t’as toujours compris la passion de yury pour la moto. t’es comme lui et surtout c’est toi qui lui as appris à conduire. tu aimes cet engin encore plus quand tu es dessus. cette sensation de liberté qui s’empare de toi quand t’as le guidon entre les mains. ce sourire indescriptible qui s’affiche sur tes lèvres quand tu vas un peu plus vite que d’ordinaire. l’adrénaline qui parcoure ton corps quand tu prends de la vitesse. tout ce qui fait que tu aimes par rapport à ce loisir. alors, ouais t’es l’un de ceux qui comprennent le mieux le jeune homme quant à sa passion pour le deux-roues. cependant, tu n’es pas autant obsédé que lui l’est. certes, tu aurais sûrement réagit de la même manière que lui, mais tu aurais très certainement attendu le lendemain avant de récupérer ta moto. enfin, tout est bien qui finit bien. alors, tu changes de sujet lui demandant s’il a une petite amie avant de lui faire comprendre que la fille qui entrera dans sa vie ne devra pas être jalouse, ni de sa passion de la moto, ni même de sara, la meilleure amie de yury. tu la connais la jeune femme et tu l’apprécies. cependant, tu ne comprends pas la relation qui la lie au jeune homme à tes côtés. tu ne pourrais pas comprendre même s’ils prenaient le temps de te l’expliquer pendant quinze ans. toi, il te faut des sentiments pour coucher avec quelqu’un. apparemment ce n’est pas leur cas. ils s’amusent juste, comme te le dit yury. vous n’avez pas la même notion du mot s’amuser et ça te désole un peu. mais tu ne juges pas, tu ne jugeras jamais tes amis ou même les personnes autour de toi. comme tes parents te l’ont toujours dit, chacun fait comme il veut. c’est leur vie. « je sais tu me l’as déjà dit. mais je ne comprends toujours pas… » t’es honnête avec yury, tu ne comprends pas et ne comprendras probablement jamais. « mais ce que je voulais dire, c’est que je suis pas sûre que ta petite amie apprécie que tu restes aussi proche d’une fille et qu’en plus, tu aies couché avec cette fille avant. » tu sais que toi tu n’apprécierais vraiment pas que celle avec qui tu as prévu de sortir soit proche d’un mec et qu’ils aient déjà eu des aventures. t’es pas forcément très jaloux, bon, peut-être un peu, mais tu penses que ta réaction est normale. leur relation a beau n’être qu’une relation sans prise de tête, elle deviendra forcément à un moment donné un fardeau pour eux. mais comme tu l’as déjà dit, c’est leur problème après tout. toi, tu peux juste leur dire ce que tu en penses. la question t’est alors retournée et dans ton esprit, elle apparait. tu ne la connais pas, tu ne sais rien d’elle, tu n’as jamais vu son visage. la seule chose que tu as vu d’elle, c’est son dos et ses longs cheveux roses. alors, ouais il y a quelqu’un dans ta vie, mais c’est plus un mirage qu’une réelle présence. pourtant, tu en parles à yury, sûrement parce que tu as besoin de t’exprimer sur le sujet. tu vois l’expression changer sur le visage de ton ami et tu souris. c’est rare que tu parles de filles avec lui. déjà parce que tu n’as eu que deux relations qui ont compté dans ta vie et que tu n’es pas le genre de mecs à te taper tout ce qui bouge. tu remarques encore une fois le changement sur le visage de yury et après la surprise, c’est une expression que tu ne connais que trop bien. la curiosité s’empare de lui et tu l’entends répéter ce que tu viens de dire. ton sourire s’étire et tu le laisses continuer. tu manques de t’étouffer quand il te sort de tout lui raconter. t’as l’impression d’être de retour devant ta grand-mère maternelle quand elle te demandait de lui raconter ce qui t’étais arrivé à l’école. mais tu ne le dis pas. puis encore une fois, son expression change, comme s’il venait de comprendre quelque chose avant de devenir plus sombre. ses mots efface ton sourire. « je sais pas. » que tu avoues parce que c’est la vérité. tu ne connais rien de cette jeune femme. « je sais même pas comment elle s’appelle à vrai dire… ouais c’est bizarre. » t’ajoutes avant de sourire. tu te sens un peu con pour le coup parce que c’est une totale inconnue. « en fait, je vais souvent sur les rives du han quand j’arrive pas à dormir et elle est toujours là assise près de l’eau à écrire des trucs sur son carnet. et elle m’obsède… sauf que j’ai pas encore passé le pas et je n’ai pas encore été lui parler. » t’as peur de te rendre compte que cette fascination que tu ressens pour elle s’arrête et que tu sois déçue tout ça. tu préfères donc l’observer de loin quitte à passer pour un pervers plutôt que d’aller lui parler.