11 ans.
« Tu verras Tae, un jour je serais Robin et je mettrais les méchants en prison. » Il y a tellement de rêverie et d'innocence dans tes propos. Tu penses que la vie est aussi simple que celle dans les bd que tu peux parfois lire le soir en cachette sous ta couette. « Et toi, tu seras Batman parce que t'es fort. » Tu veux y croire toi. Tes rêves semblent peut-être impossible aux yeux de ton frère mais dans ta tête, dans ton petit monde à toi, tout est possible. Et dans cet univers que tu t'invente chaque jour, tu réalises tes rêves les plus fous. Malheureusement, tu ne te rends pas compte de la réalité et même si on te rappelle souvent que les choses ne sont pas si simples, tu ne veux pas y croire. Il est plus facile pour toi de t'imaginer une vie où tu es un justicier masqué avec ton frère plutôt que de voir les horreurs de ce monde. Et ça, Tae l'a bien compris. Il te laisse dans ce monde imaginaire où tu sembles t'épanouir plus aisément. Après tout, un jour tu finiras bien par en sortir.

15 ans.
« Hey le fragile ! Y'a pas ton grand frère pour te protéger ? » Leur méchanceté. La violence de leurs insultes que tu vis tous les jours maintenant. Ils te rabâchent toujours les mêmes choses. On te traite de faible. On te dit que tu ne peux pas t'en sortir sans les gros bras de ton frère. C'est sur ton physique que l'ont t'attaque parce qu'on ne connaît que ça de toi. Les gens se foutent de toi ici, tu es seul dans cette jungle. Une gazelle au milieu de la savane. Tu ne luttes pas. Tu laisses leurs vacheries t'écorcher, te meurtrir. A quoi bon leur répondre ? D'après les dires de ton père, ça ne ferait qu'empirer les choses. Mais lui, il ne vit pas tout ça. Il ne sait pas ce que c'est d'être seul parmi ces garçons qui s'acharnent sur toi, qui te prennent pour un souffre douleur. Ils lâchent leur méchanceté contre toi, mais toi, tu dois gardé toute cette frustration pour toi. Pourquoi eux auraient le droit de s'en prendre à toi ? Pourquoi faut-il que tu te laisse salement marché dessus ?

20 ans.
« Je veux pas que mon fils soit pédé. » Ces paroles. Des mots bien trop dur à encaissé pour toi. Ils t'ont brisés, ils ont cassés la confiance que tu avais. C'est une trahison. Ton père t'a trahis. Il a joué de ta confiance. Tu ne comptes plus les fois où il t'a dit que tu es étais beaucoup trop gentil, beaucoup trop naïf. Aujourd'hui, tu prends conscience qu'il avait raison. Tu as été complètement stupide de croire à toutes les paroles que ton géniteur à pu dire. Il te manipulait. Tu t'es laissé bercer par l'illusion d'un père exemplaire. C'est l'image qu'il a tenté de te faire gobé. Et puis, un jour ça à dérapé. Ce n'est plus ses mots qui t'ont heurtés mais ses poings. Ça a été ton retour à la réalité. Il t'a révélé son vrai visage. Le visage d'un père manipulateur et tout aussi méchant que les garçons à qui tu avais affaire durant ton adolescence. Toi qui pensait avoir enterré cette colère tout au fond de toi, aujourd'hui, elle ressort et ne demande qu'à être libérée de ton enveloppe corporel. Tu es naïf, peut-être mais tu ne te laisseras plus marché dessus. Si les gens ont su jouer de ta gentillesse à l'époque, aujourd'hui c'est terminé. Plus personne ne te dira ce que tu dois faire, ni qui tu dois être.