Voilà, c'était arrivé. L'appartement était vide depuis deux semaines. Il était parti comme ça, dans un aurevoir, dans un regard pour moi. Je faisais la forte, la fière. Enfin, jusqu'à ce matin où mes grands-parents m'ont appelés. Une femme était venu les voir pour leur apprendre qu'on allait m'enlever la garde de Tae Hyun pour la leur donner. J'ai été chez eux assez vite. Les parents de l'homme qui m'avait adopté lors du mariage avec mes parents trouvaient l'idée bonne. " Tu finiras tes etudes, et rencontreras quelqu'un avec qui fondé une famille." C'etait ce qui était prévu depuis les dix sept ans, sauf que deux ans avant mes parents avaient eu un accident de voiture qui leur ota la vie. Une dispute éclata entre nous, alors que Tae Hyun ne comprenait pas grande chose. Quand il m'a appelé Noona, je sais pas pourquoi mais je l'ai reprit. Oma. Du haut de ses cinq ans, il n'a rien dit, il a juste levé ses bras me faisant comprendre qu'il voulait un câlin. Et c'est ainsi que je suis partie avec lui, de cette maison où il vit depuis deux ans, emportant avec moi le courier se cette femme. Sauf que voilà, avant j'avais Shin Ya pour m'aider. Et là, je me retrouve toute seule. Installée sur un banc pendant que mon fils joue dans l'air de jeu où nous avons trouvé refuge, je cherche une solution. Solution qui arrive un peu à la tombée de la nuit au moment où je passe la main dans les poches de ma veste pour voir si j'ai de la monaie. C'est une carte de visite que je sors. Sans vraiment réfléchir, j'attrape le petit monstre dans mes bras et fait les kilomètres qui sépare de l'appartenance de cette femme qui m'a toujours regardé d'une manière qui disait qu'elle connaissait mon secret. Puis, je crois qu'elle m'aime bien, enfin aux cours en tout cas, c'est l'impression qu'elle me donne.

Devant l'immeuble, je pose Tae Hyun à terre. Et essaye de trouver une contenance. C'est en appuyant sur le bouton pour ouvrir la porte, que je constate que je tremble et pleure. Le petit démon est calme. Il marche vite à mes côtés. Il me lance des coups d'oeil inquiet mais ne dit rien. Pas de question, absolument rien. Devant la porte de madame Lin, j'hésite. Je vais pour faire demi tour. Sauf que Tae Hyun appuie sur la sonnette. Je vais pour le tirer vers l'ascenseur sauf que la porte s'ouvre sur mon professeur d'anglais. Je la regarde avant d'éclater en sanglot et murmurer. J'ai besoin d'aide.

Je regardais la table que j’avais dressée, puis le repas que j’avais cuisiné pour un régiment. Je soupirais. Pourquoi je m’obstinais à cuisiner pour trois alors que j’étais désespérément seule dans cet appartement ? Mon fiancé était depuis plusieurs semaines à l’étranger pour affaire, alors que mon amant était de sortie pour affaires personnelles dont il ne me faisait aucunement part. Chacun avait ses occupations, et moi, comme une idiote, je les attendais. Ils découchaient tous les deux, me laissant solitaire avec mes idées noirs. J’allais tous ranger le tout dans des boites à congeler n’ayant à peine touché la nourriture, manquant cruellement d’appétit face à autant de mets différents quand la sonnette de la porte retentit. Surprise, je m’essuyais les mains à mon tablier avant de me précipiter à la porte. Qui ca pouvait bien être ? Je n’attendais personne ? Un de mes hommes serait-il revenu plutôt ? A cette pensée, un sourire s’esquissait sur mon visage. J’ouvris la porte et tombe sur un visage qui m’était familier. « Nam Hi ? » murmurais-je alors qu’elle se mettait à sangloter, un petit bout nous observant de ses grands yeux de bambin. Par reflexe maternelle, j’enveloppai la jeune femme d’un bras protecteur la tirant elle et le petit qui l’accompagnait à l’intérieur de l’appartement, fermant derrière eux. Le gamin serrait les jambes de sa maman dans ses petits bras comme si il voulait faire cesser ses tremblements. Je pris mon étudiante dans mes bras, outrepassant le lien professeur-élève. « Chuuut, c’est fini. Ca va aller. » Je n’avais aucune idée de ce qui se passait réellement, mais vu la gravité des traits de la jeune femme, cela devait être assez grave pour qu’elle vienne jusqu’à me demander de l’aide. « Viens par là. » je la tirais doucement vers la cuisine, l’invitant à s’assoir sur une chaise. Rapidement, je fis bouillir une tisane de camomille et préparais un chocolat chaud avec du marshmallow. Il ne me fallut pas plus de dix minutes pour revenir. « Tenez, buvez cela. Ca vous fera du bien à tous les deux, vous êtes gelés. » Je tendis le thé à Namhi alors que le petit avait droit à un chocolat chaud. « J’ai mis des marshmallow dedans, j’espère que tu aimes. » murmurais-je à son intention. Vu son sourire, je présumais que oui. « Tu t’appelles comment ? » Autant commencer par un terrain sur. La pente glissante, il sera toujours possible de l’arpenter plus tard.

En moins d'une seconde, Tae Hyun a lâché ma main. Je n'ai pas eu le temps de l'attraper, qu'il est mit surla pointe des pieds et appuya sur la sonnette. Ma main sur son épaule, je voulais faire demi tour sauf que la porte s'est ouverte. Voir mon professeur nous regarder, m'a fait éclater en sanglot. Sentir ses bras autour de moi, l'entendre se comporter comme ma maman, les a fait redoubler. Tae Hyun s'est agrippé à ma jambe, tirant sur ma veste de peur d'une inconnue mais aussi car monsieur n'aime pas me voir pleurer. Le professeur nous fait entrer, me tire dans la cuisine alors que Tae Hyun me lâche pas. Installée sur la chaise, il vient se mettre sur mes genoux, posant sa tête contre ma poitrine. Il attrape ma main, jouant avec mes doigts chose qui calme mes larmes. Lin pose une tasse devant moi et une autre pour lui. Quand il entend marshmallow, il lance un sourire à l'inconnue pour lui. Alors que je lui murmure qu'il doit dire merci. Merci Il me lance un regard pour savoir si il peut répondre à la question, chose qui m'arrache un sourire triste. Tae Hyun. Je lance un regard à mon professeur en murmurant Mon fils. C'est la première fois que je le dis, en dehors de ma famille adoptive. Il lève la tête vers moi, essayant certainement de comprendre la raison du pourquoi je viens de dire ça. Ce matin encore, j'étais sa grande soeur, jamais on ne lui a dit la vérité, c'était prévu ainsi. Mais là, j'ai besoin de le dire à quelqu'un. Même si elle me juge. Je sais plus quoi faire dis- en baisant la tête, mes mains sur la tasse. Et lui qui ne comprend pas du haut de ses cinq ans le bouleversement qui se faufile à l'horizon.