à l'ombre de l'anonymat et réajustai la hanse de mon sac à dos sur l'épaule en m'éloignant. Un coup d’œil à la pendule m'apprit qu'il me restait un peu plus de trois heures avant mon prochain cours. Si je rentrais maintenant … je n'aurais plus le courage de ressortir. Je m'immobilisai, à mi chemin entre la bibliothèque et la sortie. La seule idée d'être enfermé dans un lieu où le bruit était proscrit me fit choisir la porte qui donnait sur le parvis extérieur. Je le remontai silencieusement, sans prêter attention aux silhouettes qui voguaient autour de moi. Déconnecté du monde réel, j'enfilai mon casque et mis la musique à fond, comme pour pouvoir calciner les quelques pensées qui continuaient à m'agiter. Ou images … désirs refoulés. Je plongeai les mains dans les poches et levai la tête vers un ciel dont le gris ardoise annonçait la pluie. Les yeux momentanément perdus, je cessais de faire attention à un univers déjà trouble. Mon épaule rentra durement -et soudainement- en collision avec quelque chose et mon sac glissa jusqu'à ma paume. Je refermai brusquement les doigts sur l'anse avant que mes affaires, dont mon ordinateur, ne frappent le sol et me tournai vers la jeune fille que je venais de bousculer. Blonde, grande et élancée. Je la détaillai presque instinctivement, de ce regard professionnel qui notait malgré moi les courbes et mensurations d'une femme aux allures de mannequin. Une demi seconde. Puis, je me détournai sans plus lui prêter attention, si ce n'est pour lui lancer un vague désolé dont les échos me poursuivirent à peine alors que je reprenais la route. Je replaçai mon sac sur mon épaule, sans plus songer à un événement déjà relégué au fond d'un esprit paralysé par le manque de sommeil. Comme pour répondre à un besoin inconscient, je levai la tête vers le département des sciences. A cette heure, les classes étaient souvent vides. L'idée jaillit, évidente. Sans plus tergiverser, je passai la porte et remontai le couloir du rez de chaussée en testant les portes, jusqu'à ce que l'une d'entre elle cède à la pression de mes doigts sur la poignée. Vérifiant l'emploi du temps accroché près du panneau, je pénétrai les lieux et refermai derrière moi, en goûtant le silence et la tranquillité que cette salle offrait. Je m'installai près de la fenêtre, sortis mon ordinateur et retirai casque et casquette. Les mèches brunes voguèrent sur mon front et caressèrent deux arcades sourcilières froncées. Un soupir. Un souffle rauque. Je tendis les jambes, le dos plaqué une chaise sur laquelle je venais de m'asseoir et sortis mon ordinateur que j'ouvris. Concentre toi. La page consacrée à Vogue s'afficha sur l'écran, me rappelant la soirée qui devait avoir lieu pour eux deux jours plus tard. Je fis glisser mon index sur le pavé numérique. La pluie tomba. Frappa la vitre. Je détournai les yeux d'un écran immobile pour les perdre dans un décors humide. Attiré par la danse des gouttes dans les flaques qui se formaient sur le sol, j'ouvris la fenêtre et sortis mon téléphone portable, à défaut de mon appareil laissé au vestiaire, pour immortaliser le paysage. Ce fut le bruit d'une porte qu'on ouvre qui me tira d'un paysage en pleurs. Je tournai la tête et croisai le regard sombre d'une femme au visage encadré de boucles blondes. Aidé par ses yeux particuliers et ses traits occidentaux, je reconnus en elle la jeune fille que j'avais bousculé quelques minutes plus tôt. Je sentais la caresse d'un vent gelé sur ma nuque chaude. Il flirtait avec mes mèches noires qui coulaient sur mon front et sur mes tempes. Mes sourcils descendirent pour se rapprocher de cils mouvants. J'avais l'impression de l'avoir déjà vu quelque part … je plissai les lèvres, en repoussant l'image d'une autre blonde qui s'y superposait. Un frisson désagréable me parcourut l'échine. « Si tu veux la salle, dis le. Si tu veux des excuses pour tout à l'heure, c'est déjà fait. » Un silence brisé, une tension mal gérée, une humeur lourde que reflétaient des pupilles rétrécies et la ligne épurée de lèvres pressées. Qui se fuirent. « Donc ? » L'impatience m'avait poussé à reprendre la parole avant qu'elle ait eu l'occasion de répondre. J'étais venu m'enterrer dans cette salle pour avoir la paix mais cette porte close n'avait pas plus fait fuir que mon aura clairement dissuasive.
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Re: I'm much more of an animal than you think (+) Robin | Mer 31 Mai - 19:43 Citer EditerSupprimer
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Robin & Je Ha
Fade. Le temps était comme mon âme, triste et lasse. Sans aucune saveur. Délavée par tous ceux qui l’avaient secouée et retournée comme dans une machine à laver. Je n’avais envie de rien, je n’aspirai à rien… Au fond, à quoi servait-il de continuer ? Il y avait des jours comme ça où je n’avais même plus envie de m’amuser. Mes démons étaient à la fois la et ailleurs. Pas assez présents pour me tuer… Pas assez loin pour ne pas m’étouffer. J’avais l’impression de porter un poids. Et tandis que mes prunelles chocolat fixaient intensément le vide, happées par l’invisible, je me demandais ce que je foutais là. Mon père avait toujours voulu que je fasse médecine, comme lui. Et ma mère continuait de surenchérir, sûrement la seule et unique chose sur laquelle ils soient encore d’accord aujourd’hui. Il paraissait que j’étais née pour ça, et qu’il ne fallait pas que je laisse pourrir mon intelligence. Mais vu l’état du reste, cette dernière ne serait ni mon salut, ni mon espoir. A quoi bon être un génie ? Retenir sans relire et savoir faire en observant ? Je me fichais des gens comme de moi même, et on me demandait de sauver des vies ? Ils n’avaient rien compris. Comment quelqu’un dont les blessures purulentes maculaient l’être pouvait seulement en soigner une seule d’un autre ? Ridicule. Inimaginable. Comme cet éclat de vie, déchet de mon corps qui semblait s’accrocher en sangsue et m’empêchait de flancher. Je voulais qu’on cesse de s’acharner. Qu’on me laisse enfin sombrer. Me reposer. Mais même ça, c’était trop demander. Aussi lasse de vivre que lâche de mourir. J’étais risible. Mes iris se reportèrent sur la pendule dont l’aiguille semblait ne pas vouloir continuer sa course tant sa lenteur était aberrante, et un soupir désolé passa la barrière de mes lèvres. De toute façon, que ce soit ici ou ailleurs… Qu’est ce que cela changerait ? Mon estomac me rappela son envie d’être nourri en se contractant, n’ayant pas mangé depuis la veille, mais je l’ignorai. Je n’avais pas plus envie de manger que de bouger ou rester. Légume avant l’heure, si jeune et pourtant déjà épuisée par le temps. Cette réflexion étira l’une de mes commissures d’un sourire amer tandis que mes paupières se refermaient, comme cherchant un calme dont mon être avait cruellement manqué depuis des années. Incapable de dormir comme de sourire ou de vivre. Mes dents d’une blancheur immaculée vinrent mordre mes lèvres pleines en un signe d’agacement face à ce bourdonnement irritant qui me vrillait les tympans, et je passais mes doigts fins dans ma chevelure fauve pour masser mes tempes dans l’illusion d’en écarter la barre métallique qui y stagnait depuis des mois. Evidemment, ça n’eut pas l’effet escompté. Je rouvrais les yeux en entendant la cloche sonnée mais ne bougeais, regardant les autres se jeter vers la sortie, peu encline à être bousculée et noyée par cette foule noirâtre et difforme. Finalement, lorsque le flux se fut calmé, je me levais et rangeais mes affaires, descendant lentement les marches sans vraiment savoir où aller. La porte du bâtiment passée, je fus accueillie par le froid venant mordre ma chair et réveiller un corps déjà poussé à bout mais se tenant encore debout. Le vent vint flirter avec mes mèches claires, les éparpillant ça et la, venant parfois masquer un visage marqué par la fatigue et la lassitude. Puis vint le choc, une douleur diffuse se répandant dans mon épaule tandis que mes pupilles redevenaient mobiles et alertes, accrochant la silhouette qui m’avait bousculé pour l’y graver sur mes rétines; Je la connaissais. Et en même temps, le visage ainsi masqué par la casquette insinua le doute dans mon esprit embrumé. Fantôme du passé ou réelle impression ? Il me fallut attendre de percevoir le son de sa voix, murmure à peine audible et pas le moins désolé pour mettre un nom sur l’inconnu démasqué. Moon Je Ha. Ce nom me fouetta, les souvenirs défilant tandis qu’une volonté de possession éphémère remontait, venant chatouiller ma peau et réveillant un corps groggy par les aléas du temps. Venais-je de trouver une activité ? En tout cas, j’avais trouvé mon salut. Mes lippes se retroussèrent en un sourire carnassier, et je le laissais s’éloigner avant de finalement faire marche arrière, le suivant calmement pour l’observer. Il semblait… Irrité ? Et alors ? Qu’importe, c’est d’autant plus amusant. Les réactions étaient improbables et le corps plus chaud et sauvage dans ce genre de moment. J’enroulais une mèche de cheveux pensive lorsque je le vis entrer dans mon bâtiment, mettant de la distance pour ne pas être repérée, et le voyant finalement s’engouffrer dans une salle vide. Vu l’heure… Nous ne serions pas dérangés. Pénétrant également à l’intérieur quelques instants plus tard, n’étant pas des plus fines en tant normal mais ne voulant pas risquer d’éveiller ses soupçons non plus, je le trouvais adossé à la fenêtre. Ce qui me fit d’ailleurs remarquer qu’il pleuvait, l’envie de ressortir pour me laisser submerger par les larmes du ciel me prenant, mais la réfreinant. J’avais mieux à faire. Et vu sa réaction, aussi impatiente que défensive et incendiaire… Je savais que je n’allais pas m’ennuyer. Faisant quelques pas dans sa direction, je posais mon sac sur une table et posait une fesse sur une autre, mes pupilles venant de nouveau chercher les siennes et capturer son regard de braise. « Et si je ne veux ni l’un ni l’autre, que fait-on ? » Simple question ponctuée pour le moins de ce ton taquin et joueur que j’adorais employer. Mes doigts pianotant sur la table, je faisais mine d’attendre une quelconque réponse de sa part alors que de toute évidence… Je ne comptais pas bouger. Du moins pas d’ici.. Je me relevais alors d’un pas félin et m’avançais en direction de l’ordinateur pour tomber sur une page dédiée à Vogue, haussant un sourcil, intéressée. « Tu travailles pour ce magazine ? » Alors il n’était pas un simple photographe amateur ? A vérifier. Mon sourire s’agrandissant face à son expression, je n’en tenais pourtant pas compte, me rapprochant de la fenêtre et m’y adossant à mon tour, main tendue pour me laisser bercer par la caresse de l’eau. « Je sais que tu as juste envie de me dire de dégager, mais ne peux-tu pas me supporter un peu ? Je ne suis pas très encombrante et ma curiosité a été titillée. ~ » Depuis bien plus longtemps que je ne le laissais croire. Penchant la tête un visage innocent scotché au minois, je semblais tout sauf dangereuse. Et pourtant, la panthère se cachant derrière ne demandait qu’à sortir. Elle attendait juste… De mettre en confiance sa proie. « Et puis, je pourrais t’être utile, qui sait ? Il parait que je suis mannequin née. » Impossible de démentir en regardant mon corps d’un peu plus près. Et ça… Personne ne pourrait me l’enlever.
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Re: I'm much more of an animal than you think (+) Robin | Jeu 13 Juil - 16:15 Citer EditerSupprimer
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Robin & Je Ha
J'espérai qu'elle s'indigne de ma réaction et quitte la pièce aussi vite qu'elle y était entrée. Mais la porte resta close et l'intruse s'avança, d'une démarche souple et féline qui fit naître en moi la sourde et désagréable impression d'être une proie. Ridicule. Je fis taire la méfiance que mon instinct exacerbait et l'observai poser son sac sur l'une des tables, la mâchoire contractée. Que voulait-elle ? Les mots, acerbes et agressifs, se bousculèrent contre mes lèvres closes. Je me mordis la langue et, sentant son regard, y plongeai deux obsidiennes dures et sombres. « Alors je ne vois pas ce que tu fous ici. » sifflai-je entre mes dents serrées, barreaux d'ivoire n'ayant pas suffit à retenir mon hostilité. Je détournai les yeux vers la fenêtre ouverte et levai légèrement la tête pour calmer l'animal sauvage qui s'agitait en moi. La pluie dégringolait en un voile qui aurait pu être apaisant si je n'étais pas douloureusement conscient de ne pas être seul. Je glissai la paume de ma main sur ma nuque chaude et perdis quelques doigts dans les courts cheveux noirs à la base d'un crâne enflammé. Le son de ses talons y résonna, trahissant une approche que je ne comprenais pas plus que je ne la désirais. Prenant sur moi, je me tournai vers elle alors qu'elle regardait, intéressée, la page qu'affichait mon ordinateur. « Si tu es venue ici dans l'intention d'avoir de la compagnie … tu peux oublier. Je n'ai pas plus envie de discuter avec toi que de faire copain copain. » fis-je en ignorant une question à laquelle je n'avais pas l'intention de répondre. L'agressivité était devenu un bouclier naturel et je ne savais plus m'approcher des autres sans grogner ou aboyer. Puis mon humeur, tâchée du sang de mes nuits blanches et d'une frustration étouffante, n'arrangeait rien à mon caractère sauvage et abrupte. Elle y fut insensible, du moins m'en donna t-elle l'impression. S'approchant de la fenêtre, de l'autre côté d'un bureau derrière lequel je restai immobile, elle s'adossa à la chambranle et tendis la main pour récupérer les gouttes d'une pluie battante. Elles éclaboussèrent sa paume, en des dizaines de larmes translucides. Ses mots furent moins nombreux, moins transparents. Je m'assis sur la table opposée, face à un ordinateur et une jeune fille qui semblait décidée à rester pour satisfaire une curiosité dont j'ignorais l'origine. Les bras croisés sur mon torse, je baissai la tête et laissai mes cils effleurer les cernes qui coloraient légèrement ma peau pâle. « Je ne vois pas en quoi. » répondis-je finalement en redressant le menton pour la regarder. « Et je n'ai pas spécialement envie de te supporter non plus. Sincèrement. Pas plus que je n'ai envie de discuter et c'est une des raisons qui m'ont poussé à m'enfermer ici. De fait … tu m'encombres rien qu'en m'adressant la parole. » La culpabilité mordit ma chaire dès que j'eus finit d'exhaler des mots que je ne regrettais cependant qu'à moitié. Car s'ils étaient sincères, elle semblait néanmoins …. ingénue, ce qui me donnait l'impression d'être un connard. Hors si je me moquais de l'étiquette, je n'aimais pas particulièrement blesser les gens dans mon seul intérêt. Je cherchais à repousser, parfois brutalement, mais je ne tenais pas pour autant à faire du mal, d'autant moins à ceux qui m'apparaissaient fragiles. Mais l'était-elle réellement ? Elle était restée malgré mon accueil glacial, et mes prises de paroles acerbes successives ne semblaient pas la faire fuir. « Je ne te dirais pas de dégager parce que la salle ne m'appartient pas. Juste de me laisser tranquille. » ajoutai-je néanmoins en me rasseyant sur ma chaise. Je posai les pieds sur ceux d'un bureau que je poussai vers elle pour la forcer à s'éloigner et fis mine de me plonger à nouveau dans l'étude d'un site affiché. Une façade aussitôt brisée par sa remarque. La surprise piqua deux couronnes brunes tandis que je levais la tête vers elle. « Et ? Tu veux être mannequin ? » La question m'avait échappée, de même qu'un regard professionnel instinctif. Me laissant aller contre mon siège, je penchai la tête pour l'observer. Naturellement sur la défensive, je ne l'avais pas vraiment regardé jusqu'ici. Elle était indéniablement belle, au point même que je m'étonnais qu'elle n'ait pas déjà été approchée. Longue et élancée, elle possédait un charme éthéré à la fois sensuel et romantique. « Pourquoi ? » Je m'étais défendu de vouloir converser mais elle venait de piquer une curiosité éphémère et impulsive. « Et pourquoi moi ? Tu ne connais pas mon travail et je ne suis pas particulièrement aimable. Alors pourquoi vouloir bosser avec moi ? » la questionnai-je sans ciller, inspiré par un instinct qui s'emballait. Soit elle cherchait simplement un sujet de conversation destiné à la sauver d'un ennui exacerbé par la pluie, soit … soit quoi ? Je plissai les yeux, sans parvenir à endormir une méfiance familière. Familière … Des images s'entrelacèrent, mêlant les visages de la blonde occidentale à celui d'une asiatique que je m'efforçais d'oublier. Mais cette fois … il n'apparaissait pas sans raison dans un esprit épuisé. Le déclic se fit et je me revis au Nymphéa. Cette fille y avait dansé juste avant Sora la première fois que je m'y étais rendu. Je glissai ma langue sur mes dent inférieures et les poussai, le menton avancé. J'y passai les doigts, sans savoir si la colère qui embrasait mes veines étaient dû aux débris d'une patience flinguée ou à la fatigue qu'exerçait sur moi cette femme.Une femme que je repoussai une nouvelle fois dans un coin de ma tête en me concentrant sur l'opportunité, brusquement bienheureuse, que sa collègue m'offrait. « Bien, laisse moi te poser une question. Ton approche … elle est motivée par une envie sérieuse ? Ou tu cherches simplement un sujet de discussion pour passer un temps que je ne suis pas disposé à t'accorder ?» demandai-je calmement, tempéré par une proposition inattendue. Je plongeai néanmoins mon regard dans le sien sans ciller, afin d'évaluer sa réponse et son envie. Le cas échéant, je n'étais pas sauvage au point de bousiller ma propre carrière. Malgré mes angoisses et mes convictions, je savais séparer mes vies privées et professionnelles. « Parce que je n'ai pas besoin d'aide, encore moins celle d'une inconnue. Pose toi la question de ce que tu veux vraiment, parce que mon boulot n'est ni un jeu, ni un prétexte. »
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