Junho, il a jamais été le genre à sortir le soir. Déjà chez lui dans son petit village à Jeju, le seul truc à faire au plus tard, c’était de se retrouver avec les copains au square du coin jusqu’à 22h30 avant que toutes les mamans ne débarquent pour aller chercher leurs bambins récalcitrants. Et quand il est venu sur la capitale, il avait plus vraiment l’occasion de s’amuser comme les gosses de son âge. Dès qu’il rentrait au dortoir, c’était pour pioncer 24 heures complètes (même si c’était plutôt vingt heures de moins) et pas pour ressortir en boite de nuit comme il en avait vu d’autres le faire. Junho, c’est un casanier dont le rythme de vie s’est considérablement adoucie depuis son retour, depuis qu’il a quitté les feux de la rampe, les spotlights de la scène pour mener une vie un peu plus « normale » même si elle le reviendra sûrement jamais.

Pénard dans sa chambre, un ballon de basket entre les mains, il avait rien prévu pour la soirée. Aller manger avec les autres étudiants de la frat dans laquelle il peinait tout de même à se faire une place depuis que son frère était retourné au pays ; puis s’affaler dans le canapé devant la grande télé pour regarder un film qu’il aurait probablement déjà vu plusieurs fois avant d’aller se pieuter, la musique dans les oreilles, attendant que Morphée ne vienne le chercher. Sauf que son pote Yury, il a d’autre plan pour le grand benêt ce soir. Parait qu’il sort pas assez de son terrier Junho et que ça fait presque de la peine de jamais le voir en sortir. Il aurait pu s’offusquer mais Yury, il a raison. Pour une fois qu’il peut faire un truc comme les autres, pourquoi il s’en priverait ? Alors sans plus de réflexions, il se prépare, s’apprête avant de rejoindre son pote. Sauf que voilà, dans son entrain, il avait oublié un petit détail : sa tronche reconnaissable. Il fronce les sourcils le temps de réfléchir avant de se dire que toute façon, dans le noir, avec tout le monde qu’il y aura, personne ne le reconnaîtra. « T’sais, c’est la première fois que j’vais en boîte alors j'y connais pas grand chose ... » qu’il avoue sur le chemin à Yury, petit campagnard qu’il est.

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