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the truth

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the truth | Mar 3 Oct - 19:08
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the truth
tae & wonjae

Quelques jours s'étaient écoulés depuis que tu avais revu Tae. Tout ne s'étaient pas bien passé. Du moins, pas comme tu l'aurais cru. Tu ne t'attendais pas à retrouver un Tae bouffer par la colère. Tu ne t'attendais pas non plus à ce que qu'il soit autant en colère contre toi. Ton départ et ton absence l'avait blessé et tu t'en doutais un peu mais, tu n'aurais jamais cru le voir dans cet état. Sa réaction t'avais prit de cours, et ce qui t'effrayais encore plus c'est que cette réaction venait de toi, de ta présence. Le simple fait que tu sois devant lui l'avait rendu fou. Le voir dans cet état t'as fais du mal. Tu as ressenti tout le mal que ton absence avait pu lui faire. Et ça, tu ne l'aurais jamais pensé. Pour toi, tu n'étais qu'un poids et une source de souffrance pour lui. Ton frère s'acharnait sur lui pour t'atteindre toi, et ça te rendait dingue. Alors tu avais pensé qu'en quittant la ville, non seulement tu te sentirais mieux mais Tae serait plus en sécurité. Tu te voyais comme le problème central de cette famille. Tu ne pouvais pas rester là à regarder ton frère prendre pour cible son fils simplement pour t'atteindre toi. Parce que, oui tout cet acharnement et cette méchanceté envers ce gosse t'atteignais. Tu as été plus présent pour lui que son père ne l'a jamais été, tu étais là dans les moments les plus importants de sa vie : sa naissance, ses premiers mots, la première fois qu'il a marché... C'était ton fils, et tu l'as toujours vu comme tel. Et même si partir de cette ville a été une décision difficile à prendre, être loin de sa mère et lui a été encore plus terrible. Il y avait une partie de toi qui manquait, c'était comme un vide en toi que tu as essayé de combler avec l'alcool, la drogue, les conquêtes, le travail... Seulement rien de tout ceci n'a jamais vraiment comblé le manque. Et aujourd'hui, tu restes persuadé que rien ne pourra jamais vraiment le comblé.
C'est devant chez Tae que tu te trouves. L'angoisse te gagne quand tu te dresses devant sa porte. Tu as peur de le perdre, de le perdre définitivement comme tu as perdu ton fils. C'est à cause de toutes tes conneries que tu ne le vois plus, et aujourd'hui, tu te demande si ce n'est pas ce qu'il va se produire avec Tae. Et si tu ruinais tout en lui révélant la vérité sur ton départ ? Une partie de toi t'ordonne de partir et de faire comme tu le fais toujours, fuir lâchement et l'autre partie t'ordonne le contraire. La peur de prendre un risque et de tout perdre te glace le sang. Alors tu réfléchis longuement devant cette porte. Tu as cette impression débile de te retrouver dans le même état que la première fois où tu as dû faire un concert devant un stade entier. Ce jour-là, tu avais vomis tes tripes tellement le stresse et la peur te retournaient l'estomac. Maintenant, tu pourrais gerber tellement l'angoisse te prend aux tripes.
Après quelques minutes à réfléchir, tu te décides enfin à frapper à cette foutue porte. Tae met quelques secondes avant d'arriver et tu te mets à espérer qu'il n'ouvre pas pour que ça te donne une excuse pour fuir. Pourtant, la porte s'ouvre pour laisser apparaître ton filleul. Tu le fixe quelques secondes, silencieux. « Hey, je peux entrer ? » Tu lui pose la question sur un ton calme, doux. Tu cherches simplement un moyen d'engager la conversation. Si tu es là devant lui, c'est pour avoir une vraie conversation. Il a le droit de savoir la vérité, il est assez grand pour l'entendre maintenant.




#kerushirei
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Re: the truth | Ven 6 Oct - 15:31
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the truth
tae & wonjae

« Gwak Chae Nah. Je te préviens, si tu écoutes ce message t'as intérêt de me rappeler le plus vite possible ou je risque de vraiment m'énerver, là. Je commence à m'inquiéter. » Tu fais les cent pas dans ton appartement. Tu commences à te demander si c'était une bonne idée de prendre les Gwak chez toi, t'as l'impression de plus passer ton temps à t'inquiéter qu'autre chose mais là, ça commence à faire un petit moment que ta cousine n'est pas rentrée. Ce n'est pas normal, ou peut-être que tu t'inquiètes pour rien mais quoi qu'il en soit, tu veux de ces nouvelles et vite. Tu raccroches le téléphone à la fin de ton message, balançant ce dernier sur la table, tu ne contrôles même pas ta force sur le moment, tu laisses juste évacuer un peu de ta frustration. Tu commences à t'énerver, à perdre patience et ce, même si tu tentes de te rassurer, tu n'aimes juste pas qu'on ne te prévienne pas. Parce que clairement, tu ne devrais pas tarder à te faire tous les scénarios possibles, les pires films, surtout quand ça concerne ta famille. Alors tu vas sûrement encore passer ta journée à la salle, ou à courir, n'importe quoi mais là il faut que tu t'occupes, que tu bouges pour ne pas rester seul avec tes pensées. Fort heureusement, il est question de quelques heures avant que tu ne retrouves Mia mais en attendant, il va falloir que tu t'occupes l'esprit. Tu te saisies alors de tes écouteurs que tu ranges dans ta poche, ainsi que ton téléphone, te dirigeant vers la porte d'entrée mais au moment où tu te saisies de ta veste, quelqu'un toque à la porte. Tu fronces les sourcils, pensant d'abord à ce que ça soit ton nouveau voisin qui n'arrête pas de faire chier le monde. Hors de question que tu lui ouvres. C'est pour cette raison que tu jettes un œil à travers le judas de la porte, mais c'est une toute autre personne qui se tient devant cette porte : ton parrain. Ton sang se glace, les souvenirs de votre dernière discussion te remontent aussitôt à l'esprit, la gorge serré par ces sentiments qui sont incontrôlables pour toi. Tu t'éloignes même de la porte un court instant, parce que oui, ta première solution c'est de ne pas lui ouvrir. Tu lui as hurlé de dégager, la dernière fois, et ce n'est pas pour rien. Tu sais dans quel état il peut te rendre, cette colère que tu ne sais contrôler parce que ça touche une personne que tu ne veux plus affronter, une personne que tu veux rayer de ta vie : le garçon que tu étais autrefois. Le garçon dépendant, le garçon qui souffre, finalement. Tu prends une profonde inspiration, fixant cette porte comme si cette dernière pouvait te donner une réponse. Mais tu l'as, la réponse, il ne faut pas que tu ouvres. Pourtant, une force en toi le pousse à le faire. Parce qu'il s'agit de ton parrain, de l'homme que tu considérais comme ton père, ta seule figure paternelle. Il t'a fait du mal oui, t'as bien eu du mal à l'accepter d'ailleurs, tu n'es même pas sûr de l'accepter totalement puisque tu fuis, mais les faits sont là. T'es rancunier, certes, mais t'as aussi besoin de comprendre. Tu ne te l'avoues pas mais ça te pousse à ouvrir cette putain de porte, ne serait-ce que pour lui faire comprendre à quel point t'as souffert de son absence. C'est assez contradictoire pourtant, c'est cette même raison qui te pousse à rester loin, à ne pas ouvrir. Tu as ce besoin qu'il le comprenne, comme tu as ce besoin de te protéger de tout ça, comment faire ? En ne lui montrant pas. Alors tu souffles une dernière fois, sans réfléchir une seconde de plus, tu ouvres finalement la porte. Ce n'est pas comme si c'était trop te demander de cacher tes émotions, pas vrai ? « Hey, je peux entrer ? » Tu restes là, à le fixer pendant plusieurs secondes. Un regard noir, te retrouver face à lui te confronte à énormément de souvenirs, et t'aimes pas ça. Ta mâchoire se resserre. Tu ne le montres peut-être pas, mais tu te sens plus vulnérable que d'habitude. Si ce n'était pas le cas, tu n'aurais jamais ouvert la porte de toute façon. Alors tu reposes ta veste, laissant la porte ouverte au moment où tu retournes dans la cuisine. Tu le laisses entrer oui, mais sans dire un mot. Tu te maudis déjà de faire ça, tu ne sais pas pourquoi tu ne l'as juste pas ignoré, pourquoi tu n'as pas attendu qu'il parte mais comme quoi, c'était plus fort que toi. C'est juste trop te demander de te l'avouer. Tu prends une inspiration, sachant pertinemment qu'il t'a suivi jusqu'à la cuisine. Tu ne le regardes juste pas, c'est tout. « Qu'est-ce qui t'amène ? » C'est quelque peu ironique, ouais. Tu le sais bien, mais au moment où tu sors tes écouteurs et ton téléphone pour les reposer sur la table, tu ne peux t'empêcher de préciser. « Je t'ai dit que j'en voulais pas de tes explications. » C'est faux, mais tu te protèges comme ça. T'as beau être moins énervé que la dernière fois, tu ne peux t'empêcher de te montrer réticent, parce que t'es comme ça et quand tu en souffres, c'est pire. Il n'y a que comme ça que tu peux montrer aux gens ce que tu as dû faire au moment où ton oncle est parti : prouver que t'avais besoin de rien ni personne, qu'on ne pouvait pas t'atteindre. Alors t'es froid, distant, persuadé que ça n'y changerait rien de toute façon, le mal est fait. Comment peut-il expliquer sa fuite, au juste?




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Re: the truth | Mar 17 Oct - 15:40
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the truth
tae & wonjae

Quand Tae ouvre la porte, la peur te fige. Pendant quelques secondes tu es comme déconnecté de la réalité, tu n'es plus sûr de toi. Les doutes t'envahissent et tu ne sais pas comment gérer ce flot d'émotions qui te submerge. Au fond de toi, il y a cette crainte de le perdre, cette crainte qu'il ne veuille plus te voir, cette crainte qu'il te déteste pour les mauvaises raisons. Oui, tu as fuis le laissant derrière toi seul il y a quinze ans de ça mais la situation était différente. Tu étais différent. C'est une décision que tu as prise parce que tu n'en pouvais plus de supporter le sadisme de ton frère, il avait fait assez de dégâts autour de toi et tu restais persuadé que le problème venait de toi. Alors malgré les apparences, tu es parti aussi pour sa mère et lui. Hasun s'acharnait sur eux pour te faire souffrir. Il savait qu'en faisant du mal à Tae, c'est toi qui en souffrait. Et il avait raison. A l'époque -et encore aujourd'hui-, ton filleul était la chose la plus précieuse à tes yeux. Tu sacrifiais de ton temps pour lui, tu as supporté les nombreuses engueulades avec ton frère pour lui. Malheureusement, tu ne pouvais pas continuer à subir toute cette méchanceté. Tu te pensais assez fort pour le faire, tu pensais que ton amour pour Hyunmi et Tae était assez solide pour que tu puisses faire face à toutes les pires saloperies mais non. Quand il s'en ai prit à ton meilleur ami, c'était trop pour toi. Tu venais de dépasser les limites du supportable. Alors tu as fuis pensant que c'était mieux pour tout le monde. Mais maintenant que tu as fais face à Tae et sa colère, tu te demande ce qui a bien pu se passer durant ton absence pour qu'il devienne comme ça. Est-ce que c'est ta disparition soudaine qui l'a blessé ? Il te prend certainement pour un enfoiré d'égoïste et il n'aurait pas totalement tord de le penser. Tu as beau dire que tu es parti pour ne plus faire souffrir tes proches, tu es aussi parti parce que tu n'avais plus la force d'agir dans l'ombre et de voir ton frère vanter à tout va que Tae était son fils, et que Hyunmi était sa femme. Bien sur, sur les papiers il était bel et bien marié à Hyunmi et Tae est son fils biologique, mais il n'avait rien d'un père de famille. Il n'a jamais su être là pour sa famille. Il n'a jamais su être là pour quiconque.
Après quelques secondes de silence, tu ouvres enfin la bouche pour lui demander si tu peux entrer. Tae t'observe pendant quelques secondes, et tu te demande s'il n'est pas entrain de comprendre que tu es tétanisé par la peur. Il reste silencieux posant sa veste. Il t'autorise à rentrer alors presque timidement tu mets les pieds dans son appartement fermant derrière toi la porte. Est-ce que tu redoutes cette conversation ? Oui, probablement trop. Tu dois pourtant combattre ces craintes qui ne veulent qu'une chose : fuir. Tu ressens le besoin de lui dire tout ça. De lui raconter la vérité et même si tu as peur de sa réaction, tu ne veux plus fuir. « Qu'est-ce qui t'amène ? » Commence-t-il par te dire. Tu le sens beaucoup plus calme que la dernière fois et, d'une certaine façon, ça te rassure un peu. « Je t'ai dit que j'en voulais pas de tes explications. » Il est sur ses gardes, il montre les crocs et il va falloir que tu trouves les mots pour lui faire comprendre que tu veux simplement lui dire la vérité. Tu arrives dans sa cuisine, jetant un rapide coup d’œil à la pièce avant de reposer ton attention sur Tae. « Je sais. » Tu ne veux plus me voir non plus, pense-tu alors que ton cœur se compresse. « Si je ne te dis pas la vérité, j'aurais l'impression de fuir à nouveau. Et crois-le ou non, mais je ne veux plus fuir. » Tu parles de cette vérité que tu as gardé beaucoup trop longtemps pour toi comme un fardeau. Aujourd'hui, tu veux t'en libéré. « Il faut que tu connaisses la vérité sur mon départ, sur ta famille aussi. » Tu cherches à lui faire comprendre que ton départ n'est pas qu'un simple acte égoïste, même si tu le définirait probablement comme ça, ce n'est pas que ça. Ça casse une vérité et tu veux qu'il la connaisse. Tu as fermé ta gueule trop longtemps. « Je peux ? » demande-tu en indiquant la chaise devant toi.




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Re: the truth | Lun 23 Oct - 17:12
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Ouais, tu l'as quand même ouverte cette porte. Pourtant, tu avais toutes les raisons de ne pas le faire. De toute façon, ça fait quinze ans qu'il est parti, des années pendant lesquelles tu n'as eu aucune nouvelle de lui à part par le biais de la télévision. On te revoit encore, assis face au canapé, les sourcils froncés et les yeux rivés sur ce poste de télévision. Toute cette rage que tu ressentais, tu étais tellement loin de te douter que tu allais vivre des années entières avec ce sentiment, ta colère, ça fait partie de ton quotidien maintenant. Mais ta colère n'est qu'une carapace. Tu t'étais juré de ne plus pleurer, juré de ne plus compter sur personne, cette peine t'en voulait plus et cette rage t'a aidé à la camoufler du mieux que tu pouvais, et elle t'aide encore parfois. Question d'habitude. T'es braqué, sur la défensive, c'est le gosse de dix ans qui ne veut plus être détruit. Réapparaître comme ça, après quinze ans d'absence. Des années à te demander ce que t'avais bien pu faire de mal pour qu'il puisse t'abandonner, partir sans se retourner, alors qu'il était ton seul pilier. Tu t'es retrouvé seul du jour au lendemain avec cette merde qui te sert de père. Alors ouais, tu le laisses entrer, parce qu'il a été là pendant les premières années de ta vie, il a aidé le gosse que tu étais à ne pas te laisser bouffer par son père, sa fuite n'y change rien mais tu ne pardonnes pas pour autant. Non, ses explications, tu n'en veux pas mais ça, c'est ce que tu dis. Au fond, tu aimerais comprendre mais ça serait t'ouvrir à lui, chose que tu t'es promis de ne plus jamais faire, pas après ce qu'il a fait. « Je sais. » Il marche dans ton sens et sans même que tu t'en aperçoives, ça fonctionne. Ça te calme avant même que tu puisses t'énerver. Parce que oui, quand tu as revu ton parrain ce soir-là, ton sang n'a fait qu'un tour. Tu ne pensais jamais le revoir et soyons honnête, tu te répétais que c'était mieux comme ça, t'avais sans doute raison. Ta colère, tu ne sais pas la contrôler, t'avais juste envie de lui sauter au cou mais même ça, t'en étais incapable. Peut-être que t'as su le faire avec ton père, parce que lui, tu le détestes. Ton parrain, tu lui en veux mais tu ne le détestes pas, tu ne l'as jamais détesté, t'en étais tout bonnement incapable. Tu ne te l'avoues pas cela dit, ça serait également t'avouer qu'il a encore de l'influence sur toi. « Si je ne te dis pas la vérité, j'aurais l'impression de fuir à nouveau. Et crois-le ou non, mais je ne veux plus fuir. » Tu ne le quittes pas du regard, tu fronces même les sourcils un court instant. Il n'a pas totalement tort, ça, tu ne peux pas le nier. Mais quelle vérité ? Qu'est-ce qu'il y a à savoir ? Il s'est barré, il vous a abandonné, ta mère et toi. « Il faut que tu connaisses la vérité sur mon départ, sur ta famille aussi. » Tu tentes de garder un air indifférent. Tu n'as pas envie de lui montrer tout de suite qu'il a toute ton attention mais c'est bel et bien le cas. C'est juste que tu te méfies, tu sais que ton parrain n'est pas du genre à inventer des excuses ni même te mentir mais tu ne le pensais pas capable de t'abandonner non plus, alors ouais, tu continues de te méfier. La vérité sur son départ ? Sur ta famille ? Tu restes silencieux un court instant, le temps pour toi d'assimiler ses paroles. Ses explications t'en voulait pas, ou tu pensais ne pas en vouloir. Pourquoi ? Parce que tu pensais qu'il y en avait pas. Il n'avait rien à inventer, aucune excuse à donner et pourtant, il vient de te dire le contraire. Alors même si tu es encore sur la défensive, là, t'as plus vraiment envie de rester dans l'ignorance. « Je peux ? » te demande t-il, indiquant la chaise face à lui, tu baisses les yeux sur cette dernière, acquiesçant d'un geste de la tête avant de tirer la chaise près de toi, et d'y prendre place. « La vérité, tu dis? » T'essayes de comprendre parce que là, t'es perdu. Une vérité ? Qu'on mette les choses aux claires : il a fui sans aucune raison, il a fui parce qu'il était mieux ailleurs, loin de vous. Ça, c'est la seule version que tu as eu pendant quinze ans. « Sur ma famille... » soupires-tu, déviant le regard sur le côté tout en hochant la tête. Tu ne sais pas de quoi il parle mais si c'est de ton père qu'il s'agit, t'en sais déjà pas mal. Ouais, et t'en as appris des choses au fil des années. Qu'est-ce qu'il va t'apprendre ? Tu doutes qu'il parle de ta mère, là. « Si tu me parles de l'autre, t'inquiètes pas, j'suis au courant. En quinze ans, il a largement eu le temps de me prouver que c'était une merde. » Tu restes vague, loin de toi l'idée de vouloir te confier à lui. Tu n'as peut-être pas énormément de souvenirs, mais tu te souviens tout de même de leurs disputes, du fait qu'ils ne s'entendaient pas et que c'était dans ses bras que tu te réfugiais, parce qu'à la différence de ton père, ton parrain lui, faisait tout pour te protéger. Tu n'avais peut-être que dix ans quand il est parti, mais t'as bien envie qu'il sache qu'en quinze ans, t'as su comprendre que ton père était une sacrée merde (s'il pense que tu ne t'en étais pas encore rendu compte). Plus qu'il ne l'imagine. Ouais, malgré ton jeune âge, tu sais que c'était la guerre entre les deux... Enfin, que ton père ne l'aimait pas, et qu'il n'aimait pas non plus la relation que tu avais avec lui. Ouais, ton père, c'est la seule explication que tu trouves ou du moins, la seule explication que tes souvenirs t'offrent. Le reste, tu ne t'en rappelles pas. Tu reposes ton regard sur lui, ajoutant: « T'étais pas le seul à vouloir te barrer. » C'est un pique, oui. Même si tu dis vrai, mais tu soulèves là bien plus qu'un simple reproche, non, là, tu relèves une promesse qu'il n'a jamais su tenir.  Et dire que cette idée de fuir avec ton oncle était ta seule rattache, pendant des semaines entières. Tu ne le lâches pas du regard, tu termines même, après avoir poussé un soupir, par un: « Je t'écoute. » Oui, il a toute ton attention et là, tu ne cherches pas à le cacher, même si tu ne baisses pas la garde. Il a toute ton attention... Mais toi, t'es à mille lieux d'imaginer ce que tu vas réellement apprendre. Et que t'es pas prêt de te débarrasser de cette rage qui te bouffe au quotidien.




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Re: the truth | Dim 19 Nov - 4:14
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the truth
tae & wonjae

flashback

La porte claque et provoque un écho dans toute la cuisine. Les murs tremblent presque dû à la force. Tu passes la cuisine en revue avant d'aller dans le salon. Tu es à la recherche de ton frère et il n'est pas là. Tu envoies le vase sur la table basse valsé contre le mur. « Hasun ! Je sais que t'es là ! » C'est de la rage qui s'exprime, alors que plante tes ongles dans la paume de tes mains. Tu tourne en rond pendant quelques secondes à peine avant de perdre patience et de grimper à l'étage de la maison. Tu ne partiras pas de cet endroit avant d'avoir tuer ton frère. Arrivé à l'étage tu te dirige droit vers sa chambre, tu es certain qu'il s'y cache pour ne pas avoir à te faire face. Il est bien trop lâche pour te regarder droit dans les yeux après ce qu'il vient de faire. Depuis deux jours, ton meilleur ami est dans le coma, il a été violemment tabassé, un témoignage parle de trois gars qui lui sont tombés dessus et, étrangement, la description physique de l'un d'eux correspond à ton frère. Ça te rend fou de rage. Hasun est assez sadique pour s'en prendre à tes amis pour t'atteindre toi. Sauf qu'aujourd'hui, c'est finit, il ne s'en prendra plus à personne. Ni à tes amis, ni à son fils, ni à Hyunmi. Alors quand tu arrive devant la porte fermé, tu l'ouvre avec violence et comme tu t'en doutais, il était bien là. « Espèce d'enfoiré ! » dis-tu, la mâchoire crispée avant de lui sauter au cou. Tu le plaque contre le mur lui donnant une droite en plein dans les dents. Tu es complètement enragé et ta force le surprend sûrement. Lui qui a prit l'habitude de te dire que tu étais faible. « T'étais vraiment obligé de t'en prendre à lui ?! » Tu le frappe à nouveau pour ne pas lui laisser le temps de se redresser. Tu fais tout pour qu'il ferme sa gueule. Tu veux pas l'entendre dire des conneries, tu sais qu'il est capable de te provoquer en jouant l'innocence. Mais toi, tu le sais, c'est lui, il a fait du mal à ton meilleur ami, tu ne sais même pas s'il se réveillera un jour. Une nouvelle droite en pleine face. Il s'écroule par terre. « Avec quoi tu l'as tapé, hein ? » Tu respires fort alors que tu regarde tout autour de toi pour trouver un objet qui pourrait ressembler à une batte. Tes yeux se posent sur le vase à côté du lit, ça fera l'affaire. Tu vas l'attraper alors qu'il tente de se relever. Il est complètement sonné et si tu n'étais pas fou de rage, tu sauterais sûrement de joie mais là ce n'est pas le moment. Surtout pas. Tu reviens vers lui brandissant le vase au dessus de sa tête. « Et si j'te brisais ce vase sur la gueule, hein ?! » Hasun relève la tête vers toi, la bouche en sang mais avec son sourire narquois. « T'auras jamais les couilles. » Il lâche un petit rire qui s'étouffe très vite dû à la douleur. Non, tu n'aurais jamais eu les couilles de lui explosé le crâne avec ce vase mais, aujourd'hui c'est différent, la souffrance est plus grande que les autres jours. Voir ton meilleur ami dans cet état par ta faute, ça te rend dingue et tout ce que ton frère a pu te faire subir resurgit et ça te ronge le cœur. Le frapper, le faire souffrir, te ferait du bien. Alors oui, dans ton état normal, tu ne l'aurais pas fais mais là, tu ne réponds plus de rien. La rage te pousse à vouloir lui arracher le cœur à mains nues, si tu le pouvais. Un coup de pieds dans les côtes et tu t'approche de son visage. « C'est vrai que toi t'as des couilles. T'en prendre à mes proches quand j'ai le dos tourné, c'est courageux ! » Un nouveau coup dans les côtes, celui-ci est plus franche. Il tousse, crache du sang et se tord dans tous les sens et puis, il se mets à ricaner, difficilement mais il le fait. « En attendant, c'est moi qui la baise. » Tu vas le fracasser, tu vas lui exploser ce vase sur la tête dans l'espoir qu'il en crève, tu veux le voir agoniser dans son sang tellement ta rage est à son comble. Il te rigole au nez, il te nargue d'avoir tout ce que tu n'as pas. Il profite de tes souffrances, mais c'est finit ça. Tu lèves le bras, prêt à lui fendre le crâne. « Parrain ? » Sa voix, elle te fige, te coupe en pleine élan. C'est comme un électrochoc. Tu poses ton regard sur lui. Tae se dresse dans l'encadrement de la porte, les yeux interrogatifs. Tu te recule d'un pas, baissant ton bras avant de laisser tomber le vase qui résiste au choc. Les larmes te montent aux yeux, l'envie de pousser un cri te prend à la gorge. Tu reviens à la réalité, et tu profite de ce moment de lucidité pour quitter la pièce. Il faut que tu partes pendant qu'il en est encore temps, il faut que tu t'éloigne de lui si tu ne veux pas commettre quelque chose de grave. Tu prends la main de Tae et l'emmène ailleurs, tu veux pas qu'il voit son père comme ça, tu veux pas qu'il te voit comme un monstre. Tu n'es pas comme lui, tu n'es pas non plus ton père, en tout cas, c'est ce que tu t'étais jurer. Au plus tu t'éloigne de Hasun, au plus tu ressens le poids de la tristesse. L'adrénaline redescend et tu as l'impression qu'un flot de larmes se bouscule au bord de tes yeux alors d'un revers de la manche tu les essuient. Tae se demande probablement ce qu'il se passe mais tu ne lui diras rien. Tu garderas le silence sur ce qu'il s'est passé pour le protéger et toi, tu vas quitté cette ville, une bonne fois pour toute pour laissé tout ce qui te ronge derrière toi.

Il y a quinze ans de ça, tu as fuis Séoul sans vraiment donner de raison à personne, sans même donner de nouvelles après ton départ. Tu as pris tes jambes à ton cou comme un lâche. Oui, parce que tu as été lâche, tu n'avais pas le courage de faire face à la réalité, de prendre tes responsabilité en main alors tu as préféré la solution de facilité : la fuite, laissant derrière toi des gens qui tenaient à toi mais ça tu n'en sais rien. Enfin, tu te doute bien que tu as sûrement fait du mal à ton filleul par exemple, mais tu ne mesures pas l'ampleur des dégâts. Tu es encore dans l'ignorance, tout comme lui ne sait pas pourquoi tu es subitement parti du jour au lendemain. Mais aujourd'hui, tu ne veux plus fuir, c'est finit tout ça. Tu veux qu'il sache parce que ça le concerne. C'est sa famille, ses parents. Il ne peut pas rester dans l'ignorance de ce genre de détails. Et toi, tu ne peux plus continuer à vivre avec ses secrets que tu gardes comme un fardeau. Tu en souffre plus que tu l'aurais imaginer. Il te faut t'en libérer. La tâche semble simple, mais quand tu te retrouve face à Tae, tu as l'envie soudaine de fuir sûrement parce que tu redoute sa réaction. Tu as peur qu'il t'en veuille encore, qu'il persiste à ne plus vouloir te voir. Au fond, tu es tétanisé à l'idée de le perdre pour toujours. Il est aussi la raison pour laquelle tu trouve la force de lui faire face. Tu tiens à lui, le simple fait de ne pas l'avoir vu grandir est difficile à encaisser. Ça te rappelle beaucoup trop ce que tu as perdu en quittant la ville. Alors tu es venu le voir dans l'espoir qu'il te pardonne, tu te sentirais soulagé d'un poids qui te pèse depuis que tu es revenu à Séoul.
Tu prends place sur la chaise et fixe Tae cherchant par où commencer. « La vérité, tu dis? » Doucement, tu hoche la tête. Il semble prêt à l'entendre, cette vérité et ça te donne le courage d'aller jusqu'au bout. « Sur ma famille... » Ce n'est pas seulement, la vérité sur son père que tu t'apprête à lui révélé mais, sur sa mère aussi. Elle a été utilisé pour te faire du mal, simplement parce que tu en étais amoureux -et tu l'es toujours-. « Si tu me parles de l'autre, t'inquiètes pas, j'suis au courant. En quinze ans, il a largement eu le temps de me prouver que c'était une merde. » Tu fronces les sourcils, inquiet. Est-ce qu'il a continué de leur faire du mal ? Est-ce qu'il a fait pire que ce que tu t'imagine ? Tu gardes le silence comprenant qu'il préfère rester vague sur le sujet. « T'étais pas le seul à vouloir te barrer. » Il te montre toujours les crocs, il est méfiant avec toi comme un chien à qui on a fait trop de mal. Tu baisses la tête pour ne pas avoir à affronter son regard. C'est difficile pour toi de lui faire face, ça te fait mal de le voir te traiter comme ça, même si tu l'as mérité. Tu te prends la réalité de tes quinze ans d'absence dans la gueule. « Je t'écoute. » Tu relèves le regard vers lui, cette fois tu es face au mur et tu ne peux plus reculer. Par où commencer ? Il y a tellement de secret, tellement de non-dits. « Tu te rappelle de la fois où tu m'as surpris entrain de frapper ton père, quelques jours avant que je parte ? » Tu marques une pause, les mots restant coincés dans ta gorge. « Ce jour-là, j'avais appris qu'il avait tabassé mon meilleur ami au point de le plonger dans un coma profond... Il l'avait fait pour me faire souffrir. » Et tu en souffres encore, la simple image de ton meilleur ami dans ce lit d’hôpital suffit à faire remonter des émotions que tu préfères, la plupart du temps, refoulées. « Ton père a toujours été comme ça, il a tout fait pour me faire souffrir, tout. » Une nouvelle pause. Tu baisses la tête. Tu vas parler d'elle et c'est toujours douloureux, tes sentiments sont encore là, même après toutes ces années, même après un mariage. Son image ne t'a jamais quitté, elle a toujours été là. « J'étais amoureux de ta mère... Mais elle, elle était amoureuse de Hasun. Et... Et quand il l'a comprit, il a profité d'elle. » Tu t'éclaircis la gorge avant de continuer. « Il l'a fait uniquement pour m'atteindre moi. Ça le plaisait de me voir souffrir. » Qu'est-ce que tu as pu le détester à cette époque, tu ne sais pas comment tu as pu tenir si longtemps sans péter les plombs. « Alors quand il a tabassé mon meilleur ami, j'ai compris que ça ne s'arrêterait jamais et j'ai fuis. » Aujourd'hui, tu n'es plus le même, il ne t'effraie plus et tu as réussis à laisser ta colère de côté quand tu parles de lui. Évidemment, tu ressens toujours beaucoup de rage envers lui, mais tu arrives maintenant à vivre avec. Tu as accepté que ton frère t'avais ruiné la vie et tu prenais le risque de revenir à Séoul parce que tu te sentais assez fort pour faire face à ton passé. « Voilà, tu sais pourquoi je suis parti. » C'était beaucoup à encaisser pour lui, tu laisse alors un silence s'installer, le temps qu'il digère les infos. Toi, en tout cas, tu te sens d'un coup plus léger, tu t'es libéré d'un poids et ça te fait du bien mais peut-être que la sensation n'est que d'une courte durée...




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Re: the truth | Ven 24 Nov - 17:47
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« Tu te rappelle de la fois où tu m'as surpris entrain de frapper ton père, quelques jours avant que je parte ? » Malgré ton expression neutre, tu tentes de te souvenir de ce détail. Tu ne te souviens de pas grand chose durant cette période, enfin, tu tentes en vain d'effacer tout ça de ton esprit. C'est tout de même la période où tu devais dépendre des autres, la période où tu étais seul, t'as plus envie d'y penser mais pourtant, oui, tu te souviens de ce jour là. Tu n'avais que dix ans après tout, ça reste gravé dans la mémoire ce genre de choses, surtout que tu n'avais jamais vu ton parrain dans un tel état. « Ce jour-là, j'avais appris qu'il avait tabassé mon meilleur ami au point de le plonger dans un coma profond... Il l'avait fait pour me faire souffrir. » Ton visage se décontracte un court instant, effet de surprise, tes sourcils se froncent parce que là, t'as peur de comprendre. Si tu es étonné ? Oh non, plus étonné de rien venant de la merde qu'est ton père mais c'est vrai que pas mal de choses s'expliquent. Tu savais que ton oncle ne s'était jamais réellement entendu avec ses frères, ton père ne l'appréciait pas, t'étais peut-être qu'un gamin mais t'étais pas con, tu l'as bien vu. Mais qu'il aille si loin pour l'atteindre lui? Tu serres les dents, ne le quittant pas du regard. Tu veux le laisser finir. « Ton père a toujours été comme ça, il a tout fait pour me faire souffrir, tout. » Doucement, tu viens hocher la tête de gauche à droite, dépité d'entendre ces mots. Putain, t'es même choqué de lui, ça ne parvient même pas à t'étonner et tu n'oses même pas imaginer tout ce que tu ignores, ce qu'il a pu faire encore. « J'étais amoureux de ta mère... » À nouveau, ton visage se vide de toute expression sous la surprise. Amoureux de ta mère? « Mais elle, elle était amoureuse de Hasun. Et... Et quand il l'a comprit, il a profité d'elle. » Tu baisses les yeux, bloquant ton regard sur un point invisible au sol. Putain, c'est ça. Ça y est. Les informations circulent que trop rapidement dans ton esprit, mais tu le comprends enfin. Le nombre de fois où tu t'es demandé ce qu'il voulait d'elle, son réel but. Il était toujours là, à la tromper, la battre, il n'était pas amoureux d'elle mais cette question te revenait souvent: pourquoi il a attrapé ta mère dans ses filets? Elle n'était pas riche, ça ne pouvait pas être par intérêt et bien... La voilà la vérité, c'était bel et bien par intérêt. Pour faire souffrir le seul homme que tu as considéré comme ton père, une personne qui, malgré tout ce qu'il s'est passé, aura toujours ton respect après tout ce qu'il a fait pour toi. Peu importe ce qu'il se passe. T'étais même pas le fruit d'une erreur, toi, t'étais le fruit d'une putain de vengeance. « Il l'a fait uniquement pour m'atteindre moi. Ça le plaisait de me voir souffrir. » Tu fermes les yeux un court instant, ta mâchoire se crispe à nouveau mais c'est ce que tu fais lorsque tu tentes de canaliser ta colère. Parce que là, elle commence à t'envahir, tu ne veux pas la laisser faire mais c'est clairement le cas. Il t'a pourri la vie, oui, mais ça te passe au dessus ça. Il a surtout pourri la vie de ta mère, par putain de vengeance, pour atteindre l'homme qui se rapproche le plus d'un père pour toi. « Alors quand il a tabassé mon meilleur ami, j'ai compris que ça ne s'arrêterait jamais et j'ai fuis. » Tu replantes ton regard dans le sien et malgré toute cette colère que tu ressens envers ton père, ce n'est pas un regard noir que tu lui lances mais un regard rempli de compassion. Son meilleur ami. T'es clairement désolé d'entendre ça mais le plus triste dans cette histoire c'est que ça ne te choque même pas venant de ton connard de paternel. « Voilà, tu sais pourquoi je suis parti. » Ouais, des années, quinze ans à te dire que ton parrain ne t'aimait pas assez pour rester près de toi. Quinze ans d'absence. Un gosse de dix ans abandonné sans avoir la moindre explication et maintenant, tu les as. Si tu lui en veux encore? T'es pas un monstre, t'aurais sans doute fait la même chose. Il a même eu plus de patience que tu n'en aurais jamais eu. Ça doit être affreux de subir tout ça. Il était amoureux de ta mère mais il s'est quand même occupé de toi, tu n'étais que le résultat de la terrible vengeance de ton père mais il était là, il était là pour vous. Un silence s'installe, tu n'arrives pas à reprendre la parole ou du moins, pas tout de suite, tu assimiles tout ça après quinze ans d'ignorance. Des années à te demander ce que tu avais bien pu faire pour que ton parrain t'abandonne comme ça sans te dire que c'était peut-être lui, qui avait fait quelque chose. Tu serres toujours les dents, tes pensées sont négatives et c'est sans surprise, comme à chaque fois que tu penses à ton père et à ses conneries. Tu fixes longuement ton parrain, daignant répondre. « J'suis désolé. » lui lâches-tu, un peu trop sèchement dur à ce sentiment de haine qui t'habite mais qui ne camoufle pas la sincérité de tes propos. Tu l'es vraiment. Tu apprends après tout ce temps que ton père s'en est aussi pris à ton vrai père, et beaucoup plus que tu l'imagines. « Pour ce qu'il a pu te faire. » son meilleur ami surtout, mais pour tout le reste aussi. « Mais aussi pour ce que j'vais t'dire. » Il a été absent pendant quinze ans. Tu t'aventures dans une pente assez dangereuse sur ce coup-là. T'en parles jamais, t'es pas du genre à parler de tes problèmes, encore moins de ton père, parce que tu n'es pas comme ça mais aussi parce que tu crains ta réaction. Sauf que là, il a le droit de savoir lui aussi. Tu marques une longue pause, tu ne sais même pas par où commencer. Tu te contentes simplement de te redresser, posant tes mains sur la table, tu viens même liés tes doigts avant de replonger ton regard dans le sien. En fait, c'est uniquement pour y passer ta colère, tes phalanges en sont blanches tant tu serres cette emprise. « T'avais raison en tout cas, ça ne s'arrêtera jamais. » Tu comprends sa fuite, tu n'as pas encore eu le temps d'y réfléchir calmement mais t'es assez lucide pour comprendre, te mettre à sa place, c'est même plutôt logique. Il ne t'aurait jamais laissé sans raison, hm? C'est juste qu'après des années à le croire, t'as bien du mal à t'avouer le contraire. Parce qu'au final, tu aurais préféré qu'il t'abandonne sans raison plutôt que d'entendre ses réelles actions. « Il a été voir ailleurs, plus d'une fois. J'ai des demis-frères, demis-soeurs, je suis sûr de ne pas tous les connaître. Des gosses qu'il a lâchement abandonné, évidemment. » Oh oui, t'es sûr que ces jumeaux ne sont pas les seuls demis-frères que tu as. Ce n'est même pas le pire dans cette histoire, oh que non, c'est rien ça. « À la place il préférait revenir à la maison. Trouver une énième excuse pour m'en coller une, cogner ma mère aussi. » T'es cru dans tes paroles mais c'est ta colère qui parle, tu laisses même ton dos retombé contre cette chaise. T'aimes pas en parler, ce n'est pas pour rien mais pourtant, tu ne le lâches pas du regard, à aucun moment. « J'avais que douze ans, la première fois que je l'ai retrouvé en sang en bas des escaliers. J'étais incapable de la défendre, tu parles... à douze ans. » Ça te dégoûte de l'avouer. La première fois oui, parce que c'était pas la seule. Pourtant, tu sens que tu commences à perdre ton sang-froid, tu tentes une nouvelle fois de te canaliser mais c'est difficile pour toi. L'image de ta mère, la femme de ta vie, en sang et au sol parce qu'elle était passé entre les mains de ce démon, de votre démon. Tu serres les dents, il serait peut-être plus prudent pour toi de ne pas aller plus loin mais t'as besoin de lui dire, t'as besoin qu'il le sache. « Il a frappé mon frère parce qu'il a appris qu'il était gay. » craches-tu, haineux, d'une expression dégoûtée d'un tel comportement. Tu te redresses même, la haine te forçant à ne pas rester immobile. « S'il ne m'avait pas arrêté... J'le tuais. De mes propres mains. Il était mort. » Tu sais que tu l'aurais tué et ton parrain le saura lui aussi, parce que c'est effrayant toute cette haine qu'on lit dans ton regard. Toute cette rage. Tu ne t'en rends même pas compte. Mais c'est le prix à payer pour retenir cette haine dans tes muscles, de ne pas la laisser exploser même si là, tu n'es même plus sûr de rester lucide très longtemps. Tu daignes enfin le quitter des yeux, soupirant discrètement. À nouveau, tu secoues brièvement la tête. « J'ai toujours pensé que rien de tout ça ne serait arrivé si tu n'étais pas parti. » lui dis-tu franchement, c'est vrai, tu le pensais pendant des années. « Mais tu veux que j'te dise? » tu replantes ton regard dans le sien. « Ça aurait été pire. » Ce n'était qu'une victime en plus, ton parrain, lui, son meilleur ami... Ouais, peut-être qu'il a vraiment bien fait de se barrer. Qu'est-ce qu'il aurait bien pu faire de toute façon? Vous protégez ? Évidemment ouais, mais à quel prix. Tu serres les dents, gérant ta colère du mieux possible. Tu le sais, si tu te lèves de ta chaise, tu serais plus capable de te contrôler, tu risquerais de vouloir aller lui péter les genoux. Tu ne sais même pas comment tu parviens encore à te contrôler, peut-être parce que tu as bien du mal à te rendre compte de ce qu'il se passe. De toute cette haine coincé dans tes muscles, que tu ne sais même pas comment tu vas évacuer. « Il s'arrêtera jamais. » répètes-tu, à nouveau. Peut-être la phrase de trop, celle qui te pousserait à agir parce que ta colère commence à exploser. Tu parviens encore à ne pas te lever, à ne pas la laisser exploser pourtant, cette haine en devient vite incontrôlable, elle passe dans tes muscles, dans tes bras, tu te contractes juste le temps pour toi de frapper de tes poings sur la table. T'espérais par là que ça te soulage mais non, non. Alors tu déposes tes coudes sur la table, glissant tes doigts de chaque côte de ton crâne et tu fermes les yeux un court instant, tu te canalises. Non, ça ne s'arrêtera jamais. Pourtant, ton père a réussi à te détruire, à croire que ça ne lui suffit pas.




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Re: the truth | Mar 19 Déc - 1:29
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Le poids de la vérité n'a jamais été aussi lourd que maintenant que tu lui as révélé tout ça. Tu ne t'en rendais pas compte, mais tous ces non-dits étaient pesant pour toi, et pour lui aussi. Il a passé quinze ans de sa vie à penser que tu l'avais quitté pour une raison totalement différente de la vérité. Et maintenant que tu lui as dis tout ça, tu ressens une certaine légèreté face à tout ça. Un poids en moins sur les épaules. Tu t'es débarrassé de ce boulet que tu trimballais depuis trop longtemps, mais à quel prix ? Tae a le droit de savoir tout ça, mais si la vérité te libère d'un poids pénible à porter, ça ne sera peut-être pas le cas pour ton filleul. Un silence prend place dans la cuisine. Tu fixe le plus jeune dans l'attente d'une réponse, d'un mot, d'un geste mais rien, juste ce silence qui te glace. Et puis, plus les secondes passent et plus tu observe Tae que tu vois se refermer, ses poings sont serrés, il a la mâchoire crispé. Tu sens qu'il bouillonne, il est comme un volcan sur le point d'explosé. « J'suis désolé. » dit-il sèchement, tu n'es pas sûr de comprendre, tu fronce les yeux, interrogateur. « Pour ce qu'il a pu te faire. » tu baisses les yeux, tu pourrais sourire si tu ne t'inquiétais pas de l'état de ton filleul. Ça fait bien longtemps que les agissements de ton frère ne te font plus souffrir. « Mais aussi pour ce que j'vais t'dire. » tu relève les yeux vers lui, cette fois tu es perdue... Tu redoutes ces paroles, peu importe le sujet. Le ton qu'il emploie n'annonce rien de bon et c'est bien ça qui t'empêche même d'ouvrir la bouche pour répondre. Quelque chose te dit que tu vas apprendre des choses que tu aurais préférée ne jamais savoir. Il marque à nouveau une longue pause, ce silence pourrait bien te rendre dingue tant tu ne sais pas à quoi t'attendre. « Qu'est-ce qui s'est passé, Tae ? » ne pas savoir te fait perdre patience, et tu lui fais comprendre. « T'avais raison en tout cas, ça ne s'arrêtera jamais. » commence-t-il par dire, tu l'interroge du regard. C'est ton frère, tu le sais, ça se voit dans la réaction de Tae et surtout dans son regard. Ta mâchoire se crispe, qu'est-ce qu'il a bien pu faire ? Qu'est-ce qu'il s'est passé en quinze ans d'absence ? « Il a été voir ailleurs, plus d'une fois. J'ai des demi-frères, demi-sœurs, je suis sûr de ne pas tous les connaître. Des gosses qu'il a lâchement abandonné, évidemment. » Tu fermes les yeux un court instant. Comment tu peux encore étonné par ton frère ? Comment il arrive encore à trouver une énième façon de te surprendre ? En quoi tout ça devrait t'étonner, hein ? Il a été élevé par ton père, le grand père de Tae, et c'est bien celui de la fratrie qui assimilait le plus ses valeurs. « À la place il préférait revenir à la maison. Trouver une énième excuse pour m'en coller une, cogner ma mère aussi. » Tes points se ferment soudainement, toute la haine que tu as appris à canaliser veut sortir. Tu pensais en avoir finit avec tout ça, tu pensais que Hasun ne pouvait plus t'atteindre mais tu te trompais. Il a osé levé la main sur ton fils, sur... sur elle. « J'avais que douze ans, la première fois que je l'ai retrouvé en sang en bas des escaliers. J'étais incapable de la défendre, tu parles... à douze ans. » L'image de Hyunmi en sang te traverse l'esprit et ça te suffit à te dresser violemment de ta chaise, prêt à renverser tout sur ton passage. Ton cœur palpite et ton sang s'agite à une allure dingue dans tes veines. Tu tournes le dos à ton filleul pour ne pas avoir à lui montrer toute cette colère qui anime ton regard. Réflexe que tu as de vouloir le protéger alors qu'il n'est plus l'enfant que tu as laissé. « Il a frappé mon frère parce qu'il a appris qu'il était gay. » Tu lèves les yeux au ciel serrant les dents. Tu pensais ne plus avoir envie d'étriper ton frère, mais plus les mots se dévoilent et plus tu rêve de l'étrangler toi-même. « S'il ne m'avait pas arrêté... J'le tuais. De mes propres mains. Il était mort. » Cette colère, cette rage avec laquelle il s'exprime te fait balancer le verre sur le comptoir contre le mur. Tu sens cet élan de violence secouer tes émotions si fort que tu croirais perdre le contrôle sur toi-même. Tu ne sais plus pourquoi tu t'énerve : est-ce que c'est contre Hasun ? Ou est-ce que c'est contre toi-même ? Un peu des deux. Si tu n'étais pas parti tu aurais pu les défendre, tu aurais pu les empêchés de vivre cet enfer. Cette colère contre ta personne te fait oublier qu'il y a Tae, que c'est lui qui en a souffert, que c'est de ta faute s'il a subit toutes ces choses. « J'ai toujours pensé que rien de tout ça ne serait arrivé si tu n'étais pas parti. » tu trouves le courage de lui faire face à nouveau. « Mais tu veux que j'te dise? » Vos regards se croisent et tu peux voir toute cette furie qu'il a dans les yeux, toute cette douleur et tu as l'impression de te voir, il y a des années de ça. Ton cœur se sent comme compresser par la tristesse de l'avoir laissé tout seul avec ce monstre, lui et sa famille... « Ça aurait été pire. » tu le quitte des yeux pour regarder le sol, hochant négativement. Non, c'est toi qui aurait souffert mais tu aurais pu être là pour eux, pour les empêcher d'être les victimes du sadisme de ton frère. « Il s'arrêtera jamais. » Un cri se coince dans ta gorge, tu ne trouves pas la force de le laisser s'échapper, comme si tu tenais à contenir ce bouillonnement de violence. Et bien que tu veuilles expulser toute cette colère, tu ne le fais pas, tu te contiens pour lui, pour Tae. Il y a quelques années, tu ne trouvais pas la force de garder toute cette férocité en toi, aujourd'hui, c'est différent, tu n'es plus le même. Et puis, tu ne veux plus le laisser seul, tu ne veux plus qu'il soit la cible de ton frère, tu veux qu'il sache que tu es là, maintenant. Que tu ne partiras plus. Peut-être qu'il ne le montreras pas, mais ton filleul a besoin de toi, il a encore besoin de toi. Si seulement tu trouvais les bons moments pour calmer cette tempête de rage qui s'affole en lui. Son animosité le consume devant tes yeux et tu es incapable de trouver les mots justes pour le sortir de là. Et s'il avait besoin de geste ? Et si tu prenais le risque de faire un pas vers lui ? Tu ne réfléchis pas plus longtemps, tu viens t'approcher de lui avant de venir passer tes bras autour de ses épaules tandis qu'il est toujours assis. Le premier contact que vous avez après quinze ans d'absence. Le premier contact entre ton fils et toi. « Je suis là... fils. » Enfin, tu le dis. Enfin tu oses dire qu'il est ton fils. Tu n'as jamais trouvé le courage de l'appelé comme ça quand il était petit, par respect pour Hyunmi, et par lâcheté aussi. Tu n'avais pas la force d'assumer ton rôle et les conséquences qui allaient avec. Aujourd'hui tout est différent, tu n'as plus peur de rien. « Je le laisserais plus vous faire de mal. C'est finit. » Tu lui parles comme à un enfant, pour le rassurer. Derrière la carapace qu'il s'est forgé, il y a toujours cet enfant, celui qui souffre. Et c'est à lui que tu t'adresses pour qu'il entende que son père est là, maintenant. « Je suis là... » Tu le répète à nouveau, pour être certain qu'il le comprenne. Tu es là, et pour de bon. Il n'aura plus jamais à faire à tout ça seul. Son parrain est de retour.




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Re: the truth | Sam 13 Jan - 23:24
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Qu'est-ce qu'il s'est passé, te demande t-il. T'avais prévu de lui dire de toute façon mais bordel, t'aurais voulu ne jamais avoir à lui raconter tout ça, tu aurais voulu que rien de tout ça ne se produise, tu aurais voulu que ton père se barre au lieu de vous rendre la vie dure à ta famille et toi. C'était à lui de se barrer, pas à ton oncle. Tu aurais voulu des tas de choses mais ce n'est jamais simple. Tu viens d'en apprendre des belles, et encore, tu sais que tu ne seras jamais au courant de tout. Il détestait ton parrain, tu n'oses même pas imaginer tout ce que ta famille te cache à ce propos, il a dû lui mener la vie dure, il suffit de voir ce qu'il a osé faire à son meilleur ami. T'as la haine, t'es en colère, tu la sens se bloquer dans tes veines que tes réactions sont presque nerveuses. Tu craches tes mots avec cruauté, ta fausse indifférence qui ne cache en rien le carnage qu'il a foutu dans ta vie mais surtout, dans ton foutu crâne. Tu tentes de ne rien laisse paraître, de ne pas t'énerver mais contenir toute cette rage ne fait que te mettre deux fois plus en colère. Tu lui avoues même que tu as clairement manqué de le tuer, et ce n'était pas l'envie qui manquait. Tu ne t'en rends pas compte mais c'en est presque flippant, tu dis ça comme si tu regrettais de ne pas l'avoir fait, comme si tu étais un meurtrier mais pour ton père, tu le deviendrais sans doute. Ces mots qui font réagir ton parrain, qui attrape aussitôt le verre sur le comptoir pour le balancer contre le mur. Tu observes ses réactions depuis tout à l'heure, tu as simplement du mal à les enregistrer, bien trop concentré pour ne pas te lever et finir définitivement derrière les barreaux. Tu regardes simplement le mur puis ces bouts de verres au sol, un sourire t'échappe. Un sourire qui n'a rien de joyeux, non, un sourire nerveux, un sourire brisé, un sourire colérique. T'es désespéré, tu sais que ta colère prendra le dessus sur ta conscience mais dans combien de temps? Tu ne sais pas. Et tu reprends la parole, encore une fois. Tu laisses échapper ces mots avec haine, avec tristesse bien que tu ne parviendras jamais à te l'avouer vraiment, ça t'atteint encore aujourd'hui. Tu réagis comme si tout ça était derrière toi mais c'est loin d'être le cas. Que peux-tu bien faire? Oser refaire confiance à quelqu'un? Après qu'on t'ait détruit? Craché à la gueule? T'as besoin de rien ni personne, t'as même pas besoin d'être rassuré, c'est toi qui doit être présent pour rattraper les conneries de ton père, toi qui doit être présent parce qu'au fond, tu le sais, tu ne veux pas que tes proches souffrent comme toi tu as souffert, tu ne veux pas qu'ils soient aussi atteint que toi, tu ne veux plus te sentir aussi impuissant. Alors tu restes silencieux, tu peux encore entendre tes mots résonner dans la pièce, ton oncle ne reprend même pas la parole de suite. Tu m'étonnes. Que voulez-dire après ça? C'est comme ça, c'est tout, il n'y plus de marche arrière possible, il suffit simplement d'en assumer les conséquences aujourd'hui mais toi les conséquences, tu ne les vois pas. Tu ne te sais pas si atteint, tu ne te sais pas si malheureux. Tu penses qu'il n'y a plus ce gosse qui a souffert mais il est toujours là, tu lui claques juste la porte au nez à chaque fois qu'il pointe le bout de son nez. Pourquoi? Réagir comme le gosse que tu étais ça serait prendre le risque de  dépendre de quelqu'un, de devoir refaire confiance et d'être déçu: souffrir. Et ça, il en est hors de question. Pourtant, ton visage affiche une expression inattendue: la surprise, lorsque tu le vois s'approcher de toi. Qu'est-ce qu'il compte faire au juste? Tu le sais, mais tu ne veux pas, tu le crains, c'est pour cette raison que tu as ce mouvement de recul lorsqu'il passe ses bras autour de tes épaules. « J'suis pas très câlin. » tu montres systématiquement les crocs, vieille habitude mais là, c'est pire. Tu te sens encore plus vulnérable que jamais mais il ne bouge pas, tu aurais sans doute briser tout contact si la paralysie ne s'était pas emparé toi lorsqu'il a prononcé ces mots: . « Je suis là... fils. » Il est là. Fils. Ce tourbillon d'émotions présent dans ton corps ne devrait que t'apporter du positif, après tout. Ça te rassure d'entendre ces mots, ça te fait du bien mais le problème... C'est que tu es toi. Que tu ne supportes pas de devoir être rassuré, que ça reviendrait à ce que tu crains le plus: avoir besoin des autres. Le pire? Ce sentiment que tu as ressenti lorsqu'il t'a surnommé de cette manière, c'est la première fois qu'il ose le faire et tu le sais bien, tu le sais puisque tu n'as jamais ressenti ça auparavant. Le nombre de fois où tu rêvais qu'il soit ton père à la place de cette merde, tu te souviens qu'à ton plus jeune âge, tu avais même demandé à ta mère à qui tu devais t'adresser pour changer de papa. Mais il l'a toujours été, won jae était ton père. Peut-être pas biologiquement mais ton coeur l'a désigné comme tel. Il faut que tu te ressaisisses, c'est urgent. « Je le laisserais plus vous faire de mal. C'est finit. » Tu baisses les yeux, tu n'arrives même pas à faire semblant, ses mots t'atteignent. Heureusement qu'il ne peut pas te voir mais quand bien même, il doit sans doute le savoir. Tu as l'impression de laisser tomber ton masque, pour la première fois, que cet enfant détruit que tu es se déterre, toi qui a passé de longues années à l'enterrer, à faire comme s'il n'existait plus alors que tu ne pourras définitivement jamais effacé cette partie de toi-même. « Je suis là... » Il te rassure, et c'est bien ça le problème. Le problème qui te réveille enfin, tu te ressaisie aussitôt. Parce que tu t'en rends  enfin compte, c'est l'ancien Tae Hyun qui commence à prendre beaucoup trop de place et ça te fait flipper, t'as plus envie de le voir, t'as plus envie qu'on le fasse souffrir, tu veux qu'il disparaisse. Alors tu t'écartes brutalement pour briser tout contact avec lui, ta chaise reculant dans un bruit qui alertera sans doute les voisins d'en dessous, t'es perturbé et ça se voit sans doute, de toute façon et même si tu essayais de le cacher ça ne marcherait pas, pas avec ton parrain. « Putain! »Tu hurles presque tellement t'es bouleversé, tellement tu es paniqué. Comment il a réussi à faire ça? Ça faisait bien longtemps que tu n'avais pas ressenti ce que le gosse que tu étais pouvait ressentir, tu te l'interdis. « T'étais là aussi y'a 15 ans avant que tu m'abandonnes! » Tu lui craches ces mots, prouvant clairement que tu lui en veux encore. C'est dégueulasse, il t'a expliqué ses raisons et le pire dans cette histoire, c'est que tu le comprends. Mais ta colère commence à prendre le dessus, te faisant dire n'importe quoi et en l’occurrence, en faisant parler cette partie de toi que tu veux enterrer à tout jamais. Mais oui, tu lui en veux encore, tu ignores pourquoi, mais c'est clairement cette promesse qu'il t'avait faite, il te l'avait promis et il s'est barré. Il t'a donné des explications mais ça ne suffit même pas, parce que t'es effrayé et tu réagis de la même manière, comme à ton habitude. Putain, t'aurais jamais dû dire ça, parce qu'en plus, tu t'es dévoilé. avant que tu m'abandonnes parce que t'avais besoin de lui, mais pourquoi réagirais-tu comme ça si ce n'était plus le cas? Il faut vraiment que tu te reprennes, il ne faut plus que tu sois comme ça. Cette colère que tu ressens après cette conversation, cette gêne intense d'avoir été confronté à la personne à qui tu ne voulais ne plus jamais avoir à faire: ton toi du passé. Ton toi qui a réussi a être rassuré par les mots de son vrai père... Ça te fait peur. « C'est trop tard de toute façon, je suis plus le gosse que t'a laissé, c'est fini. » C'est fini. Tu hurles encore. Et dire que ça en arrive là à cause de l'autre connard. Parce que oui, c'est fini, tu ne peux définitivement plus la gérer ta colère et d'ailleurs, dans un geste colérique, tu te lèves, ta haine te donnant davantage de force sur tes jambes, mais sur tes bras aussi, puisque tu balances la table plus loin, tu la retournes complètement, provoquant un immense vacarme. Un vacarme qui te calme pendant quelques secondes, le temps pour toi de t'éloigner de lui, levant quelque peu tes avants-bras comme pour éviter qu'il te touche. Tu ne veux plus qu'il te touche, tu ne veux plus retrouver ce sentiment d'être rassuré, d'être FAIBLE, ce sentiment de dépendre de quelqu'un. Tu ne veux pas lui faire de mal. Physiquement, tu sais que tu ne pourrais jamais faire ça mais mentalement, tu viens peut-être de lui foutre un sacré coup et ça, tu ne veux pas non plus. Tu te répètes cette phrase, sans t'en rendre mais oui: c'est ton rôle de rassurer les autres, et pas l'inverse. Ça te ferait souffrir de te sentir une nouvelle fois abandonné, au moins toi, tu sais que tu n'abandonneras jamais personne et c'est mieux ainsi. Pourtant, ta colère vient d'éclater, ce que t'as ressenti en revoyant les images de ta mère en sang en bas des escaliers ou la main de ton putain de père levé sur ton petit frère. Habituellement, tu aurais sans doute sauté dans ta voiture pour aller casser les genoux de ton soit-disant père mais là, t'es beaucoup trop bouleversé et ça se voit, tu ne sais même plus quoi faire pourtant et même si tu ne t'en rends pas compte, tu restes là. Tu restes là parce que t'as besoin de lui mais ça, tu ne lui avouera pas, ni à toi, ni à lui. Alors ce seul réflexe qu'il te reste est de passer les mains sur ton visage, comme pour te ressaisir mais il va te falloir bien plus que ça, il va falloir que tu te répares toi-même et ça, c'est un travail long et difficile. Bien trop pour que tu le fasses, mais par peur, tu doutes pouvoir l'accepter un jour.




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