« Quand je dis non, c’est non ! »

J’avais l’impression d’être un vieux qui s’adressait à un gamin ! Il y avait un peu ça sans doute. Bien que dans la figure de l’adulte, le rôle ne me sciait guère, celui du sale gosse obstiné convenait à merveille à mon cousin. Cela faisait des semaines qu'il se bornait contre mon revenu catégorique. Ça m’apprendra à ne pas mieux ranger mes affaires quand j’ai la générosité de refiler ma chambre à une véritable fouine. Je devrais pourtant avoir l’habitude de me méfier avec Soonae, mais à croire que ma petite soeur avait trouvé son maitre en la personne de notre cousin. Farfouillant partout dans ma chambre parce que pour lui s’était naturel, Minhyuk était tombé sur ma carte de visite d’host du Lady Paradise. Loin d’avoir à l’esprit que peut-être il devrait taire le fait d’avoir fouiller dans mes affaires, mon cousin s’était plutôt hâté de me poser des questions, avec un enthousiasme qui je devais le dire, ne me laisser présager rien de bon. La discrétion n’étant pas son fort et avant qu’il ne pose des questions compromettantes devant le reste de la famille, je n’avais eu d’autre choix que de cracher le morceau.
« Tu vas me suivre encore longtemps comme ça ? »
Mon aveu ne lui suffisant pas, suite à sa découverte, désormais il me tannait pour que je le laisse découvrir mon lieu de travail. C’était pour cette raison qu’il me collait aux basques ce soir tandis que je marchais le long du trottoir en direction de club d’host. Il n’était pas un Yu pour rien celui-ci ! Et en plus, pour ne pas passer inaperçu, je pouvais également lui faire confiance alors que je ne tenais franchement pas à ce que tout le campus sache que j’avais un tel job. Non pas que j’en avais honte, mais d’une part, je voulais justement éviter ce genre de situation avec des petits puceaux en chien qui pensait découvrir là-bas la caverne d’Ali Baba et ses quarante catins. D’autre, autant avant je me préoccupais des remontrances de mon Hyung, autant désormais, je prédisais déjà les attaques intempestives d’une certaine renarde…
« Tu te fatigues pour rien, de toute façon, tu ne pourras pas rentrer à l’intérieur ! »
Borné pour borné, bien évidemment, Minhyuk ne m’écoutait pas et ainsi nous étions arrivés jusqu’à la porte d’entrée du personnel du Lady Paradise. Celle-ci s’ouvrit d’ailleurs brusquement (un peu plus et je me la prenais pleine tronche) :
« Woong ! Te voilà enfin ! »
Je jetai un regard tout d’abord désapprobateur à mon collègue qui avait manqué de peu de m’emplafonner le nez dans le nez dans la porte, puis mon air ce fit plus désabusé :
« Ouais, j’ai eu du mal à venir jusqu’ici parce que je me suis trainé un boulet au pied… »
Je roulai brièvement des yeux avant d’indiquer mon cousin à mes côtés d’un léger mouvement de tête. Mon collègue le salua juste rapidement avant de me dire à toute hâte :
« Les clientes n’ont de cesse d’arriver et deux des gars sont malades ! Le patron est en transe, j’arrive à joindre aucun de ceux qui ne sont pas de service aujourd’hui pour un remplacement d’urgence ! »
Ce qu’il n’avait pas dit là ! À peine eus-je temps d’ouvrir la bouche que mon corps tout entier se raidit au son de la voix de Minhyuk…