Meet me at sunset

ft. ji eun

Un rayon de soleil vint chatouiller légèrement le visage de Samy, le sortant de son sommeil.
Il cligna des yeux, perdu, et regarda autour de lui avant de réaliser ou il se trouvait et ou il s’était assoupi spontanément.
Se frottant les yeux et essuyant une trace de peinture verte sur sa joue, il vérifia l’heure à sa montre : 17h10. Il avait fait pire. Les gens fréquentant les salles d’arts plastiques étaient maintenant habitués à le voir s’assoupir en plein travail, et n’essayaient plus de le réveiller. Il lui était arrivé de se réveiller lors de la fermeture de la faculté, secoué gentiment par le concierge venant fermer les salles.

Samy observa la toile sur laquelle il était entrain de travailler avant de s’assoupir : épaisse herbe verte naissait sur un coin de la toile, menaçant d’envahir le cadre tout entier, remplissant le vide froid du canevas. En plein milieu de son travail se trouvant une tache de peinture verte rappelant étrangement la forme de sa joue. Il leva les yeux au ciel en posant sa toile de coté. Ce n’était rien qui n’était pas rattrapable, heureusement.
Il était le dernier dans la salle de dessin, aussi, le jeune homme prit le temps de laver les brosses qu’il avait utilisé, laissant l’eau fraiche des robinets glisser sur ses mains.

Dehors, le soleil se couchait, parant la salle d’une douce lueur orangée. La meilleure heure pour peindre, selon le jeune homme.
Il ne pouvait pas rester beaucoup plus longtemps, cependant. Le week end était arrivé et il devait aller retrouver son appartement à Itaewon et la douceur des parcs du quartier français.

“Et pourtant, personne ne t’y attends.”

Le jeune homme chassant la petite voix qui le narguait d’un signe agacé, et commenca à ranger ses affaires dans son sac, la fatigue alourdissant ses os.
Il redressa la tête quand un bruit le fit sursauter. Un joli sourire naquit sur les lèvres du garçon quand il vit qui se tenait dans l’encadrement de la porte.
Ji Eun était de plus en plus jolie de jour en jour, en particulier l’été venu, ou leur ressemblait à une fleur s’étendant au soleil.
Quand il la voyait, le jeune homme éprouvait une irresistible envie de la peindre… Peut être un jour.

“Ji Eun…”

Son sourire gagna ses yeux, illuminant tout son visage. La jeune fille avait bien grandi depuis le lycée, ou elle avait été la petite protégé de Samy et de son gang d’amis, tous de cuirs vêtus.
La jeune femme s’était affirmée, bien qu’elle soit toujours gentillesse incarnée avec lui. Elle l’avait beaucoup aidé à traverser la période la plus difficile de sa vie, et ça, le garçon n’était certainement pas près de l’oublier.

“Tu m’attendais ?” demanda t’il.

Meet me at sunset

ft. samran

Il faisait tard et Samy n'était toujours pas revenu. Il devait encore être là-bas.

Je ne sais pas pourquoi, mais il ne suffit que d'un jour pour qu'il me manque. Je l'ai toujours aimé. Comment décrire ce sentiment? Vous voyez quand il vous faut juste un regard pour que votre cerveau soit en mode off? Ou même rien que de penser à la personne qu' on aime, des papillons se forment dans le ventre et vous souriez à chaque fois. Je pense toujours à lui. Samy, c'est une personne incroyable. Toutes les filles sont après lui. Oui, je suis jalouse et parfois même je m'en vais le laissant seul parce que je ne veux pas qu'il me voit péter une crise. Il parle souvent aux filles et je ne peux pas l'empêcher de ne pas le faire. C'est vrai que j'aurai aimé qu'il m'aime, qu'on sorte ensemble, mais c'est impossible. Si je lui dis tout, rien ne sera comme avant et ce sera de ma faute si je gâche notre amitié. Je lui répète sans cesse que c'est mon " frère ". Oppa... Je n'aime pas vraiment ce mot. C'est le genre de choses que les filles disent à la personne qu'elles aiment. Si je l'appelle par oppa, il se doutera de quelque chose. Enfin, je ne sais pas. C'est aussi pour désigner un frère, non?

Je m'apprêtais à aller le chercher dans la salle d'art. Il passe ses fins de journées là-bas. Traversant les couloirs, les souvenirs de nous deux me reviennent. Je souris. C'est magique n'est-ce pas? Une personne est capable d'illuminer votre journée rien qu'en vous regardant. Arrivée à la porte, je vis que Samran était en pleine sieste. Je restais  là le contemplant. Oui, il est vraiment beau et chaque année, il le devient encore plus. C'est comme un gâteau dans une vitrine. Tu le regardes et tes yeux sont remplis d'étoiles. Sauf que moi, je ne peux avoir ce gâteau. Mon amour restera un amour à sens unique. Un amour unilatéral. Il se releva et plaça sa toile sur le côté. Samran et moi avons toujours eu les mérites du professeur d'art. On avait du talent, il fallait l'avouer, mais aucun de nous deux ne se vantait. Après avoir fini ce qu'il avait à faire, il se tourna vers l'encadrement de la porte et me vit. " Tu m'attendais? " Sa voix, on ne s'en lasse pas. Je n'avouerai jamais que je trouve sa voix virile. Oh mon dieu, Ji Eun, à quoi tu penses là? Réponds vite!
Je le regarde en souriant. Je suis vraiment heureuse de le retrouver. " Tu ne devrais pas travailler au point de t'évanouir sur ta toile et laisser une trace. " Ma voix était un peu moqueuse, mais dans le bon sens. On a l'habitude de faire se genre de remarques entre nous. Je m'approche vers lui et tends mon bras jusqu'à atteindre sa joue. Je lui efface la peinture verte sur lui. Je marque un temps d'arrêt et le regarde. C'est comme si nous étions sur une autre planète. Les étoiles gravitent autour de nous et je me sens vraiment bien près de lui.

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ft. ji eun

Parfois, Samy avait effectivement tendance à beaucoup travailler. Cependant, sa maladie était la raison pour laquelle il lui arrivait souvent de s’assoupir dans des situations aussi gênantes. Les médicaments ne faisaient malheureusement pas tout, et il y avait des moments ou l’envie de fermer les yeux était fort pour lutter.
Heureusement, ce soir là, Samy se sentait plutôt en paix. Voila même quelque jours que ses mains n’étaient plus couvertes de peinture et de dessins, ce qui était un signe qu’il sortait de la pire des périodes de l’année.
Le printemps lui rappelait bien trop de choses.

Sept ans auparavant, un printemps comme celui qu’ils avaient eut, le jeune homme avait perdu la chose qui lui était le plus cher. Ses plus proches amis et l’homme qu’il aimait. Il ne s’estimait plus calme d’aimer, mais il y avait toujours une place de choix dans son coeur pour le magnifique papillon qu’était Ji Eun.
Il savait qu’elle était venue pour le trouver, sans aucun doute pour s’assurer qu’il ne resterait pas seul, prostré ici.
Il ne lui disait pas, mais son regard montrait toute la gratitude qu’il éprouvait envers elle.

" Tu ne devrais pas travailler au point de t'évanouir sur ta toile et laisser une trace. "

Il eut un petit sursaut quand elle s’approcha pour retirer la marque de peinture qu’il avait toujours sur sa joue. Son regard s’adoucit instantanément devant ce geste, et il sourit, appuyant sa joue contre sa main, fermant les yeux en profitant de cette futile caresse. Il embrassa gentiment le dessus de sa main fine.

“ Ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière, tu le sais…”

Il se tourna vers son pupitre à présent vide, puis vers la jeune fille, hésitant.
“Tu as du temps devant toi ? On pourrait aller boire un café, ou rester ici… et peindre ensemble, comme au bon vieux temps ?”

Il se souvenait encore des longues heures qu’ils avaient passé au club d’art au lycée. C’est à ce moment là que Samy avait compris que l’art était non seulement un bon moyen de s’exprimer, mais aussi de s’apaiser. C’est ici qu’il avait appris à ne pas avoir peu de se salir, et à ne faire qu’un avec les couleurs et ses idées, pour leur donner vie sur une toile blanche.
A l’époque, les deux amis avaient fait de nombreux projets ensemble, souvent sur un coup de tête et sans trop le prévoir à l’avance.
A vrai dire, ca lui manquait. Il voulait retourner à son insouciance de cette époque révolue.

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ft. samran

Je ne sais pas. L'amour est une chose difficile à comprendre. On a beau essayer de lutter contre, il revient encore pour nous hanter. L'espace de notre esprit et de notre coeur en est comblé. Parfois, c'est quelque chose qui vous rend heureux et parfois, c'est un lourd fardeau que vous seul devait supporter.

Samy toucha ma main avec sa joue et l'embrassa. C'est encore quelque chose qui me rend confuse. Ce moment, c'est quand l'amour vous traverse le coeur. C'est comme si Samy avait tiré une flèche. Il a parfaitement visé.

“  Ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière, tu le sais… Tu as du temps devant toi ? On pourrait aller boire un café, ou rester ici… et peindre ensemble, comme au bon vieux temps ? ”

Le bon vieux temps... Cette époque où on agissait sans se soucier de rien. Cet instant où nul ne pouvait briser le rêve de l'autre. C'est si nostalgique. J'aimerai ne jamais partir et rester auprès de lui. Chaque fois que Samy est là, c'est comme un rêve et dès qu'on se sépare, je me réveille. C'est tellement frustrant. Comment une personne peut me procurer cette sensation?

'' Tu as déjà assez travaillé. Tu veux encore dormir sur le sol? Allons prendre un verre et retournons ici. J'ai envie de me remémorer nos anciens souvenirs. "

Je lui souris et lui pris la main. Moi aussi, j'avais besoin d'air frais. Sortir est un moyen génial pour se changer les idées. Je veux beaucoup de choses et je suis égoïste. Je veux que cet instant ne soit rien qu'à nous deux. je veux qu'on profite de la vie et je veux qu'il soit à moi. Je l'entraîne dehors et nous allons au café le plus proche. Ma vieille habitude n'a toujours pas changé. Je reste plusieurs minutes devant le menu avant de me décider quoi prendre. C'est parce qu'il y a toujours tellement  de bonnes choses et j'ai envie de tous les prendre sauf que l'argent manque pour prendre dix boissons en une fois alors j'opte pour un Milkshake aux cerises. C'est comme avant.

'' Et... Ta maladie... Comment ça se passe maintenant? "

Je n'avais jamais osé lui poser cette question. J'avais peur que ça ne le dérange. Peur que des souvenirs lui remontent à l'esprit, mais je devais savoir. Je voulais l'aider et je lui dois bien ça. Parce que c'est mon héro, j'aimerai devenir son héroïne. Parfois même, j'ai l'impression de rester trop près de lui. On était amis d'enfance et jamais on ne s'est séparé. Parce que je faisais tout pour ne pas m' éloigner de lui. Je me suis promis que je m'éloignerai de lui si et seulement si, il s'éloigne de moi.

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ft. ji eun

Sam ne pouvait que comprendre en quoi l’amour avait quelque chose de cruel. Quand ton coeur est lié à celui d’un fantôme, il est compliqué de s’apercevoir en quoi que ce sentiment avait aussi de merveilleuses choses à offrir.
Ce qui expliquait pourquoi Samy restait seul. Il n’était pas vilain à regarder et il lui était arrivé de recevoir des avances, voir de flirter, de temps en temps, mais il n’y avait jamais rien eu de sérieux depuis près de 8 ans. Pour certains c’était bien triste, pour Sam ce n’était simplement pas une chose qui entrait dans ses priorités à présent. Ce qui ne l’empêchait pas de s’illuminer à chaque fois que Ji Eun entrait dans une pièce.

Le garçon semble réaliser qu’ils se tenaient là depuis bien trop longtemps, puisqu’il propose à la jeune femme d’aller boire un café, ou de s’attarder un peu plus ici pour peindre ensemble.
Au diable sa soirée seule au coin du feu, il voulait la passer avec elle. C’était tout de suite bien plus tentant.

'' Tu as déjà assez travaillé. Tu veux encore dormir sur le sol? Allons prendre un verre et retournons ici. J'ai envie de me remémorer nos anciens souvenirs. "

Samy ne proteste pas. L’idée de boire un verre avec elle tout en parlant du bon temps (en évitant soigneusement certains sujets) était tout aussi apaisante que celle de dessiner et peindre avec elle.
La jeune fille l’emmena jusqu’au café situé à la sortie du campus, l’un de leurs endroits favoris depuis toujours, notamment parce qu’ils servaient les meilleurs cafés et les meilleures patisseries selon Samran.
Et si il y avait une chose que Samy aimait autant que la peinture, c’était la nourriture.

“Un café latte et deux muffins aux pépites de chocolat.” commanda t’il, les yeux brillants d’une lueur d’excitation enfantine.
Il posa l’un des muffins sur le plateau de son amie, et ils allèrent s’installer dans un coin de la salle remplie d’étudiants venus décompresser après une longue journée de classes.
Ils étaient à peine assis que la question de la jeune fille lui fit redresser la tête.

'' Et... Ta maladie... Comment ça se passe maintenant? "

Bien que livide, le jeune homme eut un rire léger. La jeune femme avait toujours été très directe et c’était ce qu’il aimait autant chez elle.

“Toujours la même chose même si plus on s’éloigne de l’anniversaire, plus…” Il se racla la gorge, cachant tant bien que mal son trouble en mordant dans son muffin, qui était délicieusement chaud.
La dame tenant la boutique l’appréciait tout particulièrement et lui donnait toujours ses plus beaux muffins sortis tout juste du four. Il sourit légèrement.

“Et toi, comment se passent les cours ?”

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ft. samran

J'attendais sa réponse. Je sais que parfois, je dis des choses que je ne devrais pas dire. C'est seulement quand ça sort de ma bouche que je m'en rends compte. Il rigole un peu avant de dire:

“Toujours la même chose même si plus on s’éloigne de l’anniversaire, plus…”

Plus... Plus quoi? C'est toujours la même chose. J'essaye d'en savoir plus à son sujet alors que lui préfère éviter certains sujets. Je devrais savoir ce qu'il veut dire sauf que je ne sais pas du tout. Samran... Tu sais, parfois, ça m'énerve que tu sois aussi distant avec certains sujets. J'aurai aimé en savoir plus sur toi. Est-ce que c'est tout ce que je suis pour toi? Une personne avec qui tu passes du bon temps? Je ne peux pas t'aider? Cette habitude n'a pas changé. Tu es toujours le même qu'avant. Je me dis parfois que ce n'est pas bien d'être autant obsédée par une personne. Il fallait que ce soit toi, Samy... Il mord dans son muffin bien chaud. C'est une façon à lui d'éviter les choses dérangeantes.

“Et toi, comment se passent les cours ?”

Une autre question pour que j'oublie qu'il n'avait pas terminé sa dernière phrase. Parfois, j'aimerai que tu me prennes dans les bras. Que tu me dis que tout va bien dès que je suis près de toi. Est-ce que je pourrais t'oublier? J'attends trop de toi et je ne t'accepte jamais comme tu es. Je t'envoie toujours des signaux, mais tu les ignores toujours. Dis moi que tu as besoin de moi, que jamais tu ne me laisseras. S'il veut éviter le sujet alors évitons le. Rien ne sert de remuer le couteau dans la plaie.

" Tu sais très bien. C'est toujours la même chose. Je suis une personne intelligente. Tout le monde m'envie. J'ai beau essayer de les aider, ils ne retiennent rien. "

Sauf toi. Tu me parles peu de ton passé et je ne connais que ce que tu veux que je sache. Tout ce que je vois c'est la partie extérieur de toi. Puis-je être celle qui fera battre ton coeur? Je sirote mon milkshake et le regarde. Même s'il ne voit rien, je le regarde toujours. Parce qu'il est beau et c'est une personne agréable à regarder. Je me rappelle que j'agissais ainsi autrefois. Il m'a demandé pourquoi et je lui ai menti. J'ai dit que je le regardais parce que je voulais savoir à quoi il ressemblerait quand il sera plus âgé. Je regarde par la vitre. La pluie commence à tomber. Exactement ce que je ressens. De la nostalgie. J'ai l'impression qu'il était moins froid avec moi avant. Les recoins de son coeur sont ainsi. Il ne faut jamais creuser profond.

" Samran... Tu vas faire quoi plus tard? "

Juste une question pour combler le vide. Une question par curiosité. Une question pour en savoir plus sur lui. J'appuie ma tête contre la vitre froide et je ferme les yeux. Samy... Le futur ne compte pas pour moi tant que tu es à mes côtés.

Meet me at sunset

ft. ji eun

Samy n’avait aucune envie de blesser la jeune fille, mais il n’arrivait à évoquer ce passage de sa vie avec personne. Il gardait tout enfoui au plus profond de lui, jusqu’a ce que ca explose, ou qu’il commence à faire d’horribles cauchemars et que ses hallucinations commencent à le tourmenter.
Il se demandait comment la jeune femme aurait réagi si il lui avait confié voir ses amis d’enfance à longueur de temps. Si il lui disait qu’à chaque fois qu’il tournait la tête ou se sentait mal, ils étaient là et que c’était l’une des seules choses qui pouvaient le pousser à se lever la matin, bien qu’il savait que c’était une désillusion, rien de plus.

Le jeune homme décida de changer de sujet, en espérant qu’elle ne lui en voudrait pas. Il ne se sentait pas prêt à recevoir de l’aide. Il était bien content de rêver. C’était plus facile que de faire face à la réalité.
" Tu sais très bien. C'est toujours la même chose. Je suis une personne intelligente. Tout le monde m'envie. J'ai beau essayer de les aider, ils ne retiennent rien. "
Il sourit légèrement. C’est vrai que son amie avait toujours été une gamine intelligente, même au lycée. Ce qui lui avait valu des brimades que le thaïlandais n’avait jamais compris. Cela expliquait surement pourquoi ils se comprenaient aussi bien, tous les deux. Avec sa précocité, le jeune garçon n’avait jamais vraiment réussi à se sentir intégré dans un groupe, ou en tout cas,avant qu’il ne rencontre Yoonjoon.

Il peut voir que la jeune femme est déçue de ne pas le voir se confier, et il s’en veut. Il n’a aucune envie de repousser la main tendue de la jeune femme. Mais il a peur. Il est faible, c’est ce qui l’avait toujours caractérisé.
" Samran... Tu vas faire quoi plus tard? "
Le jeune homme eut tout d’abord l’air surpris de sa question, puis se détendit et hasarda un petit sourire.
“Je ne sais pas trop… surement un doctorat... “ Il se mit légèrement à jouer avec le bracelet qu’il portait toujours au poignet : une lanière de cuir décorées de breloques représentant des étoiles.
“Mes parents aimeraient que je rentre au bercail, après mes études.” En voyant le regard de la jeune fille, il s’empressa d’ajouter. “Mais je ne penses pas retourner en Thailande. Ma maison est ici maintenant et ma grand mère a besoin de moi.”

Un jour, Yoonjoon lui avait murmuré qu’il ferait un grand peintre. A vrai dire, le jeune homme n’avait jamais cru possible de vivre de son art, mais l’espoir fait vivre, comme on dit si bien.
“Je suppose que je continuerais à plein temps l’artothérapie. Peut être que je passerais les concours pour devenir professeur…”
Il s’approcha légèrement de la jeune fille, sirotant son café.
“Et toi, tu y as pensé ?”

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ft. samran

Parce que la vie n'est pas facile et qu'elle bascule toujours du côté qu'on ne souhaiterait pas, on pense être la personne qui souffre le plus. On ne se mesure pas aux personnes plus basses, mais aux meilleurs. On veut atteindre la perfection. C'est seulement quand on change de méthode qu' on comprend qu'on est avantagé. C'est notre vie et c'est le destin si on change notre méthode.
Parce que j'ai toujours aimé Samran. Parce que je n'ai vu que lui durant trois ans. Rester amis est la meilleure solution. Cette phrase revient toujours, mais à chaque fois, je garde espoir. L'espoir qu'un jour, c'est moi qui fera battre son coeur. Je ne veux pas gâcher notre relation.

Samran a un peu été bousculé par le changement soudain du sujet et fit un sourire. J'ai toujours l'impression qu'il est heureux, mais on sait tout les deux que ce n'est pas le cas. Cacher sa faiblesse derrière un sourire. On a tous connus cette situation.

" Je ne sais pas trop... Sûrement un doctorat... "

Il ne sait pas encore. Depuis que nous nous sommes suites, pas grand chose n'a changé mis à part qu'il est devenu plus grand et que sa voix a muée. Il ne le sait pas encore ou il ne veut pas me le dire. Maintenant qu'il sait plus ou moins il s'orientera, c'est l'essentiel. On a toute une vie pour réfléchir. Il joua avec son bracelet en cuir avec de petites étoiles. Quand on était jeune, je lui ai dit que s'il se perdait, il devait suivre sa bonne étoile et que sa bonne étoile, c'est moi. Les étoiles sont commes des lumières dans l'obscurité. L'espoir. La lumière vers qui on irait pour sortir de l'enfer. La lumière quand on meurt pour avoir une vie meilleure.

“Mes parents aimeraient que je rentre au bercail, après mes études.”

Il va partir?! Il a réussi à me mettre dans tout mes états. Je n'arrive pas à imaginer ma vie sans lui. C'est Samy mon étoile. C'est lui qui a aidé à sortir de ce monde.

“Mais je ne penses pas retourner en Thailande. Ma maison est ici maintenant et ma grand mère a besoin de moi.”

Il essaye de se rattraper par la suite. Essaye toujours, oui. Je sais qu'un jour, j'aurai perdu au jeu. À la fin, je serais seule et toi, tu m'oublieras.


“Je suppose que je continuerais à plein temps l’artothérapie. Peut être que je passerais les concours pour devenir professeur…  Et toi, tu y as pensé?”

Je ne lui répondais pas de suite. Je voulais attendre. J'ai besoin d'un peu de temps pour évacuer ce que je viens d'entendre. Nous restons un moment dans le silence.

Samy, je pense qu'on devrait retourner dans l'atelier.

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ft. ji eun

La jeune femme semblait ailleurs. Il savait qu’elle l’écoutait, mais quelque chose la préoccupait visiblement. Le jeune homme n’avait pas vraiment envie de lui poser la question.
Le jeune homme était naïf, mais certainement pas idiot : il savait que cette chose pourrait réellement mettre leur relation en peril, et quoi qu'elle puisse en penser, la jeune fille était l’une des choses plus importantes dans sa vie. Sans elle, il n’aurait sûrement jamais survécu à la première année qui avait suivi l’incident, ou elle avait été sa seule bouée de sauvetage quand il avait été au plus mal.


Il n’avait pas envie de perdre ça, il ne pourrait jamais s’en remettre. Et surtout, il ne voulait surtout pas blesser la jeune fille.
Alors il faisait comme si de rien n’était, le jeune homme développa son projet de carrière qui se résumait à se laisser porter par la vie et voir ce qu'il en ressortait.
Bien sûr, il aurait aimé vivre de sa peinture. Il savait cependant que ce n’était qu’une illusion que poursuivaient des personnes bien plus courageuses que lui.

Aider des personnes en situation de handicap mental, ou des personnes comme lui, traumatisées de l'intérieur, tourmentées par leur propre esprit, ça c'était quelque chose de plus réaliste et d’enrichissant.
Bien sur, il savait qu’il parlait plus ou moins dans le vide. Et cette sensation ne fit que de confirmer quand la jeune femme prit la parole.
Samy, je pense qu'on devrait retourner dans l'atelier.


Surpris, le jeune homme haussa les sourcils, mais finit par sourire et acquiescer.

“ Tout ce que tu veux. Je vais payer. “

Il se dirigea vers la caisse ou il tendit un billet à l’adorable caissière qui lui donnait toujours des réductions simplement pour lui avoir souri ou demandé comment s’était passé sa journee. C’est malheureux, quand on pense que cette femme ne devait pas entendre souvent ce genre de choses.
Après avoir remercié encore une fois la gérante du café, il rejoignit la jeune femme sur le trottoir. Le ciel se couvrait.
“Allons y !” Murmura t’il.
Ils marchèrent en silence jusqu’à leur studio, que le jeune homme deverouilla sans attendre. Poussant la porte en bois de sa hanche, il laissa l’odeur familière de la peinture l’assaillir.

Sans un mot, car ce n’était pas nécessaire, il sortit un chevalet, y posa une toile assez grande pour deux et sortit plusieurs pots de peinture fraîche.
Côte devant la toile blanche, le jeune homme fut le premier à se lancer : d’un mouvement de poignet, il dessina une lune ronde et pleine, ou semblaient se refléter toutes les étoiles de son univers.

“Dis moi ce qu’il t’arrive” murmura t’il. “Un problème de coeur?” Hasarda t’il en jetant une pointe de rouge sur le canvas.”Si c’est un mec qui te rend malheureuse, largues le et donne moi son adresse, que j’aille lui apprendre une chose ou deux” ajouta t’il très sérieusement.

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ft. samran

Je me hais parfois. Je me hait d'avoir des sautes d'humeurs, d' être lunatique, d'être jalouse. Parce que je suis ce genre de personne, je gâche toujours les bons moments. Toujours à être une personne agréable au début, je deviens irritable à la fin, mais il ne comprend pas. Il n'a jamais compris pourquoi j'étais comme ça et il ne le saura jamais.

“ Tout ce que tu veux. Je vais payer. “


Encore une fois, c'est lui qui paye. J'aimerai vraiment lui donner quelque chose. Pourvoir lui offrir ne serait-ce qu'une glace, mais il sait très bien que l'argent dépensé ne devra l'être que pour mes études. Je lui ai promis que plus tard, quand j'aurai de l'argent en exerçant un métier dans la médecine, je lui paierai une tasse de café. Je lui dois bien ça. Samy, c'est une personne qui a veillé sur moi depuis qu'on s'est croisé. Juste un regard pour savoir qu'on allait être inséparables.
Alors que nous sortons, ce fut le silence total. Samy réfléchissais alors que moi, j'essayais de dire quelque chose, mais à chaque tentative, ce fut un échec. Je refermais toujours ma bouche en soupirant de manière à ce qu'il n'entende pas.
Samy prit une toile et le déposa sur un chevalet. Je le regardais. Il n'a jamais abandonné la peinture. Il fallait l'avouer, il avait un sacré talent.

“Dis moi ce qu’il t’arrive. Un problème de coeur? Si c’est un mec qui te rend malheureuse, largues le et donne moi son adresse, que j’aille lui apprendre une chose ou deux”

Waouw, il n'avait jamais été aussi sérieux. Un problème de coeur? Oui, c'est exactement ça. Il me connaît trop bien et pourtant je ne connais que peu de lui. Samy, oui. Le problème c'est toi, mais comment te l'expliquer?

"Tu sais, il y a quelqu'un. Une personne que j'ai toujours aimé. Sauf que... Non, oublie, ça ne sert à rien"

Alors que j'allais lui dire une métaphore, j' abandonna tout. C'est trop dur de parler de notre relation, de lui avouer. Jamais je ne tiendrai le coup. Je pris une chaise et m'assoit à côté de lui. Il me regarde, je le regarde. Je détourne les yeux et regarde a toile. Il avait toujours été capable de s'exprimer à travers la peinture. On est bien obligés de s'exprimer à travers quelque chose. Pour certains, c'est le sport, d'autres la musique où même s'exprimer par des choses qui ne devraient pas exister comme la violence. Un rayon de soleil traversa la vitre et fit un reflet dans ses cheveux. Je leva ma main et lui caressait les cheveux. Ils étaient doux et agréable. Samy, c'était comme une peluche pour moi.