Une fois les dernières affaires posées, je sortis offrir un verre à Nicky pour le remercier de son aide, puis le regardais partir, avant de croiser les bras sur la table et d'y déposer mon menton, un léger sourire aux lèvres. Ca y'est... on n'aura passé que quelques jours à l'hôtel, finalement, à partir de maintenant, les choses sérieuses allaient commencer et j'avais vraiment hâte de voir ce que ça donnerait. On l'avait mérité, non ? Après tout ça...

Un coup d'oeil à ma montre, puis je me levais à mon tour pour passer au supermarché, acheter quelques vivres pour ce soir et remonter ensuite à l'appartement, afin de commencer à préparer le repas. C'était le premier jour, donc il serait sans doutes épuisé... peu importait sa bonne volonté, il valait mieux le soulager au maximum. Par contre... je me demandais fortement ce qui allait changer de place dans les pièces pour être 'mieux rangé ainsi' et ce fut mon petit jeu de la demi-heure qui suivi, outre prendre en vidéo les chats qui se couraient après, cognaient dans les portes et découvraient encore chaque recoin de leur nouvelle maison.

Je ne pensais pas devoir commencer si tôt. Mais les papiers devaient être signés et puis un cas s'est présenté. Mon collègue étant déjà au tribunal, ils ont pensé m'appeler. C'était important. Lorsque je suis entre dans mon bureau, c'est un homme avec un enfant d'à peine trois ans dans les bras qui se tenait là, venant parler du calvaire qu'il vivait avec sa femme. Et je dois dire que l'entendre raconter son histoire de façon si pudique, c'était... poignant. 20h sonne et je regarde face à moi les lumières de la ville qui danse subtilement. J'aime Séoul. C'est une belle ville mais elle semble prise dans une pollution sociale dense et toxique. Puis finalement, mon patron me dit de partir. Je hoche la tête, attrape mon manteau et appelle un taxi afin de la retrouver.

Dans l'ascenseur, je me colle à la paroi et ferme les yeux, espérant ne pas trop sentir ses mouvements. Puis enfin la délivrance et je pars vers chez nous pour ouvrir la porte et être accueilli par les chats puis par son beau sourire. "Comment va la plus belle ?" Mes lèvres s'étirent puis je viens l'embrasser avant de sentir une bonne odeur. "Un bon repas ?" Et de voir aussi le rangement qu'elle a fait... mais que je vais refaire avant de dormir... "vous avez bien bossé. Nick t'a aidé ?"

En entendant la porte s'ouvrir, je levais les yeux de mon magasine et esquissais un sourire aussitôt que je vis sa tête dans le cadre, avant de m'étirer un peu, puis de tendre le cou pour répondre à son baiser. « Bien ! On a eu le temps de presque tout ranger. » Je terminais rapidement mon paragraphe, puis posais ma lecture sur la table, avant de me lever pour venir lui faire un câlin, en continuant ensuite ma route vers la cuisine. « Hn, je me suis dis que tu serais sûrement épuisé... » Et même si je n'étais pas aussi douée que lui aux fourneaux, je savais tout de même préparer des choses mangeables, mais surtout le sucré... ce n'était d'ailleurs pas simple de faire la transition vers la pâtisserie végane et je continuais à m'améliorer à coup d'essai-erreur, mais on y arrivait petit à petit. Enfin bref, à part ça, mon attention était surtout focalisée sur la tenue de monsieur qui me décrocha un visage en sourire de chat irrépressible. « Hn nh... il a séché ses cours, cet idiot. Et toi ? Ils étaient heureux de te revoir ? » Entre temps, je m'étais déjà pendue à sa cravate pour jouer à la défaire moi-même.

« Bien ! On a eu le temps de presque tout ranger. » Observant son magasine du coin de l’œil, je souris en coin, puis la fixe tandis qu’elle s’avance vers la cuisine, descendant les quelques marches qui la séparent de la pièce centrale. Tête penchée sur le côté, je réalise enfin ce que cette journée vient de créer. Je suis un homme, salarié, qui rentre retrouver sa compagne dans leur foyer. Il y a un an, j’aurai trouve cette idée effrayante et ennuyeuse, mais là, un sourire de chat vient sur mon visage. Et puis, elle est si belle. « Hn, je me suis dis que tu serais sûrement épuisé... » Haussant une épaule, je continue de sourire, puis la rejoins tout en restant sur la dernière marche, me grandissant un peu plus par rapport à elle tandis qu’elle se tourne et vient contre moi. Ses petites mains qui s’accrochent à ma cravate me font descendre un peu plus pour la rejoindre sur le parquet neuf pendant que je la fixe intensément, elle et ses petits gestes. « Hn nh... il a séché ses cours, cet idiot. Et toi ? Ils étaient heureux de te revoir ? » « Hn. » Juste Hn. Je sais que j’aurai un présent demain, le chef me l’a dit, alors qu’ils avaient déjà déposés trois costumes neufs sur mon bureau. Je me sens privilégié et heureux. Il faut bien l’avouer. Mais à l’instant même, je n’ai pas envie de penser à ça alors après avoir lancé ma canne sur le canapé, mes mains glissent jusqu’à ses fesses pour les attraper et la soulever afin de la poser sur un des plans de travail. Mon regard, intense et tendre la fixe. Ses yeux, son new, sa bouche. Puis, ma main se lève, elle frôle sa joue, et glisse ses cheveux derrière son oreille. Enfin, je viens l’embrasser amoureusement pour y retrouver un souffle qui me manquait depuis le matin. « J’étais effrayé… » Et pourtant, on vivait déjà ensemble à Londres, mais en secret. « Pas par le boulot, mais à l’idée de devenir un homme casé et revenant le soir retrouver sa compagne dans leur petit appartement pseudo-parfait et devenir un de ses êtres chiants et cons que j’ai toujours fuit. Durant le trajet, j’étais terrorisé Myung. » Mon corps s’impose contre le sien, entre ses jambes, ma main dans son dos. « Et puis j’ai vu ton sourire en entrant. Et j’ai compris que c’était ce que je voulais voir tous les jours en rentrant ici… aussi longtemps que possible. » Mon nez caresse le sien, puis je l’embrasse encore en la tenant contre moi. Fiancée. J’ai entendu ce mot toute la journée et… je l’ai aimé. « Tu m’épouserais, moi, Myung ? » Elle peut dire non, elle peut ne pas vouloir, je sais que ça n’aura rien à voir avec l’amour qu’elle a pour moi. Mais j’aimerai savoir si elle aimerait que je lui fasse une belle déclaration et qu’on rende ça encore plus officiel, encore plus « nous ». Ma main se pose alors sur sa joue pour lui caresser tendrement.