Wolf guardian

Ji Eun & In Ha

TENUE | Les percussions brusques de la batterie. Les battements sourds et graves de la basse. Les notes furieuses de la guitare. Ma voix qui résonnait dans le club, survolant quelques cris endiablés et mains qui s'agitaient devant nous. Hargneux, j'avançais au bord de la scène, me penchant presque à en tomber, le micro tendu vers les visages défigurés par l'exaltation. Je sautais d'un bond sur place, longeant la foule en délire d'une démarche inarrêtable. Dominante. J'évitais les câbles  qui jonchaient le sol, et le fil accroché au guitariste qui me suivait à la trace, comme une ombre que tout le monde devait m'envier. Une ombre aux aptitudes solistes incroyables. L'amas des corps qui dansaient avec moi, je pouvais les sentir me happer et me nourrir de leur énergie. A une époque, j'en aurais perdu pied au bout d'une heure. Ces foutues crises de panique. Elles devenaient de plus en plus rares. La vue de cette chaleur ambiante ne me faisait plus emballer violemment un cœur, amoureux de la musique, et qui finissait par en crever sur scène, essoufflé par une peur étouffée. Mes pieds frappaient le sol en un rythme saccadé, empressé. Mes hanches suivaient, mes épaules se tendaient, mon bras aux muscles saillants se braquait vers le public en un doigt interrogateur et les mots que je lançais m'étaient aussitôt renvoyés. L'excitation se lisait sur mes traits anguleux, mes lèvres s'étirant en un sourire arrogant et jovial. Je ne pouvais nier la joie qu'un tel spectacle m'apportait. Ce personnage imprévisible que j'incarnais, qui mouvait sans jamais rester en place, envoûtant la salle avec ses amis musiciens en quelques notes et quelques enjambées sauvages. Ce personnage qui frôlait quelques bouches gourmandes de femmes qui, en forme de cœur, tendaient leurs cous élancés pour m'attraper. Je m'y laissais entraîner, dans une danse éphémère, cette séduction permanente de la scène pour que tout le monde garde ses yeux braqués sur vous, et ne lâche pas une miette du spectacle qu'offrait en ce moment même.. Les Voodoo Childs. La fin de la dernière chanson allait sonner. Joueur, j'ôtais le débardeur sombre qui me couvrait, l'envoyant dans un coin, dévoilant une silhouette longiligne mais particulièrement dessinée. Bombant le torse, je m'amusais des sifflements qui retentissaient, la main passant dans ma chevelure brune, quelques mèches retombant souplement sur mon front. J'escaladais la petite plateforme où était installée la batterie, je me plaçais devant lui, puis vers le public. Mon cou s'étira vers le haut, les notes aiguës s'échappant de ma gorge avec puissance, et une précision presque monstrueuse. Les instruments qui se retrouvent, s'harmonisent, scandent une dernière fois, puis se taisent pour laisser place aux salves d'applaudissements qui firent trembler nos membres fatigués, mais heureux..  

Des compliments fusaient entre les bouches, alors que l'on gagnait un par un la foule qui nous entoura presque dangereusement quelques secondes, avant de nous laisser respirer. Le personnage rock'n'roll me collait toujours à la peau, et mettait toujours un certain temps à me quitter. Imprévisible et provocateur. Mais ma modestie naturelle se lisait dans un sourire amical et enjoué, alors que l'on tentait de gagner des canapés pour s'asseoir. Mes membres y arrivèrent, alors que je discutais quelques minutes avec le propriétaire du club, nous proposant déjà d'autres dates de représentations. J'étais aux anges. On envoyait plutôt pas mal dans la capitale depuis ces dernières années. D'une tape sur l'épaule, je me faisais encore féliciter, avant de me frayer un chemin pour rejoindre mes potes. Mais une jeune femme m'arrêta alors que j'hélai le barman. « Un cocktail de ce ce que tu veux, mais avec du rhum dedans ! » scandai-je, alors qu'elle s'installa à côté de moi. « Super show, j'ai adoré ! Surtout la dernière partie.. » lança t-elle, son regard glissant nonchalamment sur mon torse nu. « Thank's ~ » Faudrait que je pense à moins me désaper sur scène quand même, pensais-je, alors que je suivais les gestes techniques du barman qui préparait ma boisson. « Diiiis.. Je suis envoyée par une amie, elle voudrait te dire quelque chose, mais elle n'a pas osé venir te voir. Est-ce que tu pourrais aller lui dire quelques mots ? Elle est un peu timide en fait ! » continua t-elle, en se moquant légèrement de celle dont elle parlait. J’arquais un sourcil. Me parler ? Curieux de nature, surtout quand il s'agissait des femmes, je me demandais ce qu'elle pouvait bien avoir à me dire. « Où est-elle ? » Attrapant mon verre glacé, je suivais l'avancée de cette fille à la robe rouge tapageuse, jusqu'à ce qu'elle s'arrête devant quelqu'un. Passant à côté des groupes qui les bordaient, je pouvais enfin voir le visage de celle qu'elle cherchait. D'une démarche assurée, je m'arrêtais devant elle, elle et son visage de poupée, aux yeux agrandis d'un fin trait noir, elle et son allure angélique qui n'avait absolument rien à voir avec l'autre fille. La fixant intensément quelques secondes, une gorgée se fraya un chemin dans ma gorge éreintée, avant que d'un air gentleman, et presque théâtral, je ne m'incline devant celle-ci. « Alors, c'est toi qui n'osait pas venir me parler ? Je suis venu jusqu'à toi, c'était plus simple. Que voulais-tu me dire ? » lui demandais-je, d'une voix plus douce et chaleureuse, ma personnalité reprenant peu à peu le dessus. Et puis, je me rendis compte que.. Bein, je devrais quand même me fringuer, car la chaleur de la scène était déjà bien retombée, ou presque. « Ah désolé, je ne suis pas très présentable là ! » rajoutai-je en lâchant un petit rire. J'attrapais mon débardeur que j'avais mis sur une épaule, je l'enfilai rapidement, mais l'autre fille et sa blondeur vinrent se glisser à côté de moi. « Ah mais pas besoin de te rhabiller ! En fait, elle est en médecine comme moi, et ce qu'elle voulait, c'était t’ausculter, en privé.. » fit-elle, avant de rire, derrière sa main, avant de s'échapper parmi les convives. A quelques mètres, elle s'installa avec d'autres amies sur des canapés, toutes en médecine, toutes les regards braqués sur la scène, les portables levés prêtes à enregistrer. Mais je ne les remarquais pas, mes prunelles caramel fixaient sur la jeune femme devant moi, surpris par ce que je venais d'entendre, avant d'éclater littéralement de rire. « On ne me l'avait jamais faite celle-là ! Pourtant, on dit que c'est une technique classique de drague, mais.. » avouais-je, d'un large sourire, ma main se perdant dans ma nuque, alors que je la détaillai la dite "timide" avec attention.    
 
 

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TENUE | Je n'avais pas l'habitude de rester aussi tard quelque part et surtout pas à un concert.

J''avais déjà terminé d'étudier mes cours pour une semaine. Disons que je suis tranquille pour réviser les matières évaluée le lendemain. C'est pour cette raison que j'ai accepté leur demande. C'était des filles de ma classe, élèves en médecine. Je ne les avais pas remarquées, mais elles sont venues me trouver. J'étais assez surprise et contente à la fois. Personne ne parlait à Ji Eun. Personne ne parlait au " fantôme ". Elles m'avaient demandée si j'accepterai de venir à un concert. Le concert de In Ha. In Ha? Je ne connaissais pas cette personne. Est-elle célèbre? Peu importe. J'ai toujours aimé la musique donc pourquoi pas venir à ce concert? Je n'étais pas très convaincue au début. Je ne savais pas comment réagir, mais elles m'ont suppliés. De retour au dortoir, je n'avais pas l'intention d'y aller. Je restais assise sur une chaise en me demandant si je devais m'y rendre ou pas. Mon téléphone vibrait, c'était un message. Leur message. Pour moi, c'était plutôt une menace. Elles disaient que si je ne venais pas au concert, elles seraient tellement désespérées qu'elles ne sauraient pas quoi faire d'autre. Je devrais y aller pour éviter tout problème. Et puis, elles pourraient devenir de bonnes amies, qui sait? Je cherchais dans ma garde robe, quelque chose d'approprié pour cette soirée. Etant donné que je ne vais pas souvent ou même, que je n'y avais jamais mis les pieds, il n'y avait rien de convenable. Après quelques recherches, je tomba sur une robe blanche. C'était la robe que je portais pour mes anniversaires. La seule que j'avais. Il faudrait que je pense à acheter d'autres vêtements. Il ne me restait plus que trente minutes avant que le concert ne commence. Il fallait encore que je prenne le bus. Je me dépêchais et attachais mes cheveux en une queue de cheval avec un ruban noir.

Elles étaient là. Elles m'attendaient toutes devant le bâtiment. J'étais plutôt impatiente. L'une d'elle me prit la main et m'entraîna dans la salle. Il y avait beaucoup de monde et je commençais à avoir chaud. Les filles parlaient entre elles me laissant seule à ma place. Quelques minutes après, elles se placent près de moi, chacune à leur place marquée sur le ticket d'entrée. Les lumières s'éteignent et la foule poussa des cris. Je n'étais pas habituée. Il y avait beaucoup de bruit. Le chanteur arrive sur scène et tout le monde avait l'air excité. Ils bougeaient dans tout les sens. Ses fans chantaient avec lui et l'ambiance était époustouflante. Je devais avouer qu'il chantait vraiment bien. Vers la fin de sa prestation, il enleva son haut. Personne ne faisait ce genre de chose d'habitude. Je ne savais que faire à part tourner ma tête. La fille a ma droite la prit entre ses deux mains et m'obligea à regarder In Ha. Il avait un joli corps, mais j'étais mal à l'aise. Je n'avais pas d'autre choix que de fermer les yeux. Là, elles ne pourraient pas me les ouvrir leurs doigts. Des applaudissements se firent entendre. C'était la fin et je décidais enfin de les rouvrir. Les lumières se sont rallumées et la salle se vida petit à petit.

Les filles m'invitèrent à boire un verre avant de partir. Je n'avais pas le temps de répondre qu'elles me poussèrent au bar. La blonde s'éclipsa disant qu'elle devait s'occuper de certaines choses. Je restais là, mon verre d'eau à la main. Elles se moquaient de moi car je ne pouvais pas boire d'alcool ou plutôt, je ne voulais pas. Ce n'était pas le genre de boisson qui était fait pour moi. Quelques instants plus tard, elle revient non pas seule, mais avec In Ha! Comment a-t-elle réussi à capter son attention? De nos jours, les chanteurs et acteurs se faisaient raccompagner par leurs garde du corps après leur boulot. Il n'avait toujours pas remis son débardeur et avait un verre de cocktail à la main. Il s'avança vers moi pour se mettre devant moi. Devant moi?! Qu'est-ce que je fais? Comment? Pourquoi? Qu'est-ce qu'il fait? Une célébrité près de moi? Qui me regarde? Comment j'en suis arrivée là? Je voulais vraiment dire quelque chose, mais je n'avais jamais parlé à un chanteur avant. Il fallait savoir que je ne parlais qu' à très peu de personnes. Je n'osais pas le regarder dans les yeux et ne savait que faire. « Alors, c'est toi qui n'osais pas venir me parler ? Je suis venu jusqu'à toi, c'était plus simple. Que voulais-tu me dire ? » Lui parler? Mais je ne... Je... Quoi? C'est un malentendu? Si c'est un malentendu, autant en finir tout de suite pour éviter d'autres malentendus. « Ah désolé, je ne suis pas très présentable là ! » Oui, en effet. Il se rhabilla et la blonde l'en empêcha. « Ah mais pas besoin de te rhabiller ! En fait, elle est en médecine comme moi, et ce qu'elle voulait, c'était t’ausculter, en privé.. » Pardon? Je n'ai jamais voulu l'ausculter! Mais que se passe-t-il? Finalement, je regrette d'être venue. « On ne me l'avait jamais faite celle-là ! Pourtant, on dit que c'est une technique classique de drague, mais.. » Le draguer?! Non, il y a vraiment un malentendu. Il croit que je l'aime! Je ne peux pas aimer quelqu'un comme ça! Il faut se voir, parler, être ami, passer du temps ensemble. En gros, il faut passer par plusieurs étapes avant de pouvoir définir si oui ou non on aime vraiment la personne. Je ne bougeais pas et restais immobile tandis qu'il me fixa attentivement. Qu'est-ce que je vais faire? Je devrais vite partir. Alors que je me retourna voir les filles, je les vois avec leur gsm tourné vers moi. Je me fais des idées, elles n'étaient pas en train de filmer. Elles faisaient juste des selfies. J'avais chaud et rien n'allait. Je sais que dans ces moments, je m'évanouis. Je ferme les yeux et je me laisse aller. Je n'arrivais plus à tenir droite et vacilla d'un côté. Ma tête me faisait mal et mes oreilles bourdonnaient. Plus rien ne compte à part partir de ce monde.
 

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TENUE | Les Voodoo Childs avaient acquéri une bonne notoriété dans la capitale. Avec les années, on avait pas mal écumé les petites salles, les bars et les clubs, on avait même fini par se faire une communauté de fans qui nous suivaient régulièrement sur les réseaux sociaux et sur les concerts. On avait même joué à au défilé de mode d'un grand magazine il y a quelques mois, en toute simplicité. Mais on avait beau s'être fait plusieurs fois approcher par des maisons de disque, la célébrité pure et dure, ce n'était pas ce que l'on recherchait. Nous avions tous des buts différents, on faisait des études, la musique était une passion qui nous enflammait, et nous liait, et c'était tout. Mais on prenait littéralement notre pied sur scène, on donnait toute notre énergie, tout notre cœur, et on était content quand le public nous rendait tout ça. La jeune femme avait l'air assez surprise de me voir traverser la foule jusqu'à elle, alors que je lui adressais la parole. Elle avait fait un pas en arrière, ses yeux s'écarquillant en me regardant de bas en haut. Est-ce que c'était ma tenue ? Sans plus attendre, j'enfilais mon débardeur, mais la blonde m'incita à ne pas le faire (trop tard), prétextant que la jeune angélique.. voulait m'ausculter.. Mon regard se porta aussitôt vers celle-ci, un sourire amusé aux lèvres. Était-ce une façon de me rentrer dedans ? Cela me faisait tout aussi bizarre que ce soit son amie qui dise ça pour elle. Celle-ci nous laissa seule, et je penchais ma tête à droite, puis à gauche, tout en dévisageant la brune presque figée. Et bein alors, pourquoi est-ce qu'elle ne disait rien ? Est-ce qu'elle était du genre timide ? « Bon, commençons par faire simple.. C'est quoi ton pr- yahyahyaaaah ! » m'écriais-je soudainement en la rattrapant par les épaules, alors qu'elle allait percuter mon torse. Elle avait bien failli s'évanouir ! Je la redressais, mes mains la tenant fermement, alors que je m'avançais vers son visage. « ça va ? Tu te sens pas bien ?! » En effet, elle avait l'air un peu blanche, mais je ne pouvais vraiment voir avec toutes ces lumières. Au moins, elle restait éveillée ! La blonde, où était cette fille ? Je détaillais rapidement la foule pendant de longues secondes, avant de la repérer assise avec d'autres filles sur des banquettes à quelques mètres à peine. Je lui fis signe qu'elle n'allait pas bien, qu'elle vienne la chercher mais à la place... Elles se marraient toutes. Elles riaient littéralement, et la leader haussa simplement les épaules dans ma direction, avant de lever le pouce d'un sourire presque mauvais.. Comme si elle me disait qu'elle s'en foutait et que je pouvais en faire ce que je voulais. Presque choqué devant leurs attitudes révoltantes, je me décidais à m'en occuper moi-même. Déjà, la sortir de là, la foule ne devait pas aider à respirer, et je savais plus que quiconque ce que cela faisait d'étouffer. « .. Ecoute. N'ai pas peur, je vais t'emmener sur les banquettes près de l'entrée, ok ? C'est juste là-bas. » la rassurais-je d'une voix plus douce. Et sans plus tarder, je me décalais sur le côté, passant un bras derrière ses épaules, un autre sous ses genoux, et je la soulevais aisément contre moi. Je lançais un dernier regard haineux vers le groupe au loin, avant de me frayer difficilement un chemin en cognant les gens de mes épaules pour leur signaler notre présence. Peu de temps après, je la déposais lentement sur un long canapé blanc comme promis. Je m'absentais peu de temps vers le bar juste à côté pour demander de l'eau et je revins avec un verre que je déposais sur une petite table basse. J'avais fini par m'accroupir devant elle, l'observant attentivement, presque de peur qu'elle ne tombe à nouveau. « ça va aller, ok ? Respire. Inspire.. et expire lentement.. » lui soufflais-je en lui montrant, avant de lui avancer la boisson. « Bois un peu aussi, ça te fera du bien ! Ça t'arrives souvent ce genre de choses ? De.. presque perdre connaissance ? » demandais-je.      
 
 

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TENUE | In Ha. Je suis désolée si je ne peux pas parler avec toi correctement. Je suis une personne timide et je ne peux rien y faire. Quand il s'agit de garçons, je perds mes moyens et je m'évanouis. Je ne te demande pas de me protéger ni de me tenir près de moi. Tout ce que je veux, c'est vivre une vie tranquille. Vivre dans un monde où tout est possible. Les gens disent que pour réaliser ses rêves, il faut se réveiller. Cela fait exactement dix-neuf ans que je me réveille sans cesse et rien n'a changé. Est-ce que tu pourras changer ma vie ne serait-ce que d'un pourcent?

Je pensais que je toucherai le sol, mais quelqu'un m'a rattrapé par les épaules. Quel soulagement. Se fracasser sur le sol dur et froid est insupportable et inconfortable. Je remercie la personne qui ne m'a pas laissé tomber. J'espère juste qu'elle entendra mes chuchotements. Mon corps se soulève. Est-ce que c'est la fin? Est-ce que c'est le sentiment quand on va au paradis? J'essaye d'ouvrir les yeux et de chercher cette fameuse lumière blanche. La lumière qui apparaît quand on meut. Cette personne me dépose sur quelque chose de moelleux. Ce n'est pas le sol, mais c'est un mieux. Est-ce que je vais être abandonnée ici? Je reprends petit à petit mes esprits. Quelqu'un me relève et quelque chose de froid touche mes lèvres. Un verre. Je bois un peu et remercie encore cette personne. J'ouvre les yeux tant bien que mal et la personne qui m'a aidé, la personne qui ne m'a pas laissé, c'est In Ha.C'est inimaginable. Une célébrité aussi gentille. C'est un ange que dieu m'a donné. Je respire et expire comme elle me dit de faire et effectivement, je vais mieux. In Ha me demande si ce genre de chose arrive souvent. Je prends quelque minutes avant de parler. " Je... C'est que... Oui. Euh... Pardon. " Je m'excuse encore et encore. Vous savez, ce moment où quelqu'un vous sauve et que vous ne savez pas comment agir? Vous vous sentez misérable au point de ne pas vous sauver vous-même. C'est exactement ce que je ressens. J'ai un peu honte. J'ai été sauvée pas une personne célèbre. Qu'est-ce que je vais faire? Ce sera de ma faute si de mauvaises rumeurs apparaissent dans le journal. " Je... Merci, mais je pense que je vais partir... " J'essaye de me relever en titubant un peu sur les côtés. Je me tenais près de la sortie et c'est au dernier moment que j'avais oublié une chose importante. Après une certaine heure, il n'y avait plus de bus et le dernier qu'il y avait venait de passer il y a quelques minutes. Waouw. Je suis coincée ici à jamais. Je vais avoir des cernes et je ne suivrai pas bien les cours. Pourquoi j'ai accepté de venir à ce concert? Cette soirée ne se terminera jamais. Je retourne sur le canapé en m'aidant des murs. Je vais devenir folle. Comment une personne comme moi a pu atterrir dans ce genre d'endroit? Je n'arrêtais pas de répéter en boucle que j'avais rater le dernier bus. Si quelqu'un m'écoute, s'il vous plaît, aidez moi. Aidez moi à quitter cet endroit. Restez avec moi et ne m'abandonnez pas. Chérissez moi, aimez moi. Je suis seule et j'ai besoin de compagnie. Je ne suis pas une ermite, je ne suis pas une solitaire. C'est juste que je n'ai personne à qui faire confiance. Je ne rencontre que des personnes qui profitent de moi. Je veux juste qu'un personne fasse attention à moi.
 

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TENUE | J'avais à peu près compris sa situation, du moins il me semblait. Ses filles avec qui elle était, elles n'avaient pas du tout l'air d'être amies avec elle et n'éprouvaient aucun réel intérêt pour elle. Je les observais au loin, elles piaillaient, riaient, dansaient sur leurs fauteuils, commandant mille et un cocktail qu'elles firent tinter les uns contre les autres, à l'unisson. Attendez.. Si, elles la cherchaient, du regard seulement, d'un regard que je qualifierais de moqueur, et mauvais. Je détaillais la jeune femme, je ne savais pas vraiment si elle était malade, ou si l'endroit bruyant l'avait déstabilisé. Quand on était pas habitué, cela pouvait arriver. La foule serrée, la musique endiablée, la température chaude et suave, l'alcool qui circule et enivre tout le monde, les lumières multicolores qui étourdissent et hypnotisent.. Le contraste avec l'extérieur était souvent plus que perturbant ! Pour le moment, avant un bon bol d'air frais, le verre d'eau que je lui avais apporté lui ferait sans doute déjà beaucoup de bien. Je m'étais accroupi devant elle, la tête penchée, soucieux de son état. Je vérifiais surtout qu'elle ne s'évanouisse pas à nouveau et tombe par terre ! Je lui demandais alors si cela lui arrivait souvent, de perdre connaissance. Ses yeux papillonnèrent vers moi, à droite, à gauche, puis glissèrent timidement vers le sol. Cela prit de longues secondes comme si elle cherchait ses mots, qui avaient bien du mal à venir suite aux balbutiements qui suivirent. J'esquissais un sourire. « Pas besoin de t'excuser, ces choses-là peuvent arriver, tu n'y es pour rien. Même moi, je connais ça ! » lui assurais-je, pour la rassurer, avant qu'elle ne me remercie et décide de se lever afin de partir. « Oulaaa ~ Doucement, fais doucement en te relevant.. » lui lançais-je. Je me reculais, ma main resta en suspens à quelques centimètres de son épaule, prêt à aider si elle trébuchait, et puis, je la laissais marcher vers la sortie, la suivant du regard jusqu'à ce qu'elle s'arrête net devant la porte. Je fronçais les sourcils, me demandant si elle avait oublié quelque chose. Les autres filles, une table plus loin, juste à côté de la sortie, la remarquèrent, l'une donnant un coup de coude à l'autre en la désignant du doigt. Quand on disait que les filles étaient plus mauvaises entre elles que les mecs, je commençais à être persuadé de cela ! Je me mordillais la lèvre inférieure, agacé par leur comportement, avant d'apercevoir la petite brune refaire marche arrière jusqu'à moi, et revenir sur le canapé. « Il y a un soucis ? Est-ce que c'est ces filles qui t'empêchent de sortir ? » lui demandais-je en les montrant du menton. Mes cils bruns glissèrent sur elle, elle semblait plutôt introverti, mais c'était peut être son soudain état qui la troublait. Et ces filles. « Attends moi deux secondes, je reviens. » Je disparaissais en direction du bar, me glissant derrière le comptoir où je récupérai un blouson noir en cuir, avant de revenir vers elle. Je l'enfilai, relevant d'un air rebelle le col autour de mon cou. Et puis tout à coup, je me penchais vers la jeune femme assise sur la banquette et lui tendit la main. « Avec moi, tu vas sortir, et tu pourras tranquillement rentrer chez toi, ok ? Allez viens ~ » lui assurais-je, d'une voix aux notes chaleureuses. Je récupérai sa fine paume de femme pour l'aider à se lever. « Tu sais jouer la comédie ? On va leur faire ravaler leurs rires de pintade.. » lui promis-je d'un sourire amusé. Je glissais ma main entre ses omoplates, puis la descendit lentement au milieu de son dos, puis dans le bas de ses reins, avant de l'inviter à s'avancer à côté de moi vers la sortie. Je pressai doucement le bout de mes doigts dans le tissus de sa robe, lui évitant les personnes qui se trouvaient sur notre chemin. Et puis, on arriva vers la sortie, je tournais la tête vers la table des filles qui nous regardaient, surprises. Je m'apprêtais du regard le plus hautain que j'avais (regard dont je n'étais pas vraiment familier), les jaugeant de haut en bas, avant de nous arrêter devant la porte. Mes lèvres s'étirèrent dans cette même expression mauvaise que la blonde avait affiché devant nous un peu plus tôt, en mentant certainement royalement sur les intentions de la brune contre moi. Cette même expression mauvaise, agrémentée d'un charmant doigt d'honneur qui, vous devez l'avouer, était amplement mérité. Je n'appréciais pas les garces et si elles avaient osé compter sur moi pour l'humilier, elles se foutaient royalement le doigt dans l'oeil ! Devant leurs réactions déconfites, on s'engouffra à travers l'entrée, gagnant l'air frais de l'avenue fréquentée. Je me détachais poliment de la petite brune, soudainement enjoué. « T'as vu leurs visages, elles en revenaient pas ! Ne t'approche plus de ce genre de filles hypocrites, elles ne sont pas bonnes pour toi, al-assji ? » Je tapotais mon blouson de mes paumes, avant de plonger la droite à l'intérieur, récupérant les clés de voiture. « J'te ramène ? Ah ! » Je farfouillais dans une autre poche, et en sortis ma carte d'identité. « Tiens, voilà ma carte d'identité, mon nom, mon prénom.. Si t'as pas confiance, tu peux la garder avec toi tout le long du trajet, jusqu'à ce que je te dépose, ça te va ? » lui proposai-je, en penchant ma tête vers elle, d'un sourire avenant. Après tout, il était vraiment tard, pas mal de transports étaient indisponibles, et les taxis devaient coûter chers. A elle de voir !      
 
 

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