RINBOM ❤︎ pourquoi un autre, pourquoi pas toi ?
Invité
Invité
RINBOM ❤︎ pourquoi un autre, pourquoi pas toi ? | Mar 17 Oct - 22:46 Citer EditerSupprimer
Je me demande souvent pourquoi ceci, pourquoi cela. Pourquoi un autre, pourquoi pas toi.
RinBom ︎
Avant que vous la viviez, la vie, elle, n'est rien, mais c'est à vous de lui donner un sens, et la valeur n'est pas autre chose que ce sens que vous choisissez.
Huit heures du matin. Premier cours de l'année. La sonnerie retentit avec beaucoup trop de force et d'entrain dans les couloirs, résonnant aux oreilles des étudiants encore un peu perdus et déçus que les vacances se soient si vite terminées. On voit de tous. Les nouveaux universitaires s'orientent dans les couloirs de l'immense Yonsei grâce à un petit plan délivré à eux lors de leur inscription tandis que les anciens trainent des pieds jusqu'à leur salle de classe. Certains professeurs sont plus motivés que d’autres et sortent de leur salle pour rejoindre leurs classes. Mais il est clair que personne ne saute de joie, même pas Hye Rin qui pourtant se faisait une joie d’assister à son premier cours de photographie a trouvé le réveil un peu difficile ce matin-là et a du mal à se souvenir de l’itinéraire vers sa salle de classe. Elle avale lentement le café qu’elle a acheté à la machine à l’entrée de l’université. Tout le monde semble plus rapide qu’elle, ce matin, en la dépassant dans les couloirs. Elle baille longuement, frottant ses yeux bleus fatigués, puis évite de justesse l’équipe de foot des Avengers, levant les yeux au ciel. Ceux-là passe leur journée ensemble, comme s’ils n’avaient rien de mieux à faire. L’archétype des joueurs de foot d’université américaine, se dit la jeune femme en ricanant dans son coin. Elle n’en a que faire. Le foot ? Elle n’a jamais aimé ça. La seule chose qu’elle aime faire durant les matchs, c’est fantasmer sur les joueurs. Surtout Jae In et Kazuya des Chaego. Qu’ils sont beaux, ces deux-là.
Hye Rin révasse tellement que ce qui devait arriver arriva. Un élève ouvre la porte de son casier sans faire attention et la grande brune doit s’arrêter net pour ne pas rentrer droit dedans. Cependant, elle ne fait aucun commentaire et ne s’énerve pas, se contentant d’hausser les épaules d’un air blasé, tout en continuant son chemin vers la salle de classe. Elle ne connait pas ses camarades, cette année, se dit-elle tout en longeant la file d’élèves qui attendent la deuxième sonnerie pour entrer en cours. Hye Rin n’attend pas. Elle n’aime pas attendre tout comme elle n’aime pas être en retard. Ainsi, elle pousse lentement la porte de la salle de classe pour aller s’installer à sa place qui est, comme toujours, au second rang près de la fenêtre. Elle aime beaucoup trop profiter des rayons du soleil tout en étudiant pour se passer de sa fenêtre. En entrant, elle n’a même pas remarqué le professeur qui se tient immobile à son bureau. Ce n’est qu’en approchant de son bureau qu’elle sent une présence derrière elle et fait volte-face à la vitesse de l’éclair. Toujours sans le regarder, la jeune femme s’incline devant lui. Pardon, je ne vous avais pas vu, fait-elle, sincèrement désolée. Elle est comme à son habitude incroyablement distraite elle qui, pourtant, se fait un point d’honneur à toujours se montrer poli et respectueuse.
Ce n’est que quand elle lève la tête qu’elle regarde enfin son professeur en face et son corps est entièrement secoué d’un brusque tremblement. Si d’ordinaire, elle oublie les visages en un battement de cils, comment oublier ce visage qu’elle a pu observer de si près pendant de longues minutes durant cette soirée, l’été dernier ? Le souffle court, les yeux légèrement exorbités, elle dévisage celui qui s’avère être son professeur de photographie et également avec qui elle a passé une nuit plus que torride, à peine quelques semaines plus tôt.
La soirée était plutôt ennuyante. Rien ne s'y passait, comme à la plupart des soirées contrairement à ce que laissent croire l'intégralité des séries américaines, et Hye Rin était lentement mais sûrement en train de s'ennuyer à mourir. Il s'est assis à côté d'elle. Deux verres à la main. Il lui parlait mais elle ne l'entendait pas vraiment par-dessus la musique qui battait dans leurs oreilles. Il avait un sourire charmeur et des yeux sombres qui pétillaient d'une lueur étrange. Il lui avait immédiatement tapé dans l'oeil par son physique d'apollon aussi bien que particulier.
Il n'a pas changé. Son regard est resté le même. Pourtant, cette fois, ce ne sont pas ses halètements de plaisir qu'elle entend mais bel et bien sa vraie voix. Elle est douce, plus que Hye Rin ne se l'imaginait. Il parle à voix haute mais elle a l'impression qu'il marmonne. Peut-être est-ce parce qu'elle est perdue dans ses pensées. Il semble plus réservé qu'en soirée. Est-ce bien lui ? Il n'aurait quand même pas un frère jumeau, en plus de ça ? Si ? Hye Rin penche la tête sur le côté. De l'extérieur, elle doit avoir l'air bien stupide car il a du lui répéter ses mots deux ou trois fois déjà sans obtenir la moindre réponse. Puis, l'air de rien, la jeune femme se détourne d'un air beaucoup trop innocent pour être vrai et va lentement s'assoir à son bureau, priant simplement pour se réveiller de ce cauchemar beaucoup trop réaliste à son goût.
Hye Rin révasse tellement que ce qui devait arriver arriva. Un élève ouvre la porte de son casier sans faire attention et la grande brune doit s’arrêter net pour ne pas rentrer droit dedans. Cependant, elle ne fait aucun commentaire et ne s’énerve pas, se contentant d’hausser les épaules d’un air blasé, tout en continuant son chemin vers la salle de classe. Elle ne connait pas ses camarades, cette année, se dit-elle tout en longeant la file d’élèves qui attendent la deuxième sonnerie pour entrer en cours. Hye Rin n’attend pas. Elle n’aime pas attendre tout comme elle n’aime pas être en retard. Ainsi, elle pousse lentement la porte de la salle de classe pour aller s’installer à sa place qui est, comme toujours, au second rang près de la fenêtre. Elle aime beaucoup trop profiter des rayons du soleil tout en étudiant pour se passer de sa fenêtre. En entrant, elle n’a même pas remarqué le professeur qui se tient immobile à son bureau. Ce n’est qu’en approchant de son bureau qu’elle sent une présence derrière elle et fait volte-face à la vitesse de l’éclair. Toujours sans le regarder, la jeune femme s’incline devant lui. Pardon, je ne vous avais pas vu, fait-elle, sincèrement désolée. Elle est comme à son habitude incroyablement distraite elle qui, pourtant, se fait un point d’honneur à toujours se montrer poli et respectueuse.
Ce n’est que quand elle lève la tête qu’elle regarde enfin son professeur en face et son corps est entièrement secoué d’un brusque tremblement. Si d’ordinaire, elle oublie les visages en un battement de cils, comment oublier ce visage qu’elle a pu observer de si près pendant de longues minutes durant cette soirée, l’été dernier ? Le souffle court, les yeux légèrement exorbités, elle dévisage celui qui s’avère être son professeur de photographie et également avec qui elle a passé une nuit plus que torride, à peine quelques semaines plus tôt.
La soirée était plutôt ennuyante. Rien ne s'y passait, comme à la plupart des soirées contrairement à ce que laissent croire l'intégralité des séries américaines, et Hye Rin était lentement mais sûrement en train de s'ennuyer à mourir. Il s'est assis à côté d'elle. Deux verres à la main. Il lui parlait mais elle ne l'entendait pas vraiment par-dessus la musique qui battait dans leurs oreilles. Il avait un sourire charmeur et des yeux sombres qui pétillaient d'une lueur étrange. Il lui avait immédiatement tapé dans l'oeil par son physique d'apollon aussi bien que particulier.
Il n'a pas changé. Son regard est resté le même. Pourtant, cette fois, ce ne sont pas ses halètements de plaisir qu'elle entend mais bel et bien sa vraie voix. Elle est douce, plus que Hye Rin ne se l'imaginait. Il parle à voix haute mais elle a l'impression qu'il marmonne. Peut-être est-ce parce qu'elle est perdue dans ses pensées. Il semble plus réservé qu'en soirée. Est-ce bien lui ? Il n'aurait quand même pas un frère jumeau, en plus de ça ? Si ? Hye Rin penche la tête sur le côté. De l'extérieur, elle doit avoir l'air bien stupide car il a du lui répéter ses mots deux ou trois fois déjà sans obtenir la moindre réponse. Puis, l'air de rien, la jeune femme se détourne d'un air beaucoup trop innocent pour être vrai et va lentement s'assoir à son bureau, priant simplement pour se réveiller de ce cauchemar beaucoup trop réaliste à son goût.
Made by Neon Demon
Invité
Invité
Re: RINBOM ❤︎ pourquoi un autre, pourquoi pas toi ? | Mer 1 Nov - 22:53 Citer EditerSupprimer
Je me demande souvent pourquoi ceci, pourquoi cela. Pourquoi un autre, pourquoi pas toi.
RinBom ︎
Avant que vous la viviez, la vie, elle, n'est rien, mais c'est à vous de lui donner un sens, et la valeur n'est pas autre chose que ce sens que vous choisissez.
Il avait eu besoin d’oublier. De se dire que la vie n’était qu’un vaste jeu dans lequel il gagnait et perdait. Et pour le coup il avait perdu, réellement perdu. Ça lui collait une rage au ventre qu’il n’arrivait plus à contenir et ignorer. L’effort physique ne le soulageait plus, tout comme ces cachets qu’il ingurgitait en soirée comme si finalement, sa vie pouvait se colorer au rythme des drogues qu’il se foutait dans le sang. C’était si naïf qu’il en devenait presque touchant. Bom Chan n’était pas un homme qui se laissait facilement dominer par ses émotions. Toujours dans un contrôle presque frénétique, il avait toujours la main mise sur ses réactions et expressions. Pourtant il y avait quelques personnes dans ce monde qui avait réussi à lui faire perdre les pédales et son calme. Finalement il était homme d’émotions, de ceux qui se consument et qui se brulent pour un peu de sensation, celle de ne pas être mort de l’intérieure. Bom Chan revenait de loin, il avait traversait beaucoup trop pour se laisser vaincre maintenant. Il était homme de foi, de ceux qui préféraient se laisser mourir en vainqueur que de vivre en perdant. Il lui fallait faire des sacrifices qui laissaient des cicatrices sur son cœur. Des cicatrices invisibles qui faisaient pourtant de lui l’homme qu’il était aujourd’hui. Bon ou mauvais cela restait encore à être déterminé.
Ce n’est qu’à l’instant où cette créature entra, rêveuse et lointaine, qu’il sut que son année allait être … enrichissante. Il ne savait dès lors pas encore à quel point. Il sourit en coin quand elle le salut et que son expression se fige dans une stupeur qui amuse Bom Chan. Il ne l’avait ni revu ni rappelé après leur soirée. Elle n’avait été qu’un passe-temps délicieux qui ne lui avait paru qu’éphémère à ce moment-là. Ses yeux bleus lui faisaient toujours autant d’effet et il se surprit à la détailler de la tête au pied. Elle paraissait bien plus sage qu’en soirée mais ne perdait en rien de son charme attrayant … Il se rapproche d’elle et sourit en coin « Vous êtes nouvelle ici ? » Il avait envie de jouer avec elle, de lui donner l’impression de ne pas se souvenir, de tourner autour du pot avant que les autres étudiants n’entrent pour casser ce jeu plaisant auquel s’adonnait Bom Chan avec plaisir. Il s’incline poliment pour la saluer mais s’approche d’elle suffisamment pour croiser son regard et l’ancrer au sien. C’était son approche favorite. Jamais elle ne lui avait paru plus biche captivée par les phares de la voiture qui fonçait sur elle.
Bom Chan ne saurait juger son âme. Il n’était pas foncièrement mauvais, parfois même il pouvait être bon, mais il était d’un égoïsme troublant. Il fallait d’abord respecter son bien être avant qu’il ne puisse daigner s’occuper des autres. Sauf pour ses proches. Sauf selon le contexte. Disons que Bom Chan était le genre d’homme sans ligne de conduite qui agissait comme bon lui semblait, selon ses humeurs. Ça en devenait déroutant et ça lui donnait au moins l’avantage d’avoir un temps d’avance sur ses ennemis qui étaient bien incapable d’anticiper son comportement - que lui-même ne connaissait pas - et de prévoir ses réactions.
Assis derrière son bureau, il est étonnant de le voir déjà en cours. Il arrivait d’ordinaire le dernier avec parfois quelques minutes de retard. Aujourd’hui Bom Chan avait envie de jouer au bon prof. De se la jouer cool, c’était la rentrée et il voulait instaurer un bon climat. Il s’était pris au jeu. Celui qui consistait à aimer son boulot. Disons que c’était un avantage de pouvoir côtoyer des étudiants toute la journée. Il était le genre de prof qu’on détestait ou qu’on adorait. Il notait selon ses humeurs et à la tête du client, sans même s’en cacher. Il était souvent sévère, injuste et irritant, mais la gente féminine s’accordait pour dire que son sourire valait bien les efforts qu’il demandait … appuyé contre son bureau il regardait les nouveaux étudiants entrer dans sa classe. Nouveau et ancien se mélangeaient et ça l’amusait de voir les différentes expressions sur leur visage. Certains semblaient sereins et motivés. D’autres paraissaient blasés avant l’heure et jetait des regards noirs au professeur qui s’en délectait.
Ce n’est qu’à l’instant où cette créature entra, rêveuse et lointaine, qu’il sut que son année allait être … enrichissante. Il ne savait dès lors pas encore à quel point. Il sourit en coin quand elle le salut et que son expression se fige dans une stupeur qui amuse Bom Chan. Il ne l’avait ni revu ni rappelé après leur soirée. Elle n’avait été qu’un passe-temps délicieux qui ne lui avait paru qu’éphémère à ce moment-là. Ses yeux bleus lui faisaient toujours autant d’effet et il se surprit à la détailler de la tête au pied. Elle paraissait bien plus sage qu’en soirée mais ne perdait en rien de son charme attrayant … Il se rapproche d’elle et sourit en coin « Vous êtes nouvelle ici ? » Il avait envie de jouer avec elle, de lui donner l’impression de ne pas se souvenir, de tourner autour du pot avant que les autres étudiants n’entrent pour casser ce jeu plaisant auquel s’adonnait Bom Chan avec plaisir. Il s’incline poliment pour la saluer mais s’approche d’elle suffisamment pour croiser son regard et l’ancrer au sien. C’était son approche favorite. Jamais elle ne lui avait paru plus biche captivée par les phares de la voiture qui fonçait sur elle.
Made by Neon Demon
Invité
Invité
Re: RINBOM ❤︎ pourquoi un autre, pourquoi pas toi ? | Mer 29 Nov - 16:01 Citer EditerSupprimer
Je me demande souvent pourquoi ceci, pourquoi cela. Pourquoi un autre, pourquoi pas toi.
RinBom ︎
Avant que vous la viviez, la vie, elle, n'est rien, mais c'est à vous de lui donner un sens, et la valeur n'est pas autre chose que ce sens que vous choisissez.
Leurs regards se croisent, Hye Rin retient son souffle, attendant une quelconque réaction du professeur. Ils se dévisagent sans un mot au début. Il ne semble avoir aucune réaction tandis qu’il la fixe avec obstination. Au moment où il se lève, elle sait qu’il l’a reconnue. Quel genre de professeur se lèverait avec ce petit sourire en coin pour accueillir une élève qui n’est pas particulièrement spéciale ? se demande-t-elle tandis qu’elle reprend contenance et efface la surprise de son visage. C’est la pire des situations possibles. Retomber sur l’homme avec qui on a passé une nuit, probablement trop d’alcool dans le nez, sans même connaître son nom. Alors que jusqu’à présent, la jeune femme a réussi à éviter ce genre de situation, il a fallu que cela tombe sur son nouveau professeur de photographie, sa matière favorite et celle pour laquelle elle devra certainement le plus le solliciter. Si elle n’était pas redevenue aussi indéchiffrable, elle serait sans aucun doute en train de se taper la tête contre le mur ou de fuir la classe, la ville et accessoirement la planète entière. Mais non. Il faut qu’elle garde son calme, se dit-elle. Elle se redresse donc dans sa posture et l’observe sereinement.
Toute la soirée, ils ont joué de regards appuyés, de sourires entendus et de mains qui s’effleurent sans pour autant s’entremêler. Ils ont bu sans compter et ont ri sans retenue, comme de vieilles connaissances qui se découvraient soudainement, pendant de fortuites retrouvailles, une attirance irrépressible. Lorsqu’il l’a emmenée danser, les mains sur les hanches de la jeune femme, elle s’est rendue compte que certes, l’attirance était partagée, mais qu’il s’amusait également à la rendre complètement accro. Ses mains sur elle, son bassin ondulant contre le sien au rythme de la musique, ses lèvres errant presque innocemment dans son cou. C’était inévitable. Ils l’avaient cherché.
Du calme. Ne pas se laisser happer par les souvenirs de cette soirée. Elle ne recule pas quand il s’approche mais ne le toise pas de haut non plus. Elle n’oublie pas qu’ici, elle est l’élève et – à son plus grand malheur – il semble être le professeur. Et elle n’a jamais manqué de respect à un professeur. Cela ne lui viendrait même pas à l’idée, peu importe combien elle aimerait répondre à ses provocations. Quel besoin avait-il de se lever et de s’approcher autant pour lui demander si elle était nouvelle ? Ne pouvait-il le faire de son bureau ? Vraiment. Quel culot. Pourtant, son visage est doux, légèrement étonné quand elle répond. Pas du tout. Je suis en cinquième année. Mais c’est la première fois que j’ai cours avec vous. Petit sourire poli, tête légèrement inclinée, l’air de se demander ce qu’il raconte. Sans pour autant avoir l’air impoli, elle ne détourne pas son regard quand il la fixe. Détourner son regard est signe de faiblesse, prétendait sa tante. Un des rares enseignements que Hye Rin a retenu de cette vieille sorcière.
Soudain, son regard dévie vers l’horloge suspendue au mur au-dessus du bureau de leur professeur. Ce n’est pas l’heure du cours ? demande-t-elle avec un petit sourire satisfait avant de se détourner de lui, faisant voler ses longs cheveux noirs dans le mouvement, afin de replonger son regard sur le paysage qu’elle aperçoit à travers la fenêtre. Néanmoins, elle n’arrive pas à se détacher de ce petit sourire goguenard qui persiste à ses lèvres. Ce serait bête de commencer le premier cours de l’année avec du retard, non ? fait-elle à qui veut l’entendre, bien qu’il n’y ait encore qu’eux dans la salle de classe.
Toute la soirée, ils ont joué de regards appuyés, de sourires entendus et de mains qui s’effleurent sans pour autant s’entremêler. Ils ont bu sans compter et ont ri sans retenue, comme de vieilles connaissances qui se découvraient soudainement, pendant de fortuites retrouvailles, une attirance irrépressible. Lorsqu’il l’a emmenée danser, les mains sur les hanches de la jeune femme, elle s’est rendue compte que certes, l’attirance était partagée, mais qu’il s’amusait également à la rendre complètement accro. Ses mains sur elle, son bassin ondulant contre le sien au rythme de la musique, ses lèvres errant presque innocemment dans son cou. C’était inévitable. Ils l’avaient cherché.
Du calme. Ne pas se laisser happer par les souvenirs de cette soirée. Elle ne recule pas quand il s’approche mais ne le toise pas de haut non plus. Elle n’oublie pas qu’ici, elle est l’élève et – à son plus grand malheur – il semble être le professeur. Et elle n’a jamais manqué de respect à un professeur. Cela ne lui viendrait même pas à l’idée, peu importe combien elle aimerait répondre à ses provocations. Quel besoin avait-il de se lever et de s’approcher autant pour lui demander si elle était nouvelle ? Ne pouvait-il le faire de son bureau ? Vraiment. Quel culot. Pourtant, son visage est doux, légèrement étonné quand elle répond. Pas du tout. Je suis en cinquième année. Mais c’est la première fois que j’ai cours avec vous. Petit sourire poli, tête légèrement inclinée, l’air de se demander ce qu’il raconte. Sans pour autant avoir l’air impoli, elle ne détourne pas son regard quand il la fixe. Détourner son regard est signe de faiblesse, prétendait sa tante. Un des rares enseignements que Hye Rin a retenu de cette vieille sorcière.
Soudain, son regard dévie vers l’horloge suspendue au mur au-dessus du bureau de leur professeur. Ce n’est pas l’heure du cours ? demande-t-elle avec un petit sourire satisfait avant de se détourner de lui, faisant voler ses longs cheveux noirs dans le mouvement, afin de replonger son regard sur le paysage qu’elle aperçoit à travers la fenêtre. Néanmoins, elle n’arrive pas à se détacher de ce petit sourire goguenard qui persiste à ses lèvres. Ce serait bête de commencer le premier cours de l’année avec du retard, non ? fait-elle à qui veut l’entendre, bien qu’il n’y ait encore qu’eux dans la salle de classe.
Made by Neon Demon
Contenu sponsorisé