Aujourd'hui, Il Kyung est allé chercher sa fille assez tôt à la garderie et comme parfois, lorsqu'elle n'est pas fatiguée, il l'emmène faire un tour en ville avant de rentrer. Le mois de mai est assez chaud et à seize heures, le soleil tape encore assez pour qu'il l'oblige à porter un chapeau. Il ressort très bien avec sa petite robe pastel, mais il fait assez frais malgré tout pour lui avoir fait porter des collants et une veste en jean. Il laisse sa voiture dans le parking et les amène vers l'arrêt de bus pour se rendre en plein centre, où l'activité est la plus affluente et où ils pourront s'arrêter manger quelque part, se dit-il. Na Young a toujours cette façon particulière de lui tenir la main, en la refermant seulement sur ses deux premiers doigts et il ne l'a jamais corrigé. Il la porte dans ses bras pendant les deux-trois arrêts de bus avant de lui faire retrouver la terre ferme et de s'engager dans les rues du Centre. Ils passent devant plusieurs boutiques de toutes sortes, les plus colorées attirant l’œil de sa petite fille, des épiceries, des marchands de rue et autres petits cafés. Il a envie de nouveauté aujourd'hui Il Kyung, alors il cherche un bon bar café avec une carte alléchante, mais c'est Na Young qui tire soudain sur sa main en se précipitant au bord de la route, comme si elle voulait la traverser et il la retient. « Ça, je veux ça ! » Il regarde ce que sa fille lui pointe du doigt, la devanture d'un endroit qu'il n'a pas encore vu ni fréquenté, et il ne sait pas si c'est nouveau ou s'il n'y a juste jamais fait attention. Il les mènent au passage clouté pour traverser au bonhomme vert et rejoindre la boutique, qui se trouve être une pâtisserie à l'ambiance originale. Il passe les portes avec curiosité, impressionné par le décor et il s'avance jusqu'au comptoir dans un premier temps. « Bonjour ? » Il aperçoit quelqu'un de dos, mais est tout de suite préoccupé par Na Young qui tend les bras vers lui, trop petite pour voir quoi que ce soit. Il la soulève alors pour l'asseoir sur l'un des tabourets et en jetant un œil autour de lui, il voit quelques clients installés sur les banquettes. L'odeur de la pâte cuite ravit ses sens et les saveurs sucrées se mélangent, mais il a déjà hâte de découvrir la carte. « C'est vraiment joli, ici. » Pense-t-il à voix haute.