16 ans.
« Akira ! Akira je te parle ! » Ta mère hurle derrière toi en te suivant jusqu'au garage. Tu n'y prête pas attention parce que tu n'as jamais prêter attention à ses ordres, d'autant plus quand tu sais pourquoi elle veut avoir ton attention. Ses talons claquent jusqu'à ce qu'elle attrape ton bras. « Est-ce que tu peux arrêter de faire semblant de m'ignorer ? » Tu te tourne vers elle, la tête légèrement penchée sur le côté. Tu lui offre un sourire faux attendant qu'elle te dise enfin ce qu'elle doit te dire. Non, parce que tu la connais assez pour savoir qu'elle a quelque chose à te dire. Elle ne te court jamais après pour rien. « J'espère que le garçon qui a dormi dans ta chambre cette nuit, c'était un ami. » Un éclat de rire se fait entendre dans le garage. Tu ne peux pas t'en empêcher, ta mère devrait être habitué. Ce n'est pas la première fois que tu t'envoies en l'air avec quelqu'un... Ou alors, c'est parce que c'est la première fois qu'elle croise une de tes conquêtes masculines. Elle n'est pas au courant pour ta sexualité, elle semble découvrir que tu couches avec tout le monde, peu importe le corps, peu importe le genre. Pour toi, c'est normal, tu l'as intégré mais pour ta mère, c'est tout nouveau et dans votre famille, ça fait tâche. « Si pour toi un ami, c'est quelqu'un qui m'a fait hurlé aussi fort que papa peut te faire hurler parfois, alors oui, c'est un ami. » La claque part toute seule, elle te fouette le visage. Tu tournes la tête dû à la force qu'elle y a mit. Tu l'as cherché mais pourtant, ça ne te fait pas décroché ce sourire que tu as aux coins des lèvres. Elle s'apprête probablement à te faire la leçon alors tu prends la parole avant elle. « Tu n'as pas à t'en faire, je saurais rester discret pour ne pas tâcher la réputation de la famille. » C'est ce qu'elle allait te dire, tu le sais. Vous êtes une famille riche, qui a une image a garder alors elle redoute que tes penchants sexuels puissent salir le nom des Matsuda. Alors il faut que tu gardes le rôle du fils modèle et tu le feras, mais rien ni personne ne t'empêchera de vivre ta sexualité comme tu l'entends.

19 ans.
« Eh Princesse, ce soir je t'attend dans ma chambre. » Tes poings sont serrés. Ta mâchoire se contracte. Ton sang bouillonne dans tes veines. Ce n'est qu'une énième réflexion depuis que tu es  en prison. Ici, on t'appelle comme ça. C'est le surnom qu'on t'a attribué. Tout le monde sait que tu es un gosse de riche, que tu es né avec une cuillère en or dans la bouche. Tu es une proie idéale pour la plupart des détenus. En plus d'avoir une gueule d'ange, tu es docile et sans défense. Et tous l'ont très bien comprit mais toi tu as l'arrogance de penser que tu peux tous les affrontés. Comme si toi, avec ta gueule de bourge, tu pouvais refaire le portrait de tous ces types au passé douteux. Alors c'est quand tu reçois un projectile derrière la tête que tu te lève, prêt à frapper quiconque sera sur ton chemin. Tu as bien déterminé à lâcher ta frustration sur ces types. Et c'est ce que tu fais, tu frappe des hommes qui font deux fois ton poids et qui te dépassent d'une tête mais tu veux les abîmer comme ils abîment ton égo. Parce qu'au fond, c'est ça le problème, tu te sens seul et vulnérable et ça blesse cette partie de toi qui se pense intouchable. Tu n'accepte pas la réalité. Et ton orgueil te coûteras cher ici. Tu ne le sais pas encore, mais ces hommes que tu tente de blesser te feront payés cher cet affront. Tu deviendras leur pute pendant tout ton séjour.

23 ans.
« C'est long, non ? » Tes jambes s'agitent, tu ne tiens pas en place. Tu commence à perdre patience. Ça fait déjà une petite heure que tu attends dans le couloir de l’hôpital. Ton cousin, Yury est là, il est assit à côté de toi mais semble beaucoup plus calme. Après tout c'est normal, sa copine n'est pas entrain d'accouchée dans la salle d'à côté. C'est d'ailleurs pour ça que tu es si nerveux. Sowon est entrain d'accoucher et toi, tu es là à attendre. L'attente est trop longue, d'ailleurs. « C'est pas normal, je suis sûr que c'est des mauvais médecins... » Tu parles à Yury sans prendre en compte le fait qu'il puisse te répondre. En fait, tu penses à haute voix, tu cherches à te rassurer. « Et Akiko elle est où ? Pas foutu d'être là quand on a besoin d'elle. » Tu es nerveux et tu lâche tes nerfs sur tout est n'importe quoi. Même si, tu as réellement besoin de ta sœur. Dans ce genre de moment, tu as besoin de ta famille, tu ressens le besoin d'être entouré. Tu te décide à te lever dans l'espoir que le simple fait de marcher puisse te calmer. Alors tu commences à faire les cent pas, tu donnes probablement le tournis à ton cousin. Une tonne de questions défilent dans ta tête, tu as bien peur de voir ton cerveau explosé tant tes pensées s'activent. Tout ce bordel dans ton crâne cache aussi la peur. Tu es terrifié à l'idée de la perdre elle, ou les bébés. Tu es déjà tellement attachée à tes filles que la simple perspective de les perdre avant même qu'elles aient poussé un cris te fais paniquer. Tu préfère te cacher derrière ton impatience plutôt que d'avouer avoir peur de perdre ceux qui te sont cher.
Il aura fallut attendre quelques minutes de plus avant que tu vois enfin Akiko débarquer dans l'hôpital, vous avez réussit à vous engueulez sous les yeux blasés de Yury et puis, une infirmière a finit par arrivé. Mijung et Miyeon avaient poussées leur premier cris et elles étaient saines et saufs. Sowon aussi. Tu ne l'as jamais dis, mais ce jour-là, le 4 septembre 2014, est l'un des jours qui a marqué ta vie.

25 ans.
Aujourd'hui, il s'est passé quelque chose : tes filles t'ont demandés pourquoi elles n'avaient pas de maman. La question a été brutale pour toi. Tu le savais qu'elles finiraient pas se poser des questions mais tu pensais avoir le temps de t'y préparer. Hors là, ça été si direct que tu n'as même pas su leur dire la vérité. Tu as brodé un mensonge, leur disant que leur mère était partie et qu'elle ne reviendrait pas. C'est la vérité d'une certaine manière. Sowon n'est plus là. Elle s'est donné la mort quelques mois après leur naissance. Et tu n'as rien pu y faire. Tu as été le premier surprit quand on t'a prévenu. Au début tu n'y as pas cru ou plutôt tu ne voulais pas y croire. Tu as pris ça comme un abandon puis, il y a eu l'incompréhension de son acte et ensuite la culpabilité. Et aujourd'hui encore, tu te sens coupable. Si tu avais été assez présent pour elle, si tu avais pris en compte tout ce qu'elle te disait, tu aurais sûrement pu l'aider. Maintenant, tes filles sont sans mère et elles n'ont que toi : un père célibataire qui préfère garder l'image qui le suis depuis des années plutôt que de changer. Il y a des jours comme celui-ci, où la sensation d'avoir été abandonné revient mais tout est très vite balayer par les éclats de rire de tes filles. Leur mère n'est peut-être plus là, mais toi tu l'es pour deux et ça, malgré tout les doutes qui peuvent parfois t'envahir.