J'espère que tu dors, que ce message ne te réveillera pas ... il aurait surement été préférable qu'il dorme et n'ai guère entendu son portable vibrer. surement préférable qu'il eût respecté les règles de l'agence et se soit contenté de rester dans le dortoir des ZEUS. bien mieux pour lui, qu'il se soit contenté de rester distant, comme il avait si bien sur le faire cette année, s'éclipser, s'évincer pour son bien à elle mais aussi pour son bien à lui, surtout pour lui. mais, il ne dormait pas lorsque son téléphone avait bipé, tout juste sortis de la douche, les cheveux mouillés avec dans l'optique de s'écraser sur son lit et dormir, profondément et ce, même si il ne possédait qu'une fine poignée d'heures de sommeil avant de ne devoir se réveiller pour la session d'enregistrement du premier titre des Zeus.  c'est ce qu'il avait espéré, tout au long de la journée. puis ses yeux avaient finis par se poser sur l'écran de son téléphone, ses doigts crispés sur l'appareil alors qu'il lisait furtivement le sms qu'il venait de recevoir. cela n'avait guère été facile de prendre ses distances; le décès de kouji avait été dur, douloureux pour la jeune femme tout comme pour lui, qui malgré ses différents avec le compagnon de son amie, n'aurait jamais pu lui souhaiter un tel malheur. et parcequ'il connaissait kelea comme les cinq doigts de sa main, il avait décidé de prendre du recul. elle était faible physiquement et sentimentalement. un fait que le jeune homme ne pouvait guère renier. et les sentiments qu'il avait eu pour elle n'hésiteraient guère à ressurgir au moment même où elle lui dévoilerait une nécessitée de l'avoir à ses côtés, lorsqu'elle agirait comme si il était important, comme si elle avait besoin de lui, comme si il y avait une chance qu'un jour elle ne partage ses sentiments. et il ne voulait rien de cela. kelea avait aimé kouji, et lui avait été fidèle du début à la fin. chose que caden refusait de baffouer.

et pourtant c'était bien stoïque devant la porte de l'appartement de la jeune femme qu'il se tenait. un masque sur la bouche pour cacher en partie son visage et une casquette de sorte à ne pas être reconnus dans la rue. il n'avait pas le droit de quitter le dortoir de nuit et encore moins pour se rendre chez une femme. faisait-il le bon choix? il n'en était pas réellement sur. il tenait bien trop à kelea pour ignorer son cri de désespoir, bien trop attaché à la jeune femme pour prendre le risque de la laisser seule lorsqu'elle avait le plus besoin de lui mais aussi bien trop faible pour ne pouvoir se promettre qu'il ne rechuterait pas une fois son regard plongé dans le sien. et pourtant, il sentait bien qu'il ne pouvait pas l'abandonner lui aussi, pas ainsi, pas tant qu'elle n'irait pas mieux, qu'elle n'aurait pas réussis à se reconstruire et qu'elle ne serait pas en rémission. après, peut-être pourrait-il se permettre de tourner la page. son poing s'écrase sur la porte une fois, puis deux et trois. il n'ose pas prononcer son prénom, peut-être au fond, a t-il peur qu'elle lui ouvre et se retrouve en face de lui. il se saisit de son téléphone et lui envoie un sms, simple. " je suis devant chez toi kelea, ouvres moi. "  puis il range son téléphone dans la poche de son pantalon. les bras le long de son corps, silencieux. il se trouve des excuses, comme celle de ne plus vouloir frapper chez elle de peur de déranger les voisins, de ne pas essayer d'ouvrir la porte de crainte de l'effrayer ou qu'elle ne soit pas là et qu'on l'accuse d'effraction mais au fond ce ne sont que des excuses. ce qu'il craint réellement c'est de se retrouver face à elle, et ne guère savoir quoi dire.

TENUE X Pourquoi est-ce qu’elle a envoyé ce sms ? Pourquoi est-ce qu’elle doit sans cesse avoir besoin de lui, des autres ? Kelea se sent sombré et si c’est ce qu’elle clame vouloir haut et fort, elle sait au fond d’elle que tout ça n’est qu’un mensonge. Kelea est bien trop fière pour l’admettre mais elle panique quand la nuit arrive et qu’elle n’a pas ses somnifères pour dormir, elle panique quand soudain ses émotions sont trop fortes. Elle se sent submergée, noyée, elle se sent couler vers le fond. Elle souffre. De son absence, de la vie qu’elle refuse de vivre. La vie lui manque. Rire lui manque. Elle ne supporte plus de faire semblant, de jouer ce rôle qui l’étouffe. Elle suffoque, fais les cents pas dans son appartement. Les sanglots qui secouent sa poitrine sont lourds et douloureux. Elle ne sait même pas si elle a envie d’hurler ou de s’effondrer. Elle crispe son téléphone entre ses doigts osseux et souffle. « Réponds moi Caden … réponds moi … » C’est tout ce qu’elle demandait. Qu’il lui réponde. Un simple sms. Son absence à lui aussi la pesait. Plus qu’elle ne voulait l’admettre. Caden avait pris une importance démesurée dans sa vie et chaque fois qu’elle se l’imaginait elle se sentait rongée par la culpabilité. Elle n’oubliant pas Kouji, elle s’interdisait d’avancer et de vivre sa vie quand celle de l’homme qu’elle aimait a cessé si soudainement. Elle s’interdit le bonheur, elle s’interdit de profiter de la vie, de saisir les chances qui s’offrent à elle … elle préfère s’enfermer dans son monde, se persuadant qu’elle mérite tout sauf d’être heureuse. Elle balance son téléphone à travers la pièce qui s’écrase lourdement contre le mur. L’écran se fissure alors qu’il tombe au sol. Kelea sent son souffle se couper. Elle pleure, frôle l’hystérie en tombant au sol. Elle peut sentir le manque sous sa peau, la solitude courir dans ses veines et la rage nouer sa gorge. Elle griffe le parquet pour chasser ce poison de son cœur et laisse s’écraser sur le sol des larmes de chagrin. Elle met de longues secondes avant d’entendre la porte. Il faut qu’on la sorte de cet engrenage dans lequel elle s’enferme. 
 

Il avait craqué pour la jeune femme à l'instant même où son meilleur ami le lui avait présenté, il se souvenait encore avoir questionné celui-ci à l'en rendre fou et la déception ressentis lorsque le cousin de la jeune femme lui avait affirmé qu'il n'avait aucune chance de séduire la demoiselle puisqu'elle était déjà fiancée à un autre. Il se souvenait de la peine ressentie lorsqu'il avait appris pour sa maladie, appris pour son mariage puis appris le décés de Kouji. Tout aurait été beaucoup plus simple si il n'avait s'agis que d'une simple et banale attirance physique, un coup de coeur d'un instant, mais non, il avait fallus qu'ils aient des points communs, qu'elle le fasse rire et le rende admirateur de sa détermination, il avait fallus qu'ils deviennent naturellement amis l'empêchant ainsi de s'extraire à ces sentiments qui grandissaient en lui. et rien n'était possible entre eux, du moins ça ne l'était plus. lorsque certains auraient pu se réjouir de la disparition de son époux, caden lui avait eu énormément de mal à encaisser la nouvelle et refusait catégoriquement de céder à ses sentiments; avait-il si peu de respect pour le défunt qu'il avait eu l'occasion de cotoyer ? Il s'en voulait de ne guère être capable de tirer un trait définitif sur elle, mais plus encore il lui en voulait de le rendre si inquiet, comment pouvait-il passer à autre chose lorsque la seule chose dont il se souciait était son bien être physique et mental?

il attend dans la pénombre, immobile et silencieux. il sait qu'il n'a pas fait le bon choix mais qu'il ne s'agit pas non plus du mauvais. son poing s'écrase sur la porte percant le silence de la nuit qui commençait à se faire clairement pesant. Puis il attend de nouveau, de longues minutes et ce jusqu'à ce que la porte ne s'entrouvre laissant apparaître à son entrebaillemment une jeune kelea démunis, dont les yeux sont rougis par les larmes abondantes et incoercibles et le corps squelettique rongé par la maladie et le désespoir. Dans son regard il comprend qu'elle lui en veut tout autant qu'il aimerait lui en vouloir. Comment avait-il pu la laisser se détruire de la sorte ? Pourquoi n'y avait-il pas sa famille avec elle, à s'assurer qu'elle suivait son traitement et se nourrissait suffisamment ? Ses pas le guident à l'intérieur de l'appartement alors qu'il referme délicatement la porte derrière lui. il se sent démunis, inutile et idiot. il la regarde pleurer sans rien faire, réticent et silencieux. il ne la pas vu depuis les funérailles, il n'avait d'ailleurs ni le temps ni le courage d'affronter la peine de la demoiselle. il s'apprête à avancer d'un pas mais c'est sans compter la jeune femme qui court dans ses bras; s'effondrant littéralement, ses larmes déferlant sur ses joues, s'écrasant sur la veste du jeune homme. ses mains ballantes, il se sent encore plus idiot, les remontant délicatement pour venir lui tapoter le dos. que pouvait-il faire de plus ? Qu’avait-il le droit de faire ? Alors il se contente de refermer ses bras autour d'elle et de la serrer fort contre lui, mais pas trop fort non plus juste suffisamment pour qu'elle sache qu'il est là mais pas assez pour la blesser. il laisse les minutes s'écouler, la tenant fermement contre lui et ce dans l'obscurité de son appartement.

" viens t'asseoir sur le canapé " finit-il par murmurer après une bonne dizaine de minutes glissant sa main dans la sienne alors qu'il l'entraîne sur celui-ci, l'aidant à s'asseoir. puis il retire son masque, sa casquette et fait glisser sa veste qu'il vient poser sur le dossier d'une chaise. tout semble si étrange, si différent, si gênant. " désolé de ne pas être venu plus tôt " finit-il par soupirer, prenant place sur le canapé et attirant la jeune femme contre lui, plaçant la tête de celle-ci contre son torse alors qu'il vient caresser son épaule dans un geste qui se veut rassurant et tendre. y avait-il quelque chose de plus qu'il puisse dire ou faire qui saurait l'aider ? " tu m'as beaucoup manqué kelea " et beaucoup était bien trop faible pour mesurer ce sentiment de manque qu'il avait éprouvé ces derniers mois mais ça encore, c'était une chose qu'il se devait de s'interdire. " tu as mangé ? " question rhétorique, biensûr que non, il avait finis par la connaître à force. pourtant il ne veut ni la brusquer ni s'éloigner trop rapidement d'elle et c'est donc doucement qu'il vient poser sa propre tête sur la sienne, fermant les yeux et attendant, attendant qu'elle se calme, que les pleurs s'amenuisent et qu'elle se sente suffisamment à l'aise pour s'exprimer.“The most painful thing is losing yourself in the process of loving someone too much, and forgetting that you are special too.”

TENUE X Le manque ? Un état qui vous précipitait dans le plus profond des abysses, le plus douloureux aussi. Kelea avait bien essayé de s’accrocher seule, ripant ses doigts sur la roche dure que représentait la vie. Elle avait essayé de ne pas chuter, de ne pas se laisse avoir par ses propres démons mais la vérité c’est qu’elle n’avait plus la force, ni même l’envie de lutter. Elle voudrait juste disparaitre et faire cesser cette douleur en elle. Les mois avaient passés, défilant avec l’impression que chaque seconde était un coup de poignard de plus sur son corps frêle. Elle avait tenté, réellement, de garder la tête hors de l’eau, quand bien même la mer s’était déchainée à l’en noyer. Elle avait promis à son mari qu’elle tiendrait bon, que sa mort ne resterait pas vaine, pas inutile. Bon sang Kouji … T’avais pas le droit de partir. Dans un dernier effort elle s’était laissé mener jusqu’au canapé dans lequel elle avait lâché prise. Elle s’y laisse tomber lourdement, attendant que Caden ne revienne la prendre dans ses bras.  Elle pleure, de lourds sanglots qui agitent son corps maigre. Elle se glisse contre lui, le repoussant juste assez pour venir poser sa joue sur ses cuisses et noyer son visage baigné de larmes contre le ventre du garçon, dont le tissu essuyait les joues malgré lui. Elle se blottit contre lui puisant dans la chaleur du garçon la force de se calmer. Il est si doux avec elle, et ses mains si chaudes, elle laisse parfois échapper quelques gémissements avant que ses larmes ne se tarissent. Elle ne sait pas combien de temps a passé depuis qu’il est là, à la serrer contre lui, mais elle se sent un peu mieux … Bien que fragile et livide, ses pommettes retrouves une certaine couleur rosée.

 
 
 
Elle frissonne alors qu’il s’approche, lentement, comme s’il jaugeait l’attitude de Kelea. Le silence qui les unit n’avait plus rien de gênant. Pressant et intense. Kelea se détache légèrement de la fenêtre pour lui attraper la main. Ses doigts glacées et délicat s’enroulent autour des doigts chauds et doux du garçon. Elle tire faiblement jusqu’à elle, lui faisant poser sa main, de façon presque trop naturelle, sur sa hanche. Son souffle se coupe, leur proximité devrait être interdite, pire encore, elle ne devrait pas être aussi douce et aussi plaisante. Kelea relève son visage fragile vers lui, elle reste d’une beauté étouffante malgré les traces de la maladie et de son chagrin. Elle déglutit en passant le bout de ses doigts sur les lèvres pleines de Caden, un peu sèche trouve-t-elle. Elle lorgne sur sa bouche, tendant sn visage sans même s’en rendre compte, dictée et mue par l’envie qui lui serrait le cœur depuis qu’elle avait retrouvé son ami. Au moins il ne lui a pas sorti d’excuse comme quoi il manquait de temps … ça aurait été la goutte de trop pour Kelea. Son souffle se mélange à celui de Caden qu’elle empêche de reculer, et elle frôle ses lèvres, suffisamment pour sentir sa chaleur. Juste … un effleurement … tendre … elle grimace en gémissant, réalisant combien elle voudrait plus, ses doigts crispés sur le col du garçon. « Caden … » gémit-elle en se collant à lui, son front pressé contre la mâchoire du garçon. Serre moi fort …

il s’était complu dans ce nouveau train de vie, il avait trouvé satisfaction dans cet emploi du temps plus que surchargé qui l’empêchait de réfléchir, endiguant toutes pensées négatives, toutes inquiétudes, tout ses maux dont il était sous l’emprise. il s’était tenu loin, à l’écart, l’observant de loin, s’assurant de son bien être par le biais de ses amis. il avait bien entendu essayé de lui tendre la main, se voyant rejeté comme de nombreuses autres personnes mais contrairement à l’idée que l’on pourrait se faire il n’avait guère été blessé par l’attitude de la demoiselle bien au contraire, il s’en était sentis rassuré. cela avait été plus simple, ne pas voir son désarroi, ne pas ressentir ce besoin de la prendre dans ses bras, ne plus sentir son coeur s’emballer dans sa poitrine et se sentiment de culpabilité lorsque ses yeux se posaient sur elle, toujours incapable de la considérer comme une simple amie.

il était incapable de la consoler correctement, incapable de déblatérer des mots sans aucune rationalité car soyons honnête kouji ne reviendrait jamais et il était donc impossible de soigner la peine de kelea. elle seule était capable d'apprendre, un jour, à vivre avec. la perte d'un être cher n'était pas une chose à laquelle il était aisé de faire face. les yeux fermés, il l'écoute sangloter, silencieux. il ne sait pas quoi dire, et n'éprouve pas réellement le besoin de parler. il a toujours été ainsi, consoler pour consoler n'était pas quelque chose pour laquelle il était doué, il compatissait certes mais jamais à outrance. il ne voulait aucunement qu'elle pense qu'il ai pitié d'elle. il n'avait pas pitié de kelea, il n'avait jamais eu pitié d'elle ni lorsqu'il avait appris pour son cancer ni même lorsqu'elle avait commencé à perdre du poids ainsi que ses cheveux. elle était belle, belle de caractère tout autant qu'elle ne l'était d'apparence et à cette soudainement pensée il ne put s'empêche de culpabiliser. comment osait-il se permettre de penser de la sorte lorsque la demoiselle se trouvait sur ses genoux à pleurer la mort de son âme soeur?

il n'oppose aucune résistance lorsqu'elle se relève quelque peu confuse, le repoussant de sorte à s'asseoir dos à lui. il prend cela pour une invitation au silence, elle est perdue il en a bien conscience et lui parler ne fera qu'approfondir ce sentiment d'oppression et de mal être qu'elle ressentait. alors c'est silencieux qu'il attend, observant l'appartement, se rendant compte à quel point cela devait être dur de vivre ici, seule, sans personne. lorsqu'elle se relève chancelante c'est avec ce sentiment d'inutilité qu'il l'observe se diriger vers la cuisine s'avançant jusqu'à la porte fenêtre. peut être qu'elle avait tout simplement besoin d'une présence, quelqu'un qui lui permette de ne guère se sentir seule dans ce vaste appartement. il se relève, obéissant lorsqu'elle lui demande de se rapprocher, il est venu pour elle.

et il se fait violence, lorsque ses doigts s'enroulent autour des siens avant qu'elle ne vienne caressait ses lèvres du bout de l'index. il se fait violence parcequ'il sait que ses gestes ne sont guidés que par son sentiment de solitude, d'abandon, de tristesse, parcequ'il sait pertinemment qu'elle ne l'aime pas comme lui l'a aimé et que cela ne sera jamais le cas. parcequ'il s'est fait la promesse de ne jamais rien tenté, par respect pour kouji mais surtout pour kelea. fermant les yeux, il serre les dents lorsqu'il sent le souffle de la jeune femme se mêler au sien, ses lèvres frôlant les siennes. il ne comprend pas ce qu'elle veut ni même ce qu'elle pense mais qu'importe ce que cela puisse être, il ne succomberait guère, cela ne ferait que la détruire un peu plus. c'est donc délicatement qu'il se recule, rouvrant les yeux qu'il pose sur elle. elle a l'air tellement affaiblis qu'il serait presque trop simple d'abuser de la situation. les gémissements, ses suppliques .. il ne lui en faut pas plus pour lui attraper le poignet et venir la plaquer contre lui, c'est tout ce qu'il se permettrait, rien de plus rien de moins. " désolé de ne pas l'avoir fait plus tôt. " les contacts pseudo charnels et caden cela faisait clairement deux, surtout lorsque kelea rentrait en compte, la meilleure façon de résister à la tentation restant de prévenir celle-ci. " dis moi ce dont tu as besoin je m'en occuperais. " tapotant le dos de la demoiselle, il finit par se détacher, prenant le pouce de celle-ci entre son doigts et son index. " et laisse moi te cuisiner quelque chose ou je te vole ton nez. " il fait mine de lui retirer son nez avant de ne se diriger vers le frigo, faisant comme chez lui, l'entrouvrant pour s'emparer d'oeufs, de fromage rapé et de ketchup. " ce soir au menu, omelette du chef " tente t-il de rire légèrement alors qu'il allume d'hors et déjà la gazinière. si il ne faisait rien la situation continuerait à être étrange et inconfortable, ce qu'elle ne désirait probablement guère.

TENUE X Il lui donnait l’impression de vouloir être ailleurs et ça Kelea ca l’oppressait. Il l’avait serré dans ses bras mais l’avait clairement rejeté, repoussée. Sonnée, surprise, déçue et triste, elle le fixe s’éloigner, rire de ce repas qu’il souhaite lui faire. Elle vacille, se retient au mur derrière elle. Elle a si mal à cet instant que les larmes lui montent aux yeux. Mais elle est silencieuse, reste discrète. Se détourne, ravale sa douleur, serre son poing frêle. Elle acquiesce, qu’il fasse bien ce qu’il veut. Elle quitte la pièce sans un mot, le fuit, met le plus de distance possible entre lui et son cœur. Elle a l’impression qu’elle sera bien incapable de survivre si elle reste près de lui … Pas ce soir en tout cas, bien trop faible. Elle se précipite soudainement aux toilettes et vomit ce trop plein d’émotions. Ses doigts crispés sur la céramique elle laisse sa bile lui brûler la gorge. Ses larmes roulent sur ses joues parce qu’elle n’est plus capable de les retenir. Elle tousse, vomit à nouveau, ferme la porte brusquement de son pied quand elle entend Caden approcher. Elle n’a pas envie qu’il la voit ainsi. Son traitement lui donne l’impression de l’user plus qu’il ne le sauve. Elle est fatiguée, fatiguée de repousser tout le monde, fatiguée d’être seule, fatiguée d’être en manque de Kouji, fatiguée de ne pas réussir à se sortir Caden de la tête. Elle renifle piteusement, ravale un sanglot. Oui c’est vrai que ce soir elle aimerait pouvoir s’endormir et ne plus se réveiller. Elle n’a pas envie de mourir, mais vivre deviens trop dur … elle souhaiterait plonger dans une torpeur douce heureuse et ne se réveiller qu’une fois toutes ces émotions destructrices envoler … mais demain n’arrivera que trop vite … elle se hisse comme elle peut pour se mettre debout, tire la chasse d’eau et ouvre son armoire à pharmacie. Elle attrape ses cachets qu’elle gobe et fait passer avec une gorgée d’eau. Elle se cramponne sur le rebord du lavabo pour voir un visage blême, les joues creusent et le regard jaunie. Elle est épuisée. Ne dors plus, ne mange plus. Les sons lui parviennent étouffé et lointain. Elle ignore la voix inquiète, tout du moins qu’elle suppose inquiète du garçon, et ouvre la porte. Elle marche, on ne sait comment, en passant devant lui, titubante et brûlante de fièvre. « Rentre chez toi. » dit-elle simplement, dans un souffle qu’elle n’est pas certaine d’avoir fait assez fort. Lui qui a débarqué pour la réconforter, la voilà le congédiant. Mais c‘était trop pour elle. Elle entre dans sa chambre et se laisse tomber sur le lit, trop épuisée pour se glisser correctement entre les draps. Elle veut juste dormir et les frissons qui agitent son corps font écho à sa fièvre. Des larmes brûlantes roulent sur sa joue alors qu’elle gémit « Je te déteste Caden … t’as pas le droit de rester dans ma tête comme ça … » dans un souffle douloureux. Elle sombre dans l’inconscient réconfortant de son sommeil. 

Il est remarquable que, sur sept péchés capitaux, six soient féminins : la luxure, la colère, la gourmandise, la paresse, l'avarice et l'envie. L'orgueil seul nous reste à nous hommes, et c'est assez pour nous mettre à la merci de tous les autres. et c’est ce qu’il avait l’impression d’être, à la merci de ses sauts d’humeur, à la merci de ses moins désirs. parce que l’humain était fait tel qu’il était incapable de se satisfaire de ce qu’il possédait, incapable de voir les efforts d’autrui, égoïstement centré sur ses propres besoin et ce au détriment de leur proche. elle lui donnait l’impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas être le kouji qu’elle recherchait vainement en lui. l’attirant vers elle pour ensuite le rejeter vulgairement. la voyant s’éclipser des lieux pour se rendre aux toilettes, nauséeuse, il ne peut s’empêche de souffler de lassitude, les aliments retournant à leur place, dans le frigo. que pouvait-il faire de plus qu’il ne faisait déjà ? en quoi était-ce compliqué pour la jeune femme de se contenter de sa présence. ce qu’elle sous entendait, ce besoin de proximité, tout cela n’était qu’illusion provoqué par le manque de son défunt mari. c’est ainsi que le percevait le jeune italien et qu’importait les sentiments qu’il éprouvait pour la demoiselle, il refusait strictement d’abuser de sa faiblesse, de laisser ses propres désirs prendre le dessus sur sa raison et blesser la seule femme qu’il chérissait. s’approchant des toilettes, il ferme les yeux par réflexe lorsqu’elle fait claquer la porte de sorte à ce qu’il ne la voit guère. il serre les dents, serre les points, tête appuyé contre le mur, silencieux. cela ne sert à rien de lui dire que tout ira bien, parce que cela ne dépendait clairement guère de sa volonté ni même de celle de la jeune femme. la seule chose qu’il se sentait encore capable de faire pour elle c’était d’être à ses côtés et ce, quand bien même elle ne le désirait guère. il l’observe quitter les toilettes en piteux états, il aimerait la soutenir physiquement mais ses paroles lui prouvent une nouvelle fois qu’elle veut de tout, sauf de sa pitié. c’est donc tourmenté qu’il la suit dans la chambre qu’il fût un temps elle partageait avec kouji. cela était encore compliqué pour le jeune homme d’y penser, de voir les photos du couple trôné sur la table de chevet ou même de réaliser que le jeune homme ne réapparaitrait malheureusement jamais. car oui, caden n’arrivait guère à ce réjouir de cette perte, le malheur des uns fait le bonheur des autres, mais certainement pas celui du jeune artiste. son bonheur a lui c’était de voir kelea heureuse, qu’elle soit sienne ou non. hors là allongé sur son lit, elle était tout sauf heureuse. il survole les mots haineux qu’elle lui adresse, il avait appris que la maladie et le désespoir causaient des paroles qui dépassaient que trop souvent la pensée. accroupie près de sa cadette, il essuie les larmes qui glissent sur son visage d’un geste de la main, s’inquiétant de sa température élevée. elle est bien trop faible, bien trop fragile, comment pouvait-elle se laisser aller de la sorte, elle qu’il avait toujours connus de par sa force et sa témérité. se relevant, il s’absente un instant, le temps d’aller chercher un gant qu’il recouvre d’eau froide, s’emparant d’une serviette pour éviter d’en mettre partout et retournant à son chevet. « si seulement tu pouvais prendre soin de toi, à croire que c’est facile pour moi de te voir sombrer. » il soupire tout en passant délicatement le gant humide sur son visage. ses traits rongé par la maladie, son teint blanchâtre et les creux dans ses joues ne changeaient en rien le regard qu’il posait sur elle, un regard tristement amoureux d’un homme que les sentiments enfouis peinés à disparaître. «  tu penses que tu m’aurais aimé si tu m’avais rencontré avant kouji ? » si j’avais été le premier, aurais-je été celui que tu aurais épousé, ou suis-je voué à être l’ombre d’un amant défunt ? Pourquoi était-ce si dur de passer après un autre, pourquoi avait-il autant de mal à le concevoir ? là assis par terre, il caresse sa joue du bout des doigts. un jour, peut-être, réussiront-ils à être heureux.

TENUE X Plongée dans sa torpeur Kelea n’a plus réellement conscience de ce qui l’entoure … elle sent à peine l’eau fraîche qui aide à baisser la température de son corps. Une lumière l’éblouie alors qu’elle se redresse soudainement. Elle n’a plus mal nulle part, elle se sent divinement bien même et ses joues la blesse à sourire ainsi … Elle foule le sol, donne l’impression de flotter, douce et divine. Elle fait quelque pas dans ce blanc éblouissant qui l’entoure. Un rire familier qui lui fait tourner la tête. Kouji. Il était là ? Elle l’aperçoit au loin et se met à courir vers lui. Son cœur devient fou alors  qu’elle se jette à son cou et qu’elle peut enfin sentir sa chaleur et son parfum. Elle soupire d’aise, c’était rassurant de le sentir enfin la tenir contre lui. C’est qu’il lui avait tant manqué … arraché si soudainement alors qu’il était celui qui devait vivre … elle relève les yeux vers lui, si heureuse, son pouvant enfin cesser de souffrir. « Tu es là … » souffle-t-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour coller son front au sien. « Tu me manques tellement … » gémit-elle. Kouji, ris légèrement, de son éternel bonne humeur qui donnait l’impression à Kelea qu’il pouvait surmonter des montagnes. Elle le regarde en caressant sa joue, elle aurait presque oublié la malice de son regard et son sourire tendre … il lui caresse la joue et embrasse son front comme il en avait toujours l’habitude. Il ne parle pas, mais il n’en a pas besoin … Il est là, c’est tout ce qui compte pas vrai ? Pourtant, non loin d’eux, se tient Caden, de son air toujours gêné quand le couple était dans les bras l’un de l’autre. Kelea ne peut s’empêcher de regarder dans sa direction alors qu’il tente, l’italien, d’avoir l’air naturel. « Je n’avais jamais remarqué à quel point il a l’air … triste. » souffle-t-elle. Kouji lui relève le visage vers lui en la soutenant sous le menton et lui murmure d’aller le trouver. Qu’elle sera tout aussi heureuse avec lui, qu’il n’en doute pas. Mais Kelea sait qu’à l’instant où elle tournera le dos à Kouji elle ne le verra plus. Des larmes lui montent aux yeux alors qu’elle souffle « Alors c’est ça notre adieu … ? » gémit-elle pas certaine d’être prête. Comment pourrait-elle l’être … ? Elle secoue la tête, refuse et s’accroche à Kouji, mais plus elle reste avec lui plus l’image de Caden se fan … pour disparaitre. Paniquée, elle jette un regard désolé à Kouji, lui répète combien elle l’a aimé, et combien elle l’aimera toujours avant de se mettre à courir vers Caden. Mais l’italien disparait de plus en plus et la jeune femme craint de ne le voir s’évanouir pour toujours … elle se jette sur lui et attrape sa main, l’attirant à elle. « Reste ! » Caden lui sourit tristement en replaçant l’éternelle mèche de cheveux sauvage de Kelea derrière son oreille. «  Tu penses que tu m’aurais aimé si tu m’avais rencontré avant kouji ? » elle jette un regard par-dessus son épaule pour constater qu’ils étaient désormais seuls. Kouji … son cœur s’alourdit mais se soulage d’un même élan. Elle se tourne vers Caden et attrape sa main pour venir lover sa joue dans le creux de sa main. « C’est évident … » murmure-t-elle en l’attirant à elle « puisque je t’aime déjà … » elle se hisse sur la pointe des pieds pour coller son front au sien. « Mais tu ne le vois pas … » sourit-elle tristement … La kelea endormie s’était tourné vers caden pour se blottir contre lui. Elle tremble, brûlante, mais semble apaisée. Elle s’accroche faiblement au garçon et gémit dans son sommeil « oui.. ».

Il n'y avait rien de pire que de voir la femme pour laquelle on éprouvait des sentiments sombrer dans la dépression. cela lui était bien plus difficile que de ne la voir marié avec kouji. à l'époque, même lorsqu'elle appartenait à un autre homme, kelea était heureuse, elle combattait la maladie avec un énorme sourire aux lèvres, soutenus par un homme qui aurait donné sa vie pour elle. mais maintenant qu'il n'était plus là pour elle, kelea était comme une enfant égarée, incapable de retrouver ses reprères, innocente. assis à terre, il caresse délicatement sa joue. il sait bien qu'elle lui en veut, de ne pas être présent, de fuir ses sentimes, de prétendre ne pas avoir le temps. il sait que cela l'attriste et pourtant il n'a d'autre choix que d'imposer cette distance entre eux. parcequ'il ne voulait pas abusé de la faiblesse de son aîné, parceque kelea ce n'était pas cette fille donc on profite de la tristesse pour obtenir ce que l'on veut. parcequ'il attendrait le bon moment avant de n'essayer quoi que ce soit, avant de ne lui confier des sentiments quà l'instant présent elle aurait du mal à rejeter. il la voulait saine d'esprit, apte à écouter son coeur et ses envies, non pas ses douleurs et les maux de son coeur. il sourit à son " oui " ensommeillé, repassant délicatement la serviette mouillée sur son front. à quel point s'était-elle poussé pour en arriver là ? n'y avait-il réellement aucune famille pour s'occuper d'elle ne serait-ce que le temps qu'elle aille mieux, du moins moralement parlant? épongeant la sueur sur son front, son visage et son cou, il s'autorise à venir poser sa tête sur le matelas, l'observant tendrement alors qu'il souffle à mi-mots. " ça va aller kelea, avec le temps tout ira mieux. " il veillerait à se montrer plus présent, ne serait-ce que par sms, il ferait de son mieux pour qu'elle ne se sente pas seule et pour faire honneur aux souvenirs de kouji. il savait que son emploi du temps ne lui permettait guère d'être physiquement présent mais il tacherait d'essayer de lui faire savoir qu'il était toujours là pour elle, et ce même si sa place restait celle d'un ami. La vérité est que nous n’avons pas peur d’être amoureux. Nous avons juste peur de ne pas être aimer en retour.