I wish I could go back (+) Ji Hyun
Invité
Invité
I wish I could go back (+) Ji Hyun | Mer 26 Juil - 3:07 Citer EditerSupprimer
I wish I could go back
Ji Hyun & Je Ha
Une goutte de sueur perla sur mon front et roula le long de ma tempe, ma joue et ce jusqu'à dégringoler dans le vide. Plissant les yeux pour échapper aux rayons brûlants du soleil, je me redressai et m'éloignai pour rejoindre ma voiture garée sur le bas côté. Je m'étais arrêté à l'arrache en voyant le panorama, porté par une inspiration qui m'avait fait oublier toute prudence. Ouvrant la portière arrière, je me penchai pour attraper ma sacoche et y rangeai mon appareil photo. La chaleur faisait bouillonner mon sang dans mes veines et mon cœur cognait ardemment contre mes tempes douloureuses. Essuyant mon front de mon bras, je pris la bouteille qui traînait, la portai à mes lèvres et bus une longue rasade avant d'en renverser un peu sur ma tête. L'eau imbiba mes mèches brunes qui ondulèrent et se plaquèrent contre mon front chaud. Je secouai légèrement la tête, saisis la casquette qui traînait sur la plage arrière et l'enfonçai sur mon crâne avant d'y renverser un peu plus d'eau. Une sensation de fraîcheur m'envahit, éphémère. Je ne la savourais que quelques secondes avant de me glisser sur le siège avant pour démarrer la voiture. Le moteur ronronna, racla puis s'éteignit brusquement. Le sourcil levé, je tournai de nouveau la clé et jouai du pied sur les pédales pour la faire repartir. Mais la voiture demeura silencieuse. « Et merde ! » grognai-je en sortant abruptement pour aller soulever le capot. Aucune fumée ne donna vie à mes craintes mais aucune solution ne m'apparut non plus. Bras tendus, je finis par me redresser et par libérer mon téléphone de ma poche afin d'appeler un mécanicien. Pas de réseau. Un rire mordit mes lèvres, ironique et fatigué. « C'est une blague. Une mauvaise plaisanterie. » râlai-je en levant le bras pour tenter de capter un signal. Mais seul le vide me répondit et aucune icône ne s'afficha dans la barre de notification. « Saloperie. » m'énervai-je en balançant l'appareil dans la voiture. J'étais seul, perdu au beau milieu de la campagne, sans solution si ce n'est celle de marcher jusqu'au prochain village. Maudissant mon imprudence et mon impulsivité, j'appuyais sur la visière de ma casquette, récupérai téléphone et appareil photo que je ne pouvais laisser traîner, verrouillai la voiture puis m'éloignai sur la route. Le soleil frappait si fort que le paysage semblait onduler. Soufflant sur mon visage, je passai la lanière de ma sacoche au travers de mon torse et accélérai le pas. Les minutes s'écoulèrent, nombreuses. Brûlantes. Le regard fixe, j'avançai en tentant de songer à autre chose que la chaleur qui incendiait mes bras nus. Je me retranchais dans mon esprit, en m'intéressant au paysage et à ce qui dessinait autour de moi. Néanmoins, mon esprit alerte n'eut pas la bêtise d'ignorer le son qui ronflait et s'intensifiait dans mon dos. Je me retournai et tendis le bras pour arrêter la voiture, la seule qui se soit présentée ces trois dernières heures. Heureusement elle s'arrêta un mètre plus loin, dans un crissement de pneu presque agréable. Le souffle court, je m'approchai de la portière et de la vitre qui descendait. «Bonjour, j'ai eu un problème de voiture … » Les mots moururent sur mon inférieure sèche quand je reconnus le visage de celle qui se tenait au volant. Ji Hyun. Une amie perdue de vue depuis que j'avais franchit la ligne après une soirée trop arrosée. Je crispai les doigts sur la portière, interdit. Je ne savais plus comment lui parler depuis. En vérité, je ne me rappelai pas même avoir reparlé de cette soirée. J'avais tendance à fuir, à me replier sur moi même dès qu'une femme m'approchait alors une femme avec laquelle j'avais couché … une amie de surcroît. « Ji Hyun … Je ne m'attendais pas à voir un visage familier en pleine campagne. » commençai-je la mâchoire crispée, hésitant quand à la marche à suivre. Fallait-il mieux que je me démerde ou devais-je au contraire lui demander de l'aide et risquer de voir cette nuit être évoquée ? Et comment même me défendre ? Je levai légèrement le menton et l'effleurai des yeux, alors qu'elle me fixait, mains sur le volant. Je me souvenais à peine de cette soirée. Je l'avais balayée, rangée dans un coin de mon esprit, enfermée à double tour. Les muscles raides, je finis par prendre une décision que j'espérai ne pas regretter. « Ma voiture est tombée en panne. Est-ce que tu pourrais m'emmener au village le plus proche ? » demandai-je simplement en l'effleurant des yeux. « Ou mieux, tu n'aurais pas de réseau par hasard ? » Dans mon fort intérieur, je l'espérais et ce bien que l'amitié de Ji Hyun me manquait, de même que cette relation simple et complice, ternie à présent par une nuit que je regrettais d'autant plus que nous avions été proche avant toute cette mascarade.
Invité
Invité
Re: I wish I could go back (+) Ji Hyun | Lun 21 Aoû - 23:52 Citer EditerSupprimer
I wish I could go back
Ji Hyun & Je Ha
C’étaient les vacances, cette partie de l’année où l’insouciance prime, où les cœurs s’emballent et s’envolent et les esprits s’allègent. J’avais attendu ce moment avec impatience. Une fois les cours terminés et les dernières démarches effectuées, j’avais pris plaisir à jeter toutes mes affaires essentielles dans ma valise, embrasser mes amis avant de détaler vers ma voiture, n’ayant en tête que de m’éloigner du campus et de la réelle fourmilière qu’est Séoul.
Loin de la capitale, me voilà sur les routes de Corée du Sud, les cheveux dans le vent et l’esprit vide de tout tracas. La chaleur est vibrante, suffisamment étouffante pour que je me sente légèrement molle. Quelques traces de sueur se manifestaient tout le long de mon corps, ce que je n’avais pas à réellement cacher n’ayant personne à mes côtés. Je suis seule et je roule en direction de cette petite cabane isolée que mon grand-père m’a cédée juste avant de quitter ce monde. C’était un homme fantastique, probablement la personne qui m’a le plus aimée au monde, celui qui était toujours attentif quoi qu’il m’arrive. Mais tout cela appartient au passé. En attendant, j’aime me raccrocher aux bons souvenirs qu’il me reste de lui, à ce lieu que j’ai côtoyé dans les moments les plus difficiles de ma vie. Cette maison et ces bras étaient ma parenthèse, mon cocon. Un cocon qui a été pulvérisé du jour au lendemain mais duquel demeurent quelques débris. Alors comme tous les ans je roule, je roule sans fin jusqu’à cette petite maison de campagne où je reste quelques jours seule pour me ressourcer, pour oublier mon quotidien et me souvenir de ce qui m’importe. Oublier et me souvenir.
Je roulais donc paisiblement, balayant du regard les paysages qui s’offraient à moi, déserts de vie en comparaison avec Séoul lorsque quelque chose, ou plutôt quelqu’un retint mon attention. On ne croisait que peu de personnes sur ces routes, surtout par ce temps où les habitants locaux se retranchaient plutôt chez eux l’après-midi. Je ralentis, surtout par prudence au début car je ne pensais pas m’arrêter. Je n’ai pas assez confiance pour prendre n’importe qui en voiture. Mais il est vrai que quelques kilomètres plus tôt j’avais pu observer une voiture sur le bas-côté. Une voiture qui aurait dû me paraître familière mais que j’avais préféré oublier…
Je reconnu cette silhouette. Pendant un instant j’eus envie de vivre dans le déni. Non, ça ne peut pas être lui. Je dois me tromper. Mais une fois la personne visible dans mon rétroviseur central, je fus sûre de moi. Une part de moi voulu accélérer et partir loin, hors de sa vue, comme si de rien n’était. Mais je suppose que quelque chose en moi a refusé ce plan et opta pour le plan B. A mes risques et périls. Je freinai donc pour me ranger sur le bas-côté et ouvrit la vitre en attendant que Je Ha parvienne à la voiture. Il manifesta sa surprise lorsqu’il croisa mon regard, un regard froid, plein de ressentiment. Je ne sais pas si je lui en voulais d’avoir pris la fuite ou si c’était ce manque de nouvelles pendant si longtemps qui m’avait froissée. « Effectivement, je ne pensais pas te voir ici non plus. Peut-être que si tu avais encore pris le temps de me parler tu saurais que je viens ici tous les ans. » Bim. Une première offensive était lancée. C’était comme de voir un animal se défendre parce qu’il était blessé. Je le fixai avant de lui proposer de monter ou d’utiliser mon téléphone. La rancœur n’effaçait pas cette forme de tendresse que j’avais pour Je Ha depuis les débuts de notre amitié.