love is hard

shiro & akiko

✻✻✻ tu flânes dans les rues de la digital city avec ton appareil entre les mains. tu immortalises presque tout ce qui te semble intéressant : un couple qui s’embrasse, un oiseau qui se pose sur un banc, des enfants qui jouent ensemble, le ciel. tout ce qui est digne d’intérêt à tes yeux se retrouve piégé dans ton appareil pour toujours. cependant contrairement à la plupart des photographes, toi, tu n’utilises pas un appareil numérique. t’es restée à la pellicule parce que tu trouves que ça donne quelque chose de plus à tes photos. t’as l’impression que le grain est plus authentique et moins retouché. d’ailleurs, tu ne retouches aucune de tes photos. c’est sûrement pour cette raison que tu passes énormément de temps à trouver le bon endroit, le bon angle et que tu cherches ensuite la bonne luminosité. t’es perfectionniste dans ce que tu fais et quand le résultat ne te plait pas, tu recommences jusqu’à ce que tu sois satisfaite. c’est pour ça que tu fais rarement poser des gens pour toi, parce que tu n’es jamais pleinement satisfaite. tu préfères prendre sur le coup, si tous les éléments sont là pour que ta photographie soit belle. il n’y a qu’avec ton jumeau akira que tu arrives à faire les photos que tu aimes en faisant poser quelqu’un pour toi. mais en même temps c’est parce que c’est ton meilleur modèle. il est beau akira, même si tu ne le diras jamais à voix haute. t’as pas envie qu’il se moque de toi ou en profite pour te sortir une phrase du style « c’est que maintenant que tu te rends compte de ma beauté. » ça t’agacerait plus qu’autre chose avant de déposer un sourire sur tes lèvres. d’ailleurs, rien que d’y penser, t’as un sourire qui s’affiche. tu tournes la tête vers une vitrine, remarquant du mouvement et tu tombes sur ton frère shiro. ton sourire s’agrandit un peu plus et tu le couves du regard comme une maman le ferait avec son enfant. mais après tout, c’est presque le cas. t’es presque la mère des jumeaux parce que tu les as autant élevés et éduqués que votre mère. tu lèves ton appareil au niveau de tes yeux et tu clos l’un d’eux avant de te déplacer légèrement sur la droite. tu prends la photo sans même qu’il s’en rende compte. et tu finis par entrer dans la librairie pour le rejoindre. t’arrives près de ton petit frère sans qu’il ne s’en rende compte et tu inclines la tête pour lire le titre. « comment savoir qu’on est amoureux ? » tu lèves les yeux vers lui surprise. ton bébé est amoureux et tu ne le savais même pas. qui est l’heureuse élue ? est-ce qu’elle est belle ? est-ce qu’il prévoit de déclarer sa flamme ? tant de question qui se bousculent dans ton esprit et une seule façon de savoir la vérité. tu te racles la gorge pour indiquer ta présence avant de prendre la parole. « t’es amoureux shiro ? » que tu demandes de but en blanc. t’es pas du genre à t’embarrasser de banalités. quand tu veux savoir quelque chose, tu le demandes sans chercher à mettre les formes. « je m’y attendais pas… » que tu souffles quand même parce que ça te fait un choc de te rendre encore une fois compte qu’il n’est plus un gosse, plus un bébé que tu dois protéger. même si à tes yeux il le restera encore probablement pendant de longues années. « j’oublie que tu as grandi. » tu finis par dire en déposant tendrement ton regard sur lui. t’es pas friande d’effusions d’affection, mais tu le montres que tu aimes ta famille.