Heavy ft. Kelea
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Heavy ft. Kelea | Mar 22 Aoû - 1:28 Citer EditerSupprimer
BY MITZI
Holding on. Why is everything so heavy?
♪ Une fois le sac posé sur mon lit et quelques affaires sorties, je lançais un coup d'oeil vers le bureau déjà rempli de feuilles volantes, alors que j'étais pourtant revenu au dortoir pas plus tard que mercredi. Compulsion ou pure inspiration, parfois, je me disais que la limite était fine entre les deux. On avait tous besoin de quelque chose pour canaliser nos pensées, n'est-ce pas ? Certains sortaient prendre l'air, d'autres se rabattaient sur les substances illicites, et puis les derniers développaient de drôles de tics, comme par exemple de s'acharner à nettoyer une pièce de fond en comble pour se vider la tête. C'était probablement une maladie qu'on avait, les artistes. J'aurais envie de dire aux gens de se méfier des musiciens trop productifs et de se méfier aussi de ce qu'ils écrivaient dans leurs paroles... ces dernières reflétaient souvent des vérités qui avaient eu raison de plusieurs, artistes par le passé. Cobain, Winehouse... je pense aussi à ce pauvre mec de Linkin Park, au fait qu'il a aidé plein de gosses à surmonter leurs problèmes dans leur adolescence, mais qu'au final, il n'a pas été capable d'exorciser ses propres démons. Et puis je pense à moi et quelque part, j'ai un peu peur de prendre la même direction. Plus le temps passe et plus la solitude s'installe, parfois, les questionnements qui vont avec : à quoi bon continuer comme ça ? Et pour aller où, exactement ? Un défaitisme qui m'inquiète et qui apparaît dès que je me retrouve seul face à moi-même... alors, heureusement, il y a les autres. Les amis, les connaissances, les fans, pour un moment, et puis l'alcool qui empêche de trop réfléchir.
N'ayant pas trop envie de replonger dans une humeur noire ce soir, je choisis cependant de quitter ma chambre rapidement et montais sur le toit avec mon téléphone. J'appellerai quelqu'un et on ira je ne sais pas trop où pour passer le temps, ça sera bien, sans doutes. Allez, j'étais pas revenu de Busan pour repartir sur une mauvaise pente. « ? » Une fois la porte passée, je fis quelques pas à l'extérieur et fus un peu surpris d'y retrouver une silhouette féminine avec un bloc note à la main, ce qui ne m'empêcha pas de m'approcher pour déposer curieusement mon regard sur ce qu'elle était en train de faire. « Hé, il ne fait pas un peu trop sombre ici pour dessiner ? »
N'ayant pas trop envie de replonger dans une humeur noire ce soir, je choisis cependant de quitter ma chambre rapidement et montais sur le toit avec mon téléphone. J'appellerai quelqu'un et on ira je ne sais pas trop où pour passer le temps, ça sera bien, sans doutes. Allez, j'étais pas revenu de Busan pour repartir sur une mauvaise pente. « ? » Une fois la porte passée, je fis quelques pas à l'extérieur et fus un peu surpris d'y retrouver une silhouette féminine avec un bloc note à la main, ce qui ne m'empêcha pas de m'approcher pour déposer curieusement mon regard sur ce qu'elle était en train de faire. « Hé, il ne fait pas un peu trop sombre ici pour dessiner ? »
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Re: Heavy ft. Kelea | Mar 22 Aoû - 1:50 Citer EditerSupprimer
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Holding on. Why is everything so heavy?
♪Les mois avaient passés. Si lent et si long. Une éternité semblait avoir passé et je me souviens encore de ce jour comme si c’était hier. Depuis, pas une seule journée, pas une seconde ne m’a laissé tranquille. Cette douleur est constante, oppressante, poignante. Parfois elle me réveille en pleine nuit, j’aimerais pouvoir crier, la crier au monde, m’en libérer, mais j’ai à peine la force de trouver mon souffle. Vivre était devenu pénible et je ne comprenais pas pourquoi la vie était aussi injuste, pourquoi perdre l’amour de ma vie quand j’étais malade était même possible. On s’était imaginé tous les scénarios lui et moi, nous devions vivre, être heureux. Il m’avait interdit de mourir, j’aurais peut-être dû lui dire de faire pareil. C’est vrai, j’aurais dû lui dire de se battre, de pas laisser la mort l’emporter. J’avais promis de continuer de vivre, et c’était cette seule promesse, qui aujourd’hui, me maintenant en vie. Je n’ai jamais promis d’être heureuse, et d’accorder à la vie l’importance qu’elle méritait d’avoir. Les jours restaient toujours aussi sombres, quand bien même le soleil brillait, la nourriture me paraissait de plus en plus fades, bien qu’elle préparé divinement bien. Tu t’y habitueras, tu verras. Est-ce qu’on s’habitue à la mort ? Au vide ? A ce vide oppressant qui me réveillait en pleure la nuit et qui me faisait vriller au moindre détail me rappelant Kouji ? Je n’ai pas fait mon deuil, je ne peux pas faire mon deuil. Pas de lui. J’avais fini par arrêter de me mêler aux gens. J’ai bien essayé, quelques mois après son décès, de croire que je pouvais reprendre une vie normale. Sortir, rire, s’amuser, et pourquoi pas avoir la folie de croire que je pouvais aimer encore ? J’avais tort. Le monde était devenu trop bruyant, trop fou, trop brusque pour moi. J’avais besoin de calme, de solitude, quand bien même c’était elle qui m’achevait à petit feu. J’avais fini par avoir peur du monde et préférait rester dans mon univers. Il n’était pas si mauvais, ni ce que je pouvais espérer de mieux. J’avais appris à sourire, j’avais appris à plaisanter, mais ce n’était que des automatismes de défenses, cacher la vérité et s’y noyer pour ne plus avoir à sentir combien respirer m’était devenu douloureux sans lui.
Croquis après croquis je remplissais les carnets de créations. Certaines sombres, d’autres divines. J’avais du talent, et assez d’audace pour oser le dire. J’avais noirci ces pages de couleurs et de fusain. Les tenues que je créais reflétaient mon univers, je mélangeais les matières, alliant ma peine à cette échappatoire. J’entends à peine la voix de l’homme qui s’approche, et cligne des yeux en relevant la tête vers lui. Depuis quand la nuit était-elle tombée ? Concentrée et perdue dans mes pensées je n’avais pas remarqué à quel point il faisait sombre, et froid aussi. Je retire mes écouteurs et resserre un peu plus mes jambes contre moi avant de croiser le regard du garçon. Oh … un coup au cœur. c’est comme se reconnaitre, ces âmes seules et dévastées. « Tu … » elle ravale ses mots, ayant oublié comment commencer une conversation. Alors elle se contente de lui répondre, baissant les yeux vers ses croquis éparpillés tout autour d’elle. « Si … je n’ai pas vu le soleil se coucher. » avoue-t-elle en tentant de lui faire un peu de place. Kelea parait si douce et calme, elle a perdu son mordant et sa colère, qu’elle enfouit sous une tonne de dessins. Ses doigts son couvert de couleurs mais ça n’égaye en rien la tristesse de son regard. « Je t’en prie … » souffle-t-elle. Elle doit l’admettre, ça aurait été quelqu’un d’autre, elle serait rentrée rapidement.
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Re: Heavy ft. Kelea | Mar 22 Aoû - 8:52 Citer EditerSupprimer
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♪ C'est drôle, cette vision des pages encerclant la chaise me rappelait quelque chose que je venais de voir dans ma chambre et qui m'avait justement poussé à la quitter... du coup, lorsque la demoiselle releva la tête, j'eus la forte impression que mes doutes à son sujet venaient d'être confirmés, de par son simple regard qui me fis froncer les sourcils sans que me m'en rende compte. Qu'est-ce que tu fiches à l'eau toi ? Ne reste pas là, c'est dangereux, on oublie vite comment ressortir la tête à la surface pour respirer. Même si je m'étais absenté ces derniers mois pour retourner dans ma ville natale et remettre mes idées au clair, j'avais passé suffisamment d'années dans la fraternité pour en connaître ses membres, au moins de réputation, et celle de Kelea ne m'était pas étrangère, puis-ce que l'on avait à peine un an et demi de différence. D'après mes souvenirs, il s'agissait surtout d'une forte tête, pas vraiment le type de fille que l'on s'imaginerait isolée sur un toit, avec de la musique dans les oreilles... j'avais du louper un épisode pendant que j'étais pas là. « Hn, je vois ! » Un sourire compréhensif étendit mes lèvres et lorsque je fus invité à m'installer, je m'assis donc sur le siège libre en me penchant vers l'avant, afin de récupérer l'un des croquis, pour l'observer quelques instants. « Ca fait longtemps qu'on s'est pas croisés, mais c'est la première fois que je te vois trainer ici... tu m'as l'air plus calme que d'habitude. » Elle le savait. Je le savais. Il n'y avait pas eu besoin de mot pour nous repérer l'un l'autre sur nos états mentaux et émotionnels respectifs, les éclats dans nos yeux étaient amplement suffisants pour nous permettre de nous reconnaître, mais il paraît que les humains communiquaient par la parole et qu'en même temps, aller droit au but, c'était pourtant soi-disant mal poli.
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Re: Heavy ft. Kelea | Mar 22 Aoû - 12:22 Citer EditerSupprimer
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♪Longtemps ? Kelea ne sait plus ce que représente le temps. Les jours passent et se ressemblent. Le soleil continue sa course dans un rythme régulier et calme. Elle subit son errance sans qu’il n’ait vraiment d’impact sur elle. Elle a fêté son premier anniversaire sans lui. Une bougie, un bout de gâteau, elle a ouvert ses cadeaux sans grandes convictions et après avoir remercié tout le monde elle était partie se coucher. Un an. Un an qu’elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle se demande encore comment elle a le courage de se battre contre la maladie. Les Pyo ont finit par découvrir tout d’elle et elle a fui, pendant de long mois, leur pitié, leur consolation. Elle ne supportait plus de voir dans leur regard cette compassion alors que sa vie ressembler à remake miteux de nos étoiles contraires. Elle malade mais lui qui meurt, qu’elle ironie tranchante et douloureuse. Kelea rassemble un peu plus ses feuilles et les cases toutes dans une pochette, une de plus. Une dizaine s’étale sous ses pieds, toutes remplies à craquer de dessin et de feuilles noircies de son talent. « Ah oui ? » fit-elle lointaine, d’une voix douce, ne comprenant pas les paroles de Min Hyuk. Tout du moins, pas certaine de réellement comprendre ce qu’il entend par là. Elle le laisse étudier son travail, guettant simplement sa réaction du coin de l’œil. il était rare qu’elle laisse quelqu’un regarder ses croquis, mais elle avait cette impression que Min Hyuk n’était pas juste quelqu’un. Sans trop s’expliquer pourquoi d’ailleurs, mais elle avait ce sentiment que lui plus qu’un autre pouvait la comprendre, ne pas chercher à la consoler et simplement … être là. « Ça fait longtemps que je t’ai pas vu non plus. » Bien qu’elle ne sache pas si c’était de sa faute à elle ou de la sienne. Il n’y avait aucune animosité dans sa voix, juste une constatation soufflée avec douceur. Allez savoir lequel des deux avaient disparu le plus longtemps. Fatiguée de croquer, et parce que la nuit allait abîmer ses yeux elle repousse ses dessins dans un soupir et grimace légèrement à son dos tendu. Elle s’étire et fait rouler sa nuque en fermant les yeux et lâche un nouveau soupir en sentant son corps se détendre légèrement. Enroulée dans un gros pull elle ramène ses jambes contre elle afin de pouvoir poser sa joue sur ses genoux et pose sur Min Hyuk un regard assombri, de ses deux billes noirs on ne voit plus que ses yeux de chats étirés et curieux.
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Re: Heavy ft. Kelea | Lun 16 Oct - 11:48 Citer EditerSupprimer
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♪ Un faible sourire du coin des lèvres finit par m'échapper, en entendant sa réponse qui me décrocha un haussement d'épaules silencieux. Pas faux... mais s'éloigner, ça faisait du bien, au moins momentanément, pas vrai ? Prendre un peu de recul pour avoir un regard différent sur la situation et surtout, arriver à se décider sur bien des points de sa vie. Rester seul là-bas s'était révélé plus difficile que d'avoir la compagnie des gens, ici, ainsi que ce métier que j'aimais tant. Hum ? Arquant subitement un sourcil face à l'un des croquis poussé à mes pieds par un coup de vent, je finis par m'en saisir sans vraiment demander d'autorisation, afin de l'observer avec un peu plus d'attention que le précédent, mes dents venant d'ailleurs mordiller le bout de ma langue fébrilement, tandis que mes pensées s'égaraient plus loin dans la ville, sous l'inspiration créée par le dessin. Bon sang, j'étais vraiment bien con de marcher à fond dans le jeu d'une escort girl, au point d'en venir même à courir, sachant pertinemment que c'était son métier, de base, de me donner envie de la revoir, mais espérant malgré tout qu'elle aussi, elle ne venait pas que pour l'argent ou le fait que j'étais un client plus facile à vivre que d'autres. Pauvre type, va. « Qu'est-ce qui t'a poussée à revenir ? »
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Re: Heavy ft. Kelea | Dim 29 Oct - 15:03 Citer EditerSupprimer
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♪Kelea stop son geste aux paroles du garçon. Ce qui l’a poussé à revenir ? Tout un tas d’émotion et de sentiment. Tout un courage qu’elle s’est forcé à avoir et qu’elle espérait vainement pouvoir garder encore un peu. Etrange sa première réponse serait la solitude. Celle qui l’oppresse et la rend dingue. Celle qu’elle ne supporte plus mais celle dont elle cherche constamment la compagnie. C’était devenu un paradoxe particulier que Kelea n’arrivait jamais à expliquer, et encore moins à comprendre. « J’en sais rien » souffle-t-elle en frottant sa nuque. C’était sincère pour le coup. Elle serre contre elle son croquis et fixe le garçon de ses yeux noisette de chat perdu. « Je voulais plus être toute seule. » ajoute-t-elle avec une moue triste « Mais la compagnie des gens m’étouffe. » elle hausse les épaules sans trop savoir si ça pouvait être cohérent ou simplement idiot. Elle renifle avant de se repencher sur son dessin. « Ici je suis entre les deux. » murmure-t-elle. « Isolé mais suffisamment proche pour entendre l’agitation de la frat … » elle mordille sa lèvre un peu nerveuse en donnant des coups de crayons sur sa feuille qu’elle noircie. « Et toi ? » ajoute-t-elle en clignant des yeux doucement. C’était parfois comme une évidence pour elle. On revient toujours ici, à ce point de départ, où cette bâtisse rassurante. Les bruits de la vie qui y règne résonnent comme un écho lointain et familier, rassurant et lénifiant. Un bon compromis entre la vie et la mort, selon elle.
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