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my strength and my weakness ☽ woorixwooyoung

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my strength and my weakness ☽ woorixwooyoung | Dim 4 Juin - 19:03
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my strength and my weakness
are twins in the same womb.
woori & wooyoung



Une vraie merde. C’est ce dans quoi j’ai l’impression de voir ma vie s’embourber. Peut-être aussi que c’est l’odeur de l’avenir, tiens. Ca pourrait être tout simplement ce que je suis, moi. Pauvre mec. Cette pensée me traverse l’esprit alors que j’suis là, assis sur un banc, à regarder la neige tomber sur mon gant. Une étrange fascination pour ces minuscules flocons m’habite. Ils ont l’air hors du temps, à tomber si lentement du ciel jusqu’à venir affronter ma chaleur corporelle, pour finir par fondre, disparaître, comme s’ils n’avaient jamais été là. Je pose une main sur mon ventre et pense à ma femme. A cette vie qui était en elle et qui nous a quitté avant de voir le jour, avant de crier pour happer de l’air, comme un fou. Un fou que je n’ai pas eu le temps d’aimer. Et puis alors c’est un coup contre mon ventre que j’me donne, pour me sortir de ma torpeur, de cette rêverie inutile qui ne ramènera personne à la vie. Mon téléphone vibre contre ma cuisse ; je regarde. Mon père. Que peut-il bien me vouloir au beau milieu de la journée ? Woori a besoin de médicaments, j’ai un empêchement alors peux-tu aller les récupérer ? Un soupir m’échappe. Moi qui m’étais isolé pour avoir un peu de tranquillité, ce n’est pas gagné je crois. J’ai envie de dire non, d’envoyer mon père se faire foutre, d’envoyer ma soeur se faire foutre, d’envoyer le monde entier se faire foutre. Mais c’est mon père que je respecte, ma soeur sur laquelle je veille, le monde dans lequel je vis. Alors je ravale ma remarque acerbe et me lève ; au moins, je n’aurais pas retrouver ma femme tout de suite.

Ce qui me semble une éternité plus tard, j’arrive enfin à la maison. La maison de mon enfance, qui semble bien être la seule chose qui ne semble pas changer ici. Peut-être qu’un jour avec suffisamment de thune, je pourrai offrir quelque chose de plus beau à ma mère. Combien de temps ça fait que je me suis pas pointé ici ? Un mois ? Moins ? Mes pensées sont confuses. Ça fait un moment qu’elles le sont de toutes façons. Il n’y a qu’en cours que ça va mieux, quand toute mon attention est focalisée sur un insolvable problème. Un autre m’attend peut-être à l’intérieur… J’imagine que si je passe rapidement et que je fous le sachet dans un coin, personne ne me remarquera ?
Alors je m’en fous d’avoir l’air idiot et j’ouvre la porte avec discrétion. On dirait presque un voleur, à rentrer comme ça. Mais plutôt avoir l’air d’un con quand personne ne me voie qu’à la vue de tous, non ? Je reste dans l’entrée un moment et écoute ce qu’il se passe autour de moi. On dirait qu’il n’y a personne au final. Tant mieux. Je ne pense pas être prêt à faire face à qui que ce soit après cette annonce de ma soeur que j’aurais préféré ne jamais entendre. D’un autre côté, je suis désolé pour elle ; quel frère réagirait de la sorte ? Je me souviens encore du noir qui a envahi mon regard lorsqu’elle nous a dit être enceinte. Enceinte… Je n’ai pas réfléchi, je suis parti. Et là, je reviens enfin. Il n’y a qu’une odeur comme celle-ci ; celle de là où on a grandi. Cette odeur m’apaise depuis toujours et au fond, je ne sais pas si c’est le mieux pour moi de l’éviter. Quoique, si, ça l’est forcément, ça l’est forcément….
Je pose le sac sur le plan de travail de la cuisine avant d’y poser mes mains. La tête baissée, je ferme les yeux. J’aimerais tellement arrêter de penser, tellement. Et il faut croire que pour une fois, mon voeu s’exauce. Une présence derrière moi me sort de ma léthargie. Ma tête se tourne dans sa direction et c’est mon sang qui se glace. Woori… Je garde contenance et fais comme si de rien n’était. C’est bien mon fort, ça. « Ah. Je savais pas que tu serais là. » Et puis je passe le pas de la porte en la dépassant, pour aller vers le salon où j’ai laissé mes clés de voiture. S’en aller, j’étouffe déjà.



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Re: my strength and my weakness ☽ woorixwooyoung | Mar 13 Juin - 18:59
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my strength and my weakness
are twins in the same womb.
woori & wooyoung



Wearing. | Le plafond tournait, les murs tournaient aussi. Ou c'était sa tête. Depuis son léger malaise, Woori était allongée sur son lit et avait l'impression que sa chambre entière tanguait. Juste une baisse de tension avait dit le médecin. Il fallait qu'elle prenne des vitamines qu'il avait dit aussi, et qu'elle se repose aussi. Et il avait ajouté qu'il fallait qu'elle prenne soin d'elle et du bébé, le tout en lui tapotant le ventre d'un air paternaliste sans lui avoir demandé si ce contact imposé la dérangeait ou non. Elle le détestait. Elle les détestait tous. Tout ceux qui pensaient savoir mieux qu'elle ce qui était bien pour elle, pour ce bébé... Ce bébé... Aussi horrible cela soit à dire, il lui faisait l'impression d'une épine dans le pied qu'elle ne parvenait pas à enlever. Elle s'en voulait de penser ainsi, elle se détestait de s'être mise dans une telle situation. Elle était coincée, emprisonnée dans ce corps qui l'avait trahie. D'une main, elle frappa légèrement son ventre, il fallait qu'elle arrête de penser, penser à ce qui allait arriver, de ce qui pourrait arriver, de ce qui ne serait plus jamais...

Elle finît par se lever, chancelante, se tenant au mur et au montant de portes alors qu'elle avançait doucement. Elle croisa son reflet dans un miroir du couloir et détourna rapidement les yeux. De son ventre arrondi par ses cinq mois de grossesse à ses longs cheveux blonds aux longues racines noires auxquelles elle avait interdiction de toucher, tout la dégouttait. Elle ne se reconnaissait pas dans ce reflet, une future mère, ce n'était pas elle. Elle, c'était une jeune femme de vingt ans qui se devait de croquer la vie, de s'amuser. Elle prenait son temps pour se rendre dans la cuisine, elle n'avait rien mangé depuis le matin, mais accéléra le pas en entendant du bruit provenant de la dite pièce de la maison. S'appuyant contre l'encadrement de porte, elle observa son frère arc-bouté sur le plan de travail. Elle avait l'impression que ça faisait une éternité qu'elle ne l'avait pas vu, et c'était le cas. Depuis qu'il avait appris pour sa grossesse, elle ne l'avait pas vu, et il n'avait répondu à aucun de ses messages, elle avait arrêté de lui en envoyer d'ailleurs. Elle savait qu'il lui en voulait, à juste titre, mais elle était sa sœur. Et elle, elle lui en voulait de la fuir alors qu'elle avait besoin de lui. Elle ne bougea pas lorsqu'il se retourna, gardant son appui sur le pan de la porte. Il avait l'air fatigué, et soucieux. En temps normal, elle lui aurait demandé ce qui n'allait pas, et ils seraient sortis prendre l'air. Mais elle ne sortait plus depuis quelques semaines maintenant. « Pourtant j'suis là. Comme j'étais là hier, et comme je serais là demain. Et le jour d'après. Et celui d'après. Et encore après... » Elle n'osait plus sortir, elle avait honte. Honte de son état, de ne même pas savoir avec certitude qui était le père de ce bébé. Et elle n'avait pas d'endroit où aller, on l'avait encouragé à quitter l'école de stylisme lorsque la direction avait appris pour son état, ses amis s'étaient détournés d'elle et elle évitait les autres avec beaucoup de talent et de mensonges. Il ne lui restait que ses parents, et son frère, enfin... Son frère... « T'as une sale tête. » Dit-elle d'un ton morne, à croire que les enfants Nah s'étaient lancés dans un triste concours, celui de la plus mauvaise mine.



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