What cannot be said will be wept ▬ ft. Kaz
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What cannot be said will be wept ▬ ft. Kaz | Ven 8 Sep - 15:45 Citer EditerSupprimer
What cannot be said will be wept
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ft. Kaz
D'un geste, je resserrais la veste sur mes épaules, bravant la bourrasque glacée qui soufflait aux abords de la ville. J'avançais, ignorant les regards qui glissaient sur l'étrangère que j'étais, vêtue d'une simple robe et perchée sur des talons qui marquaient chacun de mes pas, je me rendais sans hésitation à l'endroit que mon père affectionnait particulièrement depuis quelques années. Sur mon passage, j'entendais les moteurs vrombir, les rires résonner et les réflexions lancées sans réfléchir déchirer le silence de la nuit. Je marchais la tête haute, pas le moins du monde impressionnée par l'intérêt déplacé qu'ils me portaient, mais je n'étais pas folle ou téméraire, je les connaissais pour la plupart, et eux aussi savaient exactement d'où je venais. Si l'un des coureurs était devenu le poulain d'un homme à la tête d'un cartel florissant, s'il faisait sa fortune en décrochant au passage la jalousie des autres, ils restaient néanmoins en retrait, craignant qu'un jour il ne décide d'avoir été bafoué et ainsi de les faire payer. Ma tenue ? Elle n'était que le résultat d'une soirée passée à faire des courbettes à un riche homme d'affaire, rêvant de politique et de pouvoir, rêvant d'une femme à la maison et d'une maîtresse pour satisfaire des pulsions malsaines, et habillée ainsi, je tranchais avec le décor des motos désossées, des engins trafiqués et des bolides déjà sur la ligne de départ. Abrutis... J'avais connu pire que quelques sifflements, la cicatrice sur mon épaule en témoignait, de même que les lézardes invisibles et qui serpentaient pourtant sur mes côtes. Je regardais sans voir, à la recherche de la personne qui m'attendait, mais le banc en bois restait dénué de cette vie qui passait son temps à encourager son petit protéger qui lui ferait gagner une liasse bien méritée. Était-il en retard ? Sans vraiment y réfléchir, je m'asseyais là où mon géniteur régnait, attendant qu'il ne daigne pointer le bout de son nez. Mais les secondes s’égrainèrent, les minutes défilèrent pour que finalement je comprenne. Il ne viendra pas ce soir... Je n’étais pas déçue, au contraire, je profitais de ce moment de solitude relative pour souffler, laissant s’exprimer la frustration des rencontres fortuites avec l’une des victimes que je ne voulais surtout pas revoir. Mais il avait à nouveau croisé ma route, et mon cœur s’était éveillé à sa simple vue, abrutissant un esprit qui n’avait su l’oublier. L’oxygène me manquait en repensant à ce que je lui avais fait subir, mais je conservais un masque d’impassibilité devant les fanfarons qui tentaient de décrocher un sourire. Le rempart était mince et ne demandait qu’à s’effondrer. J’aurais pu rentrer, mais laisser à mon père le loisir de découvrir que je pensais encore à l’avocat et m’exposer à ses remontrances était un exercice auquel je n’étais pas prête. Alors j’attendais, que la douleur s’estompe et que ma respiration devienne plus régulière. J’étais seule avec moi-même, entourée et pourtant… Ce ne fut que lorsque j’aperçus Kaz que je compris que ma soirée était loin d’être terminée. Cet homme aux allures de grand frère, celui qui savait écouter pour ensuite oublier. « Kaz… » Ma voix ne fut qu’un souffle, mais il n’avait pas besoin de plus pour comprendre. « Tu m’emmènes faire un tour ? »
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Re: What cannot be said will be wept ▬ ft. Kaz | Mar 14 Nov - 14:13 Citer EditerSupprimer
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Il se faisait tard, et le ciel avait revêtu sa robe bleue nuit sans étoile depuis plusieurs heures déjà. Ma veste en cuir me protégeait du vent qui soufflait au travers du hangar où était entreposé une vingtaine de motos. Leur propriétaire s’activait à la tâche pour préparer leur petit bijou à la prochaine course. Elle devait être parfaite pour être la meilleure. Et tout comme eux, je n’y échappais pas. J’avais retrouvé mon précieux que je pensais anéanti suite à mon accident l’année dernière. Il avait fallu plusieurs mois pour que je retrouve les pièces adéquates à changer. Je les avais choisis soigneusement, ne laissant rien au hasard. J’avais eu la maladresse d’amocher mon dernier trésor de cette collection que j’affectionnais tant quand je vivais encore au Japon. Elle était la seule que j’avais pu emmener avec moi suite à mon déménagement à Séoul, étant obligé de me séparer des autres à cause de mon père qui les avait mises aux enchères pour me punir de m’être mal tenu dans la haute société. Si il savait à quel point je n’en avais rien à foutre de ses amis aussi hypocrites les uns que les autres. Je préférais de loin les enfants de la rue que ces pourris gâtés. Tel un phoenix, elle revenait à la vie. Telle la faucheuse, elle échappait à la mort. Si j’étais là ce soir, ce n’était pas en tant que spectateur, mais bien en tant que participant. Le jeu auquel j’avais participé il y a quelques mois dont l’objectif était d’effectuer des gages donnés par des internautes contre une somme d’argent avait été bénéfique pour ma réputation. Un homme aimant parier avait observé mes exploits en moto où je conduisais les yeux bandés, guidée par ma copilote. J’étais devenu son poulain. Son jeune prodigue. Il m’avait bien fait comprendre que je ne devais pas décevoir ces investissements ou je pourrais le regretter amèrement. C’était donc pour tenir mes engagement que je me tenais la aujourd’hui, mais pas que. Le plaisir des courses clandestines me donnait la sensation de vivre, faisant pulser l’adrénaline dans mes veines. Je ne pouvais nier cette évidence que le danger m’appeler tel le chant d’une sirène. En parlant de sirènes, je perçus une voix cristalline quelque peu suppliante d’assouvir son caprice. Je ne pus retenir ce sourire qui naissant au coin de mes lèvres, sachant de qui il s’agissait. Je me tournais, découvrant la jeune femme habillée bien élégamment pour ce genre d’endroit, surtout pour grimper sur ma sublime bécane noire. Je levais un sourcil amusé tout en l’observant. Je tirais sur ma veste en cuir que je jetais sur ses épaules. « Mets ca, tu me fais culpabiliser d’avoir chaud en te voyant dans cette tenue. » j’en profitais pour faire comprendre aux animaux qui nous entouraient que cette jeune femelle était mienne pour la soirée. Ceux présent savaient ce dont j’étais capable quand j’étais contrarié, et aucun ne voulait en subir les conséquences. Je montais un premier sur le véhicule. J’attendis un instant avant de me tourner à nouveau vers elle. « Tu grimpes ? »
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Re: What cannot be said will be wept ▬ ft. Kaz | Sam 18 Nov - 18:34 Citer EditerSupprimer
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Il était ma roue de secours, et je remerciais presque mon père d’avoir succombé à l’attrait des courses illégales. Il était devenu en très peu de temps une extension de mon âme, comprenant sans que je n’ai besoin d’expliquer, écoutant sans même que j’ai besoin de parler. Il était le seul à connaître mes sentiments enfouis, le seul à qui j’avais confié mon mal être. C’est naturellement que mes pas m’avaient amené à l’endroit que mon père fréquentait régulièrement depuis peu, pensant trouver l’homme à la détermination sans faille. Mais je fus surprise de n’y trouver que les coureurs sans leurs patrons alors que je revenais d’un repas romantique avec un procureur. Une affaire trop douloureuse et qui réveilla les sentiments que je pensais avoir oublié. Elle frappait contre mes côtes, la douleur d’un amour interdit et que je continuais pourtant d’alimenter sans même m’en rendre compte. Les regards glissaient sur moi sans que je n’y fasse attention, n’ayant d’yeux que pour ce semblant de grand frère qui venait d’arriver sur son destrier de métal. Je voulais qu’il m’emmène loin, là où je pourrais tourner la page… mais je savais qu’un tel endroit n’existait pas. Son geste acheva de faire taire les intéressés qui, j’en étais persuadée, auraient rêver de passer la nuit en ma compagnie. Jetant sur ms épaules sa veste en cuir, elle avait une odeur particulière, celle que j’assimilais à un sentiment de sécurité. « Je travaillais ce soir, pardonnes donc ma tenue inappropriée. » Néanmoins, j’appréciais son geste protecteur envers le semblant de petite sœur que j’étais. Je le regardais enjamber son bolide avant de me tendre la main pour le rejoindre. Retirant mes talons que je gardais dans une main, je l’imitais en m’asseyant derrière lui sans même prendre la peine d’enfiler un casque. Ni Kaz, ni moi ne nous soucions du vent qui fouettait nos joues et du froid glaçant qui s’insinuait dans nos vêtements. En quelques secondes, il alluma le moteur et roula loin des regards trop inquisiteurs. J’enroulais mes bras autour de son torse, fermant les yeux sur la nuit qui que nous fendions à grande vitesse. Je ne voyais pas, je ressentais. Le cœur serré je repensais à lui. Encore et toujours. Derrière l’opaque de mes paupières se jouait inlassablement cette rencontre que je n’arrivais pourtant pas à regretter. Je sentais mon cœur saigner de garder secrets des sentiments que je ne parvenais pas à faire mourir. Que pouvais-je faire si ce n’est mettre fin à mon existence ? Je sentis la moto freiner pour que finalement Kazuya ne coupe le moteur aux abords du fleuve Han. La vue sur l’autre rive de Séoul était imprenable, et les larmes dégringolèrent sans que je ne puisse les retenir. Mes escarpins en main, j’avançais vers les barrières pour m’y accouder, cherchant à fuir cette douleur qui pesait sur chacun de mes pas. Mais elle était comme une sangsue, un démon qui refusait de me quitter tant que je n’avais pas rendu les armes. « Kaz… je ne sais pas quoi faire. Comment ? » D’un revers de main, j’essuyais les perles salées qui roulèrent sur mes joues. « Comment oublie-t-on ? »
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Re: What cannot be said will be wept ▬ ft. Kaz | Sam 23 Déc - 13:00 Citer EditerSupprimer
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Je levais un sourcil interrogateur alors qu’elle affirmait être habillée de la sorte, car elle travaillait ce soir. Quel travail demandait d’être vêtue aussi bien ? Si ca lui faisait plaisir de s’inventer des excuses pour cacher la vérité, grand bien lui fasse. Mais ce petit jeu ne marchait guère avec moi. Néanmoins, je ne posais aucune question. Si elle voulait parler, sa langue se délierait d’elle-même. Je me contentais de répondre à ses demandes. Assis sur ma bécane, j’attendais patiemment qu’elle daigne grimper à son tour. Apres tout, elle était la petite sœur que je n’avais jamais eue. La famille que je m’étais choisi à défaut d’en être démuni. Ma mère était décédée en me mettant au monde. Je n’avais jamais eu la chance de connaitre ce qu’était un amour maternel. Et on m’avait privé ce qui aurait pu s’y rapprocher en congédiant ma nounou. Mon père me tenait responsable de la mort de sa bien aimé, et n’avait jamais daigné porter le moindre intérêt pour ma personne. Les seules fois où il avait un semblant de geste paternel étaient quand je risquais de lui amener des problèmes comme l’année dernière, quand j’avais cherché des noises à la CPE, frôlant le renvoi. Mon père était intervenu en versant une grosse somme d’argent à l’école pour la financer la reconstruction des labos de science qui avaient explosés en échange d’un simple redoublement de ma part. Il pensait que le fric arrangeait tous les tracas de la vie quotidienne. S’il était intervenu, pas un instant il ne s’était déplacé en personne pour voir son fils. Il était sans doute la personne dont je tentais d’attirer le plus l’intention au monde, mais aussi celle que je détestais le plus. Par sa faute, je me tenais responsable de la mort de ma mère et j’avais développé ce côté sombre, autodestructeur. Je repoussais les limites des interdits jusqu’à un jour atteindre la limite du non-retour. Ses jolies fesses posées sur le siège de ma moto, il n’en fallut pas plus pour que je démarre et accélère, échappant aux regards inquisiteurs. Le vent fouettait nos corps, s’insinuant dans nos cheveux. La liberté. La vitesse. L’adrénaline. Ces choses faisaient que nous nous sentions vivant. On en oubliait tout le reste. Il n’y avait que nous et l’instant présent. J’accélérais, slalomant au travers des voitures. Je grillais un feu, et me fit sans doute flashé. Peut-être que le délit de fuite sera ajouter à mon casier ? je ne m’arrêtais qu’au moment où un cul de sac s’impose à nous. J’avais roulé jusqu’aux abords du fleuve Han. Freinant, je finis par mettre un pied à terre, mettant fin à notre escapade de vitesse pour un moment plus reposant. Je restais un moment sur ma bécane, observant la jeune femme marcher jusqu’aux barrières. Le clair de lune l’éclairait, donnant un air d’avantage nostalgique à ses larmes ruisselant sur ses joues. Un pincement au cœur, je descendis pour la rejoindre. Je m’approchais lentement avant de m’arrêter à quelques centimètres d’elle. J’essuyais une larme qui fuyait de mon pouce, caressant sa joue. « On oublie jamais réellement, ma belle … » Je compris qu’elle venait de vivre ce que j’avais vécu il y a peu : perdre l’amour de sa vie. On avait l’impression de crever à petit feu, et les seules pensées qui nous hantaient étaient d’en finir. « On a chacun notre façon de faire… Je doute que tu apprécies la mienne… » je la serrais doucement contre mon torse, la berçant au creux de mes bras. « Je peux éventuellement aller lui casser la gueule si tu le désires. » tentais-je de la consoler avant de garder le silence et de simplement la garder dans mon étreinte bienveillante.