la vie ne serait peut-être pas la même si tu n'existais pas Tu vois la vie c'est une belle merde quand même. T'es tranquille, tu demandes rien, t'es dans ton coin à construire ton bout de chemin puis ta mère que t'as pas revu depuis plus de 15 ans te téléphone, soudainement rattrapée par son devoir de mère pour t'annoncer qu'elle a un cancer et qu'elle va en crever. A ce moment, Jasun venait de rentrer de son long voyage en Australie quand il a vu les nombreux appels en absence de ce numéro qu'il ne connaissait pas. Et la voix fatiguée de sa mère à l'appareil lui a simplement rappelé celle de cette femme qui l'effrayait quand il était gamin. Dépassée par sa peine d'amour et ses problèmes d'alcool, qui avait fini par cogner Yongsun, son petit-frère... Elle regrettait ses gestes, son comportement indigne. Et elle voulait reprendre le contact avec ses deux fils pour le peu de temps qu'il lui restait à vivre. Et si Jasun peut être le pire des enfoirés, avec sa mère, il n'a jamais pu. Il n'a pas supporté voir son visage pâle et amaigri, son crâne dénué de cheveux et ses bras si maigres dissimulés sous une trop large robe de chambre d'hôpital. Non il n'a jamais pu l'accepter, alors il est resté à ses côtés jusqu'à la fin. La veille de sa mort, elle lui a donné une enveloppe qu'il n'a jamais eu le courage d'ouvrir, jusqu'à il y a quelques jours.

Dedans, le testament de sa mère. Son héritage, et malgré ce que l'on pouvait croire, il y en avait. Fille unique d'un ouvrier qui a su monter sa petite boite à une certaine époque, elle avait hérité de cette fortune, qu'elle avait décidé de partager entre ses enfants. Mais sa mère, avant d'être une héritière, c'était surtout une femme qui ne savait pas gérer son argent, malheureusement, et qui s'était retrouvée pleine de dettes en souvenir de ses années d'alcoolique. Et qui dit héritage des biens dit aussi héritage des dettes, encore une merde qu'elle a laissé sur le dos de ses fils avant de s'en aller. Résultat, ces derniers temps, Jasun enchainait les allers-retours chez le notaire mais ça avait le don de l'énerver. Il n'en voyait pas vraiment la fin de ces histoires d'héritage, et tous ses proches vous diront la même chose: ne jamais mettre la pression à Jasun, sa réaction pourrait être exagérée. Alors avant de casser quelque chose, le mathématicien avait décidé de prendre la direction de la salle de sport où il travaille, pour se permettre un entraînement de boxe perso. Et seul. Bien qu'il y avait des personnes présente sur les rings d'à côté, Jasun, lui, avait été clair avec ses collègues et son chef: le laisser tranquille. Ainsi, le voilà parti pour un entraînement long et dur, à frapper dans le sac de ses coups les plus forts. Si c'était quelqu'un sous ses coups, la personne serait déjà morte, c'est certain.

Les minutes passent, il n'y prête pas attention mais ce qui commence à l'interpeler, c'est la fatigue. Et quand il se tourne pour regarder l'heure, il remarque que ça fait bientôt une heure qu'il est là à s'entraîner. Et c'est la voix du gérant de la salle qui l'interpelle. « Hé! » le blond se tourne pour le regarder, et par la même occasion, se pencher sur son sac et attraper sa bouteille d'eau qu'il ouvre et descend à moitié en quelques grandes gorgées. « Ya une demoiselle qui veut te voir. » il fait signe du pouce vers l'entrée de cette grande salle. Jasun suit du regard et reconnaît Mee Kyung; il se fige, se demandant ce qui l'amène ici. C'est peut-être un moyen de lui faire comprendre qu'il doit arrêter son entraînement maintenant. Il rebouche sa bouteille puis fait signe de la main à la brunette d'avancer jusqu'au ring pendant qu'il se penche pour attraper cette fois sa serviette. Il s'essuie le visage puis la passe sur son cou, avant de s'appuyer sur la corde la plus haute du ring, tourné vers Mee Kyung. « Que me vaut ta charmante visite? »

CODES LITTLE WOLF.