#NOCTURNALRAINBOWS. amoureux de la musique, sous toutes ses formes, peu importe les genres, Ilnam est musicalement versatile. “on réfléchit sur du rap underground, on fume sur de l’électronique, on couche sur de la pop, on se détend sur du rap mainstream, on roule à 300 km/h sur du dubstep, on baise sur du rock, on se bagarre sur du metal, on drague sur de la soul, on trouve l’amour sur du classique.” il aime découvrir de nouveaux sons, s’enfermer des jours dans sa piaule juste pour s’exploser les oreilles, oublier de vivre tout bêtement tellement il est en extase dans son cocon musical. sa musique clash avec l'environnement familial qui l'a vu grandir : chez les Seo, on se réveille avec du classique, on bouffe avec du classique, on se couche avec du classique. mais pour ses parents, ce qu'il chante et joue, c'est n'est même pas considéré comme de la musique mais juste des bourdonnements de sauvage alors il n'a jamais eu leur soutien ni même de compliments de leur part. who cares, Ilnam est parfaitement capable de s'en sortir sans eux.

#TUMBLRBOY. présent et populaire sur tumblr mais pas vraiment pour sa gueule (well, un peu quand même), Ilnam y poste que du contenu en rapport à sa musique. y’a un truc qui fait kiffer la musique de Sin (et celle d’Illmatic), c’est indie et aesthetically pleasing parce qu’on utilise beaucoup ses lyrics dans des edits pour tout (bouquins, films, forums rpg, etc), autant les chansons en coréen (souvent traduites) ou celles en anglais (son bandmate Kitae maîtrise bien mieux l’anglais que lui). internet est un véritable tremplin pur percer dans la musique sans passer par les maisons de disque traditionnelles et mainstream ; Illmatic use de tous les avantages que ça leur procure, autant pour la visibilité que les sites qui permettent à leurs fans d’aider à financer leurs mixtapes (pas énormément, juste une petite aide qui les pousse à se surpasser à chaque fois).  

#SOLIDFANBASE. Illmatic est né y’a sept ans et au début c’était clairement une musique de garage : deux gamins qui savaient pas trop ce qu’ils produisaient mais c’était pour le fun alors ils s’en fichaient. Kitae était plus ancré dans le rap américain, il dit que c’est grâce à ça qu’il sait parler anglais couramment maintenant (avec plus d’injures que de réel meaning mais c’est pas grave). et Ilnam était en crise contre le classique que ses parents lui avaient imposé (il n’a rien contre le classique mais c’était justement le problème : ils lui avaient imposé un genre sans lui donner la possibilité de découvrir autre chose et ça lui avait donné l’impression de suffoquer, d’être une marionnette contrôlée et sans âme). clash de personnalités, clash musical, ça n’a pas été évident dans le duo, surtout que leurs débuts ont été pénibles : hués, chassés (avec d’ptain de galets), ils ont plus souvent été confrontés au mépris qu’à un véritable succès. mais leur persévérance a toujours été tenace parce que malgré les coups durs, malgré les soirs à se geler les culs dans la rue pour gagner quelques pièces – ils ont réussi à se faire un nom. sure, ils sont pas célèbres comme Nas ou Epik High, ils n’se font pas arrêter dans la rue ou sont rarement reconnus dans les clubs mais il n’empêche que leur fanbase est particulièrement solide. certains de leurs fans les suivent depuis des années et souvent, on entend parler d’Illmatic de bouche à oreille ou juste sur internet ; les tous premiers fans, les plus fidèles, leur ont permis d’arriver là où ils sont. on kiffe Illmatic autant pour leurs instru que pour les lyrics : des sons chill pour l’été, des sons engagés et agressifs, des sons de romance, des sons sexuels, etc. to be honest, leur panel musical est varié et capable de plaire un peu à tout le monde. mais si y’a bien une chose pour laquelle les fans les kiffent, c’est leur absence de retenue parce qu’ils n’ont pas peur de pointer du doigt des sujets qui fâchent dans une Corée étroite d’esprit. ils parlent ouvertement de weed, de sexe et d’homosexualité. récemment, ils ont même été jusqu’à ajouter le pronom “il” dans une chanson d’amour. leurs sons parlent un peu à tout le monde et c’est probablement ce qui fait le charme du groupe. les fans d'Illmatic sont appelés maniacs et ceux de Sin sont appelés sinners.

#BLURRYFACE. bizarrement indéfinissable. Ilnam ne rentre pas vraiment une catégorie précise, il a beaucoup trop de facettes à son prisme, tellement que ça déstabilise parfois quand on fait face à un Ilnam chill au possible et le lendemain à une pile électrique qui court partout. c’est une dichotomie un peu déroutante parce que sa personnalité et son physique sont un peu en clash également. physiquement, il est un peu grunge, paré de bijoux argentés, une chaîne souvent accrochée à sa ceinture, des trous aux genoux, des tshirts plus délavés et destroy qu’on saurait pas ce qu’ils représentaient avant. il a une dégaine de rockstar un peu cheap alors qu’il rap. il porte des chaussettes Marvel (c’est un fanboy, Bucky trash spotted) et donne l’impression d’être un gros nerd alors qu’il est également fan des films indépendants français. plus ils sont bizarres, plus il kiffe ; des fois, il regarde même sans sous-titres (et sans même parler français), juste parce que aesthetically, ça fait plaisir à ses yeux. même ses goûts sont un peu en clash avec l’image qu’il dégage, tant c’est dur de le définir. il peut paraître chill et nerdy, il peut aussi être profond et bizarrement intéressé par les significations cachées dans l’art abstrait ; tout dépend du point de vue et des détails qu’il laisse aux autres de voir.  

#TH2C. né performeur, excentrique au possible, il est capable d’entretenir la foule de par son aura magnétique, donne l’impression qu’il est plein d’assurance alors qu’il a juste un creux à combler. son attitude suffit pourtant à attirer les regards, à donner envie aux gens de l’écouter parler – emcee dans les raves, tendance à les rendre mémorables avec un naturel presque déroutant. quand il n’a pas de micro en soirée, il est wild, profite de l’instant t comme s’il n’y avait pas de lendemain, manque de pudeur autant avec ses potes qu’avec des inconnus ; pilules colorées sur sa langue, poudre dans les narines, facilité déconcertante avec laquelle il se laisse juste aller. corps moite tout contre lui, sur la table ou contre le mur, en tête-à-tête ou à plusieurs sur un lit trop petit – Ilnam est toujours prêt à faire de nouvelles expériences.

#YOUTUBE. Kitae et lui ont une chaine youtube sur laquelle ils postent leurs sons mais aussi des covers de titres célèbres : hey mama, work, chandelier, run the world, ***flawless, we don’t talk anymore, etc.

#ILLMIND. sa mifa biologique est littéralement et profondément fucked up. problématique et malsaine même si la fratrie se serrait les coudes. Ilnam – Jae Hyuk en est l’aîné et aussi le premier marmot abandonné. le plus blasant dans tout ça, c’est qu’il s’en souvient pas – pas même de son putain d’jumeau avec lequel ils ont assisté à un meurtre avant de se séparer. Nam Hyuk et Jae Hyuk avaient sept ans. tâchés de sang et les prunelles à jamais marquées par ce qu’ils avaient vu, l’enfance brutalement interrompue quand leur père a assassiné quelqu’un sous leurs yeux. la répression de Jae Hyuk s’est faite progressivement. d’abord, c’est dans le silence qu’il s’est plongé, mécanisme de défense couplé à l’obéissance envers son père : Jae Hyuk avait promis qu’il ne dirait rien de ce qu’il avait vu alors il a fermé sa gueule. puis petit à petit, ses souvenirs se sont effacés, blocage de son passé complet, jusqu’à en oublier même son nom. devenu Il Nam, avec une nouvelle vie et une seconde chance, il n’est pourtant pas over it. il n’a pas les détails de son passé, ni de visages à s’en rappeler, son trauma se reflète dans certaines de ses réactions. il peut passer du bon temps avec ses potes et avoir un shutdown immédiat sans même savoir pourquoi ; quand ça arrive, en général il s’isole, casque sur les oreilles, musique d’ambiance qui calme ses nerfs. ça l’saoule parce qu’il sait pas d’où ça vient et ne veut pas non plus fouiller dans sa tête, de peur d’ouvrir une boîte de pandore qui pourrait l’anéantir : il a trop peur de ce qu’il pourrait découvrir alors il fait comme si ses shutdown faisaient partie de sa personnalité disparate et inconstante.

#NOMAD. ses parents adoptifs ne lui ont jamais caché qu’il était adopté mais ce n’était pas un sujet qui était creusé profondément chez les Seo. et Ilnam avait constamment l’impression qu’il lui manquait quelque chose, des réponses, autant une part de lui-même ; s’il leur était reconnaissant pour tout l’amour qu’ils lui ont donné et qu’il leur a rendu, il était… mal dans sa peau. il a commencé les fugues assez tôt, il se réfugiait juste chez des copains quand ça devenait trop suffoquant dans sa propre chambre (ou sa tête). ça l’a rendu claustrophobe. effrayé de se retrouver seul dans une pièce étroite. se retrouver seul dehors, ça ne le dérange pas, c’est vraiment l’isolement forcé et seul qui lui donne envie de s’ouvrir le crâne. puis ses parents l’ont vu à genoux entre les cuisses d’un garçon quand il avait seize ans et ça a accentué encore plus son mal-être : ils n’étaient pas enchantés d’apprendre qu’il avait ce genre de penchants, pas non plus homophobes au point de le foutre dehors. juste – déçus mais avec l’espoir qu’il retrouverait le droit chemin tôt ou tard. ses parents l’ont inscrit dans un camp d’été censé guérir sa présumée homosexualité ; dans ce camp, il a été forcé de regarder en boucle des vidéos pornos hétéros, forcé de participer à des discours sur l’importance d’être avec quelqu’un du sexe opposé. ça a failli le rendre complètement dingue mais ce qui l’a aidé à garder sa tranquillité d’esprit, aussi difficile qu'était sa situation, c’était la musique. les sms que lui envoyait Kitae le temps que sa cure a duré. à la fin, il a été obligé d’affirmer qu’il en était guéri juste pour en sortir mais il était encore plus confus parce qu’il est incapable de refouler ce qu’il est réellement : c’est pas juste les mecs qui l’attirent mais les filles aussi. mais dans la bouche de ses parents, l’idée même a l’air inconcevable, presque égoïste parce que pour eux, il veut tout, tout en étant incapable de choisir ce qu’il veut. messed up et confused, il a quand même continué à faire profil bas devant ses parents jusqu’à sa majorité et la fin du bahut : Ilnam a pris un sac et s’est barré. ça ne l’a pas du tout effrayé de se retrouver seul, sans rien : il avait sa guitare avec lui qui lui permettait de gratter pour quelques pièces, des potes un peu partout dans le pays et un acolyte plus fidèle que Sonny and Cher. c’était dur parce que Kitae et lui ont dû faire des plans weird pour se trouver un toit (ou pas de toit du tout, juste plusieurs sacs poubelle collés les uns aux autres en guise de toit), taper dans le vol à l’étalage pour des snacks… cette prédisposition à squatter n’importe où est ancrée en lui, au point que même si aujourd’hui sa situation est plus stable (aka il est au dortoir de sa frat’), il squatte quand même chez des potes ou investit le banc dans la cour de l’université. pas vraiment sdf mais pas non plus à l’aise dans sa piaule, surtout quand il se retrouve tout seul : il freak out littéralement et se casse pour se promener. 

#AUTUMNLEAVES. inspiration brumeuse, les bruits chaotiques happent son attention et Ilnam se retrouve plus souvent perdu dans ses pensées que réellement ancré sur terre. son univers est rocailleux, houle agitée qui chamboule ses pensées, son programme quotidien, quand l’inspiration le frappe sans crier gare. l’environnement est sa première source d’inspiration. les vrombissements des voitures, les badauds qui marchent à une certaine allure rapide laissant entendre des cliquetis sur le bitume, les hululements des piafs, les disputes des voisins dont il récupère les idées, la pluie même – parfois, il a l’impression que la nature converse avec lui tant il arrive à la comprendre et à démêler les sons, les entreposer les uns à côté des autres et composer quelque chose. et puis les gens, tous autant qu’ils sont, l’inspirent. les inconnus autant que ses proches, ceux qui lui confient des secrets, ceux qui lui révèlent des émotions cachées, ceux qui ont du vécu lourd ; il puise dans leurs histoires, dans leurs ressentis, dans leur humeur. vampire d’émotions qui n’a vraiment pas de contrôle sur son inspiration ravivée par d’autres gens, elle crépite dans sa tête et jusque dans ses doigts le laissant incapable de faire autre chose que de l’extérioriser sur des instruments et des lyrics. weirdly enough, quand on lui confie des choses, il ne révèle rien et garde tout pour lui, muet comme une tombe ; y’a juste plus de chance que ça ressorte en musique.

#PRBLMS. plus qu’un besoin de bouger ailleurs, c’est la sensation constante d’être piégé dans une routine qui le met sur les nerfs. dans une ville même ; c’est plus fort que lui, il se retrouve à errer à la recherche de nouveautés quand la ville devient monochrome et petite, il s’y sent oppressé et suffoque de cette sensation qui lui enserre la gorge. et puis paradoxalement, Ilnam est aussi le gars qui va laisser des marques sur son passage partout où il va : graver ses initiales dans la brique d’un immeuble, écrire sur les rideaux d’un resto “I was here. I exist. I’m alive.”, se mettre un lipstick rouge et embrasser un billet de 1000 wons qu’il fait tomber dans les égouts, raturer de lyrics les murs… les gens qu’il fréquente d’une ville à une autre, en général quand il rompt avec eux Ilnam se retrouve avec des objets qui leur appartiennent ; des bijoux en général mais il a plein d’affaires qui viennent de ses exs et qu’il utilise encore aujourd’hui parce que ça lui donne l’impression qu’ils sont avec eux et qu’il est toujours avec eux aussi. c’est pas un tableau de chasse, plus un besoin de se rassurer qu’il a été, même momentanément, présent dans leurs vies, qu’il les a plus ou moins marqués mais que la vie leur a fait prendre des chemins différents. un besoin de se rassurer qu'il existe.