you can't run away ; tadary
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you can't run away ; tadary | Sam 21 Oct - 17:05 Citer EditerSupprimer
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tadary
Yury est injoignable. Pas un message. Rien. Le silence radio. Il ne répond pas à tes appels. Il fait le mort depuis que vous avez couché ensemble. Ce manque de réponses de sa part te rend fou. Tellement fou que tu as déchargé toute ta colère contre un punching ball ce matin en l'imaginant à sa place. Tu as ressenti de le besoin de vidé ta colère contre lui même indirectement parce que tu lui en veux. Tu voudrais lui casser la gueule parce qu'il te laisse dans le silence avec toutes ces nouvelles questions qui restent toujours sans réponses. Trop de questions qui te rende complètement dingue. Tu voudrais en parler de tout ça, tu voudrais dire ce que tu ressens. Tu as le cœur chargé d'émotions qui sont prisonnières de cette colère contre lui. Cette situation te fait perdre la tête. Tu es à cran et tu es comme une bombe à retardement prête à exploser. Il faut que tu lui parles, que tu lui dises que son silence te fait perdre le contrôle sur tes émotions. Tu le savais pourtant, tu connaissais les risques en cédant à cette tentation. C'était évident qu'il fuirait, même pour toi, le retour à la réalité a été brutal. Le lendemain, tu n'avais le cœur à rien, tu te sentais comme un monstre, quelqu'un qui avait quelque chose d'atroce. Et puis, très vite cette sensation a laissé place à tout autre chose : l'envie de recommencer, l'envie de l'avoir contre toi à nouveau. Ce sentiment était plus fort que le reste, il était pourtant celui qui te faisait le plus mal. Il y avait des chances pour que jamais tu ne puisse le touché à nouveau, et c'est ce qui te détruisait le plus. Le besoin de mettre de la distance entre vous n'était plus d'actualité. Du moins pas pour toi. Tu ne voulais plus le fuir parce que la distance te tue. Il occupe tes pensées, le moindre petit détail te fait penser à lui. Plusieurs fois, tu as cru sentir son parfum au milieu de la foule d'étudiant. Par moment, tu penses devenir fou pensant le voir dans la masse. Ça ne peut plus durer, il faut que tu le trouve, que tu le confronte à ce qu'il essaye de fuir. Alors sans plus attendre, tu sors des dortoirs pour partir en chasse dans toute l'université. Tu ne peux pas rester comme ça dans l'attente qu'il arrête de fuir le problème. Si pour lui, rien de tout ceci n'avait d'importance, tu veux le savoir. Il te faut des réponses, même si celles-ci peuvent être douloureuses à entendre.
Après avoir passé une heure à tourner dans toute l'université, tu arrive dans ce couloir où il y a tous ces étudiants qui sortent de cours, tu profite de ta taille pour regarder au milieu de cette foule. C'est l'endroit parfait pour passer inaperçu. Tu te fraies un passage doucement sans quitté tout ce petit monde des yeux. Une intuition te dit qu'il est là, caché dans cette foule et ça ne loupe pas, puisque tu l'aperçois au loin de dos alors du mieux que tu peux tu te faufiles pour arrivé jusqu'à lui. Tu l'attrape violemment par le bras pour l’entraîner dans les toilettes en claquant la porte derrière toi. Il est là, en face de toi et tu sens que ce qui bouillonne en toi n'est pas prêt de se calmer. « Tu comptes me fuir encore longtemps ? » Tu as les dents serrées, et puis tu le pousse comme pour tenter de le secouer. « Tu vas me laisser comme ça, sans nouvelles, après ce qu'on a fait ? » Ta colère pourrait te donner envie de le frapper mais tu ne le fais pas, tu le sais, c'est parce que toi-même tu es perdu que tu réagis comme ça. Tu veux juste qu'il te parle, qu'il te dise n'importe quoi mais qu'il te parle.
Après avoir passé une heure à tourner dans toute l'université, tu arrive dans ce couloir où il y a tous ces étudiants qui sortent de cours, tu profite de ta taille pour regarder au milieu de cette foule. C'est l'endroit parfait pour passer inaperçu. Tu te fraies un passage doucement sans quitté tout ce petit monde des yeux. Une intuition te dit qu'il est là, caché dans cette foule et ça ne loupe pas, puisque tu l'aperçois au loin de dos alors du mieux que tu peux tu te faufiles pour arrivé jusqu'à lui. Tu l'attrape violemment par le bras pour l’entraîner dans les toilettes en claquant la porte derrière toi. Il est là, en face de toi et tu sens que ce qui bouillonne en toi n'est pas prêt de se calmer. « Tu comptes me fuir encore longtemps ? » Tu as les dents serrées, et puis tu le pousse comme pour tenter de le secouer. « Tu vas me laisser comme ça, sans nouvelles, après ce qu'on a fait ? » Ta colère pourrait te donner envie de le frapper mais tu ne le fais pas, tu le sais, c'est parce que toi-même tu es perdu que tu réagis comme ça. Tu veux juste qu'il te parle, qu'il te dise n'importe quoi mais qu'il te parle.
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Re: you can't run away ; tadary | Sam 21 Oct - 19:47 Citer EditerSupprimer
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Tu ne dors plus des masses. Il faut dire que tu n'as jamais été un gros dormeur, que quelques heures te suffisent pour te reposer mais en ce moment c'est encore pire. Non seulement parce que tu enchaînes les soirées au club -plus que d'habitude- mais aussi parce que tu te sens tout bonnement incapable de fermer l’œil. De retrouver cette paix intérieure car là, tout te ronge. À commencer par toi, tu t'en veux énormément et cette culpabilité ne te quitte pas. Tu sais pourquoi, parce que ça concerne ta sœur et quand ça la concerne, tu n'es plus ce garçon chill et sans prise de tête que tu es habituellement, tu es même tout le contraire. Et puis, il y a cette discussion avec Akiko, discussion blessante, qui a à nouveau joué avec cette plaie loin d'être cicatrisée, mais qui te fait réfléchir aussi. Tu as couché avec Tadashi, oui, mais il y a tes ressentis aussi. Ça veut dire quelque chose tout ça, mais ça te fait flipper, beaucoup trop flipper alors comme à ton habitude, tu prends la fuite. On ne peut pas réellement t'en vouloir, c'est inconscient, t'as simplement peur d'affronter la réalité parce que tu le sais au fond de toi, tu ne t'en relèverais pas. C'est pour cette même raison que tu n'as pas encore fait le deuil de Min Hee, c'est beaucoup trop difficile pour toi. Mais là, t'es brouillé par toutes ces pensées, jours et nuits, ces images de cette nuit avec Tada te reviennent sans cesse. Le pire ? Elles ont encore leur effet sur toi. Pourtant, tu ne dois pas fuir, tu dois affronter car oui, Tadashi a besoin de toi. Tu as besoin de l'aider mais tu t'en sens tout bonnement incapable, et ça aussi, ça te rend fou. Mais t'as l'impression de pas avoir le choix, que ça sera sans doute plus facile comme ça. T'es tellement largué, effrayé, parce que là ça concerne tes démons qui te poursuivront sans doute jusqu'à la fin de ta vie. La sonnerie de ton téléphone vient te sortir de tes pensées, tu te stoppes dans ce couloir sans prêter aucune attention aux personnes présentes. Non, tes yeux se rivent sur le téléphone, t'as bien peur d'y lire le prénom de Tadashi parce que ça fait quand même pas mal de fois qu'il essaye de te joindre, et appuyer sur le bouton rouge te rappelle à chaque fois la situation dans laquelle tu te trouves, ce mal-être qui te poursuit depuis des jours maintenant. Mais non, c'est un message de ton collègue qui t'annonce que tu devras bosser demain, tu grimaces légèrement avant de lui répondre rapidement mais là, tout se passe très vite, puisque à peine as-tu rangé ton téléphone dans ta poche qu'on se saisit violemment de ton bras. Tes yeux s'écarquillent et sous la surprise, tu n'as pas d'autres choix que de te laisser porter. Oui, tout se passe très vite pour que ton cerveau -bien trop fatigué ces derniers temps- réagisse et pourtant, c'est le bruit de cette porte qui claque qui te fait tout de suite redescendre sur terre. Tu clignes plusieurs fois des yeux lorsque tu poses ton regard sur lui mais le dérive que trop rapidement, par peur de croiser son regard. Tadashi. « Tu comptes me fuir encore longtemps ? » Ton cœur se resserre dans ta poitrine. Le savoir si près de toi ne te rassure pas, bien au contraire. Et puis, ça te rappelle cette fameuse soirée. Tu peux encore sentir ses mains posées sur ton corps. Tes yeux se ferment, t'as aucun courage d'affronter ça malgré que tu puisses y sentir sa colère, quand bien même tu ne pourrais pas, il vient te pousser violemment comme pour te faire réagir mais ça ne fonctionne pas. Tu recules de quelques pas dû à la force qu'il y a mise. « Laisse moi passer s'il te plaît. » tu es calme, de toute façon, tu n'as pas le force d'affronter ça. Pas aujourd'hui. Tu sais que tu n'auras pas le choix mais ce que tu ne sais pas, c'est comment tu sauras y faire face. Ton regard se pose sur la porte derrière lui, tu attends simplement qu'il se pousse pour te laisser passer mais tu sais que ça ne sera pas si simple que ça. « Tu vas me laisser comme ça, sans nouvelles, après ce qu'on a fait ? » « Il ne s'est rien passé! » réponds-tu, aussitôt. C'est automatique, tu te protèges. C'est la panique qui parle. T'en peux plus toi, de ton cerveau qui se met à imaginer des choses que tu ne devrais pas, de ton cerveau qui cherche encore des réponses et rejette ceux que tu as eu sous prétexte que tu n'as aucun droit de ressentir ça, du fait que Tadashi te rappelle indirectement que votre relation est foutue. Putain, comment peut-il parler de ce qu'il s'est passé si facilement? Ton cœur se resserre lorsque tu prononces ces mots, tu viens même poser ton regard sur lui un court instant mais lorsque tu croises son regard, une boule se forme au fond de ton ventre. Que peux-tu faire d'autre à part fuir ? Affronter ? Et puis finir dans un état lamentable? Non, tu ne peux pas, tu n'es déjà pas prêt de te pardonner pour ce que tu as fait à Minhee, sans parler du fait que vous aviez détruit définitivement votre amitié ou du moins, plus rien ne sera jamais pareil. C'est aussi la cause de ces mots. Si seulement tu pouvais rattraper le coup mais c'est trop tard, tu le sais. Tu lâches alors un discret soupir, passant la main dans tes cheveux tout en fermant les yeux. Une excuse pour ne pas affronter son regard. « Laisse moi passer. » reprends-tu, plus calmement tout en indiquant la porte d'un geste du bras. Tu ne prends pas le risque de t'approcher, cette crainte qui vit en toi te l'interdit maintenant qu'elle sait de quoi tu es capable. Tu sais que tu n'agis pas de la bonne manière mais t'y es habitué, tu n'as fait que ça, récemment. T'es juste perdu et toi, tu continues de faire n'importe quoi. Tu continues surtout d'agir comme un lâche à fuir de cette manière, la dernière fois que tu as agi de la sorte, tu es resté sept ans sans lui parler et aussi contradictoire que cela puisse paraître, t'as pas envie que ça recommence. C'est aussi pour cette raison que tu fuis, tu ne veux plus merder, l'idée de le perdre te détruit et à en voir son attitude et la colère qu'il ressent, tu sais que ce n'est pas une bonne idée de rester ici. T'as pas envie d'affronter tout ça, cette souffrance, cette culpabilité qui te ronge, Tadashi en rogne mais surtout, des nouvelles réponses qui pourraient te remettre un gros bazar dans ta tête. Ouais, tu pourrais finir par t'avouer que tu n'as aucune envie de faire comme si rien ne s'était passé et que tu n'y crois pas un seul mot.
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Re: you can't run away ; tadary | Lun 23 Oct - 19:35 Citer EditerSupprimer
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Il y a cette rage que tu intériorise depuis quelques jours et qui peu à peu semble devenir un monstre en toi qui grossit petit à petit et qui pourrait dévaster tout sur son passage si tu le laissais s'échapper. Il gronde en toi, il se cogne contre les parois de ta cage thoracique comme s'il était prisonnier. Il veut s'évader pour sauter à la gorge de Yury mais tu ne peux pas le laisser faire. Tu le sais au fond, que cette chose qui pourrait te faire frapper contre les murs, c'est ton chagrin. C'est la tristesse de ne pas savoir ce que tout ça veut dire pour toi, pour lui, pour vous. Tu es dans le flou, dans l'incertitude et tu te sens devenir fou. Quand tu penses comprendre ce qui se passe, tu te confronte à une autre question qui reste sans réponse. Le seul qui peut t'aider, c'est Yury mais il te fuit comme si vous aviez fait quelque chose de contre nature, comme si tu n'étais plus rien pour lui. De quoi il a peur ? Est-ce qu'il regrette ce que vous avez fait ? Est-ce que toi, tu devrais avoir des remords ? Beaucoup trop d'interrogations qui restent coincé dans ton crâne et qui ne font qu'alimenter cette furie qui s'agite en toi. Elle bourdonne et par moment, tu as l'impression de l'entendre te dicter des choses qui ne sont pas toi. Elle pourrait te faire faire des choses que tu regretterais comme l'envie de frapper Yury parce que te poignarde le cœur à te fuir. Et ça te fait terriblement mal, c'est pire que s'il te blessait avec des mots. Son ignorance et son silence sont plus destructeur que des paroles dites sous le coup de la colère. T'en viens à te dire que tu préférais qu'il t'insulte, te frappe plutôt que de te laisser dans une situation comme celle-ci. Là, il te laisse avec ta rage et tes questions qui te grignotent peu à peu l'esprit et t'embrume. Tu n'en peux plus, par moment tu as bien cru te frapper la tête contre les murs pour te brisé le crâne et te libérer de ce tsunami de questions. Et maintenant qu'il est face à toi, qu'il n'ose même pas te regarder, tu sens que la furie qui est en toi devenir plus féroce. C'est dingue comme cette douleur qui te crève le cœur peut te rendre complètement taré. « Laisse moi passer s'il te plaît. » Putain, mais pourquoi il veut fuir ? Qu'est-ce qui le rend si mal au point de vouloir te fuir à nouveau ? Ta colère parle et tu le pousse violemment. Il ne comprend pas, tu ne le laisserais pas partir, c'est finit de s'échapper. « Il ne s'est rien passé! » Ces mots te touchent au plus profond de ton être et c'est comme si ton cœur prenait toute cette tristesse d'un coup. Il y a une sorte de main invisible qui le broie et qui te fait mal. Ta colère t'ordonne de le secouer, de le faire réagir et ta tristesse, elle, elle voudrait que tu lui dise, que tu t'ouvre sur tes ressentis. « Tu te fous de ma gueule ? » Tu serres les dents et tu jappes comme un chien enragé. Tu voudrai le cogner pour qu'il se réveille et qu'il arrête de faire comme si tu n'étais pas là. « Laisse moi passer. » Il insiste, et toujours sans même dénier à poser un regard sur toi. La rage gronde et tu l'attrape par le col pour venir l'approcher de toi. C'est dangereux, ça pourrait te faire perdre tes moyens mais tu prends le risque. Ta colère est aveuglante et tu ne te rends pas compte de la violence de tes actes. « Regarde moi ! » Tu le fixe dans les yeux et il y a des images de votre nuit qui te revienne en pleine face et tu le revois ce désir qu'il avait pour toi. Tu ne l'a pas rêvé, tu te souviens bien de ce désir commun et de l'intensité de cette attirance. D'un geste brusque, tu le repousse chassant tout ceci de ton esprit. « J'te laisserais pas fuir, on va réglé tout ça ici. J'veux des réponses et j'les veux maintenant. » Il n'a pas le choix et il l'entend bien au son de ta voix. Tu ne partiras pas d'ici sans avoir des réponses. Au fond, tu es certain qu'il en tout autant besoin que toi. Peut-être même qu'il se pose des questions sur ce que tu ressens, ou c'est ce que tu espères secrètement. « Pourquoi tu m'esquive comme ça ? Tu regrettes, c'est ça ? » Tu parles évidemment de cette soirée que vous avez passé l'un contre l'autre. Cette soirée où tout à changé pour toi. Pour vous, même. Secrètement, tu veux qu'il te dise qu'il ne regrette pas, qu'il est tout aussi obsédé par cette nuit que tu l'es. Tu veux qu'il te le dise, tu espères peut-être trop mais c'est ce que tu voudrais entendre, même si tu ne te fais pas d'illusions.
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Re: you can't run away ; tadary | Mer 25 Oct - 2:01 Citer EditerSupprimer
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Tu te sens compressé, c'est pour cette raison que tu l'esquives, aussi. Compressé entre ton cerveau, entre tes pensées, entre ces tonnes de questions qui te sont tombé dessus ces derniers jours. Compressé, alors que c'est tout ce que tu souhaites éviter quand ça concerne ta sœur jumelle, surtout à cette période de l'année. Car oui, en plus de ça, on approche peu à peu de son anniversaire. Tu détestes cette période car tu le sais, tu ne fais que penser à elle quoi que tu fasses mais avec ce qu'il se passe en ce moment, c'est encore pire, avec toute cette culpabilité sur tes épaules, tu ne parviens pas à gérer tout ça. Ton mal-être, ta colère mais surtout, ton incompréhension face à tout ce qu'il se passe. Tu n'arrives pas à gérer, tu as l'impression de devenir complètement fou, alors oui, tu évites Tadashi. Tu tentes de te convaincre que c'est mieux ainsi, pour le moment. De toute façon, tu ne pourras rien lui apporter, tu ne peux rien apporter à personne en ce moment, tu n'es même pas présent pour toi-même. Alors même s'il tente de vous isoler, toi, tu cherches de nouveau à fuir. Et tout ce que tu trouves à lui répondre, c'est qu'il ne s'est rien passé. Comme un SOS, un énième cri de détresse en espérant, de la manière la plus naïve qui soit, que ça n'atteindra pas votre amitié. « Tu te fous de ma gueule ? » Ton cœur se resserre dans ta poitrine, tu ne sais même pas quoi lui répondre, bien trop borné à l'idée de fuir et d'ailleurs, tu tentes une nouvelle fois. Tu ne peux pas rester ici, tu risques d'exploser et t'en as marre. Ça fait plusieurs fois que ça clash entre vous, plusieurs fois où il se passe des choses que tu n'aurais jamais imaginé avant cela. Le pire? Tu ne comprends pas pourquoi tout a changé, d'un coup, comment les choses ont pu vous échapper de cette manière. Et tu le vois bien que lui aussi est au bord de l'explosion, tu le vois au regard qu'il te lance, à sa mâchoire crispé, à la manière dont il te pousse, il a envie de t'en coller une. Raison de plus pour toi de partir. Pourtant, tu n'as pas le temps de réagir que Tadashi agit rapidement, il t'attrape par le col, t'approchant de lui. Ainsi, tu te retrouves forcé à croiser son regard. D'un regard quelque peu surpris mais surtout, perdu. Ouais, t'es perdu en ce moment. Et là, tu ressens tout ce que tu voulais éviter. Cette proximité entre vous te rappelle ce désir encore inexpliqué. « Regarde moi ! » Tu le regardes, droit dans les yeux. C'est étrange ce que tu ressens, cette impression que vous puissiez partager le même souvenir en un seul regard, c'est tellement puissant, que ça parvient à te chambouler une nouvelle fois. Tu ne voulais pas accepter cette vérité, mais tu n'as plus le choix: ce souvenir ne s'effacera jamais de ton esprit, c'est encore pire lorsque tu poses les yeux sur lui. Ça t'en coupe le souffle, parce que ce désir que tu as pu ressentir pour lui, tu t'en souviens encore parfaitement. Comme si ce fort sentiment s'était imprégné en toi, comme si... Comme s'il ne t'avait jamais réellement quitté. Heureusement, Tadashi finit par te pousser violemment plus loin, tu le remercies silencieusement de mettre fin à cet échange visuel, à cet échange qui vient de te retourner, littéralement, et qui te permet de tenter de reprendre un peu le contrôle de tes émotions. Tes talons viennent alors taper contre ce mur derrière toi, tu ressens ce soulagement de pouvoir, si tu le souhaites, te laisse crouler, que ce mur te soutiendra parce que là, t'es à deux doigts de péter littéralement les plombs. Après des jours à remuer cette histoire, des jours à réfléchir, t'en peux plus. T'en peux tout simplement plus. « J'te laisserais pas fuir, on va réglé tout ça ici. J'veux des réponses et j'les veux maintenant. » Tu l'entends au ton qu'il emploie qu'il ne te laisse clairement pas le choix, qu'il a réellement besoin de réponse mais toi aussi, t'as besoin de réponse. Tu te retiens bien de lui répondre de te laisser partir, que tu ne parviendras pas à lui en fournir, tu veux juste partir. Tu sens déjà que tu perds toute lucidité, incapable de réfléchir, que ce lourd poids sur ton cœur commence à l'écraser beaucoup trop. À cette pensée, tu en deviens fou. Tu te retrouves coincé, dans cette pièce mais aussi, dans ton foutu crâne. Tu pries silencieusement pour qu'il n'ajoute rien, mais c'est trop tard. « Pourquoi tu m'esquive comme ça ? Tu regrettes, c'est ça ? » « Non, c'est ça le problème ! » Tu lui craches ces mots, et lorsque tu t'entends parler, tu comprends que tu aurais mieux fait de la fermer. Parce que là, tu exploses. Tes propres paroles résonnent dans ton crâne, et te rendre compte que tu viens de lui avouer que tu ne regrettais pas ce qu'il s'était passé, fait clairement exploser la bombe coincé au fond de ta gorge. « J'supporte déjà plus mon reflet dans le miroir, et tu me penses capable d'affronter ton regard ?! » Tu lui hurles ces mots, comme s'il était la cause de ton mal-être alors que non, pas entièrement, tu le sais très bien. Il y a autre chose derrière tout ça. Le sujet de conversation que tu voulais éviter, le sujet que tu évites depuis trop longtemps maintenant. « On approche de son anniversaire! » son anniversaire, pas le tien, pas le votre. Le sien. Ton cœur se compresse davantage, t'as l'impression qu'au plus tu laisses ces mots s'échapper d'entre tes lèvres, au plus tu laisses ton cœur parler... au plus tu souffres, et tu sens ces couteaux te traverser le cœur, on peut d'ailleurs l'entendre au son de ta voix. Elle est fébrile, cassée, trahissant ton émotion et ton incapacité à gérer les choses en ce moment. Pourtant, là, tu te sens incapable de le quitter des yeux. C'est dur d'affronter son regard, ouais, mais ce que tu es en train d'avouer l'est d'autant plus. Tu pries silencieusement pour qu'il comprenne par lui-même qu'elle te hante, en ce moment, sans que tu n'aies besoin de rajouter quoi que ce soit. T'as pas envie d'avouer que cette période est plus compliquée qu'il ne l'imagine, pensant naïvement que ça ne se voit pas, t'en as déjà assez dit. « Tu veux des réponses?! Je suis incapable de t'en donner. Tout ce que je peux dire, c'est que je me sens coupable! » C'est ce que tu ressens, c'est ton quotidien ces derniers jours, et ça te pèse. « Par rapport à elle mais aussi par rapport à nous! » Si seulement c'était tout, il y a ça aussi. Tu ne sais pas comment gérer les choses, terrifié à l'idée de le perdre. Comment pourrais-tu réfléchir correctement alors que toutes ces conséquences ne font que t'inquiéter davantage ? « Tu le sais très bien Tada, plus rien ne sera jamais comme avant. C'est fini ! Et ça j'le supporterai jamais ! » Tu dis ce que tu penses être la vérité, rien ne pourra jamais effacer ça, même si vous le vouliez. Et ça te déchire, de le dire, ton dos s'adosse même contre ce mur derrière toi sans que tu le remarques, espérant, comme un con, qu'il pourra t'aider à supporter ce lourd poids. « Mais tu vois, malgré tout ça, je me sens incapable de regretter une seule seconde ce qu'il s'est passé! Incapable! » Tu répètes ce mot comme pour être sûr qu'il l’imprègne bien, mais surtout, pour que toi, tu puisses le comprendre. Te l'avouer enfin. Tu ne sais pas pourquoi mais non, tu n'arrives pas à regretter cette nuit, ça serait plus simple si c'était le cas. Pas pour rien que tu te vois comme un monstre vis-à-vis de ta soeur, même si ça, tu te retiens bien de lui dire. Tu ne sais comment, d'ailleurs.« C'est bon, tu les as eu tes réponses! » lui craches-tu, haineux surtout envers toi-même, en colère de ne pas avoir su garder les choses pour toi mais soyons honnête, tu arrives à un point où tu n'y parviens plus. Tout s'est passé beaucoup trop vite pour te rendre compte de tes propres paroles, tu ne t'es pas contrôlé, alors après avoir pris une profonde inspiration, ton dos toujours soutenu par ce mur, tu viens passer tes mains sur visage. Te coupant du monde, ne serait-ce que pour quelques secondes, tu espères naïvement retrouvé un brin de lucidité mais tu le sens toujours, ce poids sur ton cœur. Plus léger, mais il est encore là. Tu comprends pourquoi tu restes seul, t'es incapable de te gérer toi-même quand ça concerne Min Hee. Tu ne sais tout simplement pas comment t'en sortir. Tu baisses les mains, rapidement suivi de ton regard, non pas par peur d'être confronté au sien, cette fois, parce que tu sais que tes yeux commencent à devenir brillants. T'as beau ravaler tes larmes, certaines ont tout de même su se frayer un passage. C'est une mauvaise passe, tu tentes de te persuader que ça passera. Que tu sauras reprendre le contrôle et que tout s'arrangera, du moins, c'est ce que tu espères du plus profond de ton cœur. Mais tu abandonnes, t'as plus la force. Tu lâches prise. Tout ce que tu voudrais qu'il sache, c'est que tu as besoin de temps, mais t'es pas certain que le temps réglera les choses. Non, tu n'as pas besoin de temps, mais besoin de lui, mais tes émotions te rendent silencieux pendant de longues secondes. Tu te sens tout bonnement incapable de te l'avouer alors comment pourrais-tu lui avouer, à lui?
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Re: you can't run away ; tadary | Sam 28 Oct - 19:36 Citer EditerSupprimer
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« Non, c'est ça le problème ! » Alors il ne regrettait pas ? Il n'avait donc aucun regrets sur ce que vous aviez fait quelques jours auparavant. Il était donc aussi dans le même état que toi ? Non, étrangement quelque chose te disait que ce n'était pas ça que le faisait fuir. Tu ressentais qu'un mal plus profond le hantait, un sentiment qui le bouffait, qui l'empêchait de te regarder dans les yeux. C'est comme si tu lui inspirait le dégoût. La furiosité qui s'agitait en toi semblait vouloir s'exprimer. Ses mots allaient te blesser, tu le savais mais tu étais prêt à prendre le risque. Parce qu'au fond, depuis cette fameuse soirée, il y a quelque chose en toi d'étrange qui est né, une lueur d'espoir. Toi qui a perdu espoir il y a déjà quelques mois de ça, tu as senti que dans les bras de Yury tu pourrais apercevoir le bout du tunnel et te sortir de toutes les merdes qui te frappent. Mais tout ça n'a pas duré. Tout a été balayer par le chagrin et la tristesse. « J'supporte déjà plus mon reflet dans le miroir, et tu me penses capable d'affronter ton regard ?! » Ses cris sont des hurlement de douleur qui le brise un peu plus. Il se sent coupable et toi, tu as l'impression d'être le fautif dans cette histoire. Et peut-être que tu l'es au fond. C'est toi qui lui a sauté dessus. C'est toi, qui a laissé tes pulsions s'exprimer à ta place. Pourtant ni lui, ni toi ne regrettez d'avoir laisser votre désir vous réunir. « On approche de son anniversaire! » Minhee. Tu sais qu'il parle d'elle. C'est leur anniversaire bientôt. Comment as-tu pu oublier ce détail ? Peut-être parce que tu as réussis à passer au-dessus de ça. Et tu te sens coupable de penser comme ça. Évidemment que tu t'en es voulu d'avoir coucher avec le frère jumeau de ton ex mais ça a été très vite balayer par l'envie de recommencer et cette sensation que tu ressens quand tu penses à lui. Tes sentiments semblent plus fort que la culpabilité. Et même si tu doutes encore sur beaucoup de chose, tu es certain que les remords ne pourront pas t'éloigner de lui, sinon ça serait déjà fait. « Tu veux des réponses?! Je suis incapable de t'en donner. Tout ce que je peux dire, c'est que je me sens coupable! Par rapport à elle mais aussi par rapport à nous! » Un soupire nerveux s'échappe d'entre tes lèvres et tu baisses le regard ne croyant pas ce que tu es entrain d'entendre. Ça te rend dingue de l'écouter dire des conneries pareilles. Mais le pire, c'est qu'il t'utilise comme excuse alors qu'il suffirait qu'il te le demande pour que tu sois à ses pieds. « Je suis pas une excuse, Yu, c'est toi qui me fuit ! » Il a peur de te perdre et ça tu l'as bien compris. Mais sans le savoir, c'est tout le contraire, il a gagné quelque chose de plus fort. Le lien qui vous unissait est devenu plus fort, il y a quelque chose de nouveau dans votre relation. Un sentiment plus fort que l'amitié. Plus fort que tout. « Tu le sais très bien Tada, plus rien ne sera jamais comme avant. C'est fini ! Et ça j'le supporterai jamais ! » Non, les choses sont maintenant différentes. Tu ne le vois plus comme ton meilleur ami, tu ressens du désir pour lui, tes pensées s'agitent quand vous êtes dans la même pièce. Tout est différent mais qu'est-ce que ça peut foutre ? « Et alors ? » crache-tu en t'approchant dangereusement de lui. Ouais, et alors ? Tu voudrais lui dire que tu es prêt à foutre en l'air votre amitié pour ce que tu ressens, peu importe ce que c'est, que tu es prêt à beaucoup de chose rien que pour le serrer une nouvelle fois dans tes bras. Pourtant tu ne lui dis pas, tes mots sont prisonnier de ta gorge. « Mais tu vois, malgré tout ça, je me sens incapable de regretter une seule seconde ce qu'il s'est passé! Incapable! » Il le répète comme si tu n'avais pas bien entendu, comme si tu n'avais pas compris. Tu sens que ton cœur est frappé par une vague de tristesse, une tristesse que tu voudrais exprimer, hurler. « C'est bon, tu les as eu tes réponses! » Ta mâchoire se serre quand tu sens la vague de colère arrivée. Tu ressens l'envie de frapper les murs, le miroir en face de toi, n'importe quoi tant que ça peut calmer ce qui bourdonne en toi. Tu l'entends pleurer, ses larmes toment sur le carrelage et tu serres les poings devant ton impuissance. Qu'es-ce que tu peux bien faire, hein ? Tu voudrais le prendre dans tes bras, le serrer jusqu'à ce qu'il comprenne que tu ne partiras jamais, que même la mort serait incapable de vous séparez. Mais tu ne le fais pas, la colère te bloque, elle t'éloigne de lui au même titre que la culpabilité l'éloigne de toi. Tu passes tes mains dans tes cheveux cherchant une solution, cherchant tes mots aussi. « Elle est plus là... » Le dire, te fait remonter des souvenirs douloureux. Minhee tu l'oublieras jamais, elle fait parti de ta vie, de toi. Tu n'as jamais été aussi heureux qu'avec elle et tu ne pourras jamais oublier ça, c'est gravé en toi. « Tu l'as perdu, ouais, mais moi je suis là. » Tu serres toujours les dents venant appuyer tes deux mains près des lavabos, la tête baissée. Tu es incapable de te regarder dans le miroir en face de toi, bien trop apeuré par ce que tu pourrais y voir. « Tu... » Les mots peinent à sortir alors tu relève la tête vers lui pour faire face à son regard comme si ça pouvait te donner le courage de dire ce que tu ressens. « Tu me perdras jamais. » Non, il ne te perdra pas. Et puis, tu baisses la tête parce que tu es sur le point de faire quelque chose qui pourrait bien te foutre au fond du trou, qui pourrait te faire souffrir. « Si c'est la culpabilité qui t'éloigne de moi alors je suis prêt à attendre le temps qu'il faut... Même si ça doit prendre des années. » Est-ce que c'est une promesse ? Oui, en quelque sorte. Tu sais que c'est une idée à la con, tu sais que ça ne va t'apporter que de la souffrance mais, au fond de toi, quelque chose te dit que peu importe ce que tu feras, peu importe où tu iras, Yury finira toujours pas te retrouver.
#kerushirei
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Re: you can't run away ; tadary | Lun 30 Oct - 21:36 Citer EditerSupprimer
you can't run away
tadary
Tu exploses. Pas pour rien que tu préfères être seul en général, surtout le jour de son anniversaire. Tu sais que tu en as besoin, ça te fait du bien oui, mais tu préserves les autres aussi. Il suffit de remarquer cette haine et cette douleur qui t'aident et te poussent à cracher ces mots. Tu sais, tu approches cette période de l'année que tu crains tout le temps, oui, mais là tout s'enchaîne. Cette histoire avec Tadashi, la culpabilité, ce qu'il se passe dans sa vie qui, disons-le clairement, t'atteint énormément. Ça concerne ton meilleur ami, là, et t'as nullement l'intention de le laisser dans une telle merde mais c'est encore plus grave que ce que tu croyais, pire, en ce moment, tu ressens ton impuissance face à tout ça. Face à absolument tout. Mais depuis que tu as couché avec lui, ton cerveau ne trouve plus le bouton d'arrêt. Tu ne cesses d'y penser, d'y réfléchir, de craindre les conséquences que cela aura sur vous, sur votre amitié mais il y a aussi cette culpabilité qui s'y mêle. D'ailleurs, tu ne tardes pas à le lui dire: tu te sens coupable. Par rapport à elle, oui, mais aussi par rapport à vous et votre amitié. « Je suis pas une excuse, Yu, c'est toi qui me fuit ! » T'as envie de lui crier que tu le sais. Oui, c'est toi qui le fuit, et c'est illogique quand on y pense, mais tu ne sais tellement plus quoi faire que tu finis par faire n'importe quoi et sans doute, les choses à ne pas faire. Tu passes ton temps à le fuir parce que tu as peur de le perdre ? Ouais, totalement illogique, mais c'est la stricte vérité. Tu savais très bien qu'au moment où tu allais le revoir, tu allais ressentir toutes ces choses qui te font flipper, toutes ces choses que tu ne devrais pas ressentir mais aussi, cette culpabilité qui viendra te frapper en pleine gueule, te rappelant ce que tu as fait à ta sœur, à votre amitié. Car oui, tes paroles t'échappent sans que tu puisses y avoir un quelconque contrôle: plus rien ne sera jamais comme avant. C'est terminé. Et tu sens ton cœur se gonfler de tristesse lorsque tu prononces ces mots. « Et alors ? » te demande t-il, s'approchant dangereusement de toi. Tu aurais pu reculer si tu n'étais pas déjà collé à ce mur. Et alors? Tu ne sais pas vraiment comment le prendre. Tu pourrais croire qu'il s'en fiche au point de ne pas être atteint par ce changement soudain, mais non, ce n'est pas le cas. Il ne s'en fiche pas et tu le sais. Tu le connais quand même, et puis ce qu'il s'est passé était bien trop fort pour ça... Tu sais qu'il l'a ressenti lui aussi, oui, c'était tellement fort qu'il n'a même pas besoin de te le dire. Pourtant, il y a toujours cette part de doute qui règne dans ton esprit, parce que ça te chamboule totalement mais surtout, parce que tu n'as as eu aucune réponse, est-ce qu'il t'a réellement pris pour Min Hee lorsqu'il t'a embrassé la première fois? Tu n'es pas elle, et tu ne seras jamais aussi parfaite qu'elle l'était. Alors non, tu n'as pas la réponse à certaines de tes questions, ce qui t'aide clairement pas à y mettre de l'ordre dans ton foutu crâne. Mais il y a une chose dont tu es sûr: tu ne regrettes en rien ce qu'il s'est passé, et peut-être que tu parles un peu trop vite en lui avouant mais tu ressens ce soulagement. Tellement, qu'il te submerge beaucoup trop rapidement et que tu finis par le quitter du regard, non sans raison cette fois. Tu as parlé de Min Hee, ce n'est pas pour rien que tu évites le sujet, ça te fait tellement souffrir d'en parler que tu finis par baisser la tête, caché derrière tes mèches de cheveux, certaines larmes s'échappent pour rouler le long de tes joues. Tu fermes même les yeux un court instant comme pour te ressaisir, tu ne dois pas te laisser aller, c'est n'importe quoi. Mais là, tu te sens si seul, si vulnérable, si dévasté. « Elle est plus là... » Tu le sais... Tu le sais, ça te poignarde le cœur, mais tu ne l'acceptes pas. Tu te sens toujours incapable de rouvrir les yeux, de faire face à cette dure réalité et à tout ce qui t'entoure, toutes ces conséquences, tous tes démons. Tu sais qu'il ne dit pas ça pour te blesser et les paroles de ta cousine t'y avais préparé, elle a été plus cash, plus blessante, même si Akiko ne te veut aucun mal et ça, tu en as conscience. C'est juste difficile pour toi, tu ne le fais pas exprès, d'en souffrir autant. Pourtant oui, il va bien falloir que tu te ressaisisse, alors tentant d'être discret, tu viens passer le revers de ta main sur tes joues comme pour les sécher. « Tu l'as perdu, ouais, mais moi je suis là. » Ça te fait mal, ouais, c'est atroce d'entendre ça mais à la fois tellement rassurant. Tu ne pourras rien changer, tu ne pourras jamais la ramener près de toi mais Tadashi, lui, tu peux le garder, ne pas le perdre comme tu l'as perdu elle. Mais le fait qu'il te le confirme te réchauffe ton cœur en miette, ça te rassure, définitivement, et ça te donne même assez de courage pour relever la tête dans sa direction, plantant ton regard dans le sien. Ça ne dure qu'un court instant avant qu'il s'appuie sur ce lavabo. « Tu... » Tu baisses le regard, craintif de ses futurs dires tant tu te sens vulnérable, en ce moment mais surtout, à cet instant précis puisque tu commences à perdre les pédales. Il doit peut-être le voir puisqu'il cherche à nouveau ton regard. « Tu me perdras jamais. » Tu prends une profonde et discrète inspiration, ton cœur se gonflant à nouveau d'émotion. Ça te rassure plus que tu ne l'aurais cru, tellement que tu aimerais lui demander de le répéter, de te le promettre que, quoi qu'il arrive, il sera là. Parce que c'était l'une de tes plus grandes craintes: qu'est-ce que cela signifie pour vous ? Qu'est-ce que ça va changer ? Votre relation va changer, de toute évidence, mais tu n'as pas envie de le perdre... Une seconde fois. « Si c'est la culpabilité qui t'éloigne de moi alors je suis prêt à attendre le temps qu'il faut... Même si ça doit prendre des années. » Tu fronces les sourcils, tremblants d'émotion, tes yeux toujours brillants, tu restes muet un court instant avant de reprendre: « Quoi? … Non. » ta voix est faible, fébrile, cassée par l'émotion. Ça pourrait te rassurer ce qu'il dit, mais ce n'est pas le cas... Sans doute parce que tu ne veux pas que ça recommence une seconde fois. « J'ai passé sept années, sans toi. » lui rappelles-tu, ton regard rivé dans le sien. « Et c'était sept années de trop. » Tu le sais, c'est de ta faute et uniquement de ta faute, mais justement, tu te sens déjà bien assez coupable pour ça. On peut même l'entendre au son de ta voix, que tu en souffres encore. Tu soupires, comme si tu pouvais y lâcher toutes ces émotions négatives qui tourbillonnent en toi, en vain. Tu tentes de te reprendre, appuyant l'arrière de ton crâne contre ce mur, tu viens même fermer un court instant les yeux comme si tu pouvais y trouver du courage. « J'ai juste besoin d'un peu de temps. C'est tout. » Certainement pas des années, d'ailleurs; tu lui précises même, rouvrant les yeux: « Ça ira mieux dans quelques temps, quand tout ça sera passé. Je sais pas. Je veux que le mois se termine. » Tu tentes de le rassurer mais surtout, de te rassurer toi-même. Oh non, cette période de l'année n'est jamais rassurante pour toi mais avec tout ce qu'il se passe, tu te dis naïvement que tu sauras mieux gérer une fois cette date passée. Peut-être que tu seras plus apte à remettre tes idées en place, y mettre de l'ordre dans ta tête mais surtout, à ne plus faire n'importe quoi, comme tu viens encore de le faire. Et là, tu pivotes ton visage dans sa direction, tu ne le lâches pas du regard, te fichant complètement qu'il puisse y lire ton expression qui illustre parfaitement tes ressentis. Un court silence que tu ne remarques même pas, puisque c'est le bordel dans ta tête, tu sens juste ton cœur se compresser à nouveau. « Moi aussi j'ai besoin de toi, Tada. » lui avoues-tu, finalement. D'une voix presque inaudible, certainement dû aux larmes qui ne s'échappent pas de tes joues, non, mais qui font poids sur le timbre de ta voix. Elle trahie ton émotion, cette voix, mais ta sincérité surtout. Parce que oui, ça te fait mal de l'avouer, non pas que ça te choque spécialement mais là, tu te rends compte que tu ne pourrais plus, sans lui. Il a besoin de toi, il te l'a dit, et là, c'est à ton tour de lui crier à l'aide. Il t'a manqué, même beaucoup trop, et dans ce genre de moments, tu ressens cette douce impression de pouvoir t'écrouler dans ses bras sans craindre de te fracasser, parce qu'il sera là. Une nouvelle sensation pour toi puisqu'à la mort de ta sœur, tu ne te le permettais pas. Tu étais en colère contre cette vie qui s'est permise de te l'arracher, alors non, tu ne te permettais pas de t'écrouler dans les bras de qui que ce soit, mais là, tu te sens crouler. Tu commences à te noyer. Alors oui, tu as besoin de lui, non, tu ne comptes pas mettre une quelconque distance qui te fera souffrir de toute évidence, parce que tu as besoin de sa présence mais également d'être là pour lui, de te rattraper. Mais en l'avouant, ça te soulage autant que ça te peine, parce qu'il a su te rassurer aussi, mais tu as tout de même passé des jours à craindre le pire, à te dire que votre relation était fichue. Et envahie par ces émotions les plus dévastatrices les unes que les autres, tu te décolles doucement du mur, te dirigeant vers la sortie. Ce n'est plus une fuite, du moins, ce n'est plus lui que tu fuis, mais c'est ce cœur fracturé et ce poids de la culpabilité sur les épaules que tu ne supportes plus, t'as sans doute besoin d'être seul. Tu attrapes la poignée, ouvrant cette porte et faisant face à ces tonnes d'étudiants: tu n'as juste qu'à traverser ce couloir et à t'isoler, mais pas avant d'avoir dit une dernière chose. « Je suis désolé. » et tu te tourne à nouveau vers lui, maintenant toujours cette poignée. Vous vous échangez ce regard qui te briserait sur place sans même pouvoir te toucher. Désolé, de ? De ne pas gérer, peut-être, de ne pas t'en sortir. De lui avoir donné ces fausses impressions. De le faire souffrir, sans le vouloir. L'entraîner avec toi. De fuir une nouvelle fois. Pas mal de choses finalement. Tu baisses alors le regard, un brin hésitant, tu finis tout de même par tourner les talons et à sortir de cet endroit. Bizarrement, tu te sens davantage compressé qu’auparavant, mais cette fois, c'est ton cœur qui t'emprisonne.
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