hejin + pretending someone else can come and save me from myself
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hejin + pretending someone else can come and save me from myself | Lun 24 Juil - 11:44 Citer EditerSupprimer
pretending someone else
can come and save me from myselfhera & jinhyuk
Le sang trace des sillons irréguliers sur sa peau blême, cadavérique même, que mord l'humidité d'une soirée désagréablement chaude et pesante. La fragrance métallique du liquide vital souille l'atmosphère, sature ses sens : odorat qui ne perçoit plus ni goudron ni essence ni fumets tentateurs des resto et fast-food s'étalant de l'autre côté du trottoire, rien d'autre que ce quelque chose de moite et d'entêtant ; goût submergé par la saveur ferreuse et déplaisante ; toucher qui se résume à la sensation de la substance poisseuse lui coulant entre les doigts ; ouïe réduite au rush qui lui fait bourdonner les oreilles et les tempes, et à la cadence fiévreuse de son palpitant affolé. Organe mécanique, agité par la perception de quelque chose d'anormal, d'un affaiblissement incontrôlé.
La nuit a été rude. Elle recouvre la ville de son manteau sombre et l'attrait de son voile protecteur a, comme toujours, poussé hors de leurs trous les malfrats des environs. Heure de repos des honnêtes gens ; mais de vie des autres. Et Jin Hyuk, il est de l'un et l'autre de ces mondes, étudiant claqué le jour, homme de main slash traître lorsque la pénombre gomme les consciences. Au diable le sommeil tant espéré : les obligations priment, et il a été diligent — il l'est toujours — mais cette fois, c'était pas suffisant. Ses muscles lacés d'une douleur lancinante le lui soufflent à chaque pas et les vestiges du passage d'une lame lui sabre le côté gauche, plaie brûlante suintant à travers le haut noir qui lui colle à la peau.
Les dents du coréen se serrent, mâchoires crispées au possible pour contenir le flot de jurons que lui inspirent les élancement déplaisants. La blessure se répercute dans ses membres, comme un noyau électrique se déployant à chaque mouvement à travers l'épiderme maculé d'ecchymoses tendant du rouge à une teinte de plus en plus violacée. Le bras accroché à l'épaule de son partenaire est levé, geste déplaisant qui lui fait presser les paupières un instant en une veine tentative de chasser les points lumineux entachant sa vision. Déconne pas, il t'faut de vrais soins cette fois. J't'ai dit non, bordel- voix pâteuse, fiévreuse, coupée en plein élan : Je ne te demande pas ton avis, Hyuk. Le doc est injoignable et tu perds trop de sang pour que je te traine plus loin. Y'a un hosto à quelques kilomètres à peine, j'y serai en quelques minutes en voiture. Tu bouges pas, j'te ramène quelqu'un. Protestation ignorées. Fais-toi discret, ces enfoirés doivent nous avoir perdus à ce stade mais possible qu'ils soient encore sur nos traces. Et juste comme ça, il se casse.
Un râle frustré et agacé s'extirpe des lèvres râpeuses du plus jeune. Son premier réflexe est de tenter de se détacher du mur contre lequel il a été calé, mais il ne parvient qu'à s'affaler un peu plus, laissé sans force par l'hémorragie. Il ne cesse de s'répéter qu'il a vu pire, et ça n'arrange mieux ; c'est d'autant plus rageant : il n'aime compter sur personne, se fout de vivre ou de mourir et pourtant, alors que ses forces décroissent d'une façon alarmante, son cœur bat avec un regain nouveau, rythme effrénée, comme si pomper plus fort suffirait à compenser les pertes. Ce serait une honte, de crever pour Dugaegol Pa plutôt que pour les siens. Il s'écoule l'équivalent d'une éternité avant que des bruits de pas ne résonnent dans l'impasse déserte, à peine éclairée. Son souffle lourd s'interrompt brusquement, instinct de préservation annihilant le reste, tandis qu'il la regarde le dépasser d'un pas hésitant et souhaite qu'elle se tire sans demander son reste.
Ses traits se dessinent brièvement à la lueur clignotante d'un lampadaire à l'agonie ; jeune, étudiante sans doute, blouse d'hôpital tâchée ça et là de trainées carmines virant au brun comme elles sèchent. Il devine plus ou moins la scène qui a eu lieu : Jaewon l'a probablement chopée par surprise à l'arrière de l'hosto, avant de lui glisser il ne sait quelle diatribe à la fois menaçante et pressante pour la pousser à se pointer ici à une heure indue, avant de disparaître sans révéler son visage. A moins qu'il l'ait faite entrer de force dans sa bagnole aux vitres teintées, pour l'en éjecter une fois arrivé à bon port, sans explication ; probable : il lui semble avoir perçu les crissements de pneu d'un véhicule qui s'éloignait, juste avant que l'inconnue ne surgisse dans son champ de vision. Le lampadaire rend l'âme et durant quelques secondes, les ténèbres reprennent leurs droits. Elle a dû partir ; Jinhyuk crierait probablement victoire s'il n'était à deux doigts de perdre connaissance. Mais il a fait fausse route, parce que la seconde d'après, la lampe aveuglante d'une quelconque appli de téléphone est braquée dans sa direction, éclairant frénétiquement sa jambe, puis remontant droit jusqu'à ses yeux qu'il masque instinctivement. Mauvais plan : la coupure sur son flanc lui arrache un halètement douloureux. Baisse ça, il ordonne d'un ton brusque, entrecoupé. Et casse-toi, t'as rien à faire ici. La dernière chose dont il ait besoin est de plonger dans ses emmerdes quelqu'un qui n'a rien demandé de tout ça.
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Re: hejin + pretending someone else can come and save me from myself | Lun 24 Juil - 19:36 Citer EditerSupprimer
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can come and save me from myselfjinhyuk & hera
La fatigue étreignait les muscles de son corps éreinté. La matière lâche, l’esprit résiste. Accablé, submergé, il tient bon et jamais ne concède le moindre abandon même à son premier allié fait de chair et de sang. Nuit de garde interminable, ses pas sur le lino résonnant le long du couloir désert, du bout de ses doigts passant sous sa chevelure, derrière son oreille, elle ôtait l’élastique de son masque. A son visage de poupée dévoilé, entre ses lèvres un soupir s’échappa. De l’agitation au calme plat, lugubre bordé par le voile de l’obscurité, ainsi était l’atmosphère d’un hôpital aux heures tardives de la nuit. Ses yeux se baissèrent sur sa blouse traces de sang entachée. Celui d’un enfant, luttant contre la maladie, recraché par la bouche tandis qu’elle se tenait à ses côtés. Contrôle de routine qui dérape. Rester calme face à l’imprévu, insensible face à la détresse, tout contenir et une fois que c’était fini… Aller prendre l’air. Comme un étau compressant sa poitrine, l’étudiante de troisième année se sentait étouffer. Son intention première était de se changer, enfiler des vêtements propres avant de se présenter devant d’autres patients, mais au fur et à mesure que ses pas l’entrainaient, l’urgence se faisait de sortir d’entre ses quatre murs avant tout. De sa paume, elle entoura la poignée. Une impulsion, la porte s’ouvrit. L’air s’infiltra, glissa sur son visage. Elle s’avança. Le battement claqua derrière elle.
Paupières closes, la jeune femme inspira. Saison pluvieuse, humidité tant appréciée par la singapourienne : l’illusion de renouer avec son pays. Son regard rivé vers le ciel, à la surface de ses yeux le timide clair de lune entre les nuages se reflétait. Comme en cet instant, elle aurait aimé s’envoler. Echapper à toute cette pression qui pesait sur ses épaules. Hera rêvait à une soirée en toute simplicité. Une nuit d’étudiante reposée sur l’épaule de son petit ami… Se plaindrait-elle ? Jamais. Trop digne, trop fière. Ses doutes, sa fatigue, ses angoisses, elle les refoulait. La moindre once de faiblesse est une honte. Perdue dans ses pensées, ses doigts chiffonnaient inconsciemment, nerveusement, les poches de compresses qu’elle avait gardé en main, l’esprit trop encombré, préoccupé. La quiétude nocturne l’enveloppa peu à peu, ses muscles se délassèrent. Un filet d’air s’échappa entre ses lèvres lorsque, soudainement, la paume d’une main vint se presser sur celle-ci. Un sursaut, son corps était entravé par des bras solides, compressé contre un torse dont elle pouvait deviner la force au touché. Les battements de son cœur s’affolèrent. Ses yeux coururent de droite à gauche. Une voix murmurée fut portée à son oreille. Des menaces. Une incitation ferme à obtempérer. Ses pensées s’affolèrent. L’homme commençait à l’entrainer. Impossible de se défaire. La sensation alors d’une main qui se glisse le long de son corps, le long de sa cuisse. Sueur d’effroi, réflexe dicté par l’instinct, vigoureusement, sur la chair de la paume de son assaillant ses dents se refermèrent. Un juron, retenu entre une mâchoire crispée, il lâcha prise. Sa main opposée s’extrayait de la poche dans laquelle elle s’était immiscée, parvenue à son but : le téléphone portable de l’étudiante. Dans l’enchainement, le coup partit. Une vive frappe assenée au visage de la jeune femme qui en fut projetée à genoux sur le sol, chute amortie par ses poignets alors éraflés sur le revêtement du sol. Si elle n’avait le temps de comprendre, la fureur n’eut besoin de plus d’une seconde pour grimper en flèche. La hargne au ventre, les éclairs aux yeux et un rictus empli de haine sur son visage, elle le redressa vers son agresseur, mais à peine ses lèvres eurent-elles le temps de s’entrouvrir pour vociférer son courroux, qu’une lame brandie sa gorge lui coupa le souffle. « Sois obéissante si tu veux pas qu’il arrive malheur à ton ami » L’éclat blanc de pureté saine du grain de sa peau se fit livide. Son regarda s’écarquilla. Un frisson parcourut son échine tandis que les mots résonnèrent à ses oreilles. Elle se redressa pourtant encore un peu plus, répondant avec défiance : « Quel ami ? Si vous osez toucher… » Ce fut sa chevelure qu’il agrippa brutalement pour l’inciter à se relever sans broncher, sans qu’elle ne puisse finir sa phrase. Il a fallu qu’il tombe sur une teigne bornée. « Fais pas chier et tout ira bien pour tout le monde ! » Victoire du mensonge sur le doute qui se fraya un chemin dans son esprit. Consciente d’être probablement bernée naïvement, elle ne pouvait se permettre de prendre le risquer d’ignorer une telle menace. La gumiho savait ô combien plusieurs de ses pairs s’avéraient susceptibles d’être tombés dans un véritable pétrin. Et si, c’était quelqu’un d’autre ? Un de ses proches innocents ? Qui était ce gars ? Que lui voulait-il ? A qui en voulait-il ? A la représentante des Gumiho ? Etait-ce encore un procédé d’attaque entre fraternité de mauvais goût ? A l’égérie de la marque Samsung ? Ou pire, à la fille du multimilliardaire, Secrétaire au ministère de son Etat de Singapour, le Président Tsai Shen ? Les questions tourbillonnaient dans son esprit tandis que bâillonnée – pour qu’elle la ferme – elle avait été montée de force puis attachée mains jointes au-dessus de la vitre de la portière à l’arrière de ce véhicule aux vitres teintées. Oui, au fond, Hera avait peur, mais ce sentiment ne la rendait que plus révoltée et combative. Jamais, elle n’y cèdera et ce salopard ne perdait rien pour attendre ! Quelques furent ses intentions, la renarde les lui rendrait au centuple. Elle se le jurait !
Le véhicule finit par s’arrêter. Son rythme cardiaque s’accéléra en revanche lorsque l’homme sortit du véhicule après avoir fouillé dans sa boite à gants. L’appréhension, l’incertitude mais surtout, une folle envie de se venger bouillonnaient dans ses veines. Ses méninges cherchaient à toute vitesse une issue possible lorsque la portière s’ouvrit. « Tu descends là, poupée. Et prends-ça avec toi ! » Il jeta une sacoche sur ses cuisses. Puis avec brutalité, il libéra les liens trop serrés et douloureux qui enserraient ses poignets égratignés, bleuis, avant de la propulser sans le moindre ménagement en-dehors de la voiture. Il s’en fallut de peu pour que Hera n’en perde derechef l’équilibre. « Livraison de jolie infirmière, il me remerciera plus tard ! » lâcha-t-il, remontant aussitôt derrière le volant et démarrant en trombe, sans plus d’explication. Délestée de ses entraves, la jeune femme ôta son bâillon et persifla des insultes en direction du véhicule déjà hors de vue. Un courant d’air vint se glisser sous sa chevelure jusqu’à sa nuque. Un nouveau frisson, celui de prendre conscience qu’elle n’avait nulle idée d’où elle se trouvait, et encore moins pourquoi. L’endroit était sombre, désert avec pour seule trace de vie une ampoule grésillant sur le point de rendre l’âme. Eh bien, quand on lui reprochait de s’aventurer dans des lieux peu recommandés parfois, cette fois-ci, il semblerait qu’elle ait surpassé toute performance. Elle déglutit. Ses iris balayèrent les alentours, passèrent sur une masse… et revinrent dessus. « Il y a quelqu’un ? » demanda-t-elle, d’une voix presque hésitante, s’approchant néanmoins. Tel était son instinct, n’envisageant guère jamais de s’enfuir. Un pas après l’autre, elle reconnait la silhouette d’un homme avachi, affalé, respiration difficile. A peine le temps de s’accroupir à sa hauteur que l’opacité des ténèbres se répandit. Bordel ! Elle tâte ses poches à la recherche de quelque chose pour l’éclairer. Ses doigts sentir un objet dur : son enregistreur vocal ! Le présent high-tech à multi-options de la marque dont elle incarnait l’égérie allait lui être d’une véritable utilité pour une fois. Hera se servit de l’écran en plein éclairage pour se procurer de la lumière. Le faisceau zig-zagua avant de se river sur le visage de l’inconnu. Apparemment son piteux état manifeste ne l’empêcha pas de râler. « Baisse ça » . Demandé si poliment, il pouvait être certain que Hera ferait exprès de l’aveugler encore quelques instants. « Baisse donc plutôt ton bras ! » rétorqua-t-elle avant de finalement s’exécuter non pas par docilité mais afin de déterminer la source de l’état si faible de ce clochard ou ce truand, du fait des circonstances, elle ne savait pas trop. « Et casse-toi, t’as rien à faire ici. » Aussitôt, la jeune femme lui renvoya brièvement la lumière dans les yeux avant de la placer entre deux de sorte à ce que lui aussi, puisse bien voir l’expression des traits de son visage : « Yah, je suis bien d’accord que je n’ai absolument rien à faire là, sauf que maintenant qu’un type louche m’a jeté devant un mec encore plus louche à deux doigts de claquer, tu crois vraiment que je vais décamper juste parce que tu le demandes ? » Elle redescendit lumière et regard vers la plaie qu’elle n’eut pas de mal à déceler à cause de la sombre tache sur ses vêtements maculés de sang au niveau de son flanc. « Si tu veux mourir aussi misérablement dans une ruelle, ça sera une prochaine fois où je ne serais pas impliquée ! » Aussi désastreuses pouvaient être les circonstances, la singapourienne ne perdait pas de son aplomb. Sans doute était-ce la première de ses forces. Dans l’urgence, elle restait de marbre, du mieux qu’elle le pouvait en tout cas. Ses nerfs seraient autorisés à lâcher que plus tard. « Non-assistance à personne en danger, tu connais ? Ce genre d’emmerdes, très peu pour moi ! » Les compresses qu’elle avait gardé en sa possession précédemment et que l’autre connard anonyme avait pris soin d’embarquer également lui apparurent presque comme un cadeau du destin. Premier geste à avoir, ralentir l’hémorragie ! Pour se faire, elle souleva le tissu du vêtement recouvrant la plaie dont elle découvrit une gravité certainement sous-estimée de prime abord. Le doute pointa. Elle continua néanmoins ses gestes, appliquant les compresses de gazes contre la plaie, appuyant pour contrer l’afflux sanguin. Elle chercha, hésita, puis finalement, saisit la main du blessé qu’elle incita à venir poser sur sa propre blessure, la maintenant de la sienne. Pressentant ses réticences, fidèle à son tempérament, la jeune femme anticipa le rejet de son patient improbable : « Ne bouge pas ou je t’aide à te vider de ton sang pour abréger tes souffrances ! » Et une fois le dernier souffle du blessé rendu, elle s’empresserait en quête de secours, prétextant l’avoir découvert que trop tard. Si elle en était réellement capable ? Allez savoir… Sa voix témoignait en tout cas de son absence de pitié. Malgré un visage illustrant la douceur même, son cœur possédait une vigueur impitoyable. Conservant sa main sur le dos de celle de l’inconnu afin qu’il la garde bien presser contre sa blessure sanglante, Hera se retourna à demi, entama de fouiller dans l’espèce de trousses de secours que ce tordu lui avait refilé. Difficile de voir dans l’obscurité, ses doigts fouillent à tâtons. Elle se piqua, s’en mordit légèrement la lèvre inférieure. Quel genre d’individu disposait d’ustensiles de chirurgie de secours comme du fil et une aiguille dans sa voiture ? La jeune femme secoua légèrement la tête. Ce n’était pas le moment de s’égarer dans des questionnements inutiles. Ses yeux allèrent de la plaie aux accessoires. Troublée, une once paniquée, Hera prenait énormément sur elle pour conserver son sang-froid, pour rester maitresse de sa capacité de réflexion. « Aish ! Je ne suis pas magicienne pour soigner un gars comme ça dans la rue… » Elle n’était qu’étudiante et ô grand jamais nul ne l’avait préparé à œuvrer dans des conditions pareilles. C’était tout bonnement impossible ! Stopper l’hémorragie représentait certes la principale priorité, cependant, il fallait veiller aux infections aussi… Il fallait l’emmener quelque part autre qu’ici. Si seulement l’autre type ne lui avait pas dérobé son téléphone. D’ailleurs, vaudrait mieux pour lui qu’il l’ait rapidement balancé. S’il savait à qui il s’en était pris, comme s’il n’y avait pas un traceur sur smartphone. Quoique, peut-être serait-ce préférable pour Hera que cet homme ne découvre pas son identité. A nouveau, elle se ressaisit avant que son esprit ne se laisse envahir par des pensées parasites. Son attention se reporta sur le visage blême du garçon, aux yeux à demi-clos. « Yah ! Reste conscient, hein ! Tu n’as pas un portable ? Il faut appeler une ambulance… » De sa main libre, la jeune femme entreprit d’essayer de fouiller les poches de l’inconnu gisant ainsi dans la rue.