Je passais rapidement à la salle de bain et rajustais les manches de ma chemise, mes cheveux en bataille, puis, par réflexe, levais un bras pour vérifier l'odeur en-dessus. Bah ouais... il faisait quand même chaud et humide, dans ce pays... mais j'étais plutôt content de mon nouveau déo, là, il était carrément efficace (même si pour le coup, je ne voulais pas savoir ce qu'il y avait à l'intérieur exactement... sans doute des trucs qui donnaient le cancer ou que sais-je. Tant pis, écoutez, il fallait prendre des risques dans la vie.). Bon, bref, voila, prêt. Prêt à quoi ? Pas grand chose, à vrai dire... j'avais juste décidé d'aller chercher Nora à la sortie de son boulot, puis-ce qu'elle avait quand même pas mal râlé aujourd'hui sur tout et n'importe quoi. Je ne savais pas trop ce qui l'avait mise de mauvaise humeur (je partais du principe que ce n'était pas moi), mais s'il y avait moyen de lui remonter un peu le moral d'une façon ou d'une autre, même sans être sa super pote ou son autre ami gay, autant sauter sur l'occasion. J'avais certes, pas mal de défauts que je refusais royalement d'admettre, mais malgré tout, croyez-moi que j'essayais de bien faire. Pas de ma faute si j'avais pas d'expérience en relations amoureuses, hein... ou en relations tout court, en fait. Néanmoins, depuis l'anniversaire de mademoiselle et surtout depuis que j'avais vu cette joie intense sur son visage, au point de s'afficher ouvertement avec moi devant les autres gens... je voulais, en quelques sortes, que ça continue sur cette lancée. Ma rigidité psychologique semblait bel et bien dégeler peu à peu... bonne chose ? Oui, je pense. Mon changement -lent- de comportement était à ne pas confondre avec de la faiblesse, cependant.

Une fois les animaux nourris, j'attrapais donc les clés de la voiture et sortis du dortoir pour aller chercher l'Audi garée sur le parking du dortoir, avant de prendre la route jusqu'au centre ville où il fallut à nouveau trouver un endroit où s'arrêter. Deux-trois cons qui ne savaient pas conduire m'avaient décroché plusieurs soupirs, comme d'hab, et pas de pré-jugés, mais c'était à chaque fois des blondes décolorées, mais heureusement pour tout le monde, il y avait de la musique dans l'habitacle du véhicule pour compenser ça. Enfin bref, vingt minutes passèrent jusqu'à ce que je puisse à nouveau poser un pied sur le trottoir, afin d'aller rejoindre le café où Nora chikita s'était décidée à bosser durant la saison. Ce que je n'aimais juste pas trop, avec ce job, c'était les horaires et la manière dont le personnel se faisait traiter. Mouais... les grandes chaines, c'était pas génial, ma fois... j'aurais préféré qu'elle se trouve une place dans un petit café familial, mais qui étais-je pour imposer ça, hein ? Si ça se trouve, elle avait juste pris ce qu'on avait accepté de lui proposer comme taff. Nonchalamment, je passais donc la porte et me dirigeais aussitôt vers la caisse pour croiser les bras dessus, tout en observant les employés travailler avec leurs machines à l'arrière. Un léger sourire m'échappa en voyant la métisse bien concentrée sur l'une de ses dernières commandes, mais je m'éclaircis tout de même la voix. « S'il vous plaît ? »

Cette journée j'allais m'en rappeler. Pourquoi ? Parce que le patron était là. Cet abruti. Cette saloperie qui me rémunérai que dalle, et qui me faisait faire des heures supp pour rien. Et je veux pas faire ma parano mais je savais très bien que les heures supp ils me les comptaient pas, parce que j'étais étrangère. Pire que ça, SeonHee cette salope, oui oui, une puta madre première du nom qui avait délibérément été raconter au patron mon erreur de caisse commise la veille. 100 won. On m'avait dénoncé pour 100 won. 100 won c'était quoi ? C'était rien. 100 won c'était 0,27 Real Brésilien ! C'était...c'était même pas...1$ genre...bref. Connasse. Y avait que des abrutis dans cette équipe et aujourd'hui j'en avais marre. Heureusement pour moi c'était bientôt la fin. La fin de cette journée, mais surtout la fin de ce boulot. En vrai j'en avais pas besoin. J'avais juste voulu me mêler à la population. Faire un travail comme eux, gagner comme eux, entraîner mon Coréen, ouais pour deux mois j'avais juste voulu rien qu'un instant être intégrée comme eux. Mais c'était sans compter sur leur xénophobie. Je ne comptais plus le nombre de refus auxquels j'avais du faire face avant d'atterrir ici. Et encore, ils m'avaient pris car je parlais plusieurs langues et qu'on ne sait trop comment j'étais capable de comprendre aisément l'espagnol, pour les deux trois pauvres conquistadors, venus se perdre dans la capitale coréenne.

Plus que un quart d'heure et je pourrais enfin sortir d'ici, retirer le tablier vert et redevenir Nora Hasegawa. Pas « l'étrangère ». Car c'est comme ça qu'il m'appelait le patron, quand il pensait que je le comprenais pas. J'avais passé la journée à envoyer des messages désespérés à Hansoo et Myungshin, pour leur dire que j'allais finir par brûler cet endroit. Je pense qu'ils auraient été tous les deux d'accord pour dire que je devrais quitter l'établissement rapidement. Mais eh...Moi quand je commençais une chose j'aimais par dessus tout la finir. Pareil pour le boulot. Si j'abandonnais maintenant ça finirait en «Nora n'est bonne qu'à poser pour des photos, Nora ceci Nora cela ». Non. Nora elle sait faire des choses. Et je suis là pour le prouver.

Allez plus que quelques minutes. Concentrée sur un caramel macchiato commandée par un jeune homme je prépare la boisson avec le plus de passion possible. Oui oui, même si ce truc est composé de lait de vache, même s'il y a plein de sucre, ça me fait plaisir, on m'a dit que mes préparations étaient bonnes alors je ne veux pas décevoir. Je rajoute même un peu plus de caramel parce que je sais qu'ils aiment ça en général. Vu que je suis là que pour quelques semaines et qu'en plus je suis sous payée je vais pas en plus faire ma rapiat avec les clients. Non au contraire, s'il faut je vide tout le pot dans leur boisson. Plus y en a mieux c'est. C'est d'ailleurs au même moment que j'entends une voix un peu trop familière résonner. Je me retourne pour tomber nez à nez avec Hansoo ce qui me rend d'un coup complètement heureuse. Sensation innatendue du bonheur ultime, en direct. Le sourire niais, le regard ne sachant pas trop où se poser ; le palpitant qui fait des siennes « Je...attends...je m'occupe...du...attendez ! » j'attrape le couvercle de la boisson et essaye tant bien que mal de faire tenir celui-ci sur le contenant mais impossible. Je suis stressée ? Non. « Allez dépêche toi ! » me dit ma collègue. « Dépêche ! » Je vais la tuer...Je vais la tuer je vais la tuer je vais la tuer. Je suis juste en train de me retourner toutes les deux secondes car c'est pas possible de se concentrer avec son mec derrière et avec cette pimbèche. . Bon fuck. Je lui mets pas de couvercle. Et là je ne sais comment. Je passe du « je donne ma boisson au client » à « je fais tout renverser sur le comptoir parce que j'ai glissé sur une vieille serviette en papier ». Je ferme les yeux un instant et je m'excuse platement envers le client,lui demandant d'attendre un instant le temps que je nettoie et que je refasse sa boisson «T'es vraiment pas douée...Comme quoi on peut pas avoir le corps et le cerveau qui va avec haha..» Je m'arrête soudainement en observant ma collègue. C'est elle qui vient de me dire ça ?  «Tu sais quoi toi ? Va te faire foutre ! Toi et tout le reste. C'est pas parce  que tu te lèches le cul du patron que tu peux dire des choses pareilles. Alors va te faire voir. Si t'es jalouse de ma tête parce que j'ai des pourboires et pas toi bah va refaire tes dents et fous toi du botox dans les lèvres et le cul et fous-moi la paix ! » Je la fusille du regard avant d'aller chercher de quoi  nettoyer. Oui j'ai ragé devant les clients. Bah c'est la vie. La collègue me répond que vu que je suis une incapable elle va s'occuper de la commande pour moi. Tant mieux. Je me retrouve alors face à mon homme, devant la caisse. J'ai pas envie de faire la caisse mais là tout de suite je m'en fiche. Je peux faire autant d'erreurs que je veux, c'est mon homme de l'autre côté. Un sourire aux lèvres, je soupire de soulagement. « Qu'est-ce que je peux faire pour vous m'sieur ? Je vous conseille le chocolat signature, super bon, sans chantilly parce que ça fait grossir mais je peux rajouter des chamallow si vous voulez ou alors des petits noisettes parce que vous avez une tête à aimer la noisette.  Et pour accompagner le tout je vous conseille les cinnamon roll ! » Je lui dis tout ça sans lui laisser placer un mot. En fait il a pas trop le choix. «Oh et je vous conseille aussi le pain perdu ! Spécialité française ! On peut mettre un peu de sirop d'érable dessus  spécialité canadienne ! On a aussi les macarons, spécialité française ! Les meilleurs sont à la mangue, si jamais vous aimez la mangue...même si la mangue c'est pas vraiment français mais en tout cas ils sont bons...les...macarons... à la mangue. » Je le regarde, ou plutôt je le mange du regard. Il est magnifique. Et là tout de suite, il me redonne espoir, il me donne confiance. Il ...bordel ...il me fait vivre là. Il me rend forte. Il me rend humaine, il me rend importante. «Vous préférez régler comment ? En cash ? Tiens Seonhee apporte moi trois macarons à la fraise non mangue...non en fait non je m'en occupe.» Ouaip. Finalement je veux pas que cette truie foute son adn sur les macarons de mon gars. « Je reviens allez vous asseoir !» J'en profite pour mettre tout ce que j'ai commandé pour Hansoo sur un plateau. Je dessine même un paresseux et une vache en deux temps trois mouvements sur le gobelet de son chocolat chaud. Heureusement pour moi il n'y a plus personne après lui. Ça veut dire que je vais enfin pouvoir avoir la paix. Si je l'ai encaissé ? Non. Enfin oui. Disons que j'ai juste compté les pancakes. Et que j'ai mis le reste du fric dans ma poche pour lui rendre plus tard. Si j'en ai quelque chose à faire ? Non. Je suis énervée.

C'est donc quelques minutes plus tard que je finis par me poser près de Hansoo bonito avec le plateau. «Je démissionne. Et cette fois je suis sérieuse.» j'annonce d'un coup en laissant ma tête tomber sur son épaule. «T'as entendu ce qu'elle m'a dis l'autre truie ? Je te jure je vais la tuer. Je les déteste tous.En plus ils passent que de la musique inutile ! genre leur techno et leur kpop kawaii ...on est en été, ils pourraient mettre du latino je sais pas. » Bande de Coréens pourris. «Bref. Je t'aime. »

Pour l'une des rares fois dans l'année, il semblerait que nous ayons décidé de synchroniser nos sourires en même temps, puis-ce que même si je ne remarquais pas que mes lèvres s'étaient étirées au moment-même d'établir le contact visuel avec ma cadette, eh bien, c'est ce qui s'était passé. Grillés. Bon, j'aurais en fait peut-être pas dû faire mon entrée à la James Bond ainsi, parce que du coup, Nora semblait toute emmêlée dans ses pinceaux... mais aaaavouons que je l'avais quand même expressément cherchée, cette réaction, en vrai. Pas au point de voir la demoiselle faire tomber quoi que ce soit, mais tout de même.

Ce qui se passa ensuite me donna un air de vacances. Cette douce tonalité aiguë criarde dans mes oreilles, ce regard de fauve, ces mots échappés en langue intraduisible pour tout bon coréen qui se respectait. Oui, définitivement, on devait être sur le tournage en caméra caché d'une scène de telenovela. Le mieux, ce fut d'ailleurs peut-être le silence qui avait suivit le monologue de la brésilienne. Vraiment, les vacances à Rio, aux alentours de 18h30, heure-clé pour la diffusion de l'épisode de Soraya, c'état exactement ça. Du haut de mon mètre huitante-cinq, j'avais donc finis par afficher un nouveau sourire un peu nostalgique, alors que tout le monde autour de nous semblait plus choqué qu'autre chose. Dans ce moment-là, c'était juste inutile d'essayer d'en placer une. Même moi, j'attendais qu'elle ait terminé en notant bien chacun de ses arguments dans un coin de mon cerveau, pour savoir comment et quoi lui répondre, lorsque je voulais la calmer et la faire redescendre sur terre (ou avoir raison), durant les disputes. J'avais néanmoins remarqué que lorsqu'on était dehors, dans les magasins ou où que ce soit, je me terrais généralement dans un silence quasi-total. Rien à voir, je sais. Conclusion : j'aimerais bien retourner à Rio. Conclusion2 :  C'était vraiment plus agréable de voir Nora gueuler sur quelqu'un d'autre, surtout une fille. Conclusion3 : est-ce que cela faisait de moi un macho ?

Anyway. Lorsque la jeune femme arriva enfin vers moi, je lui glissais un petit « ça va ? » avant qu'elle n'enchaine en me propo... imposant ce qui allait se retrouver sur mon plateau. Bon. BON. Okay pour les marshmallow... okay pour les noisettes grillées, aussi.  Et le cinnamon roll, mais chaufé. Pain perdu ? Macaron ? Euh... wait. J'étais un estomac sans fond, certes, mais ça faisait pas un peu beaucoup de sucre, en fat ? Le seul truc que je parvins à lui répondre, lorsqu'elle me demanda comment je comptais payer ? « Je peux payer en diabète ? » Je sortis tout de même mon porte-feuille et tiquais légèrement sur la somme qu'elle me demanda, avant de soupirer en lui tenant les sous. Sérieux... bon, au moins, ça ferait un petit déjeuner pour demain. Du moment que j'avais mon chocolat chaud... oui, comme les enfants. En août. En corée. « Merci beaucoup. » Un sourire poli plus tard, je partis donc m'asseoir en secouant la tête et en ignorant un peu-beaucoup les regards qui s'étaient tournés vers moi, suite à la scène, avant d'attendre patiemment sur la banquette, tout en surveillant quand même d'un oeil attentif ce qui se passait au comptoir. C'es fou ce qu'elle avait changé depuis deux ans... elle arrivait même à tenir une dispute en coréen, j'étais grave fier et je considérais l'avoir aidée à s'entrainer, en plus. Parlez de petites victoires du quotidien...

« C'était le moment... » Je passais mon bras derrière ses épaules pour la tenir un peu mieux lorsqu'elle se laissa tomber ainsi et pris ma tasse de ma main libre pour tremper mes lèvres dedans. « Je sais pas si t'as remarqué la tête des gens autour de vous mais ils avaient l'air complètement choqués de t'entendre t'acharner sur elle, là. Si tu veux, je cherche son adresse et on lui fait une blague pour te venger ? » Je plaisantais. Evidemment. C'était pas du tout mon genre. Mais ça pourrait le devenir. Haha. Après avoir reposé la boisson sur la table, je m'étirais alors un peu le dos et finis par glisser une main dans les cheveux de la brune pour la recoiffer, en déposant ensuite un baiser sur le sommet de sa tête, pour répondre à ses derniers mots. « T'étais cool, n'empêche... ils t'embêtent depuis longtemps ? »

« Je m'acharne sur elle car elle est conne c'est tout » Mon ton est sec et ferme. Je suis vraiment pas d'humeur à rigoler. Elle et le patron ils m'ont plombé la journée. C'est décidé, c'est mon dernier jour ici. Payée, pas payée c'est pas grave. Le plus important c'est que lui il soit là. Pour me défendre ? Peut-être pas, mais pour me consoler il est bien présent. Là, tout de suite, être contre lui, sentir sa main dans mes cheveux, tout ça me procure un bien être incomparable. «Ils ont qu'à être choqués mais vu ce qu'elle me dit tout le temps c'est de bonne guerre ! » Je me redresse légèrement avant de prendre un macaron et de croquer dedans. « First ! Tous les jours elle me dit de me dépêcher. Je suis déjà à mon maximum mais elle veut encore plus que je me dépêche ! 'Dépêche toi l'étrangère' ici mon nom c'est pas Nora c'est l'étrangère ! Même le patron ! Le patron quand il parle de moi c'est pareil ! Ils pensent que parce que je suis pas de leur vieux pays pourris je dois être considéré comme de la merde ! Mais tu sais quoi Hansoo ? C'est eux les merdeux ! » Je m'arrête quelques secondes pour finir d'engloutir mon macaron. « T'as vu ils sont bons ceux à la mangue hein ? » Je lui adresse un beau sourire avant de me fixer assez méchamment une fille qui me fixe. Elle me fixe là non ? Je rêve pas ? Tiens voilà elle parle de moi maintenant. Y a sa pote pas discrète qui se retourne. Anyway.

«Ensuite, c'est pas tout Hansoo, la fille ! C'est une pute à frange ! Y a trois jours je crois ou peut-être hier je me souviens plus, j'ai fait une erreur de caisse mais pas beaucoup ! C'était quoi...peut-être 100 ou 200wons ! Bah elle a été le répéter au patron ! Du coup il m'a fait nettoyer jusque tard ! Pour « ne pas que mes erreurs se reproduisent » du coup c'est pour ça que j'étais en retard pour manger avec toi...M'enfin. C'est toujours comme ça ! Puis elle a bien vu que souvent j'avais du pourboire que elle n'avait pas ! D'habitude le pourboire est commun, il y a la petite boite devant le comptoir, mais là les gens ils me donnent l'argent pour MOI . Quand je leur dis non ils me disent « non prends c'est pour TOI ! » alors je prends pour moi on est d'accord ? Bah...Elle a dit que je volais l'argent du pourboire. Elle aime trop faire des délations ! J'ai l'impression que c'est le sport national cette connerie ! » Tirant la gueule, je finis par croiser les bras, puis je jette un coup d'oeil au Coréen pour être certain qu'il m'a bien suivi, et qu'il est aussi outré que moi. Quoi que le connaissant ça va surtout le faire rire.

«Je suis pas une gamine heiin ?! C'est juste que ça se fait pas ! Moi je travaille ici car je suis heureuse de travailler, et de servir les clients, et ces connards ils me traitent comme de la merde ! C'est juste génial de...je sais pas...de servir à quelque chose ! Je dis pas que en tant que model je sers à rien mais...j'ai pas la même proximité...Enfin bref c'est fini. Maintenant la seule personne à qui je ferai des chocolats chauds c'est toi. Toi et seulement toi...ça a été ta journée t'as fait quoi sinon ?» Je finis par passer ma main sur la cuisse de mon copain et la frictionner un peu. «Désolée je te coupe mais si t'es toujours dans ton optique de vengeance je veux bien. Coupe lui les cheveux. Ou fout lui de l'acide dans le crâne je sais pas...fait un truc de bad boy...un truc que Batman ferait » Petit soupir désespéré avant de fixer sans vraiment le vouloir (un peu quand même mais pas trop) l'entrejambe de mon copain. C'est mal de penser à ça ? J'y pense pas ok. Je me demande juste de quelle côté il l'a mise. A gauche à droite ? Comment il fait ? Elle est loin d'ici la voiture sinon ? Oui. Peut-être qu'une fois dans la voiture j'aurai ma réponse. Je finis par offrir soudainement un baiser à mon cadet. Je m'en fiche complètement des gens autour de nous. Je le laisse même pas parler. Non. Je me contente juste de l'embrasser encore et encore. Faut croire que j'adore goûter ses lèvres lorsque celles-ci ont le parfum du chocolat. C'est pas la première fois que ça nous arrive. Tant pis si je fais une allergie. Toute façon avec le peu de cacao qu'ils mettent dans leurs boissons. Ça devrait pas me tuer. Peut-être que ma bouche gonflera ? Y a pas intérêt. Allez ta gueule Nora. Caresse sa langue et tais-toi. Et laisse-le parler pour les dix prochaines minutes.