ur a loser, lol

Les résultats de l’examen commun c’était un peu la douche froide. Comment c’est possible d’être aussi douée en pratique et aussi naze en théorie ? Pourtant, j’en ai sauvé des animaux dans ma vie. J’ai même aidé une mouche à s’échapper de la salle de bain, une fois ! La petite coquine, elle vrombissait tranquillement sous le jet d’eau pendant que je prenais ma douche. Tout ça… je suis sûre que c’est une conspiration de mon ophtalmo pour toutes les fois où je n’ai pas mis mes lunettes alors que j’aurais dû.

Je sors prendre un peu l’air dans l’arrière-jardin de la maison. J’ai tellement travaillé que j’ai mal à la tête et je veux plus voir un livre de sciences du weekend. « Piou ! piou ! piou-piou ! » Je m’amuse à tirer des coups de feu imaginaire sur mon petit poussin qui roule des fesses dans sa mini basse-cour aménagée – chaque fois qu’il fait ça, c’est dingue ce qu’il me fait penser à Junyoung.

Au même moment, la porte de chez lui s’ouvre et je sursaute en le voyant rassembler ses affaires avant de filer. « RENTRE PAS TROP TARD MON AMOUR ! » Je lui crie en mimant un cœur avec mes bras arrondis au-dessus de ma tête. « C’est bon stresse pas, Seyong est pas là ce soir. TOUS LES HOMMES DE MA VIE M’ABANDONNENT – pas toi Papillon heureusement. » Moi qui pensais que lui et moi on allait se faire un petit samedi soir chillax. J'avoue que j'étais un peu déçue d'apprendre qu'il avait ses plans pour la soirée -- et j'ai essayé de le faire culpabiliser mais, la baise ça passe avant mes yeux doux dczeghunsf j'ai compris, merci et j'ai pas demandé les détails. J'aurais mieux fait de rester au dortoir si c'est comme ça.

Alors pendant qu’il y en a un qui rattrape le temps perdu avec son vieux poto de l’armée, l’autre qui bave comme un animal en rut en attendant qu’une chose de son rendez-vous c’est de se défaire de son calbut, moi je fais les yeux doux à mon petit livreur de pizza qui m’a gentiment offert la canette de bière avec ma commande. « Merci beaucoup ! Gardez la monnaie ! Merci merci ! Bonne soirée… ! » Je referme la porte avec le pied : A NOUS DEUX, MARIO KART !

C’est parce que j’ai eu une illumination pendant que je bossais sur un devoir cet après-midi. Et je me suis demandée ce que ça faisait de jouer aux jeux vidéo la tête à l’envers. Ça me connaît de toute façon, les défis à la con. Et je sais pas quelle heure il est quand je capte enfin le système, les jambes calées sur le dossier du canapé et la tête en bas pour regarder la télévision. « A DROITE ! A DROITE ! Oh le connard… » Le plus triste c’est que j’ai pas gagné une seule course depuis le début (devinez pourquoi) et qu’une fois même en voulant « shaker » le volant à l’arrache, il m’a échappé et la gravité faisant, il m’est retombé en pleine tronche.

Fallait pas me laisser seule voilà, on peut pas toujours avoir des bonnes idées.

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tenue + Jun Young était sur son petit nuage. La raison ? Ce soir, pour rester poli, il allait visiter les draps d’une demoiselle qu’il chasse depuis des jours. En effet, cette fille, il l’avait dans son champ de tir depuis un bon moment à présent, et il ne cessait de lui tourner autour, de lui faire la cour. Et elle avait finit par céder, et lui accorder un rendez-vous. Alors, autant vous dire qu’il en avait passé du temps, dans sa salle de bain. A choisir la bonne coupe, puis accorder au mieux ses vêtements dans un style un peu classe, trouver les chaussures qui s’harmonisent au mieux. Bref, tout avait été passé au peigne fin, dans le but ultime et précis de conclure. Même si, pour dire vrai, le jeune homme ne se faisait aucun soucis la dessus. Son narcissisme étant à toute épreuve. Enfin sortit de son antre, un parfum masculin mais pas vulgaire le suivant, il fit un signe de V proche de sa bouche tout en bougeant sa langue entre ses doigts –oui, bon, il mima un cunni quoi- à destination de sa chère fausse petite-amie, qui visiblement était d’humeur taquine. « Sois pas jalouse bébé, ton tour viendra, c’est promis. ». Et sur ce, il quitta le domicile des No, avec l’un de ces sourires d’imbécile heureux le caractérisait à la perfection, prenant sa moto pour partir en direction de son fameux lieu de rendez-vous, le cœur et l’esprit remplis de folles imaginations peu catholiques.

Jun Young rentra tôt. Bien, bien plus tôt que prévu. Etrangement, il ne se rendit pas directement à son studio. Non, sans réfléchir, peut-être poussé par son instinct –et en sachant que Se Yong n’était pas présent ce soir-là – le basketteur passa la porte d’entrée de la maison principale. Il retira sans un mot ses chaussures, gardant néanmoins sa veste, et alla s’affaler sur l’un des fauteuils du salon, non loin de sa cadette, en lâchant un long soupire. Tel un vieux doudou, ou un cadavre, au choix, son corps était si mou qu’il se retrouvait affalé, le dos sur la partie réservée pour s’asseoir, un bras et une jambe dans le vide. Une vraie loque. Fixant le plafond un court instant, il finit par poser ses yeux sur Seah, lâchant alors soudainement, d’une voix neutre, comme son regard à ce moment là. « Tu me trouves moche ? ». C’était sortit de nulle part. Ils avaient certes l’habitude de se taquiner, se chercher, s’envoyer des pics, Jun Young était pour une fois sérieux. Il désirait une vraie réponse, pas l’une sarcastique comme la demoiselle savait si bien le faire. Mais revenons en à cette question. Sa raison ? Il venait de se faire recaler. Pour la première fois de sa vie, une fille lui avait non le premier soir. Et son égo ne comprenait pas. Etait-il sur la phase descendante ? N’entrait-il plus dans les critères de beauté actuels des femmes ? Il voulait savoir. Comprendre. Et pour le coup, il n’avait que Seah comme auditoire féminin sous la main.

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Je suis surprise de le voir passer le pas de la porte alors que dans ma tête, je cherchais déjà à me justifier sur l’état du salon sous les gros yeux stigmatisant de mon frère. Un jour, je devrais vraiment m’inquiéter de l’indiscrétion du voisin. Je n’ai encore jamais vu le vieux de la maison d’en face déposer ses pantoufles dans l’entrée et venir lire son journal à la maison. Du reste, Jun Young qui vient se servir les restes d’un plat de nouilles dans le frigo de la cuisine en pyjama – si on peut appeler ça un pyjama – c’est quasiment devenu une scène de notoriété publique. Seyong grince des dents et je m’empêche une remarque légère qui manquerait de me faire trancher la langue par mon aîné.

Je prétends ne pas voir son regard insistant. J’ai déjà assez à faire avec le derrière de Bowser qu’est tellement énorme qu’il me gâche la moitié de l’écran. Si je n’étais pas aussi polie, je lui crierais d’aller se refaire dessiner une paire de fesses d’où il vient. Mais le sang commence à me monter au crâne à force de rester tête en bas devant l’écran de télévision. Et maintenant que Jun Young se met à me faire la conversation, je demande si une conspiration n’est pas en train de se créer contre moi. Pile poil au moment où je remonte dans le classement de la course, vous avouerez que c’est louche. Je me laisse à peine distraire quand je lui réponds. « Bah ouais, normal. Pourquoi ? » Loin de me douter que ce n’est pas le genre de sarcasme qu’il attendait, j’arrive même pas à savourer la satisfaction de crusher toutes ses attentes parce que… heh ? c’était quoi cette question ! Je le regarde, il est à peine aussi heureux qu’un mollusque. Dépité. Traînant entre deux mondes, quelque part entre un bout du fauteuil et un morceau de tapis. Il fait peine à voir.

A l’heure qu’il est, on ne rentre pas le cheveu souple et coiffé, la veste repassée et les boutons de chemise religieusement associés à leur homologue. C’est du moins ce que je pensais, jusqu’à ce que je me mette à jour sur l’horloge au mur. « T’as vu l’heure ? Qu’est-ce que tu fous là. » Ma grand-mère prenait le souper à cette heure-ci, petit joueur. Je m’insurge ! Il se passe quoi dans ce bas monde ?

« Oh. » Mes lèvres s’arrondissent autour de la considération que la soirée à deux n’a pas pris la tournure espérée. « Quoi. Tu t’es fait recaler ? Elle t’a dit que t’étais moche et elle t’a laissé ? » La fille est quand même censée, c’est bien. Je gigote dans tous les sens pour me remettre dans le bon sens et me lève pour aller l’embêter dans sa léthargie en mal d’amour. « Hmm. Je ressens de mauvaises ondes par ici. Des mauvaises ondes de... de... frustration ? » Je souris d'un air moqueur, passant une main experte au-dessus de son corps dans mon quart d'heure de médiumnité. Droit au bout, je me fous juste de sa gueule.

Mais trêve de compassion ! Il va me crever sur le tapis le pauvre garçon et je sais pas comment j'expliquerais ça à Seyong. « OH MAIS REMETS-TOI C’EST PAS GRAVE ! » Je lui file quelques petits coups de genoux pour aider son retour à la vie. « Raconte. »

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tenue + Jun Young est un garçon sûr de lui. Il est beau, et, peut-être malheureusement, il ne le sait que trop bien. Du haut de son quasi mètre quatre-vingt-dix et avec son corps parfaitement musclé grâce à toutes ces années de sport intensif, il fallait bien avoué qu’il rentrait depuis des années déjà dans cette catégorie dite des « beaux gosses ». Alors, très tôt, il su en jouer. A l’aide de ce physique avantageux, avec de beaux sourires et de longs regards, il lui a toujours été facile de séduire la gente féminine. En toute modestie. Jamais une fille ne s’était refusée à lui. Encore moins quand celle-ci était rentrée dans son jeu de chasseur et proie. Comme cette étudiante, qui venait de prendre possession du statut de premier râteau. Et autant dire qu’à ce moment précis, Jun Young était au fond. Au fond d’un trou, d’où il était tombé depuis très, très haut. Car, si seulement elle aurait repoussé à plus tard leur potentiel échange corporel, ok, il aurait comprit. Mais là, elle avait dit non. Un bon, et pur non. Et son cerveau s’était mit en mode off. Pour vous dire, au lieu d’appeler Young Min, son meilleur ami, ou bien l’un de ses nombreux potes de beuverie pour noyer son chagrin dans l’alcool, le basketteur était tout simplement rentré chez lui. Enfin, plus ou moins.

Jun Young était affalé dans une position peu agréable, mais ça, il n’en prenait pas compte. A vrai dire, il ne tiltait rien sur ce qui se passait autour de lui. Pas même la position des plus étranges de Seah, qui, en temps normal, aurait été une excellente source d’idées pour la faire chier. Non, il lui avait simplement sortit cette question sortit de nulle part. Et la réponse de sa semi-colocataire lui arracha une grimace. De frustration. De colère. Il ne prit pas la peine de lui répondre, fermant simplement les yeux. Et merde. En moins de temps qu’il ne l’aurait cru, la demoiselle comprit la situation, et évidement, sauta sur l’occasion pour lui en mettre plein la tronche. Plus ou moins gentiment. Sauf que là, il n’avait pas besoin de ça. Il serra les dents, pour ne pas lui lâcher un sec « ta gueule ». Et finalement, lorsqu’elle entreprit des petits coups de genoux, Jun Young se redressa en grognant. « J’sais pas c’qui s’est passé. Elle a toujours été réceptive. Toujours. ». Jun Young se massa alors longuement le visage. « Elle m’a rien dit. Juste qu’elle ne voulait pas que ça aille plus loin. ». Il redressa le visage et posa son regard sur Seah, un air de chien battu collé à sa gueule de beau gosse. « J’suis mal habillé ? Mon parfum pu ? J’ai prit des joues ? ». Il leva finalement les yeux au ciel. « Si elle savait à côté de quoi elle est passée cette idiote. ». Soudain, il claqua des mains tout en se redressant d’un coup. « Mais je sais ! Mais bien sûr ! Elle a ses règles ! Et comme vous êtes trop gênées pour le dire à voix haute, elle a préféré dire ça ! Sauf qu’une fois finit, elle va repenser à tout ça, me revoir à la fac, et BAM ! ». Jun Young, ton esprit tordu te perdra un jour…

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Je vais faire quoi de son corps moi, s’il clamse sur le nouveau tapis que Seyong il a acheté ? Pour une fois qu’il a choisi quelque chose avec un peu de goût, je vais pas laisser ce petit péquenaud se décomposer dessus. Avec la chance que j’ai il restera hanter les lieux pour l’éternité et sans être agent immobilier je sais à quel point c’est dur de vendre une maison hantée ! « Hm, toujours. » J’acquiesce distraitement et continue de le molester avec mon genou pour l’inciter à se relever avant qu’il ne change d’avis. Vu le temps que ça risque de prendre, j’ai déjà coupé le son de la télévision pour éviter d’entendre Mario et Peach se la donner de concert en attendant que je termine ma course. Je la terminerai un jour ? J’ai l’impression de consoler un ami qui vient de se faire larguer après trois ans d’une relation longue, follement amoureuse et passionnelle. Quel petit con ! dire qu’il se met dans tous ses états, juste parce que sa braguette n’a pas fait le grand saut qu’il espérait. Je suis vraiment trop bonne comme amie.

En même temps, je peux témoigner en sa faveur qu’il ne s’est pas fait recaler de la plus jolie des façons. Quand je sors l’excuse « toi et moi, on ne devrait pas aller plus loin » à un mec, c’est soit parce qu’il ne me plait vraiment pas mais qu’il a tellement insisté que pour le principe, j’ai décidé de lui donner une chance que je savais perdue d’avance. Ou alors qu’il a fait quelque chose que je n’ai pas apprécié pendant le rendez-vous. Bizarrement, je penche plus pour cette solution quand je le vois et je sais comme il peut être stupide parfois. No offense mais Jun Young, c’est pas le descendant du type qu’a inventé l’eau chaude. Cette fille-là contrairement aux autres, peut-être qu’elle l’a compris ?

Il se redresse d’un coup et dans une exclamation telle que j’en tombe presque à la renverse entre sa posture de guerrier et la table basse qui me talonne derrière les genoux. J’attrape l’intérieur de sa veste pour éviter de glisser en dos crawlé sur la table en verre, la pizza et la canette de bière que j’ai terminé depuis longtemps. J’étais curieuse d’entendre sa théorie jusqu’à ce qu’il la déballe avec tellement d’assurance que ça devient vraiment, vraiment difficile de l’écouter parler sans réagir.

Je lui souris d’un sourire qui n’en est pas vraiment un. « Oh ?? Tu crois ?! » Je marche dans son jeu le temps que ma main vienne claquer douloureusement l’arrière de son crâne. « Bravo petit génie, t’es officiellement un crétin ! » Le temps qu’il comprenne que c’est la mauvaise réponse, je lève les yeux au ciel et croise les bras contre ma poitrine. « Toutes les filles qui refusent de s’offrir à toi n’ont pas forcément leurs règles ! Assume un peu d’être un mauvais coup. Ou alors de pas avoir ce qu’il faut pour lui plaire, au lieu de parler de choses que tu connais pas ! » Allez bim, prends ça.

Je lui passe à côté en soupirant et sort deux bières fraîches du frigo. Je décapsule la première en m’asseyant autour du plan de travail de la cuisine pour lui faire face de là où il se trouve. « Si tu veux mon avis, avant même de venir, elle savait déjà qu’elle avait aucune intention de conclure avec toi. » Je porte la bière à mes lèvres dans un sourire amusé. « Tu devais juste pas être son genre. Ou alors tu t’y es vraiment pris comme un manche et elle s’est dit que vu les dégâts, valait mieux pas chercher plus loin ! » Kkkkkkkkkk, je suis vraiment en pleine forme ce soir.

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tenue + Oui, on peut le dire, Jun Young est une drama queen. Il est de ces personnes qui, lorsqu’elles racontent une histoire, ne peuvent se tenir à simplement ce qui s’est REELLEMENT passé. Il faut qu’il en rajoute. Qu’il modifie certains détails, pour rendre la chose bien plus grande, plus épique. Bref, ses réactions ne sont jamais fades. Que ce soit par ses gestes ou bien ses expressions faciales. Et là, la pauvre Seah assistait en direct à une scène dite d’une de théâtre. Une pièce tragique. Un drama social. Presque digne d’un Roméo et Juliette. Cela pouvait paraître ridicule, nous en sommes très bien conscient. Mais mettez vous à sa place un instant. Quand depuis toujours, vous avez les plus belles filles qui gravitent autour de vous, qu’avec un simple sourire vous mettez n’importe qui dans votre lit, le premier refus, il est lourd. Violent. Tel un enfant pourri gâté depuis des années, il fait son caprice. Pourquoi d’un coup, on lui refusait son cadeau ? Son dessert ? C’était tout simplement inconcevable. Et à vrai dire, Seah ne l’aidait nullement. Mais ça, il aurait du s’en douter rien qu’en lui posant sa première question. Naïve, la grande asperge.

« Ben oui, j’vois que c-… ». Un claquement sourd. La bouche du basketteur s’ouvrit, sans pour autant qu’un son n’en sorte. Wait. Elle venait de le frapper là, non ? « YAH !! D’où tu me frappes la naine ?! ». Oui, bon, c’était facile ça, de s’en prendre à la taille de la jeune femme. Et de nouveau, Jun Young reprit cette moue, cette expression d’immense surprise. Que venait-elle de dire ?! « Un mauvais coup ? MOI ?! Ecoutes, j’veux bien que tu sois frustrée que j’m’occupe pas de ton p’tit cul, mais renseignes toi bien avant de dire ça. J’ai TOUJOURS comblé mes partenaires. C’est toi qui parles de choses que tu ne connais pas ! ». Il dit cela tout en la suivant du regard. Oh. Des bières. Excellente idée. Tout en la rejoignant dans la cuisine, pour se saisir de celle gentiment sortit pour lui –mais non décapsulée, faut pas déconner, hein Seah ?-, le séoulite roula des yeux sous les dire de sa cadette. « Bois au lieu de dire des conneries. J’te dis qu’elle avait ses règles. Si j’étais pas son genre, elle aurait pas accepté ce date. ». C’est vrai, après tout, si soit-disant comme la No l’affirmait, il n’était pas aux goûts de cette fille, pourquoi aurait-elle accepté pour le repousser ensuite ? Est-elle si cruelle ?

Buvant une longue, très longue gorgée de la boisson alcoolisée, Jun Young finit par se placer devant sa quasi colocataire. Plantant son regard dans le sien, un sourire en coin se dessina sur son visage avant qu’il se pencha légèrement vers elle, la surplombant aisément. « C’est quoi que tu cherches ? Des preuves ? Tu veux que je te montre pourquoi autant de filles tournent autour de moi, viennent aux matchs, et réchauffent souvent mes draps ? ». Posant la bière sur le plan de travail, il encadra alors le corps de Seah de ses mains, les plaquant sur le meuble, de chaque coté du fin corps de la plus jeune. Il réduisit la distance entre leurs corps, qui n’étaient alors plus qu’à quelques maigres centimètres. Et il fit de même avec son visage, sa bouche. Ses yeux plantés dans les siens. Le séducteur. Le chasseur était là. Alors ? Allait-elle accepter ce défi, et se faire son propre jugement sur les capacités buccales de Jun Young ? Ou bien rester sur les on dit du campus ?

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J’écoute avec une patience sans nom les chroniques d’un narcissique. Quel crétin. Je vais finir par croire qu’il rêve de me sauter. Depuis le début de la soirée qu’il rêvait déjà de me mettre dans son lit jusqu’à maintenant qu’il déplore que je ne sois pas passée entre ses mains. Je me demande vraiment lequel de nous deux est le plus frustré. La question n’a rien de compliqué, ce n’est pas difficile de le deviner en réalité. Et je ne me fais pas prier pour lui laisser admirer un sourire qui trahit le fond de ma pensée. « Relax, ça va ! Je pensais que tu voulais des conseils. C’est pas moi qui rentre avec une tente dans le jean ce soir. » J’arque un sourcil, audacieuse dans mon attitude comme dans les mots que je choisis sciemment d’employer.

Ça marche comme ça entre lui et moi. D’une discussion crue et sans langue de bois, j’ai fini par m’habituer à ses manières de faux prince charmant puisqu’en réalité, il n’en a vraiment que l’apparence. Ce petit loser est beau comme un dieu mais regardez-moi ce gâchis. A force de se vautrer dans la stupidité, il pourrait faire office de poids lourd dans l’industrie de la bêtise.

Je n’ai pas besoin qu’il m’invite à voire pour prendre une nouvelle gorgée. Une maigre compensation en retour de mes conseils qu’il ne semble pas avoir l’intention d’entendre. « Ou alors, elle avait juste pas envie de coucher avec toi. » L’enfant pourri-gâté ! J’essaye de lui faire entendre raison. Il serait temps qu’il comprenne que les femmes n’ont pas un gène de faiblesse à son égard. La boucle de sa ceinture qui saute et le zip de sa braguette qui couinent n’ont rien d’une flûte enchantée. A part lever le serpent, ce petit rituel n’hypnotise personne et ça me rend triste pour lui que personne avant moi n’ait eu le cran de lui expliquer comment fonctionnent les relations entre humains civilisés, dans notre ère moderne. « Espèce d’animal. »

Je repose ma bière avec une certaine lassitude exagérée. Si j’avais moyen de lui faire entendre raison, je me démènerais à faire pousser un semblant de raison dans cette petite tête surdimensionnée. Mais vu qu’il est à peu près aussi têtu que moi, je perdrais mon temps et mon énergie à labourer un terrain désert.

Je ne perds pas une miette de son petit manège. Mes jambes croisées sur le siège témoignent sans doute de toute l’ouverture dont je peux faire preuve face à ses avances. Parce que soyons clairs, trois fois en une soirée, ça devient un peu louche, pas vrai ? Lèvres pincées, je réserve ma bière de côté sans lui laisser la satisfaction de me reculer ne serait-ce que d’un millimètre. « Pour tout te dire, j’avais rien demandé à personne jusqu’à ce qu’un nullos qu’a pas réussi à baiser vienne pleurer dans mes jupons. Dis plutôt que tu cherches à te rassurer. » Il suit mon mouvement lorsque je me redresse sur mon siège avec un sourire moqueur. « Le peu que tu lui as montré n’a vraiment pas dû la satisfaire pour qu’elle se barre en courant avant minuit. Alors, tu veux quoi ? Un avis objectif sur tes compétences remises en doute ? » Mon index glisse sur le goulot de la bouteille alors qu’une idée un peu farfelue me vient en tête. « Bien. On peut dire que je me sacrifie pour la science. Alors s’il te plait, évite de te louper, hm ? »

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tenue + Jun Young serait le plus gros des menteurs s’il clamait ne pas trouver sa cadette jolie. A vrai dire, et à bien y réfléchir, Seah était complètement son style. Mais pas son style « pour une nuit ». Non, celui pour lequel il pourrait craquer. Elle est très intelligente, assume son fort caractère, ose dire haut et fort ce qu’elle pense, elle est drôle aussi quand elle s’y mets, et surtout. Elle est magnifique. Alors pourquoi le basketteur ne tente rien avec elle ? Déjà, soyons franc, Seyong –aka le grand frère de la jeune femme-, derrière ses airs de frangin poule et proprio plutôt cool, lui fait néanmoins peur. Enfin, disons qu’il possède cette aura qui vous dit de ne pas le mettre en colère, sinon, c’est regrets assurés. Ensuite, la brunette a cette lueur dans les yeux indescriptible. Elle respire la pureté –pas sexuelle, car il se doute bien qu’un salaud lui a déjà volé sa première fois-. Alors, Jun Young se contentait de plaisanter sur le fait de l’amener dans son lit, sans jamais oser franchir cette limite invisible qu’il s’était lui-même imposée. Ce soir là encore, ce n’était que des mots. Des provocations. Il avait beau avoir une réputation –avérée- de coureur de jupons, les femmes, jamais il ne les forcerait à quoi que soit.

« "Espèce d’animal" ? Ne fais pas ta prude Seah. Pas de ça entre nous. ». C’était bien quelque chose qu’il ne comprenait pas. Qu’on le juge –ainsi que les personnes comme lui-, simplement car il a une vie sexuelle, et qu’il n’a pas honte de cette libido. Tout le monde à des relations sexuelles. Certes, à fréquences différentes, mais tout le monde le fait. Alors pourquoi devrait-on juger, montrer du doigt ceux qui l’assument ? N’ont-ils pas raison de se faire du plaisir, mutuellement ? Tant que tout reste dans le respect et la protection. Enfin bref. L’écoutant parler, sans décrocher une seule seconde son regard du sien, Jun Young s’assume des propos de la plus jeune. « Les amis ça sert à ça, non ? Tu seras ma référence féminine. Alors tâches d’être réellement objective, comprit ? ». Pouvait-il compter sur elle, avec leur relation de chien et chat ? Restant pencher sur elle, le basketteur glissa alors délicatement sa main sur la joue rosée de la demoiselle. Et c’est là qu’il constata que, soit ses mains étaient très grandes, soit que le visage de Seah était petit. Machinalement, par reflexe, son pouce se mit à caresser cette peau de porcelaine. « Ca n’arrivera pas. Quant à toi, évite de tomber amoureuse, hm ? ». Et sans lui laisser le temps de répondre, Jun Young lia leurs lèvres. En douceur.

Il laissa ainsi leurs bouches collées quelques secondes, pour découvrir et ancrer cette sensation dans sa mémoire. Puis, lentement, il les décolla, pour venir les capturer, avec plus de passion. De virilité. Il s’en délecta ainsi un moment, avant d’oser glisser sa langue à la recherche de sa jumelle, tandis que sa main elle quitta la joue de Seah pour s’aventurer dans ses cheveux. Ce baiser n’avait rien de vulgaire, de déplacer. Jun Young à la fois gentleman et maître. C’était sensuel, chaud. Et tendre à la fois. Et le souffle vint –malheureusement- à leur manquer. Alors, le séoulite se recula, et retira sa main après une dernière caresse du pouce. Etrangement, il garda le silence, se contentant de la regarder. De l’observer. Avec attention, et une certaine tendresse. Maladroite, peut-être. Elle était belle. Vraiment belle.

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Il a l’air tellement sérieux. Je ne pensais pas pouvoir le vexer avec une phrase d’une banalité épatante. L’envie ne manque pas de glisser mes doigts sous son menton pour le faire ronronner comme un petit chat. Parce que dès qu’il est soucieux, que quelque chose l’embête ou qu’il se sent un peu lésé, il a cette petite tête d’enfant incompris. Et que, je n’ai rien trouvé de mieux pour lui changer les idées que de l’embêter. De lui dire des bêtises. Ou le faire passer pour un petit fragile. « Fais pas ton susceptible. Tu sais très bien ce que je veux dire. » Mon sourire se fane. Je lève les yeux au ciel à sa perte d’humour soudaine. Comme si l’écouter me parler de ses problèmes de caleçon faisait de moi une prude. Je serais une bien piètre comédienne si je me faisais passer comme telle en étendant sciemment mes petites culottes sous son nez depuis que nous partageons le même toit et la même laverie. Enfin, je ne pense pas que l’on voudrait bien de moi dans un couvent. Je ne suis pas de ceux qui comptent les proies sur leur tableau de chasse mais je peux compter mes partenaires de jeu sans avoir à rougir qu’on me taxe du poids de l’inexpérience.

Sans doute mon visage de poupée entretient mes airs de pureté innocente.
Et j’aime assez bien garder les choses dans ce sens, un statu quo pour lequel je n’ai de comptes à rendre à personne sinon à moi-même.

« Oui, monsieur. » Je m’amuse d’une docilité exagérée qui ne me ressemble pas, décroisant les jambes sur le siège pour me mettre plus à l’aise et posant gentiment mes deux mains tout contre mes cuisses. Je crains qu’avec toute cette attente, sa tentative ne fasse l’effet d’un soufflé : vendeuse et belle en apparence, rabougrie et décevante lorsqu’on y plonge la cuillère. « Dépêche-toi. On n’a pas toute la nuit et je commence à m’impatienter. » Je devrais lui retirer des points pour le manquer de spontanéité. Me laisser le temps, c’est déjà perdre du temps. Je le taquine d’un regard sévère et inflexible. Multiples horizons de carrières s’offrent à moi. Et si je devenais experte en relations ? Je manque de m’étouffer, pensant avoir rêvé lorsqu’il me met en garde de ne pas tomber amoureuse. Il me connait si peu que ça ? C’est ce que je lui aurais répondu s’il m’en avait laissé le temps.

Et puis ses lèvres couvrent les miennes avec une infinie douceur que je ne lui aurais jamais soupçonnée. Un baiser un peu trop prude pour être en accord avec la remarque qu’il a pu me faire un peu plus tôt. Je suis prise de court. Incapable d’y ajouter quoi que ce soit alors que je me dis que c’était bien trop léger, bien trop simple pour être considéré comme un véritable baiser dès l’instant où il se retire.

Seulement pour crasher une nouvelle fois ses lèvres aux miennes avec davantage de passion. Le genre de baiser qui font que mes mains, sagement posées sur mes jambes, glissent sur les rebords de mon siège pour s’y accrocher fermement. D’un geste tendre, sa paume glisse depuis ma joue jusqu’à mes cheveux qu’il décoiffe avec une certaine sensualité. Je mentirais si je disais qu’il n’embrasse pas bien. Bon sang… j’ai le cœur qui lâche dans ma poitrine et le sang qui tape dans mes veines tellement l’inattendu de ce baiser me rend dingue.

Et je pourrais me défendre en disant que je le lui rends par pur intérêt pour les besoins de mon étude sociologique. En réalité, c’est juste quelque chose que je ne contrôle pas. Et le souffle me manque lorsqu’il s’écarte. Définitivement.

Damnit ! quel enfoiré.

Je garde les yeux fermés un petit moment avant de les rouvrir. Lèvres pincées, comme si je goutais les restes d’un baiser qui me colle à la peau. Et puis je le fixe longuement. Perturbée par le regard presque fanatique que ses yeux dépeignent à mon égard. « Bordel mais Jun ! Tu connais pas la théorie avant la pratique ?! » Sans rire, je pensais pas qu’il allait m’embrasser ! Je m’attendais à une technique de drague à la con. Un truc bien pourri et vaseux, à son image, un truc de beauf qui m’aurait fait rire et sortir ma pancarte zéro pointé !

Et là, c’est limite si je me retrouve à hyperventiler alors qu’il me domine de toute sa taille. Et que je lutte comme une folle pour pas lui montrer que ouais, ok, peut-être que son baiser m’a foutu les frissons, un petit pic de chaleur et que, si je ne le connaissais pas, j’aurais pas tergiversé à l’agripper par le col de sa chemise étonnamment bien repassé.

Il peut crever pour avoir cet aveu de ma part. « C’est pas mauvais, ouais. C’est presque même très convaincant. Peut-être même que j’ai envie de crier à la publicité mensongère tu vois ?! » Je suis du genre à lui livrer des analyses nuancées. Tout noir, il se vexerait et ferait la tête. Tout blanc, il prendrait le melon et passerait plus les portes. Alors qu’un panaché de blanc et de noir, cinquante nuances de gris lui font se poser un million de questions sur la façon d’interpréter les choses. « T’es un véritable loser. Mais un très bon comédien. » Tout ça, là. Ça ressemblait au final-kiss d’un drama. Et ça me perturbe.

« Et pour ta gouverne, je ne tombe pas amoureuse. » Je lui envoie mon poing au coin de l’épaule d’un air las. Et puis, je me râcle la gorge pour essayer de trouver une suite à notre aventure. « Mais t’emballe pas. C’était pas non plus le baiser de ma vie. » Je reprends d’un air blasé, presqu’auto-suffisant comme si j’avais vu cent fois mieux que ça, sans pour autant dénigrer la performance. Ahem. « Te connaissant, t’as encore dû lui sortir une énorme connerie dont t’es bien le seul à avoir le secret. On dit qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche… pas dans celle des autres. »

Sourire colgate en coin dissimulé.
Il y a vraiment des fois où je me trouve fantastique.

ur a loser, lol

tenue + Si Jun Young possédait cet égo si grand, ce narcissisme si voyant, ce n’était pas sans raison. On ne s’auto-déclare pas comme étant un amant plus que satisfaisant comme ça, du jour au lendemain, sans preuve, sans fondement. S’il osait clamer haut et fort ses prouesses buccales comme sexuelles, c’était bel et bien la faute de celles étant passées dans ses draps –et, pas que-. Alors, Seah avait beau lui faire des remarques là-dessus, s’amuser à le faire douter de ses capacités, à peu près tous les jours depuis qu’ils vivaient « ensemble », cela n’y changera rien. Elle n’a qu’à s’en prendre à ces demoiselles, et leur dire d’arrêter de lui lancer des fleurs. Point. D’autant plus que là, elle allait en avoir une, de preuve, pour fermer sa petite bouche. Car ce baiser, il était étrange. Certes, Jun Young n’était pas de ceux vulgaires qui passent des heures à bouger leurs langues de façon gross dans la bouche de leur partenaire, ou encore à dévorer les lèvres des pauvres filles. Non, il sait se montrer respectueux. Simplement là, il était bien plus doux, plus délicat qu’a l’ordinaire. Enfin, il se montrait tout de même sensuel, mais il se retenait. De se rapprocher davantage d’elle, de se permettre davantage de choses qu’il ferait avec ses proies habituelles. Pourquoi ?

« Eeh ? Bah quoi ? ». Alors là, le basketteur ne comprenait pas les propos de Seah. Il était où le problème ? C’était quoi alors qu’elle avait sous-entendu avec son histoire de se sacrifier pour la science là ?! Aaah, les filles, toujours si compliquées à décrypter ! Fronçant les sourcils sous les propos suivant de la plus jeune, Jun Young claqua sa langue dans son palais tout en se reculant et récupérant sa bière. « Heureusement que tu étais sensée être objective. ». Car là, il se refusait de croire qu’elle n’avait pas aimé ce baiser plus ça. Pas le meilleur de sa vie, ok, bon, pourquoi pas. Après tout, sans sentiments amoureux, c’est différent. Mais tout de même. « En attendant, le loser, tu lui as bien rendu son baiser. ». S’il avait été nul, elle se serait contentée de se laisser faire, non ? Levant les yeux au ciel, l’écoutant sans vraiment prêter attention, le jeune homme but une longue gorgée de sa bière, tout en s’installant aux côtés de sa cadette. « Bah vas y toi, madame l’expert. Dis moi c’est quoi, une drague parfaite. Que je rigole un peu. Si tu me sors un diner aux chandelles, des roses ou je ne sais pas quoi d’autre, je me casse direct, et t’auras plus jamais droit de me critiquer. ». Seah serait-elle du genre cucul, à rêver de ces scènes mielleuses de drama, pour dire oui à un garçon ? Il espérait sincèrement que non. Car Jun Young serait alors bien, bien déçu. Il posa un coude sur le plan de travail, posa son menton dans sa main, et la fixa, attendant sagement sa réponse tout en buvant sa boisson alcoolisée.