WTF*K Chunjung Miso Yu Gyeom

 Le soleil décline à l'horizon, le boulot terminé, main dans les poches, je traîne dans les rues. Ou plutôt, je revisite la Digital City. Une semaine que je suis sorti de l'armée et il me faut du temps pour me remettre à la vie civile. Quoi que j'ai eu du bol, un pote à lancer sa propre entreprise de lavage de vitre et m'a proposé une place. En attendant d'avoir assez d'oseille sur le côté, retour chez mes parents. Et surtout, j'ai reprit mes recherches. C'est détective que je devrai devenir vu que j'ai plusieurs recherche à faire. Détective Yu Gyeom, ça pourrait le faire. Habillé en costard. Juste à penser à ça, je me marre seul dans la rue. Non mais franchement, je me sens con là, à me balader, à chercher après Miso, à chercher après  ce type qui me ressemble et à rechercher après Bagheraa. Hier encore, j'ai juré sur la tombe de Bae Ju que je garderai un œil sur la petite. Enfin, je serai pas lui, j'aurai pas sa patience qu'il avait quand on était gosse. Mais pour lui, pour sa mémoire, j'essayerai d'être là pour la guider et qu'elle fasse pas de connerie.

Le feu passe vert, je traverse sans trop regarder où je vais. Je suis obsédé par les femmes qui passent autour de moi. Dans chacune d'elle, je reconnais ma douce Miso, un parfum, un sourire, un rire, un regard appuyé. Un soupir las sort de mes lèvres, j'allume une clope, lançant un regard noir à un mec qui me dévisage. Et alors c'est mal vu de fumer en rue, je m'en moque, je m'en suis toujours foutu. Mes pas me conduisent je sais pas trop où, je sais pas trop ce que je fais non plus. Enfin si, je la cherche toujours, encore. Je veux lui dire que je suis désolé. Je veux savoir si elle est ici, si elle va bien. Même son frère si il faut, je veux bien le croiser. Si il compte me butter, il aura raison. Après tout c'est de ma faute.

Perdu dans mes pensés, mes réflexions à la con, je me rallume une clope et m'installant sur un banc. Et c'est là, en face de moi que je me vois. Ouais je me vois. Je me regarde même. Je lève mon bras gauche et il fait la même chose. Depuis quand qu'ils ont installés un miroir dans cette partie de la ville. Allez, c'est drôle. Mon pied gauche bouge, juste pour voir. Waouh! Fallait y penser. Je remarque même pas que les autres personnes passent pas en double, non je suis trop concentré sur ma personne. Je passe ma main dans mes cheveux, même chose. Non, y a un truc. Une caméra, où je sais pas quoi? Comme sur une pub qui passe à la téloche. Ca doit être ça. Car au dernière nouvelle, je suis modèle unique.

WTF*K Chunjung Miso Yu Gyeom

 Ma vie semblait avoir trouvé son rythme. J’avais réuni en l’espace de quelques mois mon frère et l’homme que j’aimais. C’était troublant d’ailleurs, de voir à quel point tout allait bien, tout allait trop bien. Je craignais le retour de bâton, le genre d’imprévus qui vous foutra une vie en l’air. Encore. Je n’étais pas prête pour ça. Qui le serait ? J’avais déjà du recommencer ma vie à 0 3 fois. 3 fois putain. J’avais fini par me demander si j’étais faite pour le bonheur. Si je le méritais vraiment. Je ne pensais pas avoir d’autres torts que celui de n’être née dans le mauvais pays. Je ne voulais pas tout gâcher à nouveau, fuir à nouveau … je ne voulais pas … perdre ce que j’avais mis plus de 3 ans à construire. La simple idée de devoir me séparer de Hwan à nouveau me collait des terreurs nocturnes et de m’imaginer vivre sans Chujung … me déclenchait des crises d’angoisse que le chinois avait bien du mal à calmer. Je m’en voulais d’être ainsi avec lui, mais il était le seul qui était capable de sécher mes larmes et calmer mes peurs paniques. Parfois je me réveillais en pleine en hurlant son prénom avec la sensation horrible qu’on me l’arrachait. J’avais beau courir après lui, il s’éloignait toujours un peu plus. J’avais beau lui hurler de revenir, il s’évaporait sans que je ne puisse faire quoique ce soit. je culpabilisais le plus souvent quand je réalisais que j’espérais au fond de moi qu’il ne retrouve jamais son jumeau. Etais-je devenue aussi égoïste que ça ? La vérité c’est que pour moi, Yu Gyeom représentais la fin de ma relation avec Chujung. Comment cela pourrait-il en être autrement ? On ne sort pas avec le jumeau de son premier amour. C’est une question … de respect ? D’éthique ? Mais quoiqu’il en coute, ce n’était pas la meilleure idée que j’avais eu là. Je m’étais pourtant battu, contre Chujung, contre nos contraintes, j’avais si longtemps cru que je l’aimais parce que j’avais aimé Yu Gyeom avant de réaliser que je l’aimais, parce qu’il était lui. Et nous avions passé de long mois à nous déchirer, à nous aimer, à nous fuir, à nous faire du mal. Aujourd’hui nous étions enfin heureux …