Non, non, non. Il est où se téléphone. Ji Eun ne comprend pas pourquoi je tourne en rond dans la salle commune de la fraternité, et je ne vois pas comment je pourrai le lui expliquer. Mais là, je vais devenir folle. Le téléphone, celui que j'utilise pour donner les ordres et les instructions a disparu. Ça fait une heure que je l'ai remarqué, et ça fait une heure que je le cherche partout. Il est juste nul part. Pourtant, j'en ai un dans ma poche. Un qui lui ressemble, sauf que c'est pas lui. Merde!  Si quelqu'un le retrouve et réussit à le déverrouiller, je suis morte. C'est pas compliqué, ma couverture tombe à l'eau et les autres vont être arrêter. Je peux en parler à personne sous peine d'avoir des soucis. Young Jae pourrait m'aider, il a le numéro de série du modèle et celui de la carte sim sauf qu'il est pas là et son idiot de meilleur ami non plus (faudrait que je lui trouve un autre surnom un jour. Après tout, je suis vivante grâce à lui). Peut être en parler à Hansoo mais ça voudrait dire lui dire que je lui ments depuis neuf ans. Non non, y a pas moyen.

Alors je m'installe dans le divan sous le regard surpris de Ji Eun. Et j'essaye de me rappeler quand est-ce que j'ai pu le perdre. Toute la journée repasse dans ma tête. Du petit déj, au moment où j'ai constaté que j'allais être en retard aux cours. Je me suis mise à courir sans regarder où j'allais. C'est ainsi que j'ai percuté quelqu'un. Là, j'ai ramassé mes deux téléphones avant de reprendre ma course. Et je rejoue la scène dans mon esprit. C'était une fille. Bon, il faut que je la retrouve, c'est important, méga important même.

Sur mon vélo, je sais pas trop où aller. Pourtant je pédale comme si ma vie en dépendait, enfin oui elle en dépend. Dès que je croise des filles, je les arrêtes espérant que ce soit elle mais non. C'est ainsi que je me retrouve dans le quartier centre. Et que j'agripe le bras d'une fille seule. Excuse-moi, on aurait pas échangé nos téléphones ce matin?

Elle se demande vraiment comment certaines personnes sont éduquées. Certains vous rentrent dedans sans même s'excuser. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé ce matin. Alors qu'elle allait tranquillement en direction de son prochain cours, sans se presser même si la salle de cours se trouvait à l'autre bout de l'établissement et  que la sonnerie avait déjà retenti. Elle ne se presser jamais, ce n'était pas à elle de se dépêcher mais aux autres de l'attendre. Étant donnée cette situation tout le monde courait autour d'elle pour ne pas arriver en retard. Somin s'amusait à observer chaque visage, chaque expression. Elle pourrait certainement s'en resservir pour le théâtre. Elle était d'autant plus curieuse à propos des élèves boursiers, ils avaient des expressions plus sincères,  moins retenues.

Alors qu'elle regardait les autres au lieu de garder le regard sur son chemin, une perso lui rentra en plein dedans Somin eut le souffle coupé, elle n'avait pas eu de contact physique aussi brutal depuis bien longtemps. Elle sentit une crise de panique arriver, il fallait qu'elle parte la plus vite possible. Sans réfléchir elle avait récupéré son téléphone et était partie à toute vitesse pour se réfugier dans une toilette là où personne ne pourrait la voir trembler de tout son corps à cause d'un simple toucher.

Ce n'est que plus tard qu'elle s'en est aperçue. Par habitude elle avait pris son téléphone dans sa petite pochette d'une grande marque. Elle avait tout de suite compris qu'il y avait un problème quand elle voulut le déverrouiller. Elle ne pouvait rien faire avec celui – ci.  Alors un grognement était sorti du plus profond de sa poitrine. Ça ne pouvait qu'être à cause de cette idiote qui lui était rentrée dedans. Somin n'avait pas même eu le temps de voir son visage. Elle allait faire comment maintenant ? Enfin elle ne s’inquiétait pas trop, elle pourrait toujours en racheter un autre. Pourtant sa curiosité avait été piquée au vif, elle avait envie de fouiller dans ce fichu téléphone. Elle avait essayé par tous les moyens. Elle avait tapé un nombre incalculable de codes pin mais rien à faire. Et puis ce téléphone était tout de même étrange. Somin avait l'impression qu'il était inviolable.Alors que ce soir elle n'arrivait pas à dormir elle se mit en tête qu'une petite balade nocturne lui ferrait du bien. Il n'était pas rare qu'il y ait des nuits  où elle ne dorme pas du tout. Rester dehors lui faisait du bien. Ici personne ne venait lui rechercher des ennuis. Elle était seule avec la nuit. La nuit était un manteau qu'elle revêtait quand le sommeil la quittait. La nuit la réchauffait agréablement.

Alors qu'elle était assise sur une murette, le regard fixé vers les étoiles elle entendue un bruit. Elle fronça les sourcils, alors elle ne pourrait pas être tranquille ce soir. Une mini tornade lui attrapa le bras que Somin retira violemment.

Ne me touche pas. Un téléphone tu dis ?

La jeune femme avait l'air dévastée, complètement paniquée. Juste pour un téléphone. Alors c'était elle qui lui était rentré dedans. Somin sourit en coin, elle avait bien l'intention de ne pas rendre son bien à cette jeune femme. Elle allait faire durer le jeu. Elle avait ce fameux téléphone dans la poche mais lui rendre ? Pas tout de suite.

Oh alors il était à toi ce téléphone ? Tu sais tu devrais mettre un code moins évident. Je l'ai laissé dans ma chambre.

De toutes les choses que j'ai, il a fallut que je perde la seule chose que je ne devais pas. La seule preuve qui prouve mes origines. Quand je descends du vélo, la nuit est tombée. Perdue dans le quartier du centre, j'avance à côté de lui, tout en m'arrêtant près de toutes les filles. Aucun souvenir de celle que j'ai bousculé. Rien. Juste que c'était une fille. Enfin j'espère. Les hommes ici, se maquillent aussi. C'est déroutant.

Mes recherches sont nulles, et je suis une espionne. La bonne blague. Je me sens de plus en plus mal, prête à rentrer au dortoir lui annoncer la vérité. Lui dire qui je suis pour lui et que j'ai besoin de son aide. Sauf que j'en ai pas le droit. Il va me rire au nez. Ou bien prévenir mes "oppas" mais qu'est-ce qu'ils vont faire. Non non, j'en ai pas le droit. Pourtant, je vais devoir le faire. C'est ce que je pense quand j'attrape le bras d'une fille assise sur un muret.

Bras que je lâche surprise par sa réaction. J'hoche la tête quand elle reparle du téléphone. C'est là que je constate que mon visage est mouillé. Pourtant, pas de nuage gris au-dessus de nous. Nerveusement, je porte une main sur une de mes joues et là, bouche ouverte, je sens une chose que je n'ai plus fait depuis plus de onze ans. Je pleure.

Mon regard l'assassiner. Im..pour...impossible. Comment elle a pu trouver mon code, le prénom de mon frère. Nul ne connaît notre lien de parenté, je le fuis comme la peste quand il essaye de me parler. TU MENS elle ment. C'est une menteuse ! Le code même Young Jae ne sait pas le décoder. Mon corps de met à trembler, mes jambes se derobent. Je me retrouve à genoux devant une inconnue, tellement je suis perdue. strong>S'il vous plaît, j'en ai besoin. Je risque de mourir surtout si elle a lu les messages, les photos.

Sauf qu'un truc ne va pas. Si elle l'a ouvert, elle devrait avoir peur de moi. Et là, là, je change. Je me relève, lui lance un regard joueur, lui faisant un sourire neutre. Oh ! J'aurai peut être pas dû mettre Zeus. C'est vrai que l'image verrouillage avec le groupe. Elle veut jouer, je vais jouer aussi. Mais tu permets n'est-ce pas ? dis-je en sortant son téléphone de ma poche. Si vous vous êtes permise à l'ouvrir, je dois donc faire le même.

Elle est fière d'elle Somin. Son jeu marche à merveille. L'autre est complètement paniquée. Somin fait jouer le téléphone entre ses doigts. Elle le laisse tourner et le lance en l’air avant de le rattraper in extremis. Elle aime faire chier son monde. C’est une vraie experte en la matière. Elle se réjouit de voir la belle femme en face d’elle complètement paniquée. Et alors elle commence à pleurer. Somin reste sans voix. Ses mouvements sont stoppés en plein geste. Elle ne comprend pas. Elle voulait juste jouer et voilà que l'autre se met à pleurer. Ça lui rappelle son enfance. Quand elle piquait les jouets des autres enfants et qu'ils pleuraient. Somin n'avait jamais eu de compassion pour eux. Ils étaient faibles. Pourtant aujourd'hui, face à cette inconnue qui pleurait Somin se sentait mal. Elle ne voulait pas rendre malheureux les autres.

Et alors l'autre tomba à genoux. Somin devint livide. Tout ça pour un téléphone. C'était beaucoup trop. Pourquoi l'inconnue tenait tant à ce qu’il y avait dans son téléphone ? L'imagination fit le reste. Cette fille avait quelque chose à cacher c'était sûr. Mais quoi ? Une histoire de coucherie ? Ça ne serait pas étonnant il n'y a que ça dans cette université. Alors comme ça la belle avait trompé son copain. Peut-être même avec une femme. Et des photos compromettantes étaient cachées dans ce téléphone. Somin comprenait mieux pourquoi elle avait une telle réaction. Très bien. Elle était de bonne humeur ce soir alors elle ne dirait rien à propos de l'inconnue. Elle ne l’a connu même pas à vrai dire. Elle était prête à rendre le bien lorsque la situation s'inversa.

Elle se relève. Dans son regard il n'y a plus des perles salées mais de la ruse. Mince. Elle a compris. Somin émet un petit bruit de mécontentement. Elle a été prise la main dans le sac. Et la situation s'inverse. Elles sont de même force. Elles ont les mêmes atouts. Mais même si elle n'a rien à cacher mais elle panique.

« Non mais tu te crois pour qui ? Rends-moi ça tout de suite.


Elle s'énerve. Sa voix s'élève. Normalement elle garde toujours la maîtrise mais elle dérape. L’inconnue l'a fait passer dans trop de stades émotionnels. La suffisance. L'incompréhension. La culpabilité et enfin la peur. Elle faiblit Somin. Elle ne devrait plus rien ressentir. Être totalement neutre mais elle n'y arrive pas. C’est bien trop dur avec tous ses gens qui lui parle. Qui l'entoure. Alors ce soir elle se le permet. D'être elle-même .

Elle décolle son royal postérieur de la murette. Elle regarde l'inconnue dans le blanc des yeux. Elle garde son air le plus sûr d'elle. Et d’un coup elle attaque. Avec rapidité elle attrape son téléphone. Les arts martiaux lui sont utiles. Elle est rapide et silencieuse. Elle a enfin récupéré son précieux et elle range celui de l'inconnue dans sa poche intérieure de sa veste. Elle garde son air fier. Elle a sourire en coin. Celui qui donne envie de l'arracher.

« Tu as raison ma belle. J’ai menti. Je ne suis pas arrivée à ouvrir ton téléphone et ce n’est pas faute d'avoir essayé. Mais dis-moi. Pourquoi tu as si peur qu'on découvre le contenu de ton cher et téléphone ? Tu as quelque chose à cacher ? Mais quoi ? Il y a des photos peu catholique dedans ? Dis-moi tout. »

Ce n'est pas le d'espoir qui me fait tomber à genoux, suppliant cette inconnue. Juste les longues heures de Yong Jae. Avant, cette fille serait peut être pas morte mais mortellement blessée. Seulement, je ne suis plus au nord, plus un soldat. Je suis au sud, une étudiante qui doit avoir une vie normale. Alors je me laisse tomber à genoux, même si je suis surprise des larmes qui coulent sur mes joues. Puis aussi, cette peur vu que je n'ai pas le droit de faire mal physiquement. Dans ce téléphone il y a les preuves de mon double, triple jeu. Des messages envoyer aux autres, à ceux qui travaillent pour le nord. Mais aussi des photos prisent à la dérobée quand il ne me regarde pas. Et celle de maman, la seule prise le jour où je lui dis aurevoir pour la dernière fois.

Debout, un sourire mauvais sur mes lèvres. Je sors son téléphone de la poche de ma veste. Si elle veut jouer, nous allons jouer. Même l'énervement de l'inconnue, continue à m'amuser. Qui je suis? Son pire cauchemar, sauf que je ne lui dirai pas ça. A la place, je ne daigne même plus la regarder, préférant mettre l'écran en oblique pour trouver son code de deverouillage. Puis, elle bouge. Du coin de l'oeil, j'observe. Elle a de la chance que je n'ai pas le droit de lever le petit doigt. Le téléphone dans ses mains, j'essaye de faire la fille qui ne comprend rien dans tout ça. Je regarde ma main vide avant de la regarder et de cligner les yeux.

Sa question, je ne la comprends pas. Enfin si je crois la comprendre. Mais je... C'est pas mon genre. Enfin, si mais pas ici. C'était sous ordre de mes supérieurs non pas par plaisir. Alors, je croise les bras en faisant de gros yeux. Mais mais. Je suis vierge Enfin oui et non mais ça elle a pas besoin de le savoir. Ça m'intéresse pas tout ça. et c'est vrai. J'essaye de survivre et de vivre. Commencer à m'attacher à quelqu'un très peu pour moi. Je m'approche d'elle en piquant une moue boudeuse de Ji Eun, celle pour qui je suis la meilleure amie qu'elle n'a jamais eu, rencontrée lors de notre première rentrée de classe en mars. La seule photo de ma maman se trouve dedans et elle est ... dans un autre pays, à l'abri sous une nouvelle identité. morte. Un timbre de voix triste, dernier mot murmuré.

La voilà qui  se met à faire la petite fille pleurnicheuse et sensible. Il faut avouer qu’elle a une tête plutôt mignonne. Mais Somin ne la sent pas. Elle n’est pas bête Somin. Ses yeux voient tout. Sa bouche ne s’ouvre pas beaucoup. Mais ses oreilles entendent tout. Cette fille elle la trouve bizarre. Parce qu’elle panique juste pour un téléphone. Parce qu’elle pleure. Et après elle a de la détermination dans les yeux. Et l'instant d'après la voilà fragile. Cette fille est louche. Somin n'a pas peur. Pas d'une personne comme ça. Les personnes fausses. Celles qui jouent à plusieurs jeux à la fois. Pourtant. Elle veut comprendre.  L'autre l'intrigue.

Somin joue le jeu. Le théâtre l'aide bien. C'est souvent le cas. Elle aussi elle peut jouer. Peut-être mieux que l'autre. On verra bien. Alors elle prend son rôle. Elle l'enfile lentement. Pour ne pas effrayer la belle. Elle veut que ça marche. Mais la gentillesse et la douceur ne lui collent pas à la peau. Ça lui demande un grand effort. Mais elle y arrive. Son visage s’adoucit. Ses yeux deviennent tendres. Lentement l'autre parle. Avec sa voix. Bien trop douce. "Mais mais. Je suis vierge." Somin. Elle se retient de rire. Pas que ce soit drôle. Mais elle s'en doutait un peu. L'autre à l'air bien trop innocente pour les plaisirs charnels. Ce n'est pas bon de juger su les apparences. Elle le sait pourtant elle le fait.

Une fois la distraction passée Somin peut reprendre son rôle. Mais encore une fois l'autre la perturbe. C'est une simple phrase." La seule photo de ma maman se trouve dedans et elle est ... morte" Somin arrête de respirer. Un instant. Pourquoi elle lui fait ça ? Pourquoi elle lui rappelle que si elle est ici c'est à cause de sa mère. Elle elle n'a pas de photo de sa génitrice. Elle ne l'aime pas. Elle ne la connaît même pas. Elle porte le nom de mère par défaut. Somin est orpheline. Elle n'a pas de mère. Pas de père. C'est peut-être pour ça qu'elle est comme ça. Seule. L'amour maternel elle ne connaît pas. Tout lui est inconnu. L'autre. Elle a l'air tellement proche de cette photo. Elle pleure la mort de sa mère. Somin regarde alors l'objet tant désiré. Elle est fatiguée. Est-ce que se battre vaut vraiment le coup ? Elle devrait juste rendre ce téléphone est allé dormir. Mais une chose lui échappe. Elle le sent. Elle sent tout. Elle résiste. Elle laisse son tendre vers la brune. Elle présente son téléphone sous le nez. Mais elle ne lui donne pas. Non elle le serre fort dans sa main.

Tu me rends curieuse. J'aime bien les photos sentimentales. Ta mère doit être belle. Montre moi cette photo.

Mentir est ce que je fais de mieux. Je mens depuis que mon frère a été emmené. Non, il ne le manque pas. Non, je ne pleure pas son absence. Je mens pour survivre. C'est ainsi dans mon pays, c'est ainsi dans un univers d'homme, fait de sang, de punition et de coup. Après tout, ce n'est pas grâce à mon physisue que j'ai monté les échelons pour arriver ici à m'occuper du réseau. Juste par les mensonges et la ruse. Alors jouer la gamine qui pleure. Jouer la vierge effarouchée. Même jouer avec la corde sensible, qu'est-ce que ça peut bien me faire.

Le visage de la fille passe par plusieurs expressions quand je lui parle de ma mère. Elle n'est pas morte, juste elle a une autre identité, dans un autre pays. Young Jae s'en est chargé. Il m'a permit de la revoir une fois quand il lui a fait passé la frontière avant de l'expédier ailleurs. Et je l'ai prit en photo.

Mon regard change, mes yeux montrent la surprise à sa demande. Et je lui souris faiblement en m'avançant vers elle. Elle est pas vraiment belle tu sais. Comment une femme qui a vécu avec un homme alcoolique et endetté peut être une belle. Comment une femme qui a vu son trésor le plus précieux être enlever par la mélisse, peut même sourire. Comment une femme qui a vu sa fille devenir un monstre sous ses yeux peut continuer à avoir un regard pétillant ? Je m'assieds sur le muret, attrape la main qui tient le téléphone. Il faut que tu le lâche un peu pour que je mette le code. Ma voix est douce sans que je sache pourquoi. Peut être car son expression me fait mal à cet instant.

Le code rentrée, je fais glisser les dossiers, qu'elle ne peut pas ouvrir vu qu'ils sont codés pour arriver à la seule photo. Maman porte une robe occidentalisé avec un grand chapeau de paille sur la tête. Son regard est éteint et pourtant elle sourit. Elle est partie rejoindre père. Je dis ce mot avec répugnance Et oppa qui est là, que je croise tout les jours mais qui ne sait rien à rien. Vu le nombre d'année qu'il n'a plus vu sa famille. Je peux ravoir mon téléphone, s'il te plait... Eunie ? Et les larmes reviennent, car voir la photo de cette femme que j'aime, et qui doit me détester maintenant me fait mal.

Pourquoi elle se fait du mal ? Pourquoi elle demande de voir cette photo ? Elle sait bien. Qu'elle va souffrir. Mais elle le fait. Somin. Et son goût de la destruction. En elle une émotion qui n'avait pas montré le bout de son nez depuis longtemps. Elle est forte Somin. Pas ce soir. Elle n'y arrive pas. À faire semblant. Que le monde lui sourit. Que tout lui est donné. Que rien ne l’intéresse. Parce que c'est faux. Elle est normale. Elle a des sentiments. Bien que certaines choses la laissent de marbre. Ce soir son cœur saigne. Il se laisse enlacer par les bras de la solitude. Ce soir plus que jamais. Cette inconnue l'a mise à nu. Sans le vouloir. Elle ne peut pas le savoir. Le visage de Somin a complètement revêtu le masque de l'indifférence. C'est la meilleure solution pour que l'inconnue ne remarque pas ses plaies béantes.

La voilà qui vient s'asseoir à côté de notre brune. Évidemment. Puisque Somin tient son téléphone dans la main. Pourquoi son visage dégage tant de tendresse ? Cette femme est une sorcière. Ce n'est pas humain d'avoir un visage qui invite au lâcher prise. Somin ne la lâche pas des yeux. Elle ne veut pas que l'inconnue la prenne par surprise. La douce prend la main de Somin. C'est étrange. Son cœur ne s'emballe pas. Sa respiration ne se coupe pas. Non. Tout est comme normal. Alors qu'à l'accoutumée Somin aurait fait une crise de panique. Elle ne comprend pas. Et alors elle se souvient. Que son médecin lui a dit que tout se passait dans son cerveau. Par habitude elle retire violemment son poignet de la prise de l'inconnue. Ce n'est pas grave elle peut toujours montrer cette photo.

Elle n'est pas à l'aise Somin. L'inconnue est bien trop proche d'elle. Elle peut l'observer. Chaque mouvement. Chaque expression. Pour la première fois depuis le début de leur altercation l'inconnue à l'air sincère. Cette femme. Qui sourit. Elle achève Somin. Avec son sourire. Un sourire. C'est tout ce que Somin demandait de la part de ses parents. Il est facile de dire qu'on peut vivre sans l'amour de ses géniteurs mais le vivre réellement est plus compliqué. Somin n'a aucune attache envers ses parents. Ce qui lui fait mal c'est que savoir que les autres parents aiment leurs enfants. Elle est jalouse. De cette inconnue. Qui a une famille. Somin est orpheline, faute de parents aiments. S'en ai trop pour elle. Tout cet amour la rend malade. Elle n'a plus le courage de se battre. Dans un geste mou elle pose le téléphone sur les genoux de l'inconnue. Sans un mot elle quitte son emplacement. « Le voilà ton téléphone. Ne le perd plus s'il est si important pour toi. » Somin à fini. De jouer. Sa voix est froide, comme à son habitude. Elle pars. La tête haute. Elle ne se retourne pas. Elle a assez perdu de temps. Sa silhouette disparaît dans l'obscurité nocturne.