Une soirée. Un cadre assez banal pour des jeunes étudiants en manque d’amusement. La vie n’est pas faite de surprises si on ne les déclenche pas. alors voilà. Hojoo sort, hojoo va se défoncer jusqu’à ce qu’elle tombe dans les pommes, et elle sera tellement fucked up qu’elle aura les yeux aussi explosés que son esprit. Et sa mémoire, et sa souffrance, tout ça ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Elle entre dans la pièce, ne fait pas vraiment attention à ce qui se passe autour d’elle, mais s’installe à côté d’une jeune femme. Elle la connait, elle traine avec cette tige russe aux cheveux d’or qui a toujours l’air d’être malade. Boni elle s’appelle et lui c’est aegir. Ils sont facilement reconnaissables au loin, aussi parce qu’ils ne vont pas l’un sans l’autre. hojoo prend finalement place sur le canapé avant de se tourner vers sa connaissance, « - yo. T’es pas la meuf qui traine avec le grand blond ? qu’est-ce que tu fais par ici ? c’est pas une soirée fréquentable pour les jolies filles. » c’est vrai que l’ambiance grisante et inquiétante de la soirée laisse à désirer.

Elle aime bien ça, Boni, les soirées. Les corps enchevêtrés, qui se croisent, se percutent, titubent. Boni, elle boit pas, pas vraiment, pas beaucoup ; la faute à son foie un peu abîmé, son fois un peu fracassé, séquelle de ces médicaments avalés en trop grande quantité. Séquelles qu’elle gardera à vie mais qui l’empêche de sombrer dans l’excès. Parce qu’elle le sait, Boni, qu’elle aura pas de seconde chance. Pourtant elle se sent pousser des ailes alors qu’elle s’avance, en discutant, qu’elle se retrouve à s’asseoir sur le canapé, face à un verre nonchalamment abandonné sur la table. Et elle hésite, et elle attend, la main suspendue, l’âme partagée. Jusqu’à ce qu’une masse se fracasse à ses côtés et qu’une voix retentisse. « C’est quoi une soirée fréquentable pour les jolies filles ? » Elle tourne la tête et elle sourit, sourcil arqué cependant. Parce que tout ça, Boni, elle s’en fiche. Parce que pour elle, Boni, tout est fréquentable par tout le monde, fille ou non (jolie ou non). D’un geste brusque, elle attrape le verre, le porte à ses lèvres pour avaler une courte gorgée. Et puis elle baisse la main, adresse un clin d’œil à sa camarade. « Et puis si c’est pas fréquentable pour les jolies filles, tu fais quoi ici ? »

Hojoo ne remarque même pas que la soirée se passe. Ça y est. Elle sa target, sa boisson, son occupation, et le petit tas de beuh dans sa poche ne demande qu’à sortir un peu plus tard dans les festivités. Elle regarde boni qui se trémousse sur son canapé en train de boire, et elle ne peut s’empêcher de sourire sous son allure. Elle a l’air plutôt frêle mais la danseuse savait qu’au fond c’était une dure à cuir. Elle lui emboite finalement le pas, et se sert un verre plutôt chargé. « - mh. je suis une jolie fille qui chasse les jolies filles dans les soirées pas très fréquentables. » hojoo se met à rire avant d’engloutir sa vodka orange d’un seul coup. « - boni c’est ça ? » elle lui tend sa main pour la serrer avant de se tourner un peu plus vers elle. « - alors jolie fille des soirées pas fréquentables, est-ce que c’est ton premier verre ? » ; est-ce qu’elle veut s’amuser ce soir la petite boni ? est-ce qu’elle est prête à suivre hojoo dans des délires complètement insensés ?

Et Hojoo rit, et Boni l’accompagne (même si intérieurement ça la fait tiquer, même si elle apprécie guère de voir les femmes ramener à de vulgaires proies – féministe convaincue, même dans ses rêves). « Boni oui et toi ? » Elle sait pas Boni, pas bien ; la tête beaucoup trop remplie pour tout mémoriser, encore moins un prénom attrapé à la va-vite, entre deux discussions. Elles se serrent néanmoins la main et Boni sourit, et Boni regarde autour d’elles, les personnes entassées. Et Boni sourit encore, encore un peu plus ; et Boni est heureuse d’être là, tout simplement. Parce qu’elle aime ça Boni, contrairement à ce que sa camarade semble penser. Elle aime tout ça. « Oui c’est mon premier. T’as quelque chose à me proposer ? » Elle se laisse tenter Boni, sans aucun problème ; parce que c’est si bon parfois, non ? Parce qu’elle peut bien se le permettre. Parce qu’elle aime ça, Boni, parce qu’elle aime vivre et s’amuser ; elle aime le danger et l’adrénaline. Elle aime les gens, les aime profondément. Elle aime tout, elle aime trop aussi probablement. Elle aime Fuuko aussi, mais Fuuko n’est pas là ; il ne reste alors que les autres. Et la passion qui coule dans ses veines, destructrice.

« - hojoo. » la danseuse. La danseuse du bar où personne n’ose aller. La danseuse qui doit accepter la dernière condition nouvelle de son patron pour ne pas être virée. La danseuse qui doit être beaucoup plus gentille avec les clients. Elle secoue la tête. Pas ce soir. ce n’est pas le moment de penser à toute cette merde qui est en train de s’accumuler dans sa vie. Elle lâche un nouveau sourire fragile avant de se servir à nouveau un verre. « - mh. j’ai peut-être de quoi passer un bon moment. Enfin ça dépend de comment tu sais t’amuser fillette. » elle arque un sourcil, joueuse et décide finalement de se lever, laissant ses bottines claquer contre le parquet, et sa robe courte cachée sous sa fourrure voler. « - allez viens, on va jouer à un petit jeu. » tout commence déjà à disparaitre autour des deux filles mais hojoo ne semble toujours pas y prêter attention ; elle file hors de la pièce, s’aventurant dans ce qui semble être une cuisine, emportée par son envie d’aller plus loin, par le rythme que la musique ancre dans sa peau : elle est de nouveau festive, même si tout ça n’est que de la façade.

Hochement de tête quand elle entend le prénom (il est beau ce prénom). « Il est beau ton prénom. » Elle sourit, encore, puis avale d’un trait le reste de son verre, engouffrant le liquide comme une assoiffée. Et puis elle se lève brusquement, imitant la jeune femme. Elle la suit à quelques pas, moins aérienne, moins agile que sa camarade. Un peu plus brute, un peu plus bourrine, un peu plus boni aussi. Pourtant tout ça, elle s’en fiche un peu, la miss. Elephant dans un magasin de porcelaine, certes ; mais elle n’a jamais particulièrement aimé la porcelaine alors c’est pas bien grave, si ? « Quel type de jeu ? » Elle lâche, dans un soufflement, une fois dans la cuisine. « Faire la cuisine ? C’est ça ton jeu ? » Elle plaisante, la voix taquine, suivit par un léger clin d’œil. « Par contre moi j’te préviens, pas de chaire animale dans mon assiette ! Ni de produits d’origine animale d’ailleurs. » Et elle avait pas honte de le dire, la miss ; jamais. Pas de cadavres dans son assiette, c’était sa règle d’or à laquelle jamais elle ne dérogeait. Quitte à ne rien manger, se contentant de quelques verres d’eau. Une volonté de fer, effectivement.

elle lui sourit encore une fois, avant de se dresser sur un tabouret en hauteur s’accoudant au bar, il faisait chaud dans cette cuisine, et un couple était en train de s’embrasser à la folie. Hojoo avait envie de se moquer, mais elle ne le ferait pas. alors elle regarde sa camarade avant de rétorquer « - tu n’aimerais pas être à leur place ? » un rire et puis un secouement de tête d’un air un peu perplexe, pas de chaire animale hein ? une vegan ? et pourquoi pensait-elle que la danseuse pouvait faire une chose pareille ? elles ne se connaissaient pas encore assez pour se faire des sales coups. Alors elle se contente de sortir sa beuh et de commencer à rouler un joint chargé. « - voilà à quoi je veux jouer. On fume et on se laisse porter par la folie, même si on peut plus rien contrôler. Même si on crie, même si on pleure ou si on rit, on s’arrête pas d’accord ? » hojoo s’approche de boni et glisse une main sur sa joue attrapant une mèche de ses cheveux et lui présentant son petit doigt. « - ce truc va nous rendre dingue. »