Blood on the floor - ft. Xu Sae Yon.
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Blood on the floor - ft. Xu Sae Yon. | Dim 18 Juin - 17:11 Citer EditerSupprimer
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Sae Yon & Ji Hyun
2 heures du matin, la tête collée au carrelage immaculé du laboratoire, je me réveille en sursaut, aveuglée par la lumière blafarde des néons blancs qui contraste avec la noirceur de la nuit. Quelle heure est-il ? me demandai-je d’un coup, presque prise de panique à l’idée de ne pas avoir suffisamment de temps restant pour réviser le partiel de ce matin. Et combien de temps ai-je dormi ?! Je saute sur mon portable et appuie sur le bouton nerveusement afin de voir s’afficher l’horloge. Ça fait quarante minutes que je dors. Quarante minutes. Si j’écoutais un peu cette voix diabolique au fond de ma tête qui me propose d’aller dormir dans mon lit douillet, ce qui finalement serait la voix de la raison, je serais certainement plus en forme pour demain. Et un cerveau reposé est un cerveau plus productif. Mais en même temps… J’aurais envie de tout revoir, tout relire au moins une fois pour être sûre de ne rien avoir loupé. Je soupire : quelle idée de toujours s’y prendre à la dernière minute ? Bon allez, un peu de motivation, un dernier petit coup de collier et puis zou, je rentrerai au dortoir Sango. Le cœur serré mais le cerveau apaisé.
Il me faudrait des petites pinces pour garder mes paupières ouvertes. Comme sur ces photos montage que l’on voie sur internet. Mon cerveau n’a qu’une seule envie : aller se mettre en veille dans son lit douillet. Je le comprends. Par contre je ne comprends plus grand-chose de ce que je lis. Ça fait environ dix fois que je lis la même ligne. J’abandonne. Après avoir lutté pendant vingt minutes, je comprends que je ne peux plus rien faire ce soir, que mes capacités cognitives m’ont temporairement abandonné. Advienne que pourra, et quel que soit le résultat final je n’aurai plus qu’à l’assumer. Après tout, c’était de ma faute.
Avec des mouvements lourds et lents, comme les bras mécaniques d’un robot usé, je réunis les affaires que j’avais éparpillées sur mon plan de travail et les fourre à la va vite dans mon sac. On verra ça plus tard. Je me lève difficilement, fais quelques pas puis décide d’enlever mes talons pour rentrer. Je ne suis plus à ça près. De loin, on pourrait soit me confondre avec une jeune femme ivre rentrant de soirée, soit avec un zombie, à vous de choisir. Ni l’un ni l’autre n’est réellement flatteur, admettons-le. Arrivée dans le hall, je m’arrête à la machine à café pour me revigorer et tourne les talons, direction le dortoir. L’air agréable du soir et le café m’aident à y voir un peu plus clair, même si l’idée de réviser reste toujours une idée folle à ce stade. J’avance donc à allure régulière, encouragée à l’idée de retrouver les bras de Morphée d’ici peu. Soudain, j’aperçu une silhouette au loin. Ce n’était pas réellement étonnant de croiser des étudiants sur le campus, quelle que soit l’heure de la journée, mais disons que le bâtiment de sciences n’était pas celui qui était le plus visité la nuit et pourtant, la personne qui s’approchait avait l’air de se diriger vers l’endroit même d’où je sors.
Peut-être un professeur qui aurait oublié quelque chose d’essentiel. A ce moment, je baisse la tête et éparpille un peu mes longs cheveux devant mon visage pour que l’on ne me reconnaisse pas. Je presse aussi le pas. Je n’ai pas envie que l’on me reconnaisse. Je crois que personne n’a le droit d’utiliser les labos de sciences la nuit. C’est logique, autrement tout le monde aurait accès à des produits dangereux. Par chance un labo était resté ouvert, j’avais donc saisi ma chance. A ce moment précis, j’ai donc tout sauf envie de me faire pincer et de récolter une pénalité pour mon semestre voire une exclusion. J’essaie donc de me faire la plus discrète possible…
Nous nous croisons donc, pas un mot ni un geste de civilité ne sont échangés. Je souffle enfin tout l’air que j’avais gardé en apnée et continue ma route, les yeux fixés sur le sol. Un sol qui parait d’ailleurs étrange d’un coup. Je m’arrête pour l’examiner de plus près. De petites taches rouges parsemaient le sol. On aurait dit… du sang frais. Non non Ji Hyun, tu te fais des idées. Ton cerveau te joue des tours. Je continue mes pas, mais comme torturée je m’arrête et fais demi-tour. J’allais mener mon enquête, discrètement. J’avançai donc à pas légers, à la poursuite de la personne que j’avais dépassée et qui avait sûrement été blessée d’une manière ou d’une autre. J’avançai sous couvert, de peur de me faire démasquer par un enseignant de l’université, piquée par la curiosité, même à cette heure tardive.
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Re: Blood on the floor - ft. Xu Sae Yon. | Lun 26 Juin - 12:06 Citer EditerSupprimer
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Courage, il faut que tu te battes Sae Yeon, c'est ta seule chance ! Je me répétais ce mantra inlassablement, comblant le néant de mes pensées alors que je tentais une nouvelle fois de fuir à une situation dangereuse. Enfermée dans un cagibi, mon bras gauche pendait mollement contre mon flan, laissant glisser quelques perles écarlates avant de colorer le sol. J'étais terrassée par la peur malgré l'adrénaline qui se distillait dans mes veines, forçant mon esprit à rester alerte. La fraîcheur du carrelage contre mon dos n'apaisait pas cette brûlure caractéristique et qui menaçait de devenir familière, celle d'un nouvel échec. La mâchoire serrée, j'essayais de trouver un stratagème pour sortir discrètement, fuir avant qu'ils ne décident, eux aussi, qu'il serait judicieux d'attraper la fille de l'homme qui les leurrait comme des débutants. J'entrouvrais la porte, laissant un mince filet de lumière pénétrer la cabine, et je balayais la pièce du regard. Je n'y voyais plus personne, avaient-ils déserté les lieux ? Rien ne pouvait être moins sûr. Néanmoins, je me glissais hors de ma cachette discrètement. Mon cœur battait à tout rompre, si bien que j'avais l'impression qu'on puisse l'entendre à des kilomètres à la ronde, mais ce n'était pas mon muscle battant qui risquait de me trahir. Les gouttes qui dévalaient mon bras pour s'écraser sur le sol et laisser des traces de mon passage à la manière du petit Poucet étaient un réel problème. Mes yeux glissèrent sur les vêtements entassés pêle-mêle avant de scanner rapidement la pièce. Seul mon souffle saccadé trahissait ma présence, et je profitais de cette accalmie pour fouiller parmi les nippes et trouver de quoi faire un garrot. Les mains tremblantes, je parvenais à extraire un foulard et le soupir de soulagement m'échappa. D'un geste je le nouais juste en dessous de l'épaule et je masquais mon visage à l'aide d'une casquette avant de sortir. Je me trouvais avalée par l'obscurité de la nuit, avançant prudemment je tendais l'oreille. Le bruissement des feuilles, les rires lointains de quelques fêtards, les moteurs de voitures qui arpentaient encore les artères de Séoul, tous les sons me parvenaient comme décuplés tant j'étais terrifiée. La peur me renvoyait à ce moment précis de ma vie, celui où l'attention m'avait fait défaut au point de me retrouver aux mains d'une brute. Je frissonnais malgré l'air chaud, repensant aux quelques jours que j'avais passé, isolée de tout, laissée pour morte. Plus jamais. Je me promettais une nouvelle fois de ne plus jamais me retrouver à la merci de qui que ce soit alors que mes pas me traînaient indéniablement vers le campus. Le silence régnait en maître alors que j'approchais de mon dortoir, et je posais la main sur la poignée, hésitante. Resserrant mon poing sur le métal, je l’abandonnais finalement pour m’éloigner de ma chambre alors que la douleur de ma blessure se réveillait, m'arrachant une grimace. J'errais dans les couloirs à la recherche d'une pièce isolée dans laquelle je puisse m'occuper de cette coupure qui m'handicapait. Je me pensais seule, mais une silhouette attira mon attention, celle d'une étudiante qui n'aurait pas dû se trouver dans les locaux du bâtiment de médecine, pas à une heure si tardive. Mes yeux chutèrent pour la croiser sans même lui accorder un regard, sans presser le pas, j'essayais de rester le plus calme possible mais mon cœur cognait comme un fou, engourdissant mes membres et abrutissant un peu plus mon esprit sur le qui-vive. J'avais cessé de respirer pendant une fraction de secondes, et lorsque le souffle chaud passa la barrière de chair, mes poumons protestèrent contre cette privation involontaire de laquelle je les libérais. La porte qui me faisait face disposait d’un écriteau, un labo destiné aux étudiants dont le cursus était étranger au mien. Je poussais le battant sans grande conviction, priant pour qu’il soit ouvert, et à ma grande surprise, je pénétrais dans la pièce, prenant soin de refermer la porte derrière moi. Ok, calme toi Sae Yeon, maintenant, les soins ! Je me précipitais sur les tiroirs, cherchant avec empressement ce qui saurait faire taire la douleur et la dissimuler, personne ne devait savoir. Un bruit attira mon attention, cette même porte que j’aurais dû verrouiller. Encore une erreur de débutante Sae Yeon. Sans prendre le temps de réfléchir, je me baissais, m’asseyant contre l’une des tables pour me cacher, espérant que l’âme curieuse décide de faire demi-tour le plus rapidement possible. Mordant mon inférieure, je me giflais intérieurement pour avoir laissé le tiroir ouvert, une preuve irréfutable de ma présence. Je soufflais, cherchant une dose de courage et préparant déjà le mensonge qui ferait illusion. Lentement, je me relevais pour faire face à l’étudiante et je maquillais mon visage d’une torpeur presque factice, attrapant le rebord du bureau pour m’y accrocher fermement. « Je… je suis désolée je sais que je ne devrais pas être là… je vais partir. » Je tentais un regard vers mon bras, le garrot de fortune était imbibé. Comment trouver une excuse à ça ? Joues sur la peur. « Tu es seule ? Personne ne t’a suivi ? » J’avançais pour finalement verrouiller la porte et lui offrir un regard grave, et dans lequel j’essayais de lui faire passer un message, lui faire croire que je m’étais fait agressée sur le campus, le reste ferait son chemin dans son esprit.
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Re: Blood on the floor - ft. Xu Sae Yon. | Sam 22 Juil - 23:48 Citer EditerSupprimer
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Peut-être était-ce simplement un accident domestique ? C’était fort probable, ce sont les accidents les plus fréquents et les plus bénins après tout. Dans ce cas un petit pansement pour blesser la fine coupure et ce serait réglé. Cette personne n’avait probablement pas besoin de mon aide. Si elle en avait eu besoin, elle serait allée aux urgences. Sauf si… Sauf si c’était quelqu’un qui ne souhaitait pas se présenter à l’hôpital, comme… Comme un délinquant. Ou un tueur en série. Peut-être que cette personne avait agressé quelqu’un qui s’était débattu avant de tuer cet humain de sang-froid. Du sang chaud aurait été versé sur le sol. Le mien se glaçait dans mes veines. Ou peut-être était-ce cette victime qui ne souhaitait pas rentrer dans un hôpital car elle souhaitait se faire discrète et ne pas porter plainte de peur de représailles. J’éliminais en tous les cas l’hypothèse d’un enseignant. La personne était passée à côté de moi les yeux cloués au sol, comme moi, et j’avais ressenti cette forme de tension qui s’était formée entre nous. Cette personne cachait quelque chose. Toutes sortes d’idées se bousculaient dans ma tête. Une part d’excitation à l’idée de savoir se battait avec un sentiment de peur quant à qui je pourrais rencontrer ou ce qui pourrait m’arriver si je tombais sur la mauvaise personne. En soi c’était comme jouer à la roulette russe. On gagne gros ou on perd gros.
Quoi qu’il en soit, si quelqu’un m’avait observé de loin, il se serait certainement demandé ce que je faisais. Mes pas suivaient le fil de mes pensées. Marche arrière, marche avant. Aucun sur-place n’était autorisé car mon esprit bouillonnait. Finalement je me posai contre un mur et saisi mes joues. J’avais envie de me les pincer et me les secouer, comme pour me réveiller pour prendre la meilleure décision possible. Faire demi-tour et peut-être aider quelqu’un au risque de mettre sa peau en danger, ou rentrer chez soi et laisser quelqu’un peut-être dépérir… Dépérir est peut-être un peu fort mais sait-on jamais, une blessure au couteau peut être fatale après tout…
Piquée par la curiosité, je fis demi-tour et retournai vers le laboratoire tout en discrétion. Ma raison avait suffisamment été submergée pour que je revienne sur mes pas mais pas totalement annihilée au point de sauter dans un piège à pieds joints. J’allais suivre cette jeune femme. Juste pour voir si ça va. Juste… Rhô et puis zut. Je pris mon courage à deux mains, à peu près prête à réagir à n’importe quelle situation et avançai calmement vers la porte d’entrée. Le sol était ponctué de gouttelettes de sang qui faisaient que j’aurais pu retrouver cette personne peu importe où elle s’était cachée. Et elle était évidemment partie dans la pièce que je venais de quitter. Je priais intérieurement pour ne pas y avoir laissé une quelconque trace de mon identité. Du style une carte d’étudiant qui m’aurait servi à souligner le titre de certaines de mes notes, à défaut d’avoir une règle sous la main.
Comme elle venait de passer, la lumière du hall resta un moment allumée sans que je n’eusse besoin d’appuyer à nouveau dessus. Ça me facilitait grandement la tâche. Mais honnêtement je ne me sentais pas de rester planquée dans le couloir, dans l’obscurité qui allait bientôt s’abattre sur moi. L’atmosphère était trop pesante pour que cela ne rajoute pas une dose de stress sur mes épaules. La jeune femme avait laissé la porte ouverte. Je tentai donc de la pousser légèrement pour observer ce qu’elle faisait en toute discrétion. Mais comme personne n’a de chance dans ce genre de moments, la porte se mit à grincer un peu dans ses gonds. Prise de panique je me retirai sur le côté, dans le couloir, et m’appuyai contre le mur, la main contre ma bouche pour dissimuler ma respiration haletante. Quelle erreur. Si c’était une personne malveillante je n’allais pas tarder à passer l’arme à gauche. Devais-je faire demi-tour maintenant ? J’attendis un peu. Rien. Quelqu’un de malveillant m’aurait certainement pourchassé. Probablement, non ? Je m’approchai à nouveau de la porte et observai la pièce. Des tiroirs étaient ouverts. Sans grande surprise j’en déduisais que la jeune femme cherchait quelque chose pour se soigner. Mais où était-elle ? Un vent de panique me submergea à nouveau jusqu’à ce qu’elle ne cesse de se dissimuler.
A première vue, elle semblait plutôt sympathique, enfin autant que cela est possible dans une telle situation. Peut-être était-ce un masque, une fausse sympathie pour me faire tomber dans un piège ? Je restais sur mes gardes, mais probablement pas suffisamment car en quelques secondes je me retrouvai enfermée dans cette pièce avec elle. J’avais été trop imprudente. En quelques instants elle me fit comprendre qu’elle s’était faite agressée, ou qu’elle s’était battue avec quelqu’un. Mon premier instinct fut d’éteindre la lumière. « C’est peut-être mieux ainsi, pour que personne ne nous repère ». Non mais, suis-je absurde ? Je ne connais pas cette personne qui se vide de son sang et qui m’a enfermée dans une pièce et moi… J’éteins la lumière ?! Ecoutez, quand on est arrivé à ce point d’absurdité on ne peut plus rien faire… La lune nous éclairait de sa lumière. Je voyais son visage dans la pénombre. Même s’il s’agissait d’une situation angoissante, au fond de moi je voulais croire qu’elle ne me ferait pas de mal. « Tu n’aurais pas dû faire un garrot comme ça. Tu pourrais perdre ton bras s’il est mal fait. Tu veux bien me laisser voir ça de plus près ou tu ne préfères pas ?» Mieux valait ne pas l’énerver, on ne sait jamais…
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Re: Blood on the floor - ft. Xu Sae Yon. | Jeu 7 Sep - 16:24 Citer EditerSupprimer
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J’avais laissé derrière moi les indices d’une blessure sans même m’en rendre compte. À la manière du petit Poucet, les perles écarlates sauraient guider les curieux jusqu'à ma cachette de fortune. Je trouvais refuge dans l'un des laboratoires encore ouvert, et je fouillais méticuleusement chaque tiroir dans le but de trouver de quoi soigner la plaie béante sur mon bras. Je me sentais ridicule, et si mon père m'avait vu dans cet état, il m'aurait certainement réprimandé pour n'avoir pas su me montrer à la hauteur, pour n'avoir pas su voir la lame qui était venu caresser le tissu pour lécher une peau mise à nue. J'avais été idiote de penser que les individus d'ordinaire enclins à passer une soirée en charmante compagnie ne décident de finalement se renseigner sur cette même demoiselle. Ils avaient enquêté en débusquant des informations pour le moins compromettante avant même que je ne passe la porte des lieux. Mais l'acharnement dont je faisais preuve m’interdisait aussi de baisser les bras. J'attrapais du bout des doigts de quoi me faire un bandage de fortune, je n'avais pas besoin de plus. La cicatrice se marierait à la perfection avec sa jumelle, un peu plus haut. Mon bras restait déjà caché la majorité du temps, je ne m'inquiétais donc pas d'éveiller les soupçons. Mais je n'étais apparemment pas la seule étudiante à profiter de la tranquillité nocturne pour vaquer à mes occupations. J'eus à peine le temps de me baisser, me cachant derrière l'un des bureaux de la pièce, priant pour que le curieux passe vite son chemin. Le souffle court d'une angoisse que je ne parvenais pas à calmer, je décidais néanmoins de me dévoiler. Me levant avec une maladresse factice, je parais mon visage d'une inquiétude et d'une angoisse tout aussi fausse avant de l'acculer de questions. Sont-ils encore dehors ? As-tu croisé le groupe d'homme sur le campus ? Étaient-ils toujours armés... Je la noyais sous les mots et les idées plus terrifiantes les unes que les autres. Je me savais bonne actrice, suffisamment pour duper n'importe qui. Néanmoins, l'incertitude crispa les traits de mon visage, y croyait-elle ? La douleur m'avait fait perdre la notion du temps, peut-être m'avait-elle aussi enlevée mes aptitudes au mensonge et à la manipulation. En quelques pas, je réussis tout de même à la rejoindre pour fermer le battant et le verrouiller. Nous étions à présent dans un laboratoire d'université plongé dans la pénombre et fermé à clé, un véritable scénario de film d'horreur. Mais je ne craignais pas la nuit et les démons de l'ombre, j'étais une fervente admiratrice de cette version du septième art. Les hurlements terrorisés lâchés par des acteurs qui mourraient dans d'atroces souffrance était une douce mélodie à mes oreilles, et je pouvais rester des nuits entières à me plonger dans les films et série b les plus gores qui existent. La situation avait tout de similaire et pourtant, là où je devais me gausser d'un jeu d'acteur ridicule, je tremblais à l'idée qu'elle ne creuse à la recherche de la raison de ma présence et surtout, de l'origine de la coupure sur mon bras. Ses yeux chutèrent jusqu'à l'entaille et mon cœur s'affola. J'eus un mouvement de recul alors qu'elle proposait de s'en occuper, un réflexe certainement aussi stupide que la raison qui m'avait poussée à me jeter dans la gueule du loup cette nuit-là. J'expirais un mince filet de ce souffle qui se raréfiait sous la peur, coulant un regard sur la pièce dans laquelle je l'avais faite prisonnière. Et après de longues minutes de lutte intérieure entre ma conscience et mon instinct, je finis par céder. « Tu sais soigner ce genre de plaies ? » J'éloignais la main qui recouvrait la déchirure, et le flot écarlate coula à nouveau. La tête me tournait, m'assommant de vertiges que je savais être causé par la griffure d'une lame trop aiguisée. Je n'attendis pas qu'elle me réponde pour prendre place sur l'un des tabourets lui laissant la place à mon côté pour lui laisser libre accès. La sueur perlait sur mon front et mes tempes, trahissant l'acharnement dont je faisais preuve pour rester consciente. « Si tu peux m'aider, je ne dis pas non ! » Je l'enjoignais à me rejoindre pour me soulager d'une douleur qui soufflait un peu plus sur ma volonté à mesure que l'adrénaline s'estompait. Je n'avais pas peur de ce qu'elle pouvait me faire, ma seule crainte était que sa curiosité ne sache trouver les réponses à des questions qu'elle se posait déjà surement. Pitié, ne me demandes pas, ne demandes pas d'où vient cette plaie.