plusieurs fois elle l’avait aperçu mais chaque fois elle avait cru voir un mirage, une sorte d’image qui avait été créée dans son propre esprit sans pour autant exister dans la vraie vie, comme si son cerveau lui jouait des tours, voulait lui faire se remémorer des bribes de son passé, d’une sorte d’autre vie qu’elle aurait pu boulier, comme si son cerveau ne voulait pas la laisser tranquille, comme si maintenant elle voyait de nouvelles âmes, qu’elle développait de nouveaux pouvoirs, une sorte de capacité à traverser les mondes et les époques comme si de rien n’était, entrevoir le passé, le présent et le futur au même endroit sans pour autant qu’ils se croisent dans la réalité. peu sûre d’avoir un reflet réel de ce qu’il se passait, elle l’avait évité, le regardant du coin de l’oeil pour le juger, pour comprendre, pour réaliser. il avait l’air si matériel, si vivant, elle pouvait presque voir la buée que formait son souffle, et elle se demandait si, si elle passait suffisamment près de lui, elle pourrait sentir la chaleur qui émanait de son corps, ou si l’air resterait d’une froideur irréelle. il s’était peut être seulement passé quelques jours, ou peut-être même des semaines, des mois ? elle n’en savait rien, elle avait, au fil des années, perdu la notion du temps et ce qu’était de compter chaque minute. elle était éternelle après tout, elle n’en avait plus besoin. ce dont elle avait besoin, cependant, c’était une confirmation, une simple confirmation que son esprit ne devenait pas fou à cause de son pouvoir, qu’elle ne développait pas d’effet secondaire parce qu’elle était bien trop supérieur et que son corps ne pouvait plus le supporter. elle devait le voir. elle n’avait plus peur, elle n’en avait plus besoin, et en y réfléchissant, elle se trouva bien sotte d’avoir été effrayée de si peu, honteuse de se souvenir d’avoir été un jour aussi faible, d’avoir ruiné une amitié par lâcheté. elle s’approcha, d’un pas léger, d’un pas dansant, qui, quand on y faisait trop attention manquait un peu d’assurance, comme si elle n’était toujours pas convaincue d’avoir face à elle un humain en chaire et en os et non un hologramme. elle n’était plus qu’à quelques mètres, et elle se demanda s’il l’avait remarqué, s’il se souvenait d’elle, puis comment elle allait bien pouvoir l’aborder, devait-elle se présenter ou bien juste lui dire salut et attendre qu’il se décide à lui parler, voudrait-il même la voir ? s’il avait été réel, pourquoi cela n’avait pas été lui qui était venu la voir, la saluer. elle était pleine de doute, et dans toutes ses interrogations, elle ne se retrouvait pas. elle n’était pas cette humaine incertaine, pleine de question sans réponse comme si elle avait plus d’intérêt que le fonctionnement de la terre. elle était une fée en pleine possession de ses pouvoirs, la plus puissante de toutes et surtout celle qui se sentait le plus apte à le démontrer. d’un pas plus assuré cette fois, elle le rejoignit en à peine quelques enjambées, et se tint bien droite face à l’homme. elle leva la tête, cligna quelques fois des yeux, leva sa main pour l’approcher de la peau nue de l’homme et en sentir la chaleur, confirmant ainsi qu’il était bien réel, ou tout du moins vivant. « hey ! » dit-elle d’un ton enjoué, comme si jamais toute une histoire ne s’était déroulée. « ça faisait longtemps » elle ajouta avec un sourire, penchant la tête sur le côté.

OOTD | Entrer a l'université rimait forcément avec sociabilité, Yoo Him le savait bien. Ça avait d'ailleurs été pour lui une grande source de stress et d'angoisse. Il n'avait jamais été d'un caractère très sociable, plutôt introverti dès l'enfance, son petit cocon et son petit cercle d'amis lui suffisaient largement. Mais l'université... C'était tant d'étudiants, tant d'agitation. C'était presque trop pour lui. Mais il prenait sur lui, il apprenait à accepter la proximité des autres. Pas facile pour lui, il devait se faire violence. Il y avait aussi le fait de croiser des visages plus ou moins connus, certains qu'ils voulaient éviter d'autres qui le laissaient indifférents. Pour échapper à toute cette effervescence, Yoo Him aimait s'isoler dans les petits coins de verdure du campus. Casque sur les oreilles, assis sur un carré de pelouse, il se détendait en lisant un des derniers tomes d'un manga qu'il adorait, tout en profitant des derniers rayons du soleil avant l'hiver. Le genre de sa lecture était glauque, gore avec des insultes et du sang presque à chaque page. Un genre qui lui permettait d'exprimer une violence qu'il se refusait à vivre au quotidien et contre laquelle il luttait. Il était prit dans sa lecture lorsque du coin de l’œil il aperçu quelqu'un qui s'approchait de lui. Il releva le regard, et tomba sur un faciès qui le surprit. Il avait déjà aperçu la jeune femme a plusieurs reprises, voyant qu'elle ne l'abordait pas, il n'était pas allé vers elle. Na Ri savait bien ce qu'il avait fait, il comprenait qu'elle ait peur de lui ou qu'elle puisse refuser de lui parler. Alors la voir en face de lui, tout sourire, Yoo Him ne savait pas comment réagir. Il la regarda un peu perplexe et un peu perdu. « Euh... Ouais ça fait longtemps. » Quoi dire d'autre ? Ils ne s'étaient pas parlés depuis le lycée. « Quoi de neuf depuis le temps ? » C'était la première question qui lui était venue à l'esprit, quoi dire ? Clairement il tombait complètement des nues, encore plus face au grand sourire qu'elle affichait. Il était surpris et complètement pris au dépourvu.