La vie n'est pas quelque chose de facile. J'ai appris ça lorsque j'ai intégré l'organisation criminelle de mon père biologique. Je me suis dirigé dans des endroits glauques afin de récupérer l'argent que les gangs devaient donner à la mafia. Je suis le bras droit de mon géniteur et je me dois de me montrer exemplaire. Je n'aime pas faire du mal aux personnes. Avant je m'en fichais royal, mais aujourd'hui, je suis différent. Je suis entré dans cette connerie afin de retrouver celui qui a causé l'accident de ma femme décédée. Ai-je raison de faire ce genre de choses pour le voir de mes propres yeux ? Je ne vais pas l'attaquer... Je veux lui parler. Voir si cet homme a des regrets.. s'il parvient à dormir avec l'image de ma femme en train de se baigner dans son sang. A cause de lui, je suis devenu un vrai petit connard qui voulait la mort de plusieurs personnes, mais aussi la mienne. J'ai failli me tuer un nombre incalculable. J'ai souvent joué avec le diable. Je l'ai provoqué... et pourtant, je suis toujours vivant. Pourquoi ? Je pense que j'ai eu cette foi. Oui, cette foi qui vous dit de vivre. Celle qui vous montre le chemin de la lumière lorsque tout paraît sombre. « Jax, je te promets... Je te rembourse demain sans faute. » Je fixe le chef de la bande en souriant. Je montre à mes larbins comment tabasser un pauvre con qui se fout dans la merde. « Demain soir à vingt heures. » Dis-je froidement. Je sors couvert de sang et je tombe nez à nez avec une blonde qui m'est familière. « Robin ? Wow. Je t'ai manqué petite conne ? » La forme de l'arme à feu pouvait se voir à travers de mon vêtement. Qu'est-ce qu'elle fout là ? Je fais un énorme sourire tout en m'approchant pour lui caresser les cheveux. « Je crois que oui. » Je l'ai rendu nerveuse. Elle a sans doute peur de moi, mais je ne suis pas ici pour m'occuper d'elle.

L’instinct. J’en avais acquit lorsque j’avais apprit à me méfier. De tout et de rien. Pourtant je ne l’avais pas écouté en me levant ce matin. J’avais tu ce sentiment qui me disait de rester au lit. Que quelque chose allait se passer… Et c’était arrivé. J’aurais du m’en douter. Néanmoins… Je n’aurais jamais pu imaginer le croiser lui. Je n’aurais jamais pu imaginer que pareille rencontre se serait passée. Le destin en avait-il fini de se jouer de moi ? M’avait-il forcé à croiser le chemin de pareil enfoiré ? C’était… Impossible. Mes yeux ne voulaient y croire, mon corps pétrifié tandis que mes pupilles étaient dilatées par la peur tel un chat. Pourtant… Je n’aurais pu le confondre avec aucun autre. L’ami de ce taré. L’acolyte de cet enculé. Les souvenirs jaillirent, mélange de soirées, d’alcool, de mariage… Et de perdition dans la foulée. Jaxson. Jaxson était devant moi et entrain de me toucher. Mes membres se remirent à fonctionner subitement, m’extirpant de sa caresse horripilante et je fis quelques pas en arrière, à moitié sonnée. S’il m’avait manqué ? Absolument pas. J’avais jeté tout ce qui aurait un temps soit peu pu me faire penser à ces deux iris bleus glacés. A ce sourire déformé et à ce touché déplacé. Tout mais pas ça. Mon sourire se veut confiant alors que mes mains tremblent déjà. Mais ce n’est pas face à la forme d’un flingue que je ne remarque même pas, obnubilée par ses yeux de rapace. Ce n’est pas non plus le sang qui maquille ses traits qui vient à me donner des sueurs froides. Non… Juste la vue d’un fantôme du passé. Je déglutis, lentement, cherchant un échappatoire sans en trouver. « Je… » Ma voix se fait enrouée, comme coincée au fond d’une gorge ne voulant pas fonctionner. Pitoyable. La panthère transformée en chaton dont on a coupé les griffes ne savait même plus comment mordre. De sa seule présence, il m’avait mutilée. « C’est plutôt moi qui t’ai manqué vu que tu ne sembles pas m’avoir oublié. » Réflexe défensif, phrase que bien trop répétée. Sauf que je n’étais pas face à Sam ou l’un de mes amoureux transis. J’avais un fou prêt à tuer et ami avec le diable à mes côtés. « ...Qu’est ce que tu fous ici ? » Pourquoi maintenant ? Dis moi que je ne te reverrais plus jamais en me barrant d’ici.

Robin est une personne que j'ai connue lorsque je suis venu à New-York avec mon ex femme. Je suis l'ami de son ex petit-ami. A vrai dire leur histoire ne m'intéresse pas trop, mais je suppose qu'elle me déteste depuis qu'elle n'est plus avec lui. Je ne suis pas ici pour la faire chier avec celui-ci, mais elle me faisait rire à chaque fois que je la voyais. Je le sais qu'elle ne peut pas me blairer, mais je ne peux pas m'empêcher de me foutre de sa tronche lorsque je l'aperçois. Suis-je sadique ? Très certainement. « C’est plutôt moi qui t’ai manqué vu que tu ne sembles pas m’avoir oublié. » Mes cordes vocales fonctionnent quand elle m'a dit cette phrase. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire à sa connerie. Est-elle consciente de ce qu'elle venait de dire ? J'en ai rien à foutre de sa présence. Je n'ai pas que cela à faire de penser à elle. J'ai d'autres chats à fouetter. « Ne me demande pas ce que je fout ici. Tu risques de le regretter si tu te mets dans mes affaires. » Personne ne veut me confronter. Ils ont limite tous peur de ma présence. Je pense que certains étudiants savent comment je fonctionne. Je ne me laisse pas faire. De plus, quand je frappe, je veux que les membres de mon ennemi se cassent. Si je n'entends pas le craquement, alors je continue de tabasser la personne jusqu'à ce que son bras ou sa jambe se casse. « C'est plutôt toi qui a subi un manque de ma présence. » Je lèche le sang qui s'est glissé jusqu'à mes lèvres. J'ordonne à mes larbins de partir. Je ne vais pas laisser Robin partir comme ça.

Traquée. Acculée. C’est toujours lorsqu’on se croit tiré d’affaire qu’on se prend le mur en pleine gueule. J’avais cru pouvoir échapper au passé… Je m’étais leurrée. Pourquoi maintenant, pourquoi ici ? Je n’avais aucunement envie de revoir un fou qui avait le même grain que lui. Son regard me faisait peur. Bien plus que son arme ou ses coups. Je me foutais de ses bastons, du sang et de tout le bataclan. Non… Ce qui me faisait trembler, c’était le cerveau détraqué qui se reflétait dans ses pupilles illuminées. Avait-il le même pouvoir que lui ? Je ne voulais même pas chercher à le savoir. Juste m’en aller, et ne plus jamais le rencontrer. « Je me fous de savoir quelles sont tes affaires, tes magouilles et tout le reste. Je ne savais juste pas que tu habitais là. » Du moins, si tel était réellement le cas. S’il ne pouvait être que de passage… Si seulement… J’aurais tout donner pour ne plus jamais revoir sa sale gueule au sourire déformé. « Un manque de ta présence ? » Question à moitié étranglée tellement l’objet en était ridicule. Je ne rêvais que d’une chose : le voir disparaître. Alors d’où je pensais à un pauvre con comme lui ? Aucun homme n’avait ce monopole si ce n’est un. Un que j’aurais aimé avoir en ce moment à mes côtés… Sky, vient me sauver… « Tu peux toujours rêver. » Si j’avais voulu paraître sûre, mon pas en arrière alors que je voyais ses ptits guignols de larbins s’en aller enleva tout aplomb à mes mots. Il n’allait pas me laisser filer. J’étais coincée. Lentement, mes pupilles se détachèrent de lui prudemment tandis que je cherchais du regard une possible connaissance pour m’en tirer. Mais parmi cette foule noire de monde… Aucun n’était porteur d’un salut attendu. « Bon… C’était cool de te revoir mais… Il va falloir que j’y aille… » Très fin comme approche, vraiment. Qu’importe. Encore deux pas en arrière et je pourrais atteindre l’escalator.

La vie pouvait nous jouer des tours. Nous faire comprendre que le monde est petit. Beaucoup peuvent penser que je ne l'aime pas, mais en réalité... j'aime m'amuser avec les personnes qui ont peur de moi. Ça se voyait, elle tremble. J'en ai rien à foutre, je ne vais pas lui faire de mal. Je veux jouer avec elle. J'attrape fortement son poignet lorsqu'elle tente de fuir. « Hop, hop, hop... Où est-ce que tu vas ? » Je me place en face d'elle pour sourire à nouveau sadiquement. « Ça ne fait que commencer. » Dis-je en laissant un rire semi-machiavélique sortir du fond de ma gorge. Je l'emmène dans un endroit calme pour éviter que tout le monde autour de nous. Je ne veux pas qu'une personne vienne la défendre pour tout et n'importe quoi. « Tu as une dernière volonté ? » Demandai-je froidement. Je fixe celle-ci avant d'exploser de rire. « Je rigole. Respire, je ne vais rien faire. Je ne suis pas venu pour m'occuper de ton cas. Je m'en fiche de ton petit cul. » En y réfléchissant, je ne savais plus si la jeongal s'entendait avec ma femme. Je suis allé à New-York avec elle pour voyager. Elle a sans doute dû la rencontrer lorsque je suis venu à la rencontre de son ex petit copain. Je ne sais plus si elles ont discutée ou si elles ont profité pour sortir ensemble... Je ne sais pas non plus si elle est au courant qu'elle est décédée dans un accident de voiture. Devrai-je lui demander ? « Je t'invite à manger ça te va ? » Lançai-je. De toute façon, elle ne peut pas refuser mon invitation...

J’avais l’impression d’étouffer. J’étais présente. J’étais debout. Du moins mon corps l’était. Mais alors que celui-ci, shooté par l’adrénaline, tentait de s’en tirer… Mon âme, elle, s’en était allée. Je n’avais pas peur de ses menaces. Je n’avais pas peur de lui non plus. Juste de ce que sa putain de bouche aurait pu vider. Lui dirait-il qu’il m’avait trouvé ? Viendrait-il me chercher ? Serais-je de nouveau emprisonnée ? La lionne qui n’avait peur de personne se laissait mener par le bout du nez. Je n’écoutais plus ce qu’il disait, je ne faisais même pas attention où il m’emmenait. Seules résonnaient ses dernières paroles. Ca ne fait que commencer. Son rire fit écho contre chacun de mes os, et mes membres se figèrent de nouveau, incapable de bouger. Le reste devint flou, entendant à peine le fait de respirer. Même lui n’était plus là, remplacé par deux iris bleu givre me scrutant comme prêt à me bouffer. Se dessina ensuite son sourire, qu’autrefois j’avais tant aimé, se déformant jusqu’à manger sa face et laisser place à son rire de détraquer. Mon corps se met à trembler et lorsque j’imagine sa main s’approcher pour venir me toucher, je me mets à crier. « NON ! » D’un seul coup reconnectée avec la réalité, le vent frais fouette mon visage horrifié tandis qu’une larme roule sur une joue tuméfiée. Dans des gestes désordonnés, je recule de quelques pas avant de buter contre le mur et m’y laisser glisser en position fœtale. Ne sachant plus où j’étais, ce que j’y faisais… Finissant par croiser de nouveau son regard et finir par le fusiller. « DÉGAGES ! » Plus qu’un cri du cœur, c’était l’âme qui s’était brisée. Une fois encore, alors qu’elle n’avait jamais été réparée. Un sanglot me secoue compulsivement, et j’essuie rageusement cette faiblesse qui m’a contaminée. « Ça t’amuses ? C’est ça que tu voulais ? Me le rappeler ?! T’as eu ce que tu cherchais, alors maintenant casses toi ! » La voix enrouée et criarde, la menace est presque suppliée. Mais le fait est que ce gars… Était la seule chose contre laquelle je ne pouvais lutter. J’étais emprisonnée.

Je regarde cette pauvre idiote reculer avant de se laisser glisser en position fœtale contre le mur. Elle m'agace, elle me prenait pour qui ? Pour son ex petit copain ? J'en ai rien à foutre de ce qu'il s'est passé entre eux, ça ne me regarde pas. L'entendre crier de cette façon attire toute la foule au point qu'un mec ose me pousser pour me dire de partir. Chose à ne pas faire surtout lorsqu'on connaît la mauvaise réputation que je traîne depuis quelques années. Je fais comprendre à la personne de dégager avant de passer un mauvais quart d'heure avant d'entendre une nouvelle fois la blonde m'accusait de choses dont je m'en foutais. « Ouais, je voulais te le rappeler, te le mettre dans le crâne pour qu'il te hante jour et nuit pour que tu crèves à petit feu. » Au lieu de me casser comme elle me l'a demandé, je m'approche d'elle et l'attrape par les cheveux. Je voyais la détresse qui se dégageait à travers ses yeux. Je me nourris de la peur des faibles, ça me fait grandir, ça montre la crainte que je transmets à ce genre de personnes. Je relâche celle-ci, et je lui mets une gifle pour qu'elle se réveille. « Tu me fais tellement pitié. Comment peux-tu avancer en ayant peur d'une personne dans ta vie ? Tu es une lâche. Tu n'es pas capable d'avancer sans lui. Après, je ne sais pas ce qu'il tes arrivé et j'en ai rien à foutre. » Des mots difficiles à entendre, mais qui pour moi sont véridiques. A mes yeux, elle était toujours amoureuse d'un ami que je n'ai plus vu depuis un sacré bout de temps. En pensant à tout ce que je venais de faire subir à Robin, Su Yeong devait se dire que j'étais pathétique. Je me souviens qu'elle s'entendait bien avec elle. « Ah… et si tu veux aller voir ma femme pour lui dire ce que je t'ai fait. Va au cimetière, elle est décédée dans un accident de voiture. Tu étais une bonne amie à elle non ? Bref, je pense que ça lui fera plaisir de te voir mais ça ne lui fera pas plaisir de voir que tu es autant pathétique. »