« - à plus boni ! » un sourire étrangle ce visage fracassé par une fatigue grandissante. Les cours se sont enfin terminés et il est temps pour aegir de ne pas trop trainer dans la rue. On ne sait jamais sur qui on peut tomber et pour le jeune homme le risque est beaucoup trop important pour être couru. Alors il empoigne son sac et le fait glisser contre ses épaules avant de se mettre à marcher, d’un pas relativement rapide bien que ça lui fasse déjà mal aux genoux. Foutue maladie. Même quand il passe des journées légères sans problèmes, il faut qu’elle soit là, pour lui rappeler que ce n’est qu’un désossé incapable de prouesse physique. Il les regarde, aegir, dans le stade, ces filles qui entament des figures toutes les plus vertigineuses les unes que les autres, et ces garçons, capables de courir des heures ou de se foncer dessus pour attraper un ballon. Il aimerait bien, le fils des orages, appartenir à un de ces groupes sportifs, il pourrait se défouler et même rencontrer de nouvelles personnes. mais c’est impossible, parce qu’il n’en est pas capable. O, il pourrait se lever un matin et envoyer tout se faire foutre pour faire ce qui lui plait, mais à quoi ça servirait de signer son arrêt de mort ?

Une alarme sonne. L’heure de ses cachets, pour limiter la douleur dans ses muscles et dans ses os. Il gobe cinq médocs d’une traite. Il sait qu’il ne devrait pas faire ça, que certaines pilules peuvent rester coincées dans sa gorge, mais aegir s’en moque. Il est pressé, il doit rentrer.

Pourtant, quand il tourne au coin de la rue, l’étudiant s’arrête net. Une scène des plus banales dans ce genre de coin craignos. Une fille, plutôt jolie (même si pour eux, le physique ne compte pas vraiment) qui se fait emmerder par un homme en manque de courage qui préfère dire à une nana qu’elle est bonne à baiser plutôt que de lui avouer qu’elle est jolie. Il fronce le nez. ce n’est pas une bonne idée de s’interposer, surtout que aegir est lui-même beaucoup en détresse que la victime. Mais d’un côté, ce type de délit de fuite lui ferait mal au cœur dans les jours à venir. Et puis, il se dit qu’à la place de la demoiselle, il aimerait bien être secouru, parce que des cons qui embêtent il y en a beaucoup, mais certains sont de vrais psychopathes. Un drame est rapidement arrivé.

Alors il se met à marcher vers le conflit. Son cœur palpitant sous le stress et le cerveau lui quémandant de faire marche arrière. C’est impossible d’arrêter le russe à ce moment précis. Il est déterminé bien qu’apeuré. Que va-t-il bien pouvoir dire pour faire fuir ce coyote ? est-ce que la simple parole pourrait le convaincre de la laisser tranquille ? il n’y avait que cette option à essayer.

Mais pas le temps pour le crapaud de baver sur les injustices sexistes que voilà le prince à l’armure ardente qui se pointe. « - ashvin. » pendant la première seconde où il l’aperçoit, il est rassuré, mais rapidement, aegir ne peut s’empêcher de se dire que cette confrontation est de mauvais augure. Il accélère le pas avant de finalement de se retrouver face à la jeune femme, à son ravisseur dont les visages sont surpris d’apercevoir deux doubles si différents. Il reste planté là, devant tout ce monde sans ne plus savoir quoi dire.