Un carnet ouvert sur lequel sont notées de nombreuses questions calé dans ses bras, un stylo coincé entre ses doigts et son sac pendant de son épaule, Na Yung se dirige vers une salle de cours vides. Le stress grignote quelque peu son estomac comme si elle s’apprêtait à interviewer une star mondiale, une célébrité interplanétaire mais il n’en est rien. Loin d’avoir la popularité de Brad Pitt sans vouloir le dénigrer, c’est avec le nouveau vice-président des Gumiho qu’elle a aujourd’hui rendez-vous. Un simple étudiant comme elle mais pourtant, elle ne peut s’empêcher d’être un peu nerveuse. Bien qu’il ne soit pas associé à un coefficient affolant, ce devoir lui est important. Passionnée par son cursus qu’est le journalisme, la jeune femme donne tout son possible pour obtenir les meilleures notes possible depuis sa toute première année. Une manière d’affirmer ses capacités personnelles mais également d’assouvir ce besoin incontrôlable perpétuelle de montrer à son père du haut des cieux qu’elle est bonne à quelque chose, que les femmes sont bonnes à quelques choses. Si il n’a jamais su la remarquer de son vivant bien trop obnubilé par Na Eul peut-être en sera-t-il autrement de là où il est ? Au-delà du besoin, il s’agit finalement d’une véritable obsession.

La jeune femme ouvre la porte d’une salle vide de toute présence et s’engouffre à l’intérieur. Rapidement, elle rejoint une table face à laquelle à pose une autre chaise avant de s’installer. Elle dispose ses affaires, cherche quelques instants l’enregistreur dans son sac avant de lire rapidement ses questions. Le stress s’évapore petit à petit au fur et à mesure de sa concentration, ce n’est plus la pression qui vit en elle mais la détermination. Ses yeux bruns se lèvent vers l’horloge, sur sa montre pour simple vérification puis un soupire passe la barrière de ses lèvres. Elle est en avance, elle n’a pas le choix d’attendre.
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Si on m'avait dit qu'un jour, on me demanderait une interview pour mon nouveau statut de vice-président ! C'est exactement ce qu'il se passe aujourd'hui. Quand j'ai ouvert les yeux ce matin, le stress a commencé à soigneusement grignoter mon estomac. Le stress, mais aussi la faim, parce que je suis un dalleux et je le sais. Alors, après avoir foncé à la cuisine pour prendre mon habituel bol de céréales, je me suis dépêché de prendre une bonne douche. J'ai envie d'être présentable pour la journaliste en herbe qui va me poser des questions aujourd'hui. Sous le jet d'eau, je me suis demandé ce que diable elle voudrait savoir sur moi. Oh, et si c'était une tactique pour gratter des informations concernant la fraternité ? Je vais devoir être vigilant et ne pas trop divulguer de choses ! C'est déterminé que je quitte la douche. Je sèche énergiquement mes cheveux avec ma serviette, m'habille avec le premier ensemble que je trouve bien, puis je fourre mes cahiers de cours dans mon sac et je quitte la chambre. Je crois que le stress m'a réduit le champ de vision: je n'ai même pas fait attention si mes colocataires étaient là ! Tant pis, quand je leur raconterai mes aventures ils comprendrons. C'est tout joyeux que je me rends au point de rendez-vous, soit une salle de classe vide. Je vois la demoiselle à travers la vitre. Elle a l'air stressée elle aussi. Je finis par toquer, entrouvrir la porte et passer ma petite tête pour la regarder droit dans les yeux. « Na Yung-ssi ? C'est pour l'interview ? » Je me détends un peu et entre ensuite complètement dans la salle, tout souriant. Je m'incline pour la saluer - après tout, je ne la connais pas cette fille -, et je m'approche à grandes enjambées d'elle. « Je suis Gwak Nam Seon, le vice-président des Gumiho ! J'ai hâte que tu me poses toutes tes questions ! » Enfin hâte... Si le stress pouvait disparaître quelques minutes, ça m'arrangerait.

Le temps lui semble insoutenable. Non pas qu’il soit réellement en retard mais l’importance de cette interview pour son cursus rend les minutes qui s’écoulent insoutenable. Fort heureusement alors que la grande aiguille approche l’heure fatidique du rendez-vous quelqu’un frappe à la porte. Alertée, la cheveux femme aux cheveux fantaisistes lève les yeux vers cette dernière, y découvrant la tête du nouveau vice-président des bleus dans le petit espace. « Oui c’est bien moi. » Elle l’accueille avec un large sourire. Elle était contente qu’il soit là. Il n’avait pas la moindre obligation à faire cette interview, il aurait même pu se méfier d’elle sachant qu’elle fait parti des Jeongals mais non, il avait simplement et gentiment accepté. Quoi qu’il en soit, son but n’était pas de lui soutirer des informations ou quoi que ce soit de ce genre. Elle ne lui poserai que les questions qu’elle a prévu, rien d’indiscret ou de secret. « Je suis contente si tu es emballée alors. » Lui sourit-elle, heureuse de le voir aussi enthousiaste. Cela la rassurait énormément. « Va y installe-toi. » Rajoute t-elle sans jamais quitter son sourire. « Tu es prêt ? Ne stress pas, ne panique pas. Je ne vais pas te poser de questions indiscrètes, gênantes ou te forcer à révéler des secrets au sujet des Gumiho. Je ne vais pas non plus déformer tes propos. » Elle tente de le rassurer, de le mettre à l’aise. « C’est juste pour un devoir alors ne te sens pas sous pression. » La pression, c’est elle qui l’avait. Ce n’est pas lui qui allait voir sa note apparaître mais elle.« Tu as peut-être des questions toi d’ailleurs avant de commencer ? »
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Les civilités faites, je commence progressivement à me détendre à mesure que Na Yung me répond. Elle a l'air aussi stressée que moi, mais je sais qu'elle sait ce qu'elle fait. C'est une journaliste en herbe et elle a besoin d'expérience pour la suite. Je suis content de pouvoir l'aider, et comme elle le précise si bien, je ne suis pas obligé de répondre à toutes ses questions. Je retire mon sac prestement et m'assieds en face d'elle, posant mes deux mains en évidence sur la table, comme si j'attendais une surprise ou un cadeau. Mes deux prunelles pétillent d'impatience, j'ai si hâte de commencer mais j'ai une pointe d'appréhension. Je peux facilement dire des bêtises. Et si je finis par ternir la réputation des Gumiho ? Je ramène une main sur mon menton, mordillant nerveusement mes lèvres. Oh et puis non, ça n'arrivera pas parce que je serai prudent ! Na Yung n'est pas une vilaine journaliste, je suis certain que tout se passera bien ! Alors, pour me donner du courage, je hoche plusieurs fois la tête dans un petit sourire satisfait, avant d'observer la jeune femme devant moi d'un air interrogateur. Moi, des questions ? Oh euh, et bien c'est moi qui suis interrogé alors... « Est-ce que tu aurais des bonbons ou des petits gâteaux ? J'ai un petit creux à force de stresser. » Je m'accoude avec mes deux bras sur la table, posant mon menton sur mes deux mains liées, avant de cligner plusieurs fois des yeux, les joues toutes rondes et un sourire mielleux au bord des lèvres. Comment ça j'essaie de l'attendrir ? J'ai un comportement enfantin, j'en ai conscience, mais je suis certain qu'en faisant le pitre, ça la détendra aussi ! Il faut bien tout essayer pour se mettre à l'aise, non ? Ce n'est pas comme si je passais au JT aussi...

Na Yung essaye de le mettre aussi à l’aise que cela lui est possible. Elle lui explique qu’elle ne lui posera aucune question indiscrète, qu’elle ne déformera pas ses propos mais également qu’elle n’essayera pas de lui soutirer des informations secrètes des Gumiho. Ce n’est pas son but, elle ne lui fait pas face aujourd’hui en tant que Jeongal mais en tant que étudiante en journalisme. Na Yung sait aisément faire la différence mais dans le l’hypothèse qu’il puisse en douter, elle le précise. Elle précise également que cette interview n’apparaîtra nulle part ailleurs que dans le devoir qu’elle a rendre. Ce qu’il dit reste entre lui, elle et le professeur qui corrigera son devoir. Il n’a aucun stress à se faire. Finalement après avoir terminé ses explications et essayé de le rassurer, elle lui demande si lui a des questions à lui poser. A ce moment-là elle s’attendait à tout sauf à ça. Est-ce qu’elle a des bonbons ou des gâteaux ? Le pire semble peut-être être le comportement complètement enfantin qu’il adopte, elle a réellement la sensation d’être face à un petit garçon. Mais elle s’en fou, elle ne va pas le juger, elle trouve ça mignon malgré tout. Elle hausse un peu les sourcils, surprise, avant de rire légèrement. Elle s’abaisse vers son sac, y fouille quelques instants pour y sortir un paquet de bonbon et une barre de chocolat qu’elle lui tend. Pour les biens de son devoir et de son invité, elle pouvait bien partager ces mets qui l’aident tant à surmonter ses journées de cours. « Ca te va ? » Elle se met à rire un peu à nouveau, attendant son feu vert pour commencer.
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Ah, je suis sûr que ma bouille angélique a réussi à lui faire cracher sa nourriture ! Quand je vois Na Yung plonger sa main dans son sac, j'entrouvre ma bouche et suit son geste de mon regard curieux et impatient. Je relève légèrement ma tête, mes coudes toujours sur la table, tandis que j'essaie de m'imaginer quels trésors peuvent se cacher à l'intérieur de ce sac très féminin. Des bonbons ? Oh, je sais ! Des marshmallows. Mon excitation est à son comble, bien plus que le stress que j'éprouve pour cette interview, et dès que la barre de chocolat et le petit paquet de bonbons sont posés devant moi, je regarde le tout avec de grandes étoiles dans les yeux. C'est vraiment pour moi ? Je la questionne du regard, un sourire au coin des lèvres, et dès qu'elle acquiesce, je me jette dessus comme un fauve sur sa gazelle. Je suis faible face au sucré, un vrai enfant. J'ouvre le paquet de bonbons et en met plusieurs dans ma bouche, mâchant grossièrement tout en souriant et levant mes deux pouces en l'air, faisant signe à Na Yung. « Humph ouich ! Chu pfeux y aller. » Je mastique bruyamment parce que débile que je suis, j'en ai trop mis dans la bouche. Quand j'avale le tout, je toussote et tapote mon buste pour que ça descende mieux. C'est bon, j'ai fait l'idiot, maintenant elle peut me poser toutes les questions qu'elle veut, je n'ai plus peur du tout !

A la demande de Nam Seon, la jeune jeongal n’hésite pas à fouiller un instant dans son sac avec confiance pour lui sortir des confiseries, que dis-je, son kit de survie. Les journées sont parfois longues et personne n’est à l’abri d’un petit creux, surtout pas elle. Alors elle a toujours quelques choses à manger, à grignoter dans son sac. Cela fait clairement parti des choses indispensables qui s’y trouvent comme une brosse à cheveux, un miroir, un carnet, des stylos … Mais je ne vais pas tout vous détailler, je ne suis pas youtubeuse beauté. Les confiseries face à lui, il semble encore douter qu’elle les lui donne. Alors elle acquiesce d’un signe de la tête comme pour lui dire que oui, il peut les manger. Ce qu’il ne tarde pas à faire d’ailleurs et ne manqua pas de la faire rire. Lorsqu’elle lui demande si elle peut commencer, il lui répond la bouche pleine mais cela l’importe peu. Il lui en faut bien davantage pour la froisser ou la dégoûter. Ainsi elle allume son appareil enregistreur afin d’avoir une preuve audio de cette interview et dans le but de pouvoir l’entendre à nouveau au moment de son devoir. Elle tourne les pages de son carnet un instant afin de retrouver ses questions. « J’aimerai d’abord savoir qu’est ce qui t’as motivé à rejoindre les Gumiho dans un premier temps en tant que membre et depuis quand tu fais partie de cette fraternité ? »
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Les joues rondes, gonflées par toutes ces sucreries que je suis en train de mâcher affectueusement, je suis attentivement du regard l'appareil enregistrer de Na Yung. C'est la première fois que je vois un truc pareil, forcément ça attire ma curiosité. Moi qui étais avachi sur la table comme un animal protégeant sa pitance, me voici tout droit sur ma chaise, tel un suricate dressé sur ses pattes, alarmé par le danger. Mais c'est la curiosité qui me guide, et c'est en clignant des yeux plusieurs fois que je me concentre sur l'appareil. Na Yung l'allume, professionnelle. Je tends mon doigt vers ce truc, le touchant timidement. Ca ne va pas me bouffer ce truc, pas vrai ? C'est ça, venir de la campagne: un rien de moderne peut être incroyable. Enfin. Les sucreries dans mon estomac, j'écoute sagement Na Yung en croisant mes mains sur la table. Comment j'en suis venu à rejoindre les gumiho ? Je m'accoude sur la table et pose mon menton dans ma tête pour réfléchir. « Hum, et bien quand j'ai appris que j'avais deux demi-frères au dortoir, je me suis dit que rejoindre les gumiho pour les rencontrer serait une bonne idée. Tu ne trouves pas ? Je veux dire, c'est un truc de ouf ! » Une grosse coïncidence. Un truc de malade. Moi, petit campagnard de Suwon avec ma jumelle Mee Kyung, nous avons appris récemment que nous avions une famille à Séoul. Que notre père, abonné absent bien avant notre naissance, a une vie à la capitale. Alors forcément, j'ai fait en sorte de me rapprocher de ses fils. « Ca va faire un an cet hiver. C'est vraiment récent. » Ma vie s'est subitement accélérée en moins d'un an, c'est comme un train grande vitesse: mieux vaut ne pas rater son wagon...!

Les sucreries données, Nam Seon rassasié pour au moins quelques minutes lui ayant signalé qu’il est prêt, l’interview pouvait enfin commencer ! Sans plus attendre, la jeongal allume l’appareil enregistreur afin de pouvoir garder une trace de ses propos précis et de les réécouter au besoin. Un bref regard à la liste de questions qu’elle a préparé quelques heures avant et la voilà qu’elle pose la première. Qu’est ce qui l’a poussé à devenir Gumiho et depuis quand fait-il parti de sa fraternité. Une question introductive pour celles qui vont suivre. Cependant, Na Yung était bien loin de se douter de la réponse qu’il lui donnait. Pour rejoindre des demi-frère qu’il ne connaissait pas. La jeune femme prend quelques notes, haussant un peu les sourcils surprises. Pourquoi pas après tout ? De nos jours, les parents sont bien cachotiers, elle est très bien placée pour le savoir. « Oui pourquoi pas. » Elle sourit un léger instant avant de reprendre. « Donc tu as rejoint les Gumiho dans le but de retrouver tes demi-frères mais en dehors de cela, est-ce que quelque chose d’autre t’as attiré chez les Gumiho ? Le sponsor, le caractère de ses membres, l’ambiance ? Si tes demi-frères n’aurait pas été dans une fraternité, est-ce que tu te serais tout de même dirigé vers eux ? » Na Yung commence à stresser quelque peu, elle n’a pas l’impression d’être claire dans ses paroles et de s’emmêler elle-même les pinceaux. Ressaisi-toi Na Yung, il est hors de question que tu sortes d’ici avec une interview dans laquelle tu t’es mal exprimée et faite comprise ! Il est hors de question d’avoir une mauvaise note à ce devoir !
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Je me sens si fier par la réponse que j'ai donné à Na Yung. Pouvoir parler sans crainte de ma vie familiale, j'ai fait des progrès. D'habitude, j'ai tendance à ne pas m'étaler quand je rencontre des gens, mais là c'est différent je trouve. Il faut que je sois bien précis pour que Na Yung obtienne les réponses qu'elle désire. Après tout, je ne veux vraiment pas qu'elle plante son devoir, je m'en voudrais tellement si elle se récolte une mauvaise note ! Alors effleurer le sujet de mes demi-frères me semble nécessaire. Je ne suis pas mal à l'aise, et mon estomac ne crie plus famine. Alors je la regarde, je la dévisage, avant qu'elle ne me pose la question autrement. Cela veut donc dire que mes demi-frères ne sont pas la réponse qu'elle attendait... Oups, raté. Mais je ne me braque pas pour autant. Je rassemble mes pensées pour pouvoir orienter ma réponse dans le sens que souhaite Na Yung. « Et bien, même si mes demi-frères ont été ma plus grande motivation à rejoindre cette fraternité, j'ai été attiré par les principes qu'elle défend, et l'histoire que les gumiho ont avec leur ferme. » Elle est quand même incroyable, cette ferme. Ils se sont vraiment battus pour elle, et les animaux qui la peuplent sont tous très attachants. Je suis assez proche de la nature de façon générale, alors dès que ça touche la faune... Je me suis vraiment reconnu dans les gumiho, et je ne regrette pas d'en faire partie aujourd'hui. Par contre, si mes demi-frères avaient été dans une autre fraternité, je crois que j'aurais eu plus de mal à me décider. Je déteste hésiter pour les choses, surtout que je préfère avoir les deux... Bref, je m'égare. « Si mes demi-frères n'étaient pas dans une fraternité, je pense que j'aurais tout de même rejoint les gumiho. Ils ont un caractère qui me correspond. Je me sens à ma place en fait. »