La nuit commence doucement à tomber sur Séoul, ton frère jumeau et toi aviez terminé les cours depuis quelques heures maintenant mais comme souvent, vous aviez passé votre temps à traîner ensemble, dehors. Vous ne rentrez jamais bien tard, pour preuve, vous êtes déjà sur le chemin du retour pour rentrer à la maison. Et Dieu sait comme tu as hâte de rentrer, de te poser devant tes jeux vidéos avec Kota, et s'il n'est pas d'humeur à jouer et bien... Il lira sans doute, sur le lit, à côté de toi. Ouais, il ne sera pas bien loin, comme d'habitude. Tu continues de marcher jusqu'à ce qu'un bruit te fait sursauter, par réflexe, tu attrapes le bras de Kota pour l'approcher de toi. Non pas par peur, non, même si ce chat qui vient de surgir de nul part a réussi à te surprendre (ce n'est pas bien difficile non plus), non non tu as eu ce geste par pure protection. Toi ? Un peu trop protecteur avec Kota ? Oh oui, et ce n'est rien de le dire, on te fait souvent la remarque mais c'est bien plus fort que toi. Tu suis donc ce chat noir du regard, l'indiquant du doigt. « Hé ! On dirait Pantoufle. » remarques-tu aussitôt, tellement que si tu n'étais pas sûr qu'il soit encore chez toi, tu pourrais croire qu'il s'est sauvé. Non, vous êtes encore bien trop loin de la maison là... Mais en le suivant du regard, tu aperçois très vite un groupe de jeunes non loin de vous, se trouvant sur votre chemin ayant sans doute votre âge, en fait, tu fronces les sourcils quand tu penses en reconnaître un. « Attends... Ce sont pas les abrutis de première qui t'embêtaient ? » Peut-être que tu te trompes mais tu en doutes, tu en es même presque sûr, tu n'oublies pas les visages des personnes qui embêtent ton frère étant donné que tu leur voues une immense haine. Et rien qu'à cette pensée, tu sens déjà la colère grimper en toi, t'en serre même les dents, alors eux, s'ils se manifestent... Tu les attends au tournant!

Il traîne des pieds sur le chemin de la maison, pensif et distrait par la journée qu’il vient d’avoir et il ne fait que suivre son frère dans un silence apaisant. Il sait qu’une fois rentrés et après avoir mangé, ils iront se caler dans leur chambre pour animer leur soirée de quelconques jeux et chamailleries anodines, mais pour l’heure, ils marchent dans le calme. S’ils traînent toujours un peu après les cours, c’est bien parce qu’ils ne suivent pas le même cursus et que le plus jeune ne perd jamais son temps pour rejoindre Shiro. Il le vit bien mieux qu’au lycée d’ailleurs, peut-être parce que le choix est volontaire à présent ou que la mentalité est différente ? Plus mature sans doute. Dans tous les cas, ça ne les éloigne toujours pas. En marchant, Kota réfléchit déjà à son projet d’aquarelle qu’il devra rendre dans une semaine quand un bruit l’arrête, mais il ne sait pas si c’est cela ou la main de Shiro sur son bras qui le fait sursauter. « Quoi ? » Chuchote-t-il en le regardant avec ses grands yeux, à l’affût du moindre son et c’est là qu’il voit un chat filer dans la nuit. Il sursaute à nouveau et tape gentiment le bras de son frère. « Tu m’as fait peur pour rien, mais t’as raison, on dirait lui. » Il se laisse aussi distraire par l’animal, puis son regard s’arrête sur un groupe de jeunes garçons qu’il observe très vite fait avant de s’en désintéresser, prêt à repartir. « Attends... Ce sont pas les abrutis de première qui t'embêtaient ? » Hein ? Shiro vient de lui donner un de ces coups de stress ! Quelle chance y avait-il pour que ça arrive ? Pourtant lorsqu’il les regarde un peu plus longtemps, il en reconnaît… effectivement… et voilà qu’à leur tour, les jumeaux sont repérés. « Tiens, mais je ne rêve pas ? » Une fois proche, le groupe s’arrête, mais l’un d’eux continue d’avancer. « Le cabot et son maître sont de sortie, c’est mignon. » Le garçon imite alors des aboiements et ses potes rigolent, ce qui suffit pour renvoyer Kota deux ans en arrière et lui faire serrer les dents. Sa propre colère lui rappelle alors que Shiro est à côté et il desserre ses poings pour attraper le bras de son frère. « Laisse... cons un jour, cons toujours. » Et alors qu'il veut les ignorer et passer son chemin, on fait un pas devant lui pour l'arrêter. Alors, oui... il y aurait bien un truc qui a changé depuis et Kota le réalise quand il se voit forcé de lever la tête pour croiser un regard pas très amical.

C'est vrai que tu as hâte de rentrer, de profiter de ta petite soirée non loin de ton frère jumeau. Tu n'aimes pas être séparé de lui trop longtemps, tu as d'ailleurs un mauvais souvenir du lycée à cause de ça. Vous aviez été séparés contre votre gré, bon cette fois-ci, c'est différent, parce que c'était votre choix. Vous l'imposer ? C'était une terrible erreur, tout ça pour quoi ? Pour que vous puissiez prendre votre indépendance ? Votre autonomie ? Vous pouvez être séparés, juste pas trop longtemps, et tu doutes que le temps puisse changer ça. C'est pour cette raison que tu as traîné un peu avec lui avant de rentrer, histoire de rattraper un peu cette journée de cours loin de l'autre. Mais tu le sens sursauter sous tes doigts, il ne tarde pas à te frapper, gentiment, évidemment, t'avouant que tu lui avais fait peur. « Désolé... » Pour rien, ouais, ce n'est rien de le dire. De toute façon ton expression change que trop rapidement lorsque tu aperçois ces abrutis de première qui embêtaient ton frère, ouais ce sont eux, t'en es sûr ! Tu fronces les sourcils mais malheureusement pour vous, vous êtes repérés que trop rapidement « Tiens, mais je ne rêve pas ? » Tu plantes ton regard dans le sien, tu serres même les dents. Tu appréhendes un peu ses paroles, sachant pertinemment que tu ne risques pas de t'en sortir indemne. Pourquoi ? Toucher à ton frère te rend littéralement fou de rage, et tu leur en veux déjà beaucoup. Le pire dans cette histoire? C'est que tu risques d'entraîner Kota avec toi. « Le cabot et son maître sont de sortie, c’est mignon. » Ta bouche s'entrouvre, t'as bien entendu là? Il ose encore la ramener ? Il imite même des aboiements pour amuser ses potes. Ton sang ne fait qu'un tour, et Kota le voit rapidement. Et puis... Il te connaît mieux que personne, c'est pour cette raison qu'il essaye déjà de te calmer, en te disant de laisser tomber. Tu te laisses alors entraîner par ton frère jumeau, rapidement arrêtés lorsque ce type lui fait barrage, tu lèves alors la tête, plantant ton regard haineux dans le sien, vous paraissez si petits face à lui. Tu sais, si tu ouvres la bouche, ça risque de très mal se terminer pour vous... Oups ? « C'est quoi ton problème au juste ? » C'est déjà un miracle que tu n’aie pas pris la parole plus tôt. Il faut dire que tu n'es pas réellement impulsif, mais quand cela concerne Kota... C'est une autre histoire. Tu ne supportes pas qu'on puisse lui faire du mal, et ces mecs ou en tout cas, celui qui se tient devant toi, lui en a fait. « T'oses la ramener mais steuplait, regarde toi. » Tu hausses les sourcils, serrant à nouveau les dents. « T'aimes bien jouer le chien toi aussi, à moins que ce sont tes potes les toutous. Sans déconner, joue pas le malin alors que s'ils n'avaient pas été là tu l'aurais fermé. » Tu es sans doute en train de signer ton arrêt de mort là, tu jettes un rapide coup d'oeil vers ses fameux amis avant de reprendre. « Bref écrase, remballe tes cleps qui n'aboient même pas, va faire cou-couche dans ton panier et laisse nous passer. » Et d'un pas déterminé, un peu trop confiant, tu avances, posant ses mains sur son torse dans le but de le pousser. Manque de chance, il a beaucoup plus de forces que toi... C'est pour cette raison que c'est toi qui fini au sol, ouais, il vient de te pousser d'une violence que même tes pauvres fesses ont ressentis. Tu grimaces alors, relevant ton regard vers lui, il te mitraille du regard... Merde, t'as peut-être le courage de te battre verbalement, mais il faut l'avouer : physiquement, tu ne feras pas le poids. Alors tu te relèves rapidement, attrapant le bras de Kota pour l'amener vers toi et l'éloigner de ce type qui s'approche dangereusement de vous. « T'as dit quoi là ?! » te crache t-il, haineux. Tu répéterais bien tes paroles, tu t'es déjà battu et ça ne te fait pas réellement peur mais là... Tu penses surtout à Kota, et lorsque tu vois ses amis se mettre à courir, tu hurles à ton frère « On se casse ! Cours ! » Pas le temps de réfléchir ! Tu le pousses presque devant toi avant de te mettre à courir toi aussi. C'est aussi dans ce genre de moment que tu aimerais avoir les capacités de Flash...

Kota dirait bien que le monde est petit, mais ils sont proches de leur quartier alors, ce n’est pas si étonnant et ce n’est pas la première fois qu’il recroise leur chemin, pour tout dire. Il méprise ces gars au possible, mais leurs têtes ont le don de lui donner un poids dans l’estomac et le malaise s’empare de lui aussitôt. Il ressent le besoin de poser son regard partout sauf sur le groupe et encore moins sur son frère, comme s’il se sentait honteux d’un coup. Il n’a jamais vraiment su les repousser sans subir les contrecoups, il n’avait sûrement pas assez de volonté ou de mordant et probablement qu’aujourd’hui encore, rien n’a changé. C’est ce qui le rend si hésitant même s’il ose ouvrir la bouche et faire dans la semi provoc, mais il ne doit son courage qu’à la présence de Shiro. Ouais, même si lui non plus ne ferait pas le poids face à eux, il a déjà plus d’audace que son cadet. Lorsque son grand-frère réplique au type qui leur barre la route, un sourire étire les lèvres du plus jeune, un sourire qui lui vaut le même regard noir qu’il soutient sans baisser les yeux une seule fois. Pas ce soir. Shiro continue et bon sang, ce que ça peut faire du bien de voir qu’il lui a fermé le clapet en quelques mots ! Il pouffe de rire et le type alterne son regard entre les deux frères, sûrement déjà en train de réfléchir sur lequel il étripera en premier. Kota regarde alors plus loin derrière où se tiennent les autres, en retrait et amusés, mais les jumeaux n’ont pas l’air de les intéresser plus que ça – pour l’instant, car il a suffi d’un geste pour provoquer un effet domino qui hélas, n’est pas en faveur des japonais. Kota a manqué de lâcher un cri quand son frère a osé en passer aux mains et que ça s'est retourné contre lui ; et dans une tentative désespérée, son pied à lui a rencontré le tibia de son ancien bourreau. « Connard. » Ce n’est qu’un souffle et ce sont même ses amis qui réagissent les premiers à ça, prêts à bondir, alors que l’attention du gaillard reste sur Shiro. C’est ce dernier qui l’a rabaissé au rang de chien sans qu’il n’arrive à s’en défendre, hormis par la force. Ça doit être frustrant, hein ? Mais c’est malheureusement un bon prétexte pour leur donner une bonne leçon et Kota se sent à la fois pris d’une panique intense et d’une excitation toute aussi grande – à cause de l’adrénaline – quand on s'apprête à leur foncer dessus. Il s’accroche presque au bras de Shiro quand celui-ci l’attire vers lui. « On se casse ! Cours ! » Et il devrait avoir peur le gamin, mais ce n’est qu’un rire qui passe ses lèvres lorsqu’il se retourne et court le plus vite qu’il peut. Ils rebroussent chemin… mais ce n’est pas comme s’ils avaient le choix. Dans sa course, Kota cherche à l’aveugle et trouve le poignet de son frère qu’il agrippe pour ne pas le perdre ; il tourne à gauche, puis à droite et il ne sait pas très bien où il les guide comme ça, mais au vu des voix lointaines qu’il entend brailler, il suppose que ça marche. Sa gorge brûle et ses poumons l’oppressent, mais il ne s’arrête pas avant qu’ils n’entrent dans un petit parc – qui ressemble plutôt à un jardin d’enfant – et qu’il ne les arrête derrière des buissons. L’avantage dans ce genre d’endroits, c’est qu’il n’y a souvent que peu d’éclairage. Assis par terre, Kota reprend doucement son souffle en grimaçant quelquefois. « P’tain Shiro… » Il pose sur lui un regard réprobateur, mais il ne tient ce rôle que trois secondes avant de lui adresser un franc sourire. « T’as vu sa tête ?! C’était trop fort ! Épique ! » Qu’il s’exclame en lui cognant l’épaule. « J'aurais voulu avoir ce cran av- » un bruit le coupe et il s'affaisse en posant ses deux mains sur le dos de son frère, puis son épaule et son bras, juste le temps de se rassurer.

Non mais il se prend pour qui, celui-là ?! Déjà qu'il s'est amusé à faire vivre un enfer à ton frère jumeau, en plus, il se permet de jouer au plus malin avec sa bande de pitbull qui ne ferait même pas peur à un troupeau de chats ? Oh non, toi t'es pas impulsif comme gars, mais quand ça touche ton frère... C'est une autre histoire. En fait, tu ne peux pas t'en empêcher, tu mords aussitôt, l'idée qu'on puisse lui faire du mal te faire grincer des dents. Est-ce que t'y as été un peu trop fort ? Non, enfin, tu aurais pu la fermer mais ce n'est pas ton genre, te laisser marcher sur les pieds. Pourtant tu es avec Kota et là, vous risquez de passer un sale quart d'heure, tu le vois bien dans les yeux de ce type que tes paroles ne lui ont pas plu (et c'était le but, faut dire). Il te pousse violemment, ce n'est pas bien compliqué de te faire perdre l'équilibre et résultat des courses, tu termines sur les fesses. Tu aurais eu le temps de ressentir la douleur si seulement tu ne voyais pas son regard menaçant rivé vers vous, ouais, il faut que tu agisses très vite là mais Kota le fait à ta place. Il lui donne alors un énorme coup au tibia, une insulte passe même la barrière de ses lèvres. Là vous êtes dans la merde, clairement. Vous savez vous défendre, évidemment, vous n'êtes pas du genre à laisser les autres vous piétiner sans rien faire... Mais ces gars là, ils ont pas l'air très commode. D'ailleurs, il ne tarde pas à s'approcher de vous pour vous refaire le portrait, et en sentant le bras de Kota t'attraper, tu agis aussitôt en lui criant de courir. Que pouvez-vous faire d'autre de toute façon ? La violence ne te fait pas peur, non, mais ils sont quand même plusieurs tu ne ferais clairement pas le poids et puis, Kota est avec toi, tu n'as pas non plus envie qu'il lui arrive quelque chose. Alors très vite, tu te mets à courir aux côtés de ton frère jumeau, tu l'entends rire mais toi, tu ne ris pas. Apeuré ? Non, pas vraiment, en tout cas... Pas par peur qu'il te tombe dessus, mais sur Kota, oui. Tu crains qu'ils réussissent à vous rattraper et que ton frère passe un sale quart d'heure par ta faute (ouais avoue-le, peut-être que si tu l'avais fermé les choses se seraient déroulées autrement). Kota vous guide tu ne sais où, dans la course et la panique, tu n'as pas réellement le temps de réfléchir. Non, il faut que vous fuyez ce groupe d'abrutis finis avant qu'ils mettent la main sur vous ! Tu continues de suivre ton frère jumeau jusqu'à ce fameux petit parc, en espérant qu'ils ne vous trouveront pas là... Kota t'arrête derrière des buissons, tu tentes en vain de reprendre ton souffle qui se fait bien trop bruyant et court. Cependant, tu reposes le regard sur ton frère lorsqu'il reprend la parole, après avoir vérifié si ces abrutis n'étaient plus là et doucement, tu te mets à sourire avant d'éclater de rire toi aussi. Quoi ? Ils ne toucheront plus à Kota, vous les avez semé... Enfin, normalement. As-tu réellement cru qu'il allait t'engueuler ? Non, tu le connais par cœur. « Bien fait pour lui ! Il m'a saoulé ! » Non mais, il se prend pour qui celui-là ? À jouer les bonhommes en plus d'embêter ton frère ? Ça va pas ou quoi ! Tu étouffes un nouveau rire lorsqu'il te cogne l'épaule. « J'aurais voulu avoir ce cran av- » Il est coupé par un bruit, ni une ni deux, tu t'abaisses un peu plus dans le but de te cacher derrière ces buissons en même temps que ton frère, tes yeux écarquillés. Tu viens même lui attraper le bras qu'il a dépose sur ton épaule, restant silencieux quelques secondes pour ne pas prendre le risque de vous faire repérer. Ils sont dans le parc, tu peux les apercevoir depuis ta position, tu ne les quittes pas du regard, les observant alors marcher dans la direction opposée à vous. Tu tournes alors la tête vers ton frère, retrouvant un sourire amusé avant de lui tendre discrètement ta main dans le but qu'il puisse la taper. « Le coup de pied dans le tibia... C'était trop bien joué ! » lui dis-tu, chuchotant pour ne prendre aucun risque, avant d'observer à nouveau dans la direction des bruits. Mais ouais, t'es fier de lui, comme d'habitude ! Tu clignes des yeux plusieurs fois avant de reprendre. « On va attendre un peu, ils vont partir... » Tu ne veux prendre aucun risque, non, de toute façon.. Ils vont très vite abandonner les recherches!

Il devient courageux avec Shiro, même si la douleur l’effraie quand même, que le nombre joue contre eux et qu’ils risquent de subir les conséquences de leur audace. Seul, Kota aurait baissé la tête et serait reparti sans faire d’histoires, mais ce soir Shiro est là et lorsqu’on le touche lui, il ne le cautionne pas. Il a frappé le plus grand avant même d’y avoir pensé et c’est le cœur battant, d’excitation et de peur mêlées qu’il s’est dépêché de fuir quand son frère le lui a crié. S’il rigole dans un moment pareil, c’est parce que c’est parmi les premières fois qu’il ose s’en prendre à plus fort que lui et que malgré leur situation critique, il arrive à y trouver un certain fun. C’est parce qu’il est optimiste, persuadé qu’ils sèmeront le groupe et qu’ils rentreront sans bobo, si ce n’est quelques égratignures peut-être. Kota les emmène dans un parc et une fois bien cachés, il revient sur leurs actes irréfléchis. C’est ce que dirait leur mère, probablement leurs aînés aussi, mais il n’est pas question de morale entre eux. Kota espère juste que son grand-frère ne s’attire pas d’ennuis de la sorte lorsqu’il n’est pas là. Il le sait impulsif, mais pas bagarreur non plus et vu la manière dont cela a tourné aujourd’hui, il ne veut pas que Shiro lui revienne avec des bleus un jour. Depuis l’incendie il s’est promis de veiller sur lui, même si c’est plus souvent l’inverse qui se produit. Il voudrait devenir plus fort mentalement, mais sa naïveté ne l’aide pas beaucoup à s’endurcir malheureusement. Alors qu’ils soufflent tous deux après leur longue course, des bruits viennent les crisper quelques instants avant que les silhouettes et les murmures ne s’éloignent de leur position. Kota souffle de soulagement et fixe la main de son jumeau comme s’il essayait de déchiffrer un rébus hyper galère. « Le coup de pied dans le tibia... C'était trop bien joué ! » Oh ! Il comprend et lui donne son high five. « J’espère qu’il a eu mal. » Un craquement le fait frissonner la seconde suivante, mais ce n’est que le vent qui agite les buissons et il se décrispe. Les jeunes penseront sûrement qu’ils ont continué à courir et ne fouilleront pas tout le parc, d’ailleurs il n’y a bientôt plus de bruits autour d’eux, mas Kota n’ose pas regarder. « Je suis désolé, c’est ma faute. » Le ton devient soudain timide. « Si je m’étais défendu avant… je les laissais faire tout le temps, tu sais. J’suis pas comme toi. » Et ce n’est pas un reproche, mais plus un regret. Il n’aime pas être vu comme le plus faible des deux ou même de sa famille, mais c’est ce qu’il est et son statut de petit dernier en rajoute. Il se relève et marche jusqu’à l’allée en terre, nerveux sur le moment, mais soulagé de voir qu’ils sont bel et bien seuls. Espérons que ça dure. « On fait un détour ? » Il voit le néon d'une supérette un peu plus loin et tout ça lui a donné soif, mais surtout, il ne veut pas retourner sur leurs pas ni se risquer à partir dans la même direction que les trouble-fêtes. Il réajuste son sac sur ses épaules et part devant, la mine déconfite ou comment passer de la joie à son opposé en cinq secondes, juste parce qu'il y a un peu trop réfléchi et que cette petite mésaventure vient d'ébranler sa confiance en lui. Il est cool Shiro et il aimerait lui ressembler un peu plus, sans mauvais jeu de mots.