don't you dare run away from me again

yury & mihee

tu ne pensais pas que le traumatisme par rapport à la mort de minhee soit encore si présente dans l’esprit du jeune homme. enfin, ça fait quand même sept ans. tu dis pas que ça ne te fait plus rien, ce serait mentir, mais tu ne fuis pas ton chagrin quand il arrive. tu l’affrontes, peut-être pas de la meilleure manière qu’il soit vu que c’est l’alcool, la drogue et le sexe qui t’ont aidé à surmonter la mort de ta meilleure amie, mais tu n’en es pas au point de yury. ça te fait peur de voir que ton ami soit encore autant atteint. tu comprends qu’il n’a pas fait son deuil et qu’il ne pourra jamais le faire. tu sais que tu devrais le laisser partir quand tu le vois s’enfuir et ne pas courir après lui. pourtant, égoïstement, tu as besoin de lui, autant que tu te doutes qu’il a besoin de toi. puis, tu as promis à minhee que tu serais là pour son jumeau et le reste de sa famille. tu lui as dit quand tu es revenue à séoul que tu prendrais soin d’eux et que tu les aiderais comme tu le pourrais. et c’est ce que tu vas faire là avec yury. c’est pour ça que tu le suis, essayant de le rattraper. tu arrives à le faire, récupérant son poignet dans ta main et tu vous enfermes dans une pièce et avant même de lui laisser le temps de réagir, tu enfermes son corps de tes bras et pose ta tête sur son épaule. tu t’excuses parce que tu ne savais pas ce qui se passait dans sa tête et dans sa vie. en même temps, comme yury, tu as fuis tout ça. tu as laissé tomber les gens qui comptaient pour toi après la mort de ta meilleure. au début c’était pour te protéger toi de leur peine, de leur souffrance. et puis ça avait été pour les protéger eux de toi et de tes addictions. tu ne voulais pas les laisser sombrer avec toi, pas alors que tu n’étais qu’un déchet et que tu les aurais sûrement entraîner avec toi. tu sens les bras de yury qui se referme dans ton dos et tu pousses presque un soupir de soulagement. tu pensais encore qu’il allait s’enfuir et te laisser toute seule. tu lui demandes, non le supplies même de ne pas s’enfuir parce que d’un ce n’est pas la solution et de deux, tu es épuisée de courir après tout le monde de cette façon. c’est ta faute, tu le sais. mais maintenant qu’il est là en face de toi, tu ne veux plus lui lâcher. la voix de yury te parvient et tu devines aisément à la façon dont il parle qu’il souffre, plus qu’il ne le montre. tu resserres un peu plus ta prise sur lui, sans lever le visage sur lui. tu te doutes qu’il n’a pas forcément envie que tu le vois dans cet état. « d’accord, on parle pas d’elle. » et tu acceptes ça parce que c’est un petit sacrifice pour encore être près de ton ami. tu n’es plus amoureuse de lui, plus depuis des années, mais tu trouves toujours sa présence réconfortante et chaleureuse. vous restez comme ça quelques secondes, avant que tu ne viennes finalement le lâcher, tes yeux complètement secs. tu n’as pleuré qu’une seule fois dans toute ta vie, lorsque minhee est morte. avant et maintenant, tes yeux sont toujours restés secs à chaque moment triste ou compliqué de ta vie. « désolée. » que tu dis encore une fois alors que tu essaies de sourire en vain. ton visage redevient impassible alors que tu reprends. « je voulais pas… » tu t’arrêtes, parce que tu sais que tu vas la mentionner encore une fois et que ce n’est définitivement pas une bonne idée, tu t’en es rendue compte. « t’as sûrement encore des cours. » c’est toi qui ne voulait pas qu’il fuit et en quelque sorte c’est ce que toi, tu fais. l’excuse des cours lui donne une occasion de s’enfuir s’il le veut. « j’ai pas changé de numéro si jamais tu veux qu’on se revoit. » tu finis par dire, peu certaine que ce soit ce qu’il veut.