I'm not a person, I'm a storm with skin ▬ ft. Kan(eton)
Invité
Invité
I'm not a person, I'm a storm with skin ▬ ft. Kan(eton) | Jeu 29 Juin - 13:58 Citer EditerSupprimer
Et merde. Je marchais depuis ce qui me semblait être une éternité, mes pas étouffés par l’obscurité de la nuit et un esprit qui s’éveillait peu à peu de cette léthargie dans laquelle je m’étais plongée avec avidité. Je ne me rappelais plus comment j’étais arrivé au beau milieu de nulle part, ni pourquoi ou même ce que j’avais pris pour finir dans cet état, une seringue ? Un voile blanc inhalé à la hâte ? . Mais la sensation familière et rassurante, cette vieille amie qui m’étreignait quand le vide s’ouvrait sous mes pieds, était un réconfort plus puissant que n’importe quel autre remède. J’aurais dû me flageller pour avoir de nouveau succombé à ces conneries, mais la tentation était un vice auquel il m’était difficile de résister. Las et fatiguée, je me laissais tomber mollement à même le sol, sur cette route déserte avant d’attraper mon téléphone. Du doigt, je faisais défiler les noms de mon répertoire sans qu’aucun ne me semble être un choix judicieux. Le soupir m’échappa, brûlant, acide et emprunt des effluves d’alcools qui troublaient encore ma vision pour finalement appeler celui qui était le plus à même de comprendre. « Tu fais quoi ? » Je ne m’encombrais pas de salutations qui sonneraient faux, préférant asséner à mon interlocuteur quelques mots doux dont il avait l’habitude. « Tu viens me chercher ? Je suis… perdue je crois. » D’un coup d’œil, j’essayais de donner un sens à cette rue vierge de toute vie, j’étais seule avec moi-même, le dos appuyé contre un mur poisseux. Quelques néons pendaient, dépourvus de lumière et donnant un aspect plus glauque encore au lieu, et sans le vouloir, un rire passa la barrière de chair pour se perdre sans écho dans la nuit. Si j’avais été une jeune demoiselle en détresse, j’aurais pu paniquer, crier et demander à l’aide, mais même le plus dangereux des trafiquants ne me faisait pas peur. « Je disais quoi ? Ah oui ! Viens me chercher ! Genre tout de suite ok ! » Sa voix me paraissait lointaine et je n’essayais même pas de me concentrer dessus. « Je sais pas où je suis ! Tu peux pas… je sais pas moi, tracer l’appel ou une connerie comme ça ? Fais un effort merde ! » La mauvaise foi… une qualité rare chez moi, et une source intarissable réveillant la furie au moment où elle aurait dû rester endormie. « J’ai passé une supérette, et un casino je crois, tu me gonfles, j’en sais rien, viens me chercher c’est tout ! » Je raccrochais sans même prendre la peine de m’assurer qu’il m’apporterait son aide. Et puis quoi si je dormais dehors ? Ce ne serait pas la première fois, et surtout pas dans cet état.
I'm not a person, I'm a storm with skin
Feat Ju Kan(eton)
Et merde. Je marchais depuis ce qui me semblait être une éternité, mes pas étouffés par l’obscurité de la nuit et un esprit qui s’éveillait peu à peu de cette léthargie dans laquelle je m’étais plongée avec avidité. Je ne me rappelais plus comment j’étais arrivé au beau milieu de nulle part, ni pourquoi ou même ce que j’avais pris pour finir dans cet état, une seringue ? Un voile blanc inhalé à la hâte ? . Mais la sensation familière et rassurante, cette vieille amie qui m’étreignait quand le vide s’ouvrait sous mes pieds, était un réconfort plus puissant que n’importe quel autre remède. J’aurais dû me flageller pour avoir de nouveau succombé à ces conneries, mais la tentation était un vice auquel il m’était difficile de résister. Las et fatiguée, je me laissais tomber mollement à même le sol, sur cette route déserte avant d’attraper mon téléphone. Du doigt, je faisais défiler les noms de mon répertoire sans qu’aucun ne me semble être un choix judicieux. Le soupir m’échappa, brûlant, acide et emprunt des effluves d’alcools qui troublaient encore ma vision pour finalement appeler celui qui était le plus à même de comprendre. « Tu fais quoi ? » Je ne m’encombrais pas de salutations qui sonneraient faux, préférant asséner à mon interlocuteur quelques mots doux dont il avait l’habitude. « Tu viens me chercher ? Je suis… perdue je crois. » D’un coup d’œil, j’essayais de donner un sens à cette rue vierge de toute vie, j’étais seule avec moi-même, le dos appuyé contre un mur poisseux. Quelques néons pendaient, dépourvus de lumière et donnant un aspect plus glauque encore au lieu, et sans le vouloir, un rire passa la barrière de chair pour se perdre sans écho dans la nuit. Si j’avais été une jeune demoiselle en détresse, j’aurais pu paniquer, crier et demander à l’aide, mais même le plus dangereux des trafiquants ne me faisait pas peur. « Je disais quoi ? Ah oui ! Viens me chercher ! Genre tout de suite ok ! » Sa voix me paraissait lointaine et je n’essayais même pas de me concentrer dessus. « Je sais pas où je suis ! Tu peux pas… je sais pas moi, tracer l’appel ou une connerie comme ça ? Fais un effort merde ! » La mauvaise foi… une qualité rare chez moi, et une source intarissable réveillant la furie au moment où elle aurait dû rester endormie. « J’ai passé une supérette, et un casino je crois, tu me gonfles, j’en sais rien, viens me chercher c’est tout ! » Je raccrochais sans même prendre la peine de m’assurer qu’il m’apporterait son aide. Et puis quoi si je dormais dehors ? Ce ne serait pas la première fois, et surtout pas dans cet état.