la salle de musique est tout à toi cet aprem. t’as plus de cours et elle est libre pour quelques heures. alors, tu sors ton violon. tu le regardes amoureusement comme si c’était ta petite amie et tu souris. ton violon c’est presque comme la femme de ta vie, parce qu’il te comprend mieux que personne. entre vous pas besoin de mots, juste les notes de musique. tu le serres contre toi avant de récupérer ton archer dans l’étui. tu vérifies qu’il est encore en bon état pour jouer. ça t’énerverait que ce ne soit pas le cas. ça te ferait chier d’aller en acheter un nouveau. tu découvres avec plaisir qu’il est en bon état de marche. maintenant t’as plus qu’à accorder ton instrument avant de jouer ton morceau préféré, celui que ta mère te jouait plus jeune, la valse n°2 de chostakovitch. ce morceau t’a toujours apaisé et ta mère le jouait souvent quand tu pleurais et que tu ne voulais pas dormir, ou même quand tu avais fait un cauchemar. du coup, c’est lui que tu joues chaque fois que tu ne vas pas bien. c’est le cas en ce moment. ta vie est un véritable cauchemar et ça ne semble pas prêt à s’arranger. tu pousses un soupir alors que tu finis d’accorder ton violon. tu t’apprêtes à jouer pour te donner la force d’aller affronter les autres. comme un souvenir de cette époque où tu n’étais qu’un enfant sans problème, tu t’assois en tailleur et tu imagines ta mère en face de toi, sur la chaise. tes yeux se ferment pour mieux apprécier les notes et tu dandines de la tête alors que tu laisses l’archer et tes doigts s’amuser avec les cordes du violon. tu peux presque sentir la présence de ta mère dans la pièce et ça t’arrange un sourire alors que tu continues le morceau. t’es dans ton monde quand tu joues avec ton violon. il pourrait y avoir un tremblement de terre, que tu ne le sentirait même pas. t’es transporté dans un monde où seul toi à la clé de la porte pour s’y rendre. tu commences à peine à te sentir en paix avec toi-même quand ton téléphone sonne. ça te fait rater une note et la magie du moment disparaît. tu grognes avant de regarder qui a eu le culot de te déranger. tu vas lui passer un savon. un message du manager de zeus apparait à l’écran et tu te retiens d’envoyer ton téléphone contre le mur. sérieux, ils font chier à toujours briser tes quelques moments de bonheur. tu lis vite fait en soupirant. faut que t’ailles récupérer hyeyeon avant que vous vous rendiez dans la salle d’entrainement. tu ranges rapidement mais délicatement tout de même ton violon avant de le passer sur ton épaule et tu te diriges vers le dortoir des gumi, où tu sais qu’il sera. t’avances dans les couloirs en essayant d’éviter les parties communes. t’as aucune envie de voir hera. déjà que t’es pas de bonne humeur si en plus tu dois voir la jeune femme, tu lui arracherais les yeux avant même qu’elle ne puisse ouvrir la bouche. heureusement, tu arrives dans l’aile masculine sans l’avoir rencontré et tu te diriges vers la chambre de hyeyeon. nouveau sms qui arrives et tu entres sans frapper, parce que t’oublies à cause de la pression qu’on te met. « hyung c’est moi. » que tu dis en fermant la porte derrière toi sans avoir parcouru la pièce des yeux. ce n’est que lorsque tu te retournes que tu vois hyeyeon habillé en fille. tu ouvres la bouche et les yeux en grand avant de te pincer parce que tu crois pas à ce que tu vois. qu’est-ce qu’il fout habillé en meuf ? il aime pas ça qu’il vous a dit la dernière fois. tu restes bouche bée et tu continues de le fixer sans savoir quoi faire ou même quoi dire. t’espères qu’il t’expliquera rapidement, parce que ton cerveau lui il suit plus. il a pris sa valise et il est parti en vacances.

Il avait vérifié trois ou quatre fois que personne n’était présent. Il était allé dans toutes les salles de l’étage, du bâtiment, il avait vérifié chez les garçons et chez les filles, était entré dans toutes les salles de bain, avait presque rampé sur le sol pour voir s’il n’y voyait aucune lumière sous les portes, écouté au travers de celle-ci. Il avait presque passé plus d’une heure à être certain que le dortoir était entièrement vide avant d’aller s’enfermer dans sa chambre, espérant que personne ne rentrerait entre temps. Il avait l’impression d’être un espion envoyé en mission secrète, et qu’être repéré entraînerait automatiquement sa mort… mais c’était un peu le cas. On aurait pu croire qu’il cherchait simplement un peu d’intimité pour jouer avec son corps, ou une quelconque activité dont on ne veut pas tout un public derrière soi pour nous encourager, mais non… il allait simplement s’adonner à un de ses plaisirs les plus secrets. Ça pouvait sonner sexuel, annoncé comme ça, et peut-être que ça l’était, au fond, mais Hyeyeon n’y voyait rien de pervers. Il se déshabilla lentement, dos au miroir, retirant avec précaution chaque vêtement pour le poser plié sur son lit, faisant une pause entre chaque tissu pour écouter les bruits environnant, prêt à enfiler au moindre son suspect ce qu’il venait d’enlever. Il ferma ses yeux, et se baissa pour attraper une petite boite qu’il avait disposé près de son lit d’où il sortit quelques vêtements. Il glissa ses jambes dans une jupe courte en jean noir, et se retourna enfin pour s’observer dans le miroir. Il grimaça, et lui tourna à nouveau dos. Il attrapa un chemisier jaune rayé, et l’enfila, se tournant une nouvelle fois seulement lorsqu’il commença à glisser le bas du vêtement dans sa jupe. Il resta un moment immobile, ne sachant pas trop quoi faire. Il ne savait pas pourquoi, il ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait dans sa tête pour qu’il apprécie tant voir ses jambes couvertes seulement du vêtement féminin. Peut-être, oh, non, sûrement il était malade, pour souhaiter tant être habillé comme une fille, tout en n’ayant pas le désir d’en devenir entièrement une. Il mordit sa lèvre, se baissa pour attraper un collier qu’il glissa autour de son cou. Il s’approcha un peu plus du miroir, se collant pratiquement à celui-ci alors qu’il allait commencer à mettre du mascara lorsqu’il entendit la porte s’ouvrir derrière lui. Il arrêta tout, resta figé avec la brosse entre ses doigts, à mi-hauteur entre son coude et ses cils. « hyung c’est moi. » Il grimaça. Il avait reconnu la voix, il savait bien qui était là, dans son dos, mais il ne savait pas s’il devait se retourner, ou que faire. Il sentait l’autre tout aussi figé que lui, et il se demanda quelques secondes comment il allait gérer la situation, tout en sachant que s’il mettait trop de temps à réagir, tout serait foutu en l’air. Il inspira rapidement, et souffla fort avant de se retourné avec un énorme faux sourire collé au visage, revissant la brosse du mascara dans le tube en même temps. « je suis belle non ? » Il demanda avec un petit rire qui sonnait tout aussi faux à ses oreilles. Allez, Hyeyeon, tu es meilleur acteur que ça. « je préparais une petite blague pour les autres, en voyant ta tête, je me dis que ça peut marcher ! » Il ferma ses yeux, se déplaçant dans sa chambre, mal à l’aise, les jambes serrées l’une contre l’autre, tirant sur la jupe qui semblait d’un seul coup bien plus courte que quelques minutes auparavant. Il fixa le plus jeune avec une moue. « mais tu as gâché la surprise »

la surprise se lit clairement sur ton visage alors que tu découvres hyeyeon habillé comme une meuf en train de se mettre du mascara. tu comprends pas vraiment ce que tu as devant les yeux. t’étais pourtant sûr qu’il vous avait dit qu’il détestait se travestir et tu le retrouves en train de le faire dans sa chambre, dans le dortoir gumi. tu ne sais plus quoi penser et tu restes donc silencieux parce que ce n’était pas ce à quoi tu t’attendais en ouvrant la porte. t’aurais presque mieux accepté le fait qu’il se branle au lieu de ça. pas que ça te choque, t’es le premier à te vêtir comme une fille quand tu en as l’occasion parce que tu te trouves canon de cette manière et que tu sais que ça fait plaisir aux fans. mais hyeyeon, tu ne l’aurais jamais vu faire ça. ça te surprend vraiment et tu attends que ton hyung prenne la peine de t’expliquer ce qui se passe. il se retourne alors vers toi après avoir soufflé et te demande s’il est belle. tu ouvres encore plus les yeux sous la surprise. est-ce qu’il est sérieux ? tu n’arrives vraiment pas à croire ce que tu as sous les yeux. c’est vraiment bizarre. tu le laisses continuer alors qu’il te fait part de la blague qu’il voulait préparer pour tout le monde et cette fois, ce n’est plus la surprise qui prend place sur ton visage, mais l’incompréhension. il se fout de toi là non ? parce que c’est vraiment pas crédible. tu fronces les sourcils alors qu’il reprend te faisant comprendre que tu as gâché la surprise qu’il préparait. tu le fixes sans savoir comment réagir. t’arrives réellement pas à savoir s’il blague ou non. tu t’approches alors de lui et tu places une de tes mains sur ton front avant de faire de même sur le sien avec l’autre. il n’a pas l’air d’avoir de la fièvre. « t’es pas malade… » que tu dis en continuant de garder ton regard sur lui. tu comprends vraiment pas ce qui se passe. tu te mets à le renifler mais là encore, pas de trace d’alcool. « t’as pas bu… » encore une fois, c’est une constatation pour toi-même plus que pour lui. tu tournes autour de lui, te tenant le menton dans la main avant de revenir te placer devant lui. « c’est vraiment pour une blague ? » tu ne peux pas t’empêcher de demander parce que tu es suspicieux et t’y crois moyen à son explication. est-ce que c’est la première fois qu’il fait ce genre de chose ? tes yeux se posent ensuite sur une boîte sur le sol et tu découvres plusieurs objets de maquillage, ainsi que des vêtements et, est-ce que c’est une perruque que tu vois ? « t’es sûr qu’il n’y a pas autre chose ? » parce que tu peux comprendre. mais tu ne peux le faire que s’il te dit la vérité. « enfin, tu sais si vraiment t’avais besoin de t’habiller en fille, t’aurais pu me le dire, je t’aurais aidé. » et tu prends la perruque que tu as vu dans la boîte avant de l’enfiler. tu souris à ton reflet et reporte ton regard sur hyeyeon. est-ce qu’il se sent mal d’avoir été découvert dans cet accoutrement ? sûrement, alors tu essaies de détendre un peu l’atmosphère.

il essayait de contrôler sa respiration, de contrôler la panique qui, peu à peu, montait en lui sans qu'il ne puisse l'arrêter. il sentait son coeur battre bien trop fort, il sentait ses oreilles peu à peu perdre de l'audition, il sentait le feu de ses joues, le feu de son cou, ses mains qui tremblaient alors que sa voix, qu'il essayait de rendre stable, lâchait mensonge après mensonge, priant pour que ceux-ci soient crus. Il se demandait si Min Hyun était suffisamment crédule, ou lui suffisamment convaincant pour que la situation passe par dessus leur têtes et qu'ils en rigolent après. il doutait, et ses doutes n'étaient pas dans le vent. il voyait bien le visage du plus jeune, il lisait très bien sur sa face qu'il ne le croyait en rien, qu'il restait perplexe, qu'il n'avait pas réussi à le convaincre comme il aurait aimé le faire. et hyeyeon savait maintenant, il en était certain, qu'il ne quitterait pas cette situation en prétextant une simple blague, mais ce n'était pas parce que cela semblait impossible qu'il ne fallait pas continuer d'essayer. sa légère moue se transforma en sourire qu'il tenta de rendre amusé, son visage crispé rendant l'opération un peu plus délicate qu'il ne l'aurait espéré. il le vit s'approcher, et sans même y réfléchir il fit un pas en arrière. il sentit une main se poser sur son front, et il ferma les yeux. il l'écouta parler, ouvrant la bouche à chaque fois pour tenter de protester, mais ne laissant s'échapper que ses sons inintelligibles. « je vais pas boire au milieu de la journée ! » il s'exclama, agitant ses bras tout autour de lui alors qu'il se sentait scruté. il ferma ses yeux fort, si fort que le monde devint un moment rouge, puis noir, pour redevenir rouge ensuite et enfin éclairé. « me fixe pas comme ça, je suis pas une bête de foire » et comme il détestait ça, être regardé, être jugé comme le plus jeune le faisait, se sentir étrange et pas à sa place, il serra les points pour éviter de s'enfuir, de se cacher, de se réduire en boule pour se protéger, sentant bien que s'il faisait la moindre de ces choses, les derniers espoirs qu'il avait de pouvoir prétendre à une blague seraient anéantis. « et oui, c'est pour une blague, franchement, tu crois vraiment que je m'habillerais comme ça juste pour le fun ! » il sonnait bien plus exaspéré et atteinte qu'il ne l'aurait souhaité pour que cela passe avec légèreté. il souffla, cherchant encore quelque chose pour donner un peu plus de poids à ses paroles. « avec tout ce qui se passe en ce moment, je voulais redonner un peu de baume au cœur à tout le monde » il tira à nouveau sur sa jupe, se sentant finalement un peu coupable de ramener une telle chose sur le tapis, surtout lorsqu'il savait que ce n'était qu'un gros mensonge dans lequel il ne faisait que s'enfoncer plus et plus encore. il vit min hyun s'approcher de ses affaires, et il aurait voulu se mettre entre, lui boucher le chemin, glisser la boite sous un lit pour qu'il n'en voit pas plus, mais avant qu'il ne puisse se décider, il le vit attraper la perruque pour la mettre. et là il paniqua, ses mains s'agitèrent tout autour de lui, et il s'approcha du plus jeune, les mains en l'air. « non ! touche pas, tu vas l’abîmer, et puis ça te va paaas » il agita encore une fois ses mains mais cette fois-ci tout autour de la tête du rappeur, ne sachant pas par quel bout la prendre pour la lui enlever, pour finir par la prendre délicatement, et presque la serrer contre lui. « j'ai pas besoin d'aide, je t'ai dis, je voulais vous faire une petite surprise, une blague » il dit. il était un peu sur la défensive, presque agressif, et il s'en voulait un peu de lui parler ainsi alors qu'il l'aimait bien, qu'il ne lui voulait que du bien, qu'il ne voulait en général ne lui donner que amour et douceur et gentillesse parce qu'il vivait suffisamment de mal tout les jours pour ne pas que lui-même fasse parti de ceux qui l'accablent. « tu pense pas que c'est réussi ? » il demanda, avec une si petite voix qu'il s'en voulu (il s'en voulait de beaucoup de choses, comme du fait qu'il était bien trop stupide de n'avoir pas penser à verrouiller la porte), et ajouta rapidement par la suite. « comme blague ? » parce qu'on ne pouvait jamais trop préciser les choses.