Je terminais d’emballer la dernière part de mon gâteau au chocolat, sur lequel j’avais rajouté un supplément de fraises. Joo Hee m’avait appelé il y avait une vingtaine de minutes même pas pour me hurler dans les oreilles qu’elle avait envie de chocolat… plein de chocolat et une tonne de fraises. Vu son état paniqué, je n’avais pu qu’accepter. Ces derniers temps, la jeune femme était à fleur de peau, c’était limite si je n’avais pas peur de lui dire quelque chose de travers. En catastrophe, j’avais embarqué ce qu’il restait comme pâtisseries au chocolat, et empruntait une barquette de fraises dans la chambre froide. J’étais certain qu’Andrew me pardonnerait, j’irais lui en chercher une nouvelle de bonne heure le lendemain. Ayant peur de ne pas avoir assez, j’avais préparé vite fait une mousse au chocolat qu’il faudrait laisser prendre au frigo une fois là-bas. Le tout dans deux grands sacs, j’avais installé mes trésors avec précaution dans la voiture. Une dizaine de minutes plus tard, je sonnais à la porte de ma meilleure amie.

En ce moment rien n’allait. Joo Hee riait, pleurait la seconde d’après. Elle se sentait particulièrement irritée, facilement énervée. L’autre jour elle a vu que Leo avait réussi à retirer son collier en jouant elle a fondu en larme en s’imaginant qu’il voulait prendre son indépendance. Elle mangeait comme quatre, était soudainement dégoûtée par des mets qu’elle adorait avant pourtant. Elle ne comprenait pas, elle ne comprenait rien. Est-ce qu’elle était devenue folle ? Ji Hoon partit elle ne sait où elle faisait les cent pas dans l’appartement. Elle avait envie de voir Il Nam ainsi que d’un gâteau au chocolat immense avec une tonne de fraise ! Ni une, ni deux, transportée dans un élan inconnu elle l’avait appelé en lui hurlant presque de lui en ramener. L’attente qui en suivit lui avait presque parut insoutenable alors que le jeune homme mit moins de trente minute à arriver. Lorsque la sonnette retentit elle fonçait vers la porte pour lui ouvrir. « IL NAM ! » S’écria –t-elle avant de le laisser entrer sous les aboiements du roi lion Leo.

Joo Hee ne comprenait pas pourquoi tant de gens n’appréciait pas Léo. Etaient-ils tous jaloux de cette adorable boule de poil ? Elle ne voyait que ses qualités car avec elle, ce n’est que ce qu’il lui montrait. Elle ne connaissait pas son animal fourbe et têtu. En grand comédien, il jouait les toutous parfaits et montrait des dents dès qu’elle avait le dos tourné. Une illusion dans lequel elle tombait aisément. Mais à vrai dire, cela lui importait peu en réalité que la plupart des personnes de son entourage ne l’apprécie guère car elle, elle l’aimait pour mille ! Au delà d’être un simple chien, il était son fils et elle était prête à le défendre corps et âme.

Pour l’heure, Joo Hee était obsédée par les présents que Il Nam lui ramenait. C’est à peine si elle ne quittait pas ses sacs des yeux. « T’es le meilleur ! » Déclarait-elle tandis qu’il lui annonçait tout ce qu’il lui avait ramené. « Tu as ramené des fraises ? » S’empressa-t-elle de demander avec une petite moue tandis qu’il plaçait le tout dans le frigidaire comme si elle n’allait pas tout dévorer d’ici même pas dix minutes.

Je souris avec fierté alors qu’elle me criait que j’étais le meilleur. Joo Hee, c’était un peu la sœur de mon âge que je n’avais pas. De plus, ce qu’on me refusait avec Chaenah, Joo Hee me l’offrait avec le plus grand des plaisirs. Je n’avais même pas besoin de la forcer pour qu’elle prononce ces mots. Si je me pliais en quatre pour elle, j’en ressentais les bienfaits. Alors qu’avec ma peste de sœur, tout ce que j’avais en échange, c’était la culpabilisation d’être un mauvais grand frère quoi que je fasse. Alors oui, la demoiselle, c’était comme une bouffée d’air frais pour moi. Mon coin de paradis où je pouvais m’évader sans avoir peur de me recevoir une pique pour avoir marché de travers. Je ne pus réprimer mon envie d’éclater de rire quand elle me demandait si j’avais pensé d’amener les fraises. « Mais oui ! Comment aurais-je pu les oublier alors que tu m’as hurlé ton envie de fraises une dizaine de fois au téléphone ? » Je sortis un paquet du sachet en guise de preuve. « Et si jamais ca ne suffisait pas, j’en ai pris un deuxième. » Je ris à nouveau en voyant sa tête. « Au lieu de me regarder comme une lionne prête à sauter sur sa proie, dis-moi par quoi tu veux commencer que je te le prépare comme il se doit. » Je lui montrais le frigo ou j’avais disposé les pâtisseries. A défaut, il servirait de présentoir. Elle n’avait plus qu’à faire son choix.

Voir Matteo débarquer chez les elle, les bras remplies par plus ce qu’elle n’avait demandé revenait à voir Jésus Christ marcher sur l’eau face à elle. A ce moment là, elle le voyait comme un Dieu vivant sur terre. Elle le trouvait bien plus génial que d’habitude, elle aurait pu refaire l’appartement d’un papier peint avec pour motif sa photo. Elle ne cachait en rien son enthousiasme, lui hurlant qu’il est super. Elle se sentait un peu comme Léo face à une friandise, elle aurait eu une queue sûrement qu’elle la remuerai au point de s’envoler. Elle rit tandis qu’il lui rappelait qu’il ne pouvait oublier quoique ce soit tant elle le lui a hurlé au téléphone et ce rire se transformait en un sourire émerveillé en ajoutant qu’il avait pris deux barquette. « Haaaaaaaaaaaaaaaan. » Ni une, ni deux, elle saute limite sur la barquette pour pouvoir en déguster dès maintenant. « J’ai limite envie de chialer tellement j’en avais envie. » Ces fraises étaient somptueuses, délicieuses, particulièrement incroyable. « Humm … » Fourrant des fraises à la pelle dans sa bouche, sûrement que cette barquette supplémentaire disparaîtra d’ici quelques courtes minutes, elle réfléchissait. « Ce que tu veux ! N’importe ! Le plus rapide ! » Elle s’arrête soudainement de mâcher, un visage à moitié décomposé. « C’est une barquette supplémentaire pas vrai ? J’peux tout manger hein ? » Elle baisse la tête vers cette dernière. La moitié avait déjà disparue. « Tu m’en as pris ? » Ou est-ce réellement elle qui en a autant manger en aussi peu de temps ?

Je roulais des yeux presque effaré alors qu’elle se jetait sur les fraises tel une goinfre. « Hola ! Minute papillon ! » Éclairais-je tout en me précipitant à mon tour sur les barquettes, les lui confisquant. « Je t’interdis de les manger immédiatement. Elles n’ont pas encore été lavées, et je dois encore les préparer pour les sublimer. Gourmande ! » la grondais-je en lui faisant les gros yeux. Je m’éloignais avant qu’elle n’ ait l’idée de toutes les engloutir et que je sois obliger de courir à nouveau au supermarché pour les beaux yeux de madame. Je jetais un coup d’œil vers cette barquette où je n’avais pu en sauver que la moitié, puis un autre sur l’autre. Je pris la décision de la prendre également juste par précaution. On ne savait jamais si elle décidait de la jouer en douce sans que je ne la voie. « Non, tu as tout mangé. » ricanais-je alors qu’elle se rendait compte de son crime culinaire. Je déposais les pots en plastique contenant le trésor rougeâtre près de l’évier avant d’ouvrir le frigo pour en sortir les brownies. « Si tu me laisses cinq minutes, je te prépare les brownies correctement. » lâchais-je sans vraiment attendre son avis. Je sortis le dessert au chocolat de réfrigérateur pour le placer dans le micro-onde pour le réchauffer. C’était tellement meilleur tiède. J’entrepris ensuite de laver les fraises. Je me déplaçais dans la cuisine avec une aisance déconcertante, faisant comme chez moi. Je ne comptais plus le nombre de fois où j’avais préparé des pâtisseries minute sur demande de ma meilleure amie pour répondre à ses envies soudaines déjà bien présentes avant même l’arrivée du petit être dans son ventre. Petite astuce pour enlever le cœur des fraises : prendre une paille. En moins d’une minute, j’avais débarrassé les petits fruits rouges de le surplus de tête verte. Des mes doigts expertes, il en fallut encore moins pour les découper en quartier. J’eus finis pile quand la minuterie du micro-onde retentit. J’en sortis deux brownies autour desquels j’arrangeais les fraises, y rajoutant un coulis sucré du même fruit que je sortis du sac que j’avais apporté. Je déposais ensuite l’assiette devant la citizen qui ne cachait pas son impatience. « Madame est servie. » Je lui tendis une petite fourchette pour qu’elle puisse déguster son péché mignon avec au moins un peu de décence.

Malgré l’interdiction de Matteo de manger des fraises, elle ne s’en privait pas une fois qu’il eut le dos tourné. Ces fraises avaient un goût magnifique, tellement parfaites. A peine un de ces fruits avalés qu’un nouveau trouve refuge dans sa bouche. Sans qu’elle ne s’en rende compte, elle les engloutit à vitesse grand v, tellement que lorsqu’elle baisse les yeux à nouveau vers la barquette, celle-ci est à moitié vide. Ah ??? Croyant difficilement qu’elle a pu avaler tout cela d’un coup, elle en vient à se demander si Matteo n’est pas venue en prendre. Quelle stupeur ce fut de découvrir qu’il n’y avait pas touché et qu’elle était la cause de cette disparition ! Lorsqu’il lui reprend la barquette et l’éloigne, la jeune femme ne put retenir une mine déçue. Pourquoi la vie, pourquoi la mort, pourquoi fait-il ça ? Heureusement qu’il se mit à parler de brownies pour détourner son attention. « D’accord. » Il avait dit que cela ne prendrait pas bien longtemps mais pourtant elle ne peut s’empêcher de se sentir aussi hâtive qu’un gosse. En attendant, elle s’assoit sur une chaise, prenant son mal en patience. « Sinon quoi de nouveau ? » Il n’était pas venu seulement pour lui ramener à manger ! Elle le regarde faire, bavant presque limite dès que ses yeux se posent sur sa préparation. Joo Hee est de nature impatience mais pour le coup aujourd’hui, cela semblait être complètement décuplé. Lorsqu’il eut terminé, que le brownie se trouvait face à elle, c’est limite si ce n’était pas le plus beaux jours de sa vie. « Je devrais t’inscrire à Qui veut épouser mon meilleur ami, ça existe pas mais j’vais le lancer. » Sans attendre, la jeune femme attrape une immense cuillère pour goûter. Et là, c’est l’extase. « C’EST BEAUCOUP TROP BON. » Hurle-t-elle en prenant davantage, n’ayant même pas fini sa bouchée mais peu lui importait. « J’ai presque envie de chialer. » Et réellement, elle ne avait presque la larme à l’œil.