May the odd be ever in your favor

MeeJoo & Minri

Plusieurs jours que ce concours d’imbécilités pour rassasier les êtres violents qu’étaient devenus les simples mortels – une façon peu glorieuse que les dirigeants avaient trouvé pour les maintenir tranquille- , avait commencé. Le nom de ma sœur avait été tiré lors du grand tirage de ma tribu. Mon frère étant au pilori, fouetté par les militaires en fraction pour avoir tenté de s’interposer face à ces jeux malsains. Ne pouvant laisser une telle chose se produire, j’avais pris des initiatives que j’aurais dû prendre, étant restée gentiment trop longtemps dans l’ombre. Je m’élançais au travers la foule, exigeant qu’ils me prennent à la place de la petite fille qui partageait une partie de mon sang. Le regard de Jeha était devenu fou de voir son âme sœur se diriger vers sa propre mort. Je lui avais souris pour l’apaiser, murmurant ces simples mots : « Puissions-nous nous revoir. » Et en un instant, mon destin était scellé. Un bref résumé du pourquoi du comment je m’étais retrouvé dans cette arène où la survie était la clef. Les douze tribus s’affrontaient jusqu’à la mort. Je n’avais pas vraiment idée de comment j’étais parvenue jusqu’ici. Je n’étais pas une tueuse. Et pourtant, c’était la troisième personne qui mourrait de mes mains. J’avais usé de stratagèmes détournés tels que des baies empoisonnées ou de la légitime défense. Jamais je n’avais utilisé mon arme. Même cette fois encore quand une femme avait surgit derrière moi alors que je me trouvais au-dessus d’une falaise, me demandant où je devais me diriger. Elle m’avait entaillé le bras et le ventre avant que je n’ai le temps de la repousser si violemment qu’elle en tomba à la renverse contre cette pierre où du sang provenant de son crâne coulait abondamment. Horrifiée, mes yeux s’écarquillèrent. Je fis un pas en arrière. Le pas de trop. Le vide. Un lac. Mon corps lourd se mit à couler lentement malgré mes efforts pour rester hors de l’eau. « A l’aide. » parvenais-je à hurler alors que mon visage sortait une demi-seconde de la surface de l’eau. Je manquais d’air. Paniquée. Je ne sais pas nagée… sauvez-moi… Je Ha … Eunbi … pardon… je me laissais allez. Je me sentais plonger dans un sommeil profond et apaisant.

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Le district 2, dont j'étais bien sûr originaire, nous entraînait depuis notre plus jeune âge à combattre pour les jeux du Capitole. Cette pratique étaient formellement interdite, mais étant donné la formidable soumission des districts 1, 2 et 4, les dirigeants fermaient généralement les yeux sur ces pratiques. Ainsi, cela faisait des décennies maintenant que les tributs dits carrières étaient favoris aux jeux. C'était pour nous un véritable honneur qu'être envoyé dans l'arène, et si nous n'étions pas assez fort pour vaincre, alors autant mourir. Ouais, pas vraiment le même délire que ces pouilleux du 11 ou du 12, vous en conviendrez. Du coup, comme tout le monde voulait y aller, il était interdit dans notre district de se porter volontaire, sinon c'était la cohue, vu que tout le monde était volontaire. J'avais donc été tirée au sort par l'hôte de mon district, un urluberlu du nom de Sang Hoon, et j'étais montée sur l'estrade pleine de force et de courage. La vérité ? Moi, je me serais pas portée volontaire.

Le sang, la violence, le combat, j'avais beau faire genre c'était pas vraiment mon trip. Pourtant, au cours des premiers jours dans l'arène, je m'étais montrée impitoyable. J'avais même égorgé le tribut mâle de mon district après qu'il m'ait mis une main aux fesses. On avait beau être plus ou moins condamné à mourir, fallait pas non plus espérer que j'écarte les cuisses pour le premier désespéré venu. Bref, nous n'étions plus que trois. Trois filles. Ah bah voilà qui feraient les affaires des bookmakers : les hommes étaient toujours favoris. Prenez ça dans vos dents, sales machos. Ah, et manifestement, nous n'étions plus que deux vu le coup de canon qui venait de résonner dans les airs. Soudain, des appels à l'aide m'interpellèrent. Une fille était en train de se noyer. Vous vous souvenez que les jeux, c'était pas mon trip ? En voici la preuve la plus parfaite : sans réfléchir, je plongeai pour la récupérer, refusant de laisser cette malheureuse mourir aussi bêtement. Ce n'est qu'une fois sur la berge que je compris mon erreur : je venais de sauver mon ennemie, et à présent, j'allais devoir la tuer. Oups. Voilà qui m'apprendra.

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MeeJoo & Minri

La dernière chose que j’entends avant de me sentir tomber dans le vide était ce coup de canon qui annonçait la mort d’une candidate de plus. Une femme tuée de mes propres mains. Et j’allais probablement la rejoindre dans peu de temps. Mourir aussi bêtement. Noyée, mon corps bouffé par les poissons carnivores qui devaient sans doute grouiller dans l’eau stagnante du lac. Vu l’esprit tordu des organisateurs, je n’en doutais pas une seule secondes. Je n’aurais pourtant pas l’occasion de le vérifier. Tous ces efforts pour finir ainsi … quel gâchis ! L’eau entrait dans mes poumons, m’empêchant de respirer correctement l’air qui me manquait. Pardon… pensais-je une dernière fois, alors que mon corps se faisait plus lourd. Le néant. Une éternité apaisante m’accueillant en son sein. Un apaisement de courte durée, car une douleur fulgurante s’emparait de moi alors que l’oxygène s’envahissait à nouveau mes poumons. Une lumière intense aveuglait mes pupilles alors que mes paupières s’étaient ouvertes, m’arrachant à mon sommeil de mortelle. Je respirais de grandes goulées d’air, bruyamment. J’étais trempée de la tête au pied, et le vent qui soufflait me glacait jusqu’au sang. Ayant repris mes esprits, je tournais la tête vers la jeune femme qui se tenait à mes côtés. Elle était aussi mouillée que moi, comprenant assez vite la situation, j’émis d’une faible voix : « C’est toi qui m’a sauvée ! merci … » murmurais-je, un sourire de soulagement sur le visage. J’avais dû faire une belle frayeur à Je Ha qui devait suivre chaque seconde du jeu diffusé sur la petite télévision posée sur le meuble de la salle à manger qui servait également de chambre à coucher pour la famille. Si cette fille n’avait pas été là, j’aurais sans doute été la prochaine sur la liste des morts de cette arène. Si … J’écarquillais soudainement les yeux, horrifiée. La réalité me rattrapant soudainement. « Tu vas me tuer… » Murmurais-je à peine remise de ma noyade, tentant de reculer sur les fesses alors que le gravier me lacerait la peau des jambes. Elle m’avait sauvé pour mieux tuer par la suite… pensais-je…

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La croirait-on seulement si Mee Joo disait qu'elle n'avait pas fait exprès de la sauver ? Elle n'avait pas réfléchi en vérité : elle avait entendu appeler à l'aider, alors elle avait aidé. C'était pour ça qu'elle n'était probablement pas l'une des personnes à envoyer dans l'arène : au fond, c'était une putain d'altruiste. Et voilà qu'elle venait de sauver un tribut. Le dernier tribut. Elle la voyait, l'angoisse traverser le regard de la jeune fille, et plus elle la regardait, moins elle avait envie de la tuer. En fait, elle était fatiguée de se salir les mains pour que quelques nantis puissent profiter du spectacle. Pourtant, elle n'avait pas le choix. Elle poussa un long soupir tout en se relevant. Elle pouvait les entendre, les cris d'encouragement de tout son district. En même temps, la fille en face d'elle n'était pas tribut, elle n'en ferait probablement qu'une bouchée ... quoiqu'il ne fallait pas sous-estimer les paysans, ils avaient généralement beaucoup de force. " C'est un peu nul une victoire par défaut " souffla alors Mee Joo. Bah oui, après la victoire, il y avait la tournée des vainqueurs, les interviews, les articles, tout ça. Et quitte à gagner, elle aimait autant avoir droit à un peu de gloire. Or, personne ne lui accorderait le moindre crédit si son adversaire mourrait noyée, et ce peu importe les cinq autres tributs qu'elle avait tué de ses propres mains au cours du jeu "Offrons-leur un bon combat, d'accord ?" cracha-t-elle, presque moqueuse, levant son regard vers le soi-disant ciel, sachant qu'il y aurait une caméra pour capter son regard. Oui, elle avait appris à jouer avec le public, car c'était tout ce qu'ils aimaient.

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MeeJoo & Minri

Je lui avais d’abord été reconnaissante quand elle m’avait sorti de l’eau. La noyade, c’était sans doute la mort la plus douloureuse pour moi, car la peur s’y mêlait. Alors que les autres, je pouvais encore le supporter. En temps normal, je lui en aurais été reconnaissante longtemps, sauf que cette fois, c’était diffèrent. Elle était là pour me tuer. Elle m’avait repêché pour avoir la gloire de mettre fin à mes jours de ses propres mains. J’avais reculé autant que l’espace entre nous nous el permettait. Un pas de plus, et je replongeais à la flotte. Elle l’admettait elle-même que la victoire sans combat, par défaut comme elle disait, il n’y avait rien d’amusant. Tuer était amusant pour elle… j’avalais péniblement. Ce qui m’avait permis de survivre si longtemps dans ce jeu, c’était la ruse dont je faisais preuve lors de mes parties de chasse, et ma condition physique sportive. Je n’étais pas entrainer pour tuer, et j’étais encore moins une tueuse outre le cas échéant pour me nourrir. Certains candidats étaient morts par ma faute certes, mais à chaque fois, c’était par chance… ou malchance selon les points de vue. J’inspirais juste à me garder en vie. Pour JeHa, pour EunHa… pour pas qu’ils aient à subir de voir ma mort en direct sur le petit écran de la cuisine. J’avais aussi eu la chance d’avoir des gens qui avaient cru bon de me soutenir, recevant de petite ration de nourritures, rien de très chic, sans doute était-ce des gens de mon district, voir même ma famille. Et rien que pour cela je les remerciais, je savais à quel point l’argent était dur à gagner dans notre région. Pour eux, j’essayais de leur faire honneur. Je l’écoutais jouer les stars de cinéma qui savaient jouer avec les caméras. Elle me donnait envie de vomir de jouer leur jeu. Comme si elle avait été élevée pour ce moment fatidique. Je jetais un coup d’œil au-dessus de la falaise où était resté mon arc et mon carquois. « C’est ca, un bon combat. » crachais-je, haineuse de ces mots. Profitant de son moment d’inattention alors qu’elle regardait vers le ciel, je lui fis un croche pied, me relevant dans une acrobatie, courant aussi vite que je le pouvais. Mettre plus de distance entre elle et moi me ferait un peu gagner de temps, avec un peu de chance elle se ferait bouffer par les crocodiles ou les singes tueurs. Sans aucune arme à ma portée, je n’avais aucune chance contre elle qui était surentrainée. C’est là que le miracle se produit. Je vis une arbalète et des flèches tomber du ciel munis d’un mini parachute. Je m’en saisis, n’en croyant pas mes yeux … alors il y avait même des riches de la métropole qui avaient parié sur moi … ?

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MeeJoo & Minri

Lancé de dés 1 : dégâts causés par la chute ECHEC
Lancé de dés 2 : lancé de dague REUSSITE

Un beau combat. Oui, c'était tout ce qui comptait. Tout ce qui avait toujours compté. Mon père nous répétait sans cesse, lorsque j'étais enfant, que l'honneur était plus important que tout le reste. Lui-même avait gagné les jeux, et je pense que d'une certaine façon, il ne voulait pas voir ses filles envoyées dans l'arène. Il avait vu l'horreur des jeux, il savait qu'il n'y avait rien de noble à les gagner. Il fallait s'emmancher aux pires êtres humains de la galaxie, susciter l'admiration au capitole afin qu'ils nous couvrent de cadeaux. L'admiration, oui, pas la pitié. Les guerriers du 2 ne faisaient pas pitié, tous savaient que nous étions entraînés à tuer. Je me souviens alors d'une phrase prononcée par mon père, qui s'avérait être mon entraîneur, juste avant que je ne rejoigne l'arène. "Méfie-toi des outsiders". Ils rendaient bien mieux à l'écran que ceux que tous prédisposaient à gagner. Or, la fille en face de moi était une outsider. Elle n'aurait jamais dû survivre jusque là, et elle le savait. Cela la rendait d'autant plus dangereuse.

Son croche-patte me fit tomber, et je m'éclatai le bras gauche contre un rocher. Merde. Elle fuyait. Sans doute pour aller cherche une arme qu'elle aurait abandonné quelque part, avant de tomber. Me redressant difficilement, je me saisi d'une dague qui était accrochée à ma ceinture. J'eus à peine le temps de voir un parachute tomber du ciel - sans même voir son contenu - que je lançai la dague qui atteint sa cible. Bien sûr ce n'était pas suffisant pour en finir. Alors, je sortis la machette accrochée dans mon dos, et lançai à l'attention de la tribu " REVIENS ET BATS-TOI ! ILS NOUS TUERONT DE TOUTE FACON " peut-être n'aurais-je pas dû prononcer ces derniers mots, mais la douleur sourde dans mon bras m'empêchait de retenir le flux de mes paroles.

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