Philia

You can count on me

Moon Je Ha
Lee Min Ri.

Le chanteur regarda encore et encore les deux noms écrits sur la lettre. Tant de fois que quand il fermait les yeux, il les voyait toujours tourner derrière ses paupières. Il les avaient tous les deux étudiés avec tellement d’insistance ces derniers temps qu’il en avait à peine dormi, tournant et retournant ce qui avait bien pu mal tourner dans sa vie pour qu’il se retrouve dans cette situation aujourd’hui.
Parfois, il s’était demandé si il n’aurait pas été mieux de remettre la lettre dans son enveloppe et simplement l’oublier, se persuader que la lettre était arrivée à la mauvaise adresse. Et pourtant, pourtant, le quarantenaire savait que la lettre ne pouvait être adressée à personne d’autre.

Il se souvenait d’elle et de son sourire bienveillant, de ses yeux doux, et du temps qu’ils avaient passé sur la plage ensemble. Un amour de jeunesse, une passade de vacances avant qu’elle ne reparte et que Takahiro n’aie l’esprit préoccupé par bien d’autres choses. Finalement, aussi peu de temps peut changer bien des choses dans une vie.
Son ancien flirt ne s’était pas étendue sur les raisons qui l’avaient poussé à lui cacher sa grossesse, ni sur les décisions qu’elle avait pu prendre ensuite.
Deux noms étaient les seules informations qu’elle lui avait donné, en plus de deux adresse email.

Ce qui l’avait poussé à se rendre dans ce café, ce jour là, bien plus nerveux qu’il ne l’avait été depuis de longues années. Il s’était présenté comme un ami de longue date de leur mère, et leur avait simplement donné rendez vous ce jour même. C’était simple et concis car si il savait une chose sur les révélations qu’il allait devoir faire, c’était que ce n’était pas le genre de choses qui se disent au travers d’un mail. Le chanteur tapota du doigt sur la table, dévisageant si fort sa glace que celle ci aurait pu fondre sous son regard.
Ne voulant pas être dérangé par d’éventuels fans ou paparazzi, il était habillé d’un simple ensemble noir et avait revêtu ses épaisses lunettes noires, ses cheveux étaient relevés en chignons, des mèches rebelles tombant sur son visage quand il se penchait dans l’espoir de voir arriver… quelqu’un ?
Il se demanda si il les reconnaîtrait. Est ce qu’un père peut reconnaître ses enfants du premiers coups d’oeuil même sans jamais les avoir vu de sa vie ?

Il ne s’attendait évidemment pas à ce qu’ils sautent de joie. Lui même se serait giflé avant de quitter le café sans vouloir discuter. Il n’avait pas été présent pour eux, et 25 ans, c’était long. Ils ne voudraient sûrement pas l’avoir dans sa vie, mais, bon sang, il ne voulait pas simplement les reléguer dans un coin et les oublier.
Il voulait les connaitre. Les voir même une seule fois serait suffisant pour lui, hein ?
La porte du café tintant le fit redresser la tête.