Nara était toute excitée ce matin. Bon, on va dire que c'était pas le temps qui lui faisait ça, après tout le ciel était gris, elle sentait la pluie venir. MAIS aujourd'hui, elle allait faire les magasins et en plus de ça avec sa meilleure amie, Haru. Donc voilà, ça pouvait qu'être positif cette journée. Ça faisait un moment qu'elle n'avait pas passé du temps avec Haru et avait hâte de savoir les petits potins, de pouvoir discuter avec elle mais aussi de donner des avis pour le shopping! La demoiselle passa à la douche, enfila sa tenue et commença à se coiffer. Elle fronça les sourcils quand elle entendit la sonnerie de son téléphone mais continua ses affaires, c'est booon, elle aurait le temps de voir ça tout à l'heure.

Une fois prête, elle partie voir son téléphone. "1 appel manqué : papa<3", elle tapota vite fait un sms. En ce moment, il essayait souvent de prendre des nouvelles. Pas que ça l'étonnait, mais si, il fallait l'avouer. Son père, c'était plutôt papa distant business is business, et la famille quand il avait le temps. Peut-être que là, il avait juste beaucoup le temps. Bref, elle n'allait pas se prendre la tête dix ans pour son papa adoré.

Nara prit son sac et son mini parapluie. Mieux vaux prévenir que guérir comme on dit ! Et c'était parti! Elle prit le soin d'envoyer un message à Haru, parce qu'on sait jamais si cette petite tête l'avait oublié...... personne ne l'oubliait mais parfois, y'avait des exceptions à la règle. Bref avec détermination, Nara avait décidé d'aller à pieds au centre ville. Car c'était là bas qu'il y avait les boutiques, le centre commercial surtout. Puis y aller à pieds ne lui ferait aucun mal, elle voulait s'inscrire à la salle de sport, et ça commençait bien si elle débutait avec la marche.

Une fois près du centre commercial, Nara accéléra la marche en sentant les gouttes de pluie. C'était mort, hors de question de se laisser tremper alors qu'elle avait mit du temps à se préparer, puis une goutte de pluie, c'était miss frisotte-toute-moche obligé sur ses cheveux.
Dans le centre commercial, elle souffla. enfin. Et aperçue Haru de loin. A ce moment, c'est comme si Nara se retrouvait, il y a longtemps, quand elle venait juste de rencontrer Haru.
Même si elle a désormais une confiance en elle intouchable, c'était pas du tout le cas avant. et parfois, en voyant Haru, ça lui renvoyait cette image. Heureusement que la brune avait été là, sinon la blonde ne saurait pas trop comment elle aurait évolué ici.

« Haruuu. mon chat! Comment tu vas ?? »

et voilà. elle lui avait limite sauté dessus. Nara n'était pourtant pas vraiment tactile (sauf peut-être quand elle buvait, mais heureusement c'était pas des masses) mais voilà, Haru ça restait une exception, une meilleure amie d'enfance.

Avec l’affaire de son père, son travail de danseuse, les cours Haru s’oubliait pas mal ces derniers temps. Elle ne prenait plus réellement de temps pour elle, se détendre, penser à autre chose. Elle se sentait oppressée par toutes ses obligations et responsabilités qu’elle avait choisi d’endosser. Mais Haru est une battante, elle refuse d’abandonner. Lâcher prise n’est pas dans les valeurs que ses parents lui ont inculquées. Alors plutôt que de continuer tête baisser et risquer de foncer dans un burnt out, la jeune femme avait décidé de sortir s’aérer. Faire du shopping avec sa meilleure amie, existe-t-il quelque chose de meilleur dans la vie ? Elle en doutait. Souvent, Haru se demande ce que serait sa vie sans Lindsay car il est certain que si elle ne l’avait pas rencontré, sa vie serait totalement différente. Elle avait été son repère dès le premier jour à Séoul. Elle avait été un rayon de soleil dans une arrivée brumeuse de doutes. C’est effrayant, d’entrer dans un pays dont on ne connait rien pas même la langue. Il n’y avait qu’une infime probabilité pour qu’elle se retrouve avec quelqu’un de la même origine et parlant la même langue qu’elle. Pourtant, elle était là Lindsay et Dieu merci. Sûrement que Haru aurait eu le mal du pays, se serait refermée comme une huître et n’aurait pas été cette fille sociable et ultra bavarde qu’elle est. Alors, merci Nara d’être entrée dans sa vie.

Après s’être soigneusement habillée, maquillée, coiffée, Haru rassemble ses affaires dans son sac à main et quitte le dortoir. Si certaines se la joue sportive, l’américaine elle opte pour la voiture, beaucoup plus simple, rapide et sécurisé alors que le ciel gris annonce la pluie. Elle n’a pas passé autant de temps sur ses cheveux pour que la pluie ruine tout ! C’est donc les cheveux totalement safe qu’elle arrive quelques minutes plus tard au centre commercial. Elle se met à l’abri, louchant presque un peu trop face à une pâtisserie cédant presque à la tentation jusqu’à ce qu’une voix bien familière se fasse entendre. Immédiatement, un sourire se dessine sur ses lèvres, la serrant un peu dans ses bras. « Heureusement que tu arrives, la part de gâteau au chocolat commençait à me faire des avances ! » Elle rit un peu en désignant la part exposée dans la vitrine un peu plus loin avant de répondre plus sérieuse. « Merveilleusement bien ! Et toi ? Tu es prête à faire souffrir tes pieds et ta carte bleue ? Tu m'as manquéeeee !!!! » Un nouveau rire glisse hors de ses lèvres car à ce moment là, elle ne peut être plus heureuse.

Rien que de l’entendre rire, et d’être prise dans ses bras, Nara savait qu’elle allait passer un bon moment. C’est vrai, il y a toujours des personnes dans la vie qui donne la pêche, qu’on sait que si on va les voir, ça va être une journée, une après-midi ou bien une soirée complètement réussit. La blonde, c’est ce qu’elle ressentait en présence de Haru. Après, elle avait d’autres copines, c’est sûre, mais c’était pas comme avec Haru, avec qui elle se sentait bien, ne pas être jugée, pouvoir faire ce qu’on a envie ou même dire les choses que l'on souhaite. Et c’était rare, maintenant, de pouvoir être en présence de personnes avec qui c’était possible. La brune lui fit une remarque sur une part de gâteau au chocolat. Nara lâcha un soupire avant de rire « Arrête m’en parle pas. Même si je viens d’arriver ça me donne déjà envie, mais ma mère m’harcèle tellement pour m’inscrire à la salle de sport pour « entretenir mon corps » que laisse tomber je me sens déjà coupable de vouloir du chocolat... » Et oui, sa mère était très très axée sur l’apparence. C’était pas méchant, non, Nara le savait, c’était pour son bien. Sa mère avait toujours peur que Nara se fasse dénigrer ou autre par rapport à ça. « puis tu sais ce qu’elle m’a dit ? Comme je tombe souvent malade en ce moment, à ce qu’il paraît, ça éloigne les microbes… » et Nara ne savait pas du tout comment le prendre ! Certes, en ce moment, elle tombait souvent malade, oui, mais c’était la période… Mais non, pour sa mère, c’était une autre bonne raison. Seulement Nara était restée perplexe devant cet argument.

Enfin ce n’était pas le moment de parler sport, franchement, y’avait mieux à penser. Ses yeux pétillaient déjà quand elle imaginait les magasins qu’elle allait pouvoir dévaliser. « toi aussi tu m’as manqué !! J’ai presque cru que tu m’avais oublié. » alala Nara et l’exagération, ça faisait qu’un. Elle avait le don de dramatiser, mais elle riait à moitié. Car elle savait, même si elles n’allaient pas se voir tous les jours, ce n’était pas pour autant que l’une oublierait l’autre. C’était ça aussi l’amitié, ne pas se voir, et que pourtant, lorsqu’on se retrouve, rien n’a changé. « et sinon je suis plus que prête !! J'ai vraiment hâte, en plus j'avais envie de me faire une nouvelle garde robe, parce que j'ai presque plus rien... » la phrase de toutes les filles de cette planète. n'avoir presque rien à se mettre alors que le placard déborde à craquer. Nara était comme ça. De plus, elle n'avait jamais connu le fait de ne pas pouvoir car Nara demandait, papa disait oui. Alors au final, on s'en doute qu'elle avait du souvent renouveler sa garde robe...

Nara représentait tellement de chose pour elle qu’il serait compliqué de l’expliquer. Au-delà d’une meilleure amie, bien plus qu’un pilier, elle est la sœur qu’elle n’a jamais eu, une partie d’elle. Haru a du mal à l’imaginer sortir de sa vie un jour ou l’autre. C’est vrai, sa mère lui a toujours rappeler que certaines amitiés sont éphémères, qu’elles s’estompent avec le temps mais l’américain a le pressentiment que cela n’arrivera jamais. Cela ne leur arrivera jamais à elle et Lindsay. Elle n’y voit aucune raison. Jamais le temps ni la distance n’auront raison de leur amitié.

Lorsqu’elle arrive, Haru la serre dans ses bras ne pouvant s’empêcher de rire car elle est tout simplement heureuse. Pourtant, elle ne peut s’empêcher de faire une petite moue en lui balançant les avances que lui faisaient de loin une pâtisserie au chocolat. Elle était douée, avec son enrobage au chocolat et son odeur sucrée. Elle laissait un souvenir visuel ineffaçable dans sa mémoire … Haru en aurait presque salivée à nouveau si la blonde à ses côtés n’avait pas récupérer son attention, mentionnant sa mère et ses envies de sport. « Toi ? A la salle de sport ? » La gumiho ne put retenir un rire. Nara était belle sans effort, son corps lui semblait naturellement tonique. « Tu vas y aller ? » Elle tuerai pour voir ça tient ! Cela serait sûrement amusant mais à côté de ça, elle l’encouragera. Haru n’est pas la plus grande sportive de l’univers mais avec son métier, elle se doit de garder son corps en forme. « Je pourrai être ton coach personnel ! A moins que tu ne préfères un doux jeune homme … » Elle la taquinait, lui donnant un léger coup de coude avant de rire en l’éloignant de la pâtisserie interdite avant qu’elle ne cède à la tentation.  « Euh les microbes je sais pas trop … mais sûrement que c’est vrai si elle le dit ? Comment est-ce que je pourrai t’oublier ???!!! » S’indigrait-elle sur ses dernières paroles avant de rire une nouvelle fois. Nara est inoubliable. Ensuite la conversation virait sur un sujet bien plus intéressant que la capacité du sport à éloigner les microbes : le shopping qu’elles s’apprêtaient à faire. « Ne m’en parle pas … Tu te souviens ma robe rouge qu’on avait acheté la dernière fois ? Celle avec les bretelles croisées derrière, pas celle au dos nu. Tu la revois ? Je sais pas ce que j’ai fais mais j’ai une tâche énorme devant qui ne pars pas au lavage ! Je suis complètement dépitée, il me faut une nouvelle robe et pour me consoler, pleins d’autres choses. On va dans cette boutique ? » Elle avait enchainé ses paroles sans s’en rendre compte avant de désigner du doigt une enseigne. Ils sont beaux, les prétextes pour dépenser …

Nara fit une moue quand Haru rigola pour la salle de sport. C'était une fausse moue, parce qu'elle la suivit dans son rire. C'était vrai que ça pourrait être comique, surtout qu'elle ferait plus du sport de langue. Enfin de langue, dans le genre aller parler à tout le monde, tout, sauf faire du sport. C'était pas de sa faute, si elle était un peu flemmarde. Et en plus elle était mince naturellement oh ! À cette pensée, elle entendait déjà sa mère qui lui dirait que c'était pas pareil à 40 ans.... Haru lui demanda alors si elle comptait y aller. Réflexion à faire. « en vrai, si tu viens avec moi, je pourrais trop motivée ! » motivée à ? rien faire, discuter ? Tout sauf, à nouveau, faire du sport ? Elle lui fit un sourire en coin quand la brune lui mit un petit coup de coude en parlant de devenir son coach, ou un jeune homme. Alala, l'amour. Le désert ouais ! Franchement, Nara était plus poisseuse en amour, mais ça ne durerait qu'un temps.... Oh, elle voulait quand même sept gosses, fallait qu'elle commence ! Enfin, peut-être pas sept, ça faisait beaucoup, mais elle voulait une grande famille, comme elle n'avait pas eut. Mais si elle trouvait pas le père, y'avait aucune chance, faut se dire les choses. Lindsay ria à son tour « je te vois mieux courir avec moi que me coacher  » ou comment avouer qu'elle avait la paresse d'y aller seule. « doux jeune homme ? à la salle de sport ? déjà ils seront pas doux, avec leurs épaules tellement larges à cause de la salle. » à nouveau elle rigola avec l'image qui s'imposait à elle. Il était loin le beau gosse, elle voyait plus un petit homme avec des épaules et des bras tellement gonflés qu'il ne pourrait pas marcher normalement..... Quelle horreur. « en parlant de doux jeune homme, il va comment l'élu de ton coeur ? » curiosité quand tu nous tiens. Surtout que Nara tenait à ce que sa meilleure amie soit heureuse, donc il fallait qu'elle soit au courant. Et s'il lui faisait du mal, elle prendrait Haru et ferait un remix de confession nocturne. C'était une chanson très populaire qu'elle avait entendue en France.

Les jeunes filles continuaient à avancer, et Haru avait émit le même recul que Nara par rapport aux microbes, elle était louche cette excuse... « je sais pas, tu connais ma mère... » ah Mme Lawford, une dame agréable, gentille, douce mais obsédée par l'apparence. Nara fit un énorme sourire à Haru « on sait jamais ! Je préfère te dire mes impressions!! » les impressions qu'elle exagérait parce que leur amitié, c'était pas une amitié de pacotille, nan mais oh !

Le shopping. La raison pour laquelle aussi elles se voyaient. Nara prit un air peiné en écoutant l'histoire de la robe rouge. « olala ma pauvre... Bien sûre que je vois laquelle que c'est. Et vas y, tu vas trouver une tenue qui va te remonter le moral je suis sûre !!  » et avec énergie, Nara entra dans la boutique. Et faillit mourir d'horreur en voyant une robe à fleur, mais des grosses fleurs, et Nara détestait le "trop" de fleurs.... La robe était affreuse. Verte, un peu de jaune, de rose. La gumiho se demanda pendant un instant dans quelle boutique elle était rentrée. Elle appela Haru discrètement « sérieux tu te vois avec ça ?? » mais en fait avec du recul, il y avait peu de choses qui n'allait pas à Haru. Pff, ça c'est parce qu'elle était brune, Nara en était sûre.... trop de discriminations contre les blondes ici.

Lindsay à la salle de sport. Haru aurait pu se montrer compatissante, l’encourager dans ce projet, la pousser à parvenir à ses fins, atteindre ses buts ou plutôt, ceux de sa mère … mais non. Si il y avait bien une personne avec qui elle ne pouvait mentir, se retenir de dire quelque chose, c’était bien elle. Alors elle s’est mise à rire, connaissant le fort trait flemmard de sa meilleure amie, il y avait réellement de quoi. L’américaine n’a même pas le souvenir de l’avoir vu courir une seule fois depuis qu’elles sont amies, elle n’est même pas certainement qu’elle ait une tenue de sport dans son armoire. Après tout, Lindsay est parfaite comme elle. Naturellement mince, élancée, belle. Nombreuses sont celles qui la jalousent ! Elle n’avait pas hésité à lui poser la question fatidique : va-t-elle y aller ? Si oui, lançons les paris : un jour ou deux ? « Je peux venir avec toi si ça te motive. » Lui sourit-elle. Après tout, plutôt que de se taper une routine forme dans les buildings de la YG elle ira la faire dans une salle de sport, cela ne la changerai pas énormément mis à part le fait qu’elle rirai sûrement davantage. « Tu doutes de mon pouvoir de coach ? » S’indigna-t-elle faussement avant de se mettre à réfléchir. Hum. Il est vrai qu’elle rirait et discuteraient plus qu’elle ne ferait de sport. Elle finit par en rire. « Oui, non, je crois que je préfère courir avec toi. » Et puis, autant laisser la place de coach pour un beau mâle imposant ? Face aux mots de la blonde, cette image de bel étalon s’effaçait bien vite. « Avec la peau rugueuse à force de soulever des altères. Le type te touche ça te fait un gommage. Bon c’est pratique tu me diras mais faut pas abuser …» Et puis si c’est pour finir avec une seule couche de peau avant la chair, cela ne sert à rien ! Haru en rit, imaginant cette triste image avant de sourire. « Ca va. » Elle hausse un peu les épaules. « On a un peu du mal à se voir en ce moment. J’ai mes cours, je travaille et lui pareil. » Malgré elle, elle avait l’impression que leurs temps libres qui ne font que se frôler les éloignent. Quoi qu’il en soit, si il y a bien une chose qu’il faut éloigner : c’est les microbes ! La mère de Lindsay prétend que le sport aide à les éloigner, Haru ne connait pas vraiment la réponse. Alors elle se contente de frapper doucement l’épaule de sa meilleure amie pour les âneries qu’elle dit. Jamais elle ne pourra l’oublier !

Qui dit shopping, dit besoin de se justifier. Aucune d’entre elles n’a besoin de nouveaux vêtements pourtant, il faut trouver une explication. Haru lui raconte alors la triste histoire de sa robe rouge à la tâche qui ne part pas à la page, dramatisant en partageant cette triste obligation que pour la remplacer, il lui faudra une tenue complète. Triste vie, les violons vous pouvez commencer à jouer s’il vous plait. « Une ou peut-être deux. » Combien d’achat sauront effacer sa tristesse ? Non je ne lancerai pas de pari ! Finalement, Haru l’attire dans la première boutique trouvée un peu au pif. Qu’on se le dise, uniquement parce qu’elle trouvait les couleurs de la façade jolies contrairement aux vêtements qu’elle trouvait au fur et à mesure de sa progression. Interpellée par Nara qui semblait vouloir être discrète, elle la rejoint afin de constater cette horreur. « Seigneur. » Jure –t-elle avant de poursuivre en anglais seulement pour ne pas outrer le personnel qui pourrait mal le prendre, on ne sait jamais. « Jamais de la vie. » Elle rit, tournant les yeux et tombant nez à nez avec un survêtement de sport fluo à s’en brûler la routine. « Mais tiens, pour toi aller à la salle ! » S’exclame-t-elle en lui pointant l’ensemble avant de se mettre à rire.