WEARING | Haneul attrapa la bouteille d’eau qu’elle avait posée, une grosse demi-heure plus tôt, à proximité de la grosse caisse. L’idée avait été de pouvoir s’abreuver en cas de besoin pendant la seconde partie de leur concert. Le résultat : elle était assoiffée comme à la fin de la première partie, la bouteille avait encore sa collerette de sécurité. Elle vida au quart le liquide pour étancher sa soif et utilisa le reste pour se rafraichir. Ses camarades de groupe rangeaient leur instrument respectif, In Ha était allongé sur le sol comme un mort. Elle se leva et attrapa une bouteille sur la table à proximité dans les coulisses avant de le rejoindre. La batteuse ouvrit la bouteille et versa doucement une partie du contenu sur la face de son leader en or. Oui elle profitait de sa faiblesse mais qui ne l’aurait pas fait ? Haneul se laissa tomber à côté de lui en tailleur en souriant. Ils s’étaient tous bien donnés, ce qui résultait en leur épuisement, une vraie bande de zombi. Ils restèrent là un moment avant d’être rejoint par les trois autres et de se lever pour rejoindre la petite loge qui avait été mise à leur disposition. La jeune femme se rafraichit un peu et changea de t-shirt, rattrapa ce qui avait coulé de son maquillage à la chaleur des spots. Elle embrassa In Ha et salua les autres avant de sortir de la pièce et de rejoindre la foule dans la salle du club, direction le bar. L’eau désaltérait mais elle avait soif d’autre chose. Elle se fraya un chemin entre les corps anonymes et héla le barman. Sa bière à la main se retourna et tomba nez à nez avec Rei. Elle n’avait pas vu nippon depuis qu’il avait été envoyé en taule. « Tu sors, et même pas tu m’appels ? » demanda-t-elle amusée.

WEARING | L'agitation de la capitale était presque déroutante après ces mois derrière les barreaux, isolé dans sa cellule. Mais Rei était semblable à un animal, quelques jours lui suffisaient pour s'adapter. Pas forcément de la bonne façon, mais il finissait par s'adapter. Alors loin d'être troublé par la musique autour de lui et la foule qui criait pour encourager le groupe et les applaudissait avait quelque chose de grisant, un retour à la réalité, à la vie. Le club était bondé c'était grisant. Mais avant de se trouver une place dans le club et profiter du concert, Rei se glissa discrètement dans les toilettes. Sur le dérouleur à papiers d'une des cabines, il déversa une partie de la poudre blanche contenue dans un petit sachet en plastique qu'il avait acheté un peu plus tôt dans la journée. En faisant une ligne plus ou moins soignée, il l'inhala avec ce qu'il avait sous la main, dans l'immédiat un billet. Reniflant plusieurs fois, en se frottant le nez, il prit quelques minutes avant de ressortir. Grisé par l'effet de l'opiacé, il se trouva une place près du bar où il se commanda une bière. Le fait d'avoir été privé de médicaments pendant son incarcération aurait pu l'aider à se sevrer, mais ça n'avait eu que l'effet inverse. Il cherchait l'apaisement avec des substances bien plus dures. Son verre à la main, il regarda les chansons se succéder, un sourire en coin aux lèvres à chaque fois qu'il portait son attention sur la batteuse. Dans ces moments Haneul était autre, c'était intriguant autant qu'amusant. Le temps passa vite, parce qu'il s'amusait ? Parce qu'il était défoncé ? Allez savoir. Le groupe quitta la scène et Rei en profita pour finir sa bière et s'en reprendre une. Il la posa sur le bar et attendit encore un peu que les musiciens sortent. Comme à son habitude, Haneul vint se chercher quelque chose à boire. Le japonais se plaça derrière elle, attendant son effet de surprise. Il ne pu s'empêcher de lâcher un rire rauque lorsqu'elle se retourna. « Pas besoin de t'appeler j'sais que t'étais bien au courant. » Et c'était vrai. « T'as l'air plutôt en forme. » Pas que le monde de la jeune femme allait arrêter de tourner parce qu'il n'était pas là. Mais il était content de la revoir. Il leva sa propre bière comme pour trinquer.

WEARING | Etre sur scène avait un effet quasi aussi euphorisant que l’utilisation de substance illicite. La tension et le plaisir montaient jusqu’à vous laisser mort sur grève, incapable de bouger, en voulant toujours plus. Ça et le sexe. La jeune femme se faufila tant bien que mal jusqu’à l’oasis alcoolisé qu’était le bar et commanda son poison. Elle se désaltéra d’une gorgée et se retourna, gorgée qu’elle faillit recracher en tombant sur Rei. Qui au vu de son sourire avait pris quelque chose et était satisfait de son effet. « Je te retourne le compliment chéri, » répondit-elle ironique. « A quoi tu marches ? » Demanda-t-elle légèrement plus accusatrice qu’elle n’aurait dû. Rei ne lui devait rien, mais l’entendre lui répondre qu’il n’avait pas à la prévenir parce qu’elle pouvait bien l’apprendre par elle-même l’énervait. « Va en valoir bien plus chéri, pour que j’ai ordre de te stalker, » ajouta-t-elle bougonne. Elle but une nouvelle lapée de sa bière. Honnêtement elle préférait ne jamais avoir à stalker officiellement le jeune homme, ça ne serait pas bon signe. Elle reposa son verre qu’elle avait vidé bien plus vite que prévu sur le bar et entraina Rei au milieu des corps qui se mouvait en musique. « Autant profiter de ce qui nage dans ton sang, » lança-t-elle en se collant à lui pour onduler au rythme des basses. Le petit con lui avait manqué.

WEARING | A quoi il marchait ? Elle le savait bien. Ça avait toujours été les mêmes substances. Ce qu'on lui avait donné après l'accident pour l'apaiser était devenu ce qui le tourmentait aujourd'hui. Il haussa les épaules, un sourire énigmatique aux lèvres. « A quoi je marche ? Comme d'hab. Mais en plus fort. » Des dérivés d'opiacés il en était aux vrais opiacés, ça n'avait pas le même coût non plus... Elle ne le stalkait pas, mais elle en avait les moyens. Il savait, par exemple, qu'elle savait très bien pourquoi il avait été incarcéré mais aussi comment il était sorti de prison. Ou si elle n'était pas encore au courant, elle le serait bientôt. Elle était de ces personnes qui savaient tout trouver. Il bu une grande rasade de son verre, un sourire franc étirant ses lèvres lorsqu'elle commença à l'entraîner vers la piste. Il posa son verre négligemment sur le bar et la suivit. Il n'avait pas vraiment le rythme dans la peau, il était même plutôt raide lorsqu'il s'agissait de danser. Mais dans l'immédiat, il était tellement défoncé que ses inhibitions avaient fondu comme neige au soleil. Les mains sur la taille de la coréenne, il bougeait au rythme de la musique, aussi bien qu'il le pouvait. « Et sinon, il s'est passé quoi pendant mon absence ? Quels sont les détails croustillants que tu as en stock ? » Parce qu'il avait tristement découvert qu'en si peu de temps il s'en passait des choses. Il avait l'impression de revivre son arrivée au Japon, d'être complètement déconnecté de ce qu'il se passait ici, ou de reprendre une série en route après avoir manqué la moitié de la saison précédente. « J'avais oublié qu'en Corée tout allait trop vite. » Et qu'on se retrouvait vite largué. C'était peut-être pour ça qu'il se shootait autant, il avait l'impression de reconnecter un peu dans cet état.

WEARING | Haneul supposait que dans certain cas savoir et faire comme si on ne savait pas était difficile voir douloureux. Elle n'avait jamais été dans cette situation, elle savait certains secrets, c'était plutôt évident vu ses antécédents et son métier actuel. Mais aucun ne lui avait jamais à proprement parlé, pesé. Elle avait été frustrée plus d'une fois cependant ; comme lors de ce dernier déjeuner avec Rei, feindre l'ignorance lui allait mal, s'enquérir de chose qu'elle savait avec adresse et douceur, non plus. Elle ne jugeait pas, Rei était une tête brulé et accro à des saloperies sans nom ou fort célèbre, mais c'était avant tout le côté pile de son côté face et vice-versa. Un autre elle, comme elle était un autre lui. Ils se comprenaient et s'acceptaient pour ce qu'ils étaient.

Elle sourit ironique à sa réponse, chacun ses choix, le poison actuel de son ami risquait de lui coûter bien plus cher qu'il ne pouvait se permettre mais temps qu'il ne lui demandait pas d'aide, elle ferait l'autruche. « Oh tu connais le monde, avec ou sans nous il continue à tourner dans son orbite bien tordu, » répondit-elle en souriant. Elle les entraîna tous les deux sur la piste de danse. Autant Rei était bon dans la chambre à coucher, autant quand il s'agissait de danser il était d'une raideur incroyable. Elle passa ses bras autour de son cou et posa sa tête sur son épaule. « Je ne sais pas précisément dans quoi tu t'es fourré Rei, ni ce que tu prends, n'oublie pas que je suis là si tu as besoin de quoi que ce soit, » souffla la jeune femme à son oreille, ondulant en rythme contre lui.

WEARING | Rei savait très bien qu'à ce rythme-là, il ne profiterait pas de sa liberté très longtemps. Depuis qu'il était sorti, il se mettait dans le nez, dans le sang et dans le foie tout ce qu'il fallait pour rapidement finir entre quatre planches. Mais pour le moment, c'était comme ça qu'il voulait vivre. Il voyait bien dans le regard de Haneul, dans la façon dont ses yeux brillaient alors qu'elle les posait sur lui, elle sentait quelque chose. Mais il ne voulait pas lui dire, il n'avait pas à lui dire, pas dans l'immédiat en tout cas. Pour le moment, il voulait s'enfoncer, se défoncer, il voulait confirmer qu'il n'était qu'un loser et que ce serait peut-être comme ça qu'il allait crever. Et puis, si finalement l'envie de vivre venait à le saisir, alors oui, peut-être que là, il lui demanderait de l'aide. Mais il n'aurait pas à le faire explicitement, elle le verrait. Parce qu'ils se ressemblaient elle et lui, parce qu'instinctivement, un peu comme les animaux, elle sentirait qu'il était en train de mourir et lui tendrait la main. Sans réel sens du rythme, il bougeait en calquant surtout ses mouvements sur ceux de la jeune femme. Il était tout sauf un danseur, c'était un fait assez bien connu. « Je serais un grain de sable en moins d'ailleurs. » Triste de dire que le monde tournerait plus droit sans lui, non ? Elle menait la danse, ce qui ne le dérangeait pas. Il eut un sourire alors qu'elle s'appuya contre lui. Il posa ses mains sur la taille de la jeune femme, le geste était plus affectueux que sensuel. « Je viens à peine de sortir, j'ai pas encore eu le temps de me fourrer dans de sales draps. » Quoique. Son histoire avec une femme mariée à un puissant fou furieux suffisait à être inquiétant. Le mari de Wen Yi pouvait le faire descendre à tout moment s'il découvrait son existence. « Merci d'attendre que j't'en parle... » Parce qu'il était bien placé pour savoir qu'elle était bien plus au courant que ce qu'elle prétendait. Mais elle préférait attendre, Rei était un homme de secret, qui se braquerait si on lui imposait des discussions ou des décisions qu'il n'était pas prêt à avoir ou à prendre. L'air du bar devint soudain suffocant, depuis sa sortie de prison, il avait des petites crises de claustrophobie, des épisodes ponctuels. « Ça te dit de prendre l'air ? » Il y avait trop de monde et trop peu d'espace tout à coup dans ce lieux.

WEARING | Elle sourit avec ironie, dans le creux de son cou. Rien que sa dépendance suffisait à le mettre dans de sales draps, mais il était encore loin d’avoir touché le fond. En générale quand on touchait le fond, il ne restait plus grand chose à sauver. Surtout quand on mixait la chose à d’autres facteurs, comme le puissant et au combien barré époux de celle qui partageait actuellement son lit. Dans l’absolu et sur le papier c’était le genre d’homme qu’Haneul affectionnait dans le sien. Mais l’étrangeté de leurs goûts respectifs n’était plus à démontrer. Elle s’écarta un peu du jeune homme dansant toujours et lui sourit pour toute réponse. Bien sûr qu’elle attendrait qu’il lui en parle, ce n’était pas ses affaires, Rei était un ami, un ami avec lequel elle couchait quand ils étaient respectivement défoncés, mais essentiellement juste un ami. Elle avait la tête qui tournait, pensé et alcool ne faisaient pas bon ménage. Ou on buvait ou l’on pensait, pas les deux ensembles. Elle se raccrocha à Rei, « hum hum, » répondit-elle. Ils se frayèrent un chemin vers la sortie la plus proche, le videur les regarda passer insondable à l’exception sur sourire graveleux qui brillait au fond de son regard. Elle y répondit par son sourire le plus provocant. Elle se posa sur le rebord d’un bac à fleur en pencha la tête en arrière, admirant les étoiles les plus persistantes dans le ciel bariolé de lumière artificielle. Ça faisait un moment qu’elle n’avait pas vu le ciel étoilé sans lumières parasites. « Ça te dit d’aller au bord de la mer ? » demanda-t-elle en sortant une clope de la ceinture de sa jupe.

WEARING | Dans certains cas, les silences et les non-dits avaient quelque chose de négatif, ils étaient pesants, et reflétaient une malaise entre deux personnes. Entre Rei et Haneul, les silences étaient tout autres. Ils étaient une autre sorte de dialogue. Un moyen de communiquer, de se faire passer des messages, des vérités et des émotions sans les exprimer à haute voix. Parce qu'ils étaient trop pudiques, parce que ce n'était pas encore le moment, ou tout simplement parce qu'ils n'en avaient encore pas besoin. Sans avoir à ajouter autre chose, lui comme elle savaient qu'au moment venu (si celui-ci venait) il saurait tirer la sonnette d'alarme. En attendant, c'était elle qui semblait avoir légèrement besoin de soutien, et c'est en la soutenant en la tenant contre lui qu'ils sortirent du club. Il s'assit à côté d'elle, et tout comme elle, il regarda le ciel, mais lui n'y voyait rien, ça faisait bien longtemps qu'il n'y voyait rien, pas même l'éclat des étoiles qui le laissait complètement insensible. Il tourna la tête vers elle, surpris. La mer ? Ce n'était pas la porte à côté... « Je conduis ou tu conduis ? » Fût la seule réponse qu'il lui offrit avant de se redresser et de lui tendre la main pour l'aider à se relever. « Où es ta voiture ? » Rei ayant revendu ses motos, ses moyens de locomotions avaient changé.

WEARING | Une vie entière à fouiner dans la l’intimité des gens aurait dû immuniser la jeune femme face aux non-dits et autres faux semblants. Assez étrangement elle trouvait ça plutôt reposant et puis ce n’était pas comme si ça faisait une différence pour elle, personnellement. Enfin oui et non, ne plus être responsable de l’emprisonnement, au mieux, le décès au pire, des personnes qu’elle recherchait, était réellement une amélioration qui faisait toute la différence pour elle, personnellement. Vestige d’une culpabilité qu’elle gérait au mieux, et des vapeurs d’alcool, le vertige l’enlaça pernicieusement. Elle était fatiguée, probablement plus qu’elle ne se l’avouerait et moins qu’elle ne l’imaginait. Suffisamment pour que son train de pensées mêlé aux effluves de spiritueux suffise à lui faire tourner la tête. Elle se laissa guider à l’extérieur appuyée contre Rei, amusant comme cette situation se répétait souvent dans le sens inverse.
Prendre l’air, reprendre pieds littéralement, elle n’avait plus envie du club ou de cette soirée. La ville l’étouffait ces derniers temps. La jeune femme ne savait pas pourquoi, l’océan l’apaisait. « Je conduis ça sera plus sage, » répondit elle en prononçant ce dernier mot circonspecte. « Rendue, » elle sourit « ça me correspondait pas du tout comme mode de transport. » Haneul lui fit un clin d’œil. Elle se redressa et se retourna vers la grosse cylindrée immaculée qui trônait sur au milieu de ses consœurs noire ou grise. « Je me déplace avec style maintenant, » ajouta-t-elle. « et surtout j’évite les bouchons, » plaisanta la jeune femme.
Haneul se releva, « je vais chercher les clefs et mon sac » annonça-t-elle. Elle revint quelque minute plus tard avec ses affaires et un deuxième casque, qu’elle tendit à Rei. « S’agirait de pas abîmer ta jolie frimousse mon cœur, » plaisanta-t-elle. Avant d’enfourcher son bolide.

WEARING | En effet la laisser conduire serait plus sage, et il n'allait pas la contredire bien qu'il ne se sentait pas plus stone que ça. Si on le lui demandait, il répondrait juste qu'il se sentait « bien », ce qui était justement le signe qu'il était défoncé. Il haussa un sourcil se demandant bien comment la belle se déplaçait, et un sourire appréciateur étira ses lèvres lorsqu'elle lui montra la cylindrée blanche. Malgré lui, Rei regretta les siennes. Il avait revendu ses deux bolides pour rembourser une partie de ce qu'il devait à Bom Chan et à Wen Yi. Autant dire qu'il avait eu l'impression de mourir un peu au moment de donner les clés aux nouveaux propriétaires. « C'est un bijou que t'as là ! » D'un air un peu rêveur, il commença à observer la moto, à la manipuler également, histoire de la décortiquer sous toutes les coutures. Il avait donc lâché un simple « mmh » pas très concerné lorsque Haneul s'était levée pour aller chercher ses affaires. Il sortit de ses pensées seulement lorsqu'elle revint, et il prit le second casque qu'elle lui tendit. « Comme si ça me faisait peur. » Il était presque déçu en fait, il aurait voulu profiter de la liberté, de sentir le vent lui fouetter le visage et lui brûler les yeux. Il pouvait profiter, ce n'était pas lui qui conduisait après tout. Après un dernier tour, il avait rendu ses motos, depuis, plus rien. Il se disait qu'il en rachèterait une dès qu'il le pourrait, mais toutes ses économies passaient dans la dope. « Je le mets que si tu me promets de me faire frissonner. Sinon, ça n'a aucun intérêt de te laisser conduire. » A contrecœur il l'enfila, et passa sa jambe au-dessus de la moto, sans douleur aucune, autre signe de son état non sobre. Il s'accrocha à la barre de maintien derrière lui, et tapa sur le casque de Haneul, un brin taquin, pour lui faire signe de démarrer. Et avant qu'elle n'accélère réellement, il releva la visière de son casque. Inconfortable peut-être, mais Rei avait besoin de sentir les choses pour se rappeler qu'il était vivant. Alors les kilomètres qui défilèrent ne furent que pure douceur. Ce fut presque à regret qu'il descendit lorsqu'ils furent arrivés à destination après une bonne heure de route. « Au retour c'est moi qui conduit. » Lâcha-t-il simplement en reposant son casque sur l'assise du bolide avant de prendre la direction de la plage.