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don't wanna be saved { ft. meina }
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don't wanna be saved { ft. meina } | Lun 12 Juin - 19:56 Citer EditerSupprimer
don't wanna be saved
ft. meina
Tu erres dans les couloirs de la faculté, ton cahier à dessin dans la main, tu te diriges vers l'extérieur. Tu as terminé tes cours plus tôt aujourd'hui mais tu n'as aucune envie de rentrer chez toi, alors pourquoi pas passer du temps dehors, à tenter de trouver l'inspiration pour un énième dessin qui finira à la poubelle ? Ou pas cette fois. Peu importe, t'as besoin de dessiner. Tu ne fais pas attention aux personnes présentes autour de toi, peut-être que tu devrais, car au moment où tu croises le visage d'une jeune femme, tu te figes. Oh tu t'en souviens que trop bien, Meina. La jeune femme que tu as rencontré à la gare, plusieurs fois tu la croisais en réalité, jusqu'au jour où tu as décidé de t'arrêter. C'est plus fort que toi, tu as été obligé de l'aider... Et tu as recommencé, la sauvant de sa noyade... volontaire. Elle a sauté d'un pont, t'as agi aussitôt, sans prendre le temps de réfléchir et si c'était à refaire, tu le referais sans hésiter.
T'as envie de l'aider cette fille, elle a sûrement des problèmes qui ne te regardent pas, de toute façon, tu ne cherches pas à connaître le pourquoi du comment, tu veux simplement t'assurer de son état, c'est pour ça que tu agis une nouvelle fois. Tu t'avances vers elle, tenant fermement ton cahier dans les bras. « Hey. » commences-tu, affichant un fn sourire rassurant, de manière à ce qu'elle se tourne vers toi, que peux-tu bien lui demander ? Comment elle va ? Oui, t'as envie de savoir si elle va bien ou du moins, si elle va mieux. Vous n'aviez pas parlé depuis la dernière fois, avant que tu la sauves de cette noyade, elle était simplement venue te remercier pour ce que tu as fait pour elle à la gare. Lui demander si elle se souvient de toi ? Non plus, elle doit certainement se souvenir de toi mais tu ne veux pas remuer le couteau dans la plaie, lui rappeler ce genre de souvenir. T'es bien placé pour parler et pour la comprendre.
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T'as envie de l'aider cette fille, elle a sûrement des problèmes qui ne te regardent pas, de toute façon, tu ne cherches pas à connaître le pourquoi du comment, tu veux simplement t'assurer de son état, c'est pour ça que tu agis une nouvelle fois. Tu t'avances vers elle, tenant fermement ton cahier dans les bras. « Hey. » commences-tu, affichant un fn sourire rassurant, de manière à ce qu'elle se tourne vers toi, que peux-tu bien lui demander ? Comment elle va ? Oui, t'as envie de savoir si elle va bien ou du moins, si elle va mieux. Vous n'aviez pas parlé depuis la dernière fois, avant que tu la sauves de cette noyade, elle était simplement venue te remercier pour ce que tu as fait pour elle à la gare. Lui demander si elle se souvient de toi ? Non plus, elle doit certainement se souvenir de toi mais tu ne veux pas remuer le couteau dans la plaie, lui rappeler ce genre de souvenir. T'es bien placé pour parler et pour la comprendre.
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Re: don't wanna be saved { ft. meina } | Lun 12 Juin - 20:43 Citer EditerSupprimer
don't wanna be saved
ft. yury
La fac, elle a toujours su que c’était pas pour elle. En vrai, elle s’était jamais imaginée faire de grandes études, des études tout court même. Au mieux, les filles comme elle, ça finit serveuse dans le bar miteux du coin ou bien prostituée, à vendre son corps au premier venu qui sort les billets. Au pire, la morgue, c’est là qu’elles atterrissent. Et là où elle se voyait finir avant d’avoir atteint les vingt printemps. Et pourtant, ses vingt ans passés, venir à l’université était désormais une partie de sa routine quotidienne. Mais elle aimait pas ça pour autant. Les cours, ça la dérangeait pas, ça l’intéressait quand même un minimum pour qu’elle se donne la peine d’être une étudiante assidue. Ce qu’elle aime pas, c’est ce qui grouille en ce moment même autour d’elle : les autres. Elle déteste ça, devoir se mêler à la foule, passer inaperçue dans la grande fourmilière, elle qui a tant l’habitude que tout le monde se retourne sur son chemin. Bien sûr, il y a toujours des yeux qui la suivent dans les couleurs, l’épient des pieds à la tête juste pour se demander elle valait la peine qu’on s’en approche. Son terrain de chasse s’était pourtant agrandi, elle pouvait désormais jeter son dévolu sur d’autres hommes que ceux de son boulot mais le problème, c’est que des hommes, il n’y en avait pas des masses. A ses yeux, ce n’était que des gamins puérils dont elle ruine les espoirs d’un regard juste pour son simple plaisir. Elle est comme ça Mei Na, détruire avant de l’être, juste pour combler l’ennuie, une envie dangereuse. Mais elle se foutait bien des conséquences, du karma comme certains naïfs diraient.
Mais aujourd’hui, lorsqu’il est venu la trouver, elle se dit que peut-être, ce truc à la con, existe bel et bien. Elle aurait jamais été capable d’oublier son visage, celui qui a cru bon de jouer les bons samaritains pour quoi ? S’assurer une place au paradis ? Le retour de bâtons dont tout le monde craint comme la grande faucheuse ? Elle en sait rien, elle sait pas ce qui l’a poussé à la tirer des profondeurs de la rivière et elle veut pas savoir. Elle aurait préféré qu’il l’y laisse, qu’il passe son chemin comme tout le monde l’aurait fait. Yury, elle se souvient aussi de son prénom, devait être atteint du syndrome du héro : qu’il sauve ou non la pauvre victime, on retiendrait son exploit courageux, son acte héroïque. C’est ce qu’elle s’entêtait à se répéter, qu’il était comme les autres, à rien en avoir à foutre de sa gueule. Que tout ce qu’il avait fait pour elle, aussi reconnaissante qu’elle ait pu être à une époque, c’était juste pour son ego, sa morale. Et quand il la salut comme s’ils étaient de vieux amis perdus de vue, elle a envie de l’ignorer, de jouer les naïves et lui faire croire qu’elle se souvient de rien. Ce serait trop facile non ? Pour Mei Na, oui. « Tiens, notre bon samaritain. T’as trouvé personne à sauver alors tu viens voir si j’en ai besoin ? ». Elle devrait arrêter, se taire et s’en aller, l’oublier. Mais quelque chose gronde en elle et il est trop tard pour le ravaler. « Rassure ta conscience, j’ai pas tenté de ressauter. La prochaine fois, j’essaierai la corde ou de me taillader les veines dans ma chambre. Comme ça, je suis sûre de pas te trouver dans le coin ».
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Mais aujourd’hui, lorsqu’il est venu la trouver, elle se dit que peut-être, ce truc à la con, existe bel et bien. Elle aurait jamais été capable d’oublier son visage, celui qui a cru bon de jouer les bons samaritains pour quoi ? S’assurer une place au paradis ? Le retour de bâtons dont tout le monde craint comme la grande faucheuse ? Elle en sait rien, elle sait pas ce qui l’a poussé à la tirer des profondeurs de la rivière et elle veut pas savoir. Elle aurait préféré qu’il l’y laisse, qu’il passe son chemin comme tout le monde l’aurait fait. Yury, elle se souvient aussi de son prénom, devait être atteint du syndrome du héro : qu’il sauve ou non la pauvre victime, on retiendrait son exploit courageux, son acte héroïque. C’est ce qu’elle s’entêtait à se répéter, qu’il était comme les autres, à rien en avoir à foutre de sa gueule. Que tout ce qu’il avait fait pour elle, aussi reconnaissante qu’elle ait pu être à une époque, c’était juste pour son ego, sa morale. Et quand il la salut comme s’ils étaient de vieux amis perdus de vue, elle a envie de l’ignorer, de jouer les naïves et lui faire croire qu’elle se souvient de rien. Ce serait trop facile non ? Pour Mei Na, oui. « Tiens, notre bon samaritain. T’as trouvé personne à sauver alors tu viens voir si j’en ai besoin ? ». Elle devrait arrêter, se taire et s’en aller, l’oublier. Mais quelque chose gronde en elle et il est trop tard pour le ravaler. « Rassure ta conscience, j’ai pas tenté de ressauter. La prochaine fois, j’essaierai la corde ou de me taillader les veines dans ma chambre. Comme ça, je suis sûre de pas te trouver dans le coin ».
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Re: don't wanna be saved { ft. meina } | Lun 12 Juin - 22:04 Citer EditerSupprimer
don't wanna be saved
ft. meina
À quoi tu pensais au juste ? À rien, tu n'as pas eu le temps de réfléchir et tu as agi aussitôt. Pour certains cas, c'est certainement la pire des solutions : agir sans réfléchir. Mais pour le coup, tu n'as pas eu le temps d'assimiler toutes tes idées et tu ne regrettes pas ton geste. Qui aurait agi autrement de toute façon ? Personne, on l'aurait tous fait. Pourtant cette jeune fille tu ne la connais pas, tu ne connaissais pas son prénom, tu ne connaissais pas sa vie ni ce qu'il l'a réellement poussé à faire ça mais ça t'est égal, tu ne pouvais pas rester sans rien faire. Tu penses également aux personnes de sa famille, à ses parents, à ses frères et sœurs si elle en a... Tu te mets à leur place, si l'une de tes sœurs avait sauté de ce pont, tu aurais voulu que quelqu'un aille la récupérer. Un geste héroïque ? Non, tu ne prétends pas être un héro. Tu n'es pas un héro. Tu as simplement agi de la meilleure manière pour toi. Ce n'était pas héroïque, peut-être égoïste et ça, tu le comprends lorsqu'elle prend enfin la parole.
Ton sourire s'efface progressivement, laissant tout d'abord place à une mine surprise. Tu ne t'attends pas à cette accueil mais... Le bon samaritain ? Tes sourcils se froncent. « Quoi ? » Non pas que tu crois à une blague, mais tu as bien du mal à comprendre là où elle veut en venir, ou du moins... Pourquoi. Elle t'en veut c'est évident, elle t'en veut d'avoir eu ce geste qui devrait être héroïque à tes yeux, mais qui ne l'est clairement pas. Mais elle reprend la parole, d'un timbre de voix ironique qui t'avoue que tu peux désormais rassurer ta conscience et qu'elle n'avait pas tenté de ressauter. Elle ajoute même que la prochaine fois, elle tâcherai de faire ça dans la discrétion pour être certaine de ne plus te trouver là. La prochaine fois ? Mais quelle prochaine fois ? Ouais, tu ne sais pas ça, tu ne lui as pas reparlé depuis... Vous aviez si peu parlé auparavant, déjà. Tu pourrais tourner les talons, continuer ta petite vie de ton côté mais tu n'arrives pas à lâcher cette fille, elle te touche en plein cœur et ça t'inquiète, t'as envie de l'aider. Il n'est pas question de conscience, c'est juste toi, t'es comme ça et elle devra malheureusement faire avec. Mais là, elle te donne clairement l'impression qu'elle ne va pas mieux. « Attends, tu m'en veux ? » Tu n'attends pas de réponse à cette question pourtant, tu l'as bien compris. C'était égoïste de ta part, tu secoues brièvement la tête, fermant les yeux un court instant comme si ce geste pouvait t'aider à comprendre, à la comprendre. « Tu veux quoi?! Que je m'excuse pour que j'ai fait ?! Non, je le ferai pas. » Alors là, tu ne comptes pas le faire. « Je venais simplement pour prendre de tes nouvelles. » lâches-tu, sèchement, ne la quittant pas du regard. Ouais, tu venais pour prendre de ses nouvelles, pas pour recevoir une tempête en pleine gueule.
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Ton sourire s'efface progressivement, laissant tout d'abord place à une mine surprise. Tu ne t'attends pas à cette accueil mais... Le bon samaritain ? Tes sourcils se froncent. « Quoi ? » Non pas que tu crois à une blague, mais tu as bien du mal à comprendre là où elle veut en venir, ou du moins... Pourquoi. Elle t'en veut c'est évident, elle t'en veut d'avoir eu ce geste qui devrait être héroïque à tes yeux, mais qui ne l'est clairement pas. Mais elle reprend la parole, d'un timbre de voix ironique qui t'avoue que tu peux désormais rassurer ta conscience et qu'elle n'avait pas tenté de ressauter. Elle ajoute même que la prochaine fois, elle tâcherai de faire ça dans la discrétion pour être certaine de ne plus te trouver là. La prochaine fois ? Mais quelle prochaine fois ? Ouais, tu ne sais pas ça, tu ne lui as pas reparlé depuis... Vous aviez si peu parlé auparavant, déjà. Tu pourrais tourner les talons, continuer ta petite vie de ton côté mais tu n'arrives pas à lâcher cette fille, elle te touche en plein cœur et ça t'inquiète, t'as envie de l'aider. Il n'est pas question de conscience, c'est juste toi, t'es comme ça et elle devra malheureusement faire avec. Mais là, elle te donne clairement l'impression qu'elle ne va pas mieux. « Attends, tu m'en veux ? » Tu n'attends pas de réponse à cette question pourtant, tu l'as bien compris. C'était égoïste de ta part, tu secoues brièvement la tête, fermant les yeux un court instant comme si ce geste pouvait t'aider à comprendre, à la comprendre. « Tu veux quoi?! Que je m'excuse pour que j'ai fait ?! Non, je le ferai pas. » Alors là, tu ne comptes pas le faire. « Je venais simplement pour prendre de tes nouvelles. » lâches-tu, sèchement, ne la quittant pas du regard. Ouais, tu venais pour prendre de ses nouvelles, pas pour recevoir une tempête en pleine gueule.
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Re: don't wanna be saved { ft. meina } | Mar 13 Juin - 19:19 Citer EditerSupprimer
don't wanna be saved
ft. yury
S’il y une chose qui la faisait jubiler, ce n’était pas de lancer des paroles acerbes, emplies de venins aux autres, de les rabaisser au plus bas, de les écraser sous son regard noir et ses sourires malsains. Non, c’était de voir l’effet qui découlait de ses mots, sur le visage de ses « victimes », d’observer leur sourire peu à peu s’effacer, devenir néant tandis que leur expression se tord d’incompréhension et sur leurs yeux s’animent d’une étrange lueur. Elle aimait faire souffrir les autres, autant qu’on avait pu la faire souffrir avant, autant que la souffrance qui la tenait en vie un peu plus chaque jour. Elle était de ces personnes qui abîme pour mieux survivre. Parce que Mei Na, elle survit ; vivre a toujours été un mot inconnu sur le bout de sa langue. Ce jour-là, sur ce pont, elle avait choisi de mettre fin à tout ça. C’était sa décision, elle y avait réfléchi, pendant longtemps. Pourquoi ce jour en particulier ? Parce qu’il était temps pour elle de partir. Elle aurait pu choisir une date importante, un jour marquant mais non, c’était juste le moment de tirer sa révérence. Et lui, qui avait cru juste de la sauver, de la tirer de la rivière, il avait tout gâché.
Alors si elle lui en voulait ? Bien sûr. Mais il n’avait pas besoin qu’elle lui dise haut et fort pour qu’il comprenne. Au moment même au la question franchie la barrière de ses lèvres, il a déjà sa réponse. Mei Na, elle a le regard qui noirci, qui s’empli d’une colère sourde à l’entendre. Il aurait pas dû s’arrêter, que ce soit aujourd’hui ou il y a trois ans. Il avait pas à décider à sa place, cet inconnu. C’était sa vie, son choix mais lui, il lui avait ôté ça. Alors oui, elle lui en voulait d’avoir décidé pour elle que sa vie devait continuer. Pourtant, elle aurait pu recommencer le lendemain. Après s’être échappé de l’hosto, elle y était retournée, à ce pont mais devant la rambarde, elle avait pas pu sauter. Elle avait fixée l’eau sous ses pieds pendant des heures sans oser bouger alors que la veille, elle était prête à s’y laisser couler. Elle avait eu peur. Et tout ça, c’était de sa faute à lui.
Elle regardait son visage se décomposer, son sourire perdre de son éclat tandis que le sien se tordait dans une grimace inquiétante. Non, elle avait jamais voulu qu’il s’excuse. Elle aurait juste préféré de jamais croiser sa route. Et pour ça, Mei Na, elle était prête à lui faire regretter. « Et bien ça y est ? Tu m’as vu, je suis toujours entière. Tu veux m’inspecter aussi ? Voir si j’ai aucune scarification ou autre connerie du genre ? ». Pour appuyer ses piques, elle relève les manches et tend ses deux bras, couleur porcelaine vers lui. Seul son élastique noir dénote contre son teint neige, elle n’était pas le genre à traduire son mal-être dans des cascades rouge carmin. « Tu vois, y'a rien ». Les cicatrices, elle les portait à l’intérieur, là où personne ne pouvait les voir, pour ne pas montrer la petite fille solitaire qu’elle cache derrière sa forteresse. Elle attend, un geste, un mot avant de redescendre les deux morceaux de tissus pour se couvrir à nouveau. « Maintenant fous moi la paix et va jouer les héros ailleurs ». Et oublie-moi.
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Alors si elle lui en voulait ? Bien sûr. Mais il n’avait pas besoin qu’elle lui dise haut et fort pour qu’il comprenne. Au moment même au la question franchie la barrière de ses lèvres, il a déjà sa réponse. Mei Na, elle a le regard qui noirci, qui s’empli d’une colère sourde à l’entendre. Il aurait pas dû s’arrêter, que ce soit aujourd’hui ou il y a trois ans. Il avait pas à décider à sa place, cet inconnu. C’était sa vie, son choix mais lui, il lui avait ôté ça. Alors oui, elle lui en voulait d’avoir décidé pour elle que sa vie devait continuer. Pourtant, elle aurait pu recommencer le lendemain. Après s’être échappé de l’hosto, elle y était retournée, à ce pont mais devant la rambarde, elle avait pas pu sauter. Elle avait fixée l’eau sous ses pieds pendant des heures sans oser bouger alors que la veille, elle était prête à s’y laisser couler. Elle avait eu peur. Et tout ça, c’était de sa faute à lui.
Elle regardait son visage se décomposer, son sourire perdre de son éclat tandis que le sien se tordait dans une grimace inquiétante. Non, elle avait jamais voulu qu’il s’excuse. Elle aurait juste préféré de jamais croiser sa route. Et pour ça, Mei Na, elle était prête à lui faire regretter. « Et bien ça y est ? Tu m’as vu, je suis toujours entière. Tu veux m’inspecter aussi ? Voir si j’ai aucune scarification ou autre connerie du genre ? ». Pour appuyer ses piques, elle relève les manches et tend ses deux bras, couleur porcelaine vers lui. Seul son élastique noir dénote contre son teint neige, elle n’était pas le genre à traduire son mal-être dans des cascades rouge carmin. « Tu vois, y'a rien ». Les cicatrices, elle les portait à l’intérieur, là où personne ne pouvait les voir, pour ne pas montrer la petite fille solitaire qu’elle cache derrière sa forteresse. Elle attend, un geste, un mot avant de redescendre les deux morceaux de tissus pour se couvrir à nouveau. « Maintenant fous moi la paix et va jouer les héros ailleurs ». Et oublie-moi.
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Re: don't wanna be saved { ft. meina } | Mer 14 Juin - 2:15 Citer EditerSupprimer
don't wanna be saved
ft. meina
Une chose est sûre c'est que tu ne t'attendais pas à cette réaction. Oh que non, tu ne t'attendais pas à recevoir à nouveau des remerciements, tu n'en veux pas et c'était bien la dernière chose que tu voulais d'ailleurs, tu ne pensais juste pas qu'elle allait te haïr à ce point. C'est clairement l’impression qu'elle te donne en agissant de la sorte, en te parlant de cette manière et t'observant de ses yeux meurtris. T'es assez surpris et ça se voit, tu n'as même pas le temps d'assimiler l'information qu'elle continue en t'envoyant clairement chier. Mais toi, oui, tu venais simplement prendre de ses nouvelles. Pourquoi ? Tu ne la connais pas cette fille, tu pourrais tout simplement tourner les talons et faire comme si de rien était, ça ne change rien à ta vie après tout mais tu ne pouvais pas faire autrement, tu as été poussé. Quelque chose t'a poussé à aller vers elle, t'avais seulement besoin de savoir si elle allait bien. Toi ? Un héro ? Quelle idée absurde. T'es loin d'être un héro même si ton acte peut être considéré comme étant héroïque, toi, tu ne le vois pas de cette manière.
Ton corps s'était immobilisé, ton cerveau était vidé de toute pensée lorsque tu l'as vu sauter. C'est ton instinct qui a agi à ta place, et il a très bien agi, en tout cas tu en es convaincu. Cette fille, Meina, tu ne connais absolument rien d'elle mais si tu as croisé son chemin, ce n'est pas par hasard. Peut-être que tu devais te trouver à cet endroit, à ce moment précis de la journée... Toi qui passe jamais près de ce pont, tu avais changé d'avis. Et là, elle est sur la défensive, elle ne voulait sans doute pas être sauvée. C'est assez clair. Nous n'avons pas tous les mêmes problèmes, la même force mental, la même vision de la vie et c'est pour ça que tu n'as jamais considéré les suicidaires comme des lâches. Jamais de la vie, tu aurais sans doute dû rester à ta place mais on ne pouvait pas te demander ça, et même si tu avais su, tu n'aurais pas pu fermer les yeux. Tout comme tu n'as pu fermé les yeux lorsque tu la voyais à la gare. Ça ne fait pas de toi un héro, seulement un humain.
Elle continue de te parler, toujours agressivement usant d'une certaine ironie. Non, t'as aucune envie de l'inspecter, tu te prends des piques dans la gueule, elle te fait passer un sale quart d'heure et ça, tu ne t'y attendais clairement pas. Alors quand elle te montre ses bras, tu finis tout de même par y jeter un regard, oh tu savais bien que tu n'allais pas trouver la trace d'une cicatrice, pourquoi te les aurait-elle montré sans quoi ? Elle te confirme avant même que tu ais le temps de reprendre la parole qu'il n'y a rien. « Maintenant fous moi la paix et va jouer les héros ailleurs » finit-elle, recouvrant finalement ses bras. Tes sourcils toujours froncés, envahit par cette vague d'incompréhension, t'as beau te retourner le cerveau, tu n'y voyais aucune autre solution. La seule était certainement de ne rien faire. Mais t'en étais incapable. « Tu sais Meina, je ne cherche pas à te surveiller. » lâches-tu ébahi, dans quel but ? La rassurer ? Oui et non, tu n'es pas idiot et tu le sais : tu parles à un mur. La gare, le sauvetage et maintenant tu viens prendre de ses nouvelles, elle pourrait le croire, ça pourrait aussi, ne pas la mettre en confiance vis-à-vis de tes intentions. Quelles intentions ? Simplement qu'elle prenne soin d'elle. Tu ne veux plus la retrouver au fond du gouffre, même si tu ne la connais pas, tu ne souhaites simplement ça à personne. À absolument personne.
Et là tu essayes de la comprendre, pourquoi est-elle aussi réticente ? Aussi agressive envers toi ? Tu as bien compris qu'elle ne voulait pas que tu la sauves, mais tu comprends également que ce n'est pas le seul problème : pourquoi rejette t-elle les personnes qui s'inquiètent pour elle? Oh tu ne sais pas si elle est comme ça avec tout le monde, peut-être qu'elle t'en veut beaucoup trop et qu'elle te rejetterait quoi que tu fasses. Tu as bien envie de lui dire que tu n'as jamais eu envie de jouer les héros mais l'image de toi que les autres peuvent avoir t'importe peu, tu sais toi, les réelles raisons qui t'ont poussé à agir ainsi. Cependant, elle ne te pense pas sincère. Elle pense peut-être que tu as saisies l'occasion de jouer les héros, tu secoues brièvement la tête, ne la quittant pas du regard. Oh oui, tu l'aurais bien envoyé chier pour te parler de cette façon, tu l'aurais laissé là au beau milieu de ce couloir étant donné que c'est ce qu'elle souhaite. Mais tu t'en sens incapable, elle souffre, tu peux le voir et le ressentir. Ça ne te regarde pas, mais il faudrait être inhumain pour en avoir rien à faire. C'est ce que tu penses, du moins. Ouais, on a tous nos problèmes et tu ne veux pas jouer les bons samaritains comme elle te le reproche, mais là c'est différent avec cette fille, tout ça l'a tout de même poussé à se jeter du haut d'un pont. Encore une fois, il faudrait être inhumain pour ignorer cet acte. « Je n'ai aucune envie de m'imposer, mais tu as l'air de penser tellement de choses fausses à mon sujet, je ne suis pas à ça près. Pense ce que tu veux, ça m'est égal. » lui dis-tu sincèrement. Tu n'as aucune envie de le faire, c'est vrai, elle a peut-être cette étrange impression que tu essayes de pénétrer dans sa bulle de sécurité. Ton épaule vient t'adosser sur le mur non loin de toi. « Tu veux me balancer ta haine à la gueule ? Et bien, vas-y. Je t'écoute. » Tu sais que ces piques qu'elle te lance ne sont rien comparé à ce qu'elle a envie de te dire, elle ne le fera sans doute pas mais autant qu'elle le fasse. Ce n'est pas grave si elle te déteste si seulement tu avais la certitude de ne plus la retrouver au bord du gouffre. « Mais tu ne me feras pas regretter mon geste. » lâches-tu, confiant. Toi qui a tenté de la rassurer en disant que tu ne souhaitais pas la surveiller, c'est vrai, tu n'es pas là pour ça mais tu veux lui faire comprendre que fermer les yeux sur son état serait bien au dessus de tes forces. Meina t'a aussitôt touché et tu l'as vu sauter de ce pont, tu ne peux clairement plus ignorer ça. Elle peut te haïr, te détester au plus au point si elle le souhaite, après tout vous ne vous connaissez pas. Et puis tu le sais, vous n'allez sans doute pas faire amis-amis si elle continue d'agir comme ça, il ne faut pas non plus te prendre pour un con, mais tout ce que toi tu souhaites, c'est qu'elle ne tente plus de remettre fin à ses jours. Ça fait un long moment pourtant maintenant, mais peut-être qu'elle comprendra un jour que tu as agi comme n'importe quel être humain l'aurait fait. Que si tu viens prendre de ses nouvelles, ce n'est en aucun cas pour la surveiller mais parce que malgré tout, elle t'inquiète. Quel genre d'homme faudrait-il que tu sois pour en avoir rien à foutre ?
Au moins, elle a indirectement répondu à ta question. Cette fille ne va pas bien.
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Ton corps s'était immobilisé, ton cerveau était vidé de toute pensée lorsque tu l'as vu sauter. C'est ton instinct qui a agi à ta place, et il a très bien agi, en tout cas tu en es convaincu. Cette fille, Meina, tu ne connais absolument rien d'elle mais si tu as croisé son chemin, ce n'est pas par hasard. Peut-être que tu devais te trouver à cet endroit, à ce moment précis de la journée... Toi qui passe jamais près de ce pont, tu avais changé d'avis. Et là, elle est sur la défensive, elle ne voulait sans doute pas être sauvée. C'est assez clair. Nous n'avons pas tous les mêmes problèmes, la même force mental, la même vision de la vie et c'est pour ça que tu n'as jamais considéré les suicidaires comme des lâches. Jamais de la vie, tu aurais sans doute dû rester à ta place mais on ne pouvait pas te demander ça, et même si tu avais su, tu n'aurais pas pu fermer les yeux. Tout comme tu n'as pu fermé les yeux lorsque tu la voyais à la gare. Ça ne fait pas de toi un héro, seulement un humain.
Elle continue de te parler, toujours agressivement usant d'une certaine ironie. Non, t'as aucune envie de l'inspecter, tu te prends des piques dans la gueule, elle te fait passer un sale quart d'heure et ça, tu ne t'y attendais clairement pas. Alors quand elle te montre ses bras, tu finis tout de même par y jeter un regard, oh tu savais bien que tu n'allais pas trouver la trace d'une cicatrice, pourquoi te les aurait-elle montré sans quoi ? Elle te confirme avant même que tu ais le temps de reprendre la parole qu'il n'y a rien. « Maintenant fous moi la paix et va jouer les héros ailleurs » finit-elle, recouvrant finalement ses bras. Tes sourcils toujours froncés, envahit par cette vague d'incompréhension, t'as beau te retourner le cerveau, tu n'y voyais aucune autre solution. La seule était certainement de ne rien faire. Mais t'en étais incapable. « Tu sais Meina, je ne cherche pas à te surveiller. » lâches-tu ébahi, dans quel but ? La rassurer ? Oui et non, tu n'es pas idiot et tu le sais : tu parles à un mur. La gare, le sauvetage et maintenant tu viens prendre de ses nouvelles, elle pourrait le croire, ça pourrait aussi, ne pas la mettre en confiance vis-à-vis de tes intentions. Quelles intentions ? Simplement qu'elle prenne soin d'elle. Tu ne veux plus la retrouver au fond du gouffre, même si tu ne la connais pas, tu ne souhaites simplement ça à personne. À absolument personne.
Et là tu essayes de la comprendre, pourquoi est-elle aussi réticente ? Aussi agressive envers toi ? Tu as bien compris qu'elle ne voulait pas que tu la sauves, mais tu comprends également que ce n'est pas le seul problème : pourquoi rejette t-elle les personnes qui s'inquiètent pour elle? Oh tu ne sais pas si elle est comme ça avec tout le monde, peut-être qu'elle t'en veut beaucoup trop et qu'elle te rejetterait quoi que tu fasses. Tu as bien envie de lui dire que tu n'as jamais eu envie de jouer les héros mais l'image de toi que les autres peuvent avoir t'importe peu, tu sais toi, les réelles raisons qui t'ont poussé à agir ainsi. Cependant, elle ne te pense pas sincère. Elle pense peut-être que tu as saisies l'occasion de jouer les héros, tu secoues brièvement la tête, ne la quittant pas du regard. Oh oui, tu l'aurais bien envoyé chier pour te parler de cette façon, tu l'aurais laissé là au beau milieu de ce couloir étant donné que c'est ce qu'elle souhaite. Mais tu t'en sens incapable, elle souffre, tu peux le voir et le ressentir. Ça ne te regarde pas, mais il faudrait être inhumain pour en avoir rien à faire. C'est ce que tu penses, du moins. Ouais, on a tous nos problèmes et tu ne veux pas jouer les bons samaritains comme elle te le reproche, mais là c'est différent avec cette fille, tout ça l'a tout de même poussé à se jeter du haut d'un pont. Encore une fois, il faudrait être inhumain pour ignorer cet acte. « Je n'ai aucune envie de m'imposer, mais tu as l'air de penser tellement de choses fausses à mon sujet, je ne suis pas à ça près. Pense ce que tu veux, ça m'est égal. » lui dis-tu sincèrement. Tu n'as aucune envie de le faire, c'est vrai, elle a peut-être cette étrange impression que tu essayes de pénétrer dans sa bulle de sécurité. Ton épaule vient t'adosser sur le mur non loin de toi. « Tu veux me balancer ta haine à la gueule ? Et bien, vas-y. Je t'écoute. » Tu sais que ces piques qu'elle te lance ne sont rien comparé à ce qu'elle a envie de te dire, elle ne le fera sans doute pas mais autant qu'elle le fasse. Ce n'est pas grave si elle te déteste si seulement tu avais la certitude de ne plus la retrouver au bord du gouffre. « Mais tu ne me feras pas regretter mon geste. » lâches-tu, confiant. Toi qui a tenté de la rassurer en disant que tu ne souhaitais pas la surveiller, c'est vrai, tu n'es pas là pour ça mais tu veux lui faire comprendre que fermer les yeux sur son état serait bien au dessus de tes forces. Meina t'a aussitôt touché et tu l'as vu sauter de ce pont, tu ne peux clairement plus ignorer ça. Elle peut te haïr, te détester au plus au point si elle le souhaite, après tout vous ne vous connaissez pas. Et puis tu le sais, vous n'allez sans doute pas faire amis-amis si elle continue d'agir comme ça, il ne faut pas non plus te prendre pour un con, mais tout ce que toi tu souhaites, c'est qu'elle ne tente plus de remettre fin à ses jours. Ça fait un long moment pourtant maintenant, mais peut-être qu'elle comprendra un jour que tu as agi comme n'importe quel être humain l'aurait fait. Que si tu viens prendre de ses nouvelles, ce n'est en aucun cas pour la surveiller mais parce que malgré tout, elle t'inquiète. Quel genre d'homme faudrait-il que tu sois pour en avoir rien à foutre ?
Au moins, elle a indirectement répondu à ta question. Cette fille ne va pas bien.
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Re: don't wanna be saved { ft. meina } | Jeu 15 Juin - 10:10 Citer EditerSupprimer
don't wanna be saved
ft. yury
Le 29 novembre. C’est la date qu’elle avait choisi pour tout arrêter. Mettre fin à une vie qu’elle subissait, qu’elle ne vivait plus depuis tellement longtemps, sûrement depuis son premier jour au sein de ce bordel. Elle se souvient n’avoir jamais quitté cet endroit de son enfance, de n’avoir jamais rien connu d’autre que les chambres closes, les coins sombres où se cacher des allées-venues des hommes arpentant les couloirs à la recherche d’une nuit de pêché, loin de leur quotidien et de leurs femmes vieillissantes jour après jour. Pour une gamine de son âge, c’était ça, son monde. Elle n’avait que ce repère et avait grandi avec l’image d’un monde corrompu et sale, où chacun pense à son plaisir personnel, à sa propre survie. Mais qui pouvait leur en vouloir ? Mei Na, elle avait choisi de faire comme ces égoïstes, sans penser à ce qu’elle pourrait détruire, la tornade qui la suivrait dans son sillon. Mais elle n’avait rien Mei Na, elle n’avait plus rien. Plus de mère – en a-t-elle jamais eu une ? –, plus de frère, pas même de père ni plus d’amis sur qui compter, personne pour la sortir de là. Alors elle savait qu’elle ne manquerait à personne, qu’il n’y aurait personne pour la pleurer, absolument personne. Le 29 novembre, elle avait choisi d’en faire sa dernière journée. La rencontre avec son père biologique, rencontre illusion, avait précipité sa décision mais elle en était sûre. Elle avait laissé le peu d’affaires qu’elle possédait dans un casier à la gare et avait gardé précieusement la clé dans le fond de sa poche. Puis elle avait marché jusqu’à ce pont, il lui avait fallu une heure, peut-être deux pour y arriver. Personne n’y allait jamais mais elle, elle aimait bien s’y arrêter le soir, quand le soleil laissait place à tes nuances rosées, un parterre de roses pour que la lune s’élève dans le ciel. Elle aimait ces moments de silence où elle n’était rien, où elle oubliait tout. Elle n’était plus Mei Na, juste un corps de poussière parmi tant d’autres. Mais les instants comme ceux-là n’avaient pas suffi redonner des couleurs à sa vie. Elle était toujours aussi grise, terne, meurtrie. Elle était sereine ce 29 novembre, pour la première fois depuis … pour la première fois. Mei Na, elle avait enfin le contrôle, elle n’avait rien à devoir à personne. Alors tranquillement, sans se précipiter, elle s’était assise sur la rambarde, les pieds dans le vide, le regard perdu sur la surface aqueuse. Et en prenant une grande inspiration, elle s’était laissée tomber. Coulant, elle n’avait pas chercher à se débattre, ni à remonter. Elle avait simplement laissé l’air s’échapper de ses poumons. Elle s’était sentie sombrer, elle s’était sentie … bien. Jusqu’à ce que lui, la tire de ces profondeurs.
C’était comme si, au dernier moment, il lui avait retiré tout espoir, toute porte de sortie. Et si elle était coincée dans cette routine tourmentée, c’était de sa faute. Mais lui, il avait pas l’air de comprendre. Il osait même lui dire qu’il ne regrettait pas son geste, que si c’était à refaire, il le referait. Mais Mei Na, tout ce qu’elle souhaitait, c’est ne jamais avoir croisé sa route. Qu’il ne soit jamais venu sur ce pont au même moment. Elle ne croyait pas au destin ou autre connerie du genre comme les coïncidences. Y’avait pas de raison à sa présence, Mei Na en était sûre. Elle était destinée à mourir ce jour-là. Elle le sait.
Alors qu’il se plante devant elle, cet air confiant encré dans ses iris sombres, ça l’a met hors d’elle. Elle sent la colère bouillir dans ses veines alors que ses poings se referment contre ses paumes. « Le problème, c’est que tu t’imposes. Et depuis le début. Depuis le jour où t’as eu le malheur de te retrouver au même endroit que moi, au même moment. Et me parle pas de destin. Tu m’avais suivi depuis la gare, c’est ça ? ». Et elle se souvient de la première fois qu’il s’est arrêté à sa hauteur juste pour lui demander si elle avait besoin d’aide. Sa fierté l’avait envoyé voir ailleurs mais ça l’avait pas empêché de revenir les jours d’après. Parfois, Mei Na, elle s’était surprise à l’attendre, à se demander si aujourd’hui encore, il allait passer et lui dire bonjour et quand elle ne le voyait pas, elle était presque déçue. Elle ne lui avait pourtant jamais accordé plus d’un regard la gamine, plus d’une phrase qu’elle avait du mal à prononcer mais pour une fois, elle avait trouvé quelqu’un qui se préoccupait. Parce qu’il n’était pas obligé de s’arrêter mais il le faisait. Un côté d’elle espérait que ce n’était pas le syndrome du héros qui le poussait à faire ça et l’autre, lui répétait qu’il n’y avait pas d’autre explication.
En découvrant que c’était lui qui l’avait « sauvé », elle lui en avait tellement voulu. Parce que c’était lui. Alors qu’elle pensait que lui, au moins, était capable de la comprendre. Mais non. Y’avait qu’elle. Elle avait toujours été toute seule.
Et elle le déteste pour être si sûr de lui, de ne pas montrer une seule once de regret de lui avoir imposé une vie dont elle ne voulait plus. Lui, il aurait dû comprendre. Mais il avait pensé qu’à sa gueule, comme les autres. Encore aujourd’hui, en venant la voir, il espère probablement pouvoir jouer les sauveurs. Et ça l’énerve. Pourquoi elle ? Pourquoi on la laisse pas vivre comme elle le veut ? « Toi, tu crois que t’as fait ce qu’il fallait. Que n’importe qui aurait fait comme toi mais tu te trompes. Redescends un peu de ton nuage, de ton monde idéal. C’est chacun pour sa gueule et ça sera jamais autrement. Tout le monde agit par intérêt et toi le premier. Je fais pareil, tout le monde le fait alors rentre toi ça dans le crâne. Y’a pas de gentils, pas de méchants, juste des égoïstes, des crevards qui sont prêts à écraser la première personne qui se mettra en travers de leur route ». Mei Na, elle le connait bien ce monde, elle y a grandi. Lui, il a probablement connu toute sa vie une famille aimante, dans une belle maison et n’a jamais manqué de rien. Il peut pas comprendre, il peut pas la comprendre la gamine dont le cœur a été souillé depuis trop longtemps. « Alors je pourrai t’expliquer trois milles fois pourquoi oui, je t’en veux, pourquoi je te déteste mais tu comprendrais pas. T’entendras seulement ce que tu veux entendre sans écouter ».
Quelque chose à l’intérieur d’elle explose. Elle sait pas ce que c’est, mais elle prend peur. Elle prend peur quand elle sent une sensation familière lui obstruer la gorge, lui piquer les yeux. Et pendant quelques secondes, elle le revoit lui, son image se superpose à celle de Yury. « Et puis qu’est-ce que ça peut te foutre si je me suicide ? Hein ? Même si je disparais, ta vie elle continuera, elle continuera alors laisse-moi vivre la mienne, laisse-moi décider de ce que je veux faire de la mienne ! ». Les derniers mots sortent de sa bouche avec une puissance qui la surprend elle-même et qui fait sursauter les étudiants autour d’eux. « Tu t’en fous de moi, t’es juste comme les autres alors tire-toi bordel ». Parce que Mei Na, elle peut plus bouger.
✻✻✻
C’était comme si, au dernier moment, il lui avait retiré tout espoir, toute porte de sortie. Et si elle était coincée dans cette routine tourmentée, c’était de sa faute. Mais lui, il avait pas l’air de comprendre. Il osait même lui dire qu’il ne regrettait pas son geste, que si c’était à refaire, il le referait. Mais Mei Na, tout ce qu’elle souhaitait, c’est ne jamais avoir croisé sa route. Qu’il ne soit jamais venu sur ce pont au même moment. Elle ne croyait pas au destin ou autre connerie du genre comme les coïncidences. Y’avait pas de raison à sa présence, Mei Na en était sûre. Elle était destinée à mourir ce jour-là. Elle le sait.
Alors qu’il se plante devant elle, cet air confiant encré dans ses iris sombres, ça l’a met hors d’elle. Elle sent la colère bouillir dans ses veines alors que ses poings se referment contre ses paumes. « Le problème, c’est que tu t’imposes. Et depuis le début. Depuis le jour où t’as eu le malheur de te retrouver au même endroit que moi, au même moment. Et me parle pas de destin. Tu m’avais suivi depuis la gare, c’est ça ? ». Et elle se souvient de la première fois qu’il s’est arrêté à sa hauteur juste pour lui demander si elle avait besoin d’aide. Sa fierté l’avait envoyé voir ailleurs mais ça l’avait pas empêché de revenir les jours d’après. Parfois, Mei Na, elle s’était surprise à l’attendre, à se demander si aujourd’hui encore, il allait passer et lui dire bonjour et quand elle ne le voyait pas, elle était presque déçue. Elle ne lui avait pourtant jamais accordé plus d’un regard la gamine, plus d’une phrase qu’elle avait du mal à prononcer mais pour une fois, elle avait trouvé quelqu’un qui se préoccupait. Parce qu’il n’était pas obligé de s’arrêter mais il le faisait. Un côté d’elle espérait que ce n’était pas le syndrome du héros qui le poussait à faire ça et l’autre, lui répétait qu’il n’y avait pas d’autre explication.
En découvrant que c’était lui qui l’avait « sauvé », elle lui en avait tellement voulu. Parce que c’était lui. Alors qu’elle pensait que lui, au moins, était capable de la comprendre. Mais non. Y’avait qu’elle. Elle avait toujours été toute seule.
Et elle le déteste pour être si sûr de lui, de ne pas montrer une seule once de regret de lui avoir imposé une vie dont elle ne voulait plus. Lui, il aurait dû comprendre. Mais il avait pensé qu’à sa gueule, comme les autres. Encore aujourd’hui, en venant la voir, il espère probablement pouvoir jouer les sauveurs. Et ça l’énerve. Pourquoi elle ? Pourquoi on la laisse pas vivre comme elle le veut ? « Toi, tu crois que t’as fait ce qu’il fallait. Que n’importe qui aurait fait comme toi mais tu te trompes. Redescends un peu de ton nuage, de ton monde idéal. C’est chacun pour sa gueule et ça sera jamais autrement. Tout le monde agit par intérêt et toi le premier. Je fais pareil, tout le monde le fait alors rentre toi ça dans le crâne. Y’a pas de gentils, pas de méchants, juste des égoïstes, des crevards qui sont prêts à écraser la première personne qui se mettra en travers de leur route ». Mei Na, elle le connait bien ce monde, elle y a grandi. Lui, il a probablement connu toute sa vie une famille aimante, dans une belle maison et n’a jamais manqué de rien. Il peut pas comprendre, il peut pas la comprendre la gamine dont le cœur a été souillé depuis trop longtemps. « Alors je pourrai t’expliquer trois milles fois pourquoi oui, je t’en veux, pourquoi je te déteste mais tu comprendrais pas. T’entendras seulement ce que tu veux entendre sans écouter ».
Quelque chose à l’intérieur d’elle explose. Elle sait pas ce que c’est, mais elle prend peur. Elle prend peur quand elle sent une sensation familière lui obstruer la gorge, lui piquer les yeux. Et pendant quelques secondes, elle le revoit lui, son image se superpose à celle de Yury. « Et puis qu’est-ce que ça peut te foutre si je me suicide ? Hein ? Même si je disparais, ta vie elle continuera, elle continuera alors laisse-moi vivre la mienne, laisse-moi décider de ce que je veux faire de la mienne ! ». Les derniers mots sortent de sa bouche avec une puissance qui la surprend elle-même et qui fait sursauter les étudiants autour d’eux. « Tu t’en fous de moi, t’es juste comme les autres alors tire-toi bordel ». Parce que Mei Na, elle peut plus bouger.
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Re: don't wanna be saved { ft. meina } | Ven 16 Juin - 6:33 Citer EditerSupprimer
don't wanna be saved
ft. meina
C'est une situation vraiment délicate pour toi, pour vous. Oui tu es persuadé d'avoir bien agi mais ce n'est que de ton point de vue, concernant le sien... C'est bien différent. Tu parviens tout de même à te mettre à sa place, du moins, comme tu le peux. Tu ne connais absolument rien d'elle, de sa vie, de son histoire, les raisons qui l'auraient poussé à faire ça. Non tu ne sais rien du tout. Elle t'en veut, elle te déteste même, sûrement. Il suffit de voir le regard qu'elle te lance à cet instant et la manière dont elle te parle pour le comprendre. Alors tu la pousses un peu plus, elle a sans doute besoin de vider son sac alors qu'elle le fasse, de toute façon, tu es prêt à tout entendre. Du moins... Tu crois. Elle a bien envie de te faire passer un sale quart d'heure, tu peux la sentir bouillonner de là où tu es, comme si tu étais la cause de tous ses malheurs, de tous ses maux. Et c'est le cas, de son point de vue. Tu sais qu'en la faisant parler, tu pourras sans doute mieux comprendre certaines choses. Pourquoi t'en veut-elle à ce point de l'avoir sauvé ? Elle voulait en finir, ça, tu l'as bien compris mais même après tout ce temps, sa colère envers toi est restée gravé en elle, une marque indélébile qui ne s'effacera sans doute jamais.
Et tu adoptes ce comportement confiant, sans doute pour lui montrer que non, tu ne regretteras jamais ton geste mais aussi et surtout parce que, avouons-le, ça pourrait lui permettre de la faire sortir de ses gonds. Tu n'as pas envie de l'énerver pourtant, mais tu vas l'aider en agissant ainsi, ouais... Elle videra son sac, elle en a bien besoin. En tout cas c'est comme ça que tu vois les choses, et toi, tu es prêt à l'écouter, à entendre ce qu'elle a à te dire. D'ailleurs, Mei Na ne perd pas de temps et commence à te reprocher une chose : tu t'imposes. Tu as été là, au mauvais endroit, au mauvais moment d'après elle. Le destin ? Oh tu ne sais pas si tu y crois vraiment à ce genre de choses... Mais toute cette histoire pourrait t'aider à y croire enfin. Oui, c'était sans doute le destin, tu ne passais jamais là-bas. L'as-tu suivi depuis la gare ? Et non, même pas... Alors tu te contentes simplement d'hocher négativement la tête sans pour autant reprendre la parole, te doutant qu'elle n'a pas fini de t'en mettre plein la gueule et que de toute façon, elle restera focalisée sur son idée. Tu ne prendrais pas le risque de la couper, si ça peut la soulager de vouloir te claquer tout ça, qu'elle le fasse.
Elle continue ses reproches, te disant cette fois-ci que tu t'es trompé, que tu te trompes sur toute la ligne. Tu as mal fait les choses et à l'heure actuelle, tu es encore en train de te dire que tout le monde aurait réagi de la même manière, tu ne la quittes pas du regard, tu la laisses finir alors qu'elle te dit cette fois de redescendre de ton petit nuage, de ton monde idéal. Excessive. T'es bien placé pour le savoir, la vie peut parfois se montrer injuste, il n'y a pas que des bonnes personnes sur terre. Te considères-tu comme étant une bonne personne ? Peut-être bien, en tout cas tu fais de ton mieux pour l'être de plus en plus chaque jour. Pourtant, t'es loin d'être ce héro, tu en as des regrets, tu en as fait des conneries, tu n'as pas toujours eu les meilleures réactions. Mais elle semble penser que c'est chacun pour sa gueule, sa vision de la vie t'en glace le dos. Tu comprends au moins une chose : Elle ne vit pas, elle survit dans ce monde. Mais elle a tort, tu n'agis pas par intérêt, tu agis de la manière dont tu penses être juste. Elle a dû en baver, il faudrait être totalement idiot pour ne pas le comprendre et puis tu l'as quand même vu à la gare, sans domicile, ayant à peine de quoi manger... C'était de la survie, ça aussi.
Elle n'en finit pas là et même si tu penses qu'elle a désormais vidé son sac, ouvrant la bouche pour reprendre la parole, elle s'en charge que trop rapidement. Encore plus colérique que précédemment. « Et puis qu’est-ce que ça peut te foutre si je me suicide ? Hein ? Même si je disparais, ta vie elle continuera, elle continuera alors laisse-moi vivre la mienne, laisse-moi décider de ce que je veux faire de la mienne ! » te crache t-elle, attirant l'attention sur vous mais ça, tu ne le remarques même pas. Toute cette haine dans sa voix t'a surpris, tu ne devrais pas pourtant, tu aurais dû t'y attendre. « Tu t’en fous de moi, t’es juste comme les autres alors tire-toi bordel » Ton cœur se resserre dans ta poitrine en entendant cette dernière phrase, en y sentant tellement de rage, de peine, de détresse. D'injustice. Tu as l'impression de te trouver face à la méfiance en personne, tu pourrais le comprendre même si tu ne connais pas son vécu, t'en connais assez pour savoir que ça ne doit pas être facile pour elle. C'est son vécu qui a rendu cette jeune femme dans un tel état de détresse, tellement qu'elle ne pourrait même pas te faire confiance à toi. Qu'elle ne parvient même pas à se mettre à ta place, à essayer de te comprendre, ce que tu ne lui reproches pas du tout d'ailleurs. Mais malgré tout, tu en es certain : Elle aurait fait la même chose que toi.
Un long silence s'installe, silence pendant lequel tu ne la quittes pas du regard, même pas pour regarder les étudiants qui vous observe toujours du coin de l’œil. Que peux-tu bien faire ? Lui donner ton point de vue ? Oh, elle l'a déjà compris non ? Pourtant ça t'emmerde qu'elle puisse croire que tu t'en fiches d'elle, que tu es comme les autres. Bien qu'au final, ça ne change rien pour toi qu'elle te déteste ou non, ce qui t'inquiète, c'est ta prise de conscience des faits: Elle est seule, n'accepte sûrement l'aide de personne. Elle ne comprendra sans doute pas pourquoi, comme elle l'a si bien dit, tu pourrais simplement continuer ta petite vie de ton côté sans te soucier d'elle. Tu viens alors te racler la gorge avant d'ouvrir ton cahier de dessin, la quittant enfin du regard. Tu te sens oppressé, elle n'a pas réussi à te faire regretter ton geste c'est évident mais tu ne voulais pas la rendre d'autant plus malheureuse, tu l'as fait, en la sauvant de sa noyade. « Quand je suis venu te voir à la gare pour la première fois... » commences-tu, tournant rapidement les pages de ton cahier jusqu'à trouver ce que tu cherches depuis le début. « Ce n'était pas vraiment la première fois que je te voyais. » Ta main agrippe le cahier de manière à le garder ouvert et ainsi, tu le tournes vers elle. Montrant ces deux pages de dessin que tu avais fait. On peut y reconnaître la gare, l'endroit où Mei Na se trouvait et... Elle. Tu l'avais dessiné, de loin évidemment, mais c'était cette vision qui t'avait marqué. Tu t'expliques très vite. « J'étais en retard, je t'avais aperçu de loin et je n'ai pas pu venir... Je n'avais pas eu le temps. » Ton regard rivé sur elle, tu continues. « J'y ai repensé quand je suis rentré chez moi, le soir-même. En réalité je ne pensais qu'à ça. Ne me demande pas pourquoi, j'en sais foutre rien. » Oh si tu le sais, parce qu'elle t'avait touché, tu as ressenti ce besoin d'y aller et tu ne l'avais pas fait mais ça, tu te gardes bien de lui dire. Mei Na est beaucoup trop sur la défensive pour que tu lui avoues ce genre de choses. Elle pourrait à nouveau te reprocher de mentir. « Insomniaque cette nuit là, j'ai fini par te dessiner en attendant de pouvoir enfin venir te voir. J'ai ressenti ce besoin alors je m'étais dit que je passerai le lendemain... » Et tu fermes le cahier dans un bruit de claquement, le ramenant à nouveau contre toi. « Mais tu n'étais pas là. » Oh tu t'en souviens très bien, tu l'avais même cherché mais aucune trace de cette fille. Aucune foutue trace. « Le surlendemain non plus... Mais j'ai fini par t'apercevoir, trois jours plus tard. » Tu hoches la tête. « Et c'est ce jour là que je suis venu pour la première fois. » Pourquoi lui dis-tu tout ça ? Aucune idée, peut-être qu'elle se rendra compte que tu ne t'en fiches pas mais encore une fois, elle doit être beaucoup trop méfiante et sur la défensive pour qu'elle t'accorde ta confiance si facilement. Au moins, tu lui as dit. Et tu lui avoues, sincèrement, tentant de faire preuve de délicatesse et de lui montrer que si, elle peut te faire confiance. Bien que c'est plus facile à dire qu'à faire. « Tu as le droit de penser ce que tu veux, vraiment. J'essaye simplement de te faire comprendre que je ne suis pas là pour te rendre la vie dure même si, de ton point de vue, j'ai tout fait pour. » La sauver de cette noyade, pour elle, c'est comme si tu l'avais poussé à l'eau. Que c'était toi qui avait décidé de l'achever en continuant de la faire survivre dans ce monde. « Alors même si j'ai compris ton point de vue, non, je ne peux pas m'excuser pour mon geste puisque si c'était à refaire, je le referai. Par contre... Je suis sincèrement désolé que la vie te donne une si mauvaise image d'elle. » dis-tu à nouveau, on peut y lire sur ton visage, la sincérité dont tu fais preuve. Mais est-ce que Mei Na pourra voir au-dessus de sa méfiance pour comprendre que tu l'es ? Que tu ne lui veux pas de mal ? Aucune idée, tu essayes au moins.
Inspirant profondément, tu te décolles finalement du mur et reprends que trop rapidement. Tu vas partir, tu n'as pas envie qu'elle pense que tu lui veux du mal même si c'est déjà trop tard, tu ressens simplement le besoin de l'aider et si tu peux le faire en te tirant d'ici et bien au moins, tu sais que tu feras les choses correctement cette fois. « Donc, je te fous la paix. » Malgré ce qu'elle pense, tu n'as aucune envie de t'imposer. Encore une fois, tu cherches juste à l'aider même si elle refuse clairement ton aide, peut-être es-tu un peu trop insistant mais tu as bien compris qu'elle ne faisait confiance à personne, c'est bien ça qui t'inquiète. La brusquer est une mauvaise chose et tu n'as pas envie de le faire. Ton regard se perd autour de toi, toujours dans ce couloir où les étudiants tracent leur route et très vite, tu le reposes sur la jeune femme. « Je vais aller manger quelque chose. » précises-tu mais avant même qu'elle puisse te répondre qu'elle s'en fiche royalement, tu t'expliques tout en faisant quelques pas en arrière, prêt à partir. « Sauf si tu veux venir avec moi, histoire de continuer de me gueuler dessus le ventre plein? » Tu ne peux t'en empêcher, comme pour lui tendre une dernière fois la main avant de partir, elle refusera, tu le sais bien, mais encore une fois... Tu penses agir de la bonne manière. Tu lui montreras ainsi que tu n'es pas là pour être un fardeau, que si elle souhaite réellement être seule et bien, tu partiras mais également, que si l'envie lui prend d'accepter ton aide... Tu es là et tu feras de ton mieux.
Tu as tes défauts et tu en es conscient. Parfois râleur, un peu trop excessif quand ça concerne des sujets sensibles pour toi voire même quand ça concerne quelque chose qui te tient à cœur, un peu trop détendu parfois, têtu comme pas permis, bordélique, trouvant toujours le moyen de se foutre en retard, comme ce jour où tu l'avais vu pour la première fois à la gare. Pourquoi ressens-tu absolument ce besoin de lui venir en aide? Pourquoi, ce soir-là lorsque tu es rentré chez toi, ne parvenais-tu même pas à penser à autre chose? Tu n'as pas l'égo pour le dire mais si, tu es quelqu'un de bien. Une personne avec ses petits défauts mais toi, tu es là pour ton prochain. Tu as un grand cœur aussi, beaucoup plus que tu ne le penses et c'est également pour ça que Mei Na t'a aussitôt touché. Tu te dis qu'elle ne mérite pas tout ça, sans même la connaître, pour la simple et bonne raison que personne ne mérite une telle souffrance, d'avoir une telle vision de la vie. Rejoignant ainsi l'un de tes plus gros défaut. Tu es têtu et depuis un long moment maintenant, tu es déterminé à l'aider parce que oui, tu l'as très vite compris : elle a terriblement besoin d'aide.
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Et tu adoptes ce comportement confiant, sans doute pour lui montrer que non, tu ne regretteras jamais ton geste mais aussi et surtout parce que, avouons-le, ça pourrait lui permettre de la faire sortir de ses gonds. Tu n'as pas envie de l'énerver pourtant, mais tu vas l'aider en agissant ainsi, ouais... Elle videra son sac, elle en a bien besoin. En tout cas c'est comme ça que tu vois les choses, et toi, tu es prêt à l'écouter, à entendre ce qu'elle a à te dire. D'ailleurs, Mei Na ne perd pas de temps et commence à te reprocher une chose : tu t'imposes. Tu as été là, au mauvais endroit, au mauvais moment d'après elle. Le destin ? Oh tu ne sais pas si tu y crois vraiment à ce genre de choses... Mais toute cette histoire pourrait t'aider à y croire enfin. Oui, c'était sans doute le destin, tu ne passais jamais là-bas. L'as-tu suivi depuis la gare ? Et non, même pas... Alors tu te contentes simplement d'hocher négativement la tête sans pour autant reprendre la parole, te doutant qu'elle n'a pas fini de t'en mettre plein la gueule et que de toute façon, elle restera focalisée sur son idée. Tu ne prendrais pas le risque de la couper, si ça peut la soulager de vouloir te claquer tout ça, qu'elle le fasse.
Elle continue ses reproches, te disant cette fois-ci que tu t'es trompé, que tu te trompes sur toute la ligne. Tu as mal fait les choses et à l'heure actuelle, tu es encore en train de te dire que tout le monde aurait réagi de la même manière, tu ne la quittes pas du regard, tu la laisses finir alors qu'elle te dit cette fois de redescendre de ton petit nuage, de ton monde idéal. Excessive. T'es bien placé pour le savoir, la vie peut parfois se montrer injuste, il n'y a pas que des bonnes personnes sur terre. Te considères-tu comme étant une bonne personne ? Peut-être bien, en tout cas tu fais de ton mieux pour l'être de plus en plus chaque jour. Pourtant, t'es loin d'être ce héro, tu en as des regrets, tu en as fait des conneries, tu n'as pas toujours eu les meilleures réactions. Mais elle semble penser que c'est chacun pour sa gueule, sa vision de la vie t'en glace le dos. Tu comprends au moins une chose : Elle ne vit pas, elle survit dans ce monde. Mais elle a tort, tu n'agis pas par intérêt, tu agis de la manière dont tu penses être juste. Elle a dû en baver, il faudrait être totalement idiot pour ne pas le comprendre et puis tu l'as quand même vu à la gare, sans domicile, ayant à peine de quoi manger... C'était de la survie, ça aussi.
Elle n'en finit pas là et même si tu penses qu'elle a désormais vidé son sac, ouvrant la bouche pour reprendre la parole, elle s'en charge que trop rapidement. Encore plus colérique que précédemment. « Et puis qu’est-ce que ça peut te foutre si je me suicide ? Hein ? Même si je disparais, ta vie elle continuera, elle continuera alors laisse-moi vivre la mienne, laisse-moi décider de ce que je veux faire de la mienne ! » te crache t-elle, attirant l'attention sur vous mais ça, tu ne le remarques même pas. Toute cette haine dans sa voix t'a surpris, tu ne devrais pas pourtant, tu aurais dû t'y attendre. « Tu t’en fous de moi, t’es juste comme les autres alors tire-toi bordel » Ton cœur se resserre dans ta poitrine en entendant cette dernière phrase, en y sentant tellement de rage, de peine, de détresse. D'injustice. Tu as l'impression de te trouver face à la méfiance en personne, tu pourrais le comprendre même si tu ne connais pas son vécu, t'en connais assez pour savoir que ça ne doit pas être facile pour elle. C'est son vécu qui a rendu cette jeune femme dans un tel état de détresse, tellement qu'elle ne pourrait même pas te faire confiance à toi. Qu'elle ne parvient même pas à se mettre à ta place, à essayer de te comprendre, ce que tu ne lui reproches pas du tout d'ailleurs. Mais malgré tout, tu en es certain : Elle aurait fait la même chose que toi.
Un long silence s'installe, silence pendant lequel tu ne la quittes pas du regard, même pas pour regarder les étudiants qui vous observe toujours du coin de l’œil. Que peux-tu bien faire ? Lui donner ton point de vue ? Oh, elle l'a déjà compris non ? Pourtant ça t'emmerde qu'elle puisse croire que tu t'en fiches d'elle, que tu es comme les autres. Bien qu'au final, ça ne change rien pour toi qu'elle te déteste ou non, ce qui t'inquiète, c'est ta prise de conscience des faits: Elle est seule, n'accepte sûrement l'aide de personne. Elle ne comprendra sans doute pas pourquoi, comme elle l'a si bien dit, tu pourrais simplement continuer ta petite vie de ton côté sans te soucier d'elle. Tu viens alors te racler la gorge avant d'ouvrir ton cahier de dessin, la quittant enfin du regard. Tu te sens oppressé, elle n'a pas réussi à te faire regretter ton geste c'est évident mais tu ne voulais pas la rendre d'autant plus malheureuse, tu l'as fait, en la sauvant de sa noyade. « Quand je suis venu te voir à la gare pour la première fois... » commences-tu, tournant rapidement les pages de ton cahier jusqu'à trouver ce que tu cherches depuis le début. « Ce n'était pas vraiment la première fois que je te voyais. » Ta main agrippe le cahier de manière à le garder ouvert et ainsi, tu le tournes vers elle. Montrant ces deux pages de dessin que tu avais fait. On peut y reconnaître la gare, l'endroit où Mei Na se trouvait et... Elle. Tu l'avais dessiné, de loin évidemment, mais c'était cette vision qui t'avait marqué. Tu t'expliques très vite. « J'étais en retard, je t'avais aperçu de loin et je n'ai pas pu venir... Je n'avais pas eu le temps. » Ton regard rivé sur elle, tu continues. « J'y ai repensé quand je suis rentré chez moi, le soir-même. En réalité je ne pensais qu'à ça. Ne me demande pas pourquoi, j'en sais foutre rien. » Oh si tu le sais, parce qu'elle t'avait touché, tu as ressenti ce besoin d'y aller et tu ne l'avais pas fait mais ça, tu te gardes bien de lui dire. Mei Na est beaucoup trop sur la défensive pour que tu lui avoues ce genre de choses. Elle pourrait à nouveau te reprocher de mentir. « Insomniaque cette nuit là, j'ai fini par te dessiner en attendant de pouvoir enfin venir te voir. J'ai ressenti ce besoin alors je m'étais dit que je passerai le lendemain... » Et tu fermes le cahier dans un bruit de claquement, le ramenant à nouveau contre toi. « Mais tu n'étais pas là. » Oh tu t'en souviens très bien, tu l'avais même cherché mais aucune trace de cette fille. Aucune foutue trace. « Le surlendemain non plus... Mais j'ai fini par t'apercevoir, trois jours plus tard. » Tu hoches la tête. « Et c'est ce jour là que je suis venu pour la première fois. » Pourquoi lui dis-tu tout ça ? Aucune idée, peut-être qu'elle se rendra compte que tu ne t'en fiches pas mais encore une fois, elle doit être beaucoup trop méfiante et sur la défensive pour qu'elle t'accorde ta confiance si facilement. Au moins, tu lui as dit. Et tu lui avoues, sincèrement, tentant de faire preuve de délicatesse et de lui montrer que si, elle peut te faire confiance. Bien que c'est plus facile à dire qu'à faire. « Tu as le droit de penser ce que tu veux, vraiment. J'essaye simplement de te faire comprendre que je ne suis pas là pour te rendre la vie dure même si, de ton point de vue, j'ai tout fait pour. » La sauver de cette noyade, pour elle, c'est comme si tu l'avais poussé à l'eau. Que c'était toi qui avait décidé de l'achever en continuant de la faire survivre dans ce monde. « Alors même si j'ai compris ton point de vue, non, je ne peux pas m'excuser pour mon geste puisque si c'était à refaire, je le referai. Par contre... Je suis sincèrement désolé que la vie te donne une si mauvaise image d'elle. » dis-tu à nouveau, on peut y lire sur ton visage, la sincérité dont tu fais preuve. Mais est-ce que Mei Na pourra voir au-dessus de sa méfiance pour comprendre que tu l'es ? Que tu ne lui veux pas de mal ? Aucune idée, tu essayes au moins.
Inspirant profondément, tu te décolles finalement du mur et reprends que trop rapidement. Tu vas partir, tu n'as pas envie qu'elle pense que tu lui veux du mal même si c'est déjà trop tard, tu ressens simplement le besoin de l'aider et si tu peux le faire en te tirant d'ici et bien au moins, tu sais que tu feras les choses correctement cette fois. « Donc, je te fous la paix. » Malgré ce qu'elle pense, tu n'as aucune envie de t'imposer. Encore une fois, tu cherches juste à l'aider même si elle refuse clairement ton aide, peut-être es-tu un peu trop insistant mais tu as bien compris qu'elle ne faisait confiance à personne, c'est bien ça qui t'inquiète. La brusquer est une mauvaise chose et tu n'as pas envie de le faire. Ton regard se perd autour de toi, toujours dans ce couloir où les étudiants tracent leur route et très vite, tu le reposes sur la jeune femme. « Je vais aller manger quelque chose. » précises-tu mais avant même qu'elle puisse te répondre qu'elle s'en fiche royalement, tu t'expliques tout en faisant quelques pas en arrière, prêt à partir. « Sauf si tu veux venir avec moi, histoire de continuer de me gueuler dessus le ventre plein? » Tu ne peux t'en empêcher, comme pour lui tendre une dernière fois la main avant de partir, elle refusera, tu le sais bien, mais encore une fois... Tu penses agir de la bonne manière. Tu lui montreras ainsi que tu n'es pas là pour être un fardeau, que si elle souhaite réellement être seule et bien, tu partiras mais également, que si l'envie lui prend d'accepter ton aide... Tu es là et tu feras de ton mieux.
Tu as tes défauts et tu en es conscient. Parfois râleur, un peu trop excessif quand ça concerne des sujets sensibles pour toi voire même quand ça concerne quelque chose qui te tient à cœur, un peu trop détendu parfois, têtu comme pas permis, bordélique, trouvant toujours le moyen de se foutre en retard, comme ce jour où tu l'avais vu pour la première fois à la gare. Pourquoi ressens-tu absolument ce besoin de lui venir en aide? Pourquoi, ce soir-là lorsque tu es rentré chez toi, ne parvenais-tu même pas à penser à autre chose? Tu n'as pas l'égo pour le dire mais si, tu es quelqu'un de bien. Une personne avec ses petits défauts mais toi, tu es là pour ton prochain. Tu as un grand cœur aussi, beaucoup plus que tu ne le penses et c'est également pour ça que Mei Na t'a aussitôt touché. Tu te dis qu'elle ne mérite pas tout ça, sans même la connaître, pour la simple et bonne raison que personne ne mérite une telle souffrance, d'avoir une telle vision de la vie. Rejoignant ainsi l'un de tes plus gros défaut. Tu es têtu et depuis un long moment maintenant, tu es déterminé à l'aider parce que oui, tu l'as très vite compris : elle a terriblement besoin d'aide.
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Re: don't wanna be saved { ft. meina } | Sam 17 Juin - 14:24 Citer EditerSupprimer
don't wanna be saved
ft. yury
Mei Na, elle a pas l’habitude qu’on s’intéresse à elle. Enfant non désirée, enfant solitaire, enfant discrète, personne n’avait jamais fait attention à elle. Elle était la gamine du bordel, dont on apercevait seulement le bout des nattes quand elle passait vite dans les couloirs, pour ne pas avoir à affronter le regard lubrique des hommes. Y’avait eu Rubis, un peu comme une mère de substitution, c’était elle qui lui faisait ses tresses, contre qui elle se blottissait la nuit quand sa mère la virait de l’appart parce qu’elle y recevait des clients. C’était aussi Rubis, pourtant encore toute jeune, toute innocente, rêvant qu’un jour, le prince charmant vienne la sortir de cet enfer, qui un jour avait orné son poignet d’un élastique et qui lui avait dit « fais le claquer quand tu sens que tu vas craquer », qui l’avait empêcher de sombrer. Mais même la douce Rubis n’avait pas réussi à panser les plaies de son petit cœur d’enfant, souillé par ce monde terne.
Y’avait eu Kyo. Lui, il lui avait tout voler : son âme, son cœur, son corps. Elle lui avait tout donné, même sa confiance. Elle croyait que lui, il serait capable de la sauver, qu’il serait capable de la sortir de là, qu’ils le feraient ensemble et que plus jamais, ils ne remettraient les pieds ici. Mais Kyo, il était parti sans elle. Il l’avait laissé toute seule, brisant sa promesse de l’emmener loin d’ici. Kyo l’avait abandonné.
Et puis Yury. Étrangement, elle arrive à se souvenir de la première fois qu’elle l’avait vu à la gare. Mei Na, elle était dans son coin, regardait les citadins défilés quand ce gosse, probablement en retard vu son allure, avait fait tomber toutes ses affaires. Personne ne s’était arrêter pour l’aider, certains piétinant même les feuilles éparpillées au sol. Leurs comportements égoïstes lui prouvaient une fois de plus, une fois de trop que ce monde était insipide. Un croquis s’était échoué à ses pieds mais quand elle s’en était aperçue, il était déjà parti. Alors elle l’avait gardé, en se disant qu’elle lui rendrait plus tard. Et pourtant, elle en avait eu des occasions de lui rendre : quand il passait devant elle pour rentrer chez lui, lorsqu’il s’était arrêté pour lui parler, lui tendre une main mais le dessin était resté dans sa poche, sans qu’elle ne trouve le courage (l’envie ?) de lui rendre. Des années plus tard, face à lui, elle se souvient des coups de crayon sur le feuille, elle serait pas capable de le reproduire mais si elle ferme les yeux, elle peut se souvenir de chaque trait, de chaque ombre, de chaque détail. Et elle s’était longtemps demandé qui était cette silhouette de dos. Elle n’avait jamais eu de réponse, ne s’était pas vraiment demandé si ce dessin comptait pour lui ou si, comme les artistes, il était venu au gré de son crayon.
Elle ne sait pas pourquoi elle repense à ça alors que ses orbes noires défient les siennes, soutiennent son regard sombre. Elle a pas l’habitude Mei Na, pas l’habitude qu’on lui tienne tête. Alors ça l’énerve. Parce que la situation lui échappe, elle en perd le contrôle et Mei Na, elle déteste ça. Et elle le déteste pour ça. Elle aurait voulu y croire, à cette … cette quoi ? Cette amitié ? Elle savait pas ce que c’était mais quelque part, elle aurait bien aimé le découvrir. Même si ça l’effrayait parce qu’elle sait que s’attacher, ce n’est jamais une bonne idée. Alors ce garçon, elle l’avait laissé l’approcher, juste un peu mais pas trop même si elle n’avait jamais compris ce qu’il l’avait poussé à s’arrêter. Et quand le brun lui présente son calepin, un croquis un peu vieux sur la page, elle ne comprend toujours pas. Qu’est-ce qu’il avait vu ce jour-là pour qu’il éprouve le besoin de la crayonner sur son carnet ? Pour qu’au milieu de la foule, il se stoppe devant elle, s’agenouille et lui sourit tandis que les âmes grises du reste du monde continuaient d’avancer sans lui prêter un regard.
Et elle l’écoute, la respiration souffrante alors que ses yeux voyagent entre la page et lui. Les souvenirs lui reviennent plus clairement, se rappellent des trois jours où elle avait quitté la gare pour un autre endroit, le parc peut-être, cette partie reste encore un peu floue. Mais elle ne comprend toujours pas, a du mal à rassembler les pièces du puzzle pour répondre à la question « pourquoi ? ». Lui, il a pas l’air de le savoir non plus, comme si c’était inexplicable, irrévocable. Mei Na, elle croit pas au destin, au chemin déjà tout tracé, au karma et autres conneries du genre. Y’a pas de sentences, juste des choix à faire. Chacun est maître de sa vie, elle était maîtresse de la sienne, du moins elle tentait d’y croire. Parce que maintenant, elle n’était plus sûre de rien. Quelques mots et un dessin avaient suffi à ébranler les fondations de sa forteresse. Et c’est bizarre tout d’un coup ce qui se passe dans le creux de son ventre, cette sensation qui joue avec ses tripes, son cœur et sa tête. Elle a du mal à respirer alors que les mots sortent de sa bouche dans un flot dont la fréquence est brouillée. Comme si ses pensées interféraient, l’empêchant d’entendre ce qu’il voulait lui dire. Ce foutu filtre qui déforme toutes les paroles qui cherchent à atteindre ses tympans. Et elle veut fuir, s’extirper d’ici, des regardes des autres dont elle prend soudainement conscience. Du sien, qui cherche à la décrypter, à trouver ce qu’elle cache au fond d’elle, derrière la porte de ce placard en bois, abîmé par le temps, par la souffrance. Comme s’il avait déjoué son petit numéro, qu’il avait aperçu les cicatrices qu’elle dissimule sous sa carapace et son masque de glace. Et elle se sent presque vulnérable d’un coup, presque à découvert, nue devant lui. Ses yeux cherchent une porte de sortie en fixant le sol, autre chose à lui dire pour qu’il cesse de la tourmenter.
« Donc, je te fous la paix ». Non, reste, qu’une petite voix hurle au fond d’elle. Son regard se raccroche au sien comme on se raccroche à un dernier espoir. Est-ce qu’elle peut vraiment le laisser partir ainsi ? Ou le croire, lui faire confiance ? Elle en sait rien, rien du tout. Mais la petite fille, à l’abris derrière les planches en bois, la gamine de seize ans complètement paumée, elles, elles veulent lui donner une chance. Alors c’est peut-être elles qui répondent à sa place. Qui apaisent peu à peu sa colère qu’elles trouvent ridicules. Comme gênée, elle arpente son visage à la recherche d’une quelconque raison pour lui dire non. Mais elle en trouve pas. « Ok » et elle s’empresse d’ajouter pour qu’il ne pense pas qu’il a gagné. « Mais je viens pas pour toi, j’ai pas mangé de la journée. Et c’est toi qui paye ». Pas habituée à ce qu’on se préoccupe d’elle, qu’on veuille d’elle autre chose que du sexe, c’est comme si on la voyait elle, la vraie Mei Na, sous ses vingt printemps. Alors elle lui passe devant, sa petite épaule percutant le bras du plus grand.
Elle s’entend maugréer, pester contre lui, à regretter d’avoir dit oui. Et pourtant, elle ne dit rien à voix haute. Elle garde ça pour elle la gamine. Et quand il la rattrape, marche à côté d’elle, elle peut pas s’empêcher de glisser un regard dans sa direction. Et une pensée la traverse, soudaine et fragile. Toi aussi tu vas m’abandonner comme les autres ?
✻✻✻
Y’avait eu Kyo. Lui, il lui avait tout voler : son âme, son cœur, son corps. Elle lui avait tout donné, même sa confiance. Elle croyait que lui, il serait capable de la sauver, qu’il serait capable de la sortir de là, qu’ils le feraient ensemble et que plus jamais, ils ne remettraient les pieds ici. Mais Kyo, il était parti sans elle. Il l’avait laissé toute seule, brisant sa promesse de l’emmener loin d’ici. Kyo l’avait abandonné.
Et puis Yury. Étrangement, elle arrive à se souvenir de la première fois qu’elle l’avait vu à la gare. Mei Na, elle était dans son coin, regardait les citadins défilés quand ce gosse, probablement en retard vu son allure, avait fait tomber toutes ses affaires. Personne ne s’était arrêter pour l’aider, certains piétinant même les feuilles éparpillées au sol. Leurs comportements égoïstes lui prouvaient une fois de plus, une fois de trop que ce monde était insipide. Un croquis s’était échoué à ses pieds mais quand elle s’en était aperçue, il était déjà parti. Alors elle l’avait gardé, en se disant qu’elle lui rendrait plus tard. Et pourtant, elle en avait eu des occasions de lui rendre : quand il passait devant elle pour rentrer chez lui, lorsqu’il s’était arrêté pour lui parler, lui tendre une main mais le dessin était resté dans sa poche, sans qu’elle ne trouve le courage (l’envie ?) de lui rendre. Des années plus tard, face à lui, elle se souvient des coups de crayon sur le feuille, elle serait pas capable de le reproduire mais si elle ferme les yeux, elle peut se souvenir de chaque trait, de chaque ombre, de chaque détail. Et elle s’était longtemps demandé qui était cette silhouette de dos. Elle n’avait jamais eu de réponse, ne s’était pas vraiment demandé si ce dessin comptait pour lui ou si, comme les artistes, il était venu au gré de son crayon.
Elle ne sait pas pourquoi elle repense à ça alors que ses orbes noires défient les siennes, soutiennent son regard sombre. Elle a pas l’habitude Mei Na, pas l’habitude qu’on lui tienne tête. Alors ça l’énerve. Parce que la situation lui échappe, elle en perd le contrôle et Mei Na, elle déteste ça. Et elle le déteste pour ça. Elle aurait voulu y croire, à cette … cette quoi ? Cette amitié ? Elle savait pas ce que c’était mais quelque part, elle aurait bien aimé le découvrir. Même si ça l’effrayait parce qu’elle sait que s’attacher, ce n’est jamais une bonne idée. Alors ce garçon, elle l’avait laissé l’approcher, juste un peu mais pas trop même si elle n’avait jamais compris ce qu’il l’avait poussé à s’arrêter. Et quand le brun lui présente son calepin, un croquis un peu vieux sur la page, elle ne comprend toujours pas. Qu’est-ce qu’il avait vu ce jour-là pour qu’il éprouve le besoin de la crayonner sur son carnet ? Pour qu’au milieu de la foule, il se stoppe devant elle, s’agenouille et lui sourit tandis que les âmes grises du reste du monde continuaient d’avancer sans lui prêter un regard.
Et elle l’écoute, la respiration souffrante alors que ses yeux voyagent entre la page et lui. Les souvenirs lui reviennent plus clairement, se rappellent des trois jours où elle avait quitté la gare pour un autre endroit, le parc peut-être, cette partie reste encore un peu floue. Mais elle ne comprend toujours pas, a du mal à rassembler les pièces du puzzle pour répondre à la question « pourquoi ? ». Lui, il a pas l’air de le savoir non plus, comme si c’était inexplicable, irrévocable. Mei Na, elle croit pas au destin, au chemin déjà tout tracé, au karma et autres conneries du genre. Y’a pas de sentences, juste des choix à faire. Chacun est maître de sa vie, elle était maîtresse de la sienne, du moins elle tentait d’y croire. Parce que maintenant, elle n’était plus sûre de rien. Quelques mots et un dessin avaient suffi à ébranler les fondations de sa forteresse. Et c’est bizarre tout d’un coup ce qui se passe dans le creux de son ventre, cette sensation qui joue avec ses tripes, son cœur et sa tête. Elle a du mal à respirer alors que les mots sortent de sa bouche dans un flot dont la fréquence est brouillée. Comme si ses pensées interféraient, l’empêchant d’entendre ce qu’il voulait lui dire. Ce foutu filtre qui déforme toutes les paroles qui cherchent à atteindre ses tympans. Et elle veut fuir, s’extirper d’ici, des regardes des autres dont elle prend soudainement conscience. Du sien, qui cherche à la décrypter, à trouver ce qu’elle cache au fond d’elle, derrière la porte de ce placard en bois, abîmé par le temps, par la souffrance. Comme s’il avait déjoué son petit numéro, qu’il avait aperçu les cicatrices qu’elle dissimule sous sa carapace et son masque de glace. Et elle se sent presque vulnérable d’un coup, presque à découvert, nue devant lui. Ses yeux cherchent une porte de sortie en fixant le sol, autre chose à lui dire pour qu’il cesse de la tourmenter.
« Donc, je te fous la paix ». Non, reste, qu’une petite voix hurle au fond d’elle. Son regard se raccroche au sien comme on se raccroche à un dernier espoir. Est-ce qu’elle peut vraiment le laisser partir ainsi ? Ou le croire, lui faire confiance ? Elle en sait rien, rien du tout. Mais la petite fille, à l’abris derrière les planches en bois, la gamine de seize ans complètement paumée, elles, elles veulent lui donner une chance. Alors c’est peut-être elles qui répondent à sa place. Qui apaisent peu à peu sa colère qu’elles trouvent ridicules. Comme gênée, elle arpente son visage à la recherche d’une quelconque raison pour lui dire non. Mais elle en trouve pas. « Ok » et elle s’empresse d’ajouter pour qu’il ne pense pas qu’il a gagné. « Mais je viens pas pour toi, j’ai pas mangé de la journée. Et c’est toi qui paye ». Pas habituée à ce qu’on se préoccupe d’elle, qu’on veuille d’elle autre chose que du sexe, c’est comme si on la voyait elle, la vraie Mei Na, sous ses vingt printemps. Alors elle lui passe devant, sa petite épaule percutant le bras du plus grand.
Elle s’entend maugréer, pester contre lui, à regretter d’avoir dit oui. Et pourtant, elle ne dit rien à voix haute. Elle garde ça pour elle la gamine. Et quand il la rattrape, marche à côté d’elle, elle peut pas s’empêcher de glisser un regard dans sa direction. Et une pensée la traverse, soudaine et fragile. Toi aussi tu vas m’abandonner comme les autres ?
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Re: don't wanna be saved { ft. meina } | Dim 18 Juin - 16:40 Citer EditerSupprimer
don't wanna be saved
ft. meina
Loin de toi l'envie d'être envahissant, imposant. Tu n'es pas ce genre de types et c'est bien la dernière chose que tu oserais faire. Pourtant, il est vrai que tu te préoccupes beaucoup de la jeune femme, vous ne vous connaissez pas ou que très peu, tu connais juste son nom mais tu en as vu assez pour deviner qu'elle ne vivait pas : elle survivait. Et sa réaction te le prouve une nouvelle fois, elle t'en veut de l'avoir sortie de là, de lui avoir sauvé la vie tout simplement parce que c'est difficile pour elle, de vivre, survivre. Mais toi tu es persuadé de pouvoir lui prouver le contraire, oh la vie n'a pas été tendre avec toi non plus, t'en as bavé, tu la connais assez bien pour savoir qu'elle peut se montrer cruelle, atroce, te donner l'envie de tout arrêter. Arrêter de souffrir. Parfois cette solution est tout ce qu'il nous reste, plus de courage pour se battre, pour s'en sortir en ayant cette horrible impression de le faire pour rien puisque de toute façon, ça recommencera. On a tous des emmerdes, pas la même dose, on ne vit pas les choses de la même manière, nous n'avons pas tous la même force psychologique, la même façon de voir les choses. Ces idées noires ne t'ont jamais traversé l'esprit, ô combien tu as été brisé par la perte de ta sœur, à quel point tu étais détruit, anéanti que parfois, tu ne savais même plus quoi faire pour atténuer ne serait-ce qu'une minute la douleur et ce vide immense que ressentait ton cœur. Toi tu as préféré laisser parler ta haine, la laisser exploser à la figure de ton entourage et tu le regrettes. Oh oui, tu le regrettes... Mais ils étaient là, ils ne t'ont jamais abandonné.
Et tu es reconnaissant pour ça. Rares sont les personnes qui prennent le temps d'apprécier ce qu'ils ont, une famille aimante, un lit douillet où dormir la nuit, n'avoir manqué de rien, avoir de l'eau qui coule du robinet et c'est ce que tu avais ressenti ce soir-là, en rentrant chez toi. Tu n'avais même presque rien mangé, te sentant coupable. Tu étais à table et devant ton assiette, le ventre noué à l'idée que cette jeune femme meurt de faim et de froid à l'extérieur, tu avais même jeté un rapide regard vers l'extérieur. De la pluie. Des gouttes d'eau claquant contre ta fenêtre dans un vent brutal. Tu devais trouver cette fille, ne serait-ce au moins que pour l'aider une fois, une seule et unique fois... Tu l'aurais fait, tu avais besoin de le faire. Pourtant tu as recommencé et plus d'une fois, à chaque fois que tu la voyais et c'était bien plus fort que toi. L'image de ces personnes traçant leur route sans lui adresser le moindre regard te donner envie de vomir, il était impensable pour toi de rester sans rien faire, sans l'aider... Exactement comme lorsque tu l'as vu sauté de ce pont.
Alors tu lui montres ce fameux dessin, pourquoi fais-tu ça ? T'en as aucune idée. Lui prouver les choses ? Non, tu l'as compris... Mei Na est beaucoup trop méfiante pour ça mais peut-être que, oui, tu as espoir. Au fond de toi. Espoir qu'elle puisse te croire, t'accorder sa confiance même si tu t'en doutes : ça serait un chemin long et difficile pour elle, oserait-elle ? Tu ne veux pas paraître pour un héro à ses yeux, comme l'homme parfait, un superman des bas étages... Non toi, tu veux simplement qu'elle accepte ton aide mais pour ça, il faudrait qu'elle te fasse confiance. Pourtant elle reste silencieuse, ne s'attendant certainement pas à ce que tu lui montres ça mais encore une fois, tu ne veux pas lui imposer ta présence. Tu ne souhaites que l'aider, non pas qu'elle se sente mal par ta faute. Alors tu reprends, la soulageant sans doute d'un énorme poids lorsque tu lui avoues que tu la laisses enfin tranquille, que tu lui fous la paix. À contre cœur mais au moins tu l'aideras et c'est tout ce qui compte pour toi. C'était ce que tu voulais, non ? L'aider.
Mais tu lui proposes de venir avec toi, une dernière fois. C'est plus fort que toi, tu n'aurais pas eu l'esprit tranquille si tu étais parti sans l'avoir fait. Et si elle avait accepté ? Et si elle attendait juste qu'on lui tende la main ? Qu'on insiste sans pour autant être imposant ? Alors oui, tu essayes mais tu connais déjà la réponse, oh, elle refusera. Tu en es même presque sûr en réalité, après le savon qu'elle vient de te passer, pourquoi accepterait-elle ? Pourtant, tu dois avoir ce petit espoir au fond de toi, ce « on ne sait jamais » qui a parlé à ta place et qui, pour une fois, a eu raison. Tu hausses les sourcils, réellement surpris par sa réponse. Ok ? Elle accepte ? « Mais je viens pas pour toi, j’ai pas mangé de la journée. Et c’est toi qui paye. » Un mince sourire se dessine sur tes lèvres, assez satisfait mais surtout rassuré. En guise de réponse, tu lui adresses un simple hochement de tête avant qu'elle se mette enfin en route, son épaule cognant contre ton bras. T'es surpris qu'elle accepte, comme quoi, Mei Na te prouve que ce n'est pas peine perdu... De toute façon, tu es beaucoup trop têtu pour laisser tomber.
Tu te mets en route, la rattrapant assez rapidement. « T'as de la chance, j'ai assez sur moi. » lui dis-tu, un sourire en coin se dessinant sur tes lèvres. Comme un moyen de lui confirmer que oui, tu payeras... Mais ça ne te dérange pas, c'était même déjà prévu, enfin plus ou moins... Tu avais déjà prévu qu'elle n'accepte pas de t'accompagner alors tu n'avais pas réellement songé à ça. Tu finis tout de même par tourner ton visage dans sa direction, ton regard faussement suspicieux rivé sur elle. « C'est quoi le plan ? Tu penses à m'empoisonner ? » Lui demandes-tu comme pour lui faire comprendre que tu ne t'attendais pas à une réponse positive de sa part, mais tu as été agréablement surpris. Bien évidemment que tu plaisantes, elle ne va pas empoissonner ta nourriture... Même si ce n'était pas l'envie qui manquait il y a quelques minutes de cela. Vous sortez enfin, vous retrouvant à l'extérieur, tu regardes autour de toi. « Bon... » commences-tu, jetant de derniers regards sur ces quelques restaurants et fast-food qui vous entourent, certains même bondés par une tonne de personnes. « Comme je suis dans un bon jour, je te laisse même choisir l'endroit. » Tu déposes à nouveau ton regard sur elle, attendant patiemment sa réponse alors que ce mince sourire retrouve sa place sur tes lèvres. « Et si tu as un autre lieu en tête, j'ai ma moto pas loin. » Pratique, mais certainement inutile pour cette fois. Mei Na ne serait pas assez confiante pour grimper sur ta moto, sans doute... Mais tu lui proposes tout de même, si l'envie lui prend. Quoi qu'il en soit, il y a de quoi faire ici, il y a bien un endroit qu'il lui conviendra.
✻✻✻
Et tu es reconnaissant pour ça. Rares sont les personnes qui prennent le temps d'apprécier ce qu'ils ont, une famille aimante, un lit douillet où dormir la nuit, n'avoir manqué de rien, avoir de l'eau qui coule du robinet et c'est ce que tu avais ressenti ce soir-là, en rentrant chez toi. Tu n'avais même presque rien mangé, te sentant coupable. Tu étais à table et devant ton assiette, le ventre noué à l'idée que cette jeune femme meurt de faim et de froid à l'extérieur, tu avais même jeté un rapide regard vers l'extérieur. De la pluie. Des gouttes d'eau claquant contre ta fenêtre dans un vent brutal. Tu devais trouver cette fille, ne serait-ce au moins que pour l'aider une fois, une seule et unique fois... Tu l'aurais fait, tu avais besoin de le faire. Pourtant tu as recommencé et plus d'une fois, à chaque fois que tu la voyais et c'était bien plus fort que toi. L'image de ces personnes traçant leur route sans lui adresser le moindre regard te donner envie de vomir, il était impensable pour toi de rester sans rien faire, sans l'aider... Exactement comme lorsque tu l'as vu sauté de ce pont.
Alors tu lui montres ce fameux dessin, pourquoi fais-tu ça ? T'en as aucune idée. Lui prouver les choses ? Non, tu l'as compris... Mei Na est beaucoup trop méfiante pour ça mais peut-être que, oui, tu as espoir. Au fond de toi. Espoir qu'elle puisse te croire, t'accorder sa confiance même si tu t'en doutes : ça serait un chemin long et difficile pour elle, oserait-elle ? Tu ne veux pas paraître pour un héro à ses yeux, comme l'homme parfait, un superman des bas étages... Non toi, tu veux simplement qu'elle accepte ton aide mais pour ça, il faudrait qu'elle te fasse confiance. Pourtant elle reste silencieuse, ne s'attendant certainement pas à ce que tu lui montres ça mais encore une fois, tu ne veux pas lui imposer ta présence. Tu ne souhaites que l'aider, non pas qu'elle se sente mal par ta faute. Alors tu reprends, la soulageant sans doute d'un énorme poids lorsque tu lui avoues que tu la laisses enfin tranquille, que tu lui fous la paix. À contre cœur mais au moins tu l'aideras et c'est tout ce qui compte pour toi. C'était ce que tu voulais, non ? L'aider.
Mais tu lui proposes de venir avec toi, une dernière fois. C'est plus fort que toi, tu n'aurais pas eu l'esprit tranquille si tu étais parti sans l'avoir fait. Et si elle avait accepté ? Et si elle attendait juste qu'on lui tende la main ? Qu'on insiste sans pour autant être imposant ? Alors oui, tu essayes mais tu connais déjà la réponse, oh, elle refusera. Tu en es même presque sûr en réalité, après le savon qu'elle vient de te passer, pourquoi accepterait-elle ? Pourtant, tu dois avoir ce petit espoir au fond de toi, ce « on ne sait jamais » qui a parlé à ta place et qui, pour une fois, a eu raison. Tu hausses les sourcils, réellement surpris par sa réponse. Ok ? Elle accepte ? « Mais je viens pas pour toi, j’ai pas mangé de la journée. Et c’est toi qui paye. » Un mince sourire se dessine sur tes lèvres, assez satisfait mais surtout rassuré. En guise de réponse, tu lui adresses un simple hochement de tête avant qu'elle se mette enfin en route, son épaule cognant contre ton bras. T'es surpris qu'elle accepte, comme quoi, Mei Na te prouve que ce n'est pas peine perdu... De toute façon, tu es beaucoup trop têtu pour laisser tomber.
Tu te mets en route, la rattrapant assez rapidement. « T'as de la chance, j'ai assez sur moi. » lui dis-tu, un sourire en coin se dessinant sur tes lèvres. Comme un moyen de lui confirmer que oui, tu payeras... Mais ça ne te dérange pas, c'était même déjà prévu, enfin plus ou moins... Tu avais déjà prévu qu'elle n'accepte pas de t'accompagner alors tu n'avais pas réellement songé à ça. Tu finis tout de même par tourner ton visage dans sa direction, ton regard faussement suspicieux rivé sur elle. « C'est quoi le plan ? Tu penses à m'empoisonner ? » Lui demandes-tu comme pour lui faire comprendre que tu ne t'attendais pas à une réponse positive de sa part, mais tu as été agréablement surpris. Bien évidemment que tu plaisantes, elle ne va pas empoissonner ta nourriture... Même si ce n'était pas l'envie qui manquait il y a quelques minutes de cela. Vous sortez enfin, vous retrouvant à l'extérieur, tu regardes autour de toi. « Bon... » commences-tu, jetant de derniers regards sur ces quelques restaurants et fast-food qui vous entourent, certains même bondés par une tonne de personnes. « Comme je suis dans un bon jour, je te laisse même choisir l'endroit. » Tu déposes à nouveau ton regard sur elle, attendant patiemment sa réponse alors que ce mince sourire retrouve sa place sur tes lèvres. « Et si tu as un autre lieu en tête, j'ai ma moto pas loin. » Pratique, mais certainement inutile pour cette fois. Mei Na ne serait pas assez confiante pour grimper sur ta moto, sans doute... Mais tu lui proposes tout de même, si l'envie lui prend. Quoi qu'il en soit, il y a de quoi faire ici, il y a bien un endroit qu'il lui conviendra.
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Re: don't wanna be saved { ft. meina } | Mer 21 Juin - 21:20 Citer EditerSupprimer
don't wanna be saved
ft. yury
C’est bizarre, cette « chose » qui peu à peu, gronde dans le creux de son ventre, qui lui tord les tripes et fait faire de drôles de vrilles à ses battements. Elle est perdue la gamine, elle sait plus ce qu’elle doit faire ; si elle doit continuer à l’insulter de tous les noms en marchant à ses côtés ; si elle doit faire demi-tour et fuir en courant sans se retourner ; si elle doit continuer dans la même direction et mettre toute cette haine ridicule de côté. Au final, elle l’ose pas se l’avouer, qu’elle s’en veut plus à elle qu’à lui. Pour avoir raté son départ, pour voir le monde si morose et noir, pour ne pas avoir réussi à le retenir, ne pas avoir réussi à le sauver, l’empêcher de partir sans elle. Et elle s’en veut, se déteste même, pour avoir pendant quelques secondes, juste quelques secondes, été soulagée qu’on vienne la sauver. Même seulement quelques secondes. Mais elle y repense, se demande pourquoi maintenant alors qu’il se trouve à côté d’elle. Mais c’est peut-être parce qu’il est là. Trop près. Vraiment trop. Pourtant, la proximité avec les hommes, elle connait. Mais là c’est différent. C’est pas un corps à corps, chair contre chair. Là, elle a l’impression d’exposer son âme, ses plaies, ses faiblesses, qu’il la dépossède de toutes ses défenses et elle déteste ça. Elle déteste beaucoup de choses Mei Na, peut-être trop pour son âge, pour son petit corps, il est pas capable de contenir autant de haine alors parfois, on aperçoit des craquelures sur sa peau porcelaine, des mots contaminés qu’elles laissent sortir de sa bouche, qu’elles mitraillent sans regarder les dégâts. Les claquements d’un élastique contre sa peau blanche, des traces rouges d’un sévisse qu’elle s’inflige pour s’endurcir, supporter ce qui pèse sur ses petites épaules miséreuses.
Elle s’était juré de lui faire payer, de lui faire regretter de l’avoir forcé à choisir une vie dont elle ne voulait plus simplement parce que sa conception en était bien différente. Pour lui, la vie était trop belle pour être gâchée, considérée comme futile et morose. Tout ce que Mei Na ne pouvait s’empêcher de voir. S’il savait, peut-être qu’il comprendrait mais elle n’avait aucune envie de se justifier. Ses choix ne regardait qu’elle et lui, il était rien. Juste un gars qui passait devant elle, s’arrêtait quand l’envie lui prenait. Il était rien. Il est rien.
Alors son « ok » reste un mystère. Autant pour elle que pour lui, elle est en sûre. Elle regarde tout autour d’elle comme un chat effrayé, à la recherche d’une échappatoire et le plus déroutant, c’est qu’elle en trouve Mei Na, elle en voit des portes de sortie mais elle les regarde chacune se fermer alors qu’elle passe à côté. Ce serait si simple de faire demi-tour, de le planter là sans qu’il n’ait le temps de le remarquer, disparaître dans la foule et pour toujours. Mais elle ne fait rien. Son ombre suit la sienne, s’y accroche même, elles se cherchent. Elle essaie de s’éloigner mais l’abondance humaine l’en retient. La contraint même à buter contre lui, son épaule contre la sienne. Alors elle s’enlace de ses bras, serre son pull entre ses doigts et regarde droit devant elle pour éviter de croiser son regard oppressant, qui se veut trop bienveillant, trop protecteur. Ça picote sur le bout de sa nuque, remonte jusqu’à sa joue et descend sur son épaule, dans ses veines. Sa voix la sort de sa transe. « Non, ce serait une mort trop douce pour toi » qu’elle lui répond sans laisser lui laisser l’opportunité de penser qu’elle plaisante. La morbidité, elle aime bien en jouer mais aujourd’hui, c’est comme si elle avait usé toutes ses cartes.
Finalement, leur chemin s’arrête dans une ruelle emplie de restaurants et surtout de monde. Elle relève la tête vers lui, ne se privant d’émettre un petit rire moqueur. « Dans un bon jour ? Ca donne quoi quand c’est un mauvais ? Tu me laisses choisir mon plat ? ». Même si pour une raison qu’elle ignore, elle l’image mal avoir des jours sans, lui qui semble « peace & love » à tout bout de champ. Peut-être trop. Et Mei Na, elle sait qu’en faire trop, ça cache forcément quelque chose. Mais elle sait pas si veut savoir. Ca voudrait dire l’écouter parler de lui, de sa vie ; ça voulait dire s’impliquer et Mei Na, elle est pas prête pour ça, elle veut pas. Elle sait déjà qu’après tout ça, elle ne le reverra pas. Parce qu’elle lui aura montrer ce qu’il voulait, qu’elle est très bien sans lui et qu’elle l’a toujours été.
« Ta quoi ? Non pas question que je monte sur un truc pareil, encore moins avec toi ». Elle s’étonne de son culot, de l’inconscience de sa proposition. Lui, il pense déjà qu’ils sont meilleurs amis, inséparables pour la vie mais elle allait bien sûr le faire redescendre de son petit nuage. Alors elle jette un œil aux alentours avant de se diriger vers le premier restau pas trop bondé, pas trop exposé qu’elle voit et s’y dirige. A l’intérieur, les conversations sont animées, tout le monde est occupé à savourer son plat ou à échanger avec son voisin de table et tant mieux, ils auront moins de chance d’attirer l’attention sur eux. Sauf qu’il y a des regards qui ne trompent pas ; celui des hommes de tous âge qui suivent le moindre de ses mouvements et de ses formes ; celui des femmes qui scrutent Yury de la tête aux pieds comme un morceau de viande appétissant. Faut dire qu’il est pas dégueu à regarder, qu’elle se dit Mei Na et même que dans d’autres circonstances, une autre vie, elle aurait sûrement atterri dans son lit. C’est ce qu’elle se dit, le regard perçant sur son visage, son menton posé dans sa paume. Et elle réfléchit à ce qu’elle pourrait lui balancer d’autre, comment l’atteindre mais c’est comme si l’inspiration s’était évaporée alors qu’elle le regarde scruter le menu. Et quelque chose finit par lui venir. « Je me demandais une chose … ». Elle attend qu’il relève les yeux sur elle, probablement surpris de l’entendre lui adresser la parole. « Quand t’as sauté pour me repêcher … tu t’es pas dit que tu pourrais y passer aussi ? ». Elle hausse un sourcil comme pour ponctuer sa question avant de reprendre. « Ou alors à cause de ton syndrome de superhéros, t’as pensé que c’était pas grave, que t’aurais quand même la reconnaissance. Même plus, tu serais parti en martyr … Ou alors … ». Un sourire sombre passe sur ses lèvres sans que son regard ne quitte le sien. « T’espérais crever là-dedans aussi ? ».
✻✻✻
Elle s’était juré de lui faire payer, de lui faire regretter de l’avoir forcé à choisir une vie dont elle ne voulait plus simplement parce que sa conception en était bien différente. Pour lui, la vie était trop belle pour être gâchée, considérée comme futile et morose. Tout ce que Mei Na ne pouvait s’empêcher de voir. S’il savait, peut-être qu’il comprendrait mais elle n’avait aucune envie de se justifier. Ses choix ne regardait qu’elle et lui, il était rien. Juste un gars qui passait devant elle, s’arrêtait quand l’envie lui prenait. Il était rien. Il est rien.
Alors son « ok » reste un mystère. Autant pour elle que pour lui, elle est en sûre. Elle regarde tout autour d’elle comme un chat effrayé, à la recherche d’une échappatoire et le plus déroutant, c’est qu’elle en trouve Mei Na, elle en voit des portes de sortie mais elle les regarde chacune se fermer alors qu’elle passe à côté. Ce serait si simple de faire demi-tour, de le planter là sans qu’il n’ait le temps de le remarquer, disparaître dans la foule et pour toujours. Mais elle ne fait rien. Son ombre suit la sienne, s’y accroche même, elles se cherchent. Elle essaie de s’éloigner mais l’abondance humaine l’en retient. La contraint même à buter contre lui, son épaule contre la sienne. Alors elle s’enlace de ses bras, serre son pull entre ses doigts et regarde droit devant elle pour éviter de croiser son regard oppressant, qui se veut trop bienveillant, trop protecteur. Ça picote sur le bout de sa nuque, remonte jusqu’à sa joue et descend sur son épaule, dans ses veines. Sa voix la sort de sa transe. « Non, ce serait une mort trop douce pour toi » qu’elle lui répond sans laisser lui laisser l’opportunité de penser qu’elle plaisante. La morbidité, elle aime bien en jouer mais aujourd’hui, c’est comme si elle avait usé toutes ses cartes.
Finalement, leur chemin s’arrête dans une ruelle emplie de restaurants et surtout de monde. Elle relève la tête vers lui, ne se privant d’émettre un petit rire moqueur. « Dans un bon jour ? Ca donne quoi quand c’est un mauvais ? Tu me laisses choisir mon plat ? ». Même si pour une raison qu’elle ignore, elle l’image mal avoir des jours sans, lui qui semble « peace & love » à tout bout de champ. Peut-être trop. Et Mei Na, elle sait qu’en faire trop, ça cache forcément quelque chose. Mais elle sait pas si veut savoir. Ca voudrait dire l’écouter parler de lui, de sa vie ; ça voulait dire s’impliquer et Mei Na, elle est pas prête pour ça, elle veut pas. Elle sait déjà qu’après tout ça, elle ne le reverra pas. Parce qu’elle lui aura montrer ce qu’il voulait, qu’elle est très bien sans lui et qu’elle l’a toujours été.
« Ta quoi ? Non pas question que je monte sur un truc pareil, encore moins avec toi ». Elle s’étonne de son culot, de l’inconscience de sa proposition. Lui, il pense déjà qu’ils sont meilleurs amis, inséparables pour la vie mais elle allait bien sûr le faire redescendre de son petit nuage. Alors elle jette un œil aux alentours avant de se diriger vers le premier restau pas trop bondé, pas trop exposé qu’elle voit et s’y dirige. A l’intérieur, les conversations sont animées, tout le monde est occupé à savourer son plat ou à échanger avec son voisin de table et tant mieux, ils auront moins de chance d’attirer l’attention sur eux. Sauf qu’il y a des regards qui ne trompent pas ; celui des hommes de tous âge qui suivent le moindre de ses mouvements et de ses formes ; celui des femmes qui scrutent Yury de la tête aux pieds comme un morceau de viande appétissant. Faut dire qu’il est pas dégueu à regarder, qu’elle se dit Mei Na et même que dans d’autres circonstances, une autre vie, elle aurait sûrement atterri dans son lit. C’est ce qu’elle se dit, le regard perçant sur son visage, son menton posé dans sa paume. Et elle réfléchit à ce qu’elle pourrait lui balancer d’autre, comment l’atteindre mais c’est comme si l’inspiration s’était évaporée alors qu’elle le regarde scruter le menu. Et quelque chose finit par lui venir. « Je me demandais une chose … ». Elle attend qu’il relève les yeux sur elle, probablement surpris de l’entendre lui adresser la parole. « Quand t’as sauté pour me repêcher … tu t’es pas dit que tu pourrais y passer aussi ? ». Elle hausse un sourcil comme pour ponctuer sa question avant de reprendre. « Ou alors à cause de ton syndrome de superhéros, t’as pensé que c’était pas grave, que t’aurais quand même la reconnaissance. Même plus, tu serais parti en martyr … Ou alors … ». Un sourire sombre passe sur ses lèvres sans que son regard ne quitte le sien. « T’espérais crever là-dedans aussi ? ».
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