t’as réussi à te traîner hors du squat, tu ne sais encore par quel moyen. t’as toujours aussi mal quand tu bouges, mais c’est clairement plus supportable que lorsque tu es rentré chez vous il y a quelques jours. ta cheville va bien. tu ressens encore une légère douleur, mais ce n’est pas comparable à ce que tu as pu avoir. ton visage est nettoyé de tout sang, merci zinzin, mais il garde les traces des hématomes qui ne partiront pas de sitôt. quant à tes côtés, c’est toujours le même bordel. elles sont sûrement en train de guérir, mais tu as toujours mal, très mal. tu respires encore avec une respiration sifflante. mais pareil, ce n’est rien comparé à l’état dans lequel tu es revenu au squat. tu te souviens du regard inquiet de jae won et tu ne peux pas t’empêcher de sourire en pensant à lui. ton cœur a enfin accepté ce sentiment qui t’habite et que tu tenais fermé à l’intérieur de toi. t’es amoureux de zinzin. cependant, il reste un très gros problème. est-ce que tu es prêt à l’accepter pleinement et à lui faire comprendre à défaut de lui dire ? t’es pas totalement sûr parce que t’es effrayé. t’as peur qu’après qu’il soit au courant, il s’enfuit parce qu’il ne veut pas de toi. tu sais pas ce qui se passe dans sa tête quand il pense à toi mais tu penses savoir qu’il n’est pas aussi torturé que toi. c’est sûrement pas le genre de choses qui le tracasse. tu soupires face à cette constatation. t’aimerais bien de temps en temps qu’il soit plus sérieux. ouais c’est contradictoire parce que lorsqu’il l’était quand il te soignait, tu voulais qu’il redevienne lui-même. mais pour les sentiments, tu souhaiterais qu’il prenne cinq minutes pour se tracasser avec. nouveau soupir quand tu te rends compte que ce n’est pas prêt d’arriver. t’as beau l’aimé de tout ton cœur, zinzin reste zinzin, il n’est jamais réellement sérieux. ou alors, quand il l’est, ça ne dure pas longtemps. tu vois enfin, le bâtiment que tu cherchais et tu presses légèrement le pas. t’as remarqué les regards des gens sur toi. tu sais ce qu’ils pensent. t’as jamais fait attention à ce qu’on pouvait raconter sur toi. en même temps, les gens ont toujours eu quelque chose à dire sur tes cheveux teints ou alors ton maquillage, parfois aussi prononcé voir même plus que celui d’une femme. mais aujourd’hui, tu te sens comme nu. t’as pas voulu gâché ton fond de teint pour cacher les bleus qui ornent ton visage. du coup, ils sont clairement visible et tu te doutes que les passants en parlent, surtout ceux qui te lancent des regards appuyés. vite, tu t’engouffres dans le dortoir des gumi à la recherche de la chambre de kin. tu crois que c’est la première fois que tu viens dans ce dortoir. t’as toujours vu le bâtiment de l’extérieur parce que tu n’as jamais eu l’occasion de mettre les pieds à l’intérieur. tu te perds dans les méandres des couloirs. tu pourrais faire exprès d’ouvrir toutes les pièces en disant que tu t’es trompé de chambre s’il y a quelqu’un ou en volant. mais t’as pas tellement envie de voler quelque chose pour le moment. tu serais sûrement pas assez rapide pour t’échapper. tu vas donc laisser de côté le vol quelques temps, pour te reposer et retrouver ta forme d’antan. tu finis par demander ton chemin à une gamine. elle doit avoir l’âge de zinzin, peut-être moins. tu lui souris quand elle ne semble pas s’inquiéter pour tes bleus. ou alors, elle le fait, mais elle a la décence de ne rien dire. une fois que tu connais l’emplacement de la chambre de kin, tu la remercies, la gratifiant d’un sourire, avant de te diriger vers la piaule. tu arrives devant la porte et tu frappes attendant qu’on te dise d’entrer. quand c’est le cas, tu le fais et tu souris légèrement en voyant le regard de ton ami sur toi. « salut l’amnésique. » que tu dis en prenant soin de fermer derrière toi la porte. tu ne le dis pas méchamment, il le sait. tu préfères rire de sa condition, plutôt que de le plaindre. et puis, toi, tu le connaissais pas avant. tu te fous donc complètement qu’il ne se souvienne de rien. « tu me fais une place dans ton lit… j’suis en train d’agoniser. » tu rajoutes, alors que tu grimaces de douleur quand tu te laisses tomber sur son matelas. « j’suis pas en bon état, comme tu peux le voir. » t’essaies d’en rire, mais tu n’y arrives pas. ça te fait de suite mal. tu te tiens les côtes avec un sourire douloureux.