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Identiques ♣ ft. Kim Sam Ran
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Identiques ♣ ft. Kim Sam Ran | Mer 9 Aoû - 20:20 Citer EditerSupprimer shin tae woo & kim sam ran Identiques Qu'est-ce que je faisais là ? C'était la question que je me posais alors que j'étais là, devant sa tombe. Je n'aurais jamais dû venir là et pourtant, j'étais là, dans ce lieu maudit. Je me rappelais encore de ce jour si difficile à passer. Je n'aimais pas revenir ici. Alors pourquoi étais-je donc revenu ici ? J'avais un bouquet de fleurs dans la main et je fixais cette tombe. Les inscriptions gravées dessus me torturaient. C'était comme si ces mots me rappelaient une nouvelle fois qu'elle ne faisait plus partie de ce monde. Elle n'était plus là depuis longtemps. Cela ferait cinq ans cet octobre. Le vingt octobre. Mais pourquoi étais-je là si ce n'était pas l'anniversaire de sa mort ? Les seules fois où je venais, c'était le jour de son anniversaire, et le jour de l'anniversaire de sa mort. Dans l'année, je ne revenais jamais. Ce lieu me donnait des nausées. Je voulais partir le plus vite d'ici. Mon cœur me serrait et j'avais l'impression de manquer de l'air. Je devais vite partir d'ici. Je détestais ce lieu, je le savais. Mais elle hantait trop mes pensées. J'avais pensé que venir ici aiderait peut-être à la faire partir, mais j'avais tort. Revenir ici m'avait rappelé tous ces douloureux souvenirs. Le jour de sa mort était le plus difficile. C'était censé être un jour comme les autres, mais elle était morte, si soudainement. Personne n'aurait pu le prédire. Elle était assise dans ce bus qui avait eu un accident. J'avais pris celui d'après. Si seulement on s'était mis d'accord pour prendre le même bus. Si seulement je n'avais pas été en retard pour être dans le même bus qu'elle, et avoir une chance de la sauver ou de sombre tous les deux. Des accidents, ça arrivait tous les jours. Ça arrivait même régulièrement. Plus jeune, ces accidents ne me faisaient rien. C'était comme si les accidents étaient voués à être des informations diffusées à la télévision. Quelque chose de lointain, quelque chose de beaucoup trop loin pour que je puisse me dire : « Ah, ça peut m'arriver aussi, il faut que je fasse attention. » Je ne m'étais jamais dit ça. Je pensais que c'était malheureux, que ça arrivait, que c'était triste. Mais jamais, je n'aurais pensé que ça pouvait m'arriver, à moi. Que ça pouvait arriver à elle, la personne qui éclairait mon monde sombre. Ils auraient pu choisir parmi sept milliards de personnes, mais ils l'avaient choisie elle. Du jour au lendemain, son sourire avait disparu. Du jour au lendemain, son cœur avait cessé de battre. Et en même temps, mon cœur avait lui aussi cessé de battre. Qu'est-ce que les jours qui avaient suivi avaient été difficiles, après sa mort. Je pleurais tous les jours, je n'arrivais plus à dormir. A l'enterrement, j'étais totalement à côté de la plaque. Je ne comprenais rien. Les mots me sortaient des oreilles. C'était comme si j'étais en train de regarder un film. Ou de faire un mauvais cauchemar. Je ne me rendais pas compte que la tombe en face de moi était celle de Saehee. Je n'avais jamais pu accepter que le corps dans cette tombe était le sien. Je me disais que c'était une autre Saehee qui était enterrée dedans. Une autre Saehee que je ne connaissais pas. Mais non, c'était elle. Il n'y avait qu'elle qui portait le nom de Saehee qui était morte ce jour-là, dans un accident de bus. La suite avait été trop difficile. J'étais à deux doigts de me suicider, mais je n'en avais jamais été capable. Finalement, on m'avait ouvert les yeux, et j'avais arrêté. Je pensais que je m'étais relevé, mais en fait, je ne l'avais jamais fait. Alors qu'avant j'étais au fond du gouffre, maintenant, j'étais au fond du trou. Je pouvais me relever par moi-même et voir la lumière, cependant, mes jambes refusaient de le faire. Saehee me retenait en arrière. Jamais elle ne me la laisserait l'oublier. Je savais qu'elle ne voulait pas que je sois triste. Je n'y pouvais rien. La peine dans mon cœur était trop grande.
Je ne pus empêcher une larme de couler sur ma joue. Puis deux, puis trois, puis quatre. Je n'étais pas seul dans ce cimetière mais j'avais misérablement éclaté en larmes. Ça faisait longtemps que je n'étais pas venu ici. Je n'aurais jamais dû venir ici, ce lieu était maudit. A chaque fois que je venais, j'étais obligé de pleurer, et je n'en ressortais jamais plus heureux. Au contraire, ça m'entraînait toujours vers le bas. Pourquoi est-ce que je m'étais dit que cette fois, ça aurait pu changer ? Toutefois, j'avais tort. Cette fois, il se passera quelque chose d'autre.
Comme la rencontre avec quelqu'un, par exemple.© 2981 12289 0
Je ne pus empêcher une larme de couler sur ma joue. Puis deux, puis trois, puis quatre. Je n'étais pas seul dans ce cimetière mais j'avais misérablement éclaté en larmes. Ça faisait longtemps que je n'étais pas venu ici. Je n'aurais jamais dû venir ici, ce lieu était maudit. A chaque fois que je venais, j'étais obligé de pleurer, et je n'en ressortais jamais plus heureux. Au contraire, ça m'entraînait toujours vers le bas. Pourquoi est-ce que je m'étais dit que cette fois, ça aurait pu changer ? Toutefois, j'avais tort. Cette fois, il se passera quelque chose d'autre.
Comme la rencontre avec quelqu'un, par exemple.
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Re: Identiques ♣ ft. Kim Sam Ran | Mer 9 Aoû - 22:30 Citer EditerSupprimer
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ft. Shin Tae Woo
Les rituels étaient une forme de système inventé par l’homme et son esprit visant à apaiser des maux imaginaires. C’était ce que Samy apprenait en cours de psychologie. Avoir trop de rituels étaient symptomatiques d’un mal être se greffant au plus profond de l’être humain, qui se raccroche à ce qu’il peut pour s’en sortir.Code by Joy
Pour Samran, les samedis étaient inscrits dans une sorte de routine à laquelle il n’échappait pas depuis 7 longues années. Chaque samedi, il sortait prononcer Taehyung, son énorme chien. Puis il enfilait de nouveaux vêtements et se rendait au fleuriste au coin de sa rue, sagement appélé “Pétale”. La gérante était une vieille femme ridée qui ne manquait jamais de lui faire un sourire.
Au bout de quelques semaines, celle ci avait toujours eu son bouquet de près pour lui quand il arriverait.
Un assortiment des plus belles fleurs poussant dans sa boutique dans la main, Samran poussait un billet sur le comptoir et partait vers une direction inconnue.
Il avait entendu des femmes spéculer sur le genre de femme qu’il essayait de séduire avec ces bouquets, se demandant parfois si il était utile pour un homme comme lui de faire autant d’effort pour quelqu’un.
Ah. Si seulement elles savaient.
Chaque semaine, il gravissait à pieds les 2 kilomètres séparant son appartement du cimetière surplombant la colline de Séoul, niché dans un magnifique parc.
Si n’importe qui aurait imaginé un cimetière comme glauque et effrayant, celui ci était actuellement de toute beauté. Les pierres tombales soigneusement poncées s’allignaient, affichant des noms, parfois des cadres de personnes disparues. Il y avait actuellement très peu de pierres, car les coréens préféraient être incinérés.
Certaines familles, cependant, étaient assez chanceuses pour pouvoir ériger un moment à la mémoire de leurs êtres aimés dans cet endroit, ou leurs cendres pourraient finalement reposer en paix.
C’est ici que le jeune homme avait fait ériger six pierres tombales de tailles égales, soigneusement entretenues. Chaques semaines, de nouvelles fleurs y étaient déposées, et elles semblaient toutes se faire face, comme si les personnes représentées sur les photos étaient en grande conversation.
Tous les samedis, le jeune homme changeait des pots de fleurs et y installait six nouvelles gerbes de fleurs, terminant toujours par la photographie d’un jeune homme au sourire si rayonnant qu’il semblait encore vivre par delà la mort.
Il lui arrivait de leur parler, quand il était seul dans le cimetière. Il lui arrivait de s’asseoir et de raconter sa semaine, et il avait conscient que pour un psychiatre, son cas aurait été particulièrement intéressant à traiter.
Aujourd’hui cependant, c’est des pleurs qui le sortirent de sa torpeur de tristesse. Un homme se tenait près de la tombe jouxtant directement la sienne quand il arriva sur les lieux. Le coeur de Samy se brisa en lisant le désespoir du garçon et en voyant ses larmes. Il avait la sensation de se revoir, des années auparavant...Ou peut être était ce plus récent.
Il ne put s’empêcher. Il s’approcha du jeune homme et lui tendit un simple mouchoir, carré de tissu en soie qu’il gardait sur lui en toute circonstance.
“Elle est magnifique.” Murmura t’il alors que le visage sur la photographie le frappa. Elle était jeune. Pas beaucoup plus qu’une enfant, de toute évidence. Il se mordit la lèvre.
“Comment s’appelle t’elle …?” Parler au passer dans un cimetière...C’était bien trop douloureux.
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Re: Identiques ♣ ft. Kim Sam Ran | Ven 11 Aoû - 11:21 Citer EditerSupprimer shin tae woo & kim sam ran Identiques « Elle est magnifique. »
Je sortis de mes pensées lugubres pour relever ma tête, les joues remplies de larmes. Quelqu'un venait me parler. Je tournai la tête vers lui alors qu'il me tendait un mouchoir. Je détestais parler de mon passé, et je n'avais plus envie d'en parler. Ni même de m'en rappeler. Être venu ici n'était qu'une stupide erreur de ma part. J'aurais pleuré, quitté les lieux, et déprimé alors que je déprimais déjà tous les jours. Je le savais, mais j'avais tout de même mis mes pieds ici. Et maintenant, je me sentais misérable. De plus, un inconnu se sentait obligé de me proposer un mouchoir. Je devais vraiment faire pitié. Comme si j'admettais que je faisais pitié, j'acceptai le mouchoir en soie pour essuyer mes larmes.
« Comment s'appelle t-elle... ? »
Là, quelque chose me frappa de toute évidence. Je ne l'avais pas remarqué dans la première phrase. Mais il parlait de Saehee au présent. Un homme comme les autres qui n'avait pas encore vécu de mort douloureuse dans sa vie m'aurait parlé d'elle au passé. On me parlait toujours d'elle au passé. J'avais moi-même pris l'habitude de parler d'elle au passé. Après tout, c'était vrai, elle était du passé. Cela faisait bientôt cinq ans que le temps s'était arrêté pour elle. Parler d'elle au présent reviendrait à se voiler la face. Pourtant, aujourd'hui, j'avais bien envie de me voiler la face. J'avais envie de me perdre dans mes émotions. De me perdre dans mes souvenirs. D'y plonger complètement. Et d'y vivre dedans, à nouveau. J'aimerais avoir le pouvoir de vivre dans un souvenir. Il y avait tant de souvenirs que je voulais répéter à nouveau. Cela faisait longtemps que je n'avais plus entendu sa voix. Je me demandais si mon cerveau avait fini par la déformer. Peut-être même que son rire n'était plus celui que mon cerveau interprétait. En cinq ans, mon cerveau avait peut-être modifié tous mes souvenirs avec elle. Celle dont je me souvenais actuellement n'était peut-être plus Saehee. La seule vraie Saehee, c'était celle qui était dans cette tombe, et donc le cœur avait cessé de battre. Mon cerveau ne pouvait que désespérément l'imaginer à nouveau, mais ce n'était plus elle. Elle, elle était aux cieux.
Cependant cet homme avait fait preuve de considération. Il savait que parler au passé était douloureux. Mais je m'y étais fait, de toute manière. Je savais depuis bien longtemps qu'elle n'était plus là. Et parler d'elle au présent revenait à effacer tous mes efforts pour me relever de sa disparition.
« Elle s'appelait Saehee. Ahn Saehee. »
Ma voix se faisait cassée, brisée par mes pleurs. Mes yeux étaient secs après que des larmes aient coulé. J'allais peut-être pleurer à nouveau dans les minutes qui suivent. Toutefois, je refusais de pleurer devant un inconnu. Je ne voulais pas qu'il subisse le désespoir qui sombrait mon cœur. Je lui rendis le mouchoir juste après ma phrase. Il devait être là pour d'autres personnes, lui aussi. Je ne pris cependant pas la peine de lui en poser la question. C'était déjà suffisamment douloureux ainsi.© 2981 12289 0
Je sortis de mes pensées lugubres pour relever ma tête, les joues remplies de larmes. Quelqu'un venait me parler. Je tournai la tête vers lui alors qu'il me tendait un mouchoir. Je détestais parler de mon passé, et je n'avais plus envie d'en parler. Ni même de m'en rappeler. Être venu ici n'était qu'une stupide erreur de ma part. J'aurais pleuré, quitté les lieux, et déprimé alors que je déprimais déjà tous les jours. Je le savais, mais j'avais tout de même mis mes pieds ici. Et maintenant, je me sentais misérable. De plus, un inconnu se sentait obligé de me proposer un mouchoir. Je devais vraiment faire pitié. Comme si j'admettais que je faisais pitié, j'acceptai le mouchoir en soie pour essuyer mes larmes.
« Comment s'appelle t-elle... ? »
Là, quelque chose me frappa de toute évidence. Je ne l'avais pas remarqué dans la première phrase. Mais il parlait de Saehee au présent. Un homme comme les autres qui n'avait pas encore vécu de mort douloureuse dans sa vie m'aurait parlé d'elle au passé. On me parlait toujours d'elle au passé. J'avais moi-même pris l'habitude de parler d'elle au passé. Après tout, c'était vrai, elle était du passé. Cela faisait bientôt cinq ans que le temps s'était arrêté pour elle. Parler d'elle au présent reviendrait à se voiler la face. Pourtant, aujourd'hui, j'avais bien envie de me voiler la face. J'avais envie de me perdre dans mes émotions. De me perdre dans mes souvenirs. D'y plonger complètement. Et d'y vivre dedans, à nouveau. J'aimerais avoir le pouvoir de vivre dans un souvenir. Il y avait tant de souvenirs que je voulais répéter à nouveau. Cela faisait longtemps que je n'avais plus entendu sa voix. Je me demandais si mon cerveau avait fini par la déformer. Peut-être même que son rire n'était plus celui que mon cerveau interprétait. En cinq ans, mon cerveau avait peut-être modifié tous mes souvenirs avec elle. Celle dont je me souvenais actuellement n'était peut-être plus Saehee. La seule vraie Saehee, c'était celle qui était dans cette tombe, et donc le cœur avait cessé de battre. Mon cerveau ne pouvait que désespérément l'imaginer à nouveau, mais ce n'était plus elle. Elle, elle était aux cieux.
Cependant cet homme avait fait preuve de considération. Il savait que parler au passé était douloureux. Mais je m'y étais fait, de toute manière. Je savais depuis bien longtemps qu'elle n'était plus là. Et parler d'elle au présent revenait à effacer tous mes efforts pour me relever de sa disparition.
« Elle s'appelait Saehee. Ahn Saehee. »
Ma voix se faisait cassée, brisée par mes pleurs. Mes yeux étaient secs après que des larmes aient coulé. J'allais peut-être pleurer à nouveau dans les minutes qui suivent. Toutefois, je refusais de pleurer devant un inconnu. Je ne voulais pas qu'il subisse le désespoir qui sombrait mon cœur. Je lui rendis le mouchoir juste après ma phrase. Il devait être là pour d'autres personnes, lui aussi. Je ne pris cependant pas la peine de lui en poser la question. C'était déjà suffisamment douloureux ainsi.
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Re: Identiques ♣ ft. Kim Sam Ran | Sam 12 Aoû - 14:48 Citer EditerSupprimer
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Le cimetière n’était pas effrayant, certes mais il était mélancolique. Sa beauté tranquille était si intense qu’elle prenait au tripes et nous étouffait. Souvent, Samy n’avait pas compris. Il ne trouvait pas juste qu’un endroit aussi chargé d'émotions négatives soit aussi beau. Finalement, il n’avait saisit la beauté de cette colline que lorsqu’il avait vu un jeune garçon marcher doucement vers la tombe de sa grand mère et y déposer une fleur. Il les avaient vu rire et sourire alors qu’ils se remémoraient les bons moments passés avec elle, sa bonne cuisine, et la façon qu’elle avait de houspiller les gens la traitant comme une infirme.Code by Joy
Ces gens lui avaient donné une leçon : une leçon de beauté et d’amour. Ce n’est pas parce que les gens disparaissent physiquement de notre vie qu’ils étaient partis pour toujours : on pouvait choisir de les faire continuer à vivre, en inscrivant leur souvenir dans l’esprit des gens.
Aujourd’hui, il se trouvait devant un jeune homme qui était dans la même position qu’il avait été des années auparavant. Désespéré et incapable de trouver la paix.
Le jeune homme ne pouvait pas affirmé avoir trouvé cette chose qu’il attendait depuis si longtemps, mais s’était créé quelque chose qui y ressemblait.
Il s’approcha du jeune homme et lui tendit un mouchoir, qu’heureusement, il accepta. Samran n’avait jamais aimé violer l’intimité d’une personne… mais aujourd’hui, il allait devoir faire quelque chose, car ce garçon avait besoin d’aide. C’était évident.
Il attendit près d’une dizaine de minutes jusqu’à ce qu’il se tourne vers lui et lui murmure.
« Elle s'appelait Saehee. Ahn Saehee. »
Le jeune homme semblait avoir séché ses larmes, et le thaïlandais accepta le mouchoir volontiers. L’inconnu était fermé… c’était déjà un miracle d’avoir eu une réponse à lui apporter. Samy prit la plus belle gerbe de son bouquet, et s’agenouilla devant la pierre tombale, glissant les fleurs dans le peau.
Il pria quelques secondes, et se releva, se tournant vers l’inconnu. Puis il vint se poser près de lui.
“Je...Mes amis sont tous enterrés ici. Il sont tous morts dans un incident, il y a sept ans. Mon meilleur ami et la personne que j’aimais le plus ou monde est mort sous mes yeux car il a tenté de me protéger, et pourtant, j’ai du écouter des gens qui n’y connaissaient rien me dire ce que je devais faire, et parler d’eux comme si ils les connaissaient réellement.” Il se tourna vers lui, souriant tristement.
“Et je viens ici tous les samedis avec le même bouquet, pour m’asseoir et essayer d’oublier le fait qu’ils sont plus là.”
Il hésita, puis repris la parole.
“Je vous dit ca car… Je sens quand quelqu’un est dans la même impasse que moi. Et je pense que la chose la plus belle qu’on puisse faire, c’est d’honorer leur mémoire en parlant d’eux.”
Il serra son bouquet dans ses mains, quelques fleurs peintes visibles au bout de ses doigts.
“Enfin...tout ca pour dire que si vous avez besoin de parler … je suis à coté.”
Il se détourna alors, décidé à laisser ce jeune homme en paix si celui ci ne trouvait pas les mots, ou ne voulait simplement pas les trouver. Il se dirigea vers les cinq tombes en cercle, son bouquet à la main.
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Re: Identiques ♣ ft. Kim Sam Ran | Dim 13 Aoû - 17:53 Citer EditerSupprimer shin tae woo & kim sam ran Identiques Je le regardai prendre une germe de son bouquet qu'il avait sûrement dû apporter pour l'un de ses proches, puis il la glissa dans le pot. J'avais l'impression de revenir aux quelques jours après qu'elle soit morte. Lorsque des inconnus qui ne connaissaient Saehee que de loin étaient eux aussi venu livrer des fleurs alors qu'ils éprouvaient une fausse peine. Voir ça m'avait brisé le cœur, et je m'étais demandé ce qu'en pensait Saehee, de cette hypocrisie. Elle n'avait pas dû aimer. Bien qu'à l'époque ce soit de l'hypocrisie, aujourd'hui, je n'avais pas l'impression que ce jeune homme ait fait ça pour faire semblant d'éprouver de l'empathie. Il ne l'avait jamais connue. J'avais plutôt l'impression qu'il faisait ça car il avait de la compassion avec moi. Après tout, il semblait être là pour la mort d'un proche, lui aussi. Ce qui ne fit que me peiner davantage. Il y avait bien trop de morts, dans ce monde. Il pria, puis il se redressa, se tournant vers moi. J'écoutai alors son discours d'une oreille attentive. Et à mon tour, j'éprouvai de la compassion pour lui. Alors que des personnes n'ayant pas connu de morts auraient éprouvé de la pitié, moi, j'éprouvais de la compassion. Les personnes qui avaient vécu une mort se comprenaient mieux que quiconque. De plus, cet homme n'avait pas vécu qu'une seule mort. Il en avait vécu plusieurs. Je n'osais même pas imaginer la douleur. Si jamais j'aurais perdu tous mes amis et elle dans un incident, je ne serais plus en vie. Je n'aurais pas pu supporter la douleur. Il m'apprit qu'il venait ici tous les samedis avec le même bouquet, et qu'il essayait d'oublier le fait qu'ils n'étaient plus là. C'était étrange. Ce lieu était morbide, et de tous les endroits du monde, c'était bien lui qui rappelait le mieux la mort. Pourquoi venir ici pour oublier quand la mort était omniprésente dans ce lieu ? Il m'expliqua qu'il me disait ça car il sentait quand une personne était dans la même impasse que lui, et que la chose la plus belle qu'on pouvait faire, c'était d'honorer leur mémoire en parlant d'eux. Il avait raison. Je sentais aussi quand quelqu'un était passé par le même chemin que moi, aussi. Quand on avait vécu une mort, on changeait, et ça se voyait. J'essayais toujours d'oublier Saehee, moi. Je savais que je devais plutôt faire avec, et vivre en étant heureux tout en sachant qu'elle n'était plus là, et l'accepter. Mais c'était encore beaucoup trop dur pour moi. Vivre en l'oubliant était impossible, mais vivre en me rappelant d'elle était douloureux. Je me demandais si un jour, je pourrais être heureux comme je l'étais lorsqu'elle était encore là. Et puis, il lança une dernière phrase avant de se tourner pour aller vers les cinq tombes qui devaient représenter ses amis. Je baissai ma tête, le visage renfermé. Je n'avais plus jamais parlé d'elle. Je pensais à elle chaque jour, mais je refusais d'en parler. Si je parlais d'elle, je savais que mon cœur allait lâcher. Avec mes meilleurs amis, nous n'osions même pas aborder le sujet. Le sujet nous effrayait tous. On l'évitait le plus soigneusement possible. Mais aujourd'hui, peut-être que j'avais bien besoin d'en parler. Il avait pris la peine de m'expliquer son histoire. Cela devait être dur, aussi. Je pouvais bien le faire, aussi.
Je m'approchai de lui, à côté des cinq tombes. Je regardai les visages inscrits. Jeunes. Ils devaient à peine avoir fini leur adolescence. Je fermai les yeux, puis priai. Quelques secondes passèrent avant que je ne rouvre mes yeux, puis que je lève ma tête. Le cimetière était vraiment mélancolique. Il y avait beaucoup trop d'émotions tristes, ici. L'environnement me rendait émotionnel. Alors que normalement, je ne serais jamais allé parler à un inconnu de mon passé, là, tout me poussait à le faire. Ce fut sans hésitation que ma première syllabe se fit entendre dans l'air.
« Je devais avoir trois/quatre ans, quand je l'avais rencontrée. Elle était comme un rayon de soleil. Tout de suite après avoir joué ensemble, on est devenus amis. Je n'ai aucun souvenir de ma rencontre avec elle, ça a toujours été nos parents qui nous l'ont dit. Mais voilà : nous étions meilleurs amis, et ce, depuis l'enfance. A l'époque, on avait déjà des rumeurs de couple, quand on était en primaire. Une fille et un garçon ensemble, c'était forcément un couple. Nous n'étions tous les deux pas d'accord. On clamait haut et fort que nous n'étions que de simples meilleurs amis. Les années avaient passé, et puis, au collège, quand les amourettes commençaient, et que les garçons commençaient à draguer Saehee, j'avais été incroyablement jaloux. Je ne savais pas ce qu'était la jalousie. Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait. Et puis, on m'avait ouvert les yeux : j'étais amoureux. Mes amis avaient sauté de joie quand je leur avais appris ça. Tout de suite après, ils ont fait en sorte que je me déclare à Saehee. Et elle a répondu positivement. Je me souviens encore de la douceur de ce jour. C'était vraiment un beau jour. »
Je fermai mes yeux, appréciant la brise qui soufflait dans ce cimetière.
« Les années avaient encore passé, et puis, on était sur le point de finir le lycée. Saehee et moi, nous étions certains de passer notre vie ensemble. Nos amis aussi, ils en étaient sûrs. Mais ça n'avait finalement pas été le cas. Le 20 octobre, alors que nous avions rendez-vous tous les deux pour passer une belle journée, elle eut un accident de bus. J'avais pris le bus après le sien, étant en retard. En chemin, on annonçait qu'il y avait une coupure à cause d'un accident. Ça m'avait énervé, sur le coup. Je me disais que j'allais devoir faire le reste du chemin à pied... Mais non. Juste quelques mètres après, je voyais déjà l'accident. Puis le corps de Saehee. Si... Si j'avais pris le bus à l'heure, je me demande ce qu'il serait arrivé ? »
J'ouvrai à nouveau mes yeux, tombant sur les nuages. Je souris légèrement. Mon cœur me faisait mal, mais je me forçais à sourire. Elle aurait préféré un sourire que des pleurs, après tout.© 2981 12289 0
Je m'approchai de lui, à côté des cinq tombes. Je regardai les visages inscrits. Jeunes. Ils devaient à peine avoir fini leur adolescence. Je fermai les yeux, puis priai. Quelques secondes passèrent avant que je ne rouvre mes yeux, puis que je lève ma tête. Le cimetière était vraiment mélancolique. Il y avait beaucoup trop d'émotions tristes, ici. L'environnement me rendait émotionnel. Alors que normalement, je ne serais jamais allé parler à un inconnu de mon passé, là, tout me poussait à le faire. Ce fut sans hésitation que ma première syllabe se fit entendre dans l'air.
« Je devais avoir trois/quatre ans, quand je l'avais rencontrée. Elle était comme un rayon de soleil. Tout de suite après avoir joué ensemble, on est devenus amis. Je n'ai aucun souvenir de ma rencontre avec elle, ça a toujours été nos parents qui nous l'ont dit. Mais voilà : nous étions meilleurs amis, et ce, depuis l'enfance. A l'époque, on avait déjà des rumeurs de couple, quand on était en primaire. Une fille et un garçon ensemble, c'était forcément un couple. Nous n'étions tous les deux pas d'accord. On clamait haut et fort que nous n'étions que de simples meilleurs amis. Les années avaient passé, et puis, au collège, quand les amourettes commençaient, et que les garçons commençaient à draguer Saehee, j'avais été incroyablement jaloux. Je ne savais pas ce qu'était la jalousie. Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait. Et puis, on m'avait ouvert les yeux : j'étais amoureux. Mes amis avaient sauté de joie quand je leur avais appris ça. Tout de suite après, ils ont fait en sorte que je me déclare à Saehee. Et elle a répondu positivement. Je me souviens encore de la douceur de ce jour. C'était vraiment un beau jour. »
Je fermai mes yeux, appréciant la brise qui soufflait dans ce cimetière.
« Les années avaient encore passé, et puis, on était sur le point de finir le lycée. Saehee et moi, nous étions certains de passer notre vie ensemble. Nos amis aussi, ils en étaient sûrs. Mais ça n'avait finalement pas été le cas. Le 20 octobre, alors que nous avions rendez-vous tous les deux pour passer une belle journée, elle eut un accident de bus. J'avais pris le bus après le sien, étant en retard. En chemin, on annonçait qu'il y avait une coupure à cause d'un accident. Ça m'avait énervé, sur le coup. Je me disais que j'allais devoir faire le reste du chemin à pied... Mais non. Juste quelques mètres après, je voyais déjà l'accident. Puis le corps de Saehee. Si... Si j'avais pris le bus à l'heure, je me demande ce qu'il serait arrivé ? »
J'ouvrai à nouveau mes yeux, tombant sur les nuages. Je souris légèrement. Mon cœur me faisait mal, mais je me forçais à sourire. Elle aurait préféré un sourire que des pleurs, après tout.
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Re: Identiques ♣ ft. Kim Sam Ran | Ven 18 Aoû - 20:53 Citer EditerSupprimer
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Kim Hongbin, 17 ansCode by Joy
La photo souriante du jeune homme n'était qu’une pâle représentation de ce qu’il avait été dans leur vie. Tornade vivace, orphelin de père et heureux de vivre, même si c’était pour enchaîner les boulots dans des fast food miteux.
Park Jiwoo, 16 ans
Jiwoo avait toujours été le plus sage d’entre eux. La force tranquille, avec un sourire si angélique qu’il les avait sorti de situations particulièrement pénible, a une epoque. Il rêvait d’aller aux USA pour danser.
Kim Taiyong, 17 ans
L’artiste du groupe, avec Sam. Le jeune homme avait un goût prononcé pour les vêtements colorés. Ses parents avaient choisi la plus jolie photo de leur fils, riant, un bandeau bariolé dans les cheveux.
Hwang Buni, 15 ans
15 ans. Pas plus qu’un enfant. Buni n’aurait actuellement pas été la si Sam ne s’était pas attaché à ce jeune garçon aux dents de lapin et aux grands yeux pétillants, qui pouvait actuellement battre Yoonjoon aux echecs.
Yoo Minki, 18 ans
Minki était l’incarnation même du mauvais garçon, fumant comme un pompier et portant des fringues trop larges. Derrière son masque, c’était un jeune homme se démènant pour offrir une belle vie à son frère, qui ne souriait plus depuis la mort de leurs parents.
Kim Yoonjoon, 18 ans
Beloved brother & son
Yoonjoon l’observait de son cadre, souriant comme si il savait exactement ce qu’il venait de faire : parler d’eux restait la chose la plus douloureuse qui soit. Pourtant, il ne voulait que personne n’oublie qui ils avaient été. Il aurait sûrement approuvé, en particulier pour aider un jeune homme pleurant dans un cimetière.
C'est sans une vraie surprise que le jeune homme entendit des pas feutrés le rejoindre. Il ne releva pas la tête, le laissant prier silencieusement. Il lui en était reconnaissant, peu de gens prenaient de temps de prier devant ces tombes.
Finalement, le silence s’étirait et ca ne me gênait pas, il était confortable.
Au bout de longues minutes de méditation, la voix du jeune homme rompit le calme du cimetière.
Elle était douce, rocailleuse, sans doute à cause de ses larmes à peine sechees. Le jeune homme releva les yeux vers son compagnon, l’écoutant attentivement.
« Je devais avoir trois/quatre ans, quand je l'avais rencontrée. Elle était comme un rayon de soleil. Tout de suite après avoir joué ensemble, on est devenus amis. Je n'ai aucun souvenir de ma rencontre avec elle, ça a toujours été nos parents qui nous l'ont dit. Mais voilà : nous étions meilleurs amis, et ce, depuis l'enfance. A l'époque, on avait déjà des rumeurs de couple, quand on était en primaire. Une fille et un garçon ensemble, c'était forcément un couple. Nous n'étions tous les deux pas d'accord. On clamait haut et fort que nous n'étions que de simples meilleurs amis. Les années avaient passé, et puis, au collège, quand les amourettes commençaient, et que les garçons commençaient à draguer Saehee, j'avais été incroyablement jaloux. Je ne savais pas ce qu'était la jalousie. Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait. Et puis, on m'avait ouvert les yeux : j'étais amoureux. Mes amis avaient sauté de joie quand je leur avais appris ça. Tout de suite après, ils ont fait en sorte que je me déclare à Saehee. Et elle a répondu positivement. Je me souviens encore de la douceur de ce jour. C'était vraiment un beau jour. »
Le jeune thaïlandais ne l’interrompit pas, mais il ne put s’empêcher de sourire. Leur histoire avait ressemblé à un conte de fees. Deux personnes qui sont à la fois des amants et les meilleurs amis du monde, n’était ce pas ce que tout un chacun désirait le plus ?
Il se demanda furtivement si il aurait eu cette chance si il s’était confessé auprès de Yoonjoon ? Peut être aurait t’il pu vivre heureux jusqu'à la fin de ses jours, et ne jamais s’être trouvé ici en premier lieu ?
Il secoua la tête. Bien sûr que non. Yoonjoon n’aurait jamais voulu la même chose que lui. Il se faisait des illusions, en plus de se les faire bien trop tard.
« Les années avaient encore passé, et puis, on était sur le point de finir le lycée. Saehee et moi, nous étions certains de passer notre vie ensemble. Nos amis aussi, ils en étaient sûrs. Mais ça n'avait finalement pas été le cas. Le 20 octobre, alors que nous avions rendez-vous tous les deux pour passer une belle journée, elle eut un accident de bus. J'avais pris le bus après le sien, étant en retard. En chemin, on annonçait qu'il y avait une coupure à cause d'un accident. Ça m'avait énervé, sur le coup. Je me disais que j'allais devoir faire le reste du chemin à pied... Mais non. Juste quelques mètres après, je voyais déjà l'accident. Puis le corps de Saehee. Si... Si j'avais pris le bus à l'heure, je me demande ce qu'il serait arrivé ? »
Le jeune homme savait que l’histoire n’avait pas une fin heureuse, si il était la aujourd'hui. Cela ne l’empecha pas de ressentir la douleur de ce jeune homme qui avait perdu du jour au lendemain sa meilleure amie, la femme qu’il aimait, et la promesse de jours heureux ensemble. Il sentit quelques larmes rouler sur ses joues. Il pleurait un bonheur qui aurait pu etre. Il pleurait pour ce garçon, qui devait faire le deuil de la personne qu'il aimait aussi tôt dans sa vie. Peut être pleurait t’il aussi un peu pour lui et pour eux. Ils se retrouvaient dans leur histoire.
“Je me suis posé la question, moi aussi. Qu’est ce que j’aurais pu faire autrement ? Est ce que c’est de ma faute si ils sont morts ? Et si l’ennemi que je blamais depuis tout ce temps, c'était moi ?”
Il lui sourit doucement, ses yeux bruns deux croissants de lune brillants.
“Je me suis rendu compte que me poser la question ne servait à rien. On ne peut pas remonter le temps.” Il soupira. *Vous seriez sûrement morts ensemble. Oh, crois moi, j’y ai pensé aussi. J’ai vraiment désiré revenir en arrière et faire en sorte de ne pas être poussé par cette fenêtre.”
Il passa sa main dans l’herbe près de lui, comme pour inviter le jeune homme a s’asseoir près de lui.
“Mais je me suis rendu compte que c’est notre rôle, à ceux qui restent en arrière, de vivre la vie qu’on leur a volé.”
Il se tourna vers lui.
“Au fait….je m’appelle Samran, mais tu peux m'appeler Samy !”
Désolé de voir leur première rencontre se jouer ainsi, Samran sentait pourtant que ce n’était certainement pas par hasard.
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Re: Identiques ♣ ft. Kim Sam Ran | Mar 22 Aoû - 14:18 Citer EditerSupprimer shin tae woo & kim sam ran Identiques Je fus surpris quand je vis des larmes dévaler les joues de l'inconnu en face de moi. Il pleurait. Était-ce mon histoire qui l'avait tant touché ? Pourquoi ? Non, la question que je venais de me poser avait une réponse évidente. C'était parce qu'il avait vécu la même chose que moi. Il n'avait pas perdu qu'une seule personne, en plus. Il avait perdu ses six amis, dont l'un était le soleil de sa vie. Je n'osais même pas imaginer la douleur. Perdre Saehee m'avait fait descendre en enfer. Si jamais j'avais vécu autant de morts, je n'aurais jamais su supporter la douleur. Je savais alors que le jeune homme en face de moi était plus fort que n'importe qui. Si aujourd'hui il était encore en vie, c'était parce qu'il avait su surmonter ça. Je savais que ce n'était pas parce qu'il avait peur de se donner la mort. Ses mots le prouvaient parfaitement. Pour rendre hommage à un mort, il fallait vivre pour lui. Il fallait parler de lui pour l'honorer. C'étaient de beaux mots. Bien évidemment, j'étais incapable de les respecter. Je n'arrivais plus à vivre sans elle. Mais lui y arrivait. Je devrais agir comme lui. Peut-être qu'ainsi, je serais plus heureux. Après sa réponse, il sourit légèrement. C'était un sourire rassurant. Il savait que ça faisait mal. Il savait l'importance de ces questions. C'étaient des questions que je n'avais cessé de me poser. Et puis, il m'expliqua que se poser la question ne servait à rien. Je savais depuis longtemps que se poser la question ne servait à rien. Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de la poser. Et si j'avais pu la sauver en étant monté dans le même bus qu'elle ? Comment serais-je, aujourd'hui ? « Vous seriez sûrement morts ensemble. » C'était exactement la vérité. Si j'étais monté dans le même bus qu'elle, je serais sûrement mort avec elle. Mais peut-être que si nous étions morts ensemble, ç'aurait été mieux... Je ne devais pas penser comme ça, mais c'était plus fort que moi, malheureusement. Il m'avoua que lui aussi, aurait voulu revenir en arrière. Qui, en ayant vécu une mort, ne voudrait pas revenir en arrière pour profiter une dernière fois de leur défunt ? Personne. Nous, les personnes qui avaient vécu une mort, savions ce sentiment plus que n'importe qui. La machine à remonter le temps n'existait pourtant pas, et nous finissions par être piégés dans nos souvenirs. Mais certains réussissaient à aller de l'avant. Comme lui, par exemple. S'il venait tous les samedis ici, c'était qu'il avait réussi à vivre avec. C'était ce que je trouvais particulièrement courageux, chez lui. C'était un homme accompli. Ce dernier m'invita à m'asseoir à côté de lui. Je ne refusai pas l'invitation, et m'assis sur l'herbe triste du cimetière. C'était notre rôle de vivre la vie qu'on leur avait volé. Il avait raison. On devait vivre pour eux. Mais pourquoi est-ce que c'était aussi compliqué ? Je soupirai silencieusement. Puis il me dévoila son nom. Samran. C'était un beau nom. J'acquiesçai légèrement de la tête avant de prendre la parole à mon tour pour avouer mon nom.
« Je m'appelle Taewoo, enchanté. »
Notre première rencontre était triste. Elle était dans un cimetière. Mais il n'y avait que dans ce lieu que deux êtres torturés par la mort pouvaient se rencontrer. Ce n'était pas un hasard. Peut-être pourrait-il m'aider à surmonter la mort de Saehee...
« Vous êtes très courageux, comparé à moi. » dis-je, franc.
Je ne le tutoyai pas comme il venait de le faire : je ne pensais pas que nous étions suffisamment proche pour que je m'autorise à le faire. Cependant, j'étais certain que ça ne saurait que tarder. Nous nous ressemblions beaucoup, après tout.© 2981 12289 0
« Je m'appelle Taewoo, enchanté. »
Notre première rencontre était triste. Elle était dans un cimetière. Mais il n'y avait que dans ce lieu que deux êtres torturés par la mort pouvaient se rencontrer. Ce n'était pas un hasard. Peut-être pourrait-il m'aider à surmonter la mort de Saehee...
« Vous êtes très courageux, comparé à moi. » dis-je, franc.
Je ne le tutoyai pas comme il venait de le faire : je ne pensais pas que nous étions suffisamment proche pour que je m'autorise à le faire. Cependant, j'étais certain que ça ne saurait que tarder. Nous nous ressemblions beaucoup, après tout.
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Re: Identiques ♣ ft. Kim Sam Ran | Mer 30 Aoû - 20:29 Citer EditerSupprimer
Identiques
ft. Shin Tae Woo
Il avait fallu beaucoup de temps au jeune homme pour arriver à vivre avec l’idée qu’il ne reverrait plus jamais ses amis. Peut être que finalement, sa maladie et ses hallucinations l’avaient aidé, car c’était comme si ils veillaient sur lui, même si son cerveau ne faisait finalement que le tromper.Code by Joy
Mais c’était exactement pour ca qu’il n’avait jamais cédé à la tentation de les rejoindre. Puis les années avaient passé, et il s’était finalement rendu compte qu’il n’était pas seul. Il ne pouvait pas être égoiste en infligeant à ses parents et sa grand mère, ainsi que ses autres amis, ce qu’il avait bien pu subir.
De plus, si il y avait vraiment une autre vie après celle ci, il savait qu’il n’aurait pas été bien recu.
Cette idée avait toujours le don de le faire sourire, même si elle était terriblement morbide.
Il ne savait pas pourquoi il se sentait obligé de faire un discours pareil au garçon, mais il ne put s’en empêcher, comme si partager un peu de son expérience pourrait apaiser l’inconnu. Samy n’avait jamais aimé voir les autres tristes. Il semblai en plus si jeune. Bien trop jeune pour avoir perdu l’amour de sa vie.
« Je m'appelle Taewoo, enchanté. »
On peut dire que leur rencontre n’avait rien de conventionnel. En fait, le jeune homme se sentit même étrangement timide de sympathiser avec TaeWoo devant la tombe de ses amis. Peut être devrait t’il lui proposer de bouger dans le parc.
Il faut dire que cet endroit était devenu familier et presque reposant, pour lui. Il venait tous les samedis s’asseoir et se vider de ses problèmes. Le plus souvent, le vent dans les feuillages constituaient sa seule réponse.
C’était une sorte de thérapie, pour lui. Il savait que les seuls fantômes qui pourraient l’écoutaient seraient toujours là pour le protéger.
« Vous êtes très courageux, comparé à moi. »
Le jeune homme sursauta, relevant la tête vers le jeune homme. Puis eut un petit rire mélancolique.
“Je suis pas sûr…” murmura t’il.
Il tira légèrement sur les brindilles près de ses chaussures.
“Il y a toujours des moments ou je craque… ca … Ca ne part jamais vraiment ?”
Taewoo le comprenait, il le savait. Le deuil était un travail d’une vie, en particulier devant des expériences aussi traumatiques que la leur. Il se tourna vers son compagnon, lui souriant en coin, doucement.
“Je suis sur que tu trouveras la force de guérir un jour. Jamais complètement. Mais juste assez pour comprendre qu’on peut être de nouveau heureux et que ce n’est pas une trahison.”
Il lui jeta un coup d'oeil en coin.
“Je penses qu’au bout d’un moment, on se retrouvera tous.” conclut t’il. Croire à une vie après la mort quand on était psychologue et donc un homme de science pourrait paraître contradictoire, mais le jeune homme n’avait jamais renié aucune de ses croyances.
“Tu es étudiant, c’est ca ? A Yonsei ?” Il lui tendit une carte avec son nom et son numéro. “J’y étudie en psychologie. Je fais des ateliers de temps en temps, si jamais tu as le temps et l’envie de passer.”
- Spoiler:
Désolééééé j'avais pu vu que t'avais pas répondu omg, j'en étais persuadée Sorry sorry <3
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Re: Identiques ♣ ft. Kim Sam Ran | Jeu 31 Aoû - 17:22 Citer EditerSupprimer shin tae woo & kim sam ran Identiques Samran eut l'air surpris par mes mots. Je savais que les personnes réellement courageuses ne se proclamaient jamais courageux. On se disait souvent qu'on était courageux pour se vanter, et relever des défis extrêmes qui pourtant nous faisaient peur. Puis, quand on l'avait réussi, on faisait son fier, et on se vantait. Les êtres humains étaient comme ça, ils étaient constamment fiers. Toutefois, les personnes réellement courageuses ne se disaient pas courageux. Ils ne criaient pas à tout bout de champ qu'ils étaient courageux et capables d'accomplir telle action. Ils n'en avaient souvent pas conscience. J'étais certain que Samran était quelqu'un comme ça. Qui ignorait son propre courage. Je le pensais sincèrement, car pour pouvoir surmonter la mort de ses amis, et ainsi venir tous les samedis avec un bouquet de fleurs au cimetière pour leur rendre visite, il fallait vraiment être fort. Je n'aurais jamais pu le faire. Peu importe ce qu'il dirait, je le penserais toujours courageux pour cette unique et bonne raison. Il s'expliqua ensuite qu'il y avait toujours des moments où il craquait. Ce fut sur ce point que je le compris le plus. Il avait raison. Nous avions toujours des moments où nous craquions. La preuve, j'étais ici alors que ce n'était même pas l'anniversaire de sa mort. La mort ne partait jamais vraiment. Elle nous suivait pendant toute notre vie, et on ne l'oubliait jamais. On n'oubliait jamais les personnes qui avaient traversé notre vie et qui s'étaient éteintes alors qu'on les aimait encore. Je le compris alors parfaitement, et acquiesçai silencieusement. Évidemment, ce n'était pas une raison pour dire qu'il n'était pas courageux. Tout le monde craquait un jour ou l'autre, de toute façon. Même les personnes les plus courageuses. Au cas contraire, on serait des robots.
« Tout le monde craque, c'est normal. Je pense vraiment que vous êtes courageux. » répondis-je d'un air assuré, franc.
Puis il commença à me dire des mots rassurants. Je ne guérirai jamais complètement, il avait raison. La mort était comme une maladie incurable. On pouvait repousser la date limite autant qu'on le pouvait, au final, elle était toujours là, et inévitable. Mais peut-être qu'un jour, comme il le disait, je trouverais le médicament qui me permettra de comprendre que je pouvais être à nouveau heureux, sans elle. Du moins, j'essayais d'y croire. Depuis toutes ces années où je me noyais dans mon chagrin, je commençais à de moins en moins y croire. Je n'étais pas fort, moi. Pas fort du tout. Je fis une mine surprise quand il conclut qu'on se retrouva tous. J'esquissai alors un maigre sourire. Je croyais aussi à ça. Je pensais qu'un jour, quand je mourrai, je rencontrerai Saehee à nouveau, et qu'on pourra à nouveau passer de beaux jours ensemble. J'y croyais durement et fermement. Je devais y croire, sinon, je n'aurais aucune volonté pour vivre. Quand il demanda si j'étais étudiant à la Yonsei, j'acquiesçai une nouvelle fois silencieusement avant de prendre la carte qu'il me tenait, et de la lire rapidement. Il étudiait en psychologie. J'acquiesçai d'un air répétitif en entendant ces mots, puis relevai mon regard sur lui.
« Je passerai, alors. Merci pour vos mots, c'est rassurant. J'espère que ce jour arrivera, et qu'ils se reposent tous bien en attendant notre venue, là-haut. »
En disant ces mots, je regardai le ciel. Je me demandai où était Saehee, en ce moment. Je me demandais ce qu'elle faisait. Peut-être veillait-elle toujours sur moi. Je souris légèrement. 2981 12289 0
« Tout le monde craque, c'est normal. Je pense vraiment que vous êtes courageux. » répondis-je d'un air assuré, franc.
Puis il commença à me dire des mots rassurants. Je ne guérirai jamais complètement, il avait raison. La mort était comme une maladie incurable. On pouvait repousser la date limite autant qu'on le pouvait, au final, elle était toujours là, et inévitable. Mais peut-être qu'un jour, comme il le disait, je trouverais le médicament qui me permettra de comprendre que je pouvais être à nouveau heureux, sans elle. Du moins, j'essayais d'y croire. Depuis toutes ces années où je me noyais dans mon chagrin, je commençais à de moins en moins y croire. Je n'étais pas fort, moi. Pas fort du tout. Je fis une mine surprise quand il conclut qu'on se retrouva tous. J'esquissai alors un maigre sourire. Je croyais aussi à ça. Je pensais qu'un jour, quand je mourrai, je rencontrerai Saehee à nouveau, et qu'on pourra à nouveau passer de beaux jours ensemble. J'y croyais durement et fermement. Je devais y croire, sinon, je n'aurais aucune volonté pour vivre. Quand il demanda si j'étais étudiant à la Yonsei, j'acquiesçai une nouvelle fois silencieusement avant de prendre la carte qu'il me tenait, et de la lire rapidement. Il étudiait en psychologie. J'acquiesçai d'un air répétitif en entendant ces mots, puis relevai mon regard sur lui.
« Je passerai, alors. Merci pour vos mots, c'est rassurant. J'espère que ce jour arrivera, et qu'ils se reposent tous bien en attendant notre venue, là-haut. »
En disant ces mots, je regardai le ciel. Je me demandai où était Saehee, en ce moment. Je me demandais ce qu'elle faisait. Peut-être veillait-elle toujours sur moi. Je souris légèrement.
- Spoiler:
- Pas de soucis
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Re: Identiques ♣ ft. Kim Sam Ran | Sam 2 Sep - 2:38 Citer EditerSupprimer
Identiques
ft. Shin Tae Woo
Samran ne se considérait pas forcément comme quelqu’un de courageux. Il était plutot bon acteur, il essayait de faire semblant pour préserver les gens qu’il aimait, ses parents qui étaient toujours très inquiet de le voir replonger… Sa grand mère qui malgré son caractère bourru et volontaire, avait toujours un doux mot pour lui remonter le moral, ses amis qui l’avaient vu au plus bas.Code by Joy
Il ne se considérait pas pour autant comme un lâche. Il essayait. Il faisait de son mieux pour vivre, et dieu seul sait que parfois, vivre n’était pas une chose facile. Il y a des moments ou l’on veut simplement se laisser porter, se laisser sombrer.
Il était sur que le jeune homme avait vécu ça. Ils vivaient tous ça. Le deuil était un passage complexe, un tourbillon d’émotions que les spécialistes avaient classifié de leur mieux, mais qui n’y correspondait vraiment jamais.
Faire le deuil d’une vie entière prenait bien plus que cinq étapes.
« Tout le monde craque, c'est normal. Je pense vraiment que vous êtes courageux. » Le jeune homme lui sourit sincèrement. C’était le genre de mots qu’il voulait entendre. C’était simple et sincère.
Le jeune homme tenta comme il pouvait de rassurer Tae Woo. C’était difficile, car la mort et le deuil n’avait strictement rien de rassurant, mais ils donnaient des perspectives différentes. Le jeune homme savait, était persuadé que quelque part, les personnes qu’ils aimaient les attendaient patiemment, dans un monde, ou la paix régnait et où ils ne souffraient pas. Peut être qu’un jours, quand ils seraient très vieux et auraient profité de leur vie pleinement, ce seraient eux qui les accueilleront.
C’est ces mots qui sembleraient le rassurer le plus. Samran ne pouvait pas faire beaucoup plus. Pour quelque chose ne le touchant pas directement, il était bien plus éloquant, mais la perte d’un proche ne pouvait souffrir de mots.
« Je passerai, alors. Merci pour vos mots, c'est rassurant. J'espère que ce jour arrivera, et qu'ils se reposent tous bien en attendant notre venue, là-haut. »
Le jeune homme semblait un peu plus apaisé, à présent, et Samran se sentait beaucoup mieux, lui aussi.
“J’en suis sur.” avoua t’il sans discontinuer.
Il ne savait pas quelle forme pouvait bien prendre la vie après la mort, cette chose sur laquelle ils fantasmaient tous sans avoir de réelles réponses à leur questions.
Il soupira. “Je pense que je vais rentrer.” Il sourit à Tae Woo. “Tu habites sur le campus...hm ? Je te raccompagne ou tu veux rester...un peu ?”
Le garçon se redressa et épousseta sa chemise et son jean. Il se tourna alors vers les pierres tombales, lisant à nouveau une dernière fois les noms qui y étaient inscrits, en sachant que la semaine d’après, il craquerait encore et viendrait les retrouver.
“Les ateliers...hm…?” Il sourit doucement. “J’ai quelques livres à te prêter. Ils m’ont énormément aidé.”
- Spoiler:
Je me disais, pour leur première rencontre dans un cimetière on peut se permettre d'aller sur la fin la non ? Faudra approfondir un peu dans un autre rp mais c'est peut etre pas le meilleur encore pour sympathiser :bago:
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