bordel mais t'es devenu fou? qu'est-ce qu'il t'a pris? tu n'es pas malade contrairement à ce que tu as raconté à ta famille, tu veux juste être seul, tranquille. ils ont dû voir à ta tête que quelque chose n'allait pas. oh non, non non non, là ça va pas du tout. si tu pouvais te cacher dans un trou de souris, tu le ferais certainement, mais tu ne peux pas. alors à la place, tu t'enfermes dans ta chambre, tu évites les autres sachant pertinemment que tes proches se rendront compte qu'il se passe quelque chose si tu te retrouves face à eux, tu as même sorti le sweat à capuche. c'est un réflexe débile, mais ça te camoufle. ça ne t'aide pas. c'est toi que tu veux fuir, toi qui a honte de ce que tu viens de faire à minhee. tu as couché avec l'homme dont elle était amoureuse, avec celui qui l'a rendu heureuse comme jamais elle ne l'a été. t'es qu'un monstre, voilà comment tu te sens. parce qu'en plus de ça, il y a des choses que tu ne peux plus nier, comme le fait de l'avoir poussé à bout qui te prouve clairement que tu avais envie de lui. tu te connais, tu n'es pas le genre de mecs à sauter sur tout le monde et encore moins à ressentir le manque, tu ne fais pas partie de ces personnes qui ne peuvent pas se passer de sexe, ce n'est pas rassurant. non là, tu n'es même pas certain d'avoir déjà désiré quelqu'un comme tu as désiré tadashi hier soir. c'est quoi ? l'interdit ? tu ne comprends strictement rien et cette histoire commence à un peu trop te bourrer le crâne. tu retournes ces questions dans tous les sens sans jamais trouver de réelles réponses, t'es encore dans l'incompréhension et puis, tu veux juste t'effacer de la surface de la planète terre. pourquoi cette sensation atroce d'avoir trahi ta sœur jumelle ? parce que c'est le cas, tu le sens. là, tu te trouves dans ta chambre. tu sais que personne ne viendra, t'as besoin de temps pour réfléchir, pour remettre de l'ordre dans tes idées car ça devient urgent pourtant, tu as l'impression que ta tête va exploser. alors allongé sur ton pauvre lit, tu fixes tes abdos pendant un court instant, d'abord hésitant, tu finis par lever doucement ton sweat, y découvrant une nouvelle fois le suçon qu'il t'a fait. ça ne dure qu'une seconde, tu ne peux pas le regarder plus longtemps, ces images te reviennent aussitôt en tête mais surtout, tes ressentis. et tu grimaces, tu grimaces parce que tu te sentais que trop bien et ce n'est non seulement pas normal, mais en plus, atroce pour minhee. t'es vraiment le pire des monstres. à cette pensée, tu te recroquevilles sur toi-même, tirant sur ta capuche afin de cacher davantage ton visage. ce n'est pas possible, tu peux pas rester comme ça, il faut que tu en parles à quelqu'un, et comme un signe du destin, tu entends des bruits en bas. tu focalises ton attention sur les voix présentes, tu ne tardes pas à reconnaître ta famille mais surtout, la voix d'akiko. oui, akiko. ni une ni deux, tu te saisies de ton téléphone portable pour lui envoyer un message. un « aki, viens dans ma chambre stp. » tu envoies le message sans attendre une seconde de plus, comme si tu te mettais au pied du mur car là, tu ne peux plus faire marche arrière. ça sera difficile de l'avouer, de te rappeler cette vérité mais tu as besoin d'elle. tu poses ton dos contre le mur, amenant tes jambes près de toi que tu entoures avec tes bras et tu déposes ton menton sur tes genoux. tes sourcils froncés d'inquiétude, tu essayes de chasser ces pensées de ton esprit pendant quelques secondes, reprendre un peu sur toi. putain ce désir... tu peux encore le ressentir. heureusement, akiko ne tarde pas à ouvrir la porte de ta chambre, tu ne lui laisses même pas le temps de parler, tu tournes vivement la tête dans sa direction. « t'es toute seule ? » akira et les jumeaux doivent être là aussi, ou peut-être pas, t'es pas sûr de les avoir entendu. non pas que tu n'as pas envie qu'ils soient au courant, du moins non, pas les jumeaux... tu sais que tu pourrais également compter sur akira, il a beau t'emmerder, c'est toujours de bonne guerre, il te laissera jamais dans la merde, il saurait t'écouter. mais tu dois bien l'avouer, ça te rassurerait qu'elle soit seule, ça sera déjà assez compliqué pour toi d'en parler. « il faut que tu m'aides. » elle ne pourra pas réellement t'aider, du moins, elle ne pourra pas changer les choses mais au moins, tu sais qu'elle t'aidera autrement, qu'elle t'écoutera, qu'elle ne te laissera plus seul avec cette histoire, parce là, t'es en train de crouler dans tes pensées. et c'est inconsciemment que tes mains se glissent entre tes jambes et ton corps pour tenir ton ventre, cette boule au ventre que tu as mais également, là où se trouve le suçon. et quand tu repenses à ce que tu ressentais à ce moment là, tu laisses ton dos glisser légèrement contre le mur, t'étalant un peu plus sur ton lit. oh non, c'est un cauchemar, c'est pas possible. ta main toujours à ton ventre, agrippe alors le tissu tandis que ta seconde main vient cacher tes lèvres, t'as juste envie de te cacher, de fuir mais là, tu n'as pas le choix, tu vas devoir affronter tout ça. parce qu'en plus, t'es terrifié à l'idée de le perdre, tadashi. sauf que cette fois, c'est peut-être réellement trop tard. et c'est cette boule au ventre qui grossit à nouveau. t'es perdu, totalement perdu.

ton regard fixé sur l’écran de ton téléphone, tu scrolles tes réseaux sociaux, le cerveau en mode off. y a rien de nouveau sur les photographes que tu suis sur twitter ou instagram. tu pousses un soupir. tu t’emmerdes royalement. tu pourrais dessiner ou même partir dans les rues de séoul avec ton appareil photo, mais t’as une flemme monumentale. tu jettes ton portable sur ton oreiller et tu te lèves pour aller voir ce que tes frères font. peut-être qu’ils auront une idée de comment te distraire. la première chambre dans laquelle tu pénètres est bien entendu celle de ton jumeau. mais elle est vide. il est sûrement sorti avec ses filles. il est jamais là quand t’as besoin. s’il avait été là, t’aurais pu t’occuper des petites pour arrêter de t’emmerder. tant pis, tu vas aller embêter les jumeaux. sauf que shiro est en plein dans une partie et totalement dans son monde. tu souris tendrement, comme une maman le ferait devant son fils. t’arrives pas à croire qu’ils aient autant grandi alors que t’as l’impression que c’était hier qu’ils naissaient et qu’ils étaient moches. et maintenant ils sont devenus beaux, très beaux. tu serais pas étonnée qu’ils aient plein de filles qu’il leur coure après ou qu’ils aient une petite amie. mais tu t’intéresses pas à leur vie, enfin pas de cette manière. tant qu’ils ne viennent pas t’en parler, tu les laisses dans leur coin. tu refermes la porte de la chambre de shiro alors qu’il gueule dans son casque de venir l’aider parce qu’il est coincé tu ne sais où. il a utilisé un vocabulaire que tu ne maîtrises absolument pas. t’as l’impression d’avoir trente ans de plus que lui à ce moment. à nouveau dans le couloir, c’est vers la chambre de kota que tu te diriges, mais comme pour akira, elle est complètement vide. tu pousses un soupir. il doit être tu ne sais où à dessiner ou alors à la spa en train de s’occuper des animaux. tu te retrouves une nouvelle fois à la case départ. nouveau soupir qui s’échappe de tes lèvres. tu retournes dans ta chambre et prends ton portable, ton sac et tes clés de voiture. tu descends dans le salon pour trouver ta mère devant l’un de ses dramas préférés. tu souris devant l’image et lui tapote doucement l’épaule. « je vais chez tatie et tonton. je sais pas quand je rentre. m’attendez pas pour manger. » ta mère te sourit, te demande de passer le bonjour à la famille et tu t’en vas. tu vas ton oncle et ta tante, mais aussi tes cousins. tu seras mieux là-bas qu’à tourner en rond dans ta chambre comme une lionne en cage. au moins tu pourras discuter avec quelqu’un. parce que c’est pas avec ta mère qui a les yeux collés à son écran que tu pourras avoir une conversation. tu conduis, insouciante, loin de te douter de l’état dans lequel tu vas retrouver ton cousin yury. t’as la musique qui emplit l’habitacle et tu chantes à tue-tête. ça tu te fous de chanter faux ou pas, tu veux juste apprécier la chanson et c’est sur la voix de bruno mars que tu poses la tienne. heureusement que tu sais bien parler anglais, parce que sinon ça ressemblerait plus à du yaourt qu’autre chose. t’arrives enfin devant la maison des chu et tu souris. tu sors de ta voiture, la verrouille et tu viens frapper à la porte c’est jin hee qui t’ouvre et elle te prends dans ses bras. tu souris en déposant une caresse sur ses cheveux avant de saluer ton oncle et ta tante. tu ne vois ni damian ni même yury. tu ne t’en formalises pas. ils doivent être dans leur chambre. la discussion commence entre toi et ta famille jusqu’à ce que tu reçoives un message. tes yeux sur le destinataire tu fronces les sourcils. c’est rare que yury t’envoie un message alors que vous êtes dans le même bâtiment et encore plus quand il est dans sa chambre. « yury est dans sa chambre ? » que tu demandes et jin hee te dit que oui et qu’il ne l’a pas quitté depuis ce matin. encore une fois tu fronces les sourcils. tu sais que ce n’est pas normal, y a quelque chose qui cloche. ton instinct maternel sûrement. en tout cas, tu t’éclipses après quelques secondes pour le rejoindre dans sa chambre. tu ouvres sa porte et ton regard se pose directement sur son lit vide. tu ouvres la bouche pour appeler ton cousin mais t’as pas le temps qu’une voix venant du sol te fait presque sursauter. tu baisses les yeux vers yury. « oui je suis seule. akira est sorti avec les petites. shiro joue aux jeux vidéos et kota je sais pas où il est passé. » tu refermes la porte derrière toi et quand yury reprend tu tournes aussitôt la tête vers lui. il a besoin de toi. c’est pas la première fois qu’il te demande de l’aider. mais c’est bien la première fois qu’il est aussi désespéré. tu le vois à la façon qu’il a d’attraper son pull et de presque se rouler en boule contre le mur. « hey, qu’est-ce qui se passe ? » tu demandes alors que tu entends clairement la panique dans ta voix. il s’est passé quelque chose de grave ? tu t’accroupis en face de lui et tu viens déposer délicatement ta main sur la sienne pour qu’il la décrispe. tu cherches son regard sans réellement le trouver. « yury, parle moi s’il te plait. tu me fais peur. » t’aimes pas ce silence qui vous enveloppe. tu n’aimes pas la façon qu’il a de se tenir. aussitôt toutes sortes de pensées se bousculent dans ton esprit et tu serres machinalement tes doigts sur sa main. t’es prête à en découdre si quelqu’un a fait du mal à ton cousin. on ne touche pas à ta famille impunément.

franchement, ce sont les pires choses qui t'ont traversées l'esprit. tu commences sérieusement à dérailler, à force de trop réfléchir. peut-être que cette histoire de baiser t'a fait péter les plombs, peut-être qu'à force de trop réfléchir, tu t'es mis à imaginer des choses? ouais, c'était ce que tu pensais mais là tu ne peux plus le nier. ce désir que tu ressentais pour lui à ce moment là était bien trop puissant pour que tu puisses te trouver une quelconque excuse. tu ne l'aurais jamais laissé faire si tu n'en avais pas réellement envie, pire, tu ne l'aurais jamais provoqué comme ça, même pas pour savoir si c'était ce qu'il voulait vraiment. non, c'était ce que tu voulais. mais ce que tu viens de faire à minhee, t'es même pas certain de pouvoir te le pardonner, il suffit de voir ton état. toi qui prend souvent les choses à la légère sans te prendre la tête, là, c'est une toute autre histoire. tu es dans tous tes états. alors quand tu demandes à ta cousine de te rejoindre, même si l'idée d'en parler te terrorise au plus haut point, tu te sens tout de même soulagé. tu te sentiras sans doute moins seul, cette histoire te pèsera moins. alors quand elle fait enfin son apparition, te répondant qu'elle est bien seule, tu sens cette boule au ventre se resserrer. tu te sens comme le pire des monstres mais il va falloir que tu affrontes la réalité, c'est fait, tu l'as fait, tu as couché avec lui.  « hey, qu’est-ce qui se passe ? » tu plantes ton regard dans le sien, tes sourcils froncés, c'est un regard désolé que tu lui lances. parce que c'est ce que tu ressens, tu t'en veux, c'est toi que tu veux fuir. lorsque ta cousine dépose sa main sur la tienne, tu tentes en vain de la décrisper, de te calmer un peu. « yury, parle moi s’il te plait. tu me fais peur. » ce n'est pas vraiment étonnant, il est très rare de te voir dans un tel état, pour ne pas dire jamais. ce n'est pas ton genre. alors après un court instant d'hésitation, tu brises enfin le silence que tu as volontairement installé. « il y a trois jours... » ta voix se fait tremblante, hésitante elle aussi, mais tu tentes de commencer par le début. tu n'es pas sûr de pouvoir tout lui expliquer après avoir largué cette bombe. le dire va rendre les choses réelles, cette fois. tu fronces davantage les sourcils. « je me suis disputé avec tadashi. » l'avantage, c'est qu'elle connaît déjà tadashi. bah ouais, c'est bien ça le problème, c'était le petit-ami de ta soeur jumelle... et ce sont ces images qui te reviennent en tête au moment où tu prononces son prénom. oui, parce que tu vas par la même occasion, avouer à akiko que tu viens de coucher avec un homme pour la première fois. « il va pas bien du tout en ce moment, il traverse une période difficile et.. » tu ne rentres pas dans les détails, mais ça te tue. toi qui voulait être là pour l'aider, voilà que tu te mets à le fuir, que tu te rappelles par la même occasion que tu ne pourras plus jamais l'aider comme tu le souhaites vraiment. « ne me demande pas comment ni pourquoi ça s'est passé mais il m'a embrassé. » tu ne la quittes pas du regard, observant sa réaction avant de reprendre aussitôt, lui laissant même pas le temps de répondre: « c'est pas le pire, akiko. » non non, ce n'est pas pour ça que tu te retrouves en boule contre ce mur. d'ailleurs, tu te relèves bien vite, te mettant à faire les cent pas dans ta chambre comme si ce geste pouvait te donner du courage pour lui  expliquer la suite. « j'me suis mis à imaginer des choses... j'ai pas compris, mais je pense surtout qu'il était beaucoup trop mal pour se rendre compte de ce qu'il faisait, peut-être que j'ai eu les mêmes réactions que ma soeur et... je sais pas. » il t'a pris inconsciemment pour elle. le simple fait de parler d'elle et te voilà encore en train de plaquer tes bras autour de ta taille, tu sens cette boule prête à exploser à tout moment. tu te tournes pour la regarder, continuant: « et hier soir... » oh non, ça y est, tu vas rendre cette histoire complètement réelle. mais ça te pèse beaucoup trop, t'as besoin d'aide, t'es pas prêt pour ça mais tu n'as pas le choix, tu as besoin qu'on t'écoute, qu'elle te dise ce qu'elle en pense aussi. tout ce qu'elle veut, mais là, tu es près à exploser. c'est pour cette raison que tu ne passes plus par quatre chemins. « j'ai couché avec lui. » tu plisses les lèvres dans une moue gênée, tu veux disparaître de la surface de la planète, ton regard vient même se perdre sur un point invisible contre le mur alors que tes paroles te reviennent comme un écho qui ne souhaite s'arrêter. « j'ai... couché avec tadashi. » pourquoi tu ne le regrettes pas, même en répétant ces mots? pourquoi tu n'arrives pas à le regretter alors que cette histoire est en train de te ronger de l'intérieur ? pourquoi t'as autant pris ton pied si c'était vraiment mal ? pourquoi si c'était à refaire, tu... oh non, c'est encore plus grave que tu le pensais. à cette pensée, tu paniques « tu te rends compte, aki?! tadashi ! l'ex de minhee! » ton visage se décompose lorsque tu te surprends en train de prononcer son nom, c'est la douche froide, tes jambes te lâchent même puisque tes fesses se laissent tomber sur le matelas, au bord du lit. tu n'arrives même plus à supporter ton propre poids, tu n'arrives plus à te supporter tout court. oui, tadashi était l'ex de minhee, c'est la vie qui les a séparé, rien d'autre alors non, ce n'est pas que son ex, c'était l'homme dont elle était amoureuse. l'homme qu'elle n'aurait quitté pour rien au monde, peut-être même qu'il n'y avait que la vie pour les séparer. ton cœur se resserre, t'en reviens pas de ce que tu viens de lui faire. ta respiration se fait beaucoup plus forte, entendre ta voix prononcer son propre prénom t'a saisi, cette histoire te chamboule totalement, et ce n'est même pas uniquement ça. parce qu'il y a d'autres réponses que tu dois trouver. « c'est mal... ? » tu lui poses la question alors que tu connais la réponse, t'as l'impression d'être ce gosse qui a besoin d'être rassuré tant tu es désespéré mais là, tu ne sais plus quoi faire pour sortir de ton mal-être. « je suis qu'un monstre. » jamais tu ne lui aurais fait ça, à ta sœur. parce que tu culpabilises bien plus que tu l'imagines. si seulement ce n'était qu'un dérapage mais même pas. t'en avais envie, c'est flippant. qui te dit que tu ne vas pas vouloir recommencer? tu ne te fais plus confiance, c'est terminé. « et je l'ai perdu, lui aussi. » avoues-tu, amenant à nouveau tes jambes contre ta poitrine, tu fixes ce point invisible au sol, ça te déchire de l'avouer mais oui, tu viens sans doute de perdre tadashi. non seulement tu ne pourras plus l'aider mais en plus, tout est fichu. rien ne pourra effacer ce que vous avez fait. tu ne t'en rends pas compte, mais ça te fait plus mal que tu l'imagines.

t’as pas l’habitude que yury t’envoie des messages comme ça alors que t’es dans le même lieu que lui à quelques mètres à peine. alors, tu cherches pas plus longtemps et tu montes à l’étage pour le trouver dans un état déplorable. c’est bien la première fois que tu le vois comme ça. d’ordinaire, c’est pas le genre à se foutre en boule et à avoir cette tête de déterré. t’as l’impression de revoir le yury d’il y a sept ans, celui qui était perdu après la mort de sa jumelle et ça te fait peur. tu ne sais pas quoi faire, surtout qu’il ne semble pas vouloir te parler. alors, tu t’accroupis face à lui et tu attrapes sa main dans la tienne. il est crispé tu le sens et ça te serre le cœur. que s’est-il passé pour qu’il se mette dans cet état. il ouvre la bouche pour parler et tu l’écoutes. donc ça remonte à trois jours son malaise. tu fronces les sourcils. pourquoi il ne t’en parle que maintenant ? certes, t’es pas obligée de tout savoir. tu sais que tu ne remplaceras jamais min hee et t’as pas cette prétention, mais tu veux être là pour lui. il continue parlant de tadashi et tu hoches la tête. tu sais très bien qui il est. c’était le petit ami de ta cousine et tu l’avais rappelé à l’ordre en lui faisant comprendre que s’il faisait du mal à min hee tu ne répondrais plus de rien. déjà à l’époque, tu étais une petite teigne et ce n’est pas parce que tu es petite que tu ne peux pas faire mal. yury reprend et tu hoches une nouvelle fois la tête. jusqu’à ce point, tu ne vois pas où est le problème. est-ce que c’est parce que tadashi ne va pas bien qu’il est dans cet état ? non tu ne penses pas. ton cousin est plus du genre à agir qu’à se morfondre dans son coin, surtout si ses amis ont des soucis. alors, tu l’encourages d’un signe de tête à continuer et quand la suite arrive, tu fronces les sourcils. tu commences plus ou moins à comprendre d’où vient son état. sauf que t’as pas le temps d’assimiler tout ça qu’il te dit que ce n’est pas le pire. là tu ne peux pas t’empêcher de le couper. « y a pire ? » que tu répètes sachant très bien que yury va continuer. il se lève et tu observes ses vas et viens dans la chambre, anxieuse. qu’est-ce qui peut être pire que ça ? t’as quelques idées, mais tu ne sais pas si t’as envie de lui demander. encore une fois, tu lui prêtes une oreille attentive en hochant la tête de temps en à autres. tu peux totalement comprendre que ça l’ait chamboulé. après tout, min hee et lui se ressemblaient quand même vachement et tadashi a du voir des réactions de sa petite amie décédée sur le visage de son jumeau. ton cousin ne s’arrête pas et t’ouvres de grands yeux quand t’apprends qu’il a couché avec tadashi. comment ça il a couché avec lui ? il le répète comme pour que tu l’assimiles plus vite avant de dire que c’était l’ex de sa jumelle tout en prononçant son nom. « non mais attends, depuis quand t’es gay ? » c’est tout ce que tu trouves à dire alors qu’il est en plein désespoir. mais en même temps, c’est ce qui te surprend le plus. que ce soit akira qui ait couché avec tadashi, ça ne t’aurait pas plus surprise que ça. tu n’aurais même pas réellement réagi parce qu’il couche avec tout le monde. jin hee, t’aurais peut-être tiré la tronche parce qu’elle est encore jeune et que ça ne t’aurais pas plus cette relation, mais yury, t’es carrément sur le cul. c’était bien le dernier que tu voyais coucher avec un mec. tu te reprends bien vite quand il reprend la parole et qu’il te pose une question. est-ce que c’est mal ? « non. » tu dis d’une voix forte et déterminée. tu ne vois pas le mal à avoir couché avec l’ex de sa sœur. bon, toi tu ne coucherais pas avec les mecs de ton frère, mais c’est parce qu’il a le chic pour trouver des types chelous qui aiment des pratiques un peu particulières qui ne t’intéressent absolument pas. mais ça fait des années que min hee est morte, tu ne vois pas le mal. yury prononce alors des mots qui font t’hérisser le poil. tu t’approches de lui et tu le secoues un peu avant de le lâcher. « arrête un peu de dire des conneries, tu veux bien. » il ne semble pas t’écouter parce qu’il reprend parlant de tadashi. tu souffles, pas parce que cette histoire t’agace, mais plutôt parce que c’est simple. s’il se met dans cet état c’est que tadashi lui plait et qu’il ressent quelque chose pour lui. tu te plantes en face de lui et de la main tu remontes son visage pour planter ton regard dans le sien. « arrête de t’en vouloir yury. » tu commences alors que tu fronces une nouvelle fois les sourcils. « tu n’as rien fait de mal d’accord. ça arrive de laisser ses pulsions et ses désirs prendre le dessus. » tu souffles avant de passer une main dans tes cheveux. ce qui va suivre ne va certainement pas lui plaire, mais tu t’en fous. « ça va pas te plaire ce que je vais dire, mais faut que quelqu’un le fasse et je suis prête à ce que tu me détestes. parce que je tiens à toi et que je veux ton bonheur. » comprenez que tu l’aimes. mais vu que tu ne sais pas le dire et que tu n’es pas friande de ce genre de trucs, tu le dis de manière détournée. « min hee est morte, yury. faut que tu te fasses une raison. faut que tu avances maintenant. » tu sais que tu y vas sûrement un peu fort, mais faut un électrochoc pour qu’il comprenne. « alors si tadashi te plait, et c’est sûrement le cas, sinon tu réagirais pas comme ça, et bien fonce… »

tu ne sais définitivement pas ce qu'il t'a pris. tadashi. tadashi. tu as couché avec tadashi. tu te répètes ces paroles comme si elles pouvaient t'apporter des réponses mais non, tu n'as aucune réponse. tout ce désir, tu ne l'expliques pas, tu ne comprends pas, ça t'es tombé dessus sans que tu le vois venir. tu ne peux pas le nier, tu l'as poussé à bout, tu voulais en avoir le cœur net: est-ce qu'il allait faire exploser cette tension sexuelle encore inexpliquée qui s'était installé entre vous ? est-ce qu'il aurait osé ? tu as la réponse maintenant, oui, il a osé, mais toi... tu t'es laissé faire. tu en avais réellement envie, ça non plus tu ne peux pas le nier, tu n'es pas totalement dans le déni quand à ce que tu as ressenti hier soir. le pire? tu as pu y lire dans ses yeux la réciprocité de cet échange, son regard, il te consumait sur place, et toi, tu t'es laissé aller. tu étais son jouet, il pouvait bien faire ce qu'il voulait de toi que tu l'aurais laissé faire, pire, tu voulais l'être, son jouet. « non mais attends, depuis quand t’es gay ? » tout ce qui sort de ta bouche est un râle, t'es pas gay, t'es déjà sorti avec des femmes et puis elles t'attirent... les mecs, non, bisexuel ? oh putain, t'en sais rien, tu ne vas pas commencer à te prendre la tête à ce sujet, ou du moins, pas tout de suite. un problème à la fois, ton changement d'orientation sexuelle attendra. mais c'est vrai que tu as explosé entre les mains de ta cousine, elle ne devait sans doute pas s'attendre à une telle annonce ni même à ce que tu couches avec un mec. ouais, ça commence à faire beaucoup. non seulement tu n'avais jamais couché avec un gars, en plus, tu choisis tadashi: ton meilleur ami, mais pas que ton meilleur ami, non, l'ex petit ami de ta sœur jumelle. celui dont elle était folle amoureuse, ça commence à faire beaucoup à encaisser, à digérer. tu ne sais même plus, t'es perdu, tu n'arrives même plus à discerner le bien du mal, on peut le voir à ton état. toi qui ne te prend jamais la tête, là, tu es devenu une toute autre personne tant tu paniques. sans blague, tu as des réactions similaires à un enfant qui vient de faire une grosse bêtise et tu ne t'en rends même pas compte, comme par exemple, lorsque tu lui demandes si c'est mal. ça l'est? tu cherches à être rassuré oui, mais surtout à savoir si c'est vraiment mal, ou si ce n'est que ta conscience qui t'enterre à petit feu. alors quand tu entends ce « non » de sa part, tu te sens légèrement soulagé, c'était exactement ce que tu avais besoin d'entendre oui, même si ça ne change rien. elle vient même te secouer comme si ça pouvait te remettre les idées en place. « arrête un peu de dire des conneries, tu veux bien. » des conneries ? peut-être pas ! dans ta tête, tu as toutes les raisons de paniquer... ouais, dans ta tête. tu la quittes du regard, baissant le regard un court instant avant qu'elle vienne remonter ton visage dans sa direction afin de planter son regard dans le tien. « arrête de t’en vouloir yury. » tu dois bien avoir le regard d'un chien battu à l'heure actuelle, tu aimerais, ne plus t'en vouloir. ces mots te font du bien malgré tout, ce n'est plus la voix de ta mauvaise conscience qui parle désormais. « tu n’as rien fait de mal d’accord. ça arrive de laisser ses pulsions et ses désirs prendre le dessus. » tu essayes de ne plus trop paniquer, réfléchir correctement et sans laisser tes craintes prendre le dessus. techniquement, elle a raison... ouais, elle a raison, mais ça te fait flipper, les conséquences que ça aura sur votre amitié, t'es pas prêt à les affronter. « ça va pas te plaire ce que je vais dire, mais faut que quelqu’un le fasse et je suis prête à ce que tu me détestes. parce que je tiens à toi et que je veux ton bonheur. » ton coeur se resserre dans ta poitrine, tes sourcils se froncent d’inquiétude. quoi ? pourquoi ? tu t'apprêtes à flipper mais tu ne sais même pas pourquoi. tu penses même qu'on peut y lire de la pitié dans ton regard, tu la supplierais presque de ne pas frapper trop fort. « min hee est morte, yury. faut que tu te fasses une raison. faut que tu avances maintenant. » une lame en plein cœur te ferait sans doute moins mal, tellement que tes sourcils se froncent, ta bouche s'entrouvre même un court instant alors que tu te sens t'effondrer. tu as ce réflexe de te reculer dans ton pauvre lit. tu le sais, qu'elle est morte, mais entendre son prénom te fait toujours autant mal, entendre cette phrase? c'est pire que tout. tu ne lui en voudras jamais pour ce qu'elle vient de faire, c'est simple, c'est ta cousine, akiko. tu sais qu'elle ne te veut aucun mal, qu'elle ne cherche pas à te faire du mal... elle a raison, mais tu ne peux pas t'empêcher de te braquer. aucun son n'est foutu de sortir de ta bouche pendant un court instant. « aki ! » c'en est presque un cri de souffrance. « alors si tadashi te plait, et c’est sûrement le cas, sinon tu réagirais pas comme ça, et bien fonce… » tu as bien du mal à faire monter l'information à ton cerveau: soyons honnête, t'es encore bien trop dévasté par ses paroles. ta plaie est à vif. « dis pas ça.. » c'en est presque une supplique. elle a raison peut-être, mais ça te fait du mal, tu détournes même le regard pour le poser sur un point invisible sur le sol, ça, avant de passer tes mains sur ton visage. tu retiens tes larmes, tant ça te détruit. ouais, elle n'est plus là, tu le sais, mais tu ne l'accepteras jamais. habituellement, tu aurais sans doute criser ou plutôt, non, quitter les lieux. comme à chaque fois, tu évites. mais là tu ne peux plus rien éviter, depuis hier soir, tu es face à tes plus grandes craintes. « je sais pas aki... j'en sais rien. » t'es peiné mais tu tentes tout de même de lui répondre, tu ne sais même plus mettre de l'ordre dans tes idées, dans tes envies. « tadashi a toujours été mon meilleur ami. » ton meilleur ami? depuis quand on ressent-on autant de désir pour son meilleur ami? ouais, ce n'est définitivement pas normal. tu trouves quand même le courage de retirer tes mains, les plaçant autour de ton ventre comme si tu pouvais te protéger, ou alors, parce que cette barre au ventre commence à te faire un peu trop souffrir. « c'était... étrange... ce que j'ai ressenti... » c'est le moins que l'on puisse dire.

t’as jamais vu yury aussi dévasté, aussi perdu depuis la mort de min hee et ça t’inquiète plus que tu ne veux bien le montrer. tu connais ton cousin, tu sais comment il est. s’il se prend la tête comme ça, c’est que c’est important, plus qu’il ne veut bien le laisser entendre. et toi, ça te fait mal. t’as le cœur qui se serre à cette vue parce que tu te sens impuissante. t’as l’impression d’être de nouveau cette akiko, celle d’il y a sept ans, celle qui ne pouvait rien faire pour diminuer la peine de son cousin. mais aujourd’hui, ce n’est plus pareil. même si t’as cette impression de ne rien pouvoir faire, cette fois ce n’est pas réellement le cas. tu sais que tu vas lui faire mal, que tu risques de te faire détester, mais tu t’en fous. il faut qu’il se rende à l’évidence qu’il se fait du mal tout seul et que ce n’est pas ce que min hee aurait voulu. tu es persuadée qu’elle aurait voulu qu’il continue sa vie et que justement si quelque chose devait se passer entre tadashi et lui, elle aurait très certainement souhaité qu’ils se laissent aller. tu sais à quel point elle était amoureuse de lui. tu te souviens de toutes les fois où elle t’avait appelé paniquée pour que tu l’aides à choisir une tenue, ou même à la rassurer sur tel ou tel truc qu’il avait dit ou fait. alors, tu es certaine que min hee préfèrerait cent fois que tadashi et yury aient une relation qu’une autre femme. ça l’aurait tué si elle n’avait pas déjà été morte. du coup, tu remontes tes manches imaginaires, prête à déballer à ton cousin tout ce qu’il ne souhaite pas entendre. tu le préviens quand même avant pour qu’il puisse se préparer un minimum. t’es pas connu pour faire dans la dentelle, que ce soit dans tes gestes ou tes paroles. alors, il sait à quoi s’attendre. et tu prononces le prénom de sa jumelle. tu remarques le changement instantané que ce simple mot provoque sur lui. il se tend et se recule comme pour s’isoler, comme pour te dire de ne pas venir plus près de lui, plus près de son cœur. pourtant t’as pas fini et il doit s’en douter puisqu’il te supplie presque en utilisant ton surnom. ton cœur se serre et tu sais que tu pourrais flancher et arrêter cette discussion, mais tu ne le feras pas. quelqu’un doit lui dire tout ça, quelqu’un doit se sacrifier pour qu’il puisse avancer. et pour son bonheur, pour qu’il arrête de souffrir, qu’il stoppe cette culpabilité qui l’oppresse, tu le prends ce rôle, quitte à ce qu’il te déteste et ne veuille plus te parler. ça te détruira, te fera sûrement pleurer dans les bras de akira pendant des jours, mais au moins, yury ira mieux… enfin t’oses l’espérer. tu continues donc, mentionnant le fait que tadashi lui plait. parce que soyons honnêtes, c’est le cas. tu le connais par cœur yury, tu sais qu’il ne se mettrait pas dans de tels états si ce n’était pas le cas. encore une fois, il te supplie de ne rien dire de plus et tu poses un regard bienveillant sur lui. ferme, mais tendre. tu vois bien que les rouages de son cerveau fonctionnent à plein régime. il doit assimiler tes paroles et les prendre en compte avec ses propres sentiments. tu t’assieds donc sur le lit, lui laissant quand même de la place pour s’échapper s’il en a envie et tu l’écoutes de parler du fait qu’il est perdu, qu’il ne sait pas et que tadashi, c’était son meilleur ami. « et alors ? » tu dis avec un sourire tendre sur les lèvres. tu ne vois pas le problème de tomber amoureux ou même de ressentir du désir de son meilleur ami. ça t’es même arrivé une fois quand t’étais adolescente, mais il s’est révélé être gay. « je vois pas où est le problème yury. vous étiez tous les deux consentants non ? » t’es sûr que c’est le cas. tadashi ne semble pas être le genre à violer les gens et yury ne se serait sûrement pas laissé faire. alors, ils étaient consentants tous les deux. ton cousin reprend la parole et tu souris un peu plus, posant ta main sur la sienne. « c’était pas étrange yury. c’est ce qu’on appelle du désir… » tu soupires légèrement en prenant son menton dans ta main pour lui faire relever le visage vers toi. tu plantes ton regard dans le sien, ancrant tes yeux dans ses pupilles, l’empêchant de détourner les yeux. « est-ce que ça t’a plu yury ? » que tu demandes très sérieusement. tu veux qu’il se rende compte que ce n’était pas mal de faire ça avec le jeune homme et qu’ils en avaient tous les deux envie. « avant de me répondre, oublie la culpabilité. oublie qui il était pour elle. c’est juste toi et lui… » tu veux qu’il te réponde sans penser à min hee. elle sera toujours un fantôme au-dessus de leur relation, mais tu veux quand même qu’il réponde comme si min hee n’avait jamais existé. « est-ce que sans tout ce pourquoi tu te prends la tête, tu as apprécié ? est-ce que tu veux recommencer ? est-ce que le fait qu’il t’ait touché te manque et te donne envie d’aller le rejoindre là maintenant ? » si la réponse à toutes tes questions est positive, alors, tu lui diras de foncer, de laisser le passé derrière lui et d’avancer vers tadashi, parce que c’est lui son futur. si ce n’est pas le cas, alors t’aviseras. mais tu ne penses pas qu’il te répondra négativement. s’il le fait, alors c’est qu’il te ment et il sait que tu décèles toujours ses mensonges.

tu es coincé, tu ne peux plus fuir. c'est ce que tu aurais fait, tu aurais fui, tu aurais cherché cette solitude que tu penses indispensable pour toi mais là, tu ne peux pas. tes problèmes et tes craintes t'enferment dans cette cage, t'empêchent de t'en libérer et là, tu n'as pas d'autres choix que d'affronter. ô combien les paroles d'akiko soient violentes pour toi, une dizaine de claques dans la gueule t'auraient fait largement moins mal. tu sais qu'elle ne cherche pas à te blesser, elle est bien la dernière personne sur cette planète qui souhaite te voir mal et ça, tu en es encore conscient malgré ton état, pourtant, ça ne change pas les faits. tu te recroquevilles sur toi-même, réflexe idiot que tu as mais tu espères qu'on ne pourra plus t'atteindre, te blesser parce que là, tu ne sais même plus quoi faire pour atténuer la douleur.  tu en deviens même silencieux de nombreuses secondes, contrairement à ton esprit, où toutes ces voix et pensées négatives se bousculent entre elles. ça ne s'arrête pas, bien au contraire, tu as juste le temps d'apercevoir akiko s'asseoir sur ton lit à une certaine distance, sans doute pour ne pas te brusquer si tu préfères rester loin, seul. est-ce que tu veux rester seul, yury ? non, sinon, tu serais déjà parti, tu aurais déjà fui. non là, tu restes, t'es tellement perdu, tellement perturbé à cause de tout ce qu'il se passe. tadashi... il a toujours été ton meilleur ami. « et alors ? » reprend ta cousine, un mince sourire sur les lèvres. et alors? il n'y a que dans ton cerveau qu'il y a quelque chose qui ne va pas? bordel, si seulement tu pouvais agir comme tu le ferais habituellement, de manière détendu, sans te prendre la tête ni te poser de questions... non, là, c'est totalement différent. « je vois pas où est le problème yury. vous étiez tous les deux consentants non ? » tu l'observes un court instant, hochant discrètement le visage de haut en bas avant de baisser le visage. évidemment que oui, mais c'est bien ça le souci. pourquoi vous l'étiez ? vous n'auriez pas dû, si ? c'est grave ? « c’était pas étrange yury. c’est ce qu’on appelle du désir… » tu fronces légèrement les sourcils, tu sais qu'elle a raison, tu le sais parce que tu as déjà ressenti du désir et c'en était bel et bien, tu ne peux pas le nier... mais c'était même plus fort que ça, c'est flippant, beaucoup trop flippant. puis vient ce moment où akiko attrape ton menton entre ses doigts, te forçant à relever le visage dans sa direction, tu te laisses faire. ton regard est coincé dans le sien, t'es bloqué, une nouvelle fois. « est-ce que ça t’a plu yury ? » ton visage se vide de toute expression. tu commences à te sentir gêné mais ce n'est pas ça le problème, là, le problème, c'est ce que tu t'apprêtes à t'avouer à toi-même. « avant de me répondre, oublie la culpabilité. oublie qui il était pour elle. c’est juste toi et lui… » juste lui et toi... tes pupilles s'agitent alors que tes yeux sont toujours plantés dans les siens, tu en as le souffle coupé. « est-ce que sans tout ce pourquoi tu te prends la tête, tu as apprécié ? est-ce que tu veux recommencer ? est-ce que le fait qu’il t’ait touché te manque et te donne envie d’aller le rejoindre là maintenant ? » tu restes silencieux, tu cherches tes mots.. ou plutôt non, tu as peur de les laisser s'échapper, comme si c'était des armes prêtes à faire de gros dégâts. pourtant, tu entrouvres la bouche comme si ce simple geste pouvait te donner assez de courage pour la suite mais non, tu restes toujours aussi silencieux avant d'avouer, d'une voix tremblante: « je... » est-ce que ça t'a plu yury? tu n'as pas envie de lui mentir non mais ça ne serait pas si grave de lui mentir, en soit, là... elle fait ça pour t'aider, tu le sais bien. mais pour qu'elle puisse t'aider, il faut que tu lui dises la vérité, il faut que tu te l'avoues. « je sais pas. » tu fronces les sourcils, un air presque désolé sur le visage. désolé de quoi? de ne pas réussir à le dire? d'être perdu? t'en sais rien, tu ne sais plus. pourtant, viens ce moment où tu prends une profonde inspiration, expirant l'air de tes poumons comme si tu pouvais y évacuer toutes cette frustration mais tu n'y parviens pas, tu sais exactement ce que tu dois faire pour l'évacuer. alors tu te répètes ses paroles, oublie la culpabilité, cette relation que tu risques de foutre en l'air avec tadashi, ce que tu viens de faire à ta sœur... tu ne peux pas l'oublier, mais tu peux le faire pendant un court instant, juste le temps pour toi de reprendre: « oui. » tu te montres légèrement hésitant encore, mais tu sais que tu n'as pas d'autres choix, au moins pour toi, avoues-le. tu plisses les lèvres, viens-tu de dire une connerie, là? soyons clair, ça t'a plu, que tu le veuilles ou non, tu ne peux pas nier ça, tu t'es rarement retrouvé dans cet état mais surtout, tu n'as pas le souvenir qu'on t'ait déjà désiré autant. son regard, sa manière de te toucher, tout ça... non, c'est tellement inquiétant. « mais... j'me demande juste si ce n'était pas sur le coup enfin.. j'en sais rien. » ce n'est même pas clair ce que tu dis, mais ce n'est pas clair dans ta tête. pourquoi aurais-tu eu envie de lui, d'un coup comme ça ? non, tu sais exactement ce que tu veux dire, tu crains seulement de t'aventurer sur cette pente dangereuse. « tu sais, quand il m'a embrassé... j'ai d'abord cru qu'il m'avait pris pour elle. » tu avais peut-être eu les mêmes paroles, les mêmes réactions, la même tendresse dans tes propos, tu ne sais pas. « mais là... c'est allé beaucoup trop loin. » il aurait pu retrouver une part de ta sœur en toi qui l'aurait poussé à t'embrasser, mais de là à coucher avec toi ? « alors oui j'ai eu envie de lui, mais je me demande si.. lui.. » avait réellement envie de toi, ou s'il n'était pas assourdi par cette tension sexuelle, par le fait d'avoir trouvé refuge auprès de tes lèvres. pourtant, tu te réveilles bien assez vite, remarquant ce que tu viens d'avouer. tu as eu envie de lui ? non, il faut que tu arrêtes maintenant. alors tu reprends plus franchement « attends, c'est n'importe quoi. je suis en train de paniquer pour rien. » tentes-tu de te convaincre, non c'est rien. hein, c'est rien? enfin... vous allez reprendre votre relation comme avant et oublier cette histoire. putain, mais tu pourras pas l'oublier cette histoire, toi, tout a changé... et merde.

t’aurais jamais pensé qu’un jour yury te dise qu’il avait couché avec un homme. certes, ça ne te choque pas, ni même te dérange. mais tu n’aurais jamais cru que ton cousin qui avait jusque là eu des aventures qu’avec des femmes, t’annonce un jour que tadashi et lui avaient couché ensemble. tu crois que ce qui te surprend le plus c’est l’homme avec qui, il l’a fait. akira, ça ne t’aurait pas surpris qu’il couche avec l’ex de votre cousine. t’es même sûre qu’il a déjà du coucher avec un ou plusieurs de tes exs. mais yury ? non, tu ne l’aurais jamais imaginé. pourtant, plus il en parle et moins ça te semble impossible. c’est presque normal pour toi, comme si c’était la suite logique des choses. finalement, tu ne voyais personne d’autre que ton cousin après min hee aux côtés de tadashi. et tu t’en rends compte alors que tu parles avec lui. tu remarques qu’il ne se sent pas bien face à cette situation et tu continues de l’accabler, prononçant même le prénom de sa jumelle décédée. tu vois que ça lui fait toujours le même effet et ton cœur se serre face à l’image qu’il te renvoie. tu sens les larmes s’accumuler à tes yeux mais tu ne les laisses pas couler alors que tu continues ton discours, essayant de lui faire comprendre que ce n’est pas grave qu’il ait craqué avec tadashi. toi la première t’as bien couché avec tes amis et même ton meilleur ami. alors, tu ne vois clairement pas où est le problème. enfin, tu sais où est le problème. c’est son lien avec elle, avec min hee. s’il n’avait pas été l’ex de min hee, ça aurait été tellement plus simple, t’en es persuadée. alors, tu essaies de lui faire oublier l’espace de quelques secondes qui il a été pour sa jumelle, pour ne se focaliser que sur ce que lui ressent et a ressenti dans ses bras, ce soir-là. yury commence à parler mais tu vois bien qu’il ne trouve pas ses mots. est-ce qu’il va te mentir ? tu ne sais pas, mais il n’a pas intérêt. tu le verras de suite s’il le fait. il reprends te disant qu’il ne sait pas. tu fronces les sourcils. tu es sûre qu’il sait au fond de lui, mais qu’il a du mal à se l’avouer. alors, tu attends patiemment qu’il continue. et quand le oui sort de sa bouche, tu poses sur lui un regard tendre, le même genre de regard que ta mère posait sur toi quand tu étais petite et que tu ne voulais pas dire quelque chose, puis que tu finissais par l’avouer. tu poses délicatement ta main sur la sienne, serrant ses doigts contre les tiens. tu sais que c’est difficile à avouer ce genre de chose. alors, tu es fière de lui. tu voudrais lui dire, mais tu sens qu’il n’a pas fini. alors, tu le laisses continuer secouant la tête à ses mots. ce n’était pas sur le coup, et il n’avait pas pensé à min hee en l’embrassant. et tu sais qu’au plus profond de lui, yury le sait mais se voile la face. et c’est quand sa voix se fait entendre que tu t’en rends compte. tu lui fous une pichenette sur le front pour le réveiller. « tu crois vraiment que s’il en avait pas eu envie il aurait couché avec toi. » tu lèves les yeux au ciel alors que tu t’assieds un peu mieux sur le lit, en tailleur pour lui faire face. « il ne t’a pas embrassé parce que tu es elle yury. il l’a fait parce que tu es toi. parce qu’il en avait envie. » tu souffles, souriant légèrement. voir ton cousin dans cet état te rend mal. t’as le cœur qui se serre et tu as la gorge nouée. « tu sais, je sais ce qui coince. » tu commences alors que tu te rapproches un peu plus près de lui. « s’il avait été un mec lambda, tu n’aurais pas eu ce genre de réaction. certes t’aurais sûrement un peu paniqué parce que jusqu’à maintenant c’était les seins et les vagins qui te faisaient bander… » t’essaies de mettre un peu de légèreté dans ton discours malgré la situation. « mais c’est parce qu’il est lié à min hee que t’es comme ça je me trompe ? ça a aucun rapport avec le fait que c’est ton meilleur ami… » tu voudrais t’approcher encore plus de lui et peut-être le prendre dans tes bras, mais t’as prononcé le prénom de sa sœur encore une fois. alors tu restes à distance raisonnable. « alors, si t’arrêtais de te prendre la tête avec ça… elle aurait certainement préféré que ce soit toi à quelqu’un d’autre. » et ça, tu en es profondément convaincue.

« tu crois vraiment que s’il en avait pas eu envie il aurait couché avec toi. » oui alors vue comme ça peut-être pas mais... t'en sais rien, c'était une pulsion, ni lui ni toi aviez compris ce qu'il s'était passé. pourtant tu le sais, tu commences à te faire des films, ça ne te ressemble tellement pas mais tu sais pourquoi ça te rend dans un tel état, parce que tu penses à ta sœur. certes, tadashi était ton meilleur ami, il était plus qu'un simple beau-frère à tes yeux mais... c'était le petit-ami de ta sœur jumelle, c'est une trahison. oh non, et toi qui vient d'avouer que tu voudrais sûrement remettre ça si tu le pouvais, t'es horrible. pourtant, tu ne réponds rien, tu ne réponds rien puisque tu sais qu'elle n'a pas terminé, elle s'installe plus confortablement face à toi, qui a toujours tes sourcils froncés par l'inquiétude. « il ne t’a pas embrassé parce que tu es elle yury. il l’a fait parce que tu es toi. parce qu’il en avait envie. » regardez-moi ça, voilà que maintenant tu as besoin d'être rassuré comme un enfant. mais c'est vrai, cette possibilité te ronge, et s'il t'avait pris pour min hee? après tout, c'était bien pour ça qu'il t'avait embrassé la première fois, non? ou peut-être pas, du coup... t'en sais rien, t'es perdu. « tu sais, je sais ce qui coince. » tu baisses les yeux, fixant un court instant un point invisible sur ton pauvre drap. ta gorge se serre, tu pourrais avoir espoir qu'elle ne sache pas mais c'est akiko, évidemment qu'elle sait ce qui coince vraiment. « s’il avait été un mec lambda, tu n’aurais pas eu ce genre de réaction. certes t’aurais sûrement un peu paniqué parce que jusqu’à maintenant c’était les seins et les vagins qui te faisaient bander… » tu penches un court instant la tête, haussant même quelque peu les sourcils comme pour acquiescer. ouais, elle n'a pas tort. enfin oui... il y a ça aussi, ton orientation sexuelle, ce n'est pas quelque chose qui t'aurait réellement inquiété, toi, tu es beaucoup trop « chill » pour te prendre la tête pour se genre de choses, certes tu ne t'y attendais pas... tu n'as jamais été attiré par un seul mec, même pas un petit peu, et voilà que là, tu couches avec tadashi. tadashi. ton meilleur ami et l'ex de min hee. « mais c’est parce qu’il est lié à min hee que t’es comme ça je me trompe ? ça a aucun rapport avec le fait que c’est ton meilleur ami… » tu serres les dents, ce nœud coincé dans ta gorge manque d'exploser alors qu'un frisson te parcourt le corps. comme à chaque fois que tu entends son prénom mais tu tentes de te contrôler, ça te fait mal mais après tout, tu as traversé pire aujourd'hui. peut-être que l'inquiétude te permet de ne pas te laisser aller à une seconde crise. « alors, si t’arrêtais de te prendre la tête avec ça… elle aurait certainement préféré que ce soit toi à quelqu’un d’autre. » tellement que tu ne sais comment, tu retrouves le moyen de plonger ton regard dans le sien, toujours les sourcils froncés, tu reprends la parole après un court instant d'hésitation. « tu crois? » tu la connaissais par cœur ta sœur mais là, tu ne sais même pas ce que tu dois penser, à croire que tu ne te fais pas assez confiance pour te répéter les paroles d'akiko, tu le sais au fond de toi, elle a raison mais... tu ne veux pas soulager ta conscience de cette manière. alors tu t'approches doucement d'elle, effaçant quelques centimètres de distance. « elle était folle de lui, aki. » commences-tu, ne la lâchant pas du regard. « tu le sais. » évidemment que oui. tadashi, elle en était folle. « et voilà que moi... j'arrive et je décide de... coucher avec lui. » t'es même pas assuré dans tes propos, tant cette situation est absurde. d'ailleurs, tu ne peux t'empêcher d'en lâcher un soupir, grimaçant par la même occasion. tu lâches prise. « t'as raison... » tu baisses la tête, passant tes mains sur le visage comme si ce simple geste pouvait te remettre les idées en place, ça serait trop beau pour être vrai. « c'est ridicule. » peut-être que tu es en train de te faire un peu trop de films pour rien? qu'il n'y a rien de mal à ça ? alors même si beaucoup de questions restent encore sans réponse... peut-être que, oui, tout ça n'est pas une trahison. « c'est juste que... je sais pas, je suis perdu, je comprends rien. » tu relèves le visage, plantant ton regard dans le sien. « j'arrive pas à m'empêcher de culpabiliser... d'avoir fait ça. » ou plutôt d'avoir apprécié.

tu comprends mieux l’état dans lequel se trouve ton cousin maintenant que tu as tout les éléments en main. mais même comme ça, tu n’arrives pas à comprendre pourquoi il se prend autant la tête. min hee était peut-être la petite amie de tadashi quand elle était encore en vie, mais maintenant qu’elle est morte, il est seul non ? yury ne devrait pas se faire autant de soucis par rapport à ça. tu es persuadée que sa jumelle aurait largement préféré que ce soit yury avec tada qu’une autre meuf ou un autre mec. alors, tu lui dis parce que t’es certaine de ce que tu avances. tu souris et hoches la tête alors qu’il te demande si tu crois ce que tu dis. oui tu n’as jamais été aussi sûre de quelque chose de toute ta vie. même si vous n’en avez jamais parlé avec min hee de ce genre de chose, tu sais qu’elle était comme toi, très proche de son jumeau. sauf que contrairement à toi, elle montrait son affection à sa moitié. alors, tu sais ce qu’elle ressentirait dans cette situation. toi la première tu préfèrerais que l’homme que tu aimes soit avec akira plutôt qu’avec une autre femme qui t’aurait remplacé. c’est con à dire mais c’est exactement comme ça que tu voudrais que les choses arrivent. du coup, tu es persuadée que c’est aussi le cas de ta cousine, même si vous n’étiez pas pareille. pourtant, ça ne semble pas apaiser l’esprit de ton cousin. il est encore si peu sûr de ce que t’avances et culpabilise par rapport à la situation. il se rapproche même de toi, réduisant la distance et tu ne peux t’empêcher de lui sourire tendrement alors que tu serres ta main sur la sienne. tu le laisses se flageller un peu plus et quand il a fini tu le prends dans tes bras, serrant ta prise contre toi. tu n’es pas quelqu’un de démonstratif d’ordinaire, mais tu fais un effort parce que yury a besoin d’une présence féminine et que tu es cette présence en ce moment. « c’est pas ridicule yury. » tu finis par dire après quelques secondes de silence alors que tu caresses son dos lentement. « t’es juste perdu. » et tu sais que c’est le cas. il ne sait plus où il en est autant dans sa relation amicale que dans sa relation physique et charnelle avec le jeune homme. tu peux pas encore dire à cent pour cent que yury est amoureux de tadashi. cependant, tu peux affirmer qu’il a apprécié son contact et ce qu’ils ont partagé cette fois-ci. tu souris alors que tu gardes ton cousin dans tes bras. « tu sais, si tu as aimé partager ce moment avec lui. il ne faut pas que tu le laisses filer yury. sinon tu le regrettera. » comme toi tu as regretté de laisser partir baek ho quand il est parti en chine. si tu étais parti avec lui, tu ne serais probablement plus aussi frileuse de l’amour et des sentiments que tu l’es actuellement. mais tu n’as jamais voulu lui avouer tes sentiments et maintenant tu le regrettes. « il vaut mieux que tu ne regrettes pas ton choix si tu décides de l’éviter et de ne pas donner suite à ce que vous avez ressenti à ce moment là. » tu pousses un soupir. « ne fais pas comme moi yury. ne laisse pas passer si tu veux vraiment plus. sinon tu te demanderas toujours ce que ça aurait pu être si tu avais laissé parlé ton cœur à ce moment. » parce que c’est ton cas. tu te demandes toujours ce que ta vie aurait été si tu n’avais pas laissé baek ho partir sans tout lui dire de ce que tu ressentais à l’époque. est-ce qu’il t’aurait demandé de venir avec lui ? est-ce que tu serais encore amoureuse et avec lui ? tu ne sais pas, et ne le saura probablement jamais. à la place tu es seule, enchaînant les hommes sans réellement leur donner une chance de s’attacher à toi ou toi à eux. tu n’as pas envie et n’en aura probablement jamais envie. tu finis par décaler yury de toi et tu déposes un baiser sur le sommet de son crâne. « alors, réfléchis bien à tout ça et fais ce que tu penses être le mieux pour toi, pour lui et pour elle. » tu lui souris alors que tu prends son visage dans tes mains pour planter ton regard dans le sien. « et si tu as besoin, tu sais que tu as ta super cousine pour venir en parler. ne reste pas dans ton coin tout seul comme ça. c’est mieux de parler de ses problèmes que de faire comme s’il n’existait pas. » sauf que toi tu ne suis même pas ce conseil avec akira. pourtant tu le devrais parce que vous en avez des choses à vous dire, notamment pour sa mise en prison. mais tu ne veux pas, tu fais comme si ça ne s’était jamais passé.